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KRAEMER Joëlle
DEUX SIMPLES D’ALSACE :
LE HOUBLON ET LA MELISSE
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TABLE DES MATIERES
Introduction…………………………………………………………………………………….2
1. HOUBLON………………………………………….…………………………..3
1.1. Présentation botanique…………………….………………………….4
1.2. Constituants chimiques……………………….……………………....7
1.3. Applications pharmaceutiques…………………….………………….9
1.4. Utilisations alimentaires et autres usages……..…………………….14
2. MELISSE…………………………………………………..…………………17
2.1. Présentation botanique……………...………………………………18
2.2. Constituants chimiques………...…………………………………...21
2.3. Applications pharmaceutiques……………...………………………23
2.4. Utilisations alimentaires et autres usages…..………………………27
Conclusion………………………..………………………………….……………………..2.9
Bibliographie………………………………………………………………………………….30
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INTRODUCTION
La phytothérapie, traitement des maladies par les plantes, connaît depuis quelques
années, en France, un regain de faveur. Depuis une trentaine d’années, de nouvelles
techniques d’identification et d’analyse ont rendu possible une connaissance approfondie de la
chimie des plantes. Une multitude d’essais, réalisés chez l’animal comme chez l’homme, ont
permis d’évaluer l’activité de nombreuses plantes médicinales. Les propriétés attribuées par la
tradition sont aujourd’hui mises à l’épreuve. Nombreuses d’entre elles ont ainsi pu être
vérifiées, ce qui constitue une confirmation scientifique de pratiques populaires très
anciennes. De plus, le mode d’action de certaines plantes est désormais élucidé. Dans d’autres
cas, des essais systématiques ont même permis de découvrir des activités non traditionnelles
très intéressantes, comme l’activité antivirale de la Mélisse.
Dans ce travail, nous proposons d’établir un parallèle entre l’usage traditionnel et les
données pharmacologiques récentes de deux simples (plantes à usage médicinal) utilisés
couramment en Alsace. Pour ce faire, nous avons choisi de développer la description
botanique, les constituants chimiques et les propriétés pharmacologiques de ces plantes de
notre région. Ce sont des herbacées à côté desquelles nous passons, sans leur prêter attention,
lors de randonnées pédestres, mais qui sont riches en histoire et en activités thérapeutiques.
En Alsace, comme dans toutes les régions de France, la flore locale est riche en
plantes sauvages comestibles ou médicinales. Ces plantes étaient autrefois, soit cultivées dans
des jardins de simples (jardins monastiques par exemple), soit cueillies dans les prés et les
bois pour leur utilisation culinaire ou médicinale. Les espèces retenues pour ce travail, le
houblon et la mélisse, se sont imposées d’elles-mêmes, car, qui, en Alsace, n’a pas de mélisse
dans son jardin, ou n’a jamais goûté de bière si chère à notre région…
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1. HOUBLON
Humulus lupulus L. Cannabaceae ou Cannabinaceae
Pharmacopée Européenne 4° édition (cônes séchés)
On dit que les anciens Grecs et les Romains appréciaient les principes amers du
Houblon pour traiter les problèmes digestifs et les troubles intestinaux.
Le médecin arabe Mesuë (VIIIème siècle) préconisait le sirop de Houblon contre les
cholécystites et pour « nettoyer » le sang.
Les Chinois, qui utilisaient également le Houblon en cas de troubles digestifs,
employaient en outre les cônes de Houblon pour soigner la tuberculose et la lèpre, et ils lui
reconnaissaient des vertus pour traiter l'insomnie, les troubles digestifs, les crampes
intestinales et le manque d'appétit.
Les Indiens Cherokee employaient le Houblon pour soulager les rhumatismes et la
douleur ainsi que pour traiter les problèmes liés aux reins.
En Inde, la médecine ayurvédique utilisait le Houblon pour soulager l'agitation causée
par la tension nerveuse, les maux de tête et l'indigestion.
Le Houblon était déjà cultivé en France et en Allemagne au VIIIème siècle. Dans le
livre Anglais « Herbarium of Apuleius », datant de 1050, il est dit que le Houblon a de si
grandes qualités qu’il doit être utilisé dans les boissons quotidiennes. A la fin du Moyen-Âge,
les livres sur les plantes le recommandent comme diurétique, dépuratif et provoquant les
menstruations. On utilisait également la plante en cuisine pour la fabrication du pain et de la
bière.
Le nom de Humulus serait un diminutif de « humus », qui en latin veut dire « sol ».
Produit de la décomposition partielle des matières animales et végétales, l'humus est d'une
grande richesse. On pense donc que le nom latin du Houblon fait référence au fait qu'il aime
les sols riches et humides. On ne sait pas au juste à quoi réfère lupulus, qui signifie
littéralement « petit loup ». Est-ce dû au fait que la plante ait servi à soigner les ulcères
cutanés, lesquels ulcères portaient, dès le Xème siècle, le nom latin de lupus?
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On ne sait pas non plus si « Houblon » vient du néerlandais hoppe (duquel dérive le
terme anglais hop) ou du francique hummol.
Le Houblon est encore appelé Vigne du Nord (du fait de la forme de ses feuilles qui
ressemblent à des feuilles de vigne), Houblon Lupulin (dû à la présence de lupulin qu’on peut
isoler des inflorescences femelles), Salsepareille nationale ou Couleuvrée septentrionale.
Dionne J-Y – Réseau Proteus 2003 ; Madaus G. Band II 1976 ; Vanier P. - Réseau Proteus
2002 ; Delaveau P. et al. 1989]
1.1. Présentation botanique
1.1.1. Description botanique
Le Houblon est une plante grimpante, vivace, dioïque, de plusieurs mètres de
longueur, se développant sur la végétation avoisinante Couplan F. & Styner E. 1994.
Le Houblon a des exigences particulières en termes d’intensité et de division des
longueurs d’ondes de la lumière du soleil, la culture du Houblon étant dès lors limitée à la
zone située entre les 35ème et 55ème degrés de latitude nord Rombi M. 1991. Dans les zones
favorables à son développement, le Houblon est spontané dans les haies, en lisière des bois et
au voisinage des aulnes, et il est largement cultivé dans les houblonnières pour la production
des inflorescences femelles non fécondées, utilisées dans la fabrication de la bière. Les pieds
mâles sont généralement éliminés des cultures. On peut le trouver jusqu’à 1500 mètres
d’altitude Delaveau P. et al. 1989.
La tige est herbacée, volubile (elle s’enroule dans le sens des aiguilles d’une montre),
quadrangulaire, couverte de poils rudes, et dépourvue de vrilles Couplan F. & Styner E.
1994. Lorsque les conditions le permettent, les tiges de Houblon peuvent pousser de 35
centimètres par jour. En moyenne, la plante de Houblon présente une croissance de 10
centimètres par jour et le Houblon bénéficie ainsi de l’une des croissances les plus rapides
dans le monde végétal. Keukeleire D. – Bière & santé 2003
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