84 Sous-groupes compacts de GLn(R)
•Puisque v(a) = a, on a
kak0=kv(a)k0=1
p
p−1
X
k=1
uk(a) + up(a)
0
≤1
p
p−1
X
k=1
uk(a)
0
+1
pkup(a)k0≤1
p
p
X
k=1 kuk(a)k0=1
p
p
X
k=1 kak0=kak0
d’o`u
1
p
p−1
X
k=1
uk(a) + up(a)
0
=1
p
p−1
X
k=1
uk(a)
0
+1
pkup(a)k0
et d’apr`es le point pr´ec´edent, il existe λp≥0 tel que
1
p
p−1
X
k=1
uk(a) = λp
1
pup(a) ou λp
1
p
p−1
X
k=1
uk(a) = 1
pup(a).
Le cas o`u λp= 0 correspond `a a= 0 donc aest alors clairement un point fixe commun aux uipuisque
ce sont des isomorphismes. On peut donc supposer qu’il existe λp>0 tel que
1
p
p−1
X
k=1
uk(a) = λp
1
pup(a)
puis (en substituant ci-dessus)
λp+ 1
pkup(a)k0=1
pkλpup(a)k0+1
pkup(a)k0=kak0
or kup(a)k0=kak0donc λp=p−1, d’o`u
v(a) = 1
p
p−1
X
k=1
uk(a) + 1
pup(a) = 1
pλpup(a) + 1
pup(a) = up(a).
Ce qui a ´et´e montr´e pour l’indice ppeut en fait ˆetre fait pour n’importe quel indice 1 ≤i≤pdonc on a
en fait ui(a) = v(a) = apour tout 1 ≤i≤n. En particulier, on a bien
p
\
i=1{x∈K;ui(x) = x} 6=∅.
Proposition. — Si Gest un sous-groupe compact de GLn(R)alors il existe P∈GLn(R)avec
P GP −1⊂ O(n).
D´emonstration. — •On consid`ere l’application ρ:G→GL(Symn), A 7→ ρAo`u ρA(S) = tASA. Cette
application est bien d´efinie puisque tASA ∈Symnlorsque S∈Symnet ρAest inversible (d’inverse
ρA−1). L’application ρest la compos´ee de l’application A7→ (A, A) et de l’application bilin´eaire (A, B)7→
(S7→ tASB) donc ρest continue.
•Puisque ρest continue sur le compact G, le groupe H=ρ(G) est compact. D’autre part, l’ensemble
E={tMM;M∈G}est compact donc (d’apr`es le th´eor`eme de Carath´eodory), son enveloppe convexe
Kest compacte. Les ´el´ements de Esont des matrices sym´etriques d´efinies positives (puisque tMM est
sym´etrique et, pour tout X∈Rnnon nul, on a M X non nul, d’o`u tX(tMM)X=t(MX)M X =
kMXk2>0) or Sym++
nest convexe donc K⊂Sym++
n. Enfin, si B∈K, alors il existe α∈[0,1],
tMM ∈ E et tNN ∈ E tels que B=αtM M + (1 −α)tN N ; consid´erons un ´el´ement u∈H, on a
u=ρApour un certain A∈G, d’o`u
u(B) = αu(tMM) + (1 −α)u(tNN) = αρA(tMM) + (1 −α)ρA(tNN)
=αtA(tMM)A+ (1 −α)tA(tNN)A=αt(MA)MA + (1 −α)t(NA)NA
or A∈Gdonc MA, NA ∈Gdonc u(B)∈K. On a donc montr´e que Hest un sous-groupe compact
de GL(RN) (o`u Nest la dimension de Sym++
n) et Kest un compact convexe de Sym++
n'RNqui est
stable par tous les ´el´ements de H. D’apr`es la proposition pr´ec´edente, il existe S∈Ktel que u(S) = S
pout tout u∈Hi.e. ρA(S) = Spour tout A∈G, ce qui signifie que tASA =Spour tout A∈G.
•Enfin, la matrice S∈Kest sym´etrique d´efinie positive donc il en est de mˆeme de la matrice S−1;
il s’ensuit que S−1admet une racine carr´ee sym´etrique d´efinie positive i.e. il existe une matrice R
sym´etrique d´efinie positive telle que S=R2=tRR. Pour tout A∈G, la relation tASA =Ss’´ecrit donc
tAtRRA =tRR i.e. tR−1tAtRRAR−1= Ind’o`u t(RAR−1)RAR−1= Ini.e. RAR−1∈ O(n).
S´ebastien Pellerin