entre 0,6°C et 1,3°C, ainsi qu’une légère augmentation des précipitations
moyennes. Les experts anticipent une aggravation de ces tendances à
l’horizon 2100, avec un renforcement du taux de précipitations extrêmes.
Dans les territoires ultramarins, les températures moyennes vont augmenter
de 0,7°C tandis que les précipitations moyennes devraient diminuer, en
particulier pendant la saison sèche. Surtout, les modèles prévoient une
augmentation de la fréquence des cyclones et de la vitesse moyenne du
vent maximal.
Ces changements climatiques vont exacerber les pressions anthropiques
exercées sur la biodiversité (pollutions, espèces exotiques, fragmentation).
Selon les contextes, ils se traduiront par le déplacement d’aires de répartition
d’espèces, la modification de la phénologie de certaines espèces, la
perturbation des trajectoires des oiseaux migrateurs, le développement des
espèces exotiques envahissantes, et pourraient constituer à terme un des
principaux facteurs d’érosion de la biodiversité. Du fait de cette mobilité
accrue, certains scientifiques estiment que d’ici 2080, les aires protégées
« perdront » 60% des espèces pour lesquelles elles ont été créées. Ces
données prédictives interrogent la pertinence de tels dispositifs fixistes et
leur capacité à préserver à long terme des échantillons représentatifs de la
biodiversité. Elles doivent conduire à terme à mettre davantage en
cohérence les stratégies de conservation avec les dynamiques évolutives
complexes qui caractérisent le vivant.
Pour autant, lorsqu’elles sont efficacement gérées, les aires protégées
constituent à ce jour un des outils les plus efficace pour conserver la
biodiversité face aux principales menaces d’origine anthropique et maintenir
le potentiel de résilience et d’adaptation des écosystèmes. Elles n’ont
d’ailleurs jamais cessé d’évoluer dans leur organisation depuis la création du
parc national de Yellowstone en 1872, pour incorporer de nombreuses
innovations conceptuelles issues de la biologie de la conservation et des
sciences humaines et sociales. Irvin et al. (2010) identifient ainsi trois
paradigmes successifs, depuis le modèle classique originel qui vise à