FCC 2 – Traitement local des lésions rectales : quelle place ?
générale. Sans envisager le geste d’exérèse, qui est discuté à ce stade de la prise en
charge, l’examen sous AG a l’intérêt de mettre l’opérateur en situation de chirurgie
d’exérèse. Cet appoint est particulièrement utile lorsqu’une chirurgie microscopique par voie
transanale est envisagée ; et que la morphologie de la région anale (proximité des ischions,
béance anale) rend incertaine la possibilité technique de réaliser le geste.
2/ L’echoendoscopie
C’est le meilleur examen pour apprécier l’envahissement de la paroi rectale (sensibilité
87%)1. Cet examen est incontournable (3), en association avec le toucher rectal. En effet, le
pronostic de l’envahissement ganglionnaire, et donc du cancer du rectum au stade débutant
est directement lié au degré d’envahissement de la sous-muqueuse (statut sm). En cas de
lésion sm1, le risque d’envahissement ganglionnaire est quasi nul. En cas de lésion sm3, il
avoisine les 20%. Lorsque la lésion est sm2, le chiffre de 8% est généralement retenu.
L’examen échoendoscopique ne permet pas une analyse aussi précise que l’examen
anatomopathologique, mais il est efficace pour dépister l’envahissement de la musculeuse,
et donc contre-indiquer l’exérèse locale.
Concernant le dépistage des adénopathies, l’examen est beaucoup moins performant. On
considère des critères de taille (5mm) et de morphologie (ronds et hypoechogènes) comme
étant des facteurs de risques d’adénopathies envahies. La sensibilité est autour de 65%
dans ce cas.
3/ L’IRM rectale
Examen de référence pour la description de la profondeur de l’atteinte pariétale pour les
tumeurs avancées, l’IRM permet également de calculer la clearance latérale lors de la
chirurgie. Cet élément est pronostic pour la récidive locale des tumeurs du rectum (2). Elle
est moins intéressante en cas de petite lésion. Pour notre cas d’exérèse locale, son intérêt
est plus discutable. Sa sensibilité pour le dépistage des atteintes ganglionnaires est voisine
de celle de l’échoendoscopie (2). Pour ce point, l’association echo-endo et IRM peut donc
être intéressante. Plus informatif est la précision topographique de la lésion, l’épaisseur du
meso en regard dans l’hypothèse d’une résection locale, la proximité du cul de sac de
Douglas qu’il faudra éviter d’ouvrir en cas de chirurgie microscopique transanale pour une
tumeur haute dans le rectum.
En résumé
Le bilan préopératoire avant exérèse locale d’une tumeur du rectum a un double objectif :
faire un staging le plus précis de la tumeur et du risque d’envahissement ganglionnaire d’une
part, faire le bilan de la topographie de la tumeur et de son accessibilité par un abord local