GYMSANTE
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Gymsanté – 04/2011
performance puisqu’elle engendrera un besoin supplémentaire de production de force (donc une baisse de performance ou
d’économie d’énergie) pour se mouvoir.
Les études démontrant l’aspect négatif des étirements sur la performance immédiate sont maintenant légions; mais montrant
également une nécessité de souplesse articulaire pour permettre des mouvements fluides et en amplitude complète.
Le modèle habituel de ressort-masse symbolisant la raideur musculaire semble progressivement disparaître pour arriver à un
modèle plus proche de la réalité : Ressort-Masse-Articulation. Néanmoins, le principe de fonctionnement n’est pas remis en
cause, il induit simplement des modifications très importantes en fonction des angles de l’articulation (même pour de faibles
variations d’angles).
L’importance de la raideur musculaire se voit surtout dans la vitesse de transmission des forces générées par les muscles. En
effet, une raideur faible induira des délais de réponses (mouvement des articulations) plus longs entre la contraction et
l’apparition de la conséquence. Cela implique directement les temps de réactions (départs de courses, réactions à une action
de l’adversaire), la force élastique, l’économie d’énergie durant les exercices moteurs (un muscle possédant une raideur
importante permettra le même geste avec moins de déperdition, donc moins de dépense énergétique).
Apport de l’étude
L’étude nous permet une centralisation des informations liées à l’énergie élastique, tout en apportant des éclaircissements
extérieurs notamment sur l’intérêt de la raideur musculaire. Ainsi, en supplément des connaissances de bases existantes,
nous pouvons entrevoir que :
- L’énergie élastique est liée aux cycles d’étirement-raccourcissement.
- L’énergie élastique variera en fonction de la vitesse (temps d’étirement) et du délai de réaction (temps du
changement de direction) ; en augmentant la vitesse de l’étirement, nous augmentons la force de réponse ; en
diminuant le délai de réaction, nous augmentons la libération de l’énergie élastique emmagasinée durant
l’étirement.
- L’énergie élastique n’a pas de lien avec les réflexes myotatiques : un électromyogramme ne montre aucune
différence durant la phase concentrique d’un saut avec et sans contre élan. Ceci est corroboré par les études
montrant que l’énergie élastique existe (et est plus générative de démonstration de force) lors des phases de
transitions rapides (<25ms) alors que le réflexe musculaire le plus rapide nécessite un temps de réaction supérieur à
30 ms.
- Il n’y aurait pas de différence significative entre des sujets ayant des muscles à prédominance rapide ou lente
durant les cycles rapides. Par contre, pour les cycles lents, les athlètes à prédominance lente sont favorisés. Cela
induit que pour les cycles d’étirement-raccourcissement rapide, le stockage et la libération des forces élastiques ne
se fait pas au niveau des éléments contractiles (ponts d’actine-myosine) ; alors que sur des cycles lents (temps de
contact au sol >25ms), si les ponts n’ont pas été décrochés, il semblerait que cette énergie soit stocké et libéré à cet
endroit (d’où l’intérêt des fibres lentes sur les cycles lents). Attention, nous attirons l’attention qu’un cycle lent
n’est pas une décomposition de mouvement au ralenti (un saut vertical avec contre élan est considéré comme lent
par les auteurs des différentes études).
- La fatigue engendrant une baisse de la raideur musculaire montre une baisse de la force élastique et un besoin
d’allongement des foulées pour les athlètes pratiquants la course à pied, donc augmentant le temps de réaction au
sol. L’objectif sera donc d’augmenter la capacité de raideur musculaire dans le temps (maintien de celle-ci sur une
durée plus longue). Les exercices visant à promouvoir cette énergie élastique sera optimisée dans l’entraînement
avec une utilisation en début de séance afin d’avoir la plus grande raideur possible.
- En observant les allongements, raccourcissement ou maintien isométrique du corps charnu et du tendon des
muscles jumeaux de la jambe lors de la marche, les auteurs concluent que durant la phase concentrique les tendons
commencent à se raccourcir avant le corps charnu qui lui produit une force isométrique très intense (plus
importante que lors du raccourcissement). Avec un cycle de pré-étirement, le tendon s’étire plus que le corps
charnu et travaille sur une amplitude de raccourcissement plus importante dans le démarrage de la phase
concentrique. Plus la vitesse d’étirement augmente, plus le tendon s’étire par rapport au corps charnu (qui lui-