AT MICROBIOLOGIE – BTS ABM EOT Le genre Klebsiella 1. Caractères bactériologiques Le genre Klebsiella rassemble des bacilles à Gram négatif, de 0,3 à 1,0 µm de diamètre sur 0,6 à 6,0 µm de longueur, se présentant de manière isolée, ou en groupés par deux ou groupés en courtes chaînes et présentant les caractères généraux de la famille des Enterobacteriaceae. Ce sont des bactéries immobiles, capsulées (la culture dans des milieux contenant un sucre fermentescible favorise sa formation, au moins 77 antigènes K ont été décrits), non sporulées, aéroanaérobies, ayant un métabolisme respiratoire et fermentatif, fermentant le glucose avec production de gaz, oxydase négative, ODC négative, ADH négative, tryptophane désaminase et phénylalanine désaminase négatives. Klebsiella oxytoca et Klebsiella pneumoniae donnent une réponse positive aux tests ONPG, LDC et assimilation du citrate ainsi qu'aux tests VP et uréase. 2. Habitat et pouvoir pathogène Klebsiella oxytoca et Klebsiella pneumoniae sont des espèces ubiquistes, isolées des eaux de surface, des eaux usées, des effluents industriels, du sol, du bois, de végétaux divers et des aliments. Ces espèces sont également retrouvées dans la flore intestinale des animaux et de l’homme et ils existent à l’état commensal sur la peau et les muqueuses, notamment les muqueuses respiratoires. Klebsiella pneumoniae et Klebsiella oxytoca peuvent produire des fimbriae de type 1 qui semblent impliquées dans l'attachement aux cellules ciliées de l'appareil respiratoire. Elles peuvent également produire des fimbriae de type 3 dont l'importance in vivo est mal connue, mais qui pourraient permettre un attachement sur des surfaces inertes comme du matériel médical. La capsule a été le premier facteur de virulence décrit. Elle protège les bactéries de la phagocytose et du pouvoir bactéricide du sérum. Le fer joue un rôle essentiel dans la croissance et la multiplication bactérienne et la majorité des bactéries pathogènes ont développé des systèmes de captation du fer. Les souches de Klebsiella pneumoniae et de Klebsiella oxytoca sont aptes à synthétiser trois sidérophores. Grâce à ces sidérophores, les bactéries utilisent la transferrine comme source de fer. Les chaînes polysaccharidiques terminales (antigène O) du lipopolysaccharide protègent les bactéries de l'activation du complément et des anticorps spécifiques. Comme chez de nombreuses entérobactéries, le lipide A (endotoxine) est doué de propriétés toxiques. 3. Sensibilité aux antibiotiques Les souches de Klebsiella oxytoca et de Klebsiella pneumoniae subsp sont naturellement sensibles à la colistine, aux quinolones, aux aminosides, aux furanes et à l'association triméthoprimesulfaméthoxazole. En revanche, elles sont naturellement résistantes aux aminopénicillines et aux AT MICROBIOLOGIE – BTS ABM carboxypénicillines du fait de la synthèse d'une pénicillinase chromosomique, inhibée par l'acide clavulanique. Les mécanismes conférant une résistance acquise aux antibiotiques sont nombreux et souvent complexes. Ils concernent principalement les souches isolées à l'hôpital. Des plasmides de résistance aux aminosides peuvent conférer une résistance à un ou plusieurs aminosides, dont la gentamicine. Les souches isolées à l'hôpital peuvent acquérir un plasmide codant pour une bêta-lactamase à spectre étendu (« BLSE ») conférant une résistance à toutes les bêta-lactamines à l'exception de l'imipénème et des céphamycines (céfotétan, céfoxitine...). Des souches portant les gènes codant pour la béta-lactamase à spectre étendu et pour l’imipénémase ont également été décrites. Ainsi, du 02 décembre 2003 au 30 mai 2004, une souche de Klebsiella pneumoniae subsp. pneumoniae, résistante à toutes les béta-lactamines, y compris à l’imipénème, a été isolée chez 6 patients d’un service de chirurgie en région parisienne. Cette souche était également résistante à tous les aminosides (y compris l'isépamycine), aux fluoroquinolones, au cotrimoxazole, au chloramphénicol, aux cyclines et à la rifampicine. Sources : http://www.bacterio.cict.fr/bacdico/kk/klebsiella.html et document Bio-Rad