
L'embolie pulmonaire à haut risque : Signes radiologiques
d'alerte.
Auteurs : M. K. DIAKITE, S. BAH, Y. Bouktib, A. El Hajjami, B. Boutakioute, M. Ouali
Idrissi, N.C. Idrissi El Ganouni
Service de Radiologie, Hôpital Arrazi, CHU Mohammed VI, Marrakech – Faculté de
Médecine et de Pharmacie de Marrakech – Université Cadi Ayyad, Marrakech.
Introduction : L’embolie pulmonaire (EP) constitue la 3ᵉ cause de pathologie
cardiovasculaire aiguë après l’infarctus du myocarde et l’accident vasculaire cérébral. Elle est
également la première cause non néoplasique de mortalité chez les patients atteints de cancer.
L’angioscanner thoracique est aujourd’hui l’examen de référence, permettant non seulement
le diagnostic positif mais aussi l’évaluation pronostique.
Objectif : Décrire les principaux critères scannographiques de gravité de l’EP, utiles au
radiologue et au clinicien pour une prise en charge rapide et adaptée.
Méthodes : Étude rétrospective de 30 cas d’embolie pulmonaire grave colligés au service de
radiologie du CHU Mohammed VI de Marrakech entre septembre 2024 et mai 2025. Tous les
patients ont bénéficié d’un angioscanner thoracique avec analyse des signes de gravité
(obstruction vasculaire, dilatation des cavités droites, signes vasculaires).
Résultats : L’échantillon comprenait 18 hommes et 12 femmes (sexe-ratio 1,2), âge moyen
45 ans. Cliniquement, la dyspnée était retrouvée dans 77 % des cas, la douleur thoracique
dans 45 %, et l’hémoptysie dans 15 %. Les signes de gravité incluaient une insuffisance
ventriculaire droite (22 cas), un choc avec hypoperfusion (20 cas) et un arrêt
cardiorespiratoire (8 cas). Les critères scannographiques majeurs étaient : un index
d’obstruction > 60 % (18 cas), un rapport VD/VG > 0,9 (20 cas), un bombement septal (15
cas), une dilatation de l’artère pulmonaire > 30 mm (21 cas), une dilatation de la VCS ou de la
veine azygos (15 cas) et un reflux veineux systémique (7 cas).
Conclusion : L’angioscanner thoracique est indispensable au diagnostic et à la stratification
pronostique de l’embolie pulmonaire grave. L’évaluation systématique des signes de gravité
doit faire partie intégrante du compte rendu, afin d’optimiser la prise en charge en urgence.
Mots-clés : Embolie pulmonaire, angioscanner thoracique, index d’obstruction, cœur droit,
critères de gravité.
Introduction
L'embolie pulmonaire (EP) représente la troisième cause de pathologie cardiovasculaire
aiguë, se classant derrière l'infarctus du myocarde et l'accident vasculaire cérébral. Elle est
également la principale cause de mortalité non cancéreuse chez les patients atteints de cancer.
La difficulté de son diagnostic tient à la variété et au caractère non spécifique de ses
manifestations cliniques. Bien que les scores de probabilité, comme ceux de Wells ou de
Genève, permettent de stratifier le risque, l'imagerie reste indispensable. L'angioscanner
thoracique (angio-TDM) est l'examen de référence, car il non seulement confirme le
diagnostic, mais fournit aussi des critères pronostiques cruciaux. L'objectif de cette étude est
d'identifier les signes scannographiques de gravité qui doivent alerter cliniciens et radiologues
pour initier une prise en charge d'urgence
Matériel et méthodes