Exercices : Algèbre Linéaire
Exercice 1
Soit El’ensemble des fonctions f, définies et continues sur [0,+[, à valeurs réelles et vérifiant la propriété
suivante : il existe un réel A > 0, un réel C > 0et un entier nNtels que
t>A, |f(t)|6Ctn
Montrer que, muni des opérations usuelles, Eest un sous-espace vectoriel de l’espace vectoriel des fonctions
définies et continues sur [0,+[à valeurs réelles.
Exercice 2
Soit E=C0([0,1],R)et ϕ:RRune fonction continue. Pour tout fE, on pose
x[0,1] T(f)(x) = Z1
0
ϕ(xt)f(t) dt
Montrer que Test un endomorphisme de E.
Exercice 3
Soit E=C0(R,R). Pour tout fE, on pose
xRu(f)(x) = Zx
0
sin(tx)f(t) dt
1) Montrer que uest un endomorphisme de E. (Indication : Se ramener à une intégrale sans paramètre).
2) L’endomorphisme uest-il surjectif ?
Exercice 4
Soit E=C(I, R), où Iest un intervalle de R.
1) Montrer que la dérivation est un endomorphisme de E.
2) Soit (f0, . . . , fn)Endes fonctions fixées. Montrer que l’application suivante est un endomorphisme
yE ϕ(y) = y(n)fn+· · · +y0f1+yf0
3) En déduire que les solutions d’une équation différentielle linéaire y(n)fn+· · · +y0f1+yf0= 0 forment
un sous-espace vectoriel.
Exercice 5
Soit E=R[X]. Montrer que udéfini par u(P) = P0est un endomorphisme de E. Déterminer son noyau et
son image. Mêmes questions avec E=Rn[X].
Exercice 6
Soit f, g L(E)tels que fg=gf. Pour tout λK, on note Eλ(f) = Ker (fλid E). Montrer que
a) g(Ker f)Ker fb) λK, g(Eλ(f)) Eλ(f)c) g(Im f)Im f
En déduire que f(Ker g)Ker g,f(Eλ(g)) Eλ(g)et f(Im g)Im g.
Remarque : Si Fest un sous-espace vectoriel de E, on que Fest stable par florsque f(F)F. Nous
venons de montrer la propriété classique suivante :
Si fet gcommutent, alors les noyau, sous-espaces propres (Eλ) et image de l’un sont stables par l’autre.
Exercice 7
Soit Eun K-espace vectoriel, et (u, v)L(E)2.
1) Montrer que Ker uKer vupuis que Ker (vu) = Ker uKer vIm u={0}
2) Montrer que Im (vu)Im vpuis que Im (vu) = Im vKer v+ Im u=E
3) On suppose Ede dimension finie. Montrer que les propositions suivantes sont équivalentes :
a) Ker u= Ker u2b) E= Ker uIm uc) Im u= Im u2
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Exercices Algèbre Linéaire
On pourra procéder par double implications et doubles inclusions.
Exercice 8
Soit Pl’ensemble des fonctions paires de Rdans R, et Il’ensemble des fonctions impaires.
1) Montrer que ce sont des sous-espaces vectoriels de F(R,R), et que
F(R,R) = PI
2) Soit P0l’ensemble des fonctions paires de Rdans Rs’annulant en 0et Kl’ensemble des fonctions
constantes. Montrer que P0et Ksont des sous-espaces vectoriels et que F(R,R) = KP0I
Exercice 9
Montrer que E1={(a, a, a)|aR}et E2={(x, y, z)|x+y+z= 0}sont supplémentaires dans R3.
Exercice 10
Montrer que les familles suivantes sont libres :
1) ((1,1,1,1),(0,1,2,0),(0,0,1,1)) dans R4.2) (Ak)06k62A=
0 1 0
0 0 1
1 0 0
3) (fk)16k6nxR, on pose fk(x) = x1
k.4) (fa)aRxR,fa(x) = eax.
5) Soit fL(E),xEet n>2/ fn1(x)6= 0 et fn(x) = 0. Montrer que (x, f(x), . . . , fn1(x)) libre.
Exercice 11
Résoudre les systèmes suivants :
1)
3x12x2+x3x4= 0
3x1x2+ 3x3= 0
2x2+ 4x3+ 3x4= 0
2) 2x+ 3y+zt= 0
3) (x+y= 0
z+t= 0 4)
3x1+ 4x2+x3+ 2x4= 3
6x1+ 8x2+ 2x3+ 5x4= 7
9x1+ 12x2+ 3x3+ 10x4= 13
Exercice 12 (D’après Centrale-Supélec PC)
Soit Eun K-espace vectoriel de dimension finie n.
1) Soit fun endomorphisme de Evérifiant Ker f= Im f.
a) Montrer que nest pair et déterminer le rang de fen fonction de n.
b) Montrer que ff= 0.
2) Soit fun endomorphisme de Evérifiant ff= 0 et n= 2 rg f.
a) Montrer que Im fKer f. En déduire que Ker f= Im f.
b) Montrer qu’il existe une base Bde Etelle que Mat (f, B) = 0 0
Ip0!.
Exercice 13
Soit pet qdeux projecteurs de E. Montrer que p+qest un projecteur si et seulement si pq+qp= 0.
Donner un exemple.
Exercice 14 (centre de L(E)— PT 2009, A partie B)
Soit Eun K-espace vectoriel de dimension finie et fL(E)qui commute avec tous les endomorphismes
de E, c’est-à-dire
gL(E)fg=gf
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Exercices Algèbre Linéaire
1) Montrer qu’il existe un scalaire λutel que f(u) = λuu. (Indication : utiliser le projecteur pusur Vect (u)
parallèlement à Hu).
2) Soit vE, non nul et colinéaire au vecteur u. On note λvle scalaire tel que f(v) = λvv. Montrer que
λu=λv.
3) Soit vEnon colinéaire au vecteur u. Montrer que λu=λv.
4) En déduire quels sont les endomorphismes de Equi commutent avec tous les endomorphismes de E.
Exercice 15 (Dual)
Soit Eun K-espace vectoriel.
1) Soit ϕL(E, K)une forme linéaire non nulle. Montrer qu’il existe F, sous-espace vectoriel de
dimension 1de E, tel que E=FKer ϕ. (Ker ϕest donc un hyperplan).
2) Soit ϕL(E, K)et ψL(E, K)tels que Ker ϕKer ψ. Montrer qu’il existe λKtel que ψ=λϕ.
Exercice 16 (interpolation de Lagrange)
Soit n>0et (a0, . . . , an)Rn+1 deux à deux distincts.
1) Montrer que l’application ϕ:Rn[X]Rn+1 définie par ϕ(P)=(P(a0), . . . , P (an)) est linéaire.
Déterminer son noyau et son image.
2) En déduire que, pour tout (b0, . . . , bn)Rn+1, il existe un unique polynôme Ptel que P(ai) = bii.
3) Déterminer explicitement les polynômes LiRn[X]tels que, pour tout j,Li(aj) = δi,j .
4) Montrer que (Li)06i6nest une base de Rn[X]. Déterminer les coordonnées d’un polynôme Qquelconque
dans cette base.
Exercice 17
Soit fL(E, E0)et Hun supplémentaire de Ker fdans E.
1) Montrer que l’application e
f:Hf(E)définie par e
f(x) = f(x)est un isomorphisme (Indication : on
pourra commencer par montrer la linéarité, puis l’injectivité, et la surjectivité).
2) On suppose désormais Eet E0de dimensions finies respectives pet n. Trouver des bases Bet B0de
Eet E0pour que la matrice de fdans ces bases soit la plus simple possible.
3) (Chapitre suivant) Soit MMn(K)une matrice de rang r. Indication : Utiliser les questions 1 et 2.
a) Montrer que M=P JrQavec Pet Qdes matrices inversibles et Jr= Ir0
0 0 !.
b) Montrer que M=P0IrQ0avec P0Mn,r et Q0Mr,n deux matrices de rang maximal possible
(que l’on précisera).
Exercice 18 (factorisation)
Soient E,Fet Gtrois espaces vectoriels de dimension finie, uL(E, F )et vL(E, G). Le but de
l’exercice est de montrer que
Ker (u)Ker (v)⇒ ∃wL(F, G)v=wu
1) On suppose qu’il existe wL(F, G)telle que v=wu. Montrer que Ker (u)Ker (v).
2) On suppose Ker (u)Ker (v).
On s’appuie sur les résultats de l’exercice 17 : On note Hun supplémentaire de Ker udans E, et
e
u:HIm ul’isomorphisme obtenu en restreignant u. Notons pHL(E)la projection sur H
parallèlement à Ker uet pIm uL(F)une projection sur Im u.
Construire wqui vérifie v=wu.
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