Noël Dutrait
puis Ba Jin lui-même en ont donné un commentaire élogieux4. A Cheng
reçut ensuite
pour «
Le Roi des
échecs
» l'un des prix décernés
aux
meilleures
nouvelles des années 1983-1984, aux côtés d'auteurs plus âgés et souvent
prestigieux comme Lu Wenfu, Deng Youmei, Jiang Zilong, Zhang Xian-
liang, etc.5
À Hong Kong, un article de Michael Duke paru dans
Jiushi niandai
en 1985 attire si bien l'attention des lecteurs que la revue publie le texte
du
«
Roi des échecs
»
dans son numéro
suivant*.
Invité à Hong Kong cette
même année à l'occasion
d'une
exposition de livres chinois, A Cheng est
au centre d'un débat entre le rédacteur en chef de la revue et plusieurs
intellectuels. Cette longue discussion est très révélatrice de
l'état
d'esprit
d'A Cheng et de l'admiration que lui portent ses interlocuteurs7.
Un article paru en 1988 dans l'édition d'outre-mer du
Quotidien
du
peuple indique que le recueil d'A
Cheng,
Le Roi des
échecs,
comprenant,
à côté de la nouvelle-titre, « Le Roi des arbres », « Le Roi des enfants »
et six autres textes courts, a été tiré dès la première édition à 15 000
exemplaires, très vite épuisés. Il a été réédité à 20 000 exemplaires, ce
4 Ainsi, répondant aux questions d'un journaliste du Wenyibao, Ba Jin déclare
prometteurs les débuts d'A Cheng. Selon lui, A Cheng, « tout en attachant
une grande importance à l'étude de la culture traditionnelle chinoise dont il
a saisi la quintessence, s'intéresse aux procédés modernes d'expression artis-
tique venant de l'étranger. La synthèse qu'il en tire, dépourvue de tout artifice,
est des plus réussies. » Citation donnée par Zhong Chengxiang, « Zhong shi
fu zi sumiao » (Croquis des Zhong, père et fils), Qingnian zuojia, 1987 (4),
pp.
163-168.
5 Plutôt que parmi les nouvelles {duanpian xiaoshuo), les oeuvres d'A Cheng
sont classées comme zhongpian xiaoshuo (litt. « nouvelles de longueur
moyenne », ou « courts romans »). Cf. 1983-1984 quahguo youxiu zhongpian
xiaoshuo pingxuan huojiang zuopinji (Recueil des meilleures nouvelles de
longueur moyenne primées sur le plan national en 1983-1984), Pékin, Zuojia
chubanshe, 1986, p. 465.
6 Michael Duke, « Zhonghua zhi dao bijing bu tui » (Tout bien considéré, la
voie chinoise n'est pas sur le déclin), Jiushi niandai, 1985 (8), pp. 82-85, et
(9),
pp. 86-100.
7 Cf. « Yu A Cheng dongla xiche
»
(Discussion à bâtons rompus avec A Cheng),
Jiushi mandai, 1986 (1), pp. 68-78. La longueur du texte de cette discussion
(dix pages) est assez exceptionnelle dans l'histoire de la revue.
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