contrôlés en consultation sont en fait des hypertendus non contrôlés.
Il n’existe pas d’étude publiée de reproductibilité de l’identification ou du diagnostic de l’hypertension
masquée à court et à moyen terme. Pour le long terme, il y a deux études ayant réévalué la classification
initiale de normotension ou d’hypertension masquée après quelques années de suivi chez les enfants et chez
des adultes jeunes. Elles déterminent davantage le devenir des sujets ayant une hypertension masquée
que la reproductibilité de cette dernière. Une étude montre que l’hypertension masquée persiste chez plus
du tiers des enfants identifiés comme étant des hypertendus masqués et l’autre que la probabilité d’évolution
vers l’hypertension artérielle permanente est double de celle des patients normotendus.
Facteurs de risque cardiovasculaire associés et critères prédictifs de l’Hypertension Masquée:
Le rôle de l’âge et du sexe est difficile à préciser du fait de résultats contradictoires, mais la prévalence
diminuerait avec l’âge et serait supérieure chez les hommes. En revanche, la grande majorité des études
concordent pour les autres facteurs de risque cardiovasculaire. Les patients ayant une hypertension masquée
ont des facteurs de risque et des antécédents cardiovasculaires plus proches de ceux des hypertendus que
de ceux des normotendus ou des patients ayant une hypertension de la blouse blanche. Ils ont volontiers
un indice de masse corporelle plus important, voire une obésité, sont plus souvent consommateurs de tabac et
d’alcool, ont plus souvent des dyslipidémies et des glycémies élevées. Dans une étude récente japonaise
transversale réalisée chez 3400 hypertendus traités avec une moyenne d’âge de 66 ans et 45% d’hommes,
les facteurs prédictifs de l’hypertension masquée sont un indice de masse corporelle supérieur ou égal à
25 Kg/m2, une PA systolique de consultation supérieure ou égale à 130 mmHg, une consommation habituelle
d’alcool et un nombre de classes d’antihypertenseurs supérieur ou égal à deux. La fréquence de l’hypertension
masquée augmente de façon linéaire avec l’augmentation du nombre de ces facteurs, laissant penser que
l’identification de trois ou quatre d’entre eux permettrait d’en suspecter une.
Pronostic cardiovasculaire de l’Hypertension Masquée :
Il est démontré que l’atteinte des organes cibles des hypertendus masqués est importante : ces patients
ont un indice de masse ventriculaire gauche et une épaisseur intima-média carotidienne plus élevés que
ceux des sujets normotendus. On dispose maintenant de trois études publiées, de même schéma méthodolo-
gique, confirmant le mauvais pronostic cardiovasculaire de l’hypertension masquée. Ainsi dans l’étude
prospective française SHEAF ( Self-measurement of blood pressure at Home in the Elderly : Assessment
and Follow-up ), portant sur des patients âgés hypertendus traités, il est apparu que le risque d’événements
cardiovasculaires, prenant pour référence les patients contrôlés est multiplié par deux pour les hypertendus
masqués et équivalent à celui des patients avec une hypertension non contrôlée. Ces études ont les limites
des études de cohorte. Il n’y a pas de visite de suivi permettant de connaître l’évolution de la PA, l’intro-
duction ou la modification des traitements antihypertenseurs. Il n’en demeure pas moins qu’elles sont con-
cordantes, démontrant le caractère pronostique péjoratif de l’hypertension masquée.
Chez notre patient un traitement antihypertenseur a été instauré par une monothérapie d’inhibiteur de l’en-
zyme de conversion. Après trois mois de traitement et sans modification des autres facteurs de risque car-
diovasculaire modulables, les valeurs de PA systolique et diastolique se sont abaissés entre 130-132 mmHg
et respectivement entre 84-86 mmHg par AMT tandis que les valeurs moyennes systolique et diastolique
par la MAPA étaient à 127 et 79 mmHg en phase diurne, respectivement à 119 et 72 mmHg durant la nuit.