
3
A l’heure où nombre d’entre nous sont 
contraints de se serrer la ceinture, la 
lutte contre le gaspillage prend une autre 
dimension. Bien loin d’être has been, l’art 
de faire du neuf avec de l’ancien est devenu 
un phénomène de mode. Tandis que les 
nouveaux adeptes de cette tendance, 
issus  de  toutes  classes  sociales,  achent 
èrement leur adhésion à ce qu’ils identient 
comme de nouvelles valeurs, de nombreuses 
opportunités  s’orent  à  ceux  qui  veulent 
bien les saisir. Certains avant-gardistes se 
frottent d’ailleurs les mains d’avoir anticipé 
cette tendance. 
Sublimer un produit, voilà le crédo de tous  
les professionnels actifs dans le secteur des 
métiers de bouche. Cependant, avant-même 
d’avoir déposé un produit sur le plan de 
travail, l’expérience et la remise en question 
permanente sont omniprésentes tant lors 
du dressage de la liste de courses que lors 
des achats. 
En  eet,  au  travers  du  choix  des  produits, 
certaines valeurs sont indéniablement 
véhiculées : mise-t-on sur des produits 
ariolés  de  divers  labels  emprunts  de 
tradition, sur des produits d’entrée de 
gamme pour les budgets les plus limités, 
sur des produits locaux pour contribuer 
à l’économie locale, sur des produits 
équitables pour s’engager dans une 
démarche solidaire, sur des produits issus de 
l’agriculture raisonnée pour faire un geste 
pour la nature, sur des produits ultra-frais 
pour garantir leur qualité nutritionnelle, sur 
les derniers produits en vogue pour séduire 
les plus branchés ?...   Autant de questions 
qui peuvent transformer l’achat de denrées 
en un véritable casse-tête, et force est de 
constater que des priorités doivent être 
dénies au sein de ces critères de sélection.
Ce travail en amont de la 
transformation est cependant 
trop peu valorisé. 
Malgré le fait que l’achage de ces valeurs 
permette d’établir une certaine proximité 
avec le client, trop peu nombreux sont les 
professionnels des métiers de bouche qui le 
communiquent. 
Les produits en main, outre l’engagement 
de les sublimer, il convient de les travailler 
en  limitant  les  gaspillages.  En  eet,  d’un 
point  de  vue  purement  nancier,  si  pour 
augmenter les bénéces, «limiter les sorties» 
et  «augmenter  les  entrées»  apparaissent 
comme une évidence, le poste «gaspillage» 
est souvent sous-estimé. Hormis l’aspect 
écologique prépondérant qu’il évoque, 
limiter le gaspillage, c’est travailler dans 
le  respect  du  produit  et  de  sa  lière  de 
production ainsi qu’être en accord avec son 
temps.
Dans un contexte où les acheteurs sont de 
plus en plus critiques, jouer la transparence 
est donc sans conteste une arme de 
séduction à utiliser sans modération. Trop 
souvent dénigrée au prot des compétences 
techniques, la communication est une force 
transversale qui peut faire ses preuves dans 
le très frileux climat économique actuel.
Communiquer avec le client, c’est aussi se 
diérencier  des  grandes  surfaces  et  des 
chaînes de restauration, c’est orir «le petit 
plus» qui instaurera un climat de conance 
et  délisera  le  client.  En  conclusion,  plus 
que jamais, l’art d’expliquer ce que vous 
faites, pourquoi vous le faites et comment 
vous le faites est devenu un moyen de 
diérenciation.  Au  nal, créer la  diérence 
en adhérant à des valeurs de qualité et en 
les achant est peut-être une des solutions 
les plus simples pour passer au travers de la 
crise.
Carole Equeter
www.carole-equeter.com
Facebook :
‘Carole Equeter Editions’