SOUTENANCE A CRETEIL UNIVERSITE PARIS VAL-DE-MARNE FACULTE DE MEDECINE DE CRETEIL ANNEE 2006-2007 N° THESE POUR LE DIPLOME D’ETAT DE DOCTEUR EN MEDECINE Discipline : Médecine Générale Présentée et soutenue publiquement le : à : CRETEIL (PARIS XII) Par Patricia FANTINI « épouse » ZITOUNI Née le 13 Mars 1973 à Neuilly-sur-Seine. TITRE : «ADENOPATHIES MEDIASTINALES, MOYENS DIAGNOSTIQUES ACTUELS » PRESIDENT DE THESE : Mr le Professeur Bruno HOUSSET DIRECTEUR DE THESE : Mr le Docteur Kinan ATASSI LE CONSERVATEUR DE LA BIBLIOTHEQUE UNIVERSITAIRE Signature du Directeur de thèse Cachet de la bibliothèque universitaire SOUTENANCE A CRETEIL UNIVERSITE PARIS VAL-DE-MARNE FACULTE DE MEDECINE DE CRETEIL ANNEE 2006-2007 N° THESE POUR LE DIPLOME D’ETAT DE DOCTEUR EN MEDECINE Discipline : Médecine Générale Présentée et soutenue publiquement le : à : CRETEIL (PARIS XII) Par Patricia FANTINI « épouse » ZITOUNI Née le 13 Mars 1973 à Neuilly-sur-Seine. TITRE : «ADENOPATHIES MEDIASTINALES, MOYENS DIAGNOSTIQUES ACTUELS » PRESIDENT DE THESE : Mr le Professeur Bruno HOUSSET DIRECTEUR DE THESE : Mr le Docteur Kinan ATASSI LE CONSERVATEUR DE LA BIBLIOTHEQUE UNIVERSITAIRE Signature du Directeur de thèse Cachet de la bibliothèque universitaire 2 Mes remerciements vont : A Monsieur le Professeur Bruno Housset, qui m’a fait l’honneur de présider cette thèse. A Monsieur le docteur Kinan ATASSI, pour son aide et sa sympathie. 3 * TABLE DES MATIERES * I. II. Introduction Page 5 Techniques actuelles de diagnostic Page 7 A. Imagerie Page 7 1. Radiographie et scanner thoraciques Page 7 2. Tomographie par émission de positons Page 8 B. Techniques endoscopiques Page 10 1. Fibroscopie bronchique Page 10 2. Ponction transbronchique à l’aiguille de Wang Page 10 3. GPS Bronchique (Biopsie sous navigation électromagnétique) Page 11 4. Ponction transbronchique guidée par échoendoscopie Page 12 5. Ponction trans-œsophagienne guidée par échoendoscopie Page 13 C. Techniques chirurgicales Page 14 1. Médiastinoscopie Page 14 a. Médiastinoscopie cervicale axiale de Carlens Page 14 b. Extension de la méthode Page 15 2. Vidéothoracoscopie Page 15 3. Thoracotomie Page 16 III. Pathologies médiastinales Page 18 A. Pathologies tumorales Page 18 1. Les carcinomes loco-régionaux Page 18 a. Le cancer broncho-pulmonaire primitif Page 18 Page 19 b. Autres 2. Les adénopathies métastatiques de cancers extra- thoraciques Page 19 3. Les hémopathies malignes Page 19 a. Lymphomes hodgkiniens et non hodgkiniens Page 19 b. Autres Page 19 B. Pathologies bénignes Page 20 1. Adénopathies de la Sarcoïdose Page 20 2. Adénopathies d’origine infectieuse Page 20 a. Tuberculose Page 20 b. Mycoses : histoplasmose, coccidioïdomycose Page 21 c. Autres Page 22 3. Adénopathies des pneumoconioses: Silicose, Bérylliose Page 22 4. Maladie de Castleman Page 22 IV. Performances et indications des moyens diagnostiques actuels Page 23 A. Examens complémentaires initiaux Page 23 B. Examens avec accès au médiastin Page 25 1. Ponction transbronchique à l’aiguille de Wang Page 26 a. La sarcoïdose Page 26 b. La tuberculose ganglionnaire Page 27 c. Staging médiastinal des cancers broncho-pulmonaires Page 28 2. GPS Bronchique Page 29 3. Ponction transbronchique guidée par échoendoscopie Page 30 4. Ponction transbronchique guidée par échoendoscopie en temps-réel Page 31 5. Ponction trans-œsophagienne guidée par échoendoscopie Page 33 a. Pathologies bénignes, lymphomes Page 33 b. Staging médiastinal des cancers broncho-pulmonaires Page 34 4 6. Médiastinoscopie Page 36 a. Médiastinoscopie cervicale axiale Page 36 a. 1. Diagnostic et staging des cancers broncho-pulmonaires Page 36 a. 2. Pathologies bénignes, lymphomes Page 37 b. Extension de la méthode Page 38 7. Vidéothoracoscopie Page 38 a. Diagnostic et staging des cancers broncho-pulmonaires Page 38 b. Pathologies bénignes, lymphomes Page 39 8. Thoracotomie Page 39 C. La Tomographie par émission de positons Page 41 1. Bilan d’extension des cancers broncho-pulmonaires Page 41 2. Conséquences de la Tomographie par émission de positons sur la prise en charge des cancers broncho-pulmonaires Page 42 a. Modification du stade et de la thérapeutique Page 42 b. Evaluation de la réponse au traitement, distinction lésion séquellaire et Page 42 rechute 3. La fusion Tomographie par émission de positons/ Scanner thoracique Page 42 4. Autre intérêt : Prise en charge des lymphomes Page 43 V. DISCUSSION Page 44 VI. CONCLUSION Page 50 VII. BIBLIOGRAPHIE Page 53 VIII. ANNEXES Page 74 Annexe 1: Liste des abréviations Page 75 Annexe 2: Cartographie unifiée des adénopathies médiastinales Page 76 Annexe 3: Compartiments médiastinaux Page 77 Annexe 4a, b, c: Ganglions explorables par ponctions à l’aiguille, par voie transbronchique et trans-œsophagienne et, par médiastinoscopie Page 78-79 Annexe 5: Classification TNM Page 79 Annexe 6: Principales étiologies des adénopathies médiastinales Page 80 Annexe 7: Sensibilité, Spécificité, Valeur prédictive positive et négative Page 80 Annexe 8: Performances de la ponction transbronchique (cancer broncho-pulmonaire) Page 81 Annexe 9: Performances de la ponction trans-œsophagienne (cancer bronchopulmonaire) Page 81 Annexe 10a : Performances des techniques explorant le médiastin Page 82 Annexe 10b: Performances de la médiastinoscopie dans le staging du cancer Broncho-pulmonaire Page 82 Annexe 11a : Performances de la tomographie par émission de positons (cancer bronchopulmonaire) Page 83 Annexe 11b : Performance du scanner thoracique (cancer broncho-pulmonaire) Page 84 Annexe 12a: Evaluation du coût des examens Page 84 Annexe 12b: Etude coûts-efficacité Page 85 Annexe 12c: Coût de la ponction transbronchique Page 85 Annexe 12d: Coût de l’échoendoscopie bronchique Page 85 Annexe 12e: Coût de l’échoendoscopie bronchique temps-réel Page 85 Annexe 13: Exemple d’arbre décisionnel (cancers broncho-pulmonaires) Page 86 5 I. INTRODUCTION. A travers la littérature, on observe une évolution constante des techniques d’accès aux adénopathies médiastinales. A l’origine orientée vers des méthodes chirurgicales telles que la médiastinoscopie, la vidéothoracoscopie et la thoracotomie, la pratique se tourne actuellement vers des moyens moins invasifs de ponctions à l’aiguille qui, aidés par l’imagerie, permettent une prise en charge en ambulatoire. Avant l’utilisation systématique du scanner thoracique dès le début des années 80, l’exploration médiastinale par l’imagerie était peu performante. Lors de la prise en charge du cancer broncho-pulmonaire, la fréquence des thoracotomies exploratrices était alors élevée (de 30 et 41% [284]), à la recherche d’adénopathies médiastinales dont l’envahissement tumoral présentait un enjeu thérapeutique et pronostique [245, 266]. Pour limiter le nombre de ces thoracotomies, les chirurgiens thoraciques ont donc compris l’intérêt d’un examen préopératoire explorant ces adénopathies. Daniels [70] en 1949, Harken [146] en 1954 et Radner [254] en 1955 furent les premiers à proposer une nouvelle approche chirurgicale du médiastin [108]. Carlens [49] en 1959 mit au point, à l’aide du médiastinoscope cervical, la technique actuellement utilisée de médiastinoscopie cervicale axiale. Cette technique combla les lacunes de l’imagerie en permettant d’éviter environ 28% des thoracotomies lors du bilan des cancers broncho-pulmonaires. Par la suite, la vidéo-médiastinoscopie est introduite en 1994 [306]. La première thoracoscopie est réalisée en 1910 par Jacobaeus, elle connaît ensuite un essor sur le plan diagnostique et thérapeutique [174, 175, 232, 247]. En 1980, au Symposium international de thoracoscopie à Marseille, des auteurs rendent compte du regain d’intérêt pour cette méthode, notamment pour le staging du cancer du poumon [15, 37, 356]. La vidéothoracoscopie apparaît dans les années 1990, avec le développement de la chirurgie thoracique vidéo-assistée. La ponction à l’aiguille des ganglions médiastinaux par voie endoscopique est une alternative à l’abord chirurgical. Schieppati en 1949 décrit la méthode de ponction transbronchique à l’aveugle [98] [291] qui, d’abord développée pour le bronchoscope rigide, est ensuite adaptée au bronchoscope souple dans les années 1980 grâce à Wang et coll [349, 352, 354]. La ponction transbronchique peut être précédée par un contrôle échographique et les premières études la concernant débutent dans les années 90 en Allemagne et aux EtatsUnis [20, 123, 167]. La ponction transbronchique écho-guidée peut avoir lieu depuis peu en temps réel grâce à la miniaturisation des transducteurs ultrasonores intégrés dans le 6 bronchoscope [40]. La ponction transbronchique peut aussi être guidée par sonde électromagnétique, méthode qui en est encore à ses balbutiements [21, 295]. Le premier appareil (« Superdimension ») réalisé par une société Israélienne a été installé en France au CHU de St Etienne en 2005. Technique plus ancienne et réalisée par les gastro-entérologues, la ponction à l’aiguille peut également être guidée par échoendoscopie trans-œsophagienne [241, 360]. Elle apparaît en 1992, avec l’apparition de l’échoendoscope électronique sectoriel linéaire permettant de guider, en temps réel, l’aiguille vers une cible péri-digestive principalement ganglionnaire. La radiographie et le scanner thoraciques participent au bilan des adénopathies médiastinales ; la tomographie par émission de positons, exploration isotopique in vivo, améliore le champ d’investigation de l’imagerie thoracique conventionnelle [110]. Dans un premier temps, nous décrirons les méthodes d’imagerie, de ponctions à l’aiguille et de chirurgie. Nous rappellerons ensuite les pathologies à envisager devant un tableau d’adénopathies médiastinales. Nous verrons que, le tableau clinique initial, la radiographie et le scanner thoraciques, la fibroscopie bronchique avec ses prélèvements conventionnels, le prélèvement d’une lésion extra-thoracique, peuvent orienter ou confirmer une suspicion diagnostique. Mais, la symptomatologie clinique peut préter à confusion. La caractérisation tissulaire d’une opacité médiastinale par l’imagerie thoracique radiographique et scannographique reste difficile, non sensible et non spécifique. L’endoscopie avec ses prélèvements classiques peut ne pas être contributive. D’où la nécessité d’obtenir un diagnostic histologique formel, sur des recueils médiastinaux, d’autant plus que, dans certaines situations, il existe une forte probabilité de malignité. Nous étudierons ainsi les performances de la ponction à l’aiguille, de l’abord chirurgical, et de la tomographie par émission de positons pour l’étude du médiastin, en précisant les indications et limites de ces méthodes. Nous discuterons de la difficulté à comparer les techniques de prélèvements entre elles et de leur coût. Enfin, nous essaierons d’ouvrir la réflexion sur les recherches dont le but est d’améliorer la précision diagnostique de certaines des techniques d’investigation médiastinale et sur les moyens diagnostiques envisageables dans l’avenir. Pour faciliter la lecture, une liste des abréviations est disponible en annexe 1. 7 II. TECHNIQUES ACTUELLES DE DIAGNOSTIC. Le médiastin est l’un des carrefours lymphatiques principaux de l’organisme. Deux schémas concernant la localisation des ganglions thoraciques étaient auparavant en vigeur [323]. Celui de Naruke de 1976, approuvé par l’AJCC [227, 228] et celui adopté par l’ATS en 1985 [122]. Le schéma actuellement utilisé a été proposé par Mountain dans le numéro du Chest de 1997 [225], il résoud les différents existant entre les deux schémas et s’en inspire (Annexes 2). Les ganglions médiastinaux y sont classés de 1 à 9. Dans le médiastin supérieur, on observe les aires 3 prévasculaires et rétrotrachéales, 1 suprêmes et, dans la loge de Baréty les chaînes paratrachéales droites 2R 4R et gauches 2L 4L. Les ganglions aortiques désignent les aires 5 sous-aortiques postérieures, et 6 para-aortiques antérieures. Dans le médiastin inférieur, on distingue les ganglions 7 sous-carénaires (inter-trachéobronchiques) et vers le bas les aires 8 para-œsophagiennes et 9 du ligament triangulaire. La dénomination N2 concerne l’atteinte des ganglions médiastinaux homolatéraux à la tumeur et/ou souscarénaires. La classification N3 désigne l’atteinte des ganglions médiastinaux ou hilaires controlatéraux et/ou l’atteinte sus-claviculaire homo-et/ou contralatérale à la tumeur. A. IMAGERIE. 1. Radiographie et scanner thoraciques. Sur l’incidence de face du cliché thoracique un syndrome médiastinal est recherché, il englobe les signes qui traduisent la présence d’air, de liquide ou de tissus anormaux à l’intérieur du médiastin [317]. Les opacités médiastinales constituent pratiquement l’essentiel de ce syndrome et sont composées majoritairement par les adénopathies. Celles-ci sont caractérisées par une lésion souvent homogène, à limite interne invisible car noyée dans le médiastin, à limite externe nette, continue, convexe vers le poumon et se raccordant en pente douce vers ce dernier [161]. Elles modifient les lignes du médiastin reflétant l’anatomie du compartiment médiastinal concerné, ce qui permet de localiser une lésion alors qu’il n’existe aucun signe d’appel et incite à la poursuite des investigations. La classification de Felson divise le médiastin en neufs compartiments (Annexe 3) (pour le scanner thoracique la classification de Heitzman et Rémy modifiée par Hamon-Trautet est plus adaptée [260]). Sur le cliché pulmonaire de profil, on note 3 compartiments dans le plan antéro-postérieur [36] : le compartiment antérieur (limité en avant par le sternum et en arrière par la face antérieure de la trachée et le bord posterieur du cœur) , le compartiment moyen (limité en avant par la face antérieure de la trachée et le bord posterieur du cœur et en arrière 8 par un plan théorique passant un centimètre en arrière – pour certains 1 cm en avant – du bord antérieur des corps vertébraux), et le compartiment postérieur (limité en avant par ce plan théorique et en arrière par la paroi thoracique). Les deux premiers compartiments sont le siège de la plupart des adénopathies médiastinales qui peuvent également résider aux trois étages, supérieur (au dessus de l’aorte horizontal), moyen (entre l’arche aortique et la carène) et inférieur (sous la carène) localisés dans un plan vertical. Le scanner thoracique prescrit devant des symptômes médiastinaux détecte une lésion avant modification de la radiographie standard. Il précise le siège de l’atteinte objectivée sur le cliché thoracique, permet l’analyse de ses rapports anatomiques avec les organes de voisinage, visualise des lésions pleuro-parenchymateuses, aide au bilan d’extension à distance d’une pathologie maligne. Au scanner, un ganglion se traduit par une opacité ronde ou ovalaire à limites nettes et le plus souvent non rehaussée par l’injection de produit de contraste. Quelle que soit sa taille, un ganglion d’aspect nécrotique (après injection centre hypodense) est suspect d’une étiologie maligne ou tuberculeuse [103]. On parlera d’adénopathies médiastinales au scanner lorsque les dimensions ganglionnaires sont pathologiques et ce dès lors que le plus petit diamètre ganglionnaire est supérieur à 10mm. Pour certaines chaînes, ce plus petit diamètre d’1cm, est abaissé à : 8mm pour la chaîne 6, 7 mm pour les chaînes 2D et 2G, 8G et 10G [317]. La radiographie et le scanner thoraciques ne sont pas spécifiques, il est impossible d’affirmer la nature d’une lésion sur leurs seuls critères morphodensitométriques. Dans l’étude de Kerr [185], 58% des ganglions malins mesurent plus de 15 mm, de même que 43% des ganglions bénins, 20% des ganglions de 10 mm ou plus sont malins mais aussi 15% de ceux de moins de 10 mm. Ainsi, d’autres explorations peuvent être utiles, comme la TEP et l’acquisition simultanée des images TEP et TDM, permettant de réaliser une cartographie métabolique fonctionnelle. 2. Tomographie par émission de positons (PET pour les Anglo-Saxons) et caméras hybrides ou « Morpho-TEP » (« Combined PET/CT scanner »). La première TEP a été construite en 1974 à l’université de Washington [202]. C’est un examen scintigraphique visualisant in vivo et de façon non invasive, des processus biochimiques cellulaires. La quantification tridimensionnelle de la répartition dans les molécules d’émetteurs de positons que sont des isotopes radio-actifs permet cet examen. Le Fluor 18 est actuellement l’émetteur de positons le plus aisé à utiliser, du fait de sa demi-vie de 109 minutes qui permet son transport depuis son lieu de production (cyclotron), jusqu’à 9 son lieu d’utilisation (200 à 300 km)[60, 102]. Les isotopes radioactifs peuvent être utilisés seuls ou marquer des composés (radiopharmaceutiques), le plus utilisé étant le FDG ou 18fluorodéoxyglucose, obtenu en marquant le déoxyglucose avec du fluor 18. Le FDG transmis par voie intra-veineuse entre dans les cellules et utilise les mêmes récepteurs transmembranaires que son analogue physiologique (GLUT). Le FDG est ensuite phosphorylé et s’accumule dans les cellules, le métabolisme étant bloqué après la phosphorylation en déoxy-glucose-6-phosphate. L’utilisation du FDG en pratique clinique repose sur le fait que les cellules malignes et bénignes ne métabolisent pas le glucose avec la même intensité. Ce traceur utilise l’augmentation anormale de la glycolyse qui est une anomalie de la cellule tumorale. L’existence au niveau des cellules tumorales d’une expression accrue des récepteurs transmembranaires du glucose et d’une intensification de l’activité des phosphatases intracellulaires explique que le FDG s’accumule dans la tumeur. Le positon une fois émis parcourt le tissu et lors de sa rencontre avec un électron du milieu biologique, libère deux photons, permettant de localiser le lieu d’émission. La détection de ce rayonnement nécessite des tomographes à émission de positons et des méthodes informatiques de reconstruction des images. Les images TEP de la distribution du traceur dans l’organisme donne une cartographie de l’activité du métabolisme glycolytique du corps entier et les zones hyperactives représentent les foyers d’hyperfixation. Il est possible de mesurer le rapport de la fixation des régions tumorales et non tumorales par le SUV (Standard Uptake Value). Plus il est élevé, plus une tumeur est probable ; chez les malades non traités, il augmente. Le SUV est un facteur pronostique : la survie est d’autant plus courte que le SUV est élevé [335]. Les diabétiques déséquilibrés et les femmes enceintes sont exclus. Le FDG introduit en cancérologie en 1980 a obtenu l’autorisation de mise sur le marché en 1998. La première caméra TEP a été installée en France, à l’Hôpital du Val de Grâce en 1999. Depuis 2003, tout patient présentant un cancer peut bénéficier d’une TEP [316]. Trois types d’appareils TEP existent, la TEP dédiée, la gamma-caméra TEP et les appareils hybrides TEP/TDM. Cette technique de couplage TEP/TDM constitue l’essentiel des nouvelles installations [111, 135, 216] depuis sa commercialisation aux Etats-Unis en 2001 [110]. L’obtention simultanée des images de la TEP et du scanner, en une seule exploration du corps entier, réduit le temps d’acquisition des images (en moins d'une demi-heure)[101]. Ce couplage anatomofonctionnel aboutit à une meilleure précision diagnostique dans la localisation des lésions. La TEP et les caméras hybrides entraînant des contraintes de radioprotection [194] (l'étape la plus irradiante étant celle de l'injection), une surveillance par la dosimétrie opérationnelle est indispensable lors de leur réalisation. 10 B. TECHNIQUES ENDOSCOPIQUES 1. Fibroscopie bronchique. La fibroscopie bronchique par certains recueils contribue au diagnostique des adénopathies médiastinales, sans accès direct au médiastin [163, 256]. Les prélèvements sont réalisés par biopsies bronchiques, biospies transbronchiques, aspiration des sécrétions bronchiques (recherche de BAAR, étude bactériologique et cytologique), LBA, brossage bronchique (pour étude cytologique et bactériologique). 2. Ponction transbronchique à l’aiguille dite de Wang « PTBA ». « Transbronchial Needle Aspiration: TBNA ». L’aiguille de type Wang, insérée dans le canal opérateur du bronchoscope permet de ponctionner, à l’aveugle, des lésions au contact de la paroi de la trachée ou d’une bronche, sous anesthésie locale (ou générale) [99, 347, 351]. Pour compenser le manque de guidage, une répétition (discutable) des ponctions (jusqu’à sept) est proposée [62]. Un cytopathologiste sur place améliore les performances de la PTB, permet de diminuer le nombre de ponctions et ainsi le coût de la procédure [84]. Un scanner préalable permet de localiser les ganglions à ponctionner et de s’assurer que leur distance par rapport à la paroi bronchique n’empêche pas cette ponction (distance limite d’1 cm) [348]. Un guidage en temps-réel par scopie couplée au scanner (fluoroscanner ou scopie tomodensitométrique) est possible. Les aiguilles sont de diamètres variables, les plus larges (19G) autorisent un prélèvement pour analyse histologique, les plus petites une analyse seulement cytologique (21G) [289]. Le temps moyen de la fibroscopie est de 20 mn, celui de la PTB de 12 mn (entre 7 et 15 mn). Elle permet de ponctionner les aires 2R et L, 4R (et L), 7, 10 et 11 R et L; l’accès aux aires 5 et 4L n’est en général pas performante sur le plan cytologique. Les complications sont très rares et ne nécessitent en général aucun traitement. Elles peuvent se manifester par une hypoxémie, un saignement du point de ponction, une fièvre, une insuffisance respiratoire chez un patient fragile au plan ventilatoire, une hémorragie, un pneumothorax. Aucun décès ne semble rapporté [215]. Les troubles majeurs de l’hémostase, une hypertension artérielle sévère, une formation vasculaire ectasique, une toux incoercible sont des contre-indications (l’obstruction de la veine cave supérieure est une contre-indication relative). 11 3. Biopsies guidées par navigation électromagnétique. « Electromagnétic navigation during flexible bronchoscopy». Cette innovation permet de réaliser des prélèvements au niveau d’adénopathies médiastinales et de petites lésions pulmonaires périphériques. La méthode permet de déterminer un chemin au travers de l’arbre bronchique, de façon analogue à un guidage GPS, afin d’aboutir jusqu’à la lésion à prélever. L’acte est réalisé en salle d’endoscopie, en ambulatoire, sous anesthésie locale. La procédure bronchoscopique est longue et varie entre 30 et 90 minutes, elle est très bien tolérée. Les coordonnées du point d’arrivée (la lésion) non visible en endoscopie traditionnelle et de son accès, sont déterminées par un scanner en trois dimensions. Ces coordonnées sont introduites dans le logiciel du système de navigation superdimension. Une cartographie de la lésion à atteindre et de son accès est ainsi réalisée en 3 dimensions et préenregistrée sur un CD Rom. Le scanner permet de générer des coupes dans les 3 plans de l’espace et des images d’endoscopie virtuelle rendant transparente la bronche et permettant de visualiser le ganglion au contact [294]. Le patient est placé en position couchée sur une table (plaque de localisation) émettant un champ électromagnétique qui repère dans les 3 plans de l’espace les coordonnées d’un capteur métallique introduit à l’extrémité distale d’un cathéter qui prolonge le canal opérateur du fibroscope. Ce cathéter est une sonde béquillable, orientable à l’aveugle, en tout sens, à la différence du cathéter de l’échoendoscope. Les coordonnées des repères endoscopiques sont transmises au logiciel qui détermine alors le trajet à suivre vers la lésion. L’image renvoyée du capteur grâce à ses 3 points repérés dans le champ électromagnétique, dans celle du scanner, permet de guider le fibroscope et la position de l’aiguille pour accéder à la cible. La progression de la sonde est visualisée en bronchoscopie virtuelle et une cible avertit l’opérateur de l’arrivée au contact de la lésion. L’image du scanner et l’image réelle endoscopique du capteur sont calées en enregistrant la position de quelques points anatomiques principaux (carène, éperons lobaires supérieurs droit et gauche). Il existe un écart d’environ 5 mm entre le réel dans le patient et le virtuel du scanner. Une fois la lésion atteinte, seule la gaine externe de la sonde béquillable est laissée en place, le capteur est retiré et remplacé par une pince à biopsie ou une aiguille à ponction transbronchique pour prélever un fragment de tissu. Il ne s’agit pas cependant d’une ponction en temps-réel à proprement parler. Des aiguilles avec capteur intégré devraient être commercialisées, mais la ponction resterait non temps-réel. La technique n’expose pas à un excès de radiation. 12 4. Ponction transbronchique guidée par échoendoscopie bronchique (EEB). Endobronchial ultrasound-guided transbronchial needle aspiration, « EBUS-TBNA ». Ponction transbronchique guidée par échographie endobronchique en temps-réel « Real-time (rt)-EBUS-guided TNBA » («Convex-probe-CP-EBUS»). L’échoendoscope bronchique permet de guider, non en temps-réel, une PTB ou des biopsies transbronchiques classiques [18]. Deux sondes sont utilisables. Sous anesthésie locale, en ambulatoire, les sondes « nues » donnent une échographie de contact, avec une vue limitée et une orientation difficile. Les sondes munies d’un ballonnet gonflable à l’eau permettent de visualiser sous anesthésie plutôt générale, une image circonférentielle des structures entourant la voie aérienne, y compris des ganglions [153, 233] et précisent le degré d’infiltration tumorale de la paroi. La sonde est introduite dans un cathéter prolongeant le canal opérateur du bronchoscope. Elle possède un transducteur ultrasonore radial rotatif, de 20 MHz, l’exploration de la paroi n’est donc possible qu’entre 10 à 20 mm (voire 40 mm) de profondeur. L’image obtenue est perpendiculaire à l’axe de la sonde. Une fois la lésion repérée, la sonde est retirée et l’aiguille est introduite par le même cathéter dans le canal opérateur. Le temps moyen de procédure pour la fibroscopie est de 18.9 mn (entre 5.7 et 38.9 mn) et celui de la PTB est de 6.3 mn (entre 3.1 et 14.4 mn) [152]. L’EEB est rentable à proximité du mur trachéobronchique pour les aires 2, 4, 7 et des aires 10 et 12 RL, 11R superieure et inferieure. Les complications sont très rares (risques théoriques infectieux médiastinaux), en général inexistantes [150, 236]. La technique ne comporte pas de contreindication. L’échobronchoscope à tête convexe avec PTB en temps réel a récemment été commercialisé. Il comporte un transducteur d’échographie linéaire émettant à 7,5MHz intégré dans un bronchoscope, permettant d’explorer la paroi sur une profondeur de 30 à 40mm (jusqu’à 5 cm). L’image est obtenue dans un plan longitudinal par le contact direct de la sonde ou via un ballonnet [263, 366]. Le bronchoscope est pourvu d’un mode doppler. La ponction a lieu sous anesthésie locale ou générale. Un cytopathologiste peut être présent. La technique explore les mêmes territoires ganglionnaires que la médiastinoscopie, les régions 1, 2 et 4 RL et plus aisément la région 7 postérieure. Outre la station 10, elle peut également aborder, contrairement à la médiastinoscopie, des ganglions plus distaux, le niveau 11 et 12 [94]. Les aires 5, 8 et 9 sont inaccessibles avec cette méthode. Le geste est dépourvu de complication. 13 5. Ponction trans-œsophagienne à l’aiguille fine en temps-réel guidée par échoendoscopie œsophagienne. Endoscopic ultrasonography with fine-needle aspiration, « EUS-FNA ». La ponction ganglionnaire médiastinale peut être réalisée par les gastroentérologues. Elle est guidée en temps réel grâce à un échoendoscope. Celui-ci est composé d’un endoscope muni d’un canal opérateur pour l’aiguille à biopsie et d’une sonde sectorielle linéaire convexe électronique bi-fréquence (5 et 7,5 MHz) intégrée à l’extrémité de l’endoscope. La sonde émet un faisceau d’ultrasons longitudinal par rapport à l’axe de l’endoscope. La progression de l’aiguille à biopsie dans l’adénopathie est suivie sur un échographe relié à l’échoendoscope [86, 117]. L’examen est en général réalisé en ambulatoire sous neuroleptanalgésie éventuellement, une anesthésie générale est possible. La présence d’un cytopathologiste sur place est un élément considéré comme essentiel par beaucoup [58], réduisant le nombre de passage de l’aiguille. 1 à 3 passages de celle-ci sont en général nécessaires mais le premier est souvent le plus performant. Des ganglions de petite taille (3-4mm), peuvent être ponctionnés, ce qui est intéressant car, des ganglions inférieurs à 1 cm de diamètre peuvent être tumoraux avec un scanner thoracique normal [137, 359]. La quasi-totalité des lésions repérées par l’échoendoscope peut être ponctionnée et les aiguilles de plus gros diamètre (22 gauge) permettent d’obtenir des mini-biopsies, offrant la possibilité d’une interprétation histologique [118, 339]. Des études bactériologiques (recherche du bacille de Koch), immunohistochimiques peuvent également être effectuées. L’existence de troubles de la coagulation (TP < 60%, Plaquettes < 80 000/mm3) est une limite à la technique, de même qu’une lésion localisée à plus de 6 cm de la sonde. Les complications sont peu fréquentes, avec des épisodes fébriles résolutifs sous antibiothérapie, des hémorragies spontanément résolutives. Il n’est constaté aucune complication avec cette méthode dans l’étude de Dujon [86]. Aucun décès n’a été rapporté. Les chaînes explorables sont proches de l’œsophage. La ponction permet surtout l’exploration du médiastin postérieur composé des ganglions de la zone 7, 8 et 9. Si les régions paratrachéales surtout gauches, 2L 4L et la zone 5 (et 10 L) peuvent être atteintes, elles sont cependant difficiles d’accès et la ponction peu productive, la région médiastinale antérieure est génée par les artéfacts aériques trachéaux. 14 C. TECHNIQUES CHIRURGICALES 1. Médiastinoscopie a. La Médiastinoscopie cervicale axiale La méthode adoptée actuellement a été décrite par Carlens en 1959 [49]. Une incision est pratiquée au dessus de la fourchette sternale puis au niveau des aponévroses cervicales, du fascia prétrachéal. Un tunnel est réalisé au doigt au contact de la face antéro-latérale de la trachée. L’examen commence par un toucher médiastinal à l’index pour repérer les ganglions anormaux. Le médiastinoscope est ensuite avancé jusqu’à la bifurcation trachéobronchique dans le tunnel ainsi crée. Les ganglions sont biopsiés à travers le canal opérateur du médiastinoscope. La technique aide à l’exploration axiale du médiastin le long de la trachée, jusqu’aux bronches souches et parfois à la région sous-carénaire. Elle permet l’exploration bilatérale des aires 2 et 4 R et L de la loge de Baréty, des zones 1 et 3, de la région 7 antérieure et 10 hilaire. L’aire 5 est parfois accessible, difficilement. Les stations 7 postérieures, 8, 9 et 6 ne sont pas accessibles (Annexes 4a, 4b, 4c). L’intervention sous anesthésie générale est d’environ une demi-heure. Des prélèvements de grande taille (lymphadénectomies, plus que biopsies) et sur plusieurs ganglions augmentent le rendement diagnostic. Une analyse extemporanée peropératoire est possible. La sortie est autorisée le lendemain ; l’examen peut aussi être réalisée en ambulatoire. L’arthrose cervicale sévère, une cyphose importante, un gros goître et un syndrome cave supérieur sont des contre-indications relatives à la pratique du geste, de même qu’un antécédent de médiastinoscopie, de sternotomie, d’irradiation médiastinale et de trachéostomie. Un antécédent de laryngectomie, une pathologie des gros vaisseaux représentent des contre-indications absolues à la réalisation de l’examen. Le taux de complications sévères est inférieur à 3% (0.5-2.5%) avec un chirurgien expérimenté [253]. L’hémorragie est la complication la plus fréquente (35% des complications), légère et stoppée par tamponnement (si nécessaire électrocoagulation, clips métalliques). Les traumatismes des gros vaisseaux (0,1-0,2%) entraînent une thoracotomie en urgence (le patient devant en être informé en préopératoire). Un pneumothorax peut survenir (0,5-0,7%), sans qu’il soit une complication majeure, un drainage peut s’imposer. Les plaies trachéales sont rares et dangereuses (reconnues par un bullage, contrôlées par tamponnement), de même que les plaies œsophagiennes pouvant passer inaperçues et se révéler en post opératoire par une médiastinite, un pneumomédiastin (emphysème médiastinal), une pleurésie purulente. Une lésion du nerf récurrent gauche (0,7 à 0,9%) peut s’observer. Une suppuration de la paroi, un emphysème sous-cutané, une greffe néoplasique sur le trajet du médiastinoscope, un 15 chylothotorax, une hémiparésie gauche, une suppuration médiastinale sont rares. A distance de l’intervention, des cicatrices chéloïdes se rencontrent, surtout en cas de sarcoïdose ; cette possibilité est à prendre en compte surtout chez les sujets jeunes et devant des pathologies bénignes. La mortalité est inférieure à 1% (0.2%-0.4%) [204]. D’autres techniques ont été décrites pour accéder aux aires 5 et 6, peu ou non accessibles par la méthode de Carlens. Il s’agit de la Médiastinotomie antérieure de MC Neill et Chamberlain qui ne semble ne plus avoir d’indication et de la Médiastinoscopie cervicale étendue de Ginsberg, rarement réalisée de part ses difficultés et risques [115, 214]. b. Extension de la méthode. b. 1. La vidéo- médiastinoscopie «Video-Assisted Mediastinoscopic Lymphadenectomy » « VAMLA ». Le médiastinoscope est relié à une caméra. Une double vision est possible: directe par le canal opérateur avec l’optique et indirecte sur écran. La méthode permet de réséquer de façon large et précise les aires bilatérales 1, 2, 3, 4, 7, sans complication [92, 109]. b. 2. Echographie médiastinale durant la médiastinoscopie « Mediastinal Ultrasound » « Mediastinoscopic ultrasonography (MUS) ». En général, l’image échographique médiastinale est obtenue par voie transœsophagienne ou transbronchique. Elle peut aussi l’être par accès médiastinoscopique, pour l’exploration du médiastin supérieur droit, lors du staging des tumeurs de localisation centrale [169, 170]. Actuellement, une sonde d’échographie intégrée au canal à biopsie, comparable à celle utilisée lors de la PTO, est en cours d’évaluation. 2. Vidéothoracoscopie Chirurgicale Un système d’optique-caméra est introduit par un trocart et permet une vision indirecte de la cavité thoracique sur écran, le passage des instruments se fait à travers d’autres trocarts. L’intubation est sélective avec exclusion pulmonaire [130]. Un drain est mis en place et entraîne, avec la douleur postopératoire et les complications éventuelles, une hospitalisation d’au moins 24, voire 48-72 heures. La technique doit permettre une qualité du geste similaire à celui de la thoracotomie sinon, une conversion en thoracotomie est pratiquée. La vidéothoracoscopie est non réalisable en cas d’adhérences, de tumeur volumineuse avec atélectasie. Les complications sont l’hémothorax, l’emphysème médiastinal ou sous-cutané, l’embolie gazeuse, l’empyème, l’œdème pulmonaire, les plaies perforantes pulmonaires, la dissémination néoplasique sur les incisions intercostales. La mortalité est autour de 4,5% [33]. En théorie, la méthode peut atteindre toutes les stations ganglionnaires et de façon unilatérale ; les aires 2 et 4 gauches sont cependant difficiles à biopsier. Elle est 16 complémentaire de la médiastinoscopie cervicale axiale, remplace la Médiastinotomie antérieure de MC Neill et Chamberlain et la médiastinoscopie cervicale étendue de Ginsberg. La technique peut être utile devant une petite tumeur périphérique ou un nodule controlatéral à la tumeur et peut éviter une thoracotomie si l’examen extemporané prouve la bénignité. Elle permet l’éxérèse de petites tumeurs médiastinales, aide au diagnostic de lésions pleurales, parenchymateuses, interstitielles, pariétales, péricardiques [201, 271]. La place de la vidéothoracoscopie, par Chirurgie Thoracique Vidéo-Assistée (CTVA) ou abord thoracoscopique seul, est très discutée dans la prise en charge des lobectomies avec curage ganglionnaire [121, 131, 212]. Le curage y est difficile voir impossible, avec suintement hémorragique ; seuls quelques auteurs ont rapporté des curages satisfaisants, mais plutôt dans le cadre d’une CTVA [280]. La CTVA s’effectue à l’aide d’une minithoracotomie et d’une optique connectée à une caméra vidéo ; la vision est directe à travers l’incision et indirecte sur l’écran. Un canal opérateur est réservé à l’introduction de l’optique d’autres, accessoires, peuvent être utiles (passage des drains). Ces techniques réduisent les douleurs postopératoires. 3. Thoracotomie La thoracotomie peut être exploratrice à visée diagnostique, dans le but d’examiner le médiastin, le poumon et la plèvre, sans certitude de pouvoir faire l’exérèse de la lésion dans le même temps opératoire. Jusqu’à une époque récente, elle était de pratique courante en cancérologie thoracique avec une morbidité est de 20% [127, 310, 326]. La thoracotomie est également réalisée à visée curative dans le cadre d’un CBP et complétée par un curage ganglionnaire médiastinal systématique, même en cas de ganglions macroscopiquement normaux. L’étendue du curage est sujette à débat. Certains chirurgiens réalisant des prélèvements modestes ou « sampling », d’autres procèdant en un curage extensif (évidement ganglionnaire large) [52, 173]. Ce curage extensif peut réduire la probabilité de micrométastases, amas tumoraux non détectables par l’analyse histologique conventionnelle et responsables de récidives. En 2002, pour affirmer l’absence d’atteinte ganglionnaire, l’Union Internationale contre le cancer recommande d’examiner un minimun de 6 ganglions négatifs, dont 3 ganglions médiastinaux au minimum, en plus de 3 ganglions hilaires N1. Sur les 3 ganglions médiastinaux, un ganglion sous-carénaire doit être prélevé, ainsi que deux autres en fonction du lobe atteint par la tumeur, selon les recommandations réçentes de l’IASLC [255]. 17 Le curage ganglionnaire permet d’établir la classification TNM des CBP, facteur pronostic essentiel de survie qui joue un rôle dans le choix thérapeutique. Le système TNM est présenté en 1959 [81], en France et l’Union Internationale Contre le Cancer (UICC) l’adopte en 1966 comme mode d’évaluation des CBP. La classification internationale est mise au point en 1985 par Mountain qui la revisite en 1997 [12, 223, 224], elle permet de regrouper en stades les atteintes tumorales (Annexe 5). En 1970, la classification TNM individualise l’atteinte médiastinale ganglionnaire N2 qui est de mauvais pronostic et modifie la stratégie thérapeutique des CBP. La classification N3 est individualisée en 1986 [223] et constitue une contre-indication définitive à la chirurgie. L’atteinte tumorale des ganglions médiastinaux N2 fait l’objet d’une littérature abondante. En effet, selon le siège, le nombre de ganglions N2 envahis et leur circonstance de découverte, un pronostic variable leur est attribué. Le pronostic du N2 est plus mauvais lorsque le nombre de chaînes atteintes augmente [267]. Quand une seule chaîne ganglionnaire est atteinte, les critères de nombre de ganglions atteints, de taille ganglionnaire, de rupture capsulaire, n’ont plus de signification pronostic. L’extension tumorale par voie lymphatique obéit à d’importantes variations anatomiques. Chaque chaîne ganglionnaire se jette directement dans la circulation systémique augmentant le risque de dissémination. Un envahissement médiastinal isolé [265], avec des ganglions hilaires sains, se rencontre dans 20 à 30% des cas. Il s’agit des atteintes skip N2, de pronostic meilleur que celui des N2 associés à des N1. Les critères d’opérabilité ont évolué et notamment en ce qui concerne l’atteinte N2 et en particulier le stade IIIA. Autrefois, une médiastinoscopie positive pour ces atteintes amenait à rejeter une thoracotomie, la tumeur étant jugée non résécable. Etant donné les résultats décevants de la chirurgie seule, une chimiothérapie première peut être proposée, suivie éventuellement d’une thoracotomie, chez ces patients IIIAN2 (faisant espérer l’éradication de micrométastases occultes). La chimiothérapie peut cependant retarder le geste opératoire, le compliquer avec des suites plus lourdes. La classification TNM de 1997 reste imparfaite, elle est sujette à de nombreuses critiques, notamment pour le stade III qui regroupe des situations extrêmement hétérogènes, avec des pronostics différents. Cette classification a été adoptée alors que les techniques d’imagerie telles que la tomodensitométrie, l’IRM et à fortiori la scintigraphie par émission de positons n’étaient pas encore utilisées, les patients ayant été explorés entre 1975 et 1988, par Naruke. La classification de 1997 a fait l’objet de discussions pour son renouvellement [126]. L’International Association for Study of Lung Cancer et l’European Respiratory Society ont travaillé à la réalisation d’une nouvelle version TNM qui devrait être publiée en 2009. 18 III. PATHOLOGIES MEDIASTINALES Les étiologies d’adénopathies médiastinales sont variées (Annexe 6). Il peut s’agir d’adénopathies médiastinales tumorales avec ou sans cancer primitif retrouvé ou encore d’adénopathies bénignes et diverses. Un interrogatoire doit être mené sur les conditions sociales, le travail exercé, l’existence d’un éthylo-tabagisme, la notion de voyage, les antécédents personnels et familiaux notamment de cancer. Des symptômes bronchiques sont recherchés. L’état général est évalué (fièvre, amaigrissement, sueurs, prurit), des points d’appel infectieux sont cherchés. Une palpation des aires ganglionnaires est pratiquée, également des seins, des organes génitaux, une hépato splénomégalie est évaluée. Une adénopathie sus claviculaire droite évoque des lymphomes médiastinaux, des CBP, une atteinte axillaire un cancer du sein, une atteinte sus claviculaire gauche (ganglion de Troisier), des cancers (rein, testicules, lymphomes abdominaux, pelviens, digestifs). A. Pathologies tumorales. 1. Les carcinomes loco-régionaux. a. Le cancer broncho-pulmonaire primitif. Il représente la première cause de mortalité par cancer, en augmentation, avec 25 000 nouveaux cas par an. Tout médecin généraliste est confronté à ce problème de santé publique dont la survie globale est de 14% à 5 ans [177]. Des opacités médiastinales polycycliques évoquent des adénopathies sur une radiographie de thorax dans un contexte de CBP suspecté ou prouvé. Les adénopathies siègent dans le territoire de drainage lymphatique du lobe atteint, mais une extension tumorale massive peut provoquer des adénopathies dans presque tous les territoires ganglionnaires. Certains signes tels que la persistance ou la modification d’une toux, une expectoration, une hémoptysie, une dyspnée, caractérisent les CBPNPC. Au moment du diagnostic de CBP à petites et non à petites cellules, il existe une atteinte médiastinale dans près d’un cas sur 2 [119]. On parle alors de cancers bronchiques localement avancés, de stade III. Dans l’histologie non à petites cellules, cette extension médiastinale existe dans 30% des cas au moment du diagnostic, dans le type à petites cellules, elle est quasi constante. Des syndromes médiastinaux peuvent alors s’observer tel qu’un syndrome cave supérieur, par compression de la veine cave, une atteinte bronchique avec dyspnée inspiratoire, une toux sèche par atteinte trachéale ou bronchique, une dysphagie, des atteintes nerveuses (plexus brachial; sympathique cervical avec le syndrome de Claude Bernard Horner; paralysie phrénique avec hoquet; paralysie récurrentielle gauche avec dysphonie). Le type à petites cellules se manifeste aussi par des syndromes métastatiques et par des syndromes paranéoplasiques (manifestations 19 radio-cliniques et biologiques liées à des éléments synthétisés par la tumeur alors que les structures intéressées par les symptômes ne sont pas envahies). A noter que le cancer primitif de la plèvre dû à l’amiante, le mésothéliome pleural, peut donner des adénopathies médiastinales. b. Autres : les carcinomes œsophagiens, thyroïdiens, thymiques, ORL… 2. Les adénopathies métastatiques de cancers extra thoraciques : Testiculaires, prostatiques et le carcinome à cellules claires du rein. 3. Les hémopathies malignes. a. Lymphomes hodgkiniens et non hodgkiniens. La maladie de Hodgkin s’observe à tout âge (sauf chez les enfants de moins de 2 ans) avec un pic dans la troisième décennie de la vie. Dans les lymphomes non hodgkiniens, l’incidence augmente avec l’âge (certaines formes s’exprimant plus chez le sujet jeune). Les signes d’appel sont d’ordre généraux (fièvre prolongée, asthénie, prurit, sueurs nocturnes) avec toux et dyspnée, les manifestations cliniques sont plus bruyantes avec le lymphome non hodgkinien. Des adénopathies périphériques renforcent le diagnostic. L’atteinte ganglionnaire médiastinale est fréquente, bilatérale, asymétrique, parfois isolée, haute (atteinte du médiastin antérosupérieur), elle est exceptionnellement compressive en cas de maladie de Hodgkin, à la différence des lymphomes non hodgkinien. L’extension hilaire est plus rare [88]. La localisation ganglionnaire initiale est en général thoracique et unifocale et se propage par contiguïté aux territoires ganglionnaires adjacents (creux sus-claviculaire). Il peut exister une atteinte parenchymateuse (nodules et infiltrats alvéolaires) associée [93]. Dans les lymphomes non hodgkiniens, les atteintes extra nodales sont plus fréquentes, parfois révélatrices (pleuroparenchymateuses et pariétales, spléniques, hépatiques, intestinales, pancréatiques, rénales, surrénaliennes, ORL, cérébro-méningée, osseuse et musculaires). La radiologie thoracique classe les malades en fonction du volume de la masse médiastinale selon le rapport médiastin/thorax (bulky supérieur ou inférieur à 0,35) et permet d’orienter le traitement [103]. Les masses peuvent ensuite disparaître, se nécroser, se calcifier. Le scanner aide à la détection d’anomalies non vues en radiographie (ce qui modifie le traitement dans 15%). Il objective une masse résiduelle, des rechutes. b. Autres : On peut évoquer la leucémie lymphoïde chronique, le myélome, la maladie de Waldenström. 20 B. Pathologies bénignes. 1. Adénopathies de la Sarcoïdose Pathologie d’étiologie inconnue, fréquente, de découverte parfois fortuite sur un cliché de thorax systématique, elle survient surtout chez des patients agés entre 25-35 ans et 45-60 ans (alors plus souvent féminine). Le type 1, le plus fréquent, est en général asymptomatique ou s’intègre dans un syndrome de Löfgren (fièvre, adénopathies interbronchiques, arthralgies érythème noueux douloureux). Les adénopathies sont interbronchiques hilaires et/ou médiastinales (latérotrachéales, sous-carénaires), bilatérales, symétriques, non compressives. Le type 2 est une atteinte médiastino-parenchymateuse (adénopathies bilatérales et opacités réticulonodulaires péribronchovasculaires) parfois asymptomatique, mais le plus souvent, il existe une altération de l’état général, des symptômes respiratoires, notamment une dyspnée. Des atteintes extra thoraciques sont possibles: adénopathies périphériques, glandes salivaires, voies aériennes supérieures (rhinorrhée, obstruction nasale), atteinte oculaire, lupus pernio, atteintes cardiaques (troubles du rythme, blocs auriculo-ventriculaires), paralysie faciale, perturbations biologiques (hépatiques, anémie, thrombopénie, hypercalcémie, élévation de l’enzyme de conversion de l’angiotensine). Le scanner thoracique précise la localisation des lésions et leur nature, objective des adénopathies infraradiographiques, des complications, distingue des lésions réversibles d’une atteinte interstitielle. Les adénopathies peuvent être unilatérales, compressives ou présenter des calcifications [66]. Dans ces formes atypiques, d’autres pathologies sont à envisager [19]. Les adénopathies unilatérales évoquent une tumeur, un lymphome (atteinte médiastinale antérieure isolée), une tuberculose. L’association sarcoïdose-lymphome malin est rare, mais possible, de même qu’une association CBP-sarcoïdose [3, 42]. Le diagnostic différentiel entre sarcoïdose et tuberculose peut aussi être délicat du fait de la ressemblance ou de la coexistence de ces pathologies [318]. 2. Adénopathies d’origine infectieuse. a. Tuberculose. Il existe un contexte de transmission du bacille de Koch: promiscuité, mauvaises conditions sociales, défenses immunitaires faibles (sida, vieillesse). La primo-infection est le plus souvent asymptomatique, sans signe radiologique, avec seulement une intradermoréaction à la tuberculine positive (rarement, altération de l’état général, symptômes respiratoires, érythème noueux, kératoconjonctivite). Des images radiologiques peuvent être isolés, sans symptomatologie clinique, avec chancre d’inoculation 21 (lésion pulmonaire d’inoculation nodulaire) et adénopathie homogène médiastinale (hilaire, latérotrachéale) unilatérale (chancre ganglio-pulmonaire). Les adénopathies sont parfois bilatérales volumineuses (surtout chez le sujet de race noire), le complexe ganglionnaire peut alors être compressif, la fistulisation bronchique est possible. Lors de la guérison, il existe parfois des séquelles radiographiques à type de calcification nodulaire ou ganglionnaire et aussi endobronchiques, plus rares. La tuberculose pulmonaire commune (dissémination bronchopulmonaire du bacille) se manifeste cliniquement par une altération de l’état général, une fièvre, une expectoration, une toux chronique. Au cliché de thorax on peut observer des adénopathies médiastinales calcifiées (séquelles d’une primo-infection), mais aussi des infiltrats, des nodules (des lobes supérieurs), des cavernes, mais aucun signe n’est spécifique. La tuberculose ganglionnaire est la localisation la plus fréquente de l’atteinte tuberculeuse extrapulmonaire qui peut être de siège médiastinal. Le scanner peut montrer des adénopathies avec un centre hypodense et un réhaussement des bords qui sont non spécifiques. Cette forme pose des problèmes diagnostiques lorsqu’aucune atteinte parenchymateuse n’est visible. On peut observer une association tuberculose, maladie de Hodgkin avec des signes cliniques et para-cliniques superposables [238]. L'association CBP, tuberculose est également possible, rendant le diagnostic de cancer délicat [25]. b. Mycoses : histoplasmose, coccidioïdomycose. L'incidence des mycoses viscérales exotiques telles que l’histoplasmose et la coccidioïdomycose augmente depuis l'épidémie de sida et la multiplication des voyages en zones d’endémies [41]. Lors de l’histoplasmose, des champignons inhalés (spores d'Histoplasma capsulatum) sont en cause, ils se développent dans les zones riches en déjections d’oiseaux (chauves-souris). En général, la primo-infection est asymptomatique (90% des cas) ou responsable d’un syndrome grippal avec macronodules et adénopathies médiastinales [39]. Elle laisse comme séquelles des micronodules ou des adénopathies calcifiées sur la radiographie de thorax. Elle peut aussi s’exprimer, en cas d’exposition massive au champignon, par une pneumopathie aiguë. L’évolution est le plus souvent spontanément résolutive, mais des formes graves avec détresse respiratoire sont possibles. Dans les zones à risque (Amérique du Nord, Amérique Centrale, Amérique du Sud, Antilles), en cas de déficit immunitaire, des formes disséminées avec atteintes polyviscérales s’observent, se manifestant par une infection généralisée qui peut être confondue avec un 22 lymphome ou une infection à mycobactérie. Une forme chronique pulmonaire se manifeste en cas de pathologie pulmonaire chronique sous-jacente (emphysème, bronchopathie chronique obstructive). L’histoplasmose à localisation ganglionnaire isolée peut simuler une tuberculose [188]. La pathologie peut également imiter un cancer avec une forme pseudotumorale, des nodules pulmonaires [207]. Le diagnostic peut être porté sur les lésions granulomateuses histologiques, l'examen direct, les cultures et les sérologies. Lors de la coccidioïdomycose (observée en Californie), la phase primaire simplement fébrile peut être suivie de manifestations ressemblant à une tuberculose. c. Autres: atteinte parasitaire telle que la toxoplasmose, staphylococcie. La mononucléose inféctieuse, la rubéole, des polyadénopathies bénignes virales. 3. Adénopathies des pneumoconioses: Silicose, Bérylliose. Il s’agit de maladies professionnelles pouvant se compliquer de CBP. La Silicose est provoquée par l’inhalation de silice dans le secteur des prothésistes dentaires, des mines, du verre, de la céramique, des briques, des bois exotiques [320]. La forme chronique est la plus fréquente avec une clinique peu parlante. C’est la radiographie thoracique qui oriente le diagnostic en général avec des images évocatrices d’adénopathies bilatérales présentant des calcifications périphériques inconstantes (image en coquille d’œuf). Des opacités nodulaires bilatérales leur sont associées, ainsi qu’une hyperclarté des bases ; le scanner détecte plus précocement les lésions et les précise. La Bérylliose est causée par le béryllium, utilisé pour les prothèses dentaires, la métallurgie, l’aéronautique, le nucléaire, la chimie, l’industrie électrique et électronique. Dans sa forme chronique, c’est une granulomatose comparable à la sarcoïdose. Au cliché thoracique, des adénopathies bilatérales discrètes sont associées à des petites opacités rondes irrégulières. 4. Maladie de Castleman La pathologie a été identifiée en 1956 [50]. Une forme localisée isolée bénigne, chez un sujet plutôt jeune (âge moyen de 23 ans) est décrite, c’est une hyperplasie ganglionnaire, le plus souvent médiastinale, avec à l’histologie une hyperplasie lymphatique et vasculaire. Les signes biologiques sont peu spécifiques (anémie inflammatoire, hypergammaglobulinémie). La maladie de Castleman de localisation initialement médiastinale peut être associée à un sarcome de Kaposi [16]. Une forme multicentrique voisine des lymphomes malins est également décrite. 23 IV. PERFORMANCES ET INDICATIONS DES MOYENS DIAGNOSTIQUES ACTUELS. A. Examens complémentaires initiaux La ponction-biopsie d’une adénopathie périphérique ou de toute autre localisation semblant métastatique peut contribuer au diagnostic. Une radiographie et un scanner thoraciques sont indiqués devant les symptômes bronchiques et généraux. Le cliché thoracique peut aussi être réalisé de façon systématique (médecine du travail). La fibroscopie bronchique, par certains prélèvements, peut participer au diagnostic. Le diagnostic de sarcoïdose peut être fortement probable cliniquement lorsque la symptomatologie est peu marquée, en présence d’adénopathies spécialement bilatérales, hilaires et paratrachéales droites avec un parenchyme normal au scanner, ou encore devant un syndrome de Löfgren, un type 2 radiologique précédé d’un type 1 connu, une association uvéite-adénopathies bilatérales symétriques interbronchiques. Dans ces situations, la confirmation histologique ne s’impose pas systématiquement [240], à l’inverse des cas où le diagnostic est moins évident ou lorsqu’un traitement est utile. Lorsqu’une preuve histologique s’impose, des biopsies d’un site facilement accessible peuvent alors être réalisées (sur des lésions cutanées-les sarcoïdes-papuleuses, au niveau d’une adénopathie périphérique, de glande salivaire). L’endoscopie bronchique peut également être utile montrant de petits nodules disséminés, mais la muqueuse est souvent normale ou simplement inflammatoire. Le liquide broncho-alvéolaire n’est pas spécifique mais évocateur en cas de prépondérance des lymphocytes CD4+. Les biopsies (bronchiques et transbronchiques) peuvent être contributives (60% en cas de sarcoïdose de stade 1, 80% dans le stade 2) en mettant en évidence les granulomes épithélioïdes gigantocellulaires sans nécrose caséeuse [162]. Dans la Primo-infection tuberculeuse, le diagnostic est porté sur le seul virage de l’intradermoréaction à la tuberculine plus ou moins en présence de certains signes radiographiques. Le bacille n’est jamais isolé dans l’expectoration, en dehors des cas où il existe une complication à type de fistulisation d’un ganglion dans la bronche en endoscopie bronchique. Une intradermoréaction à la tuberculine négative n’élimine pas un contexte infectieux récent, elle peut aussi être causée par des affections telles que la sarcoïdose, la maladie de Hodgkin. 24 Lors de la Tuberculose pulmonaire commune, le diagnostic repose sur l’examen direct et la mise en culture de l’expectoration ou de prélèvements réalisés lors de l’endoscopie, à la recherche du bacille de Koch. Devant une suspicion de lymphome de Hodgkin, la cytoponction d’une adénopathie périphérique douteuse oriente le diagnostic en identifiant des cellules de Reed-Sternberg et la biopsie ganglionnaire apporte le diagnostic histologique de certitude. Les symptômes bronchiques peuvent constituer les premiers signes du CBP et doivent conduire à la réalisation rapide d’examens radiologiques et endoscopiques, d’autant plus que le sujet est fumeur ou ex-fumeur. Le cliché thoracique n’est cependant ni sensible ni spécifique pour estimer un envahissement médiastinal, il en est de même pour le scanner thoracique. La méta-analyse de Toloza qui porte sur 20 études évalue les performances du scanner thoracique pour le staging médiastinal dans le cadre d’un CBPNPC [322]. La sensibilité moyenne du scanner y est de 57%, la spécificité moyenne de 82%. Le manque de sensibilité signifie qu’un curage chirurgical peut être positif malgré l’absence d’hypertrophie ganglionnaire, le manque de spécificité qu’un cancer peut s’accompagner d’adénopathies inflammatoires non envahies [252]. Dans l’étude de Kramer le taux de faux-positifs attribué au scanner est de 18 à 23% et celui de faux-négatifs de 20 à 40% [189]. Les faux positifs du scanner sont nombreux pour les ganglions de 1 et 2 cm, qui ne sont néoplasiques que dans 25% à 32% des cas (les ganglions supérieurs à 2 cm sont par contre envahis dans 70% à 75% des cas) [358]. Un diagnostic de CBP peut être obtenu sur une lésion suspecte de malignité associée à des adénopathies médiastinales ; le prélèvement des adénopathies restant nécessaire pour la stadification tumorale. La fibroscopie permet de réaliser des biopsies de lésions proximales, avec un rendement diagnostique d’environ 90% [293]. La sensibilité des prélèvements histologiques est augmentée par les recueils cytologiques réalisés sur le brossage bronchique, l’aspiration des sécrétions bronchiques et sur l’expectoration [24].Les atteintes distales sont, elles, souvent non visualisables par la fibroscopie avec un rendement faible de l’analyse cytologique (pour certains la PTB présente une sensibilité plus forte comparativement au brossage et aux BTB [171]). La PTT peut être utile, avec de faux négatifs nombreux, dans le cas de lésions distales (ainsi que, nous le verrons, l’EEB et la bronchoscopie guidée par navigation électromagnétique). L’examen sous scopie ou sous scopie couplée au scanner (scopie tomodensitométrique ou fluoroscanner), permettant une ponction en temps réel, améliore la rentabilité diagnostique des prélèvements [112, 182]. L’autofluorescence bronchique peut mettre en évidence des lésions in situ non vues en endoscopie [149, 319]. 25 B. Examens avec accès au médiastin. Les lésions pulmonaires distales sont inaccessibles dans 30% des cas par endoscopie bronchique et l’accès à ces lésions par prélèvements distaux ou par PTT est parfois risqué (patient emphysémateux) [105]. Dans ces situations les recueils réalisés sur les adénopathies médiastinales associées peuvent apporter un diagnostic. L’analyse des adénopathies médiastinales est principalement requise devant une suspicion de CBP, pour le diagnostic et plus souvent pour la stadification TNM. A l’opposé des CBPNPC, l’établissement d’un stade N histologique n’est pas indispensable dans les cancers à petites cellules, le traitement étant essentiellement médical ; l’obtention de l’histologie ganglionnaire reste nécessaire si aucun diagnostic n’est fait sur la masse tumorale. Devant une suspicion de sarcoïdose, de lymphome, de pathologies ganglionnaires métastatiques de cancers extrathoraciques, cette exploration médiastinale est également parfois requise. Lors de la silicose un examen anatomopathologique dresse le diagnostic de certitude (nodule fibrohyalin), cependant cet examen n’est pas indispensable pour la reconnaissance en maladie professionnelle et en règle générale il n’est pas pratiqué. En cas de tuberculose extrapulmonaire ganglionnaire, le diagnostic est parfois problématique, la recherche bactériologique étant souvent négative. Des biopsies médiastinales ganglionnaires avec études microbiologiques et histologiques devront être réalisées à la recherche de granulomes (épithéliogigantocellulaires avec nécrose caseuse) tuberculoïdes. Le choix d’une technique de prélèvement dépend de son accessibilité, des risques qu’elle entraîne et de la prévalence (probabilité à priori ou pré-test) de l’affection recherchée dans la population étudiée, c'est-à-dire de la probabilité clinique qu’un patient ait ou n’ait pas une pathologie donnée. Cette probabilité est évaluée en fonction de la littérature, de l’expérience du médecin et des symptômes présentés par le patient. Des investigations plus poussées sont discutables devant une forte prévalence car, elles ne parviendront pas à faire varier la probabilité à posteriori (ou post-test) et la prise en charge [231]. La probabilité à posteriori de la maladie recherchée, ou valeur prédictive positive, désigne le rapport de patients réellement malades ayant un test positif, parmi l’ensemble des tests positifs. Elle évalue la probabilité d’avoir la maladie quand le test est positif. La probabilité de ne pas avoir la maladie si le test est négatif est représentée par la valeur prédictive négative. Elle désigne la proportion de vrais négatifs (sujets sains avec test normal) parmi tous les tests négatifs. Ces valeurs varient selon la prévalence de la maladie concernée et selon les caractéristiques du test, c’est à dire la sensibilité et la spécificité [321]. 26 La sensibilité désigne la fréquence du test positif dans la population vraiment malade qu’il est censé dépister. C’est le rapport des malades avec test positif, sur l’ensemble des malades. C’est la capacité d’un test à identifier les sujets malades. Plus le test est sensible, moins il comporte de faux négatifs et mieux il permet d’exclure la maladie s’il est négatif (même si la spécificité est faible). La spécificité est la proportion de patients qui n’ont pas la maladie recherchée et dont le test est négatif. C’est le rapport des sujets sains avec test négatif, sur l’ensemble des sujets sains. C’est la capacité d’un test à identifier les sujets sains. Plus le test est spécifique, moins il occasionne de faux positifs et mieux il permet de confirmer la maladie s’il est positif (même si la sensibilité est moindre). Sensibilité et spécificité ne dépendent pas de la prévalence de l’affection. Elles sont liées à la population de référence, aux caractéristiques techniques de la réalisation du test (Annexe 7). 1. La Ponction transbronchique (PTB) « Transbronchial Needle Aspiration: TBNA ». L’examen permet de très bonnes performances diagnostiques au niveau des aires paratrachéales droites et sous carénaires avec une sensibilité de 85% en zone 4R et de 65% en zone 7 [148, 243]. Les prélèvements des stations paratrachéales gauches sont moins rentables (sensibilité de 50% en zone 4L) avec d’avantage de complications (ponction de vaisseaux), ce qui incite à éviter la PTB à leur niveau. La scopie tomodensitométrique peut améliorer les performances de la PTB, bien qu’elle augmente le temps de procédure et d’exposition aux radiations [112]. Ce système de guidage rectifie la position de l’aiguille, principal facteur du relatif bas rendement diagnostique de la PTB [124, 357]. L’expérience de l’opérateur limite le recours à ce système de guidage [143]. Un cytopathologiste peut être présent [73]. Seul un résultat positif est pris en compte, les faux positifs sont rares [69]. La VPN est insuffisante pour empêcher le contrôle chirurgical des recueils négatifs, le taux de faux-négatifs peut atteindre 30% [83]. La PTB a une sensibilité autour de 60% toutes pathologies confondues et permet d’obtenir un diagnostic dans ¾ des cas avec une excellente spécificité [300, 337]. Elle est réalisée sans risque significatif par rapport à la médiastinoscopie et à un coût moindre. a. La sarcoïdose La PTB est utilisée pour le staging médiastinal des CBP. Peu d’informations sont disponibles la concernant vis-à-vis du diagnostic de sarcoïdose, pour laquelle la BTB puis la médiastinoscopie sont recommandées lorsque des moyens moins invasifs sont négatifs. 27 Cependant, les performances de la BTB ne sont pas optimales (40 à 66% de diagnostic) en l’absence de lésions parenchymateuses, dans le stade I, qui est la forme la plus courante [220]. Les variations du rendement diagnostique de la PTB, entre 50 à 90% selon les séries, sont liées au nombre de patients inclus dans les études, au stade de la sarcoïdose, à la concentration de granulome, à l’expérience de l’opérateur [349]. Les performances de la PTB peuvent être peu évidentes avec 61% de diagnostic pour un stade I et 53% globalement pour les stades I et II [31, 222]. Ailleurs, la ponction permet un diagnostic de sarcoïdose de stade I et II dans 87,5 % [57]. Dans certaines séries, la PTB est spécialement performante pour le stade I avec une sensibilité de 72%, les aiguilles histologiques donnant un meilleur rendement comparativement aux aiguilles cytologiques [324]. La sensibilité globale de la PTB peut atteindre 90% avec une sensibilité de 83% pour les patients de stade I [353]. Les performances de la PTB seule sont plus élevées par rapport à celles de la BTB seule qui entraîne des complications. L’approche diagnostique associant la PTB à la BTB montre que, chez des patients de stade I ou II, les performances sont augmentées, avec une sensibilité de 93.7% contre 65.6% pour la PTB seule (stade I, 82.3 %; stade II, 46.6%) et 62.5% pour la BTB (stade I, 52.9%; stade II, 73.3%) [325]. La PTB peut être considérée comme une alternative à la BTB et à la médiastinoscopie pour le diagnostic de sarcoïdose. b. La tuberculose ganglionnaire La médiastinoscopie, la vidéo-thoracoscopie et la thoracotomie peuvent être requises pour établir un diagnostic de tuberculose ganglionnaire intrathoracique. Peu d’études portent sur la place de la PTB pour le diagnostic de tuberculose pulmonaire et d’adénopathies mycobactériennes intrathoraciques [164, 305]. Il est à noter que l’intérêt diagnostique de la PTB concernant la tuberculose ganglionnaire n’a pas été évalué dans certaines études qui rapportent un faible rendement diagnostique de la bronchoscopie (inférieur à 10%) par rapport aux procédures chirurgicales (90 à 100%) [14, 282]. Dans une série la PTB permet de porter un diagnostic chez tous les patients atteints de tuberculose ganglionnaire intrathoracique [57]. Dans une autre étude, la PTB permet un diagnostic de tuberculose ganglionnaire chez 87% des patients [147]. Dans un article, la PTB a une sensibilité de 83%, une VPN de 38%, une spécificité et une VPP de 100% et elle permet d’éviter des procédures chirurgicales pour 80 % des patients [30]. Cependant, dans cette série, la probabilité à priori de tuberculose était forte, avec une intradermoréaction élevée, des symptômes nombreux et des adénopathies de taille élevée. 28 Il est à noter que, dans certaines séries où des anomalies endobronchiques de la tuberculose sont présentes, en plus des atteintes ganglionnaires intrathoraciques, la PTB ne contribue pas davantage au diagnostic par rapport aux biopsies bronchiques et transbronchiques [186]. La PTB peut être utile au diagnostic initial de tuberculose ganglionnaire chez des patients ayant des expectorations négatives, les procédures chirurgicales étant indiquées secondairement en cas de diagnostic incertain après la PTB. c. Staging médiastinal d’un CBP primitif. La PTB peut être réalisée en même temps que la bronchoscopie initiale de diagnostic et de staging médiastinal du CBP. Pour le staging, la sensibilité de la PTB passe de 50 à 90%, augmente avec la taille des lésions, leur malignité et selon le type histologique avec de meilleures performances pour le CBPC par rapport au CBPNPC et au lymphome. Pour des adénopathies 15 mm la sensibilité se situe entre 62 et 95% [148, 300]. Les aspirations sont plus souvent positives avec les aiguilles de type histologique sauf sur les adénopathies inférieures à 10 mm et dans certaines localisations. Ainsi, des aiguilles moins larges sont préférées pour une taille < 10 mm et pour des ganglions proches des gros vaisseaux et du cœur [148, 289, 290]. Correctement réalisée, la PTB est hautement spécifique pour identifier les atteintes N2 ; cependant, avant de prescrire la PTB, la probabilité de N2 doit déjà être forte [83] : lorsque le taux de N2 est faible, la sensibilité de la PTB est faible, quand ce taux passe de 40% à 80%, la sensibilité augmente de 42% à 78% [160]. Des auteurs ont rapporté, pour un taux de N2 de 86%, une sensibilité de 91% pour la PTB, pratiquement comparable à celle obtenue avec l’exploration médiastinoscopique [289]; la sensibilité moyenne de la médiastinoscopie étant de 81% dans la méta-analyse de Toloza pour une prévalence de N2 de 37% [321]. Dans cette méta-analyse, la sensibilité de la PTB pour évaluer une atteinte N2 est de 76%, la spécificité de 96%, la VPN de 71% (36 à 100%), la VPP de 100% avec une prévalence de N2 de 70%; la prévalence de N2 variant de 30% à 88%. Lorsque la VPN est inférieure à 45%, elle est sousestimée du fait d’une forte prévalence de N2 (> 85%)[29, 290] (Annexe 8). Malgré son rendement diagnostique variable, opérateur dépendant, sa relative faible sensibilité à détecter les métastases médiastinales au regard des procédures de staging chirurgicales, grâce à sa forte spécificité et à ses moindres risques, la PTB peut faciliter le staging [350]. Pour les auteurs, un patient atteint de CBP avec adénopathies médiastinales visibles au scanner et accessibles doit subir cet examen dès le bilan initial [290]. La PTB 29 permet d’éviter des explorations médiastinales chirurgicales risquées et coûteuses [243]. Elle reste cependant sous-utilisée. La PTB est une technique utile en cas de suspicion de sarcoïdose ou de malignité, à l’exception du lymphome, pour lequel le prélèvement est insuffisant. Enfin, elle peut être indiquée en cas de tumeur périphérique (surtout si les techniques de ponction guidée par navigation électromagnétique ou par échoendoscopie ne sont pas disponibles) [124]. Elle peut être utile en cas de lésion sous-muqueuse ou à composante extrinsèque, elle objective une atteinte T4 carénaire et une atteinte T3, à moins de 2 cm de la carène [72, 134]. 2. Ponction guidée par navigation électromagnétique, GPS Bronchique. « Electromagnétic navigation ». La technique peut améliorer les performances du staging ganglionnaire médiastinal en guidant l’aiguille lors de la PTB [142, 301]. La méthode a été observée initialement chez l’animal, sans aucun effet secondaire [295]. Basée sur ces résultats préliminaires, une étude pilote a été réalisée chez l’homme : un diagnostic a été porté sur 20 des 30 patients présentant des nodules ou des masses, sans aucune complication due à la technique [23]. Selon Gildéa, son étude réalisée en 2006 est la première concernant les adénopathies médiastinales et/ ou des lésions périphériques sur une large gamme de patients [114]. Dans cet article, la méthode est complètement réalisable, sans aucun effet secondaire lui étant directement imputable, sur 56 des 60 patients étudiés présentant au total 54 lésions périphériques de 22,8 mm de taille moyenne (8 à 78 mm) et 31 lésions ganglionnaires médiastinales (aire aorto-pulmonaire, pré et sous-carinaire, hilaire droite, paratrachéale) de 28,13 mm de taille moyenne (entre 11 et 72 mm). Un diagnostic est obtenu sur 80.3% des fibroscopies. Pour les lésions périphériques, le prélèvement est un succès dans 74% des cas et dans 100% des cas pour les adénopathies. Un diagnostic de malignité est fait dans 74.4% (surtout CBPNPC) des cas. Le rendement diagnostique de la méthode est indépendant de la taille de la lésion. La technique a été expérimentée, avec des résultats encourageants, en France, pour le diagnostic précoce et moins invasif des CBP, au CHRU de Lille en 2006 (Professeur Marquette) et au CHU de St Etienne (Professeur Vergnon). Les performances sont équivalentes sinon supérieures à celles de l’échoendoscopie dans le cadre des nodules pulmonaires [100] (diagnostic dans plus de 80% des cas). Les études sont à l’heure actuelle en effet plus ciblées sur les nodules pulmonaires périphériques de petite taille, dont le diagnostic endoscopique est délicat et facilité par cette technologie qui peut être pratiquée par les pneumologues, ce qui réduit le risque de pneumothorax et d’hémorragies. 30 3. Ponction transbronchique guidée par échoendoscopie bronchique « TransBronchial Needle Aspiration (TBNA) following EndoBronchial UltraSound (EBUS): EBUS-TBNA ». Le rendement diagnostique de la PTB est variable dans la littérature, relié à la taille de la lésion, à sa localisation et à l’expérience de l’opérateur. La ponction est réalisée à l’aveugle, la scopie tomodensitométrique peut être utile pour guider l’aiguille, mais c’est un geste coûteux qui expose les patients et le personnel à un excès de radiation. La présence d’un cytopathologiste sur place permet d’augmenter les performances, mais cette demande a également un coût et ne peut être exaucée dans tous les hôpitaux [196]. Au total, la PTB reste sous-utilisée. L’échoendoscopie bronchique (EEB) est une procédure d’imagerie facile d’exécution qui peut être réalisée en même temps qu’une fibroscopie initiale et qui permet d’assister la PTB et d’en améliorer ses performances. Les études qui le démontrent sont parfois non randomisées et ne comparent pas directement les deux techniques entre elles. L’étude randomisée de Herth portant sur des adénopathies médiastinales permet cette comparaison [151]. Un bras A comporte 100 patients présentant des adénopathies sous carénaires, un bras B est composé de 100 patients avec adénopathies dans les autres aires. Dans chaque bras, la moitié des patients subit une PTB et l’autre une EEB. Un prélèvement est considéré comme positif s’il existe des lymphocytes ou une anomalie spécifique en cytologie. Dans le groupe A, la différence de performances n’est pas significative avec 74% de rentabilité pour la PTB versus 86% pour l’EEB. Dans le groupe B, même si le temps de l’examen est un peu augmenté, les performances diagnostiques passent de façon significative de 58% à 84% avec l’EEB, ce qui prouve son intérêt majeur et complémentaire à la PTB, dans les aires différentes (2, 3, 4, 5) de la région sous-carénaire (7). La présence d’un cytopathologiste n’est pas utile. Les passages de l’aiguille sont moindres comparativement à la PTB (4 contre 7 avec la PTB) pour obtenir un prélèvement adéquat. Dans une autre étude de Herth, l’EEB réalisée dans le cadre d’adénopathies isolées ou de staging de cancer, permet de visualiser toutes les cibles à atteindre, même de localisation difficile, mesurant de 0,8 cm à 4,3 cm [153]. Les prélèvements sont corrects dans 86% des cas, un diagnostic ou un staging est obtenu dans 71% des cas, sans complication liée à la technique et indépendamment de la taille et de la localisation de la lésion. Dans ce travail, aucun des patients présentant des prélèvements positifs en lymphocytes n’obtient un résultat plus spécifique en chirurgie. Concernant les patients dont les prélèvements sont négatifs (35/207), 27 ont en fait un résultat malin, 1 présente une sarcoïdose et 7 n’ont aucun diagnostic spécifique ; tout patient sans diagnostic nécessite une exploration chirurgicale. 31 Cette étude portait sur des sondes à ballonnet, contrairement à une étude antérieure qui ne montrait aucun bénéfice de l’EEB, les sondes utilisées alors étaient sans ballonnet [299]. La technique, associée au scanner, donne des résultats performants dans le cadre du staging du CBP [96] ; elle détecte également des anomalies non visualisées au scanner dans les aires 2, 4, 7. La TEP est plus précise que le scanner pour la détection d’adénopathies médiastinales métastatiques, une confirmation histo ou cytologique en cas de résultats positifs est cependant nécessaire [304, 331]. Dans l’étude de Plat, chez 33 patients présentant des adénopathies positives en TEP, 139 échantillons ganglionnaires sont prélevés par EEB. Les patients composent 3 groupes : dans le premier le CBP est connu, dans le second il est suspecté, dans le dernier les adénopathies sont isolées [249]. Un prélèvement cytologique convenable est obtenu dans 97% et histologique dans 70%. L’EEB préalable à la PTB réalisée sur des adénopathies visibles en TEP permet un rendement diagnostic de 88%, tous patients confondus. Un diagnostic définitif est le plus souvent possible dans le cas de pathologies néoplasiques. Pour les auteurs, la technique devrait être considérée comme une méthode primaire d’évaluation des adénopathies positives en TEP et pourrait ainsi éviter des interventions chirurgicales de staging et en diminuer le coût, de façon similaire à l’échoendoscopie trans-œsophagienne [22, 190]. Le fait d’utiliser cette méthode de staging permet d’indiquer une médiastinoscopie primaire seulement au moment du restaging, après une chimiothérapie, sans les limitations que pose cet examen s’il a déjà été réalisé auparavant [210, 329]. La technique demande un apprentissage car, outre son intérêt pour la ponction d’adénopathies médiastinales, elle apprécie l’infiltration de la paroi bronchique, évalue l’extension intra et extraluminale d’une tumeur [96]. L’EEB peut atteindre des lésions périphériques ou un nodule pulmonaire périphérique isolé [157, 193], avec un diagnostic dans 80% des cas sur des tumeurs de plus de 3 cm. Pour des lésions inférieures à 3 cm, non visibles en scopie, ce rendement diagnostique se maintient [154, 192, 242]. 4. Echographie Endobronchique avec ponction sous contrôle en temps-réel « Real-time CP-EBUS-guided TBNA ». Cette méthode réçente est performante dans l’évaluation des ganglions médiastinaux. Contrairement à la PTB, la taille et la localisation ganglionnaire n’affectent pas l’examen qui permet d’atteindre de petits ganglions. Une dizaine de ponction échoguidée est nécessaire avant que l’opérateur pratique convenablement la technique. Un résultat négatif en EEB nécessite une exploration chirurgicale. 32 Le rôle de cette technique pour le diagnostic de sarcoïdose n’avait pas encore été évalué. Une étude récente dirigée en ce sens porte sur 65 patients présentant des adénopathies hilaires ou médiastinales au scanner thoracique [364]. L’EEB est réalisée sur 77 aires ganglionnaires, sans complication et, au total, un diagnostic de sarcoïdose est posé chez 61 patients, dans 93.8% des cas. Sur les 4 patients restants, un diagnostic de maladie de Wegener est porté et pour les 3 autres, le diagnostic reste indéfini. Dans un travail de Herth, l’étude porte sur 502 patients pour lesquels la TDM thoracique révèle des adénopathies médiastinales et hilaires de plus de 10 mm [156]. L’EEB permet une ponction de 572 ganglions dont 535 donnent un diagnostic. La sensibilité de l’EEB est ici de 94%, la spécificité de 100%. Le diamètre moyen mesuré en écho est de 16 mm (entre 8 et 32 mm). 37 adénopathies sans diagnostic sont vérifiées par la chirurgie, montrant 2 sarcoïdoses et 35 carcinomes. Dans la première étude montrant le bon rendement de l’EEB sous anesthésie locale, 70 patients sont inclus et subissent une EEB en temps-réel [366]. Ils présentent une atteinte médiastinale et/ ou hilaire ganglionnaire supérieure à 10 mm au scanner, associée à une pathologie maligne ou suspecte de malignité. Le nombre moyen de passages de l’aiguille est de 2 (de 1 à 5). L’examen permet, chez tous les patients, le prélèvement de toutes les adénopathies visualisées au scanner, sans complication (à part des saignements mineurs du point de ponction, après la PTB). Une malignité est détéctée chez 45 patients et un diagnostic bénin pour 25 patients. Un prélèvement adéquat est obtenu pour 68 patients et 2 sont inadéquats, se révèlant malins : au total, il existe 2 faux-négatifs et aucun faux-positifs. La sensibilité de l’EEB en temps-réel est de 95.7%, la spécificité de 100% pour distinguer ganglions malins et bénins. Dans une étude, les auteurs comparent les performances de l’EEB à celles de la TEP et du scanner thoracique, pour la détection d’adénopathies médiastinales et hilaires chez 102 patients atteints (96) ou suspects de cancer (6) [368]. L’EEB est performante chez tous les patients, sur 147 ganglions médiastinaux et 53 ganglions hilaires. Au total, les sensibilités du scanner, de la TEP et de l’EEB sont de 76.9%, 80.0% et 92.3% et les spécificités de 55.3%, 70.1% et 100%. L’examen peut être utile avant d’envisager une intervention chirurgicale, sur des adénopathies accessibles positives en TEP [191]. Cette combinaison EEB/TEP permet d’éviter de recourir à une procédure invasive chirurgicale de diagnostic ou de staging dans 60% des cas dans la série de Faber [94] et de diminuer le coût des bilans de 40%, de façon comparable à la PTO et à l’EEB non temps-réel guidée par la TEP [190, 249, 365]. 33 Par ailleurs, si cette méthode confirme un stade N2, la réevaluation, après traitement d’induction, pourrait être faite par médiastinoscopie, sans les contraintes que connaît cet examen lorsqu’il suit une médiastinoscopie préalable. 5. Aspiration trans-œsophagienne guidée par échoendoscopie œsophagienne (PTO). « Endoscopic US-guided fine-needle aspiration biopsy: EUS-FNA » Les indications de la PTO concernent le diagnostic d’adénopathies médiastinales postérieures (non visualisées en médiastinoscopie) d’étiologie inconnue ou associées à un CBP. Les niveaux 1 à 5 et 10 gauches sont accessibles avec difficulté et plus aisément lorsque les adénopathies sont volumineuses. La PTO peut être une alternative à la médiastinoscopie et lui est complémentaire, avec un taux de complications et un coût moindres [5, 145]. L’examen n’a de valeur que positif. La sensibilité de la PTO est meilleure lorsque le plus petit diamètre est supérieur ou égal à 10 mm. 30% des ponctions négatives sont malignes, un résultat négatif impose une confirmation chirurgicale. a. Pathologies bénignes, lymphomes. Toutes pathologies confondues, la sensibilité de la PTO est de 93% (77-99), la spécificité de 100% (78-100) [48]. Des études montrent l’efficacité de la PTO pour le diagnostic de sarcoïdose mais, elles sont réalisées sur un petit nombre de patients, avec en général une forte probabilité de sarcoïdose [219]. La spécificité et la sensibilité de la PTO pour le diagnostic de sarcoïdose peuvent atteindre 94 et 100% dans un travail réalisé sur 19 patients [106]. Dans une étude portant sur 51 patients suspects de sarcoïdose stade I et II, ayant auparavant bénéficié d’une bronchofibroscopie négative, le diagnostic de sarcoïdose est porté dans 82% des cas [9]. Un travail, portant sur un groupe de 124 patients présentant des adénopathies médiastinales d’étiologie inconnue, montre une sensibilité et une spécificité de la PTO qui atteignent 89 et 96% [362]. La PTO par ses performances vis-à-vis du diagnostic de la sarcoïdose pourrait réduire le nombre de médiastinoscopies diagnostiques en se qualifiant comme le second examen après une endoscopie bronchique négative. Cependant, la méthode est rarement utilisée, probablement en raison du faible nombre de centres la pratiquant et du peu d’études la concernant dans cette pathologie. Les résultats avec cette technique sont excellents, qu’il s’agisse de faire la distinction entre pathologie maligne et bénigne ou au sein de chacune de ces deux classes, notamment entre sarcoïdose et tuberculose et entre ganglions lymphomateux et métastases de carcinome [51, 95, 346]. L’intérêt de cet examen est cependant limité devant un lymphome avec adénopathies médiastinales isolées, l’analyse cytogénétique et la recherche de marqueurs particuliers 34 nécessitant un prélèvement ganglionnaire important (le typage est impossible sur les lymphomes ganglionnaires de bas grade de malignité) [273]. Les aiguilles de plus gros calibres peuvent alors être intéressantes [312]. b. Staging du CBP La PTO peut améliorer le staging chez les patients atteints de CBPNPC et c’est dans les années 1990 que l’examen commence à être prescrit pour cette indication. A l’heure actuelle son rôle dans le diagnostic et le staging du CBP n’est pas complètement exploré [5]. L’absence de vaisseaux ganglionnaires centraux en PTO est un facteur prédictif de malignité indépendant chez les patients atteints de CBP. Cette caractéristique peut être utilisée pour sélectionner les ganglions à ponctionner [286]. La méta-analyse de Toloza évalue sur 5 études l’utilité de cette méthode dans le staging médiastinal chez 215 patients porteurs de CBP [321]. La sensibilité est de 88%, la spécificité de 91%, la VPP de 98% (de 96 à 100%), la VPN de 77% (de 68 à 100%), avec une prévalence totale de N2 de 69%, variant de 63 à 79%. Les études de la méta-analyse ont des performances relativement comparables (Annexe 9). La PTO est hautement précise pour la stadification des CBPNPC lorsque le scanner montre des adénopathies médiastinales [7]. Dans une méta-analyse, sur 8 des 18 études avec adénopathies médiastinales visibles au scanner, la sensibilité de la PTO est de 90% (84 à 94%) et la spécificité de 97% (95 à 98%) [218]. Sur 4 des 18 études avec scanner normal, la sensibilité de la PTO est de 58% (39 à 75%). Dans un autre travail, chez 69 patients atteints de CBPNPC, la sensibilité de la PTO est de 61% (49% à 75%), la spécificité de 98% (95% à 100%) lorsque le scanner est normal [344]. Malgré sa sensibilité plus faible en cas de scanner négatif, la PTO peut détecter une atteinte médiastinale et éviter une exploration chirurgicale. La sélection de ganglions positifs en TEP chez des patients porteurs de CBPNPC avant PTO montre également de bons résultats, la médiastinoscopie pouvant être évitée dans plus d’1/3 des cas avec réduction du coût du staging [6, 91]. Les procédures chirurgicales de staging peuvent être diminuées de 62% à 70% et le coût du staging de 40% [104, 189]. Près de 40% des thoracotomies sont excessives dans le bilan des CBPNPC, surtout à cause de l’évaluation préopératoire inexacte des métastases ganglionnaires. La PTO et la médiastinoscopie sont complémentaires ; les résultats obtenus conjointement sont meilleurs que ceux obtenus isolément avec chaque méthode, évitant des thoracotomies inutiles [8]. Des auteurs rapportent que la pratique d’une médiastinoscopie et/ou d’une PTO chez les patients atteints d’un CBPNPC peut être bénéfique, même en l’absence d’atteinte N2 en imagerie TDM et caméras hybrides TEP/TDM [275, 344]. 35 Des auteurs discutent et précisent cette théorie. Dans l’étude de Cerfolio 153 patients sont inclus, dont 136 sont cliniquement N0 et 17 N1, tous subissent une médiastinoscopie et une PTO [53]. Sur les 136 patients N0, 5 sont positifs en PTO et 4 en médiastinoscopie, l’un d’entre eux étant classé N3. 6 des 127 patients restants ont une atteinte N2 après résection. 17 patients sont classés cliniquement N1 par les caméras hybrides, 4 d’entre eux ont une PTO positive et 3 une médiastinoscopie positive et aucun des 10 patients restant n’ont d’atteinte N2 après résection. Les auteurs ne recommandent donc pas de médiastinoscopie ni de PTO de routine, chez les patients classés NO en imagerie par TDM et caméras hybrides. Cependant, ils indiquent que ces méthodes peuvent être prescrites chez des patients cliniquement N1 après l’imagerie TEP et TDM et/ou dans certaines situations (adénocarcinome, tumeurs du lobe supérieur, SUV supérieure ou égale à 10) dont nous rediscuterons par la suite. L’EEB permet de guider une PTB dans les territoires paratrachéaux, sous carinaires et hilaires et la PTO vers les territoires périœsophagiens, en temps-réel. Les rentabilités de ces deux types de ponction sont équivalentes. Les méthodes sont complémentaires avec une précision diagnostique allant de 83 à 100 % et peuvent remplacer des méthodes d’évaluation plus invasives, aussi bien chez un patient atteint de CBP, que dans le cadre d’adénopathies d’origine indéterminée [155, 263]. La combinaison des deux méthodes permet la réalisation de biopsies adéquates dans 97% des cas et l’obtention d’un diagnostic chez 94% des patients, avec des résultats superposables à ceux de la médiastinoscopie [158, 340]. La précision diagnostique des 2 méthodes combinées peut atteindre 100% pour le diagnostic d’adénopathies médiastinales malignes. Ainsi certaines études suggèrent qu’un staging médiastinal complet peut être réalisé grâce à ce couplage [159]. Au sujet de la réevaluation ganglionnaire médiastinale après chimiothérapie d’induction pour les patients de stade IIIA N2 prouvés, le rendement diagnostique de la PTO peut être équivalent à celui de la médiastinoscopie, avec une spécificité de 100% et une sensibilité de 75% [10, 13]. La PTO permet également de faire le diagnostic de métastases à distance telles que des atteintes surrénaliennes ou pancréatiques [59]. 36 6. Médiastinoscopie a. Médiastinoscopie cervicale axiale La médiastinoscopie cervicale axiale permet la ponction bilatérale des aires N2 2 et 4 R et L, des stations 1 et 3, de la région 7 antérieure et des aires N1 hilaires. Elle entraîne un taux de faux négatifs d’environ 10%, en partie du au fait qu’elle ne peut atteindre certaines aires : région 7 postérieure, aires 8, 9, 5 et 6 [83]. Elle requiert une anesthésie générale, est coûteuse, présente une morbidité de 1% et une mortalité de 0.2%. Auparavant facilement prescrite, son indication se discute davantage à l’heure actuelle, du fait du développement des nouvelles méthodes de ponctions étudiées auparavant et de l’apport de la TEP [166]. a. 1. Diagnostic et staging médiastinal des CBP. La médiastinoscopie cervicale peut être réalisée pour le diagnostic histologique d’un CBP suspecté, par abord d’aires ganglionnaires pathologiques, lorsqu’aucun diagnostic n’a pu être obtenu sur la tumeur directement. En fait, elle est principalement prescrite dans le cadre du bilan préopératoire du CBPNPC. Dans l’article de Toloza illustré en annexes 10a et b, la sensibilité de la médiastinoscopie est de 81%, la VPN de 91% (58 à 97%) avec une prévalence de N2 de 37%, variant de 21 à 54% et une spécificité et une VPP de 100%, sur 14 études (non randomisées) comprenant 5 687 patients [321]. La prévalence faible de N2 et le nombre important de patients donnent une plus grande valeur à la VPN. Dans cette métaanalyse, les ponctions par voie transbronchique et transoesophagienne présentent des sensibilités proches de celles de la médiastinoscopie. Cependant, dans le cas de ces ponctions, l’atteinte médiastinale y est évidente en imagerie, ou facile d’accès, entraînant un biais dans le calcul de la sensibilité. Cette sélection diminue le taux de FN et augmente la sensibilité. Le scanner n’est ni sensible ni spécifique pour l’identification de métastases ganglionnaires ; la TEP et les caméras hybrides fournissant des informations métaboliques concernant les lésions tumorales, sont plus performantes pour le staging [32]. La TEP est cependant moins spécifique que le scanner pour l’évaluation d’une atteinte N1 [55]. Une atteinte N2, au scanner ou en TEP, demande une confirmation histologique, afin d’envisager un traitement néoadjuvant. Une atteinte N3 suspecte en imagerie doit également être évaluée. La médiastinoscopie peut être indiquée dans ces situations [74]. Si des auteurs recommandent l’attitude -très controversée- de réaliser une médiastinoscopie chez tout patient présentant un CBPNPC opérable (du fait du taux élevé de FN et de FP du scanner et de la TEP) elle n’est pourtant pas considérée en général comme un examen de routine pour juger de l’inopérabilité [71, 129]. Pratiquer une médiastinoscopie de principe, alors qu’il n’existe pas au scanner d’adénopathie médiastinale, n’apparaît pas 37 avantageux sur le nombre de thoracotomies évitées [52]. Seuls les patients avec une TEP positive peuvent requérir une médiastinoscopie, qui n’est pas indiquée lorsqu’il n’y a pas de fixation en TEP. Chez les patients présentant un scanner positif, avec TEP négative, une vérification histologique doit être envisagée. La médiastinoscopie peut aussi être prescrite lorsque la fixation du traceur de la TEP est faible, faisant évoquer une histologie bronchioloalvéolaire et un adénocarcinome bien différencié. La médiastinoscopie est également indiquée en cas de lésion pulmonaire tumorale volumineuse, lors de tumeurs centrales masquant des adénopathies médiastinales et devant une fixation du traceur en position N1 en TEP [338]. La TEP, dans la stratégie de staging d’un CBPNPC, améliore la détection des métastases locales mais aussi à distance et, en identifiant correctement les stades avancés (IIIA, IIIB, IV), elle permet d’éviter des thoracotomies [259, 338]. Elle peut changer la prise en charge thérapeutique de l’ordre de 8 à 60% des cas, avec diminution possible des thoracotomies et des médiastinoscopies dans 12 à 62% des cas [292]. Devant la négativité du scanner thoracique et de la TEP, l’indication de médiastinoscopie peut être évitée et la thoracotomie alors réalisée d’emblée. Après traitement d’induction par chimiothérapie, chez des patients diagnostiqués N2 en préopératoire, une seconde médiastinoscopie peut être utilisée pour faire un nouveau staging. Elle présente 100% de spécificité sur une large série de 165 médiastinoscopies réalisées après chimiothérapie, mais la sensibilité est plus basse, autour de 74% [309]. La pratique d’une seconde médiastinoscopie est plus à risque comparativement à la première : l’existence d’une fibrose médiastinale contribue à une procédure plus délicate avec des complications quantitativement plus importantes [341]. Les techniques de ponctions échoguidées devraient donc être préférées à la médiastinoscopie, si possible, lors du staging. La médiastinoscopie étant alors réservée aux cas où ces techniques échoueraient et pour la réévaluation de la réponse à la chimiothérapie d’induction, avant thoracotomie [125]. a. 2. Pathologies bénignes et lymphomes Après échec des biopsies bronchiques, la médiastinoscopie apporte un diagnostic de sarcoïdose dans 91 à 99% des cas (au stade de fibrose le score tombe à 78%), avec une sensibilité de 100% dans les stades 1 et 2 et une spécificité de 100% [162, 283]. Les autres indications peuvent concerner des affections bénignes telles que la tuberculose, cause rare d’adénopathies médiastinales et qui nécessite parfois à ce titre des explorations invasives afin d’éliminer d’autres diagnostics plus fréquents, la fibroscopie ayant un faible rendement diagnostic dans cette pathologie [14, 282]. Une pneumoconiose, la maladie de Castleman peuvent également nécessiter cet examen. Devant une suspicion de lymphome la réalisation 38 d'une biopsie ganglionnaire est indispensable au diagnostic [93] et la médiastinoscopie permet, si le matériel récolté est suffisant, d'éviter un abord par thoracotomie, en donnant des performances comparables sans retarder la mise en route thérapeutique [132]. Un examen extemporané du recueil n’est pas systématiquement pratiqué car, un fragment tumoral unique peut être utilisé, rendant ensuite difficile voir impossible un diagnostic de lymphome. b. Extension de la méthode : La Vidéo-Médiastinoscopie Pour certains auteurs, c’est une technique prometteuse dont les résultats semblent coïncider avec ceux obtenus lors d’une résection ganglionnaire chirurgicale [52] [168]. Dans une étude réalisée sur 44 patients, aucun faux négatif n’est obtenu, la sensibilité est de 100%, la spécificité de 93.75% [184]. Une seconde étude comptant 25 patients, ne présente là encore aucun faux-négatif [197]. Le nombre de ganglions prélevés est plus important comparativement à la médiastinoscopie classique. Mais, sur ces deux séries, le nombre de patients inclus est restreint, limitant l’interprétation. 7. La vidéothoracoscopie Les lésions médiastinales sont rarement approchées par vidéothoracoscopie. Si ses rendements diagnostiques sont comparables à ceux de la médiastinoscopie pour le diagnostic des lésions ganglionnaires; les complications et la durée d’hospitalisation qu’elle engendre sont cependant supérieurs à ceux de la médiastinoscopie [133]. a. Diagnostic et staging des CBP. Dans les années 90 la vidéothoracoscopie est vécue comme une révolution pour le staging des CBP [176]. Elle peut en effet être utilisée dans cette indication et pour le diagnostic du CBP [52, 77]. La technique peut aider au restaging après traitement d’induction [328]. Son rôle est sujet à controverse et elle n’est pas très utilisée du fait de ses conditions de réalisation et de ses complications pouvant atteindre 14% [34]. Une thoracotomie en urgence peut être requise dans 1 à 3% et la mortalité est autour de 4,5% [33]. A priori, elle accède de façon unilatérale à toutes les aires médiastinales et aux ganglions hilaires [217, 297]. Dans une travail, 55 patients présentant un CBP et des adénopathies médiastinales de plus de 10 mm au scanner et/ ou en TEP, subissent une vidéothoracoscopie. 20 cas (36%) sont négatifs en vidéothoracoscopie et subissent une thoracotomie qui ne révèle aucun faux négatif. Sur les 35 cas restants, une thoracotomie est évitée car, chez 2 patients, une atteinte pleurale est diagnostiquée par la vidéothoracoscopie et, sur les 33 autres cas les ganglions sont positifs [209]. Dans certaines études, la méthode est utilisée de routine, immédiatement avant une thoracotomie pour CBP [278, 369]. 39 Elle peut atteindre un nodule pulmonaire périphérique avec un rendement diagnostic élevé [205]. b. Lésions bénignes, lymphomes b. 1. Maladie de Castleman Si la vidéothoracoscopie est montrée dans la littérature comme utile à l’exérèse de certaines tumeurs médiastinales bénignes [2, 79, 277] peu d’études concernent son intérêt pour la maladie de Castleman qui est une pathologie rare [302]. Certains opérateurs sont contre l’utilisation de la technique, du fait du caractère vasculaire de la tumeur, une conversion en thoracotomie étant nécessaire en cas de saignement [172, 261]. Selon certains praticiens, la méthode peut néanmoins être utilisée pour le diagnostic histologique d’une maladie de Castleman localisée, en fonction de l’expérience de l’opérateur et si l’hémostase est contrôlée. La technique permet la guérison de la pathologie [298] (même si des récurrences sont possibles [187]). b. 2. Sarcoïdose, tuberculose et lymphome Dans le cadre d’une suspicion de sarcoïdose, la vidéothoracoscopie est une approche réservée aux cas où d’autres méthodes n’ont pu aboutir au diagnostic [203]. La technique permet d’obtenir des prélèvements plus importants que ceux obtenus lors de la BTB et peut atteindre du parenchyme lors de la même procédure, à la différence de la médiastinoscopie. La vidéothoracoscopie peut dresser le diagnostic de tuberculose ganglionnaire médiastinale [27, 314]. La méthode permet un recueil satisfaisant pour l’obtention du diagnostic de lymphome et de sa classification [209]; la technique semble plus intéressante que la médiastinoscopie pour le restaging de lésions lymphomateuses [262]. 8. Thoracotomie Le scanner thoracique et la TEP peuvent réduire le taux de thoracotomies et de N2 inattendus, de découverte histologique (pTNM, pathological TNM) sur la pièce opératoire obtenue après thoracotomie. Une étude randomisée semble montrer que l’ajout d’une TEP au bilan conventionnel diminue de plus de 50% les thoracotomies inutiles, avec un taux de N2 inattendus descendant sous les 10% [335]. L’atteinte N2 est alors généralement toujours résécable et limitée à une atteinte intra-capsulaire d’une seule aire ganglionnaire. Lorsque l’atteinte N2 est négative en préopératoire et positive en peropératoire, la tumeur peut bénéficier d’une résection d’emblée avec curage (si les adénopathies sont résécables). Les taux de résécabilité et de survie à 5 ans atteignent 25 à 30% en cas de résection complète [75, 128, 229] (ce n’est que dans les cas exceptionnels où la résection complète des ganglions N2 serait techniquement impossible que la thoracotomie est refermée sans résection pulmonaire 40 et qu’une chimiothérapie d’induction est administrée, suivie d’une résection chirurgicale ultérieure si la réponse a été favorable). L’atteinte IIIAN2 clinique (Clinical TNM, cTNM) correspond à la présence d’adénopathies médiastinales ipsilatérales ou sous-carinaires, supérieures à 1 cm sur le scanner pré-opératoire, ou fixant en TEP et dont la positivité est confirmée microscopiquement par l’histologie après médiastinoscopie. Cette présence clinique d’un envahissement ganglionnaire médiastinal est de plus mauvais pronostic que la découverte chirurgicale de cette atteinte. Ce stade cTNM initialement inopérable peut le devenir suite à une chimiothérapie néo-adjuvante et, les patients bénéficiant d’une guérison de leur atteinte ganglionnaire suite au protocole d’induction avec résection complète semblent avoir une meilleure survie que ceux dont l’atteinte persiste après chimiothérapie [4, 274, 276]. Une chirurgie de résection peut être possible même en cas de réponse partielle post chimio néoadjuvante, mais seuls les patients dont l’atteinte médiastinale a disparu sous l’effet de l’induction profitent réellement de cette chirurgie. Après une chimiothérapie néoadjuvante pour des stades IIIAN2 prouvés, la survie à 3 ans est de 11% pour les N2 persistants et la survie à 5 ans de 9% contre 61% à 3 ans pour les patients devenus N0 ou N1 et environ 36% à 5ans pour les patients rétrocédés N0 [28, 45] ; certains recommandent l’éxerèse dans ce dernier cas seulement mais, la mise en évidence de la réponse au traitement d’induction est cependant difficile [31]. La première méta-analyse qui reprend les essais publiés de chimiothérapie (pré ou postopératoire) associée à la chirurgie, montre que les deux modes d’association réduiraient le risque de décès dans des proportions égales, mais surtout dans les stades I et II, moins dans les stades III [4, 26, 82]. 41 C. La tomographie par émission de positons. La TEP élargit le champ de l’imagerie fonctionnelle en compensant le défaut de spécificité lésionnelle des autres techniques d’imagerie [60]. 1. Bilan d’extension loco-régional et à distance des CBP. Pour la détection de métastases médiastinales, y compris de moins d’1 cm [140], la TEP est plus performante que le scanner avec, dans l’étude de Toloza une sensibilité de 84% versus 57% pour le scanner, une spécificité de 89% versus 82%, une VPP de 79% (40 à 100%) versus 56 % (26 à 84%), une VPN de 93% (75 à 100%) versus 83% (63 à 93%) et une prévalence en N2 de 32% (5 à 56%) versus 28% (18 à 50%) [322] (Annexes 11a et b). Avec le scanner, les résultats concernant la sensibilité et la spécificité sont hétérogènes, avec la TEP, ils le sont moins. La TEP présente de FP; la fixation ne peut affirmer la nature maligne et peut être en rapport avec un état inflammatoire, infectieux, une atteinte granulomateuse, une pneumoconiose. Le risque de FP tend à augmenter avec la taille du ganglion (dans une étude, il n’est observé aucun FP parmi les ganglions de moins de 9 mm [235]). Les ganglions médiastinaux fixant le FDG demandent une confirmation histologique. Devant une adénopathie ne fixant pas le 18FDG, l’attitude est de ne plus faire de médiastinoscopie ou un autre geste invasif, du fait de la VPN élevée de la TEP [304]. La VPN est en effet supérieure ou égale à celle de la médiastinoscopie qui présente, pour une prévalence de N2 de 37%, une VPN de 91% dans l’étude de Toloza [89, 322, 336]. L’absence de fixation permet d’éliminer une lésion maligne et rend possible une chirurgie curative d’emblée. Les N2 faussement négatifs en TEP sont peu fréquents (moins de 10% et plus souvent dans les régions 5, 6, 7), souvent liés à une atteinte de petite taille, ils sont corrigés en per opératoire et gardent un bon pronostic après chirurgie. En l’absence de fixation N2, avant de pratiquer un geste curatif, une exploration médiastinale est cependant indiquée, devant une tumeur centrale ou en présence d’une fixation en position N1[338]. En localisation N1, la spécificité et la précision de la TEP sont en effet de 78% versus 88 et 83% pour le scanner [55]. Un carcinome bronchiolo-alvéolaire ou une tumeur carcinoïde avec atteinte médiastinale peuvent également donner des images faussement négatives et nécessitent une investigation médiastinale avant tout geste curatif. Les métastases à distance sont relativement fréquentes dans le CBP lors du diagnostic. La TEP, fonctionnant en mode corps entier, réalise une véritable cartographie tumorale et peut identifier 15% de métastases non suspectées en imagerie conventionnelle [54, 248] avec une sensibilité de 90 à 100% et une spécificité de 80 à 100% [101]. La TEP peut évaluer une 42 atteinte pleurale, rectifier des FP du scanner au niveau des surrénales, détecter des métastases osseuses, de façon supérieure à la scintigraphie osseuse mais, elle n’est pas utile au niveau du cerveau (fixation physiologique du glucose). La TEP permet également de découvrir des cancers primitifs d’autres organes : colon, rein, pancréas… 2. Conséquences de la TEP sur la prise en charge des CBP. a. Modification du stade et de la thérapeutique Lors du bilan du CBPNPC, la TEP induit une modification fréquente du stade (de 18 à 62% des cas), vers l’aggravation en général [107] ; dans 35 % des cas, le traitement à visée curative devient palliatif ou associé à une chimiothérapie néo-adjuvante, par la détection de plus de N2, N3 et de métastases [55]. b. Evaluation de la réponse au traitement d’induction, distinction entre lésions séquellaires et rechutes. Une application intéressante de la TEP est l’évaluation précoce de la réponse à la chimiothérapie : l’absence de fixation signifie qu’il existe une nécrose tumorale complète et la non diminution de la captation du FDG au niveau de la tumeur, après un premier cycle de chimiothérapie, est prédictive d’une absence de réponse au terme de trois cycles [355] [333]. Il peut persister une fixation résiduelle inflammatoire de FDG, même en cas de réponse totale au traitement d’induction et, il est conseillé d’attendre 2 à 3 semaines après une cure de chimiothérapie et 3 à 6 mois après irradiation pour refaire une TEP. La TEP a une faible sensibilité, de 50 à 60%, dans le restaging médiastinal après un traitement d’induction [52] mais, elle peut aider à la distinction entre lésions résiduelles séquellaires et diagnostic précoce d’une récidive (pulmonaire, métastatique ganglionnaire ou à distance), avec une sensibilité de 97,1% et une spécificité de 100% avec un SUV significativement plus haut en cas de récidive que lors d’une lésion séquellaire [244, 268]. 3. La fusion TEP/TDM La fusion TEP/TDM est plus performante que la TEP ou la TDM isolément dans le cadre de l’évaluation du CBNPC. Elle peut améliorer la stadification du stade T ; concernant le stade N et la recherche de métastases, les travaux sont controversés [11, 195]. La fusion semble significativement meilleure que la TEP pour prédire le stade T et N, aussi bien dans le stade 1 que dans le stade 2, ce qui ne paraît pas être le cas pour l’évaluation des atteintes N2, N3, M et pour les stades IIIA, IIIB et IV [56]. Les caméras hybrides sont plus sensibles pour les stations 4R, 5, 7, hilaires (10L) et interlobaires (11). 43 Les valeurs de la fusion après traitement néoadjuvant ont récemment été rapportées afin de prédire une tumeur résiduelle, avec une sensibilité de 73% et une spécificité de 89% [251]. Un autre rapport montre une sensibilité de 77% et une spécificité de 92% [76]. La fusion améliore la distinction entre lésion résiduelle et récidive [183]. La TEP et les caméras hybrides s’intègrent de plus en plus dans la planification de la radiothérapie thoracique [138]. L’impact de la TEP et des caméras hybrides sur la survie est à déterminer. 4. Autres intérêts: Prise en charge des lymphomes La TEP participe, dès la prise en charge initiale du lymphome, au bilan d’extension loco-régionale et à distance [221]. Elle n'a réellement d'intérêt que dans la maladie de Hodgkin, les lymphomes de haut grade et les lymphomes folliculaires (moins pour les lymphomes de bas grade) [35]. Elle est performante pour évaluer les patients en fin de traitement, elle identifie de façon fiable les non-répondeurs devant bénéficier d’une intensification thérapeutique [178]. La positivité de l’examen est un facteur prédictif de rechute avec, à un an, une survie sans maladie de 40%. Devant une masse résiduelle après traitement d’un lymphome Hodgkinien avec une TEP négative, la probabilité de rechute avant un an est peu probable, avec une survie à un an sans maladie de 95% [103]. 44 V. DISCUSSION Dans le présent exposé, le lecteur aura constaté que les méthodes d’investigation concernant les adénopathies médiastinales se sont particulièrement développées ces dernières années, modifiant la prise en charge des patients. Actuellement, l’imagerie et les techniques de ponction à l’aiguille peuvent compléter voire remplacer, dans certaines situations, les techniques chirurgicales antérieurement plus volontiers pratiquées telles que la médiastinoscopie, la vidéothoracoscopie et la thoracotomie. Cependant, l’augmentation des examens complémentaires disponibles rend « difficile le choix d’un test diagnostique et l’interprétation optimale de son résultat » [63]. Par ailleurs, comme dans la méta-analyse de Toloza, plusieurs études concernant le sujet reposent sur des articles non randomisés, ce qui ne permet pas de conclure sur l’intérêt d’un test par rapport à un autre [322] [321]. Un test n’est utile que si la probabilité à posteriori ou VPP qu’il fournit entraîne une modification de l’attitude qui aurait été prise avec la probabilité à priori, probabilité clinique que le patient ait ou n’ait pas une pathologie donnée avant la réalisation d’un test diagnostique. La VPP ainsi que la VPN permettent d’interpréter le résultat d’un examen, en fonction d’un patient donné, compte tenu du résultat du test effectué. La probabilité à posteriori est importante puisqu’elle influence le seuil à partir duquel des investigations supplémentaires seront demandées ou un traitement débuté. Pour un même examen, avec les mêmes performances, la VPP peut varier en fonction de la probabilité à priori et des caractéristiques propres de l’examen que sont la sensibilité et la spécificité. Plus le test est sensible, moins il comporte de faux négatifs et mieux il permet d’exclure la maladie s’il est négatif. Plus le test est spécifique, moins il occasionne de faux positifs et mieux il permet de confirmer la maladie s’il est positif [231]. Sensibilité et spécificité de l’examen ne dépendent pas de la probabilité à priori de la maladie. Elles sont liées « à la définition sémiologique de la maladie, à la définition de la population de référence et aux caractéristiques techniques de la réalisation du test. Ainsi, d’un pays à l’autre, d’un service à l’autre, d’une pratique à l’autre (médecine hospitalière ou médecine ambulatoire), ces caractéristiques peuvent varier » [63]. Les propriétés d’un test peuvent donc changer en fonction de la population dans laquelle il a été établi. Il est alors nécessaire, avant d’envisager un examen, de savoir si ses caractéristiques (sensibilité, spécificité) sont applicables à la situation clinique à étudier, un test n’étant « réellement utile que lorqu’il garde les mêmes caractéristiques quand il est appliqué à diverses populations de patients, par des personnes différentes » [231]. Or, nous l’avons vu, certaines techniques voient leur sensibilité varier en 45 fonction de l’expérience de l’opérateur, de la composition de la population étudiée, alors que la médiastinoscopie présente des performances élevées, même lorsqu’elle est réalisée chez des patients ayant peu d’adénopathies médiastinales observables en imagerie. Les études sur les techniques de ponctions à l’aiguille telles que la PTB et la PTO sont, elles, généralement réalisées sur une population de patients porteurs d’adénopathies nettement visibles en imagerie; un biais de sélection des patients est donc présent dans les études. L’examen doit être bénéfique pour le patient, en terme de précision et, en terme de risque acceptable au regard de la pathologie recherchée. Un biais intervient à ce niveau également, les examens étant souvent non randomisés, réalisés en fonction de la localisation des adénopathies suspectes et des effets secondaires probables des techniques. Ces biais doivent être pris en compte dans l’interprétation des performances des techniques. Prescrire la technique la plus adaptée devant un tableau d’adénopathies médiastinales est une démarche délicate, des pathologies de pronostic très divers pouvant être en cause et il existe une probabilité de malignité. Si le CBP est connu, l’accès aux adénopathies médiastinales est primordial. Il permet de préciser la classification TNM, d’évaluer le pronostic et d’orienter la thérapeutique, une chimiothérapie néoadjuvante ou adjuvante pouvant être décidée suite à la découverte d’une atteinte N2 pré ou peropératoire. Les prélèvements médiastinaux permettent également le diagnostic d’une masse parenchymateuse suspecte non accessible. Le scanner thoracique présente un taux important de FP au regard des adénopathies médiastinales. Il n’est ni spécifique, ni suffisamment sensible pour l’étude du médiastin, contrairement à la médiastinoscopie qui présente de plus un taux faible de FN (environ 10%) et qui permet d’atteindre des aires ganglionnaires nombreuses et bilatérales mais avec certains risques. La PTB et la PTO sont de bonnes procédures. La PTB est cependant sous-utilisée présentant une sensibilité variable. Celle de la PTO est meilleure, ce qui fait d’elle une alternative intéressante à la médiastinoscopie sur des aires ganglionnaires accessibles. Les ponctions à l’aiguille ont une forte spécificité mais, du fait de leur taux élevé de FN, tout résultat négatif obtenu lors des prélèvements doit être vérifié de façon invasive. Dans les articles, les auteurs conseillent de prescrire les ponctions à l’aiguille, telles que la PTB et la PTO, lorsque l’atteinte ganglionnaire est importante en imagerie ; la sensibilité des méthodes de ponction étant haute dans cette situation, parfois comparable à celles de la médiastinoscopie (avec des prévalences en N2 et des VPN différentes). Cette dernière est moins préconisée dans ce contexte, du fait de sa morbidité plus importante. Par contre, lorsque l’atteinte médiastinale est discrète en imagerie, la médiastinoscopie est une procédure 46 de choix pour l’atteinte du médiastin supérieur [74, 189]; les ponctions à l’aiguille étant alors considérées dans cette situation comme une alternative à la médiastinoscopie, en fonction des localisations ganglionnaires. La vidéothoracoscopie permet la guérison d’une maladie de Castleman [302]. Bien qu’il n’existe pas de ligne de conduite vis-à-vis de son rôle dans le staging médiastinal, des opérateurs pratiquent l’examen, de routine, avant la thoracotomie [369]. Dans le traitement du CBP, le rôle de la vidéothoracoscopie reste très débattu, du fait des obstacles liés au curage ganglionnaire [131]. La thoracotomie est réalisée à visée curative lors d’un CBP et complétée par un curage ganglionnaire médiastinal systématique ; la thoracotomie exploratrice diagnostique n’est plus de pratique courante, le développement des méthodes d’exploration médiastinale et de l’imagerie en diminuant l’indication. La TEP et l’EEB sont des techniques récentes qui tendent à être intégrées, de plus en plus, dans la prise en charge du CBP, du fait de leurs performances dans le staging médiastinal. La localisation préalable des adénopathies en TEP augmente le rendement diagnostique des méthodes de prélèvements ganglionnaires [6, 365]. Comparée au scanner, la TEP possède de meilleures performances et peut modifier le schéma de prise en charge du CBP. Des procédures complémentaires, et en particulier la médiastinoscopie peuvent être évitées chez des patients présentant une tumeur périphérique et un médiastin négatif en TEP [190, 249]. Cependant, en l’absence de fixation N2 dans un contexte de tumeurs centrales ou de ganglions hilaires N1 positifs en TEP, ou encore lors d’une faible fixation de la tumeur primitive, la médiastinoscopie reste recommandée, les techniques de ponctions à l’aiguille ayant de mauvaises performances dans ce contexte et la TEP un taux important de faux négatifs [338]. Lorsque la TEP n’est pas disponible, les mêmes dispositions sont prises pour le scanner thoracique devant ces situations. Dans le cadre d’un CBP, mais également lors de la prise en charge d’un lymphome, la TEP est également utile pour la recherche de métastases à distance, identifiant ainsi le stade de la maladie et pouvant modifier la thérapeutique [248]. Elle évalue également la réponse au traitement d’induction et distingue une lésion résiduelle d’une récidive tumorale [244, 355]. L’EEB peut détecter des adénopathies non visualisables par la TEP et le scanner et sa rentabilité est indépendante de la taille et de la localisation des lésions, à l’inverse d’autres méthodes de ponctions, comme la PTB [151]. Pour de nombreux auteurs, l’EEB mais aussi la PTO peuvent être considérées comme des méthodes d'évaluation d'emblée des adénopathies accessibles visibles en TDM ou en TEP, en remplacement des procédures chirurgicales de staging [249]. La combinaison de l’EEB en temps-réel et de la PTO est, de plus, une méthode 47 de staging prometteuse, les techniques explorant des aires ganglionnaires complémentaires et étudiant ainsi tout le médiastin [340]. La technique de biopsie guidée par navigation électromagnétique est d’apparition très récente. Des recherches sont encore nécessaires mais déjà, les études préliminaires montrent des performances intéressantes concernant les adénopathies médiastinales et ce, indépendamment de la taille des lésions. Par ailleurs, en ce qui concerne la prise en charge des nodules pulmonaires périphériques de moins de 3 cm, difficilement accessibles en endoscopie, la PTB, l’EEB et la navigation électromagnétique offrent des résultats prometteurs. L’EEB à sonde radiale renseigne de plus sur le degré d’infiltration tumorale de la paroi bronchique. Devant une suspicion de lymphome, les techniques de ponctions à l’aiguille ne permettent pas en général d’obtenir des prélèvements de quantité suffisante et la médiastinoscopie leur est préférée [132]. En pratique, le recours à une technique peu invasive est d’autant plus justifié qu’une lésion semble bénigne, de découverte radiologique fortuite. Mais, les études se référant aux technologies les plus récentes, comme l’EEB, sont en général réalisées dans le but d’étudier le rôle de ces méthodes sur le staging médiastinal seul. Moins d’études sont consacrées aux méthodes de ponctions à l’aiguille vis-à-vis des pathologies bénignes telles que la sarcoïdose médiastino-pulmonaire et la tuberculose ganglionnaire, en particulier. La PTB semble cependant intéressante et ce, d’autant plus lorsqu’elle est associée à la BTB pour le diagnostic de sarcoïdose de stades 1 et 2 [325]. Ses performances dans le stade 1 lorsqu’elle est prescrite seule sont supérieures à celle de la BTB. Le rôle de l’EEB en temps- réel a, pour sa part, récemment été évalué pour le diagnostic de sarcoïdose pour lequel elle paraît également rentable [364]. Concernant la tuberculose, les études portant sur la PTB tendent à montrer que les résultats satisfaisants sont liés aux prélèvements effectués sur des adénopathies volumineuses, chez des patients présentant une forte probabilité initiale et qu’elle n’est pas plus rentable que la BTB dans certaines séries où des lésions endobronchiques sont présentes [30, 186]. Le même biais de sélection des patients s’observe pour la PTO vis-à-vis du diagnostic de sarcoïdose [219]. La médiastinoscopie reste, elle, toutes pathologies confondues, d’un très bon rendement diagnostique, aussi bien pour la sarcoïdose que pour la tuberculose ganglionnaire et le lymphome [93, 132, 250, 283]. Dans le cadre du CBP, son indication doit pourtant se discuter car une médiastinoscopie peut être nécessaire au moment de la réévaluation ganglionnaire, 48 après traitement d’induction par chimiothérapie. Et, si une médiastinoscopie préalable a été réalisée, une seconde est difficile à entreprendre du fait de la fibrose médiastinale [329]. Les méthodes de ponctions à l’aiguille sont donc, si possible, à préconiser en première intention dans ce contexte. Les stratégies combinant les méthodes de prélèvement et d’imagerie entre elles semblent apporter des avantages dans le diagnostic de certaines pathologies ou le staging des CBP. Il serait souhaitable de disposer d’études du rapport coût-efficacité incluant plusieurs combinaisons de diverses procédures de prise en charge. Concernant la PTB, elle peut réduire le coût du diagnostic et du bilan d’extension des CBP (Annexe 12 a, b, c) par diminution des médiastinoscopies [68, 300]. Cependant, le nombre d’endoscopistes (surtout en pratique libérale) utilisant cette méthode est faible, en particulier en France où le prix d’une aiguille explorant un seul site ganglionnaire est autour de 50 euros (hors taxe) [144]. L’utilisation de la PTB a été comparée en Europe, par l’analyse des ventes des aiguilles de Wang [337]. En 1998, la France était la dernière du classement, tandis qu’en 1999 seulement 18% des pneumologues américains ne la pratiquaient pas [65]. Le geste nécessite un certain apprentissage et il y a peu de formations [165]. La croyance qu’il s’agisse d’un geste à risque s’est instaurée (complications hémorragiques) [211]; l’endoscopiste peut néanmoins se familiariser relativement rapidement avec cette technique, l’apprentissage d’une médiastinoscopie ou d’une thoracoscopie étant comparativement plus délicat [38]. Le coût de l’examen par EEB non temps réel est d’environ 205 euros (Annexe 12 a, b, d). Son remboursement est discuté dans plusieurs pays. Le coût de l’appareil varie d’un pays à l’autre et peut atteindre 77 000 euros [22, 96]. L’examen par échographie endobronchique en temps réel a un coût d’environ 309 euros (Annexe 12 a, b, e). L’appareil en lui-même est encore très cher, autour de 130 000 euros et ne permet sans doute qu’à des centres très spécialisés d’en être équipés dans un premier temps. La PTO diminue le coût du staging [91]. Elle est réalisée par les gastro-entérologues expliquant son indication limitée en pneumologie. Le coût de l’examen par médiastinoscopie est environ de 1 500 euros. Celui de l’appareil d’électronavigation magnétique est de 60 000 euros environ. Au final, le choix de la technique se fait au cas par cas en fonction de différents critères dont l’accessibilité aux méthodes en terme de coûts. Des arbres décisionnels concernant ces moyens diagnostiques en fonction de certaines pathologies sont difficiles à envisager (Annexe 13). Dans un article récemment publié les auteurs tentent de dresser une 49 stratégie de staging pour le CBP, en essayant d’intégrer les techniques les plus récentes telles que la TEP et l’EEB [367]. Dans cette démarche, les patients présentant un CBPNPC suspecté ou connu sont initialement évalués par le scanner thoracique. Si la tumeur semble résecable sur le scanner, une TEP est réalisée à la recherche de métastases et d’adénopathies médiastinales. Lorsque le scanner et la TEP reviennent négatifs, les patients peuvent subir d’emblée une intervention chirurgicale de résection. La fixation médiastinale en TEP faisant suspecter une atteinte maligne doit être vérifiée car il existe de FP. Si des adénopathies sont visibles au scanner ou en TEP dans les territoires accessibles en EEB, la technique peut être employée et, si les prélèvements s’avèrent négatifs, la médiastinoscopie peut être indiquée. 50 VI. CONCLUSION L’obtention d’un diagnostic histologique d’adénopathies médiastinales est principalement requis chez le patient atteint de cancer broncho-pulmonaire, à l’occasion, pour établir le diagnostic du cancer et, plus souvent, pour préciser le stade de la maladie. L’exploration médiastinale peut également être nécessaire en cas de suspicion de sarcoïdose, de tuberculose ou d’autres maladies infectieuses ou encore pour confirmer le diagnostic de lymphome ou de métastases ganglionnaires de cancers extrathoraciques. La médiastinoscopie constituait il y a encore peu de temps la principale technique d’exploration médiastinale. Actuellement, les ponctions à l’aiguille réalisées par voie transbronchique ou transoesophagienne et guidées par échoendoscopie sont considérées comme des alternatives à l’abord chirugical ; elles lui sont complémentaires et parfois concurrentielles. La ponction transbronchique guidée par échoendoscopie en temps-réel semblerait être la technique de ponction privilégiée dans un avenir proche. Plus récemment, les études portant sur la ponction transbronchique guidée par navigation électromagnétique ont montré des résultats satisfaisants. Cependant, la durée nécessaire à la réalisation de cet examen pourrait être un frein au développement de la technique. Si les méthodes de ponctions sont en pleine évolution, il en est de même de l’imagerie thoracique qui permet de les guider. Ainsi, concernant la TEP, l’avenir sera marqué par l’apparition de nouveaux logiciels d’acquisition et de traceurs radioactifs plus directement reliés à la prolifération cellulaire [101, 230]. A terme, chaque région en France devrait être équipée d'au moins une TEP dans le cadre du plan gouvernemental de lutte contre le cancer (1). Malgré toutes ces techniques qui ne cessent de s’affiner en vue d’une précision diagnostique plus performante, le bilan préopératoire du CBP ne permet habituellement pas de détecter les micrométastases, en particulier dans les ganglions. L’extension tumorale est en effet sous-estimée au moment de l’intervention chirurgicale, avec comme résultat un taux élevé de rechutes loco-régionales et 30% de décès dans les 5 ans chez les patients ayant bénéficié d’une résection complète [116]. Les récidives témoignent des limites des méthodes d’évaluation ou de l’existence d’une maladie généralisée d’emblée du fait d’une maladie micrométastatique occulte. (1). La FNCLCC -Fédération nationale des centres de lutte contre le cancer- assure la diffusion des éléments nouveaux au sujet de la TEP via son site internet: www.fnclcc.fr. 51 Les micrométastases ne sont pas détectées par les méthodes préopératoires radiologiques ou histologiques conventionnelles ; elles sont mises en évidence par des méthodes d’immunohistochimie (IHC) ou de biologie moléculaire par PCR, technique hautement sensible pour détecter les gènes reliés à la présence de cellules tumorales [281]. En pratique, sur des ganglions négatifs en TDM et en TEP, en apparence bénins en PTO, la PCR permettrait la recherche de marqueurs tumoraux associés à ces micrométastases, améliorant la sensibilité de la PTO en préopératoire ; un staging moléculaire pourrait ainsi être réalisé, en complément du staging classique [246, 343]. La détection de ces cellules pourrait avoir un impact thérapeutique post-opératoire, avec la prescription d’un traitement adjuvant si les ganglions du curage sont positifs, ou en pré-opératoire avec introduction d’une chimiothérapie néoadjuvante; l’usage de ces chimiothérapies ne faisant qu’augmenter l’importance d’un bilan détaillé [17]. Ces micrométastases représenteraient un facteur pronostique indépendant et péjoratif pour la survie, reclassant les patients au stade N2 [179]. Les prélèvements ganglionnaires obtenus par échoendoscopie transbronchique peuvent également être utilisés pour la recherche de mutations de gènes [226]. Une autre voie de recherche est celle concernant le ganglion sentinelle [52, 307]. Des analyses histologiques, immuno-histochimiques, de biologie moléculaire pourraient être réalisées sur ce premier relais ganglionnaire à partir duquel une tumeur peut métastaser et en cas de négativité, le stade pN0 serait confirmé et le curage arrêté, limitant la morbidité ; dans le cas contraire, un curage classique serait effectué [199, 200, 234]. Dans certains articles, on peut voir apparaître d’autres techniques évaluant les adénopathies médiastinales, comme l’élastographie (« endoscopic ultrasound elastography » « real-time elastography during EUS examinations ») [279, 308]. Il s’agit d’une nouvelle technologie d’échographie appliquée à l’écho-endoscopie trans-œsophagienne. Les modifications de contrainte des tissus y sont observées pour détecter une malignité. Une masse tumorale est en effet 5 à 10 fois plus rigide que le tissu normal. Cette propriété produit des images très claires. Aucune complication n’est notée. Cette technique a été évaluée pour la pathologie mammaire et pour les cancers de la prostate, de la thyroïde et de l’utérus. C’est une méthode prometteuse qui pourrait être le premier pas vers la caractérisation tissulaire par l’échographie, en distinguant ganglions malins et inflammatoires médiastinaux. Elle réaliserait une sélection des ganglions à biopsier en PTO, avec une spécificité et une sensibilité élevées, dans le cadre du bilan d’extension d’un CBP. 52 Il n’a pas été évident de se limiter dans les recherches, les moyens diagnostiques actuels des adénopathies médiastinales étant en plein essor et en particulier les moyens endoscopiques de ponctions à l’aiguille, modifiant la démarche diagnostique des adénopathies médiastinales et surtout celle du CBP. 53 VII. BIBLIOGRAPHIE 1. AABY, C, KRISTENSEN, S, NIELSEN, SM. Mediastinal staging of non-small-cell lung cancer: computed tomography and cervical mediastinoscopy. ORL J Otorhinolaryngol Relat Spec. 1995: 57: 279-85. 2. 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WONG, M, YASUFUKU, K, NAKAJIMA, T, HERTH, FJ, SEKINE, Y, SHIBUYA, K, et al. Endobronchial ultrasound: new insight for the diagnosis of sarcoidosis. Eur Respir J. 2007: 29: 1182-6. 365. YASUFUKU, K, CHIYO, M, KOH, E, MORIYA, Y, IYODA, A, SEKINE, Y, et al. Endobronchial ultrasound guided transbronchial needle aspiration for staging of lung cancer. Lung Cancer. 2005: 50: 347-54. 366. YASUFUKU, K, CHIYO, M, SEKINE, Y, CHHAJED, PN, SHIBUYA, K, IIZASA, T, et al. Real-time endobronchial ultrasound-guided transbronchial needle aspiration of mediastinal and hilar lymph nodes. Chest. 2004: 126: 122-8. 367. YASUFUKU, K, FUJISAWA, T. Staging and diagnosis of non-small cell lung cancer: invasive modalities. Respirology. 2007: 12: 173-83. 368. YASUFUKU, K, NAKAJIMA, T, MOTOORI, K, SEKINE, Y, SHIBUYA, K, HIROSHIMA, K, et al. Comparison of endobronchial ultrasound, positron emission tomography, and CT for lymph node staging of lung cancer. Chest. 2006: 130: 710-8. 369. YIM, AP. Routine video-assisted thoracoscopy prior to thoracotomy. Chest. 1996: 109: 1099-100. 370. YOKOI, K, OKUYAMA, A, MORI, K, TOMINAGA, K, MIYAZAWA, N, TAKIZAWA, I, et al. Mediastinal lymph node metastasis from lung cancer: evaluation with Tl-201 SPECT; comparison with CT. Radiology. 1994: 192: 813-7. 74 VIII. ANNEXES 75 - Scanner Thoracique : TDM Tomographie par émission de positons : TEP 18Fluoro-déoxy-glucose : FDG Ponction Transthoracique : PTT Ponction transbronchique à l’aiguille : PTB Echoendoscopie bronchique : EEB Ponction trans-œsophagienne : PTO Biopsie transbronchique : BTB Cancer broncho-pulmonaire : CBP Cancer broncho-pulmonaire non à petites cellules : CBPNPC Valeur prédictive positive : VPP Valeur prédictive négative : VPN Sensibilité : Se Spécificité : Sp Faux- positifs : FP Faux-négatifs : FN Annexe 1 : Liste des abréviations. 76 Annexe 2 : Cartographie unifiée des adénopathies médiastinales selon C.-F. Mountain, dans Chest [225], inspirée des travaux de T. Naruke [228] et de l’ATS [122]. Version française, d’après le site consulté le 18 Septembre 2006 : www.kb.u-psud.fr/accesetudiant/cours/semiologie_radiologie/poly_thorax/poly_thorax.pdf . 77 Compartiment médiastinal antérieur, 2, 3 2 Espace rétrosternal 3 Angles cardiophréniques Limite des étages : supérieur, moyen, inférieur En médaillon : Les limites des compartiments médiastinaux en TDM 2 Antérieur, prévasculaire 4 Moyen, paratrachéo-œsophagien 5 Postérieur, paravertébral Compartiment médiastinal moyen 4 4 Région paratrachéo-œsophagienne 41 Crosse azygos 42 Région sous-carinaire 43 Fenêtre aortopulmonaire 44 Région azygos-œsophagienne Compartiment médiastinal postérieur 5 5 Gouttière costovertébrale Limite du médiastin, 1, 6, 7, 8 1 Défilé cervicothoracique 6 Espace intramédiastinal postérieur 7 Hiles 8 Ligaments triangulaires Annexe 3: Schémas des compartiments médiastinaux, d’après J. Giron, dans Médecine et Hygiène [120]. 78 A. Vue postérieure. La région accessible par PTO est grisée : aires 7* postérieure, 8 et 9. Les aires 2, 4 et 5 ne sont pas atteintes facilement. B. Vue antérieure. Les niveaux accessibles par médiastinoscopie sont grisés. Seulement l’aire 7 ** antérieure est accessible. C. Vue antérieure. Les régions grisées sont atteintes par la PTB. Les régions 4L et 5 ont un plus mauvais rendement en cytologie. PTO : ponction transoesophagienne. PTB : ponction transbronchique. Annexe 4a: Localisation des ganglions accessibles par échoendoscopie œsophagienne (A), par médiastinoscopie (B) et par aspiration transbronchique (C) d’après A. Fritscher-Ravens, dans Chest [104]. Echoendoscopie bronchique et médiastinoscopie Echoendoscopie bronchique Echoendoscopie transœsophagienne Annexe 4b : Aires explorables par Médiastinoscopie et par voie échographique transbronchique et transœsophagienne, d’après K. Yasufuku, dans Chest [368]. 79 Aires ganglionnaires Médiastin supérieur 2 : paratrachéal 4 : paratrachéal inférieur Aortique 5 : fenêtre aortopulmonaire 6 : para-aortique Médiastin inférieur 7 : sous-carénaire 8 : para-œsophagien 9 : ligament pulmonaire Ganglion N1 10 : hilaire 11 : interlobaire 12 : lobaire Médiastinoscopie Echoendoscopie œsophagienne Echoendoscopie bronchique Oui Oui A gauche uniquement Oui Oui Difficile Non Difficile Non Non Non Oui Non Non Oui Oui Oui Oui Non Non Oui Non Non Difficile, à gauche Non Non Oui Oui Oui Annexes 4c: Accès aux chaînes ganglionnaires par médiastinoscopie et échoendoscopie œsophagienne et bronchique, d’après V. Ninane, dans « Cancers broncho-pulmonaires. Mise au point ». Edition John Libbey Eurotext [233]. Un (ou plusieurs) nodule(s) satellite de la tumeur situé(s) dans le même lobe est (sont) classé(s) : T4 Un (ou plusieurs) nodule(s) satellite de la tumeur situé(s) dans un lobe différent homolatéral est (sont) classé(s) : M1 Stades Cancer occulte Stade 0 Stade IA Stade IB Stade IIA Stade IIB Stade IIIA Stade IIIB Stade IV Tx, N0, M0 Tis, N0, M0 (carcinome in situ) T1, N0, M0 T2, N0, M0 T1, N1, M0 T2, N1, M0 T3, N0, M0 T3, N1, M0 T1, N2, M0 T2, N2, M0 T3, N2, M0 T4, N0, M0 T4, N1, M0 T4, N2, M0 T1, N3, M0 T2, N3, M0 T3, N3, M0 T4, N3, M0 Quel que soit le T et le N, M1 Annexe 5: Classification TNM des cancers broncho-pulmonaires, révisée en 1997, selon C.-F. Mountain, dans Chest [224]. 80 Fréquentes Rares Cancers broncho-pulmonaires Métastases des cancers extra-thoraciques Tuberculose Sarcoïdose Lymphomes Pneumoconioses Mycoses (blastomycose, coccidioïdomycose, histoplasmose) Silicose, bérylliose Pneumopathies bactériennes ou virales (brucellose, mononucléose infectieuse) Abcès pulmonaires Infections chroniques Bronchectasies surinfectées Fibrose kystique Poumon éosinophile tropical Métastases (sein, œsophage, thymomes) Maladies des chaînes légères Amylose Lymphadénopathie angio-immunoblastique Maladie de Castleman Granulomatose de Wegener Lupus érythémateux disséminé Histiocytose X Annexe 6: Principales étiologies des adénopathies médiastinales, d’après S. Tardif-De Gery, dans Médecine Thérapeutique [317]. Test de référence Résultat du test Maladie présente Maladie absente Test positif Vrais positifs (a) Faux positifs (b) Valeur prédictive positive = a/ (a+b) Test négatif Faux négatifs (c) Vrais négatifs (d) Valeur prédictive négative = d/ (c+d) Sensibilité = a/ (a+c) Spécificité = d/ (b+d) Prévalence (probilité a priori) = (a+c)/ (a+b+c+d) Annexe 7 : Sensibilité, Spécificité, Valeur prédictive positive, Valeur prédictive négative, selon M.-R. Nendaz, dans la Revue des Maladies Respiratoires [231] . 81 Auteurs Garpestad [112] Année Patients Technique 2001 22 PTB guidée par scopie tomodensitométrique Sensibili Spécifici té té VPP * * 0.86 VPN Préva lence * * Notes CBNPC + CPC (21%), tous les patients ont une atteinte N2 Harrow [148] 2000 264 Aiguilles de diamètres variables 0.93 1.00 1.00 0.84 0.72 Bilaceroglu [29] Rong [272] 1998 134 21 gauge 0.75 1.00 1.00 0.36 0.88 CBNPC + CPC (22%), les patients négatifs en PTB, sans confirmation chirurgicale sont exclus. CBNPC + CPC (18%) 1998 44 PTB guidée par scanner 1.00 1.00 1.00 1.00 0.66 CBNPC + CPC (10%) Wilsher [363] 1996 21 Ponction transtrachéale 0.90 * * * * CBNPC + CPC (14%) Rodriguez de Castro [270] Vansteenkiste [330] Schenk [289] 1995 56 22 gauge 0.77 1.00 1.00 0.81 0.70 CBNPC + CPC (23%) 1994 80 0.79 1.00 1.00 0.55 0.79 CBNPC + CPC (18%) 1993 64 0.91 1.00 1.00 0.82 0.86 CBNPC + CPC (27%) Utz [327] 1993 61 Ponction transcarénaire 19 versus 22 gauge Ponction transcarénaire 0.52 * * * * CBNPC + CPC (33%) Schenk [290] 1989 29 18 gauge 0.80 1.00 1.00 0.44 0.86 CBNPC + CPC (28%) Ratto [258] 1988 47 Ponction transcarénaire 22 gauge 0.14 1.00 1.00 0.73 0.30 CBNPC + CPC (8%) 88 0.50 0.96 0.89 0.75 CBNPC + CPC (17%) 0.39 910 0.76 0.96 1.00 0.71 0.70 * Non définis car tous les patients ont une atteinte médiastinale. VPP : Valeur prédictive positive. VPN : Valeur prédictive négative. CBNPC : Cancer broncho-pulmonaire non à petites cellules. CPC : cancer à petites cellules. Schenk [288] Résumé 1986 Annexe 8: Performances diagnostiques de la ponction transbronchique pour l’exploration médiastinale ganglionnaire chez les patients atteints de cancer broncho-pulmonaire, d’après E.-M. Toloza, dans Chest [321]. Auteurs Wiersema [361] Années Patients Sensibilité Spécificité VPP VPN Prévalence en N2 Notes 2001 33 1.00 0.88 0.96 1.00 0.76 CBNPC + CPC (9%) Wallace [345] 2001 107 0.87 1.00 1.00 0.68 0.79 CBNPC + CPC (7%) FritscherRavens [105] 2000 25 0.96 * * * * CBNPC + CPC (42%) 1997 24 0.93 1.00 1.00 0.90 0.63 NSCLC seul 1996 26 0.88 1.00 1.00 0.82 0.65 CBNPC + CPC (19%) Gress [136] Silvestri [303] Résumé 215 0.88 0.91 0.98 0.77 0.69 * Non définis car tous les patients ont une atteinte médiastinale. Annexe 9: Performances de la ponction transœsophagienne dans l’exploration médiastinale chez un patient atteint de cancer broncho-pulmonaire, d’après E.-M. Toloza, dans Chest [321]. 82 patients Sensibilité Spécificité VPP VPN 3 438 0,57 0,82 0,56 TDM 1 045 0,84 0,89 0,79 TEP 910 0,96 1,00 Ponction 0,76 transbronchique 215 0,91 0,98 Ponction trans0,88 oesophagienne 5 687 1,00 1,00 Médiastinoscopie 0,81 cervicale classique VPP : Valeur prédictive positive. VPN : Valeur prédictive négative. TDM : scanner thoracique. TEP : Tomographie par émission de positons. 0,83 0,93 0,71 Prévalence en N2 0,28 0,32 0,70 0,77 0,69 0,91 0,37 Annexe 10a: Comparaison des performances diagnostiques des techniques explorant l’atteinte ganglionnaire médiastinale d’après G.Decker, dans la Revue des Maladies Respiratoires [78] , inspiré de E.-M. Toloza, dans Chest [321, 322]. Auteurs Année Ebner [90] 1999 Patients 116 Sensibilité 0.81 spécificité 1.00 VPP 1.00 VPN 0.82 Prévalence N2 0.50 Notes CBNPC plus CPC (11%) Hammoud [141] 1999 1 369 0.85 1.00 1.00 0.92 0.36 CBNPC plus CPC (? %) Gdeedo [113] 1997 100 0.78 1.00 1.00 0.91 0.32 CBNPC seul De Leyn [75] 1996 500 0.76 1.00 1.00 0.87 0.39 CBNPC seul Aaby [1] 1995 57 0.84 1.00 1.00 0.89 0.44 CBNPC seul Dillemans [85] 1994 331 0.72 1.00 1.00 0.84 0.41 CBNPC seul Jolly [180] 1991 136 0.92 1.00 1.00 0.91 0.54 CBNPC plus CPC (7%) Riordain [264] 1991 74 0.81 1.00 1.00 0.84 0.50 CBNPC plus CPC (3%) Ratto [257] 1990 123 0.88 1.00 1.00 0.94 0.33 CBNPC seul Page [239] 1987 345 0.73 1.00 1.00 0.80 0.48 CBNPC plus CPC (18%) Luke [204] 1986 1000 0.85 1.00 1.00 0.91 0.39 CBNPC plus CPC (12%) Brion [43] 1985 153 0.67 1.00 1.00 0.85 0.35 CBNPC plus CPC (5%) Coughlin [67] 1985 1 259 0.92 1.00 1.00 0.97 0.29 CBNPC plus CPC (4%) Deneffe [80] 1983 124 0.68 1.00 1.00 0.88 0.31 CBNPC seul Résumé 5 687 0.81 1.00 1.00 0.91 0.37 VPP : Valeur prédictive positive. VPN : Valeur prédictive négative. CBNPC : Cancer broncho-pulmonaire non à petites cellules. CPC : cancer à petites cellules. Annexe 10b: Performances de la médiastinoscopie cervicale axiale chez les patients atteints de Cancer broncho-pulmonaire, d’après E.-M. Toloza, dans Chest [321]. 83 Auteurs/Année Patients Sensibilité Spécificité VPP VPN Prévalence en N2 Dunagan/2001[87] 81 0.52 0.88 0.61 0.84 0.26 Farrell/2000 [97] 84 1.00 0.93 0.40 1.00 0.05 Liewald/2000 [198] 78 0.93 0.78 0.69 0.95 0.35 Pieterman/2000 102 0.91 0.86 0.74 0.95 0.31 Roberts/2000[269] 100 0.88 0.91 0.75 0.96 0.24 Magnani/1999[206] 28 0.67 0.84 0.67 0.84 0.32 Marom/1999[208] 79 0.73 0.94 0.85 0.88 0.56 Saunders/1999[285] 84 0.71 0.97 0.86 0.93 0.20 Vansteenkiste/1998 68 0.93 0.95 0.93 0.95 0.41 56 0.86 0.43 0.60 0.75 0.50 Bury/1997[46] 64 0.86 1.0 1.0 0.96 0.22 Guhlmann/1997[139] 32 0.87 1.0 1.0 0.89 0.47 Steinert/1997[311] 47 0.92 0.97 0.92 0.97 0.28 Bury/1996[47] 30 0.88 0.86 0.88 0.86 0.53 Sazon/1996[287] 32 1.0 1.0 1.0 1.0 0.50 Scott/1996[296] 27 1.0 1.0 1.0 1.0 0.33 Chin/1995[61] 30 0.78 0.81 0.64 0.89 0.30 Wahl/1994[342] 23 0.82 0.75 0.75 0.82 0.48 Résumé 1 045 0.84 0.89 0.79 0.93 0.32 [248] [332] Vansteenkiste/1998 [334] VPP : Valeur prédictive positive. VPN : Valeur prédictive négative. CBNPC : Cancer broncho-pulmonaire non à petites cellules. CPC : cancer à petites cellules. Annexe 11a: Performances de la Tomographie par émission de positons pour le staging médiastinal de patients atteints de cancer broncho-pulmonaire, selon Toloza, dans Chest [322]. 84 Auteurs/Année Patients Sensibilité Spécificité VPP VPN 0,87 0,56 0,84 Prévalence N2 0.25 Dunagan/2001[87] 72 0,50 Kamiyoshihara/2001 [181] Osada/2001[237] Pieterman/2000 [248] Takamochi/2000 [315] Marom/1999 [208] Saunders/1999 [285] Suzuki/1999 [313] Vansteenkiste/1998 [332] Vansteenkiste/1998 [334] Bury/1997 [46] Gdeedo/1997 [113] Buccheri/1996 [44] Bury/1996 [47] Aaby/1995 [1] Primack/1994 [252] Yokoi/1994 [370] McLoud/1992 [213] Jolly/1991 [180] Cole/1993 [64] Résumé 546 0.33 0.90 0.46 0.84 0.20 335 102 0.56 0.75 0.93 0.66 0.77 0.50 0.83 0.85 0.30 0.31 401 0.30 0.82 0.30 0.83 0.20 79 84 440 68 0.59 0.20 0.33 0.75 0.86 0.90 0.92 0.63 0.84 0.30 0.56 0.58 0.63 0.84 0.82 0.78 0.56 0.18 0.23 0.41 56 0.86 0.79 0.80 0.85 0.50 64 100 80 53 57 159 113 143 336 150 3 438 0.79 0.63 0.64 0.71 0.72 0.63 0.62 0.64 0.71 0.26 0.57 0.84 0.57 0.74 0.81 0.91 0.86 0.80 0.62 0.86 0.81 0.82 0.58 0.41 0.48 0.63 0.86 0.73 0.61 0.44 0.69 0.26 0.56 0.93 0.76 0.84 0.85 0.81 0.79 0.81 0.79 0.87 0.81 0.83 0.22 0.32 0.28 0.32 0.44 0.38 0.33 0.31 0.30 0.21 0.28 VPP : Valeur prédictive positive. VPN : Valeur prédictive négative Annexe11b : Performances du scanner thoracique pour le staging médiastinal chez les patients atteints de cancer broncho-pulmonaire, selon Toloza [322]. Evaluation des coûts des examens (en Allemagne) • Cytoponction non guidée ~ 50 € • Cytoponction guidée par écho (mini-sondes) ~ 205 € • Cytoponction guidée temps réel avec échoendoscope bronchique ~ 309 € • Médiastinoscopie ~ 1500 € a : Evaluation du coût des examens. 85 Comparaison des coûts 100 PTB non 100 PTB guidées 100 PTB guidées 100 guidées par EEB par EEB en médiastinoscopies temps réel Rentabilité 60% Rentabilité 80% Rentabilité 90% 65 000 € 50 500 € 45 900 € Rentabilité 100% 150 000 € PTB : Ponction transbronchique. EEB : Echoendoscopie transbronchique b : Comparaison des coûts, en fonction de la rentabilité. Coûts de la cytoponction non guidée pour 100 patients (pts) • Rentabilité de la cytoponction conventionnelle (non guidée) • 100 pts. cytoponction (50 €) • 40 pts. médiastinoscopie (1500 €) 60% 5 000 € 60 000 € ___________________ Total : 65 000 € c: Coût de la ponction transbronchique. Coûts de la cytoponction échoguidée non temps réel pour 100 patients (pts) • • • Rentabilité de la cytoponction guidée par échographie (minisondes) 80% 100 pts. cytoponction guidée par minisondes (205 €) 20 500 € 20 pts. médiastinoscopie (1500 €) 30 000 € ___________________ Total : 50 500 € d: Coût de l’échoendoscopie transbronchique. Coûts de la cytoponction échoguidée temps réel pour 100 patients (pts) • Rentabilité de la cytoponction guidée par échographie temps réel 90% • 100 pts. cytoponction échoguidée temps réel (309 €) 30 900 € • 10 pts. Médiastinoscopie (1500 €) 15 000 € ___________________ Total : 45 900 € e: Coût de l’échoendoscopie transbronchique temps-réel. Annexe 12 a, b, c, d, e: d’après le Dr. M. Febvre, service de Pneumologie, Hôpital Saint-Antoine, Paris. 86 * La ponction par voie transœsophagienne et la vidéothoracoscopie sont discutées en fonction des aires ganglionnaires positives en imagerie. Annexe 13: Exemple d’Arbre décisionnel pour le staging des cancers broncho-pulmonaires, d’après K. Yasufuku, dans Respirology [367]. NSCLC : cancer broncho-pulmonaire non à petites cellules. Chest CT : scanner thoracique. Locally resectable : tumeur résécable. Locally irresectable: tumeur non résécable. PET: Tomographie par émission de positons. Mediastinal LN : adénopathies médiastinales. Distant metastasis : métastases. EBUS-TBNA : échoendoscopie transbronchique. Mediastinoscopy : médiastinoscopie. Surgical résection : Résection tumorale chirurgicale. Chemotherapy : chimiothérapie. Radiotherapy : radiothérapie. 87 Année : 2006-2007 Nom et Prénom de l’Auteur : FANTINI « épouse » ZITOUNI Patricia Président de Thèse : Mr le Professeur Bruno HOUSSET Directeur de Thèse : Mr le Docteur Kinan ATASSI Titre de la Thèse : «Adénopathies médiastinales, moyens diagnostiques actuels » La démarche diagnostique devant un tableau d’adénopathies médiastinales est difficile. Des étiologies bénignes sont possibles (sarcoïdose, tuberculose, pneumoconioses, maladie de Castleman) mais une probabilité de malignité existe (cancers bronchopulmonaires, métastases de cancers extra-thoraciques, lymphomes) et la symptomatologie initiale radio-clinique peut préter à confusion. Les pathologies en cause sont de pronostics distincts et les enjeux thérapeutiques ne sont pas équivalents. Dans un contexte tumoral, la recherche d’une atteinte ganglionnaire est primordiale, participant à la classification TNM dont dépend la prise en charge thérapeutique curative ou palliative. Par ailleurs, la radiographie et le scanner thoraciques ne sont pas spécifiques pour étudier le médiastin et la fibroscopie bronchique, avec ses prélèvements conventionnels, n’est pas toujours contributive. Des moyens diagnostiques secondaires d’imagerie, d’endoscopie et/ou de chirurgie sont souvent indiqués. Il y a encore peu de temps, l’accès au médiastin était dominé par la médiastinoscopie. Actuellement, les ponctions transbronchiques (aspiration transbronchique à l’aiguille, échoendoscopie bronchique) ou trans-œsophagiennes (échoendoscopie trans-œsophagienne) à l’aiguille peuvent être considérées comme un préalable à l’abord chirurgical. La ponction transbronchique guidée par navigation électromagnétique est une méthode très récente dont les études semblent prometteuses. Concernant les autres méthodes chirurgicales, le rôle de la vidéothoracoscopie est discuté ; la thoracotomie est réalisée, lors d’un cancer bronchopulmonaire, à visée curative, complétée par un curage ganglionnaire médiastinal. La tomographie par émission de positons compense le défaut de spécificité lésionnelle des techniques d’imagerie thoracique. L’étude a pour but d’observer, à travers la littérature, les performances et limites de ces différentes méthodes pour la prise en charge des adénopathies médiastinales, dans l’état actuel des connaissances, ce sujet étant en pleine évolution. Mots clés : - Maladies du médiastin - diagnostic Médiastin - anatomie pathologique Biopsie à l'aiguille fine Endosonographie Adresse de l’U.F.R. : 8, Rue du Général SARRAIL 94010 CRETEIL CEDEX