
Maintenant, si x∈[0, √n[, on a −x2
n∈] − 1, 0]. Il est connu que pour u∈] − 1, +∞[, on a ln(1+u)≤u(la fonction
u7→ln(1+u)est concave sur ] − 1, +∞[car y admet une dérivée seconde négative de sorte que son graphe est
au-dessous de sa tangente en (0, 0)sur ] − 1, +∞[). On en déduit que
gn(x) = enln(1−x2
n)≤en(− x2
n)=e−x2=g(x).
Ainsi, ∀n∈N∗,|gn|≤gavec gcontinue et intégrable sur [0, +∞[.
En résumé
- La suite de fonctions (gn)n∈N∗converge simplement vers la fonction gsur [0, +∞[et la fonction est continue
sur [0, +∞[.
- Chaque fonction gnest intégrable sur [0, +∞[.
- Il existe une fonction ϕcontinue et intégrable sur [0, +∞[telle que ∀n∈N∗,|gn|≤ϕà savoir ϕ=g.
D’après le théorème de convergence dominée, on a alors
Z+∞
0
e−x2dx =Z+∞
0
g(x)dx =Z+∞
0
lim
n→+∞
gn(x)dx =lim
n→+∞Z+∞
0
gn(x)dx =lim
n→+∞Z√n
01−x2
nn
dx.
ii)Détermination de lim
n→+∞Z√n
01−x2
nn
dx.Pour n∈N∗, posons In=Z√n
01−x2
nn
dx.
Le changement de variables x=√ncos tet donc dx = −√nsin tfournit
In=Z√n
01−x2
nn
dx =Z0
π/2 1−cos2tn−√nsin t dt =√nZπ/2
0
sin2n+1t dt =√nW2n+1,
où Wnest la n-ème intégrale de Wallis. L’étude de ces intégrales montre que
In∼
n→+∞
√nrπ
2(2n +1)∼
n→+∞
√π
2,
et on retrouve encore Z+∞
0
e−x2dx =√π
2.
iii) Bonus. Montrons que la suite de fonctions (fn)n∈N∗converge uniformément vers la fonction fsur [0, +∞[.
Soit n∈N∗. On a vu précédemment que ∀x∈[0, +∞[,f(x) − fn(x)≥0.
Posons hn=f−fnet étudions la fonction hn. Il est déjà clair que hnest continue, positive sur [0, +∞[et décroissante
sur [n, ∞[.
hnest dérivable sur [0, n[et pour x∈[0, n[,
h′
n(x) = −e−x+1−x
nn−1.
Par croissance de la fonction exponentielle sur R, on a pour x∈[0, n[
sgn(h′
n(x)) = sgn e(n−1)ln(1−x
n)−e−x=sgn((n−1)ln(1−x
n) − (−x)) = sgn((n−1)ln(1−x
n) + x).
Pour x∈[0, n[, posons kn(x) = (n−1)ln(1−x
n) + x.knest dérivable sur [0, n[et pour x∈[0, n[,
k′
n(x) = (n−1)
−1
n
1−x
n
+1= − n−1
n−x+1=1−x
n−x.
knest donc strictement croissante sur [0, 1]et strictement décroissante sur [1, n[. Comme kn(0) = 0, on a kn(1)> 0
et comme lim
x→n−
kn(x) = −∞, on en déduit qu’il existe αn∈]1, n[tel que kn(αn) = 0ou encore h′
n(αn) = 0. De plus,
knest positive sur [0, αn]et négative sur [αn, n[et il en est de même de h′
n.
Mais alors, hnest croissante sur [0, αn]et décroissante sur [αn, n[. Comme de plus hnest continue sur [0, +∞[
et décroissante sur [n, ∞[,hnest décroissante sur [αn,+∞[. En résumé, hnest positive sur [0, +∞[, croissante
sur [0, αn]et décroissante sur [αn,+∞[.
∀x∈[0, +∞[, 0 ≤hn(x)≤hn(αn).
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