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santé log – Soin à domicile n° 34 – Septembre-octobre 2013 17
s’adapte normalement aux contraintes de pres-
sion abdominale (toux, effort...).
Physiologie de l’incontinence
urinaire
L’incontinence urinaire d’effort
Elle est souvent le fait d’une faiblesse du plancher
pelvien, avec une mobilité de l’urètre qui sort de
sa cavité secondairement à une augmentation de
la pression abdominale.
L’urètre perd alors sa capacité de rétention une
fois hors de l’enceinte manométrique abdomi-
nale, d’où la fuite urinaire lors des efforts. Le relâ-
chement du plancher pelvien favorisé par l’âge et
la multiparité, favorise la mobilité de l’urètre, qui
n’est plus maintenu. Souvent sont associés des
troubles de la statique pelvienne tels que les pro-
lapsus qui sont des chutes d’organes au travers
la fente urogénitale de la femme. La vessie, quand
elle n’est plus maintenue dans sa position anato-
mique au dessus du plancher pelvien, bombe
dans le vagin créant ce qu’on appelle une cysto-
cèle. Lorsque le prolapsus intéresse le rectum qui
bombe au travers de la paroi postérieure du
vagin, on parle de rectocèle. L’hystérocèle ou
hystéroptose signifie la descente de l’utérus. On
parle d’urétroptose, lorsqu’il s’agit de l’urètre qui
descend.
Ce «defect» périnéal a souvent pour
origine le traumatisme obstétrical.
Ainsi les déchirures du périnée, les accouche-
ments difficiles, les traumatismes du sphincter de
l’anus sont autant de causes de troubles de la
statique pelvienne et/ou d’incontinence. Parfois
cette incontinence peut être iatrogène à la suite
d’une hystérectomie, voire d’une cure de prolap-
sus qui peut démasquer une incontinence. Les
modifications hormonales de la ménopause favo-
risent par l’atrophie des tissus une diminution des
résistances de l’urètre et une incontinence.
Le mécanisme des fuites urinaires d’effort est
expliqué par la théorie dite de « l’enceinte de
pression». Lorsque l’urètre descend hors de son
enceinte de pression, il n’est plus soumis à la
pression abdominale. Ainsi lorsque la transmis-
sion de la pression venant de l’abdomen ne se
répercute plus aussi bien sur l’urètre que sur la
vessie, il y a une différence de pressions en faveur
de la vessie.
L’instabilité vésicale
Dans l’instabilité vésicale avec ou sans fuite uri-
naire, on observe des anomalies de la contraction
du muscle de la vessie. La diminution de la capa-
cité de remplissage se traduit par une pression
intra-vésicale qui augmente trop rapidement au
cours du remplissage.
La fuite survient quand la pression intra-vésicale
dépasse celle du sphincter. L’instabilité du détru-
sor entraine des contractions involontaires (dites
désinhibées) qui génèrent des mictions impé-
rieuses avec des fuites en jet. Cette instabilité
caractérisée pour les vessies de petite capacité,
peut à l’inverse survenir aussi en cas de vessie
distendue.
La distension vésicale
Elle est de plus en plus fréquente dans nos socié-
tés occidentales.
Les messages erronés sur les bienfaits de l’eau
pour la santé et la minceur, conduisent à une
consommation excessive de liquides qui, asso-
ciée à une insuffisance mictionnelle, aboutit à une
«vessie distendue».
Il s’agit le plus souvent de femmes
jeunes qui absorbent beaucoup
plus que les 1,5 litres de liquide
nécessaires et suffi sants par jour.
Les apports liquidiens tout compris (boissons,
thé, café, soupe, tisane etc..) dépassent large-
ment 2 litres par jour. Parallèlement ces femmes
n’urinent pas en conséquence, avec des écarts
entre deux mictions bien souvent supérieurs à 4
heures, alors qu’ils devraient être normalement
de 2 à 3 heures.
En remplissant de trop sans vider suffisamment
la vessie, celle-ci se distend et devient hypo-sen-
sible, pouvant aboutir à l’extrême à une «vessie
claquée». Celle-ci est source de fuites à l’effort
et/ou par impériosité et urgenturie. A l’effort car la
vessie claquée se laisse distendre par un remplis-
sage excessif jusqu’à plus de 500 ml, sans per-
ception de besoin d’uriner. La moindre pression
abdominale sur la vessie entraine alors un débor-
dement et une fuite. L’instabilité est une consé-
quence possible de la vessie distendue dont les
fibres musculaires ne réagissent plus correcte-
ment. Lorsque le besoin survient sur une vessie
hypo-sensible, il s’accompagne de contractions
vésicales désinhibées et d’impériosité comme
avec les vessies instables. • •
Ce qu’on appelle le «défaut de transmission» caractérise l’incontinence
urinaire d’effort.
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