2Troubles de l’humeur E.1
Manuel de la IACAPAP pour la Santé Mentale de l’Enfant et de l’Adolescent
La dépression est un trouble épisodique, récurrent caractérisé par un sentiment
permanent et envahissant de tristesse, une perte de plaisir pour les activités
quotidiennes, une irritabilité et une association à certains symptômes tels
que des pensées négatives, une perte d’énergie, des dicultés de concentration, des
troubles du sommeil et de l’appétit. Les manifestations varient en fonction de l’âge,
du sexe, de l’éducation et du milieu socioculturel. Les sous types de dépression sont
dénis en fonction de la sévérité des symptômes, de leur caractère envahissant,
du retentissement fonctionnel et de la présence ou non d’épisodes maniaques ou
de symptômes psychotiques associés. Il existe encore de nombreuses controverses
pour savoir si la dépression doit être comprise dans une perspective dimensionnelle
(c’est-à-dire que le diagnostic de dépression reposerait sur une mesure quantitative,
comme dans le cas de l’hypertension artérielle par exemple), ou bien dans une
perspective catégorielle (c’est-à-dire où les diérences entre dépression et absence
de dépression seraient qualitatives), ou encore pour savoir si certains types de
dépression (par exemple, mélancolique ou non mélancolique) correspondraient à
des étiologies diérentes.
Les termes de «dépression», «épisode dépressif», «trouble dépressif»,
«dépressionclinique » vont être utilisés tout au long de ce chapitre pour désigner
ce que le DSM IV dénit comme « épisode dépressif majeur » ou « trouble
dépressif majeur», et la CIM-10 par la dénomination « épisode dépressif » ou
«trouble dépressif récurent». A moins que cela soit spéciquement indiqué, toutes
les informations de ce chapitre se réfèrent à la dépression unipolaire.
EPIDEMIOLOGIE
Laprévalence varie selon le type de population (par exemple: le pays), la
période considérée (c’est-à-dire lors des 3 derniers mois, l’année précédente, vie
entière), les sources d’information (par exemple: parents, enfants, les deux), et les
critères utilisés pour le diagnostic. La plupart des études conviennent qu’environ
1 à 2 % des enfants pré-pubères et environ 5 % des adolescents sourent
cliniquement de dépression à un moment donné. Laprévalence cumulée (cumul
des nouveaux cas chez des individus préalablement asymptomatiques, aussi connu
sous le nom de prévalence vie entière) est plus élevée. Par exemple, à l’âge de 16
ans, 12 % des lles et 7 % des garçons auraient eu à un moment donné de leur vie
un épisode dépressif (Costello et al. 2003). La prévalence des troubles dysthymiques
est moins bien connue mais les études suggèrent que le taux de prévalence serait
aux alentours de 1 à 2 % chez l’enfant des enfants et 2 à 8 % chez l’adolescent. On
peut y adjoindre 5 à 10 % de jeunes pour lesquels on estime qu’ils présentent une
dépression subsyndromique (ou dépression mineure). Un jeune avec une dépression
mineure présente des perturbations de son fonctionnement, un risque suicidaire
accru et une augmentation du risque de développer une dépression caractérisée.
Genre et culture
Le sex-ratio de la dépression est de 1 chez l’enfant pré pubère, mais à
l’adolescence deux fois plus de jeunes lles sont atteintes. Bien qu’elles soient
limitées, les données disponibles suggèrent que le taux de dépression est plus
élevé chez les patients qui sourent de pathologies médicales chroniques, dans des
sous-groupes spéciques, comme dans les troubles du développement, et chez les
enfants issus de minorités autochtones (par exemple les indigènes américains, les
esquimaux, les aborigènes australiens).
Society for Child and
Adolescent Psychiatry &
Allied Professions
Conict of interest: none
declared
Acknowwledgements:
our thanks to Drs Olga
Rusakovskaya (Russia)
and Jenifer Bergen
(Australia) and for their
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