LE MARCHE AGRICOLE EUROPEEN :

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LE MARCHE AGRICOLE EUROPEEN :
CARACTERISTIQUES, MODE D’AJUSTEMENT ET DESEQUILIBRES
Ce thème est une illustration du marché en classe de première .
I Les caractéristiques
A- Un marché spécifique
1) Une demande inélastique
Prix
Quantités
Forte pente de la courbe de demande : Elasticité faible de la demande par rapport aux prix.
Elasticité faible aussi par rapport aux revenus : la hausse du niveau de vie entraîne une
modification de la structure de la demande au détriment des produits alimentaires (loi
d’Engel).
Saturation des besoins. Hatier page 224
2) Une offre organisée
Prix
Quantités
La production augmente fortement grâce au progrès technique (les restructurations
agraires, l’utilisation de nouvelles techniques, l’emploi d’engrais et d’un matériel de plus
en plus sophistiqué) et au développement de l’enseignement agricole . Tout cela va
déboucher sur une progression de la productivité exceptionnelle et donc une augmentation
de la production.
3) Rencontre entre l’offre et la demande dans le cadre d’un marché concurrentiel.
.
Le progrès technique fait augmenter la production (déplacement de la courbe d’offre vers la
droite) , alors que la demande est faiblement élastique (forte pente de la courbe de demande).
Cela se traduit par une baisse des prix importante que les agriculteurs ne peuvent empêcher
car ils sont « price takers » (ils n’ont pas de pouvoir sur les prix de marché car le marché
agricole est fortement concurrentiel)
B- Baisse tendancielle des prix agricoles
Si on laisse faire le marché, on risque :
- Un effondrement du secteur agricole. En effet, plus le P.T. est fort, plus la productivité
est forte et plus les prix baissent. C’est le paradoxe du progrès technique.
- Une baisse du revenu agricole qui entraînerait une baisse incontrôlée des actifs.
- Un problème d’équité : Faut-il soutenir le revenu des agriculteurs, en faisant financer
cette politique par les contribuables (à travers les transferts entre le budget de l’Etat et
celui de l’Europe) et les consommateurs (qui acceptent de payer un prix plus élevé que
celui du marché sans intervention) ?
C- Des spécificités qui légitiment une intervention des pouvoirs publics
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Ces risques conduisent à la nécessité d’un ajustement public par la création de la
P.A.C, dans l’objectif de maintenir le revenu des agriculteurs et d’arriver à une
indépendance alimentaire par une hausse de la productivité, de stabiliser les marchés
et de garantir les prix.
La conférence de STRESA, en 1958, précise les moyens utilisés pour arriver à ces
objectifs : unicité des marchés, préférence communautaire et solidarité financière.
Ainsi 95 % du budget du FEOGA servira à financer la politique prix garantis jusqu’en
1992.
On arrive ainsi à un marché spécifique. Les prix sont fixés par les politiques alors que
la demande est libre mais peu élastique. Le poids des agriculteurs est particulièrement
important en France.
A cette époque les échanges de produits agricoles sont faiblement déterminés par le
marché .
II- Les modes d'ajustement
A- La mise en place de la PAC dans les années 60
Elle vise essentiellement à l'organisation des marchés et ce jusque dans les années 90
Elle fixe produit par produit :
 des prix indicatifs soit un niveau de prix qui permet aux agriculteurs de vivre
 des prix seuil (suppression en 95) pour protéger l'Europe des importations
 des prix d'intervention afin d'acheter les surplus ou de soutenir les exportations
Comment ? Les mécanismes externes:
Si le prix européen est supérieur au prix mondial :
Pour réserver le marché européen aux producteurs
européens on met en place des prélèvements à l'importation afin d'élever le prix : ceux-ci
seront versés au FEOGA

prix européen
Montant des prélèvements ou restitutions
prix mondial
Pour permettre les exportations on vend au prix mondial et on verse la différence aux
agriculteurs européens: ces restitutions sont versées par le FEOGA
B- Une organisation source de déséquilibres
1- Des situations de surproduction ( lait, céréales) liées à des prix plancher
supérieurs au prix de marché d'équilibre
cf: Manuel Hatier p. 227 et TD 2 Bordas p. 207
Des agriculteurs à coûts marginaux élevés restent sur le marché
2- Une tendance au déficit budgétaire agricole : des restitutions
supérieures aux prélèvements
3- Des problèmes d'environnement et de santé liés au productivisme
4- Des spécialisations de plus en plus figées face à de nouveaux besoins: le
gluten de maïs et le soja nécessaires à l'alimentation animale ne sont pas concernés par la
PAC
5- Une organisation de moins en moins acceptée au niveau international (
USA, groupe de Cairns, G20 )
La PAC est de moins en moins légitime
III- Une redéfinition de la PAC
1- Des mesures d'adaptation
84: des quotas laitiers disparus en 93
88: des stabilisateurs automatiques
2 - baisse progressive des prix garantis
Réformes de 1992 et 1999 : soutien à la modération productive (
jachères......) sous la pression de l'OMC .
Tendance à substituer des soutiens directs aux agriculteurs sur des
critères quantitatifs ( têtes de bétail, surfaces cultivées...) aux soutiens en termes de prix
garantis.
Il s'agit de rapprocher les prix agricoles des prix du marché : on assiste à une
remarchandisation partielle du secteur agricole. C'est pourquoi les interventions concernent de
plus en plus des soutiens aux agriculteurs découplés des conditions de marché.
3- La réorientation de 2003
Il s'agirait de créer une allocation unique aux agriculteurs sur des
critères de plus en plus qualitatifs et environnementaux.
Donc, on retrouve l'agriculture comme « bien collectif »,
sécurité alimentaire et transmission aux générations futures.
Cette redéfinition se fait dans un rapport de force , notamment
avec les Etats-Unis.
Conclusion:
La réforme de 2003 utilise la M.O.C. ( méthode ouverte de coopération) si bien que
chaque pays est libre de ses décisions. On retrouve donc le déficit politique de l'Europe.
Une nouvelle légitimité serait dans le contexte, d'apporter une aide aux revenus agricoles
des nouveaux entrants
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