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A l’heure où nombre d’entre nous sont
contraints de se serrer la ceinture, la
lutte contre le gaspillage prend une autre
dimension. Bien loin d’être has been, l’art
de faire du neuf avec de l’ancien est devenu
un phénomène de mode. Tandis que les
nouveaux adeptes de cette tendance,
issus de toutes classes sociales, achent
èrement leur adhésion à ce qu’ils identient
comme de nouvelles valeurs, de nombreuses
opportunités s’orent à ceux qui veulent
bien les saisir. Certains avant-gardistes se
frottent d’ailleurs les mains d’avoir anticipé
cette tendance.
Sublimer un produit, voilà le crédo de tous
les professionnels actifs dans le secteur des
métiers de bouche. Cependant, avant-même
d’avoir déposé un produit sur le plan de
travail, l’expérience et la remise en question
permanente sont omniprésentes tant lors
du dressage de la liste de courses que lors
des achats.
En eet, au travers du choix des produits,
certaines valeurs sont indéniablement
véhiculées : mise-t-on sur des produits
ariolés de divers labels emprunts de
tradition, sur des produits d’entrée de
gamme pour les budgets les plus limités,
sur des produits locaux pour contribuer
à l’économie locale, sur des produits
équitables pour s’engager dans une
démarche solidaire, sur des produits issus de
l’agriculture raisonnée pour faire un geste
pour la nature, sur des produits ultra-frais
pour garantir leur qualité nutritionnelle, sur
les derniers produits en vogue pour séduire
les plus branchés ?... Autant de questions
qui peuvent transformer l’achat de denrées
en un véritable casse-tête, et force est de
constater que des priorités doivent être
dénies au sein de ces critères de sélection.
Ce travail en amont de la
transformation est cependant
trop peu valorisé.
Malgré le fait que l’achage de ces valeurs
permette d’établir une certaine proximité
avec le client, trop peu nombreux sont les
professionnels des métiers de bouche qui le
communiquent.
Les produits en main, outre l’engagement
de les sublimer, il convient de les travailler
en limitant les gaspillages. En eet, d’un
point de vue purement nancier, si pour
augmenter les bénéces, «limiter les sorties»
et «augmenter les entrées» apparaissent
comme une évidence, le poste «gaspillage»
est souvent sous-estimé. Hormis l’aspect
écologique prépondérant qu’il évoque,
limiter le gaspillage, c’est travailler dans
le respect du produit et de sa lière de
production ainsi qu’être en accord avec son
temps.
Dans un contexte où les acheteurs sont de
plus en plus critiques, jouer la transparence
est donc sans conteste une arme de
séduction à utiliser sans modération. Trop
souvent dénigrée au prot des compétences
techniques, la communication est une force
transversale qui peut faire ses preuves dans
le très frileux climat économique actuel.
Communiquer avec le client, c’est aussi se
diérencier des grandes surfaces et des
chaînes de restauration, c’est orir «le petit
plus» qui instaurera un climat de conance
et délisera le client. En conclusion, plus
que jamais, l’art d’expliquer ce que vous
faites, pourquoi vous le faites et comment
vous le faites est devenu un moyen de
diérenciation. Au nal, créer la diérence
en adhérant à des valeurs de qualité et en
les achant est peut-être une des solutions
les plus simples pour passer au travers de la
crise.
Carole Equeter
www.carole-equeter.com
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