Une première dépression annonce souvent une récidive. Celle-ci intervient dans les cinq années suivantes dans 50 % à 80 % des cas. Les symptômes dépressifs ont des répercussions familiales, sociales et professionnelles. En effet, il peut être difficile pour l’entourage de comprendre et d’accepter qu’un adulte se lève fatigué, pleure sans raison et n’ait envie de rien faire. Un homme présentant une dépression caractérisée a moins de chance que les autres de conserver son emploi à moyen terme : 82 % versus 93 % à 4 ans. Une maladie qui touche tous les âges On estime que près d’une personne sur cinq a souffert ou souffrira d’une dépression au cours de sa vie. Les données de l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé indiquent qu’en 2010, 7,5 % des 15-85 ans avaient vécu un épisode dépressif caractérisé au cours des 12 derniers mois, avec une prévalence deux fois plus importante chez les femmes que chez les hommes. Chez les hommes, la prévalence est maximale entre 45 et 54 ans (10,3 %). La dépression ne concerne pas que les adultes. La prévalence des troubles dépressifs est estimée à entre 2,1 à 3,4 % chez l’enfant et à 14 % chez l’adolescent. Dépression post-partum, un autre mal être ! L’arrivée d’un enfant entraine souvent chez la mère des émotions excessives, avec des pleurs incontrôlés dans les jours qui suivent la naissance : c’est le baby blues. Les changements hormonaux brutaux et les facteurs émotionnels en sont la cause. La rémission est le plus souvent très rapide. Des facteurs de risque en cours d’identification L’altération de la réponse au stress conduit à une sécrétion anormalement élevée de cortisol (l’hormone du stress) qui est potentiellement neurotoxique et peut entrainer une désorganisation, voire une dégénérescence neuronale dans l’hippocampe. Des situations et des événements de la vie (un décès, une perte d’emploi, une séparation…) sont associés à un risque accru de dépression. C’est aussi le cas de traumatismes précoces, notamment affectifs ou sexuels, survenus au cours l’enfance. De plus, certaines personnes font une dépression sans motif apparent. Il existe donc une susceptibilité individuelle à la dépression. Cette vulnérabilité est en partie génétique. Ainsi, un individu dont l’un des parents fait une dépression a deux à quatre fois plus de risque d’être lui-même dépressif au cours de sa vie. Néanmoins, l’impact de ces variations génétiques dépend de l’environnement. On parle d’interaction gène-environnement. L’altération de la réponse au stress conduit à une sécrétion anormalement élevée de cortisol (l’hormone du stress) qui est potentiellement neurotoxique et peut entrainer une désorganisation, voire une dégénérescence neuronale dans l’hippocampe. Des traitements efficaces dans près de 70 % des cas L’objectif du traitement de la dépression est la réduction des symptômes et de leurs répercussions dans la vie quotidienne, ainsi que la prévention de récidives ultérieures. Les traitements antidépresseurs et/ou la psychothérapie permettent d’obtenir une guérison dans 67 % des cas, parfois après plusieurs séquences de traitement. La psychothérapie La psychothérapie peut être recommandée, seule en cas de dépression légère ou en association avec les antidépresseurs dans les formes plus sévères. Elle peut améliorer les symptômes dépressifs et anxieux, diminuer la fréquence des récidives et même conduire à une rémission durable. La thérapie cognitivo-comportementale a notamment fait la preuve de son efficacité dans la prise en charge de la dépression. Un entourage réconfortant et valorisant est un atout important dans la lutte ou la prévention de la dépression, tout comme un engagement dans des activités personnelles intéressantes. A la recherche de nouveaux traitements et de marqueurs Dépression et odorat, un couple étonnant mais soudé Les patients atteints de dépression sévère présentent des troubles olfactifs qui les rendent étrangers aux odeurs agréables. Ces troubles pourraient bien devenir un marqueur de la maladie ou du risque de rechute. Un marqueur à valider Les troubles de l’odorat sont donc manifestes chez les patients atteints de dépression sévère. Néanmoins, avant d’en faire un marqueur de la maladie, les scientifiques doivent vérifier s’il s’agit d’un trait spécifique de la dépression ou s’il existe chez des personnes atteintes d’autres affections psychiatriques et neurologiques. Un essai est en cours dans la maladie d’Alzheimer et chez les patients alcoolo-dépendants. Les chercheurs tentent de mieux comprendre la dépression et s’orientent pour cela dans des voies très variées : génétique, anatomique, inflammatoire. Sources : La dépression, dossier d’information, Inserm Un site de référence Info-dépression.fr : en savoir plus pour s’en sortir, site d’information développé par l’Inpes et le ministère de la santé Sur d’autres sites Dépression, dossier de l’Organisation mondiale de la santé La dépression, dossier du ministère de la santé La prise en charge d'un trouble dépressif récurrent ou persistant, guide patient de la Haute autorité de santé (2010) Troubles dépressifs, dossier de l’Assurance maladie (ameli-sante.fr) Les associations de malades Inserm-Associations - la base Inserm Associations