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INTRODUCTION
La phytothérapie, traitement des maladies par les plantes, connaît depuis quelques
années, en France, un regain de faveur. Depuis une trentaine d’années, de nouvelles
techniques d’identification et d’analyse ont rendu possible une connaissance approfondie de la
chimie des plantes. Une multitude d’essais, réalisés chez l’animal comme chez l’homme, ont
permis d’évaluer l’activité de nombreuses plantes médicinales. Les propriétés attribuées par la
tradition sont aujourd’hui mises à l’épreuve. Nombreuses d’entre elles ont ainsi pu être
vérifiées, ce qui constitue une confirmation scientifique de pratiques populaires très
anciennes. De plus, le mode d’action de certaines plantes est désormais élucidé. Dans d’autres
cas, des essais systématiques ont même permis de découvrir des activités non traditionnelles
très intéressantes, comme l’activité antivirale de la Mélisse.
Dans ce travail, nous proposons d’établir un parallèle entre l’usage traditionnel et les
données pharmacologiques récentes de deux simples (plantes à usage médicinal) utilisés
couramment en Alsace. Pour ce faire, nous avons choisi de développer la description
botanique, les constituants chimiques et les propriétés pharmacologiques de ces plantes de
notre région. Ce sont des herbacées à côté desquelles nous passons, sans leur prêter attention,
lors de randonnées pédestres, mais qui sont riches en histoire et en activités thérapeutiques.
En Alsace, comme dans toutes les régions de France, la flore locale est riche en
plantes sauvages comestibles ou médicinales. Ces plantes étaient autrefois, soit cultivées dans
des jardins de simples (jardins monastiques par exemple), soit cueillies dans les prés et les
bois pour leur utilisation culinaire ou médicinale. Les espèces retenues pour ce travail, le
houblon et la mélisse, se sont imposées d’elles-mêmes, car, qui, en Alsace, n’a pas de mélisse
dans son jardin, ou n’a jamais goûté de bière si chère à notre région…