Document de travail / changement climatique et gestion d’aires protégées
changement climatique. Cependant, même pour un espace à vocation
d’observatoire, un rôle d’alerte peut être identifié pour permettre la mise en place
d’actions concrètes visant à protéger des habitats ou des espèces à l’extérieur de
l’espace ou tout simplement pour communiquer sur les effets dévastateurs des
changements climatiques au plus grand nombre ;
o Enjeu de conservation « passive » stratégie d’adaptation : le gestionnaire choisit
de conserver au maximum les habitats et les espèces présents sur le site, il doit donc
s’adapter aux conditions climatiques « nouvelles » ainsi qu’aux paramètres
abiotiques en découlant (pH, salinité, t°…etc). Ce choix conduit inévitablement à des
changements au sein du périmètre, les changements climatiques occasionnant une
pression que le gestionnaire ne pourra plus « contenir » à partir d’un certain seuil ;
o Enjeu de conservation « active » stratégie d’anticipation : le gestionnaire choisit
d’anticiper les changements en entrevoyant des évolutions de milieux importantes. Il
adopte une posture de prospective en entrevoyant les différentes trajectoires
possible sur son espace. Le patrimoine naturel protégé à l’origine de la création se
voit soumis à de telles pressions qu’il risque de disparaitre du périmètre strict de
l’espace. Le gestionnaire peut donc choisir d’anticiper les changements sur les
milieux avec une stratégie de « relocalisation de la biodiversité ». En effet, si cette
politique concerne aujourd’hui exclusivement les activités humaines, elle pourrait
s’appliquer également à la biodiversité : extension de périmètre en arrière littoral
par exemple pour les espaces soumis à l’élévation du niveau marin.
- Un document de gestion adaptatif : les documents de gestion pouvant être valable pour des
durées de 5 à 15 ans, il est important qu’il soit adaptatif et qu’il puisse évoluer en fonction
des évènements afin de permettre la réactivité du gestionnaire. Un modèle de document
adaptatif n’existe pas actuellement, il s’agira en tout premier lieu de pouvoir modifier le plan
de travail annuel (opérations) sans changer les objectifs à long terme ni opérationnels. Ceux-
ci doivent donc avoir une rédaction suffisamment souple pour permettre ces ajustements. Il
sera par exemple important de prévoir un plan d’action particulier en réaction à un
évènement exceptionnel comme une tempête, un incendie, une submersion, une crue,
phénomènes qui seront probablement plus fréquents avec les changements climatiques.
- Gestion opérationnelle : le gestionnaire doit être préparé à modifier sa gestion
opérationnelle en fonction des changements à venir. Elle doit donc être réfléchie bien en
amont pour anticiper des changements qui peuvent être radicaux : gestion hydraulique avec
augmentation de la salinité, changement de la gestion pastorale (diminution de la charge,
changement de race ou d’espèce). Ces aspects sont particulièrement importants à réfléchir
car ils peuvent avoir pour conséquence des changements radicaux des compétences des
équipes et donc peuvent nécessiter des formations spécifiques.