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aujourd'hui. Pourtant, le ministère de la Santé ne désarme pas, ayant pour objectif que tous les Français
disposent d'un dossier de ce type en 2018...
Pour accélérer la démocratisation, la Caisse nationale d'assurance maladie a annoncé la possibilité pour
les patients de créer leur dossier eux-mêmes, fin 2016. Mais, selon le Collectif Interassociatif sur la
santé (CISS) dans un communiqué du 15 octobre, si la pédagogie n'est pas priorisée, le DMP restera
confidentiel: "Il est surprenant que la communication publique sur le dossier médical partagé ne fasse
pas état des conditions pratiques de l'accès direct du patient à son dossier. Partagé oui, mais avec le
patient !"
Pour le patient, il est difficile de percevoir la "plus-value personnelle", renchérit Guillaume Marchand,
président de DMD Santé, startup qui propose une approche collaborative de l'évaluation des
applications mobiles. Pourtant ce dernier est lui aussi convaincu que le dossier médical partagé est
"indispensable".
En outre, selon les acteurs de la santé, il y a urgence à le démocratiser rapidement si le gouvernement
ne veut pas être dépassé par les géants du numérique."A force de voir sa généralisation repoussée, le
DMP risque d'être concurrencé par des organismes privé qui proposeront des solutions payantes sur
smartphone", lance Christian Saout, président du CISS. Et notamment "Apple avec son Health Kit, Sami
de Samsung", énumère le CNNum.
Le service public d'information en santé condamné à être confidentiel ?
Autre élément sur lequel le gouvernement axe sa stratégie en e-santé: "la construction d'un futur service
public d'information en santé" pour informer les Français "en toute transparence". Outre les sites
d'informations classiques comme ceux des agences régionales de santé, une base de données publique
des médicaments existe. Medicament.gouv.fr répertorie les produits, donne leur composition et
renseigne sur les effets secondaires. La plateforme propose également d'en apprendre plus sur la
fabrication et la diffusion des médicaments. Christian Saout n'est pas convaincu: "On peut s'évertuer à
rendre connu ce site mais son langage est celui d'un administrateur civil ou d'un scientifique. Sa base de
données est incompréhensible. Il faut créer un site d'information grand public, vulgariser pour parler au
plus grand nombre."
Autre point : le rapport préconise de "développer la médiation numérique" pour mieux orienter les
citoyens dans le système de santé. "Quelle approche participative via les outils numériques, tant pour sa
construction que pour son animation en 'vie réelle' ?, s'interroge le CISS. S'apprête-t-on, une fois de
plus, à créer un modèle descendant, à rebours des promesses participatives qu'autorise le numérique ?"
Enfin, la création d'une plateforme publique d'évaluation contributive de l'information et des applications
en santé est également suggérée. Elle serait ouverte aux professionnels de santé comme aux
internautes. Guillaume Marchand estime que l'idée est bonne même si une telle "plateforme pourrait
s'attacher à évaluer les applis les plus diffusées. Une application sur la séropositivité, par exemple ne
concernera pas des millions de personne mais a un enjeu sociétal", avance-t-il. Il prône également la
vigilance quant à l'ouverture de l'évaluation aux utilisateurs: "Une plateforme de contribution publique
pour les applications va avant tout réunir un public mécontent, ce qui peut nuire à la justesse de
l'évaluation".
L'Etat est "trop timide" dans la santé
Enfin, troisième chantier du ministère de la Santé souhaitant s'inspirer du rapport du CNNum:
"L'émergence de nouveaux espaces de co-innovation en santé". Concrètement, le gouvernement veut
rapprocher les acteurs du système de santé avec les innovateurs. La volonté est saluée mais encore
une fois, on est circonspect sur l'action concrète. Pour le président du CISS, l'Etat est aujourd'hui "trop
timide". "Ça n'avance pas beaucoup dans la santé".
Il cite un exemple éloquent montrant qu'ils existent des difficultés pour permettre aux professionnels de
santé de se rapprocher: "Il n'y a pas de messagerie sécurisée pour les transferts de données de
particuliers entre les hôpitaux et les médecins de ville ou entre les ces derniers et les pharmacies. Des
messages pour proposer de doubler la dose d'un médicament par exemple". "Ne pas avoir de