Phytothérapie

Phytothérapie
Calmer l’herpès
P
ar le prof. Kurt Hostettmann,
S
ection de pharmacie de l’Université de Lausanne
©
Pour un conseil personnalisé
s’adresser à:
Herpès, un terme
sous lequel se
cachent des
maladies
contagieuses et
infectieuses qui
affectent de
nombreuses
personnes. En
phytothérapie, la
recherche avance.
Se soigner avec les plantes
Melissa officinalis L.
Virus le plus commun, Herpes simplex présente deux types. L’un infecte
l
a partie supérieure du corps et surtout le visage et les lèvres. Il est tran
s-
m
is par contact interhumain, par les lésions herpétiques ou la salive de
s
p
orteurs du virus. L’autre type infecte les parties génitales lors de co
n-
t
acts génitaux ou oraux avec un partenaire atteint. Il s’agit d’une mal
a-
d
ie sexuellement transmissible. La plupart des gens portent le virus d
e
l
’herpès sans le savoir. Certains facteurs comme le stress, l’exposition a
u
s
oleil, les règles ou un traumatisme peuvent activer le virus qui prov
o-
q
ue alors des symptômes visibles: l’apparition de vésicules localisée
s
s
ouvent sur les lèvres. On parle alors de boutons de fièvre ou d’herpè
s
l
abial.
L’effet de la mélisse
La mélisse officinale ou Melissa officinalis L. (Lamiaceae) est une plante vivace
bien connue, caractérisée par son odeur de citron. Ses vertus thérapeutiques
sont connues depuis l’Antiquité alors que la plante était utilisée pour le traite-
ment local des piqûres d’insectes. Au Moyen Age, on a mis en évidence l’effet
sédatif et spasmolytique de la mélisse par voie interne. Elle est utilisée depuis
des siècles lors de coliques gastro-intestinales et de spasmes de l’utérus. Ces
indications sont encore valables aujourd’hui et les préparations à base de mé-
lisse que l’on trouve en pharmacie sont nombreuses (eau de mélisse, etc.).
La découverte de l’effet antiherpétique de la mélisse est récente. Des études
pharmacologiques ont montré que des substances de l’extrait de mélisse se
fixent à la fois sur les récepteurs du virus et de la cellule, empêchant ainsi l’infec-
tion de la cellule. Plusieurs études cliniques contre placebo ont démontré l’effica-
cité d’un extrait de mélisse standardisé en acide rosmarinique et autres dérivés
du même type dans le traitement de l’herpès labial. La tolérance est bonne,
même chez l’enfant. Cet extrait est disponible sous forme de crème en pharma-
cie. Une autre plante, l’hamamélis (Hamamelis virginiana L., Hamamelidaceae),
peut apporter un soulagement en cas d’herpès. Attention: si l’éruption de vésicu-
les ne disparaît pas après plusieurs jours ou si elle est accompagnée de forte
fièvre, il faut consulter un médecin. Signalons aussi que de nombreux efforts de
recherche sont actuellement entrepris pour trouver une plante efficace contre
l’herpès génital.
Juillet-2003