production actuelle de maïs est de 2 tonnes par ha, avec une perte de 30 % en PPR, soit 4 tonnes nettes
par ha).
Par conséquent, face à l’insécurité alimentaire actuelle dans la région COMESA, où la facture alimentaire
annuelle est de 20 milliards USD avec 90 % d’aliments importés de base, on conclut qu'il convient
d'investir massivement dans les processus post-récolte.
Solutions
Alors que l’Afrique débat des plans d’investissement CAADP, il faut investir substantiellement dans le
développement et l’organisation via le commerce structurant. Il est urgent de mettre en place des
marchés prévisibles, avec des possibilités claires de projection de la demande. Alors qu’en aval sur la
chaîne de valeur il faut investir massivement dans les infrastructures rurales telles que l’entreposage, les
routes, les TIC (notamment au Sud Soudan où, en dépit du potentiel de production, il n’y a pratiquement
pas d'infrastructures routières dans les zones rurales. Il est de plus en plus difficile de répartir la
nourriture des régions excédentaires aux régions déficitaires. Au Kenya, l’autorité de réglementation
horticole a investi dans des chambres froides dans les zones de production horticoles, actuellement
louées par les agriculteurs pour entreposer les légumes et les fleurs après les récoltes). Les TIC facilitent
l’accès des agriculteurs à une information en temps réel sur les marchés et sur la commercialisation des
produits, etc. Les infrastructures nous permettront de calculer notre bilan alimentaire et même d'émettre
des récépissés d’entreposage, afin de transformer progressivement les entrepôts ruraux en systèmes
d’entreposage formels.
Au niveau des agriculteurs, il faut leur inculquer l’esprit d’entreprise et leur apprendre à considérer
l’agriculture comme un commerce et promouvoir les coopératives et les entreprises agricoles. En effet,
les agriculteurs devraient jouer un rôle central sur la chaîne de valeur, en participant à l’intégralité de la
chaîne, y compris la production, la transformation, la logistique, la marque et la commercialisation. Des
exemples existent, notamment dans le secteur laitier en Afrique de l’Est. L’insécurité alimentaire pourrait
être en partie limitée en réduisant le gaspillage alimentaire sur la chaîne de valeur à son strict minimum
(grâce à l'entreposage et à la transformation) ; en garantissant que les agriculteurs participent davantage
à la chaîne de valeur et en retirent plus de revenus ; et en projetant la demande et donc la production. Le
marché permettra ainsi d’améliorer grandement la production grâce aux incitants perçus le long de la
chaîne de valeur.
Le plan d’action en faveur de la sécurité alimentaire et du climat de la Communauté d’Afrique de l’Est
prévoit l’établissement d’un fonds de réserve régional, le développement d’un marché d’échange régional
de marchandises, l’investissement dans l’ajout de valeur et le développement des capacités des
agriculteurs et de leurs organisations. Le plan ne sera fructueux que via la mise en place des approches
évoquées plus haut.
L’Eastern Africa Farmers Federation (EAFF) a à présent développé un nouveau plan stratégique (2012-
2020), avec des plans opérationnels triennaux Notre nouveau plan vise la fourniture de services
économiques via des processus politiques (environnement propice), l’investissement dans des systèmes
de connaissance afin de renforcer le partage d’expériences et d'enseignements ; et le développement
institutionnel pour la durabilité de l’organisation via le renforcement des capacités. Nous souhaitons qu'au
moins 40 % de nos membres entrent dans l'arène via des interventions stimulantes le long des chaînes
de valeur.
Pour ce faire, votre soutien plein et entier est nécessaire, afin de permettre que les agriculteurs non
seulement se nourrissent, mais alimentent également notre chère Afrique.
Stephen MUCHIRI
Directeur exécutif - EAFF