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ÉTAT NATUREL ET ÉVEIL - JOHN WHEELER

ÉTAT NATUREL
ET ÉVEIL
JOHN WHEELER
John Wheeler, Awakening to the natural state
SOMMAIRE
Préface
Avant-propos par ‘Sailor’ Bob Adamson
1. Ma rencontre avec ‘Sailor’ Bob Adamson
2. Pourquoi j’utilise l’expression ‘’état naturel’’
3. Illumination future ?
4. Comment cette compréhension s’est révélée pour moi
5. Tous les problèmes sont pour le ‘’je’’
6. Compréhension, Conscience et pensée
7. Cela ne peut pas être aussi simple, n’est-ce pas ?
8. Disposer du mental
9. Qu’en est-il de la réincarnation ?
10. Quand les croyances se détachent
11. Le résultat final
12. De la théorie à l’expérience
13. La quête spirituelle
14. Penser/savoir qui nous sommes
15. Quand les pensées se précipitent
16. Clarté et opacité
17. La question de la compétence
18. La Conscience n’est ni pas une expérience, ni une pratique
19. Les limites des livres spirituels
20. Qui s’identifie à avec la pensée ?
21. Des questions, des questions et encore des questions
22. La chute de la plus grande plaisanterie
23. Au-delà des satsangs
24. Nisargadatta Maharaj, selon ses propres termes
25. Approfondir l’investigation
26. Remettre réellement en question le sens du ‘’je’’
27. Que recherchez-vous ?
28. Rien ne doit changer
29. Foi, confiance et confidence
30. Rien à faire
31. Est-ce réel ?
32. ‘’Cela’’ ressemble à une caméra
33. Juste voir
34. Remettre en question la personne et ses histoires
35. Cette sacrée Conscience, seulement ça !
36. Plus clair, mais plus frustrant ?
37. Quel bien cela fait-il de dire qu’il n’y a pas de ‘’je’’ ?
38. Je ne comprends toujours pas. Avez-vous des suggestions ?
39. Cela se déploie, tout en étant solidement présent et conscient
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40. Dites-moi juste ce que je suis !
41. Il n’y a rien de plus à connaître au-delà de ceci
42. Inutile d’attendre le bus
43. Toujours clair et lumineux
44. La Liberté danse avec Elle-même
45. La Conscience est-Elle une chose ?
46. La Présence/Conscience est-Elle jamais obscurcie ?
47. Attendre la ‘’reconnaissance finale’’
48. L’énergie de la saisie mentale
49. J’en ai assez dit. J’en ai fini !
50. Le temps n’est pas un facteur, seulement la clairvoyance
51. S’imprégner du message de la simplicité
52. Je n’ai pas encore vu clair
53. Pourquoi la Conscience n’est-elle reliée qu’aux sensations de ce corps ?
54. Interpréter le sens des expériences
55. Quelle est la valeur d’un Maître ?
56. S’acclimater à ceci et tout devient clair
57. Les questions et les doutes tombent d’eux-mêmes
58. Qu’en est-il de la Félicité ?
59. Une vacuité pareille à l’espace et vivement consciente
60. La Conscience est immédiate et claire
61. Tout va bien ici !
62. Pressentir la Conscience réelle elle-même
63. Vous êtes réellement dans cet état, en ce moment
64. Ne recherchez pas des expériences ou des états
65. Une connaissance directe et immédiate
66. Je ne vois pas quel est le bénéfice de ceci
67. Toujours maintenant
68. La clé se trouve dans ce qui est simple et certain
69. La Conscience n’apparaît pas et ne disparaît pas
70. La peur ne s’immisce qu’avec le concept du ‘’je’’
71. Retour dans les tranchées de l’advaita
72. Les mots ne sont que des indicateurs
73. Nous ne sommes jamais séparés de Cela
74. La vie, la mort, l’éthique et la moralité
75. Les idées ne vous touchent jamais réellement
76. Essayez de trouver le ‘’moi’’ séparé
77. Nous connaissons déjà cela
78. Une simple clarté par rapport à qui je suis
79. Avez-vous jamais quitté la Présence/Conscience ?
80. Vous n’avez pas besoin de la voir, puisque vous l’êtes
81. Qu’est-ce qui empêche de vivre cela maintenant ?
82. Connaître votre Être réel est simple
83. Voir les humeurs passagères pour ce qu’elles sont
84. Toutes les idées que se fait le mental à votre égard sont fausses
85. Sourire intérieur
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86. On ne peut pas revenir à l’ancien point de vue
87. Le mental ne peut pas connaître notre Être réel
88. Ce qui nous maintient focalisé sur les pensées
89. Les attachements ne sont que des symptômes
90. Qui observe le va-et-vient des pensées ?
91. L’amour est la reconnaissance non-conceptuelle de l’unité
92. Ne répondez pas aux questions, déracinez-les
93. Ne pas trouver le ‘’moi’’
94. Mon chien ne peut pas comprendre le calcul
95. Reposez simplement dans l’état naturel
96. Qu’arrive-t-il à la Conscience, lorsque le corps meurt ?
97. Y a-t-il une raison d’agir moralement ?
98. Mes problèmes ne se sont pas évaporés
99. Les pensées du passé apparaissent dans le présent
100.
Ne pas créer des problèmes inutiles
En résumé
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PRÉFACE
Les articles et la correspondance qui suivent couvrent certaines de mes expériences
relatives à ma rencontre avec ‘Sailor’ Bob Adamson et divers aspects de la
compréhension qui se sont révélés à moi, après l’avoir rencontré en 2003 à
Melbourne, en Australie. Le matériel provient principalement de courriels. Dans
certains cas, des commentaires supplémentaires ont été ajoutés ou des modifications
rédactionnelles ont été apportées dans l’optique de clarifier le sujet abordé.
Il est important de noter qu’il n’y a réellement pas d’enseignement, en tant que tel.
Les mots et les concepts ne peuvent que pointer en direction du fait toujours présent
de votre Être propre. Votre Être propre est l’enseignement. Donc, en ce qui concerne
le matériel qui suit, prenez ce qui fonctionne et balancez le reste ! Et le plus
important, connaissez la vraie nature de celui qui lit ces mots maintenant.
Mes nombreux remerciements vont à tous les amis spirituels qui ont contribué à
l’analyse en cours de ce que nous sommes et mon estime la plus profonde va à
‘Sailor’ Bob Adamson. Sans son exemple vivant et son expression claire de la nondualité en termes non équivoques, ce livre n’aurait jamais été écrit.
John Wheeler,
Santa Cruz, Californie,
Le 4 juillet 2004
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AVANT-PROPOS
John Wheeler a écrit ces articles qui sont l’expression claire, simple et directe de sa
propre compréhension ou connaissance intuitive. Il souligne continuellement le fait
clair et evident d’être, en tant que tel, inaltérable, immuable, inamovible. S’il existe
une résonance avec ces indications, mais s’il demeure certains doutes, alors
contactez-le pour éclaircir ces doutes, par courriel, par téléphone, ou par l’entremise
d’une visite. John vous donnera certainement un aperçu direct et immédiat de votre
état naturel antérieur à tous les concepts, toutes les images et toutes les fausses
croyances.
‘Sailor’ Bob Adamson
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1. MA RENCONTRE AVEC ‘SAILOR’ BOB ADAMSON
J’étais sur la voie de la spiritualité depuis mon adolescence. Depuis environ une
trentaine d’années, je m’étais engagé dans diverses voies et pratiques, incluant le
christianisme, la théosophie, les enseignements de J. Krishnamurti (j’ai d’ailleurs
assisté à ses conférences à Ojai dans les années 1980), le bouddhisme, l’hindouisme et
le yoga. Il y eut encore d’autres voies et d’autres enseignants — trop nombreux pour
les citer ici. Vers le milieu de la vingtaine, j’ai été initié à Ramana Maharshi et à
Nisargadatta Maharaj (par l’entremise de livres sur leurs vies et sur leurs
enseignements). Quelque chose concernant ces grands Maîtres indiens de la
spiritualité non-duelle paraissait solide et inébranlable. Je me suis retrouvé à revenir
à leurs enseignements au fil des ans, même si je ne peux pas dire que je comprenais
ou que j’expérimentais totalement (ou même partiellement) ce dont ils parlaient.
En cours de route, je fis le tour d’un tas d’enseignants contemporains impliqués dans
la spiritualité non-duelle, ce qui, indiscutablement, entraîna un bénéfice, mais je
n’étais pas complètement satisfait pour une raison ou l’autre. Soit, c’était ma
confusion, soit quelque chose n’était pas tout à fait clair dans les enseignements
proposés. Plus que probablement la première option ! Pour une raison ou l’autre,
mon destin était de rencontrer ‘Sailor’ Bob Adamson, l’un des étudiants occidentaux
de Nisargadatta Maharaj.
Ce que je découvris, c’est que je ne pouvais retirer des livres et de méditer en solitaire
qu’un gain limité. L’évolution était là, mais elle était souvent lente, et je n’avais guère
d’expérience directe. Je sentais vaguement que je progressais, mais si je considérais
honnêtement mon expérience, je ne comprenais pas parfaitement ce qu’indiquaient
les Maîtres. Principalement, ma vie quotidienne n’était pas exempte de souffrance. Je
savais que ma recherche n’était pas terminée, qu’il manquait quelque chose. Si je
n’avais pas rencontré Bob Adamson, la recherche aurait pu continuer durant des
décennies ou au moins, jusqu’à ce que je rencontre quelqu’un possédant la
compréhension réelle. Qui sait qui cela aurait pu être ou quand, mais à part cela, je
suis quasiment sûr que la recherche – et la souffrance – auraient continué pendant
longtemps. A un moment donné, j’ai rencontré des adeptes de Ramana Maharshi qui
suivaient la voie de l’introspection depuis vingt ou trente ans (et qui y travaillaient
toujours, je pourrais ajouter !). Je n’étais nulle part, comparé à leur niveau de
dévotion, aussi était-il plutôt inconcevable que cette approche puisse fonctionner
dans mon cas. Comme je le perçois maintenant, ce n’est pas tant l’enseignement de
Ramana qui est fautif, mais la tendance inévitable du mental à transformer n’importe
quel enseignement en une pratique. Les pratiques, comme j’ai fini par l’apprendre,
sont généralement interminables. C’est parce qu’elles se fondent souvent sur de
fausses prémisses.
Je sentis intuitivement qu’il était important pour moi de rencontrer quelqu’un qui
avait réalisé sa vraie nature, quelqu’un en qui je pouvais avoir confiance, quelqu’un à
qui je pouvais parler pour partager mes doutes et mes préoccupations, mais je n’étais
pas sûr de savoir quels enseignants étaient authentiques. Aucun ne semblait être
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parfaitement en adéquation. Je lisais fréquemment les entretiens de Nisargadatta
Maharaj. Je ne pouvais pas comprendre totalement son enseignement à cause de tout
le verbiage hindou et de problèmes de traduction (il parlait à l’origine en marathi),
mais je sentais intuitivement que c’était un être libre. Beaucoup de chercheurs
spirituels, en lisant ses paroles, peuvent ressentir l’authenticité de sa réalisation, bien
qu’ils n’expérimentent pas toujours tout ce dont il parle. Je me demandais s’il y avait
encore quelqu’un de vivant qui avait rencontré Nisargadatta Maharaj et qui avait
réellement eu l’expérience de la connaissance du Soi. Au bout de toutes ces années de
recherche, je finis par tomber sur Bob Adamson et quelque chose résonna fortement.
Même en lisant les pages de son site web, il y eut un sentiment fort que c’était peutêtre ça.
Juste avant la découverte de Bob Adamson, j’eus un rêve frappant avec Nisargadatta
Maharaj, dans lequel il m’encourageait à ne pas abandonner la recherche de la
compréhension spirituelle et peu de temps après, j’appris l’existence de Bob
Adamson. Ne voulant pas rater l’occasion de rencontrer un enseignant authentique
(ayant raté l’opportunité de voir Nisargadatta Maharaj de son vivant), je décidai de
rendre visite personnellement à Bob en Australie. Vous pouvez imaginer quelle était
ma motivation (ou peut-être ma ‘’désesp’errance’’ !) pour me rendre en Australie
dans l’espoir qu’il puisse être en mesure de clarifier mes doutes et mes questions.
Ce que j'ai découvert, c'est que la compréhension de notre vraie nature ne vient
presque jamais de la lecture de livres ou de la réflexion. Les meilleurs livres sont
majoritairement des enregistrements d’entretiens qui se déroulèrent à un moment
donné dans le passé entre un chercheur et un Maître. En lisant de tels livres, on
essaye de comprendre une expérience qui s’est produite dans le passé (via des mots
et des concepts sur une page). Le livre est comme une carte qui indique quelque
chose de réel qui fut expérimenté au cours d’un entretien entre des personnes
vivantes. Généralement, on n’a pas une compréhension claire de ce qui est révélé
(c’était mon cas, à tout le moins) et on essaye de se le figurer mentalement. La
tentative est noble, mais comme Bob Adamson l’a souligné, quelques minutes à peine
après lui avoir parlé : ‘’La réponse ne peut jamais se trouver dans le mental’’.
L’expérience de la compréhension spirituelle et de la liberté ne survient pas et alors,
nous supposons naturellement que nous n’y sommes pas (où que cela soit). Nous
pensons qu’il doit y avoir une technique ou une voie à suivre pour y arriver, mais
sans savoir exactement ce que c’est ! Le résultat, c’est que le mental continue
d’entraîner la même servitude et la même souffrance, et c’est un cercle vicieux,
puisque nous percevons intuitivement une étincelle de lumière ou de vérité par le
biais des lectures, mais l’expérience réelle nous échappe. La plupart des chercheurs
que j’ai rencontrés ont vécu une expérience similaire. Beaucoup se sentent poussés à
trouver un Maître vivant pour recevoir des conseils et de l’aide sur la voie spirituelle.
C’est ce qui m’est arrivé.
J’ai rencontré beaucoup d’enseignants, mais ce n’est pas avant d’avoir rencontré Bob
Adamson que j’ai été persuadé d’avoir affaire à quelqu’un qui avait parfaitement
réalisé sa vraie nature. Quelque chose changea radicalement pour moi, parce que je
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m’étais retrouvé face à la vitalité, à la confiance et à l’énergie de cette compréhension.
Ce fut une expérience remarquable et totalement différente de tout ce que j’avais pu
rencontrer au cours de mes années de recherche. Le premier jour après mon arrivée,
nous avons eu l’opportunité de nous rencontrer et de parler. Nous nous sommes
assis, il m’a regardé dans les yeux et il a dit directement : ‘’Avez-vous des doutes ou
des questions ? Y a-t-il quoi que ce soit que vous ayez besoin de savoir ?’’ C’était
complètement désarmant, parce que j’ai réalisé qu’il était exempt de doutes et qu’il
m’offrait en fait une possibilité de vivre la même expérience par moi-même, ici et
maintenant. L’implication, me semblait-il, était : la recherche est terminée, les lectures
aussi. Tu es ici. Es-tu réellement prêt à la saisir, ici et maintenant ? Heureusement, j’ai
sauté sur cette occasion. J’ai mis de côté mes connaissances théoriques et entrepris de
me débarrasser du fardeau de mes doutes, de mes questions et de mes problèmes
réels.
Étonnamment, les choses se sont clarifiées très rapidement. Le fait d’être face à face
avec cette clarté, conjoint à mon propre désir de libération, a permis aux choses
d’évoluer rapidement. L’enseignement de base est très simple, presque trop simple. Il
est tellement simple que le mental passe outre. Ce que je ne réalisais pas, c’est qu’il
n’a rien à voir avec la lecture, la méditation, l’action, l’élaboration d’une solution,
l’immobilisation du mental, etc. Toutes les techniques vont dans la mauvaise
direction. Nisargadatta disait : ‘’La compréhension est tout.’’ Bob disait,
essentiellement : ‘’A l’instant, dans votre propre expérience directe, voyez ce qu’est
votre nature réelle. Qu’êtes-vous, en cet instant ? Qu’avez-vous toujours été ?’’
L’esprit pensant est inutile pour cela, car voir ou regarder n'est pas du tout une
fonction conceptuelle. C'est plutôt comme voir une pomme dans votre main. Vous
regardez juste, vous ne pensez pas.
En ce moment même, en lisant ceci, vous existez et vous êtes conscient d’exister.
Vous êtes indiscutablement présent et conscient. Avant que la prochaine pensée ne
surgisse, vous êtes absolument certain de votre propre Être, de votre propre
Conscience, de votre propre Présence. Cette Conscience est ce que vous êtes ; Elle est
ce que vous avez toujours été. Toutes les pensées, toutes les perceptions, toutes les
sensations et tous les sentiments apparaissent dans cette Conscience ou superposés à
cette Conscience. Cette Conscience n’évolue pas, ne change pas ou ne se modifie pas,
à aucun moment. Elle est toujours libre, totalement immaculée. Néanmoins, ce n’est
ni une chose, ni un objet que vous puissiez voir ou saisir. Le mental, n’étant
simplement que des pensées qui jaillissent dans la Conscience, ne peut pas
l’appréhender, la connaître ou même se la représenter. Pourtant, comme dit Bob,
vous ne pouvez pas nier le fait de votre propre Être. Il est manifestement évident et
cependant, depuis notre naissance, personne ne l’a souligné. Une fois signalé, il peut
être appréhendé ou compris très rapidement, parce que c’est juste une question de le
remarquer. ‘’Oh ! C’est ce que Je Suis !’’ Une Présence consciente, claire, lumineuse et
vide, absolument radieuse et néanmoins sans forme, en apparence intangible, mais le
fait le plus solide de votre existence. Elle est ici, maintenant, sans le moindre effort,
toujours immaculée. Sans faire un seul pas, vous êtes arrivé, vous êtes chez vous.
Aucune pratique ne peut révéler ceci, parce que les pratiques sont dans le temps et le
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mental. Les pratiques visent un résultat, mais vous (en tant que
Présence/Conscience), vous êtes déjà ici. C’est simplement que vous ne le
reconnaissez pas jusqu’à ce que cela soit signalé. Une fois que c’est vu, vous ne
pouvez plus le perdre, et vous n’avez rien à pratiquer pour exister ou être. Voilà
pour l’essentiel ce que Bob m’a indiqué au cours du premier entretien que j’ai eu avec
lui.
Lorsque j’ai vu ceci, j’ai ressenti beaucoup de clarté et je me suis senti libre,
immédiatement. Plus tard, des pensées ont surgi, d’anciens schémas de la
personnalité, d’anciennes définitions de qui je pensais être. Il me sembla avoir perdu
la compréhension claire de ma nature de Présence-Conscience. Le lendemain, j’en
parlai à Bob et il dit : ‘’Voyons voir. Existez-vous ? Etes-vous conscient ? Qu’est-ce
qui éclaire la pensée de l’avoir perdue ?’’ Je réalisai alors que les pensées de
souffrance n’étaient que des concepts éphémères éclairés par la Conscience toujours
présente. Je n’avais rien perdu du tout. La Conscience que nous sommes n’est jamais
obscurcie ! La souffrance paraît réelle, parce que nous n’avons aucune
compréhension claire de notre véritable nature. En lieu et place, nous croyons des
pensées qui passent, comme ‘’je ne suis pas bon’’, ‘’je n’y suis pas encore’’, ‘’je suis
coincé’’, ou quoi que ce soit d’autre. Pour finir, nous comprenons que nous ne
sommes pas ces pensées. Une fois que notre Soi réel est bien indiqué, la souffrance
perd son emprise.
Bob fit remarquer qu’il n’y a ici personne. La personne que nous pensons être est un
concept imaginaire. Il y a des pensées, des sentiments et des perceptions qui ne sont
pas un problème. Ils apparaissent, puis disparaissent, comme des grains de
poussière, à la lumière de la Présence-Conscience que nous sommes.
Le plus près que le mental puisse parvenir à se représenter qui nous sommes est la
pensée ‘’Je suis’’, mais cette pensée n’est pas qui nous sommes vraiment. Que cette
pensée soit là ou pas, nous existons toujours. Nous connaissons la pensée ‘’Je suis’’.
Cette pensée est le point de départ du sentiment erroné d’être un individu, un ‘’je’’
distinct(if). N’étant guère avisé, le mental colla d’autres étiquettes à cette pensée ‘’je’’,
comme ‘’je suis bon’’, ‘’je suis mauvais’’, ‘’j’ai tel problème’’, etc. Mais ces pensées
n’ont rien à voir avec nous, parce que la pensée ‘’je’’ elle-même, le sentiment de
distinction, n’est pas vraiment qui nous sommes. Une fois que vous voyez la fausseté
de la pensée ‘’je’’, que ce que nous sommes n’est pas du tout une personne
distinct(iv)e, les identifications et les idées de toute une vie s’effondrent toutes,
puisqu’elles sont toutes fondées sur une fausse prémisse.
Il n’y a aucune pratique pour venir à bout de la souffrance. C’est simplement une
question de voir que le faux ‘’je’’ est une présomption, que tout le mécanisme est un
château de cartes conceptuel. Alors, une vie entière de souffrance s’évapore. Ainsi
que le dit Bob, sans la cause (le ‘’je’’), peut-il y avoir des effets (la souffrance
psychologique et la servitude) ?
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Assis sur son canapé pendant l’une de ses causeries, je l’ai entendu dire ‘’il n’y a
personne’’, et cela m’a brusquement frappé. J’ai regardé et j’ai vu qu’en ce moment
même et ici, il n’y avait pas de personne distinct(iv)e dans le tableau. Tous mes
doutes et toute ma confusion se sont immédiatement dissipés. J’ai réalisé que tous les
problèmes et que toutes les questions sont les fruits du sentiment d’un ‘’je’’ qui est
présumé être là au centre de ma vie. En regardant réellement, j’ai découvert qu’il
n’était pas là du tout. Quinze années de méditation n’ont pas pu accomplir ce qui
s’est produit en quelques instants d’examen direct. De cette reconnaissance a jailli un
sentiment direct et immédiat de clarté et de paix. J’ai su intuitivement que la
recherche était terminée. Je me rappelle avoir levé la main et avoir demandé à Bob :
‘’Alors, si vous vous voyez vous-même comme la Conscience qui est toujours
présente et que le ‘’je ‘’ que nous imaginons être est réellement inexistant, à ce
moment-là, il ne peut plus y avoir de doutes, de questions ou de problèmes. C’est
ça ?’’ Il a confirmé qu’il en était bien ainsi. A partir de là, je n’ai plus ressenti aucune
difficulté sérieuse, aucune souffrance, le moindre désir ou besoin de chercher, de
méditer ou de suivre une voie spirituelle particulière. Le paysage entier a changé et
j’ai su que la recherche était terminée. Le ‘’je’’ sur lequel tout reposait n’était pas là,
mais la Présence/Conscience rayonnante était toujours là sans effort, simple fait de
notre Être propre.
Finalement, Bob indiqua que toutes les choses apparaissent dans la Conscience et
qu’elles n’existent jamais en dehors de la Conscience. Tout n’est qu’une seule
substance, une seule lumière. Tout est Cela. C’est la non-dualité. Il n’y a nulle part où
aller et rien à atteindre/obtenir. Tout est résolu. Nous vivons, nous évoluons et nous
avons notre Être dans cet océan de lumière unique et jamais, nous ne nous en
éloignons.
C’est la compréhension qui m’est venue grâce à Bob Adamson. Tout cela, ce ne sont
que des mots, mais peut-être qu’une lueur de quelque chose en ressortira.
2. POURQUOI J’UTILISE L’EXPRESSION ’’ÉTAT NATUREL’’
J’utilise l’expression ‘’état naturel’’, parce que cette vraie nature que nous sommes est
présente sans effort, spontanément accessible et qu’elle ne nécessite aucune recherche
ou acquisition. Pour moi, ‘’naturel’’ implique quelque chose en dehors de l’influence
de la pensée conceptuelle ou qui n’en soit pas un produit. Il est aisé et naturel. Cette
terminologie n’est pas du tout originale. Il s’avère simplement que je l’apprécie.
‘’Naturel’’, c’est également le sens du terme ‘’nisarga’’ (comme dans le nom
‘’Nisargadatta’’), ainsi y a-t-il pour moi un souvenir de Nisargadatta Maharaj, que
j’admire et qui était le Maître de Bob Adamson. L’expression ‘’état naturel’’ apparaît
également dans d’autres traditions, et donc elle semble être une bonne expression
non-confessionnelle.
Chaque fois que l’on utilise des mots, on doit opter pour quelque chose, et donc
l’expression ‘’état naturel’’ semble aussi bonne qu’une autre. Beaucoup sont
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bon(ne)s : la Présence-Conscience, la Vacuité consciente, le Vide conscient, la claire
Lumière, le Soi, la Conscience, l’Esprit unique, Dieu ou la Réalité. Ce sont toutes là
des indications. Le mot n’est pas la chose, et donc il est inutile de s’accrocher aux
mots.
3. ILLUMINATION FUTURE ?
En ce moment, vous existez ; vous êtes conscient. Sans réfléchir, vous êtes
absolument sûr de votre Être. C’est la réalité essentielle qui est indiquée. Tous les
Bouddhas, tous les sages de toutes les époques sont parfaitement présents au cœur
de celui qui lit maintenant ces mots. Vous n’obtiendrez jamais cela, vous ne
trouverez jamais cela et vous ne connaîtrez jamais cela comme un objet de la pensée
ou de l’expérience. Pour quelle raison ? Parce que la Conscience Elle-même que vous
êtes et que vous avez toujours été est totalement et parfaitement cela, maintenant !
On ne deviendra jamais ‘’illuminé’’ demain, parce que demain est imaginé dans le
mental. Vous existez toujours avant le mental. A un moment donné, vous rebroussez
chemin et vous remarquez le fait de votre Être propre. Alors, vous êtes chez vous,
même si vous n’aviez jamais quitté votre foyer. Ce n’est pas le résultat d’un
accomplissement fantastique, ni d’une prouesse spirituelle. C’est juste une question
de regarder, simplement.
4. COMMENT CETTE COMPRÉHENSION S’EST RÉVÉLÉE
POUR MOI
La manière dont cette compréhension s’est révélée pour moi a été la suivante. Bob
m’a indiqué la vérité de notre nature en tant que Présence/Conscience ou
Vacuité/Vide conscient. D’une manière ou d’une autre, cela a fait tilt pour moi. Ce
n’était pas tant les mots que j’avais lus d’innombrables fois auparavant. C’était
l’énergie ou la vitalité qui se dégageait des mots qui était puissante et percutante. J’ai
senti qu’il ne disait pas seulement les mots, mais qu’il vivait aussi à partir de cette
réalisation. Cela a permis qu’une résonance ait lieu. Rencontrer Nisargadatta
Maharaj en personne et participer à un entretien vivant avec lui aurait sans doute été
plus efficace que lire son livre, JE SUIS. Il y avait une différence énorme entre lire ces
mots sur le papier, ‘’Vous êtes la Conscience’’, et entendre un disciple direct de
Nisargadatta Maharaj me dire sans ambages, ‘’Vous êtes la Conscience !’’
Après l’avoir constaté et après avoir ressenti un certain sentiment de liberté, il me
semblait pourtant la perdre, quand des pensées contradictoires survenaient. Bob
souligna que cela n’était en réalité pas possible. On ne peut pas perdre sa vraie
nature, puisque c’est le substrat de toute pensée et de toute perception. J’ai réalisé
que nous ne pouvions jamais la quitter. Même si la pensée de l’avoir perdue surgit, la
Conscience est là, Elle connaît cette pensée et donc, la pensée est manifestement
fausse.
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Le coup de grâce fut de voir l’absence de la personne. Il n’y a pas de telle entité dans
la machine. Il n’y a que des pensées, des expériences et des objets qui apparaissent et
disparaissent dans la Conscience. Personne ne les contrôle et n’est affecté par eux.
Une fois que c’est vu, tout se déroule exactement comme avant, mais la personne
imaginaire est supprimée du film. Le film continue, mais personne n’en n’est la
vedette. Il y a des pensées, mais pas de penseur ; des actions, mais pas d’acteur ; des
choix, mais pas de décideur. Il n’y a fondamentalement aucune différence par
rapport à avant, si ce n’est que le sentiment de séparation a disparu avec la
souffrance psychologique, la confusion et le doute qui accompagnent la croyance en
un ‘’je’’ distinct(if). Personne ne contrôle et la vie se déroule : des pensées
surviennent et des actions se produisent spontanément. Vous, en tant que personne
distincte, vous ne faites aucune de ces choses. Vous ne choisissez pas vos pensées,
vos sentiments, vos sensations. Comme le dit Bob, "Vous êtes vécu".
Pour boucler la boucle, il fut utile de voir le fait que toutes les expériences ne sont
que des mouvements dans la Conscience, pareils à des vagues qui se dressent, puis
qui retombent dans la Conscience que nous sommes. Tout n’est qu’une seule
substance. Il n’y a qu’une seule énergie, une seule substance. Le passé et l’avenir, ici
et là, vous et moi, ceci et cela, et ainsi de suite, ne sont que des distinctions
conceptuelles, et même les concepts sont cette Conscience. Donc, vous ne pouvez pas
gagner.
Quel est donc le résultat ? Comme l’écrivain, Wei Wu Wei l’a un jour écrit : ‘’Le seul
problème, c’est que 99,9 % de tout ce que vous pensez, dites et faites, c’est pour vousmême – et ce ‘’vous-même’’ n’existe pas !’’ S’aligner sur la réalité signifie que les
conflits, les luttes et les souffrances habituels fondés sur une mauvaise
compréhension disparaissent. La vie continue. C’est comme si un membre disloqué
se remettait brusquement en place. On peut à peine dire ce qui s’est passé, mais tout
à coup, tout va nettement mieux ! Nisargadatta Maharaj à dit quelque chose à ce
sujet : ‘’On ne peut le dire qu’à la négative : il n’y a plus rien qui va mal.’’ On
reconnaît clairement que la recherche s’est achevée. On peut lire des livres ou rendre
visite à des maîtres spirituels, mais avec l’expérience qu’ils disent ce que l’on sait
déjà.
Pratiquement, pendant que la compréhension s’installe, le chercheur est souvent
assailli par des doutes, des questions et des préoccupations résiduels, en dépit du
niveau élevé de compréhension intellectuelle qu’il peut avoir. J’en ai vu beaucoup (y
compris moi-même) qui étaient capables de dialoguer à propos de tout ceci avec la
précision et la finesse de vocabulaire la plus remarquable. Le seul test, c’est
l’expérience directe au quotidien, au niveau des tripes, au niveau émotionnel. Y a-t-il
le moindre sentiment de souffrance, de séparation, d’angoisse ou de peur ? Est-ce
que je ressens des doutes ou des incertitudes métaphysiques ? La connaissance de ma
vraie nature est-elle inébranlable ? Si tel n’est pas le cas, la compréhension n’est pas
totale. La meilleure option, me semble-t-il, c’est de trouver un Maître vivant et de
dissiper directement vos doutes. Nisargadatta Maharaj avait coutume de dire : ‘’Ce
dont vous vous êtes détaché ne m’intéresse pas, mais bien ce à quoi vous vous
13
accrochez toujours.’’ Un bon Maître peut nous aider à dissiper tous les doutes
résiduels. Alors, la compréhension demeure simplement claire et stable et dénuée de
doute.
Pour moi, cette compréhension a été activée par mon association avec Bob Adamson,
qui lui-même avait réalisé ceci au contact de Sri Nisargadatta Maharaj, en 1976.
5. TOUS LES PROBLÈMES SONT POUR LE ‘’JE’’
Tous les problèmes, tous les enjeux, toutes les questions, toutes les préoccupations,
tous les dilemmes, etc., sont pour le ‘’je’’. Par exemple :
•
•
•
•
•
Je suis heureux / Je suis malheureux.
Je sais / Je ne sais pas.
Je l’avais / Je l’ai perdu.
Je suis né / Je vais mourir.
Je suis bon / Je suis mauvais.
Ce ne sont là que quelques exemples d'une pensée égocentrique. Comme vous
pouvez le voir, toutes ces pensées qui vous attachent tournent autour du sentiment
du "je". Etablissez l’identité du ‘’je’’ et tous les problèmes se résolvent. Le sentiment
imaginaire d’être un ‘’je’’ distinct(if) est la source de tous les problèmes. Parce que le
‘’je’’ en tant que pensée est réellement très intangible, toutes sortes d’autres idées
s’enroulent autour pour lui conférer quelque semblant de solidité. Toutes les
définitions de soi, les identités et le conditionnement apparent dépendent du
sentiment du ‘’je’’ qui n’a pas été examiné.
Les enseignements les plus directs écartent toute philosophie et théorie pour aller
directement dans l’investigation de la portée (du sens réel) du mot ‘’je’’. Ceci, me
semble-t-il, est l’auto-investigation de Ramana Maharshi. Qu’est-ce que j’appelle
‘’je’’ ? Nous disons constamment ‘’je’’, ‘’je’’, toute la journée, toute notre vie, mais
qu’est-ce que c’est ?
S’il est vu que la cause (le ‘’je’’) est non existante, tous les effets (toutes les définitions
basées sur le ‘’je’’) peuvent-ils survivre ? J’avais lu à propos de cette idée pendant des
années, mais ma vision entière de la vie a été radicalement changée, lorsque je l’ai
réellement investiguée par moi-même. Dès l’instant où j’ai vu que la ‘’personne’’ que
je pensais être n’était pas là, qu’il s’agissait d’une fausse présomption, j’ai
directement expérimenté une libération profonde par rapport à tous les problèmes,
les doutes et la souffrance. C’était remarquable. Je n’ai rien fait du tout, sinon
regarder et voir que la personne, le ‘’je’’ distinct(if) n’était pas là, sans effort pour me
libérer ou résoudre des énigmes intellectuelles.
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C’est à peu près tout ce que je puis dire. On ne peut jamais trouver la réponse dans le
mental, aussi est-il inutile de regarder là. Aucune somme de réflexions ne peut vous
libérer des énigmes conçues par la pensée.
Les problèmes, s’il y en a, sont juste créés par le mental. Ils sont le produit de la
pensée. Mais vous ne devez rien faire avec la pensée, comme par exemple, vous en
débarrasser, la modifier ou la supprimer. Voyez simplement que ce que vous êtes
réellement, ici et maintenant, c’est cette Présence-Conscience qui est la base sur
laquelle la pensée s’érige. Ce qui connaît toutes vos sensations, tous vos sentiments et
toutes vos émotions, c’est une Conscience radieuse qui connaît et qui est, sans effort.
C’est simplement la présence claire et spacieuse de la Conscience ou bien le Vide
conscient, comme disent les bouddhistes. Expérimentez-le. Ayez la volonté
d’examiner ça. Sentez-le, ressentez-le, détendez-vous en son sein. Sachez avec
certitude que vous n’êtes pas une personne limitée et prisonnière de la pensée. Vous
êtes la Présence/Conscience semblable au ciel au sein de laquelle la totalité de
l'univers apparaît.
La prochaine fois que vous penserez ‘’je suis ceci ou ça’’, ‘’j’ai un problème’’, ou peu
importe, laissez simplement tomber le problème apparent et demandez ‘’qui est ce
‘’je’’ que je pense être. Est-ce ce que je suis réellement ?’’ Vous pouvez même
investiguer et tenter de trouver ce ‘’je’’ dans votre expérience directe. Y a-t-il une
sensation, une pensée ou un sentiment que vous pouvez appeler ‘’je’’ ? Nous disons
‘’je’’, mais qu’est-ce que c’est exactement ? Alors, il vous viendra à l’esprit que, ‘’Hé !
Ne suis-je pas conscient ? Ne suis-je pas présent ? La présence de ma véritable nature
ici n’est-elle pas parfaitement préservée, immaculée, pure, comme le soleil qui
rayonne au-dessus des nuages, totalement non-affectée par l’apparition (et par la
disparition) de la pensée ?
Ce type d’examen enlèvera le bouchon de vidange de l’évier de l’esprit et tous les
problèmes seront aspirés dans le vide de la non-existence. Je n’exagère pas en disant
qu’une vie entière de problèmes s’évaporera. Comme il est dit, une caverne peut bien
avoir été obscure pendant des milliers d’années, mais quand on introduit une torche
à l’intérieur de la caverne, la lumière efface instantanément l’obscurité.
6. COMPRÉHENSION, CONSCIENCE ET PENSÉE
Quand je suis tombé sur le livre et sur les CD des exposés de Bob Adamson, des
changements intérieurs ont commencé à se produire. Je n’ai rien fait consciemment,
mais l’emprise des pensées conceptuelles a commencé à se desserrer. Des choses ont
commencé à bouger et à se détacher. Je ne pouvais même pas dire ce qui se passait,
mais il y avait une expérience de liberté. J’ai senti que c’était juste. Quand vous
tombez sur un enseignement qui est clair et de qualité, c’est la sagesse et c’est la
clarté de l’enseignement qui sont libératrices, et pas nécessairement quelque chose
que vous faites pour que la compréhension se produise. Finalement, c’est votre
15
propre sagesse innée qui opère en réponse aux indications claires fournies par
l’enseignant.
Le ‘’vous’’ qui tente de comprendre, qui (apparemment) saisit ce dont il s’agit avant
de perdre le fil, qui lutte, etc., n’est pas qui vous êtes réellement. Ce n’est qu’un jeu
de pensées, de concepts, d’hypothèses non examinées concernant vous-même et le
monde. Vous les avez innocemment captés au cours de votre vie. Ce sont ces pensées
qui créent la perplexité et la confusion. Remarquez que si vous êtes endormi ou
absorbé dans une activité intéressante, vos problèmes disparaissent. C’est un point
clé de voir que tous les problèmes sont simplement créés par la pensée et nulle part
ailleurs. C’est essentiel. Tous les problèmes, tous les doutes et toute la confusion sont
produits par la pensée. N’étant pas clairs par rapport à notre véritable nature, nous
croyons les concepts et les histoires du mental et ils nous mènent en bateau. Votre
Conscience vivante, qui vous êtes réellement, est parfaitement présente et Elle n’est
pas du tout affectée par les pensées. Vous êtes conscient du mental, tout comme le
soleil rayonne au-dessus des nuages. Vous êtes complètement dégagé de la pensée.
Tout ce que la pensée dit sur vous n’est pas vrai. Vous êtes antérieur au mental.
La connaissance, l’audition, la vision et la sensation se poursuivent tout le temps,
spontanément. Cette Conscience primordiale est présente. Elle est antérieure à toute
activité conceptuelle. Il y a une différence essentielle entre la Conscience (ou
l’expérience directe de la connaissance) et la pensée conceptuelle, qui n’est que mots
et étiquettes. Nous considérons les mots et les étiquettes comme réels. Peut-on boire
le mot ‘’eau’’ ? La pensée ‘’je vois’’ est-elle la même chose que voir réellement ? Les
yeux disent-ils ‘’nous voyons’’ ou y a-t-il simplement la vision et puis ensuite se
surajoute la pensée, ‘’je vois’’ ? C’est pareil pour tous les autres sens.
Essayez de voir la différence entre la Conscience (ou la connaissance nonconceptuelle ou la connaissance directe) et l’activité d’étiquetage du mental. Bien sûr,
la pensée est également directement connue dans la Conscience. La pensée jaillit
directement dans la Conscience, spontanément. Plus tard vient la pensée : ‘’Je
pense.’’ Ce ‘’je’’ est fallacieux. Il n’est pas vraiment présent, sinon comme un concept.
Vous rayonnez comme la lumière vivante de la pure Conscience, en permanence,
jamais touchée par la pensée ou par ses définitions. Par ignorance, nous avons
tendance à nous focaliser sur les pensées et sur les étiquettes, sur les histoires et sur la
‘’personne’’ imaginées en pensée. Un décalage subtil vous ramène à la
reconnaissance simple du fait de votre vraie nature de Présence-Conscience.
Le mental ne peut jamais la capter (votre véritable nature), car il contient des
pensées. Néanmoins, vous pouvez connaître avec certitude et à tout moment votre
vraie nature, parce que vous savez que vous êtes conscient, vous savez que vous
existez, même sans y penser. On passe généralement à côté de cela, parce que c’est si
simple. Le mental est susceptible de minimiser ces indications, mais elles sont
extrêmement profondes. Si vous avez la bonne fortune de rencontrer quelqu’un qui
vit dans cette compréhension directe, il (elle) vous ramènera à cela sans relâche,
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jusqu’à ce que cela soit évident comme le nez au milieu de la figure. Il est inutile de
lutter pour comprendre cela. Permettez simplement à ces indications de vous
intérioriser. Ressentez la résonance. Elle vous attirera.
7. CELA NE PEUT PAS ÊTRE AUSSI SIMPLE, N’EST-CE PAS ?
Questionneur : Ha ! Ha ! Ha !
John : Content que vous ayez pigé. Nombreux sont les chercheurs qui ont ri, quand
ils ont enfin compris, Bouddha inclus. C’est une plaisanterie cosmique.
Q : Si c’est cela l’Illumination, je suis depuis toujours illuminé sans le savoir – tout en
cherchant désespérément à l’être !
J : Je ne suis pas sûr que vous voyiez à quel point vos paroles sont profondes, mais
fondamentalement, oui ! Ce que vous cherchez, vous l’êtes déjà. Pensez simplement
aux expressions essentielles des grands enseignements :
•
•
•
•
Vous êtes Cela.
Votre propre Esprit est le Bouddha.
Moi et le Père, nous sommes Un.
L’œil avec lequel je vois Dieu est l’œil avec lequel Dieu me voit…
C’est l’intuition essentielle à la base de tous les enseignements spirituels les plus
profonds.
Ici, une clarification peut être utile. Dire que ‘’je suis illuminé’’ n’est pas tout à fait
précis. Un aspect essentiel de la compréhension, c’est qu’il n’y a finalement aucun
‘’je’’ distinct(if) qui soit illuminé ou pas, mais la reconnaissance de votre vraie nature
est possible. C’est simplement qu’un individu ne peut pas la revendiquer comme une
expérience.
Q : C’est une blague ? C’est tout ce qu’il y a à dire ? C’est cela que signifie l’autoréalisation ?
Simplement connaître, sentir, expérimenter et être la source des pensées concernant ce que
vous êtes (qui ne sont jamais et qui ne peuvent jamais être ce que vous êtes réellement,
puisque le ‘’Vous’’ réel précède et génère ces pensées) ?
J : Effectivement ! Ne sous-estimez pas cette compréhension. Le mental, par habitude,
voudra la rejeter. Il dira : ‘’Cela ne peut pas être cela ; c’est trop simple.’’ Et vous êtes
reparti pour un tour. Si vous vous voyez comme ce qui est antérieur à la pensée, vous
êtes en dehors du temps, de l’univers, de la dualité, de la naissance et de la mort et de
tout. Il n’y a plus de servitude.
Q : Je suis le projecteur d’images et non les images ? La ‘’chose’’/l’Être/la Présence/la
Conscience même qui se demande ce qu’il/elle est fichtrement réellement ? La vie qui essaye de
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s’imaginer/déterminer ce qu’est la vie ? L’instrument de la Conscience par l’entremise duquel
ces pensées jaillissent ? C’est cela ?
J : C’est Vous. Vous êtes la Présence-Conscience intemporelle, toujours rayonnante.
Vous ne pouvez jamais la perdre, ni la trouver, parce que celui qui cherche est ce
qu’il cherche.
A partir d’ici, des pensées, des sentiments, des actions et des décisions se produiront
spontanément, comme ils l’ont toujours fait. Il n’y a pas du tout d’individu
distinct(if) à la barre. L’univers formidable se déploie dans la vaste lumière de votre
Être véritable. Puisque vous n’êtes pas du tout une personne limitée, il n’y a plus de
place pour des questions, des doutes et des problèmes ou tout le reste de l’appareil
conceptuel qui s’y rapportait/rattachait, quand vous imaginiez être un ‘’je’’
distinct(if). Vous êtes le substrat intemporel de l’Être.
Si le mental devait se manifester et dire, ‘’mais qu’en est-il de ceci et de cela ?’’, voyez
simplement les idées comme des pensées qui passent et qui n’ont absolument aucun
rapport avec Vous. Chaque pensée, chaque sentiment et chaque perception
apparaissent dans la Conscience. Ils n’ont aucune existence en dehors de la
Conscience. De même que les vagues se dressent et retombent dans la mer, toutes les
pensées apparaissent et disparaissent en Vous. Les pensées ne sont que des
vibrations dans la Conscience ; elles sont produites à partir de la Conscience. Il n’y a
qu’une seule substance, une seule Essence. Il n’y a qu’un Vide radieux conscient qui
rayonne dans toutes les directions. C’est tout. Vous êtes Cela. Il n’y a que Cela. Si
vous pigez ça, la course est terminée.
Q : Il doit y avoir plus que cela. Je veux dire, si c’est ça, la recherche se termine tout juste là
où elle a commencé !
J : C’est cela ! Je n’aurais pas pu mieux le dire moi-même.
Q : Cela ne peut pas réellement être aussi simple. N’est-ce pas ?
J : Si ! Mais je ne dois pas vous le confirmer à ce stade, n’est-ce pas ? Votre question
montre que la façade commence à s’effriter et que la reconnaissance commence à
poindre.
8. DISPOSER DU MENTAL
Il est indispensable de voir que le mental ne peut juste simplement pas revendiquer
cette compréhension. Le sentiment d’être l’auteur de l’action, la pratique, la
méditation, etc. sont tous au niveau mental, mais la connaissance de l’existence, la
Conscience est immédiatement ici dans l’expérience directe. La raison pour laquelle
le mental ne peut pas la revendiquer, c’est parce que le mental apparaît au-dedans.
Vous êtes présent, que le mental soit là ou pas. Percevoir, penser et fonctionner se
produisent spontanément et totalement sans effort, sans que l’activité conceptuelle ne
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joue un grand rôle. Vous voyez en ce moment, mais vos yeux prétendent-ils voir ?
‘’Je vois’’ est une pensée, mais voir se produit.
Le mental est comme le trou d’une serrure. Vous jetez un coup d’œil et vous
regardez à travers, pas de problème. Mais ensuite, vous imaginez que votre vie
entière se passe dans ce qui est vu à travers le trou de la serrure. Si vous reculez
simplement d’un pas, vous vous apercevez qu’il y a tout un univers en dehors du
trou de la serrure. Il n’y a aucune pratique, ni aucune activité délimitée par ce qui est
vu dans le trou de la serrure qui puisse vous amener au-delà, puisque vous êtes déjà
au-delà.
Ecoutez simplement ce qui est indiqué. Ressentez la résonance. Votre sagesse
intérieure s’éveille et vous commencez à ressentir la vérité qui est indiquée. C’est
tout. Vous ne pouvez rien faire, en tant qu’auteur/acteur distinct(if) pour
comprendre qui vous êtes. Si vous voulez faire quelque chose, interrogez-vous, au
moins : ‘’Qui suis-je, en tout cas ?’’ ‘’Je me suis pris pour le mental. J’ai considéré que
j’étais asservi par le mental. Est-ce réellement vrai ?’’ Jusqu’à ce qu’un tel
questionnement ait lieu, nous prenons les croyances du mental pour la réalité. Le
mental n’est pas un ennemi, et il n’y a rien de particulier que nous ayons à faire avec
lui. Il ne possède réellement aucun dynamisme, mais jusqu’à ce que nous le
remettions en cause, nous restons hypnotisés par le spectacle. C’est notre propre
intérêt qui alimente son dynamisme. Une fois que vous commencez à entrapercevoir
votre véritable nature comme la Conscience dans laquelle le mental et tout le reste
apparaissent, vous sortez du jeu. Aucun effort, aucune lutte ne sont requis. Les
efforts et la lutte font partie intégrante du mental conceptuel. Si vous vous retrouvez
en train de lutter contre ou de combattre le mental, vous faites fausse route. Vous
avez ignoré la Présence-Conscience et vous avez sauté dans le train des pensées.
Réalisez que vous n’avez pas besoin de faire ça. Il n’y a rien qui vous y contraint.
Voyez juste que tout ceci se passe dans la pensée, mais que la Conscience, le Vous
réel, est déjà libre. C’est aussi simple que cela. Vous ne devenez pas libre. Vous
remarquez votre liberté présente.
Les pensées attachantes du mental ont toutes leurs racines dans la première pensée
de séparation/distinction, la pensée ‘’je’’. Jusqu’à ce que cela soit clairement vu, le
mental continuera à vous donner du fil à retordre. Vérifiez cela, investiguez cela et
toute une vie d’idées et d’activités égocentriques, de servitude mentale sera résolue.
Je dis cela, de par ma propre expérience. Ce type de vision mine complètement le
mental sans aucun effort personnel. Le remède à l’ignorance, c’est la sagesse qui est
juste une vision claire. Au départ, cela peut être indiqué par un Maître, mais par la
suite, votre propre vision s’installe et vous pouvez prendre le relais à partir de là.
Bientôt, la connaissance est inébranlable et c’en est fini du besoin d’un Maître.
La sagesse ou la reconnaissance qui se fait jour en vous est la réponse à la
reconnaissance de la vérité indiquée. Votre propre sagesse innée est éveillée et vous
guide vers ce qui doit être vu. Il y a une intelligence innée en vous qui est nettement
supérieure à l’esprit pensant. Vous le savez intuitivement. Ayez juste un peu de foi
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là-dedans. Prêtez attention aux indications. Laissez-les résonner. Tout se déroulera
naturellement. Vous le constaterez par votre propre expérience vivante et vous en
obtiendrez la confirmation par la libération de la souffrance et des limitations qui
s’ensuit.
9. QU’EN EST-IL DE LA RÉINCARNATION ?
Question : Il semble que beaucoup de gens soient curieux concernant la vie après la mort, la
vie éternelle ou la réincarnation. (Je suis aussi d’avis que ce que nous sommes vraiment sera
toujours.) Si je suis ‘’Cela’’, que pensez-vous qu’il advienne de ‘’Cela’’, une fois que la fragile
expérience phénoménale de l’organisme corps-esprit humain aboutit à sa fin inévitable ? Je
comprends que toute réponse n’est au mieux que de la spéculation conceptuelle. Je comprends
que nous devrions nous préoccuper de qui nous sommes, de ce que nous sommes et des
circonstances dans lesquelles nous nous trouvons maintenant, et ne pas spéculer par rapport
à l’avenir ou à l’au-delà, car agir en ce sens prépare le terrain de notre propre souffrance, mais
je suis étonnamment optimiste !
John : Je ne prétends pas être un spécialiste en matière de doctrines métaphysiques,
comme la réincarnation, etc. Dans le domaine des apparences et tant que l’on se
considère comme un chercheur, il y a des théories et des doctrines innombrables qui,
au bout du compte, sont toutes le produit de la pensée et de l’imagination. Elles
semblent attirantes pour le chercheur, parce qu’elles fournissent des motifs pour
expliquer son existence distinct(iv)e (apparente).
Au niveau du mental, il existe une infinité de théories pour expliquer les tenants et
les aboutissants de l’individu. Elles sont largement spéculatives et n’ont jamais
aucune finalité. Mais votre vraie nature est-elle jamais née ? Avez-vous des preuves
qu’elle meurt ? Est-elle dans un corps ? En fait, si on insistait, Ramana Maharshi,
comme Nisargadatta Maharaj, les parangons de la spiritualité indienne du siècle
dernier, déclaraient que la réincarnation n’existait pas. Bob Adamson m’a dit une
fois : ‘’Voyez le piège subtil qui consiste à essayer d’analyser ce que quelqu’un a dit
et ce qu’il veut dire. En agissant ainsi, la Présence semble perdue. Rechercher un état
ou une absence d’état, une connaissance ou une inconnaissance ou quoi que ce soit
ne peut être que de la conceptualisation.’’ C’était dans un contexte différent, mais
vous pourriez constater qu’en essayant de démêler des énigmes métaphysiques du
mental, vous passez à côté du fait évident que vous êtes libre à l’instant. La
Conscience est la Présence immuable dans laquelle apparaît l’univers.
Sur un plan plus relatif, nous pouvons descendre dans le domaine de la pensée et des
théories métaphysiques, mais là, une théorie est aussi bonne qu’une autre et elles
sont toutes spéculatives. Restez avec les fondamentaux. La réponse ne se situe pas
dans le mental.
Et même si on prend au sérieux la réincarnation, qui se réincarne ? Une enquête
révèle qu’il n’y a pas de ‘’je’’ séparé. Dans le domaine de l’apparence, vous n’existez
pas (en tant qu’entité individuelle). Le ‘’je’’ est absent. Comment l’absence d’un ‘’je’’
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peut-elle bien se réincarner ? Si des éléments physiques sont recyclés, qu’il en soit
ainsi. Si des pensées sont recyclées, qu’il en soit ainsi. Mais vous restez, tel que Vous
êtes. La Conscience semblable à l’espace que Vous êtes est éternellement présente,
telle quelle. Peu importe comment vous l’envisagez, la réincarnation semble plutôt
sans grand fondement.
Je n’essaye pas de réfuter les théories et les mécanismes de la réincarnation, mais il
me semble plus direct de remarquer qu’il n’y a qu’une seule Conscience et que tout
est Cela. Si des vagues se réincarnent en d’autres vagues, qu’il en soit ainsi. Les
vagues peuvent être fascinées par leur origine, mais la mer ne s’en soucie pas. Du
point de vue de l’eau, tout n’est de toute façon qu’une seule substance. Si vous vous
focalisez sur votre véritable nature de Conscience, vous voyez que toutes les théories
ne sont que des mouvements du mental. La Conscience est réelle et les pensées sont
ses ombres. Le rêve de la réincarnation est un nuage qui passe devant le soleil
éclatant de la Conscience que vous êtes maintenant.
D’après mon expérience, il est plus libérateur de s’en tenir à des faits solides, tels que,
vous existez et vous savez que vous existez, plutôt que de s’engager dans
d’interminables débats métaphysiques. Plutôt que se demander ce que l’on était dans
une vie antérieure ou ce que l’on sera dans la prochaine, pourquoi ne pas chercher ce
que l’on est maintenant ?
10. QUAND LES CROYANCES SE DÉTACHENT
Lorsque vous êtes exposé pour la première fois à cette compréhension et que les
croyances de toute une vie sont remises en question, cela peut être légèrement
désorientant. Les points de référence que nous considérions comme acquis depuis si
longtemps commencent à lâcher. Nous avons élaboré une vie sur les concepts et sur
les croyances de ce que nous sommes. Pendant des années, l’accent a été mis sur la
consolidation de la personne, l’accumulation, le renforcement et la solidification de
ses croyances et de ses concepts. Dès que vous commencez à voir au travers des idées
fausses, le cours des événements change. Initialement, cela peut paraître désorientant
ou inhabituel, mais dans le même temps, vous vous sentez immensément plus libre
et plus léger.
Trop réfléchir et trop analyser tout cela ne fait que faire appel au mental. Finalement,
les mots ne sont utiles que dans leur fonction d’indicateurs de votre vraie nature.
Tenter de clarifier les choses sur un plan conceptuel ou d’articuler en mots la
compréhension peut générer un certain sentiment de confusion. A un moment
donné, vous voyez simplement que le mental apparaît dans ce que Vous êtes. Vous
connaissez les pensées, mais les pensées ne peuvent jamais vous connaître (en tant
que Présence-Conscience). La connaissance de votre Être, de votre existence réelle en
tant que Conscience spacieuse est non conceptuelle et immédiate. Elle ne nécessite
aucun agent médiateur, tel que le mental ou les sens.
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Pour le mental, votre véritable nature n’est rien (c’est-à-dire, pas un objet). Le mental
ne peut pas appréhender ‘’rien’’. C’est déconcertant, tant qu’il demeure une tendance
à saisir quelque chose d’objectif. Heureusement, il est inutile d’agir en ce sens, mais
les vieilles habitudes d’agir ainsi peuvent continuer à se manifester pendant un
moment.
Si des pensées surgissent, comme ‘’je me sens perdu’’, ‘’Qu’est-ce que je fais,
maintenant ?’’, etc., demandez-vous simplement qui est ce ‘’je’’ qui est perdu ou qui
veut savoir quoi faire. Ce ‘’je’’ n’est qu’une présomption vide. Les pensées ne sont
que des spirales d’énergie qui tournent dans la lumière de la Conscience. Il n’y a
aucun ‘’je’’ au centre. Les pensées défilent, mais la Conscience reste libre, lumineuse
et immaculée. Personne n’est perdu, personne n’a besoin de comprendre, personne
ne doit faire ou ne pas faire, et personne ne doit avoir peur.
Le ‘’je’’ conceptuel est le pilier de la personne avec tous ses problèmes, ses doutes et
ses souffrances. Si votre sentiment d’identité se porte sur votre Être réel de PrésenceConscience, la vie de souffrances se dissipe comme du brouillard face au soleil
levant. Il est inutile de lutter pour être ce que vous êtes déjà. Vous êtes Cela,
maintenant. La liberté totale est à moins d’un pas d’ici.
11. LE RÉSULTAT FINAL
Ce qui suit est un extrait du livre de Bob Adamson, ‘'Quel est le problème maintenant, si
vous n’y pensez pas ?’’
Questionneur : Bob, quel est le résultat final ?
Bob :
Ici et maintenant,
Vous êtes présent
Et vous êtes conscient d’être présent.
Réalisez que vous êtes Cela,
Un sans second,
La pure Présence-Conscience,
Et soyez ce que vous êtes.
12. DE LA THÉORIE À L’EXPÉRIENCE
Ce que vous êtes en ce moment, c’est la Conscience ou le sentiment d’existence,
totalement libre, parfaitement en paix, pleinement et définitivement acquis, en ce
moment-même. N’étant pas clair par rapport à ce que nous sommes, le mental a
imaginé la séparation et construit un ensemble de croyances et d’identités sur ce
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concept non examiné. Lorsque vous êtes exposé à ce type d’enseignement, plusieurs
choses commencent à se produire.
Premièrement, vous avez un aperçu de ce qu’est votre nature réelle. Celle-ci est
indiquée, peut-être à maintes reprises, jusqu’à ce que vous la voyiez et la connaissiez
avec certitude. C’est l’aperçu le plus important pour commencer. Votre Être réel, qui
est radieusement présent et vivant, comme ce qui connaît vos pensées, en ce moment,
est la vérité qui est indiquée. Il n’y a pas d’autre compréhension ou de réalisation audelà. En réalité, vous le savez maintenant. Vous existez et vous savez que vous
existez. Tout ce qu’un maître fait, c’est vous certifier avec la plus grande des
convictions que c’est ainsi.
La plupart d’entre nous se coltinent beaucoup de bagages sous la forme de croyances
sur ce qu’est cette compréhension, comment elle est censée survenir, etc. Ce type
d’enseignement aide à démasquer ces croyances erronées, sans parler des croyances
que nous avons sur nous-mêmes. Ce sont uniquement ces croyances non examinées
qui engendrent notre souffrance et notre sentiment d’être séparés de la paix que nous
cherchons.
Tout arrive, comme tel. Ce n’est qu’à partir du point de vue limité du mental et de
ses croyances que nous jugeons en ‘’bien’’ ou en ‘’mal’’. Tous les jugements s’opèrent
dans le mental. Du point de vue de ce que nous sommes, tout n’est qu’une
manifestation de l’harmonie profonde de ce qui est, une simple apparition, puis une
disparition dans la lumière de la Conscience, qui est toujours en paix et libre. C’est
vrai pour vous en cet instant, dès que vous clarifiez la confusion concernant votre
véritable nature. Cela ne prend pas de temps, il n’y a aucune voie qui conduit à cela,
et aucune pratique n’est requise. C’est simplement voir la vérité des choses. Tout
apparaît, puis disparaît à la lumière de votre Être. Rien n’est séparé de Cela. Des
formes apparaissent et disparaissent, mais rien n’est jamais perdu, ni gagné. Tout ce
qui apparaît provient de Cela, existe en Cela et disparaît en Cela. En dépit de
l’apparition, puis de la disparition des gens et des choses, il y a un arrière-plan
lumineux et omniprésent qui diffuse une fragrance de perfection qui imprègne tout.
C’est votre lieu de naissance, votre véritable foyer.
Connaissez-vous vous-même clairement et tout cela commence à être
compréhensible. Cela devient votre expérience directe. S’il y a chez vous une
résonance avec ce type d’enseignement, alors une telle compréhension se développe
déjà pour vous. Ouvrez simplement votre cœur et permettez à cette compréhension
de se déployer. Votre Être propre le plus profond vous conduira là où vous avez
besoin d’être et Il vous révélera ce qu’il faut savoir. Alors, vous réaliserez que la vie
est parfaite, ici et maintenant, et que vous n’avez jamais quitté la paix et la vérité que
vous cherchez.
Suivez les indications. Délectez-vous-en comme d’un bon vin. Permettez à ce qui est
indiqué de s’épanouir dans votre propre cœur. Le plus important, c’est de voir votre
23
propre nature authentique, telle qu’elle est. Toutes les indications ne servent qu’à la
révéler.
13. LA QUÊTE SPIRITUELLE
Question : La question que je ne cesse pas de me poser est : ce rêve d’une quête et d’une
personne qui cherche a-t-il quelque chose à voir avec l’apparition de la grâce et de la
réalisation ?
John : Cela dépend de ce que l’on entend par grâce et par réalisation. Pour moi, la
grâce et la réalisation ne sont que d’autres termes pour votre véritable nature, que
vous appeliez celle-ci le Soi, l’Être, la Conscience, la Présence, Dieu ou l’Esprit. Cela
n’apparaît jamais, vu que c’est la base sur laquelle toutes les apparitions/apparences
se produisent et disparaissent. Du point de vue de celui qui s’imagine être séparé et
être un chercheur, il y a de nombreuses questions qui semblent devoir être
comprises. Du point de vue de votre nature réelle de Conscience, tout est simple,
direct et clair. Ne vous tracassez pas de trop concernant les questions et les
problèmes que le mental soulève. La réponse n’est pas dans le mental. La grâce et la
réalisation que vous cherchez est la Conscience ordinaire qui en ce moment même
rayonne au fond de vous-même. Comprenez cela et vous comprenez tout.
Q : La motivation pour être libre provient-elle de ce qui se situe au-delà ? Parce qu’il me
semble que cela fait aussi partie du rêve.
J : Ce n’est pas au-delà. C’est ici et maintenant. Ayant en apparence(s) oublié votre
véritable nature et vous étant identifié avec des croyances non remises en cause du
mental, votre sagesse innée entreprend simplement de restaurer la clarté. Certaines
apparences/apparitions font volte-face et réalisent leur source et d’autres ne le font
pas, mais cela n’a aucune importance, puisque personne n’a jamais quitté Cela. La
pure Conscience est une réalité brute ; Elle est incontestablement présente et
intuitivement évidente. Les questions apparaissent au niveau de la pensée et du
mental. Aussi longtemps que l’existence du ‘’je’’ séparé n’est pas remise en question,
les questions – et même des questions spirituelles apparemment valables –
continueront. Une fois que vous voyez votre nature de Conscience, vous constatez
qu’il ne reste que peu de questions, voire aucune. Vous êtes chez vous, vous êtes en
paix. Il y a un sentiment d’unité. Le désir de chercher, de savoir et de faire retombe et
se détache, car le facteur principal de tout cela – la personne séparée est hors-jeu.
Perdre, retrouver, s’éveiller, etc. ne sont que des apparences à la lumière de
l’Être/Conscience qui regarde tout cela avec un détachement attentionné.
Q : La recherche a-t-elle même un but ?
J : Qui demande cela ? A la place d’essayer de répondre à des questions comme cellelà, vous pourriez trouver intéressant de chercher qui demande cela. Il n’y a ni fin
ultime, ni réponse aux questions, aussi longtemps que le sentiment de séparation
subsiste. Que la réponse à cette question soit ‘’oui’’ ou ‘’non’’, vous devez encore
24
vous connaître et résoudre la question métaphysique fondamentale et essentielle,
‘’Qui ou que suis-je ?’’ Toutes les questions ne sont que différentes manières de
demander, ‘’Qu’est-ce qui est réel ?’’, ‘’Que suis-je ?’’, ‘’Quelle est ma source réelle ?’’
Clarifiez l’essentiel et les autres questions se résolvent d'elles-mêmes,
automatiquement.
Quant à savoir s’il y a un sens à la recherche, je dirais, si vous insistez, que la réponse
est à la fois oui et non. Du point de vue du chercheur qui s’imagine être séparé, il n’y
a pas d’entreprise qui soit plus appropriée que de résoudre la question ‘’Qui suisje ?’’ ; du point de vue de la Conscience (votre Essence réelle), la recherche est sans
objet, puisque vous êtes déjà ce que vous cherchez. La Conscience est déjà libre et
entièrement présente dans toute sa plénitude. Les questions continuent, parce ce que
le chercheur n’est pas clair par rapport à sa véritable identité. Voyez-vous comme
cette Conscience, voyez que le chercheur séparé n’est pas réellement là et toute la
recherche se termine parce que, comme susmentionné, vous êtes ce que vous
cherchez.
Avant que ceci ne devienne clair pour moi, la recherche s’était poursuivie sous des
formes variées pendant une trentaine d’années. Par la suite, il y eut et il y a la
sensation distincte que la recherche est finalement et complètement terminée. Il ne
s’agit pas là d’une allégation mentale, mais d’un sentiment essentiel au niveau des
tripes.
Q : Quelle a été votre expérience par rapport à cela ? Je suppose que je devrai le
découvrir par moi-même.
J : Vous devez certainement voir tout cela par vous-même ou sinon, cela reste juste
une histoire intéressante. Rien de tout cela n’est particulièrement pertinent, à moins
que quelque chose ne résonne en vous. J’ai le sentiment que vous êtes profondément
intéressé par tout ceci et donc, je ne doute pas que le dénouement se produise déjà
pour vous.
14. PENSER / SAVOIR QUI NOUS SOMMES
Questionneur : Si j’expérimente la réalité par l’entremise du mental, comment est-il possible
d’aller au-delà, autrement qu’en changeant les pensées ?
John : Je ne sais pas exactement ce que vous entendez par ‘’expérimenter la réalité
par l’entremise du mental’’. Votre sentiment d'être et la Conscience n'ont en fait pas
de rapport avec la pensée. Vous n'avez pas besoin de penser pour être et pour être
conscient. Ce n'est pas nécessairement intuitif depuis la perspective mentale, mais
une fois que vous voyez cela, les choses se mettent en place. Comme vous, j'avais lu
les livres de Nisargadatta Maharaj pendant des années. Pourtant, dans tout ce
verbiage et en tentant de comprendre les choses (à partir de la perspective mentale
de considérer cela comme un objet ou comme une expérience), l'évidence a été
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ignorée, jusqu'à ce que Bob Adamson me renvoie sans relâche à ce qui est, ici et
maintenant.
Q : Par exemple, aujourd’hui, maintenant, après avoir lu des articles sur votre site web, je me
surprends en train de penser ‘’oui, mais j’ai lu Nisargadatta, il y a vingt ans et cela résonnait
alors, mais je m’identifie toujours au mental’’. Voilà le type de pensées qui me traversent
l’esprit. Je puis en revenir à me demander si j’existe, ce qui est indéniable, et peut-être qu’il y
a le sentiment de m’être rapproché de la vérité, mais ensuite le mental se précipite de nouveau
et je suis de nouveau pris dedans. Pour vous ou pour Bob, il doit y avoir eu un changement
fondamental de point de vue ou de perspective et maintenant, vous (même mentalement,
puisque vos pensées soutiennent votre réalisation de ce que vous avez perçu) sentez cette
vérité intuitive.
John : L’essentiel, c’est que vous êtes cette Présence ou cette Conscience, maintenant.
Quand cela vous est montré initialement, le mental et tous les concepts veulent se
précipiter avec des ‘’et si’’, des ‘’mais’’, etc. Alors, vous êtes renvoyé, encore et
encore, au fait de votre Être propre. De par la force de l’habitude, nous nous
tournons instinctivement vers les pensées pour évaluer où nous en sommes, mais
c’est regarder dans la mauvaise direction. Les pensées apparaissent dans la
Conscience, qui est ce que vous êtes réellement et ce que vous avez toujours été. C’est
comme être au-dessus des nuages et puis regarder en bas vers les nuages en
cherchant le soleil. Vous dites : ‘’Regardez tous ces nuages qui se bousculent. Où est
le soleil ?’’ Mais si vous vous retournez, vous remarquerez que le soleil est derrière
vous et qu’il éclaire les nuages. C’est même ce qui vous permet de les voir. Le soleil
n'a réellement rien à voir avec l’apparition ou la configuration des nuages. C’est un
décalage subtil, mais qui a des effets profonds. Nous regardions dans la mauvaise
direction et on peut vite remédier à cela, si cela nous est indiqué. Cela n’est pas
vraiment quelque chose que l’on doit pratiquer. Vous ne faites que le constater. La
réponse ne se trouve pas dans le mental.
Si vous demandez à la plupart des gens de regarder dans une pièce et de dire ce
qu’ils voient, ils nommeront généralement divers objets. Peu diront qu’ils voient
l’espace, mais une fois que celui-ci est indiqué, vous remarquez que tout prend place
dans l’espace. C’est pareil avec la Conscience. Une fois que vous le sentez, le centre
de gravité commence à basculer de la fixation sur les pensées à la simple détente
dans votre Être propre de Conscience qui se connaît.
Q : Comment y arrive-t-on ?
J : On n’y arrive pas. On y est maintenant. Votre Existence/Conscience est toujours
ici et maintenant. Si je puis faire une suggestion, ne vous souciez plus du tout des
pensées. L’apparition de la pensée n’a rien à voir avec cela. Intéressez vous plus à ce
dans quoi la pensée apparaît, à ce sur quoi elle se juxtapose. Voilà la direction à
explorer. S’occuper des pensées est interminable et il n’y a aucune liberté qui viendra
de là. Je le sais par expérience, croyez-moi !
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Connaissez votre vraie nature et les pensées s’occupent d’elles-mêmes. Pour info (au
cas où vous vous le demanderiez), des pensées continueront à jaillir pendant le
restant de votre vie, comme auparavant, mais connaissant votre vraie nature, vous ne
serez plus concerné, comme avant. La paix ne réside pas dans un mental apaisé, mais
bien dans l’établissement de votre identité dans ce qui est plus profond que le
mental. Vous êtes Cela à l’instant même. Il suffit de regarder un peu pour le
comprendre.
15. QUAND LES PENSÉES SE PRÉCIPITENT
Question : Merci de prendre le temps d’écrire sur l’état naturel et sur ce qui arrive, lorsqu’on
est exposé à cet enseignement. J’ai un livre de Tony Parsons, ‘’Ce qui est’’ et j’aime le chapitre
intitulé, ‘’Le parc’’. En fait, j’aime beaucoup l’image avant ce chapitre. Quand je regarde cette
image (ou un paysage depuis ma voiture ou depuis mon porche, par exemple), je peux
constater que pendant un moment, je vois, mais que la personne qui voit n’est pas là. Mais
alors, ensuite, des pensées se précipitent. J’ai dans l’idée que le ‘’moi’’ finira par disparaître,
que cette histoire à propos de moi et de ma vie qui continue la plupart du temps dans ma tête
se dissoudra simplement dans la clairvoyance. Je sais bien que je ne peux pas faire en sorte que
cela se produise. Est-ce la grâce ou est-ce la grande révélation ?
John : Ne vous tracassez pas de trop quant à savoir quand vous allez trouver
l’Illumination ! Voyez-vous le paradoxe là-dedans ? Quel est ce ‘’je’’ ? Vous – en tant
que Conscience – vous êtes parfaitement présente comme ce qui connaît les pensées.
Cela n’a aucune importance, si des pensées se précipitent ou quoi que ce soit. J’ai fini
par réaliser que les êtres dit ‘’éveillés’’ ont pratiquement autant de pensées,
d’émotions et d’expériences que n’importe qui d’autre. Rien d’objectif ne change
nécessairement. Comprenez bien ça.
En ce moment, vous existez et vous êtes consciente. Il y a une Lumière en vous, une
Connaissance permettant toute perception et toute pensée. Elle est parfaitement
présente et lumineuse. Elle a toujours été là, mais nous l’ignorions, simplement.
Quand nous nous intéressons à la spiritualité, nous imaginons toutes sortes
d’occurrences et d’événements grandioses, comme l’Illumination, la Grâce, la
Révélation ou quoi que ce soit. Pourquoi pas ? C’est assez innocent, mais cela repose
sur une hypothèse erronée, l’hypothèse d’être séparés de Cela et d’être un ‘’je’’
distinct(if) qui doit y arriver. Je vous encourage à remettre en question vos
présomptions/hypothèses et à remarquer ce qui est réel dans votre expérience. C’est
tout ce qui est requis – simplement remarquer ce qui est ici, en ce moment. Vous
vous apercevrez que votre nature est simplement cette Conscience présente qui ne
dépend pas de la pensée. Elle ne fait aucune allée et venue. Vous vous rendez
simplement compte que vous y êtes déjà. Et c’est le cas ! Aucune expérience
grandiose n’est requise, puisque vous êtes déjà Cela.
Q : Quand mes élèves (j’enseigne l’art au lycée) voient enfin (clarté conceptuelle) ce que je dis,
ils ont cet air d’oisillon avec leur bouche qui fait ‘’oh’’ et de grands yeux. C’est comme si une
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lumière s’allume. Soudain, ils savent à l’intérieur ce que je suis en train de décrire. C’est ainsi
que j’envisage la Conscience.
J : Oui, c’est une simple reconnaissance enfantine, mais vous n’avez aucunement
besoin d’envisager ce que la Conscience ‘’serait’’. N’êtes-vous pas consciente, en ce
moment ? Il est inutile d’envisager ce qui est là.
Q : Une compréhension soudaine et globale qui a toujours été juste sous la surface…Mais
cette lumière n’a pas encore jailli pour moi. Je sens qu’elle est bien là, mais le manque de joie
et d’aisance dans ma vie me signale que je ne suis pas éveillée. Il y a toujours cette aspiration
à être libre.
J : Dans l’expérience, c’est ce que l’on éprouve. C’est précisément ainsi que cela s’est
passé pour moi. Vous serez attirée par ces enseignements, car il y a un sentiment inné
que vous devez clairement vous connaître. Vous commencez intuitivement à réaliser
à quel point votre conception de vous-même est vacillante. Cela se manifeste par des
doutes et par de la souffrance à un certain niveau. La vie vous attire alors là où vous
devez être pour que cela vous soit signalé.
Tout ce que je puis suggérer, c’est de ne pas trop prendre au sérieux vos questions et
des convictions, comme ‘’la lumière n’a pas encore jailli’’, ‘’je ne suis pas encore
éveillée’’, ou peu importe. Au lieu de prendre de telles affirmations au pied de la
lettre, examinez-les un peu. Procédez à une enquête. Quelle est cette lumière qui n’a
pas encore jailli ? Où est l’interrupteur ? Quel rapport y a-t-il entre cette lumière et
moi ? Ou encore, d’accord, je ne suis pas éveillée, mais que suis-je ? Suis-je si sûre de
ne pas être éveillée ? Comment est-ce que je sais que je ne suis pas éveillée ? Que
suis-je, au juste ?
Vous découvrirez que les suppositions que nous faisons sont les choses mêmes qui
nous gardent apparemment esclaves. Nous pensons : ‘’Je suis inconscient.’’ Puis nous
nous emparons de cette idée et nous commençons à souffrir. Mais attendez ! Qu’estce qui est conscient de la pensée, ‘’je suis inconscient’’ ?
Le Maître ou qui qu’il soit, n’a de cesse d’indiquer le fait de votre vraie nature. Vous
êtes Cela, maintenant même.
Q : J’aimerais parler de cela au téléphone avec vous, mais en ce moment, je ne contrôle pas
mes émotions et je pleure facilement. Lorsqu’il y aura moins de turbulences et lorsque je me
sentirai plus calme, peut-être pourrons-nous discuter des croyances et des identités
imaginaires et de l’Être.
J : Ayez simplement une foi et une confiance totales dans le fait qu’en dépit de toutes
les pensées et de toutes les turbulences, vous êtes libre maintenant. Le soleil est-il
touché par des nuages qui passent ? Les nuages peuvent bien être tout noirs et
gronder, le soleil s’en soucie-t-il ? Tout ce que vos pensées et tout ce que vos
sentiments peuvent faire n’a guère d’importance. Ils ne font que danser à la lumière
de votre Être. Ne vous tracassez pas au sujet des apparences. Celles-ci changeront et
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évolueront aussi longtemps que vous vivrez. Ce n’est pas une question d’enjoliver les
apparences. Voyez d’abord ce que vous êtes et puis, vous réalisez que ce qui se passe
au niveau de l’apparence ne vous touche pas. Les pensées et les émotions peuvent
être calmes ou actives, mais la Conscience reste stable et immuable, totalement
inébranlable. Défocalisez-vous et détendez-vous-en Elle, plutôt que de vous focaliser
sur vos pensées et sur vos sentiments.
16. CLARTÉ ET OPACITÉ
Question : C’est étrange comment les choses peuvent sembler parfaitement claires un jour et
puis, ce sentiment semble être remplacé par de l’opacité.
John : Il est naturel qu’il y ait une période transitoire et puis, vous vous installez
simplement dans la compréhension. Il se peut qu’il y ait des points à clarifier. C’est
pourquoi j’ai dit dans l’un de mes articles que ‘’des doutes résiduels ne manqueront
pas de surgir’’. C’est pourquoi parler à quelqu’un qui possède une solide
compréhension de tout ceci est une bonne chose, si vous en avez l’occasion. Cela tend
à accélérer le processus. C’est à tout le moins, mon avis.
Q : Je pense que je me suis réveillé hier avec un genre de saisie, en pensant que je devais
prolonger cette même méditation, comme si j'avais objectivé l'expérience précédente et comme
si je l'avais transformée en quelque chose à quoi me raccrocher.
J : Encore une fois, c’est plutôt naturel. Je ne m’inquiéterais pas de trop pour ça.
Remarquez-le simplement. Remarquez aussi que la Conscience ne flanche réellement
pas du tout. Le mental tente de décrire l’expérience en mots ou en pensées et puis, on
a tendance à chercher une sorte de confirmation dans le mental. Réalisez simplement
que vous n’êtes pas obligé de le faire. Essayer de juger les choses est une vieille
habitude du mental. Ce qui est intéressant, c’est que même pendant que vous le faites
et que vous la perdez (la Conscience) en apparence(s), rien n’a vraiment changé. Tout
cela n’est qu’un jeu de pensées qui dansent devant vous et qui ne vous touchent pas
vraiment.
Fondamentalement, ne vous préoccupez pas de ces réflexions, ni de ces évaluations ;
restez plutôt avec les aperçus essentiels que sont la présence de la Conscience et
l’absence d’une personne distinct(iv)e. Ces deux perceptions mineront complètement
la tendance à chercher une réponse dans le mental. A un moment donné, vous
constatez simplement qu’il n’est pas nécessaire de regarder dans le mental, ni d’être
vraiment préoccupé par ce qui se passe dans la pensée. Une fois que l’énergie cesse
d’entrer dans la pensée, cela ne pose plus tant de problèmes.
Q : Ce matin, je suis parti de rien, pour ainsi dire. D’abord, j’ai permis à toutes les pensées
d’apparaître sans leur résister. Il n'y a vraiment aucune pensée qui se trouve en dehors de la
Conscience, alors pourquoi tenter de contrôler l'esprit ?
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J : Cela semble être une approche claire. Il s’agit d’une seule et même substance : de
simples apparences qui surgissent et qui disparaissent dans la Conscience. Tout est
de la même substance. Alors, qu’allez-vous saisir ou à quoi allez-vous résister
finalement ?
Q : Ce soir, je me suis reglissé sans effort dans la méditation précédente de recherche de l’ego.
Tout le reste était hors de propos. Dans notre groupe de discussion, les gens parlaient de leurs
perceptions et de leurs illusions. C’était particulièrement intéressant à entendre, parce que je
pouvais voir que ce qu’ils disaient était parfait et merveilleux, mais en même temps
complètement faux, parce que tout cela comportait l’idée d’un Soi réel et d’un faux moi.
C’était presque comme s’ils étaient tous les deux réels et qu’il y a une lutte subtile qui se joue
entre les deux.
J : Vous constatez que le dualisme, la résistance est basée sur de fausses prémisses.
Une fois que vous le constatez, le jeu est terminé et vous ne pouvez plus y croire. De
vieilles habitudes peuvent toujours resurgir pendant quelque temps, mais elles se
calment finalement, puisqu’elles ne sont plus alimentées. A un moment donné, plus
tard, cela ne vous préoccupe même plus réellement, si elles resurgissent, parce qu’en
dernière analyse, les pensées ne vous touchent jamais réellement et elles ressemblent
plus à des ombres. Pour moi, c’est être enfin délivré du mental – quand vous ne vous
souciez même plus de ce qui apparaît. Vous cessez de le combattre, de le manipuler
et même de l’observer. Essentiellement, vous n’êtes plus fasciné par lui. Cela enlève
réellement le vent des voiles des pensées égocentriques.
Q : Il y a une chose que je voulais vous demander. Je remarque que le sentiment de présence a
tendance à disparaître, lorsque je m'endors, la nuit. Parfois, il se maintient, mais
généralement, je me réveille dans un état mental assez terne. Je me demande si je m'accroche à
un concept juste avant de m'endormir, la veille. Pouvez-vous éclaircir ceci ?
J : Fondamentalement, la Présence ne disparaît jamais. Il est essentiel de le
comprendre. Un sentiment lourd a tendance à survenir, lorsqu’on suit les pensées et
lorsqu’on s’enferme dans l’histoire du mental. Vous devriez pouvoir dire si ou quand
cela se produit pour vous, ce que vous pouvez faire en scrutant votre expérience.
Vous pouvez observer votre propre expérience, lorsque vous vous levez et voir si
vous avez tendance à retomber dans des croyances ou dans des conjectures qui n’ont
pas été examinées, c’est-à-dire, si votre ancien monde se reconstitue peu après votre
réveil. C’est ainsi qu’était mon expérience. D’habitude, je me réveillais dans la clarté,
mais ensuite, je commençais progressivement à songer à ma journée, à mes
problèmes, etc. et alors, le nuage gris et terne se formait, mais une fois que vous
commencez à voir tout cela, vous réalisez que la Conscience Elle-même n’alterne pas
entre l’opacité et la clarté.
Malgré tout, je perçois toujours chez vous une tendance à considérer le mental et le
statut de ce qui se passe mentalement comme une jauge subtile de votre état
spirituel. Le mental n’a de cesse de fluctuer et si vous érigez vos fondations làdessus, elles seront branlantes. Voyez plutôt si vous pouvez commencer à remarquer
votre véritable nature de Conscience toujours présente, rayonnante et claire et
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toujours avec vous. Commencez à la voir de plus en plus. Observez comment les
pensées n’existent et n’apparaissent que parce que vous êtes là pour les percevoir.
Vous êtes antérieur à la pensée. Alors, qu’est-ce qui est le plus important, votre Être
ou des pensées furtives et passagères ?
Au fur et à mesure que la proximité et la clarté de la Conscience sont perçues, les
questions et les problèmes concernant les pensées diminuent considérablement.
Vous n'avez pas réellement besoin de faire quoi que ce soit pour que cela se
produise. Vous n'avez pas besoin de travailler avec le mental. Le mental vagabond et
les pensées égocentriques sont le produit d’un manque de clarté par rapport à ce qui
est réel. Si vous entrez en contact avec ce qui est réel en vous, cela élimine
l’ignorance. La racine des pensées ignorantes est tranchée nette.
Je n’analyse pas vraiment mes états de rêve. Simplement, je me contente de dormir et
je ne philosophe pas de trop là-dessus ! Vous existez avant et après le sommeil et
vous devez donc aussi avoir existé pendant le sommeil. Le mental n’est pas
pleinement présent et le sujet relatif peut s’être retiré, mais aussitôt que des pensées
ou des rêves apparaissent, cette présence de la Conscience est là, éclairant tout. Que
des pensées apparaissent ou pas, vous existez toujours.
17. LA QUESTION DE LA COMPÉTENCE
Question : Je peux voir que ce à quoi je m’accroche tourne généralement autour de la question
de la compétence. Il semble que ce que vous dites, c’est que je ne devrais pas m’inquiéter par
rapport au fait que de la crainte ou que de l’anxiété surgisse ou non en relation avec mon
travail et mes accomplissements.
John : Une fois que le sentiment de la séparation est apparu dans la prime enfance,
nous avons tous développé certaines stratégies en guise de compensation pour tenter
de retrouver la plénitude. Il pourrait s’agir d’être assertif, passif, compétent,
impuissant ou peu importe. Ce sont juste des entreprises conceptuelles pour
retrouver la sécurité, la plénitude et la complétude, mais en dernier recours, ces
stratégies sont vouées à l’échec, à cause de la fausseté de la base conceptuelle initiale
– à savoir, je suis un ‘’je’’ distinct(if). Il faut bien comprendre que si le ‘’je’’ est perçu
comme faux, les effets ne peuvent pas subsister. Il y a toujours l’apparence d’une
personne avec ses capacités et avec ses préférences apparentes, mais la servitude est
entièrement supprimée.
Q : Après avoir lu votre dernier e-mail, j’ai vu l’idée jaillir : ‘’Comment empêcher la crainte
d’apparaître ?’’ A ce moment-là, j’ai réalisé que c’était là un parfait exemple de ce dont vous
parliez. La pensée et les émotions n’ont pas le pouvoir d’affecter mon existence essentielle. Et
donc, je n’ai pas besoin de les utiliser pour évaluer mes progrès spirituels. L’existence ne
progresse pas. Elle est, simplement.
J : Oui, il n’y a absolument rien à faire, ni à rectifier – jamais. Faire et rectifier sont les
résultats d’imaginer une personne distinct(iv)e et un ‘’auteur-acteur’’. Y a-t-il
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réellement là-dedans une entité qui fait quelque chose, qui fait que quelque chose se
produise ? Ou les pensées, les sentiments et les perceptions apparaissent-ils
spontanément ? Si c’est le cas, alors tout se passe, comme cela doit se passer et il n’y a
aucune base pour imaginer en être l’auteur.
Q : Je crois que même si de l’opacité ou de la tension semblent se produire en raison de la
saisie, au bout du compte, il sera improductif d’analyser un tel comportement. Il est juste
préférable de se désintéresser de l’histoire et d’être plus attentif au champ de la Conscience
fondamentale.
J : Oui. Finalement, vous n’avez aucun contrôle sur les états du mental, aussi laissezles être. Détachez-vous du souci suivant lequel il y aurait quelque chose de
substantiel dans le mental et les états émotionnels. Ce ne sont que des états
passagers. Fin de l’histoire. Ils ne signifient rien du tout, en ce qui vous concerne. En
éclaircissant votre identité réelle, le mental s’occupera de lui-même.
‘’Qui’’ y a-t-il en vous pour être plus attentif ou se désintéresser ? L’idée subtile que
ce que vous êtes, c’est quelqu’un, soit une personne distinct(iv)e avec la capacité de
choisir ou de faire plus attention, peut s’insinuer. Ce n’est pas vraiment le cas. Vous
êtes toujours ce que vous êtes : la Présence/Conscience qui est parfaite et entière, ici
et maintenant. Il n’est pas question de l’améliorer, ni de la découvrir, ni de la perdre.
Il n’y a ‘’personne dans la machine’’, dont l’attention, le manque d’attention, de
compétence ou de quoi que ce soit d’autre puisse être un facteur critique dans la
compréhension de votre véritable nature. Une telle idée entretient subtilement l’idée
d’une personne. Qui y a-t-il là pour agir ou pour être compétent ou anxieux ? Aussi
longtemps que l’idée d’être un ‘’fantôme dans la machine’’ distinct(if) demeurera,
tout dans la vie ne pourra que générer un sentiment de trouble. Fondamentalement,
ce ‘’je’’ n’est pas tenable et il ne peut pas survivre à un examen approfondi.
Ainsi, au lieu de vous préoccuper d’états et d’actions, réalisez que le véritable
problème existentiel, s’il y en a un, c’est le sentiment subtil d’être une personne
distinct(iv)e, qui peut avoir tendance à se glisser à nouveau dans le tableau, et même
quand cela se produit, cela ne change en fait pas ce que vous êtes vraiment. Vous êtes
en vérité libre, en permanence, sans nullement être affecté, mais il y a un sentiment
apparent de souffrance en raison d’une fixation sur une idée fausse.
Q : Le côté négatif, quand on se désintéresse de l’histoire, c’est que le mental peut mal
l’interpréter, comme une reculade ou comme une aversion envers l’activité.
J : Une reculade de qui ? Une aversion de qui ? Le mental peut-il réellement faire
quoi que ce soit, hormis produire des mots et des souvenirs d’épisodes du passé et
étiqueter les choses, une fois que celles-ci se soient produites ? Vivre, percevoir et
ressentir se déroulent intensément en permanence, sans la moindre référence au
mental. En ne mettant pas l’accent sur la pensée, qui n’est en fait qu’une petite partie
de tout ce qui se passe, vous êtes plus pleinement vivant et présent avec ce qui est.
C’est entrer dans le mental et dans les pensées qui constitue la distanciation par
rapport à la vie, telle qu’elle se passe. Toute l’aversion et la résistance se fondent sur
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des idées et des concepts concernant la manière dont les choses devraient être ou ne
devraient pas être. Sans être braqué de la sorte, vous êtes beaucoup plus énergisé,
présent et vivant.
Q : Il me semble que c’est quand même une bonne idée de m’engager de tout mon cœur et
totalement dans les activités quotidiennes. A tout le moins, d’après mon expérience, j’ai
découvert que c’était le cas, parce que mon job exige que je m’investisse complètement en
permanence.
J : Si l’accent n’est plus mis sur le mental et sur l’histoire conceptuelle, vous serez
beaucoup plus présent, puisqu’il n’y a plus de filtre. Il n’y a pas d’individu avec
toutes ses préférences et tous ses partis pris qui tente de négocier chaque expérience.
Qui est celui qui va essayer de s’engager de tout son cœur, totalement ? Ce serait
uniquement l’individu séparé qui essayerait d’entreprendre de devenir quelque
chose, même en s’y engageant de tout cœur et totalement. La Conscience, la lumière
de la vie que vous êtes, est toujours complètement engagée de tout son cœur,
puisqu’Elle est le facteur qui façonne et soutient toute expérience. Il est inutile
d’essayer de devenir quelque chose, même un individu plus présent, plus engagé, ce
qui soulignera subtilement le sentiment de distinction sous le couvert de tenter de
devenir quelque chose.
La clarté réelle vient lorsqu’on voit l’absence de la personne. C’est l’individu qui fout
tout en l’air et qui crée tous les problèmes et les solutions supposées. Revenez juste
simplement aux fondamentaux. Votre nature est l’Être/Conscience lumineux,
toujours présent, rayonnant et parfait. Il est pleinement réalisé et complet en ce
moment. Il n’y a littéralement rien à faire ou à pratiquer. Remarquez simplement ce
qu’il y a ici et voyez-le. Il est réellement présent, dans toute sa plénitude et toute sa
complétude. Nous l’avons simplement ignoré en raison de vieilles idées et de vieilles
habitudes.
A la place d’être préoccupé par des états et de faire ceci ou cela, demandez-vous qui
est celui qui s’imagine que les états et les actions sont tellement importants. Vous
constaterez que c’est le sentiment d’être un individu distinct(if), quelque chose de
séparé de la Source (qui est la Réalité, la Présence ou peu importe comment vous
voulez l’appeler). Posez-vous la question jusqu’à ce que vous constatiez qu’il n’y a là
aucune personne distinct(iv)e. Voyez cela en profondeur et tous les problèmes se
résoudront sans effort supplémentaire. C’est presque incroyable, mais c’est vrai.
Tous les problèmes sont pour le ‘’je’’. Voyez qu’il n’y a pas de ‘’je’’ et tous les
problèmes doivent se résoudre. Il y a à cela une logique que vous pouvez confirmer
par l’expérience directe.
(Suivi…)
Q : C’est très intéressant ! Après avoir fait cette déclaration, quant à m’engager de tout mon
cœur, je suis allé travailler et je me suis rendu compte que les mêmes trucs recommençaient à
resurgir. Pour une raison ou l’autre, je me suis rappelé ce que vous aviez dit à propos du
désintérêt. Alors, ces trucs n’ont fait que brièvement apparaître et disparaître et j’ai
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effectivement perdu tout intérêt pour l’histoire, et oui, vous avez raison, toute l’énergie dont
j’avais besoin pour effectuer mon travail était automatiquement là. Inutile d’essayer de m’y
mettre, de tout mon cœur. Puisqu’aucune histoire n’était entretenue, il n’y avait pas de
tendance à vouloir s’éloigner de ce qui se passait et je me suis tout naturellement concentré
sur mon travail. J’ai travaillé de 8 h à 19 h sans le moindre effort apparent. Il est vraiment
incroyable que les gens inventent tellement de méthodes et de techniques différentes et qu’ils
n’abordent même pas le vrai problème !
18. LA CONSCIENCE N’EST PAS UNE EXPÉRIENCE, NI UNE
PRATIQUE
Questionneur : Ces derniers jours, les choses paraissent prendre une nouvelle tournure. Je
constate que des préoccupations, des soucis et même de l’impatience se manifestent parfois,
mais qu’il ne semble pas y avoir beaucoup d’énergie pour y donner suite.
John : Oui, cela semble juste. Ne vous attendez pas à ce que la pensée soit d’un type
ou l’autre. N’utilisez pas les pensées pour évaluer où vous en êtes.
(Fondamentalement, ne vous définissez pas par la pensée.) Ce n’est pas que les
pensées ou que les émotions – et même les émotions intenses – ne surgissent pas,
c’est juste que vous vous situez à un niveau totalement différent, le niveau de l’ÊtreConscience toujours présent. Permettez aux pensées d’aller et venir comme elles
veulent. Elles ne signifient absolument rien en ce qui vous concerne ou autre chose,
réellement.
Q : Je ressens parfois une Conscience intense et à d’autres moments, pas tant que ça, mais
généralement, il y a une connaissance intérieure qu'il n'y a aucune raison, ni aucun besoin de
s'en préoccuper.
J : Il y a un manque de clarté subtil ici, car on ne ‘’ressent’’ pas la Conscience (comme
si c’était une expérience) et celle-ci n’oscille pas vraiment, même si cela peut sembler
être le cas. La Conscience est totalement présente et absolument, clairement connue à
tout moment. Demandez-vous juste, qu’est-ce qui connaît les pensées ou même
l’absence de pensées ? Lorsque vous ne ‘’ressentez pas la Conscience’’, qu’est-ce qui
connaît cette expérience ? Comment cette expérience peut-elle-même se produire, à
moins que vous ne soyez là pour la connaître ? Soyez simplement très clair
concernant le fait que vous êtes cette présence de la Conscience qui est constamment
et toujours à la base de tout ce que vous expérimentez. Ne vous attendez pas à ce que
la Conscience soit là ou pas là, claire ou pas claire, etc. Ceci produira un dualisme
imaginaire subtil. Votre expérience oscillera en apparence(s), dans la mesure où vous
vous accrochez à des définitions conceptuelles.
Alors, qu’y a-t-il en vous maintenant qui est présent et conscient ? Cela vous quitte-til jamais ? Cela s’estompe-t-il, à un moment donné ? Même si vous êtes
complètement dans le brouillard et dans l’abime du désespoir conceptuel, vous ne
perdez jamais votre Être. La Conscience est totalement présente et libre. La
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Conscience est subtile. Elle est si claire que nous avons tendance à l’ignorer et à
poursuivre les pensées, parce qu’elles semblent plus tangibles et plus réelles, d’une
certaine manière. Finalement, ce ne sont que des apparences/apparitions fugaces qui
apparaissent et disparaissent à la lumière de la Conscience. Vous êtes totalement et
pleinement Cela, maintenant. Aucune pratique, aucune méditation n’est nécessaire,
ni ne pourrait aider à rendre la Conscience plus claire qu’Elle ne l’est déjà. C’est juste
une question de regarder et de voir. Ceci est souligné encore et encore jusqu’à ce que
cela vous frappe, simplement : ‘’C’est ce que j’ai toujours été.’’
Q : Hier, j’ai tenté d’entretenir une Conscience élevée, mais cela m’a simplement donné mal à
la tête !
J : Vous ne pouvez pas transformer cela en pratique ! Et si vous essayez, cela ne
fonctionne pas, comme vous l’avez découvert. Les pratiques sont dans le mental et la
réponse n’est pas dans le mental, et donc, à un moment donné, vous cessez
simplement de l’y chercher.
Q : C’était comme si la contradiction qui est intégrée dans toute tentative de faire survenir la
Conscience était si grande que cela faisait mal. J’ai dû reculer et continuer à laisser le
processus se dérouler à son propre rythme.
J : Laissez tomber ce concept subtil qu’il y a un processus. Vous ne vous approchez
pas de la Conscience. Vous êtes la Conscience. Il n’y a aucun processus qui vous
conduit à votre Être propre.
Q : On ne peut pas forcer, on ne peut que L’accueillir.
J : Il suffit de remarquer votre nature toujours présente et de juste bien vous détendre
dedans. Il n’y a réellement rien que vous puissiez faire pour intensifier quelque
chose, puisque c’est déjà votre expérience. Vous regardiez simplement dans la
mauvaise direction. Soyez ainsi convaincu que la réponse n’est pas dans le mental et
que tout ce que vous essayez de faire pour vous en approcher l’est du point de vue
d’une personne séparée qui essaye de trouver quelque chose qu’elle n’a pas. Il suffit
de voir que tout cela est faux.
Q : Donc, on ne peut certainement pratiquer aucune sorte de méditation, sinon l’autoinvestigation, et cette investigation ne peut pas s’attendre à une réponse.
J : Il est tentant d’essayer de transformer l’auto-investigation en technique ou
pratique. Alors, vous êtes reparti dans la course, en tant que personne pratiquant
maintenant l’auto-investigation et qui se rapproche de plus en plus (du moins
l’espérez-vous) de quelque chose (vous-même, je suppose !). Pour moi, l’autoinvestigation, c’est simplement regarder pour voir si l’entité imaginée séparée, qui
est à la base de toute recherche est réellement présente. Alors, quel est celui qui ne
peut pratiquer aucune méditation ? Qui pourrait ou non s’attendre à une réponse ?
La Conscience toujours présente que vous êtes a-t-Elle besoin de méditer ou
d’investiguer pour être, pour exister ? La Conscience sur laquelle ou dans laquelle
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tout apparaît a-t-Elle besoin d’une réponse ? Voyez simplement que toutes les
actions, les techniques et les réponses ne seraient qu’au niveau du mental.
Vous n’avez besoin d’aucune technique ou de réponse pour exister et être conscient.
Et vous n’avez besoin d’aucune technique ou de réponse pour savoir de manière
probante qui vous êtes. C’est une perception intuitive et directe (par manque d’un
meilleur terme) qui voit directement au cœur de ce que vous êtes en ce moment.
Vous sentez la présence de la Vie, de la Lumière, de l’Être, de l’Esprit ou peu importe
comment vous voulez L’appeler. C’est une simple Présence qui rayonne,
essentiellement. Une fois qu’elle est indiquée, vous pouvez la goûter. On ne peut pas
la saisir en tant qu’objet, ce qui confond le mental. Elle est complètement hors de
portée de la manière mentale, sujet/objet, de regarder les choses. Néanmoins, ce n’est
pas difficile, puisque vous la connaissez en permanence. Si je demande, ‘’êtes-vous
conscient ?’’ ou ‘’existez-vous ?’’, vous répondez instantanément ‘’oui !’’, sans même
y penser. Vous n’avez pas besoin d’y penser. Ainsi, vous pouvez cesser de tenter
d’utiliser la pensée pour connaître votre véritable nature. Voyez simplement qu’ici et
maintenant, il y a quelque chose qui rayonne en vous et qui connaît ces mots et tout
le reste. Voilà.
Q : Je pense que la principale chose qui a changé, c'est que je ne poursuis plus les pensées. Je
ne sais pas trop pourquoi. Il se peut que je devienne lentement convaincu qu'il n'y a vraiment
rien à faire.
J : Oui, ceci m’a l’air correct. En voyant plus clairement tout cela, vous vous
désintéressez des pensées et vous cessez d’y chercher les réponses. On dirait que cela
devient votre expérience.
Q : Auparavant, je faisais une super méditation et je pensais : ‘’Voilà ! Quelle super
méditation ! Garde simplement le niveau !’’ Et puis, quand l’intensité baissait, cela me
tracassait.
J : Une fois que vous vous défocalisez du mental, ce genre de réflexion et
d’expérience disparaît de la scène, mais la Conscience/Présence, Elle, ne disparaît
jamais. Si vous voyez ou plutôt, si vous êtes Cela, la baisse d’intensité ne sera plus un
problème. Et même si elle diminue, comment sauriez-vous qu’elle diminue ?
L’expérience de diminution serait quelque chose que vous expérimentez dans la
Conscience. La Conscience est pleinement présente, en sachant cela, donc vous êtes
de retour dans la Conscience que vous n’avez jamais quittée, puisque c’est ce que
vous êtes.
Qui se tracasse ? Uniquement la personne séparée imaginaire. Regardez pour voir si
elle est là. Quand on regarde, on ne peut pas la trouver. En constatant son absence, le
souci disparaît de la scène puisque, la cause étant perçue comme fausse, les effets
peuvent-ils demeurer ? Pour moi, c’est cela la véritable investigation. Ce n’est pas
une pratique. Il s’agit juste de regarder par curiosité naturelle pour savoir ce qui est
réel. A la place de s’enfermer dans des états et des conditions, examinez directement
la personne qui est supposée être dans ces états et dans ces conditions. Cela éclaircira
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vite les choses. Mais même ainsi, rien ne s’est véritablement passé, puisque vous êtes
toujours ce que vous avez toujours été, la Présence/Conscience immaculée.
Q : Maintenant, je n’espère plus vraiment retrouver une super méditation. Je me détends
simplement et je regarde le tout se dérouler. Qu’il advienne ce qu’il advient.
J : Il en a toujours été ainsi. Il advient ce qu’il advient. Il n’y a là aucune personne qui
fait arriver les choses. Tout se déroule spontanément à la lumière de la Conscience. Il
n’y a réellement rien à faire (ou que vous puissiez faire), puisqu’il n’y a là personne
pour faire quelque chose.
Vous n’avez pas besoin de passer par une super méditation, qui serait un événement
futur qui vous conduirait, du moins l’espérez-vous, à l’Illumination ou à quelque
chose. Il s’agit d’une projection de la pensée. Bien que cela puisse paraître être une
idée spirituelle valable ou même noble, il ne s’agit toujours là que d’une projection de
la pensée. Il est préférable de remettre en cause le concept même. Remettre en cause
une hypothèse telle que celle-ci et l’écarter vous laisse dans l’état que vous espérez
atteindre dans le futur. C’est simplement voir que vous n’avez pas besoin de temps,
ni d’expériences méditatives pour être ce que vous êtes déjà. Cela révèle la fausseté
de la cage conceptuelle des limitations que nous avons érigée autour de nous-mêmes.
Il n’y a rien à faire. Voyez simplement le faux comme faux et le reste prendra soin de
lui-même.
19. LES LIMITES DES LIVRES SPIRITUELS
Si votre exposition à cette compréhension s'est faite principalement par le biais de
livres spirituels, il y a quelques pièges possibles. Je parle d'expérience. J'ai lu les
livres les meilleurs et les plus clairs pendant des années, mais la rencontre avec une
personne ayant une compréhension de première main a représenté pour moi un
changement radical. Pour ce que ça vaut, je n'ai personnellement jamais rencontré au
cours des trente dernières années quelqu'un qui a réalisé ceci de manière définitive
en lisant des livres. Il me semble que les gens ont tendance à ne pas réaliser ceci en
lisant des livres, mais bon, il est possible que certains y parviennent. Je n’en n’ai
simplement jamais rencontré.
En approchant cette compréhension via des livres, vous pourriez avoir tendance à
passer outre de la Présence-Conscience évidente. C’est réellement tellement simple
que l’on peut compliquer les choses en lisant de trop sur le sujet ! Et si vous y allez
seul, pour ainsi dire, vous pouvez avoir des zones d’aveuglement, dont vous n’avez
même pas vraiment conscience. Discuter de ceci avec un Maître vivant peut
rapidement révéler certaines définitions conceptuelles subtiles suivant lesquelles
vous pourriez encore vivre.
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Une raison pour laquelle j’estime tellement Bob Adamson, c’est qu’en dépit du fait
que j’avais une très bonne compréhension de tout ceci (après avoir lu des livres et vu
toutes sortes d’enseignants au fil des ans), je n’avais jamais réellement totalement
compris avant de le rencontrer. Parce qu’il était si clair par rapport à tout cela, cela
m’a permis de voir par moi-même assez rapidement. Je n’avais jamais connu ce type
d’expérience avec d’autres enseignants. Comme je l’ai dit dans l’un de mes articles,
c’était probablement dû à ma propre confusion ! Il me faut admettre que jusqu’à
aujourd’hui, j’ai une préférence pour la manière dont ceci est indiqué par
Nisargadatta Maharaj et par Bob Adamson. Il y a une clarté pénétrante et une énergie
qui ont véritablement opéré pour moi. J’ai trouvé que la plupart des autres
enseignements étaient mélangés avec des sujets non essentiels. Cela ne veut pas dire
qu’il n’y a pas d’autres excellents enseignants qui se réfèrent à la même
compréhension !
Traditionnellement, cette compréhension s’opère généralement en rencontrant
quelqu’un qui possède une compréhension vivante, qui expose le cœur de la
question sans aucune ambiguïté et en s’engageant dans le dialogue pour clarifier
toute question ou doute résiduel éventuel. D’une manière ou d’une autre, cet
essentiel est mis en évidence et vous le voyez. Cela se résume plus ou moins à cela.
C’est curieux, mais lire au sujet de notre vraie nature ne semble généralement pas
provoquer sa reconnaissance profonde. En témoignent les milliers et les milliers de
livres sur le bouddhisme, le védanta, la non-dualité, etc. auxquels les gens sont
exposés. Très rarement si jamais entend-on parler du cas de quelqu’un qui comprend
sa vraie nature en lisant à propos de tout ceci dans un livre, mais ceci n’est pas une
règle et il y a des cas de personnes qui reconnaissent spontanément leur vraie nature,
mais cela semble relativement rare.
Notre véritable nature, même si elle est toujours présente et infiniment évidente,
paraît ne pas être présente, simplement en raison de l’ignorance. Tout notre
fonctionnement mental est orienté vers la recherche de quelque chose d’extérieur. Par
ailleurs, nous sommes formés à utiliser le mental comme instrument principal pour
comprendre à peu près tout, et ces approches pour comprendre notre vraie nature
échouent lamentablement. La Conscience intrinsèque que nous sommes n’est pas
quelque chose d’extérieur, et ce n’est pas quelque chose que l’on peut saisir avec le
mental ou par la pensée. Elle est trop simple, trop claire, trop fondamentale, trop
évidente, et donc, nous passons outre. Même en lisant les indications les plus claires
et les plus évidentes à ce sujet, nous sommes capables de donner aux mots des
significations compliquées et alambiquées et incroyablement, nous continuons à
passer à côté de l'évidence.
Une autre façon d’envisager ceci serait d’imaginer que vous rêvez, et vous trouvez
un livre dans le rêve, un livre qui décrit votre véritable nature comme étant quelque
chose au-delà du rêve, mais le livre lui-même est dans le rêve, sa lecture se fait dans
le rêve et l’esprit qui tente de comprendre est aussi dans le rêve. Il est quasiment
impossible pour le sujet du rêve de visualiser quelque chose en dehors du rêve.
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Même si le livre affirme catégoriquement que la réponse est en dehors du rêve, le
rêveur n’a (apparemment) aucune prise en dehors du rêve et alors, il continue
d’imaginer que le livre indique quelque chose à l’intérieur du rêve. Je suis certain
qu’il y a beaucoup de personnes qui peuvent être concernées par la lecture de livres
sur la non-dualité et ressentir tout de même que la compréhension leur échappe.
Peut-être est-ce le mécanisme qui opère.
S’il advient que vous rencontriez un Maître vivant qui possède cette compréhension,
il ou elle vous réindiquera sans relâche l’essence des choses et il ou elle soulignera
également toutes les tentatives habituelles du mental de conceptualiser cette
compréhension. Le plus important, c’est que ses paroles et que sa présence sont
imprégnées (faute d’un meilleur terme) de la connaissance directe de ceci. L’énergie
et la clarté sont sans équivoque. Ce n’est pas réellement quelque chose de mystique.
C’est un simple sentiment de confiance qui vient d’une connaissance de première
main et certaine. C’est contagieux. Une fois que vous y goûtez vous-même, les choses
se décloisonnent vite, parce que non seulement on vous dit ce qu’est la vérité en
termes clairs (votre propre Conscience présente), mais vous êtes à même de la
ressentir, lorsqu’elle vous est clairement indiquée. Cette combinaison est une force
irrésistible qui surmonte toute tendance restante à passer à côté de l’évidence.
20. QUI S’IDENTIFIE AVEC LA PENSÉE ?
Questionneur : Je voulais simplement vous laisser un petit mot pour vous dire que j’ai relu
beaucoup de vos articles et que j’ai réfléchi par rapport au sentiment de localisation de ma
Conscience. Vous avez écrit :
On ne ‘’ressent’’ pas la Conscience (comme si c’était une expérience) et celle-ci
n’oscille pas vraiment, même si cela peut sembler être le cas. La Conscience est
totalement présente et absolument, clairement connue à tout moment. Demandezvous juste, qu’est-ce qui connaît les pensées ou même l’absence de pensées ? Lorsque
vous ne ‘’ressentez pas la Conscience’’, qu’est-ce qui connaît cette expérience ?
Comment cette expérience peut-elle-même se produire, à moins que vous ne soyez là
pour la connaître ? Soyez simplement très clair concernant le fait que vous êtes cette
présence de la Conscience qui est constamment et toujours à la base de tout ce que
vous expérimentez. Ne vous attendez pas à ce que la Conscience soit là ou pas là,
claire ou pas claire, etc. Ceci produira un dualisme imaginaire subtil. Votre
expérience oscillera en apparence(s), dans la mesure où vous vous accrochez à des
définitions conceptuelles.
C’est exactement ce qui m’est arrivé. J’étais complètement pris par mes pensées et par mes
sentiments et je me demandais où était ma Conscience. Bien sûr qu’Elle est tout le temps là et
c’est juste une question de déplacer son identification avec ce que l’on est.
John : Oui, c’est cela !
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Q : Pensez-vous que la confusion soit liée au fait que les gens doivent toujours être les auteurs
de tout et par conséquent, parce qu’il y a une action apparente dans les pensées et dans les
émotions, nous nous accrochons au mouvement et nous identifions cela comme étant ‘’moi’’ ?
J : Gardez à l’esprit que l’idée d’être un auteur/acteur est un concept imaginaire. La
Conscience ne fait rien. (Ou alors, on pourrait dire que la Conscience fait tout. Dans
les deux cas, l’idée clé, c’est qu'il n'y a pas d’individu séparé qui est responsable des
actions.) Nous avons tellement l’habitude d’imaginer que ‘’nous’’ faisons tout que,
lorsque nous empruntons le chemin spirituel, pour ainsi dire, nous supposons
immédiatement qu’il y a quelque chose que nous devrions faire, sans réaliser que ce
qui importe vraiment, c’est de comprendre qu’il n’y a personne de présent pour faire
quoi que ce soit. Il n’y a réellement rien à faire, sinon écouter la vérité qui est
indiquée et voir directement les faits tels qu’ils sont. Ceci va à l’encontre de tout ce
que nous avons été conditionnés à faire, mais ce n’est pas difficile.
Q : Des pensées jaillissent et il semble aisé d’identifier cela comme étant ‘’moi’’, plutôt que de
réaliser que le ‘’moi’’ est derrière cela et toujours présent et immuable.
J : Si vous voulez aller à l’essentiel et réellement clarifier les choses, demandez-vous
qui est là en vous qui serait là pour s’identifier ou non. Qui s’accroche ou non à la
pensée ? Lorsque vous allez à la racine et que vous essayez de trouver le ‘’je’’ dans la
machine, vous constatez son absence. Il n’y a que la Présence/Conscience que vous
êtes. Il n’y a aucune entité distinct(iv)e qui fait quelque chose, qui est coincée, qui
s’identifie, etc. Alors, le jeu est terminé, et vous vous trouvez en permanence dans
votre liberté innée que vous ne pouvez jamais perdre.
Observez simplement les pensées et remarquez comment le sentiment subtil d’être
une personne distinct(iv)e séparée de la Conscience peut s’immiscer sous des
apparences différentes. Une fois que vous le voyez quelques fois, vous comprenez le
jeu et vous ne pouvez plus vous laisser berner.
21. DES QUESTIONS, DES QUESTIONS ET ENCORE DES
QUESTIONS
(En réponse à quelqu’un qui a soulevé toutes sortes de questions et de problèmes
métaphysiques…)
John : Je pense qu’il vaudrait la peine à ce stade d’en revenir aux fondamentaux. La
chose essentielle à comprendre, c’est que la réponse ne se trouve pas dans le mental.
Les questions peuvent être sans fin. Au bout du compte, toutes les questions
émanent d’un sentiment de séparation. Toutes les questions s’enracinent dans le
sentiment d’être une personne séparée qui a besoin de connaître quelque chose pour
parvenir à la clarté ou être en paix. Vous pouvez constater que les questions ont
tendance à introduire un sentiment de séparation subtil et que la Présence est en
apparence(s) perdue. Les questions sont créées dans le mental et elles n’existent
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qu’au niveau de la pensée, mais avant, pendant et après toutes les questions, Vous
êtes.
D’après mon expérience, la paix ou la connaissance directe n’est pas le résultat d'une
série de questions, ni de réponses mentales. Celles-ci portent sur le niveau des
apparences. Toute explication n'est qu'une explication provisoire qui peut être vraie
ou non. Une telle approche est susceptible de générer de plus en plus de doutes, au
lieu d'une plus grande clarté et d’une plus grande certitude.
La Conscience que vous êtes est toujours présente. Toutes les apparences
apparaissent et disparaissent dans cette Conscience et n’en sont pas séparées. Ce
n’est qu’une seule substance — la non-dualité. Il n’y a qu’un seul Pouvoir, qu’une
seule Présence, qu’une seule Conscience qui est à la racine de toute chose. Vous n’en
n’êtes pas séparé, aussi n’y a-t-il réellement rien à chercher, à connaître ou à faire. Si
vous voyez cela clairement et que vous n’êtes pas une entité distinct(iv)e séparée de
cela, toutes les questions seront résolues de manière probante.
Si vous n’êtes pas clair par rapport à l’essentiel, les questions et les doutes
continueront. Il y a des concepts, des théories et des scénarios à l’infini. A un moment
donné, vous réaliserez qu’ils ne conduisent à aucune certitude. La réponse que vous
cherchez ne se trouve pas dans le mental. Il est naturel que des questions se posent
pendant un certain temps, mais au final, vous trouverez qu’elles s’évanouissent
toutes.
En dernière analyse, la Conscience est tout ce qu’il y a. Il n’y a rien au-delà. Il n’y a
rien à atteindre, ni à connaître, ni à comprendre avec le mental. Le mental n’est
qu’une vague éphémère sur l’océan de la Conscience que vous êtes. Toutes les
pensées ne sont que cette même Conscience. La pensée conceptuelle est pure
imagination et elle ne vous conduit que dans la fumée et dans le brouillard du doute
métaphysique. La Conscience, votre nature véritable, est un soleil radieux de lumière
rayonnante qui rend possible le mental et le monde entier, aussi, détournez-vous de
l’ombre floue de la pensée et embrassez ce qui en vous est dépourvu de doute et
éternellement libre, maintenant. Si vous devez faire quelque chose, essayez de
découvrir si le ‘’je’’ que vous pensez être existe vraiment. Abandonnez toutes les
autres questions et recherches. Fixez votre identité et toutes les questions trouveront
une réponse.
Vos questions sont toutes bonnes et elles sont bien conçues, mais remarquez que
même si nous les analysons méthodiquement et que si nous leur apportons des
réponses plausibles, il subsistera toujours un sentiment de manque métaphysique
jusqu’à ce que la question de l’identité soit résolue. Toutes les questions et tous les
doutes sont pour la personne séparée, le ‘’je’’ imaginaire. Tous se situent au niveau
mental. Voyez de façon concluante l’absence du ‘’je’’ distinct(if), et il est répondu à
toutes les questions possibles. La Conscience, la vérité au sujet de qui vous êtes, n’a
ni doutes, ni questions, ni problèmes. Ne suivez pas les branches et les feuilles, mais
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cherchez les racines. Abandonnez toutes les questions, à part ‘’Qui suis-je ?’’ Tout le
reste n’est que de la spéculation futile.
22. LA CHUTE DE LA PLUS GRANDE PLAISANTERIE
Questionneur : Wow ! Voici la chute de la plus grande plaisanterie ! C’est juste voir ce qu’il
en est. Aucune histoire derrière cela. Cela ! Cela ! Ha ! Ha ! Ha ! C’est si simple et naturel :
taper ces lettres, être la Conscience de toutes les perceptions (que je ne suis pas), juste la
Conscience de la totalité. Wow ! Aucun mot ne peut décrire ma gratitude et il n’y a personne
qui rit. Ha ! Ha ! Ha !
John : Voilà une bonne nouvelle. Il n’y a nulle part où aller, ni à être personne. Il y a
simplement ce qui est, toujours présent, toujours frais et tel quel. Ce n’est jamais
perdu. C’est le substrat de tout ce qui apparaît et qui disparaît. Vous avez vu ce qu’il
faut voir et vous êtes ce que vous avez vu. Restez simplement ainsi. Vivez dans et
comme la joie spontanée et sans effort de votre nature innée. Peu importe ce que
vous dites, ce que vous faites ou ce que vous pensez, Cela ne vous quitte jamais.
(Suivi…)
Q : Merci pour la réponse. Oui, demeurer dans la Conscience présente de ce qui est – et je suis
Cela. Il n’y a réellement pas de ‘’je’’, juste Cela. Chercher sérieusement et faire ne permettent
pas de réaliser que le chercheur est le cherché. Toute recherche éloigne de ce que l’on est
réellement. C’est si amusant ! Je vois ce que tous les sages disent : le passé et l’avenir étant
comme un rêve et l’Eveil étant tout simplement là. Le rire jaillit, le rêve se brise et l’Eveil
explose. Le rire fuse dans ce qui est ! C’est tout naturel et simple. Je suis chez moi. Youpi !
23. AU-DELÀ DES SATSANGS
Questionneur : Je lisais des trucs, comme Krishnamurti depuis des années. Tout ce qu’il disait
avait l’air vrai, mais je n’avais pas la moindre idée de ce dont il parlait, si vous voyez ce que je
veux dire.
John : J’ai vécu la même expérience. J’appréciais réellement Krishnamurti à un
moment donné, dans les années 80. Il était encore vivant et j’ai pu l’entendre parler.
La théosophie et des choses similaires m’intéressaient. J’étais attiré par les trucs
spirituels hauts en couleur et romantiques, comme les yogis mystérieux dans les
grottes himalayennes inaccessibles, etc. C’était très fun pour un ado ! Krishnamurti
disait que tout cela était inutile, que vous deviez investiguer la vérité par vousmême. Cela m’a touché et je me suis désintéressé du reste, mais la véritable
compréhension m’éludait. En dehors de cela, aucune lumière réelle ne s’est produite.
Q : A partir de là, j’ai lu d’autres choses – du zen, du bouddhisme, de la philosophie.
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J : Pareil. J’ai lu le sutra du Sixième Patriarche, l’histoire et les enseignements de l’un
des fondateurs du bouddhisme ch’an en Chine. J’ai vraiment aimé, mais je n’ai pas
vraiment compris ce qu’il indiquait.
Q : Ensuite, je suis tombé sur les satsangs, il y a environ un an. C’est ce qui sonnait le plus
juste, mais il y avait encore quelque chose de pas clair, d’inachevé, d’insatisfaisant. J’ai vécu
beaucoup de belles expériences pendant les satsangs, y compris la Conscience claire et
spacieuse, mais sans toutefois la connaissance de ma vraie nature inébranlable.
J : Il y a beaucoup de clarté dans les satsangs actuellement et ils permettent un
sentiment de paix, mais pour la plupart des gens (du moins d’après ce que j’ai pu
constater), l’expérience ne dure pas. Ceux-ci glissent dans certains états presque par
accident, mais la compréhension n’est pas transmise d’une façon décisive et claire. En
d’autres termes, il y a un élément de doute ou un manque de connaissance. Les
racines de l’ignorance ne sont pas totalement mises à nu et vous vous remettez à
pédaler dans vos vieux schémas.
J’ai vécu la même expérience pendant des années jusqu’à ce que je rencontre Bob
Adamson. Ce qu’il proposait se situait à un autre niveau que ce qui se passe
généralement dans un satsang actuel. Ce qu’il partageait était plus direct et plus
concentré. Cela ne rentrait pas dans la panoplie spirituelle, comme essayer d’être
spirituel, d’être tranquille, de méditer ou quelque chose dans le genre. De plus, cela
provenait d’une tradition vivante en ligne directe, pour ainsi dire.
Q : Lorsque je lis vos articles, ils me font me sentir spacieux et vaste, et je me retrouve en
train d’acquiescer à ce qui est dit, plutôt que de dire ‘’oui, mais…’’, comme d’habitude. Il n’y
a plus de lutte interne.
J : Lorsque vous tombez sur quelque chose de clair et évident, cela a tendance à
miner le mental et les vieux points de vue d’une manière très directe. Il ne s’agit pas
d’une pratique consistant à rester immobile ou à essayer d’assimiler l’expérience de
quelqu’un d’autre. Il s’agit de regarder directement par vous-même ce qui est vrai en
vous, maintenant. La rencontre d’un instructeur qui possède la compréhension
vivante de tout ceci peut être particulièrement utile, puisqu’il ou elle peut vous aider
à éviter tout ce qui est hors de propos. Avec un bon instructeur, l’accent n’est jamais
placé sur l’instructeur, en tant que tel, mais sur la révélation de votre véritable
nature.
Même les attitudes et les pratiques sophistiquées des chercheurs spirituels se fondent
souvent sur l’idée subtile d’être une personne distinct(iv)e, bien que plus spirituelle,
et les questions essentielles ne sont pas investiguées, mais tout cela fait intégralement
partie de la croissance et du développement. Vous recherchez le meilleur
enseignement que vous puissiez trouver et vous vous en tenez à cela jusqu’à ce que
vous expérimentiez ce qu’il a à offrir et puis, vous continuez à avancer, comme on le
fait tous. Si vous êtes suffisamment chanceux que pour tomber sur un Nisargadatta
Maharaj ou sur un Bob Adamson, la part de la responsabilité ne va pas plus loin,
puisque vous êtes au bout du compte encouragé à considérer les choses jusqu’à la
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racine. C’est un changement notable de focalisation. Vous sentez la différence dans
votre propre expérience de clarté et de liberté. Elle survient rapidement et
directement, car tous les voiles sont enlevés. Il y a simplement une indication directe
de ce qui est clair, rayonnant et présent dans votre expérience actuelle. Le concept de
la séparation est clairement exposé comme étant une fausse hypothèse, non examinée
(jusqu’à présent). La personne apparemment séparée est complètement démasquée
et les racines de la servitude sont définitivement coupées. Pour celui qui prend la
liberté au sérieux, c’est le ‘’remède ultime’’, comme l’a dit Maharaj.
Q : Peut-être que je suis simplement épuisé et que j'abandonne la recherche du big bang que
j'ai appris à attendre de la lecture de tant d'histoires d'Eveil, mais j’aimerais avoir cette
connaissance inébranlable.
J : Même la recherche de l’Eveil devient une nouvelle parure du chercheur distinct(if)
qui espère atteindre l’unité. Il n’y a pas d’événement d’Eveil, d’accomplissement de
l’Eveil, ni d’expérience de l’Eveil au futur. Considérez cela en profondeur.
Examinez simplement ce que vous êtes en ce moment et voyez ce qui est présent. Si
vous vous dites, ‘’Quand vais-je y arriver ?’’, remarquez que ce n’est qu’une pensée
passagère qui apparaît à la lumière vivante de la Conscience. Cette Conscience est
avec vous en ce moment. Elle n’est pas séparée de vous. Vous n’avez pas besoin de la
chercher, puisque vous l’êtes. Voyez que, quoi qu’il apparaisse, vous êtes toujours
cette Conscience. Aucune méditation, aucune voie, aucun satsang, ni aucune lecture
ne sont nécessaires. Si de telles choses sont légitimes, elles ne font qu’indiquer ce qui
est présent en ce moment. Ainsi, tout ce que vous avez à faire, c’est regarder par
vous-même et voir. Vous pouvez le faire à l’instant. Il est essentiel de voir que seule
la compréhension est nécessaire. Tout le reste n’est qu’une préparation pour vous
amener jusqu’au point où vous regardez par vous-même. Rien ne peut remplacer
votre propre vision directe.
L’instructeur vous indique à plusieurs reprises la direction de votre Conscience
toujours présente, jusqu’à ce que vous la voyiez. Ce que les meilleurs Maîtres
désignent comme ‘’Cela’’, c’est votre Être-Conscience réel. Vous ne le trouvez, ni ne
le perdez jamais, puisqu’Il est inné. A un moment donné, vous commencez
simplement à le remarquer. Les anciennes habitudes peuvent s’interposer pendant
un certain temps, mais cette approche permet réellement de les mettre en lumière, et
elles disparaissent simplement d’elles-mêmes. Et la Vérité que vous percevez
rayonne d’autant plus clairement. Vous voyez alors que c’est ce que vous êtes et que
vous avez toujours été. Il ne s’agit pas du tout d’une pratique d’une durée d’un mois
ou d’une durée d’un an. Cela dépend davantage de votre intérêt, de votre sérieux et
de la clarté des indications. C’est du moins mon avis.
Q : Tout conseil éventuel supplémentaire que vous pourriez avoir serait le bienvenu !
J : Si vous répondez à ceci, alors c’est que vous êtes mûr et que vous êtes prêt et donc,
suivez simplement votre cœur et votre propre sagesse la plus profonde, et tout se
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déroulera, comme c’est censé le faire pour vous. Vous ne devez avoir aucun doute làdessus.
24. NISARGADATTA MAHARAJ, SELON SES PROPRES
TERMES
Voici quelques citations de Nisargadatta Maharaj. La première provient d’un
opuscule qu’il a écrit, intitulé ‘’Self-knowledge and Self-Realization’’. Elle est
référencée dans le livre ‘’Godmen of India’’ de Peter Brent.
Nisargadatta Maharaj : Le premier moment tant attendu fut le moment où je fus convaincu
de ne pas du tout être un individu. L’idée de mon individualité et de mon bien-être m’avait
jusque alors embrasé. La peine cuisante dépassait mes facultés d’endurance, mais il n’y en a
plus aucune trace maintenant. Je ne suis plus un individu. Il n’y a plus rien qui limite mon
Être, désormais. Avec la disparition des mauvais signes de l’individualité et des défauts qui
l’accompagnent, les idées d’acquisition et de renoncement se sont détachées,
automatiquement. L’angoisse toujours présente et la mélancolie d’un cœur qui se consume ont
disparu et je ne suis plus que pure Béatitude, pure Connaissance, pure Conscience.
Mon expérience actuelle du monde, en tant qu’expression divine, n’a aucun but lucratif, ni
rien à perdre, mais est le flux pur, simple, naturel de la Conscience béatifique…Il s’agit de
l’expérience bienheureuse unique de l’unité primordiale…Chaque objet dans l’univers a perdu
son objectivité…Celui qui méditait autrefois sur la béatitude et la paix est lui-même l’océan de
béatitude et de paix.
La citation suivante est extraite de ‘’Godmen of India’’, de Peter Brent.
Nisargadatta Maharaj : Voyez-vous, le guru et le disciple sont pareils à deux graines de
jaque : l’une est crue et l’autre est mûre. La graine crue veut être mûre et la graine mûre est
mûre et elle ne veut plus rien du tout. Tant que la graine crue se sent différente, elle
continuera à réclamer, vouloir quelque chose, mais il n’y a aucune différence. Il ne s’agit que
d’un fruit unique, de la même substance. La différence n’est ressentie que par celui qui n’est
pas mûr. Quand j’ai rencontré mon guru, j’ai senti la maturité en lui. Désormais, cette
maturité est en moi et je ne fais plus qu’un avec mon guru. Il n’y a plus aucune séparation.
Tout ce que Je Suis est mon guru. Initialement, je me demandais : Qu’est-ce que le guru ?
Qu’est-ce que le disciple ? Mais désormais, je ne me pose plus ces questions, puisqu’elles sont
dénuées de sens. Il n’y a aucune séparation et donc, il ne peut pas y avoir de réponse, ni
d’explication. Il n’y a que l’Être.
25. APPROFONDIR L’INVESTIGATION
Questionneur : Je m’installe pour écrire, mais il paraît un peu stupide de parler de moi-même
et de ce qui se passe et donc, tout ce que je vais dire contiendra sûrement une contradiction.
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John : Il n’y a pas de souci. Parler et écrire sont limités, mais cela ne signifie pas non
plus que vous devriez vous restreindre. Penser et parler sont simplement une partie
naturelle du flux. Je pense personnellement que cela fait intégralement partie du
processus que de dialoguer à ce propos. C’est juste un moyen de débroussailler et
cela peut être utile.
Q : Il y a une chose qui est vraiment claire : je n’ai jamais, jamais vu l’ego. Il n’y a
absolument aucune preuve qu’il existe, seulement des ouï-dire, seulement des postulats, et
donc, si je n’accepte que ce que je peux réellement observer, il est extrêmement difficile de
continuer à croire que l’ego existe.
J : Voilà réellement une chose essentielle à voir et à considérer. Ceci mine le socle de
toute la séparation et de la limitation, mais ce n'est pas parce que vous commencez à
le voir ou à l'envisager que l'habitude de penser que le "je" est réel va s'estomper du
jour au lendemain. Il y a simplement là une certaine inertie en raison du fait qu’il est
supposé être là depuis des années, mais continuez simplement de revenir sans cesse
à cette idée et de l’examiner sous toutes les coutures, par simple curiosité naturelle, et
essayez de ne pas transformer cela en pratique, en méthode ou en technique, avec un
objectif spécifique imaginaire. Qui la pratiquerait ? Qui poursuivrait un objectif ?
Seulement le ‘’je’’ séparé imaginaire. Il commence à devenir réellement intéressant de
voir comment cette idée peut resurgir sur le devant de la scène de diverses façons,
mais alors, vous commencez à le voir de plus en plus, et vous n’êtes plus pris par
cela. A un moment donné, c’est presque drôle. Il est fascinant de voir comment ce
‘’je’’ non existant avait été le point de focalisation de tant d’activité mentale et
émotionnelle.
Je veux juste souligner qu’il ne s’agit pas d’un test. Pensez à ce qui se présente
communément : ‘’Quand verrai-je enfin ceci et quand serai-je illuminé ?’’ ‘’Quand
l’ego va-t-il lâcher prise ?’’ ‘’Je n’en suis pas encore là’’, etc. Ce sont tous là des
dilemmes purement imaginaires. C’est le sentiment même de l’ego qui opère.
Demandez juste : qui ? Qui n’est pas là, ou quoi ? Simplement l’idée fausse que je
suis un ‘’je’’ distinct(if). Mais il n’y a pas de ‘’je’’. Bingo ! D’une manière ou d’une
autre, vous l’avez vu et donc, tout ceci, c’est boxer dans le vide contre un adversaire
imaginaire.
Alors, prenez quelques instants pour vous demander : ‘’Que suis-je vraiment ? Ne
suis-je pas la Conscience, actuellement ? Ai-je besoin de l’atteindre ? Cela pose-t-il un
problème ?’’ Vous êtes alors de retour dans la clarté qui a toujours été là. Vous l’aviez
simplement oubliée en étant captivé par l’imagination. Néanmoins, vous n’avez
jamais réellement quitté qui vous êtes. Vous ne devez pas faire partir les pensées ou
l’imagination. Il s’agit plutôt de voir ce qui se passe. Une fois que vous voyez le
mécanisme, il peut continuer, mais vous ne vous en souciez plus. Il ne vous affecte
plus.
Il y a un dualisme subtil à attendre que les pensées changent ou disparaissent. Pour
la Conscience, cela ne fait aucune différence que des pensées soient là ou pas. Alors,
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qui s’en soucie ? La personne imaginaire, encore une fois ! C’est un grand
soulagement de voir que vous n’avez rien à faire du tout avec le mental.
Q : Pourtant, le processus de pensée habituel continue de rappeler cette notion. Lorsque je
m’en rends compte, la question se pose simplement de nouveau : ‘’Y a-t-il un ego et si oui, où
est-il ?’’ N’étant pas en mesure de le trouver, la question retombe.
J : Effectivement, vous le constatez simplement. La vieille dynamique, comme je l’ai
dit, est là pour un moment, mais vous ne pouvez plus vraiment totalement vous
impliquer dedans. C’est un fait évident qu’il n’y a pas d’ego dans la machine. Au
départ, vous investiguez et vous vérifiez. De vieilles habitudes resurgissent parfois et
donc, vous regardez de nouveau, peut-être de manière répétée. A un moment donné,
cela s’enfonce simplement au niveau des tripes et vous en êtes convaincu. Alors,
l’investigation cesse naturellement. Par exemple, vous vous appelez Bill, ou peu
importe comment, alors vous faut-il circuler en pensant que vous vous appelez Bill
en permanence ? A un certain stade, c’est juste une connaissance constante. C’est la
même chose en ce qui concerne voir qu’il n’y a pas de ‘’je’’. Vous investiguez un
moment, vous regardez et vous voyez par vous-même. A un moment donné, vous le
voyez d’une manière concluante et la recherche est terminée. Il n’y a tout simplement
pas de ‘’je’’ distinctif. C’est un fait. C’est la fin du chemin. On ne peut pas vraiment
faire grand-chose avec un fait. C’est juste un fait.
Q : C’est là le cœur de la question, semble-t-il. Ce qui apparaît dans la conscience n’a que peu
d’intérêt. Il y a parfois de la lucidité mentale et parfois de la platitude mentale. Parfois le corps
se sent bien et à d’autres moments, pas si bien. Cela n’a plus vraiment trop d’importance.
J : On dirait que vous avez fait pas mal de chemin avec tout cela – sans qu’il y ait
quelque part où aller ! Pour moi, il y a deux facettes à tout cela. Premièrement la
Présence-Conscience qui est la base claire et permanente de toutes les
apparences/apparitions. C’est votre identité réelle. Deuxièmement, il y a l’absence de
la personne distinct(iv)e ou du ‘’je’’, le sentiment illusoire ou la méprise concernant
vous-même. Toutes les deux sont essentielles pour moi. Certaines approches
bouddhistes appréhendent bien l’absence d’un ‘’je’’, mais cela semble un peu sec,
toutefois, un peu vide (sans jeu de mots). Certaines approches se focalisent sur
l’absolu, mais sans vraiment révéler le mécanisme du faux ‘’je’’, qui continue de
resurgir dans le tableau. Ainsi, tout en prenant le temps d’explorer l’absence du ‘’je’’,
ce qui est essentiel, continuez aussi de ressentir et d’investiguer le fait que tout
apparaît dans cette Conscience radieuse, lucide, libre, immaculée. Contemplez ce que
cela signifie d’être simplement Cela.
S’il y a des questions épineuses ou s’il y a des problèmes complexes qui continuent
de resurgir malgré tout, c’est une bonne chose de les mettre en lumière. C’est ce que
j’ai fait avec Bob Adamson. C’était un simple nettoyage de quelques débris mentaux.
Je me suis aperçu que cela m’a bien aidé à réduire les endroits où j’avais parfois
tendance à revenir pédaler dans la choucroute, même si je voyais les bases. Le fait de
voir que le ‘’je’’ distinct(if) n’est pas là est extrêmement important, puisque toutes les
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autres idées autolimitantes sont enracinées là-dedans. Si la racine est enlevée, les
autres problèmes s’arrangent d’eux-mêmes. Revenez donc toujours à l’essentiel.
Q : C’est mon dernier rapport, en tout cas.
J : Il est agréable d’entendre comment les chose se déroulent. Tout a l’air bien.
26. REMETTRE RÉELLEMENT EN QUESTION LE SENS DU ‘’JE’’
Questionneur : J’ai reçu le livre et le premier CD de Bob Adamson, il y a environ quinze
jours. Les termes utilisés m’étaient familiers et j’ai donc tout de suite écouté le CD et j’ai
aussi commencé le livre. L’approche directe de Bob est très efficace. Il a une manière d’être très
direct et il va droit au but. Il va à l’essentiel très rapidement et très efficacement. Très peu de
mots sont gaspillés. Il est réellement rafraîchissant et utile d’entendre quelqu’un parler
vraiment de non-dualité et de l’état naturel plutôt que de simplement lire à ce propos. Comme
vous le savez peut-être, il n’y a aucun instructeur, ni aucune réunion non-duelle dans cette
région. Le Dakota du Sud est l’outback de l’Amérique !
Je relis le livre et réécoute le CD, chaque fois que j’en ai l’occasion. Je sens que la
compréhension est là depuis quatre ou cinq mois, mais ce qui reste à faire (faute d’une
meilleure façon de le dire), c’est l’abandon total du ‘’je’’. D’une manière ou d’une autre, le
‘’je’’ reste suspendu à un fil et veut toujours contrôler. Ce n’est pourtant plus un sentiment
très fort en raison d’investigations fréquentes et de la recherche du ‘’je’’. Votre article intitulé,
‘’Tous les problèmes sont pour le je’’ est aussi très bon et a été utile. Le sentiment d’un ‘’je’’
semble simplement s’attarder en arrière-plan. J’ai trouvé qu’en revenir continuellement à la
Présence-Conscience est étonnamment efficace. Cela me permet de rester ici et maintenant, là
où je devrais être.
L’intuition me dit que je dois juste m’en tenir à cela, que cela finira par faire tilt et que la
compréhension viendra. Il ne s’agit pas d’une sorte de ténacité anxieuse, mais d’un ‘’effort
sans effort’’ pour en revenir à la Présence-Conscience et à l’investigation du ‘’je’’.
John : Il semblerait que vous fassiez l’expérience du style unique et puissant de Bob,
faute d’un meilleur moyen de le dire, ce que je puis apprécier. C’était exactement ma
position par rapport à tout cela, également. J’ai trouvé son site web, et quelque chose
à résonné. Puis, je me suis procuré le livre, et l’expérience s’est prolongée et s’est
approfondie. Ensuite, j’ai acheté les CD et je les ai souvent réécoutés. J’ai également
relu régulièrement le livre. Tout cela était juste un rappel, une indication de ce qui est
toujours présent.
Vous avez raison de voir que ce n’est pas un effort anxieux. C’est simplement être
attiré par la clarté, naturellement et sans effort. Je n’ai pas trouvé d’indications plus
claires dans ma recherche que le matériel de Bob. J’ai aussi commencé à
communiquer avec l’un de ses étudiants par e-mails. Les choses ont continué à
évoluer et je savais que j’étais vraiment sur quelque chose. Et vous aussi, alors suivez
simplement le déroulement des événements. Tout ce qui doit arriver arrivera.
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Maintenant que vous avez un aperçu de votre vraie nature de Présence-Conscience, il
y a une attirance naturelle pour la clarté, et les idées contraires sont démasquées.
Tout ce dont vous avez besoin pour que cela arrive arrivera. Vous n’avez jamais
dirigé le show, de toute façon. L’intelligence la plus profonde en vous saura s’y
prendre avec le vous imaginaire que vous pouvez parfois penser être.
Alors, venons-en à cette question du ‘’je’’ distinct(if). De but en blanc, il n’y en n’a
pas ! C’est une fiction. Il n’y a jamais eu une telle chose. C’est un piège subtil (si on
peut dire ça) qu’il y a là quelque chose à abandonner. Cela présuppose qu’il est là et
qu’il doit être abandonné. Il n’y a qu’une supposition que le ‘’je’’ est là. Vous avez
déjà le sentiment grâce à l’investigation que le ‘’je’’ n’est pas là, alors ne le laissez pas
rentrer par la porte de derrière en pensant que vous devez l’abandonner et qu’il est
encore là, suspendu à un fil. C’est trop de cinéma ! Si vous voyez ce type de pensées
surgir, ne les croyez pas ! Utilisez-les comme une opportunité d’investiguer. Si vous
vous surprenez en train de dire quelque chose comme ‘’le ‘’je’’ reste suspendu à un
fil’’ ou même, ‘’je dois m’en tenir à cela’’ ou peu importe, examinez réellement la
situation. Quel est ce ‘’je’’ qui reste suspendu à un fil ? Qui doit s’en tenir à quoi ?
C’est le ‘’je’’. Quel est ce prétendu ‘’je’’ ? Pouvez-vous le trouver ?
Suis-je un ‘’je’’ imaginaire ? Ou suis-je la Conscience présente, qui est déjà ici,
complète et qui n’a besoin de rien ? Suis-je vraiment un ‘’je’’ distinctif ? Et si c’est le
cas, où est cette chose ?
Vous êtes vraiment complètement libre, maintenant. Il n’y a rien à abandonner, rien à
attendre. Ce ne sont que des croyances non examinées qui donnent l’apparence que
quelque chose va mal. Mais qu’est-ce qui va mal, si vous ne pensez pas de telles
pensées ? Ce ne sont que des suppositions. Celles-ci ne sont pas vraies. Comme je dis,
même si la pensée, ‘’je n’y suis pas encore’’ apparaît, dans quoi où sur quoi apparaîtelle ?
N'est-ce pas la Conscience ? Aussi, l’idée est fausse.
Vous pouvez être complètement libre, maintenant. Vous êtes complètement libre,
maintenant. L’enseignant vous renverra implacablement à cela, encore et toujours.
N’imaginez pas que cela prend du temps. Ce n’est pas le cas. Tout le temps est un
retard inutile. Vous n’obtiendrez jamais une compréhension plus profonde dans le
futur que ce qui est pleinement présent, ici et maintenant.
Je pense que vous êtes à peu près aussi proche de ceci que vous pouvez l’être sans
tomber complètement dedans. La dernière petite poussée que je puis vous donner,
c’est qu’il n’y a nulle part où aller, rien à faire, ni rien à obtenir. Vous êtes déjà là où
vous devez être. Tout le reste n’est qu’imagination. Et même cela ne vous éloigne pas
de votre Être réel. Il n’y a personne qui doit avoir la compréhension ultime, parce
que celui qui doit avoir la compréhension ultime n’existe pas ! La dernière illusion,
c’est qu’il y a là quelqu’un qui a besoin d’être libre ou de comprendre. Ici et
maintenant, il y a un centre de pure Essence/Conscience, fondamentalement clair et
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lumineux, qui rend possible toute pensée, toute perception et tout sentiment. Tout
apparaît et disparaît dedans. C’est ce que vous êtes, maintenant. Voyez-le. Soyez-le.
Laissez cela résonner.
27. QUE RECHERCHEZ-VOUS ?
Questionneur : J’ai apprécié tout le temps supplémentaire que vous avez passé à parler avec
moi, hier soir. Je n’arrive toujours pas à me raccorder à l’idée qu’il y a quelque chose de
vraiment beaucoup plus profond dans ce que je suis. Je suis toujours très lié à mon corps et à
toute la douleur et à la souffrance que j’éprouve en étant ‘’Tom’’. Parfois, je suis dépassé par
les exigences de mon travail et par les sentiments d’inaptitude qui surgissent, si mes capacités
créatives sont mises au défi, ce qui m’empêche de prendre des risques avec le niveau de travail
que j’ai consenti à accepter.
John : Il y a plusieurs aspects qui s’imbriquent là-dedans et qui peuvent être
examinés, mais pour l’essentiel, vos problèmes tournent autour de vos expériences
en tant qu’individu dans le domaine de la vie apparente et quotidienne. Ce que vous
décrivez, ce sont des expériences normales que les gens subissent avant de regarder
profondément en eux-mêmes. Tout tourne autour du concept d’être un individu, qui
a été repris et développé depuis l’enfance. Ces problèmes se résorbent assez
facilement, en connaissant votre vraie nature qui est exempte d’individualité.
Q : Peut-être que ce que vous avez dit sur le fait qu’il ne s’agit pas d’un grand truc mystique
fait partie du problème. Peut-être que je ne peux pas appréhender cela, parce que je ne vois pas
cela pour ce que c’est — quelque chose de très direct et d’accessible, à l’instant même. Je ne
vois toujours pas comment cette simple vérité peut provoquer un changement qui
supprimerait les types d’inquiétudes et d’angoisses qui font couramment partie de
l’expérience d’être moi – ‘’Tom’’.
J : Pourquoi un changement serait-il nécessaire ? Ne vous fixez pas des objectifs et
des attentes pour ensuite mesurer vos échecs sur la base de limites auto-imposées.
Toute activité égocentrique (comme l’inquiétude, le conflit, l’anxiété, la peur, etc.)
s’enracine dans la croyance que nous sommes des individus isolés et limités, localisés
dans le corps et identifiés au corps. Cette histoire continuera de vous empoisonner
jusqu’à ce que vous investiguiez toute la notion d’être un individu et un corps. Vous
devez mener une enquête approfondie sur la question "Qui suis-je ?". On ne peut pas
considérer une déclaration comme un idéal et espérer que la vie quotidienne change.
Vous devez faire votre devoir et aborder l’aspect essentiel.
Q : Je pense que le plus gros problème est ma croyance en la séparation. Celle-ci disparaîtelle ? Ou continuez-vous d’être un corps, mais avec une compréhension différente ?
J : La séparation disparaît, une fois pour toutes. Le corps continue. Il n’y a pas de
problème avec ça. Vous cessez d’imaginer que vous êtes le corps et limité par ses
limites. Vous arrêtez d’imaginer que vous êtes un individu avec ses limites. Le
mental et le corps continuent comme avant et fonctionnent, comme ils l’ont toujours
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fait. Votre identification exclusive avec eux est coupée et il s’ensuit une liberté et une
paix immenses que vous ne perdez plus.
Q : Hier soir, j’ai posé une question concernant la finalité. Pourquoi sommes-nous ici en train
de vivre cette expérience ? Je sais que la réponse la plus simple, c’est ‘’pourquoi pas ?’’, mais
celle-ci ne me satisfait pas vraiment. Que croyez-vous vous-même, au quotidien, et qui résout
la question ‘’Pourquoi subir tout ça ?’’ Cette question s’est posée plusieurs fois dans ma vie à
un moment où il ne semblait vraiment pas y avoir de réponse, et j’ai pensé : ‘’Alors, pourquoi
ne pas y mettre fin ?’’ Bien sûr, c’était une pensée au cours d’une grave dépression, mais il
m’arrive d’avoir cette pensée, quand la vie semble décidément trop dure que pour pouvoir
supporter cette existence.
J : Il s’agit là toutes d’énigmes insolubles, tant que votre identité n’est pas claire. Qui
pose la question ? Qui veut savoir ? Qui est déprimé ? Qui supporte cette existence ?
C’est l’individu séparé imaginaire. Si vous résolvez la question fondamentale et si
vous voyez à travers le faux concept d’être un individu séparé, toutes ces questions
et ces problèmes sont directement résolus dans l’expérience. Ils cessent tout
simplement d’exister.
Il est possible que vous ne puissiez pas le voir maintenant. Alors, prenez-le comme
un article de foi et donnez-vous un peu de temps. Donnez-vous la chance
d’approfondir tout cela et voyez si vous constatez un changement dans votre vie.
Sinon, vous êtes victime d’idées et de suppositions qui pourraient ne pas être vraies.
Bien sûr, toute action que vous entreprenez sur la base de fausses prémisses ne vous
conduira pas à la liberté.
Q : Je suis peut-être complètement à côté de la plaque, mais voici ce qui m’est apparu en vous
écrivant. Je crois en la possibilité que c’est simplement la Conscience qui apparaît d’instant en
instant et de n’avoir aucun contrôle sur les apparences ou sur mes pensées, mais j’ai besoin
que cela me procure un genre de bénéfice et me laisse la possibilité de me détendre, d’arrêter de
m’inquiéter ou d’avoir l’impression de ne pas être suffisamment bon ou suffisamment
talentueux ou alors, je suis submergé par quelque chose que je ne peux pas gérer.
J : Tout cela montre simplement que la compréhension de ce qui est indiqué n’a pas
encore réellement pénétré en profondeur. Il n’y a pas besoin d’arrêter le mental. Il n’y
a rien de mal et rien à faire. Ne créez pas de fardeau supplémentaire. Ce n’est pas un
objectif que l’on s’efforce d’atteindre. Vous avez beaucoup lu, mais vous devez
maintenant aller plus profondément au cœur des choses. Vous avez effleuré les
choses au niveau intellectuel, ce qui est bien, mais vous ne voudrez pas en rester là.
A ce stade, vous n’avez plus vraiment besoin de lire toutes sortes de livres, ni de
vous mettre en quête d’un nouveau maître. Quelle que soit l’inspiration que vous
avez reçue, celle-ci doit aboutir à votre propre enquête de première main. Quelle est
ma véritable nature ? Qu’est-ce qui est réel ? Qu’est-ce que je veux ? Quelle est la
cause de ma souffrance ? Ne vous contentez pas de mots, ni de platitudes, mais
procédez à une véritable investigation. Pour que les réponses soient significatives,
vous devez trouver des réponses qui vous concernent.
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Q : Que faut-il faire à ce stade ? Qu’est-ce qui manque ? Ou, de façon plus appropriée, qu’estce qui doit se détacher pour être libre de tout ça ?
J : Vous devez simplement regarder en profondeur pour voir ce que vous êtes
vraiment. Etes-vous juste un mental dans un corps ou êtes-vous la Conscience
éternelle, non née et immortelle au sein de laquelle tout apparaît et disparaît ? La
solution, c’est découvrir de manière concluante quelle est votre véritable identité.
En gros, je vous dirais qu’il ne faut point désespérer. Beaucoup ont trouvé le moyen
de sortir de cette impasse, et vous le pouvez aussi. Le mental fabrique toute une série
de paradoxes et de dilemmes et puis se sent frustré parce qu’il ne peut plus s’extraire
de ses propres limites imaginaires ! Si vous ne pouvez pas tout à fait le voir,
acceptez-le alors comme un article de foi et donnez-vous au moins un peu de temps.
Tout ce que je puis dire, c’est qu’il est sans aucun doute possible de trouver le genre
de paix et d’accomplissement que vous recherchez.
Si vous voulez des buts, en voici quelques-uns : trouver le bonheur, réaliser votre
vrai Soi, vous unir à Dieu, vous libérer de la souffrance, connaître ce qui transcende
la mort, connaître le réel, être réellement en paix...Si vous devez avoir un objectif,
n’importe lequel de ceux-ci fera l’affaire. Ce sont toutes des variantes d’un même
thème. Si vous poursuivez résolument l’un d’eux, ils ont tous la capacité de vous
ramener à la même compréhension fondamentale. Mais quel est votre but ? Que
recherchez-vous ? N’en faites pas une quête abstraite. Cela ne signifie rien du tout, si
ce n’est pas la poursuite et la satisfaction des aspirations les plus profondes de votre
propre cœur et de votre Être. J’ai le sentiment que vous essayez peut-être de vous
adapter aux paroles et aux expériences des autres. Mais que recherchez-vous
réellement ? Cela doit avoir rapport avec quelque chose qui est important pour vous,
autrement c’est comme essayer de rentrer dans les chaussures d’un autre.
Ne gardez pas la tête dans les nuages en lisant tout le matériel non-duel, en tentant
de vous affirmer dans quelque chose qui ne vous émeut pas vraiment au niveau des
tripes. C’est l’expérience classique de prétendre que ‘’JE SUIS CELA’’, alors que le
reste de votre vie personnelle et relationnelle est chaotique. Donc, je dirais, mettez de
côté les livres et les théories non-duelles et réfléchissez vraiment à ce que vous
recherchez. Qu'est-ce qui vous apporterait l'épanouissement que vous recherchez ?
Est-ce la paix ? L'amour ? La connaissance ? Une vie harmonieuse ? La connaissance
du but de l'existence ? Essayez de vous accrocher à quelque chose qui a du sens pour
vous, qui vous motive et auquel vous pouvez vous référer.
Dévorer des tonnes de livres sur la non-dualité est une chose, mais que recherchezvous vraiment là-dedans et dans tout ce que vous entreprenez par ailleurs dans votre
vie ? Essayez de faire sortir cela dans le champ de la Conscience. La quête aura alors
plus de sens. Cela n’a pas beaucoup de sens de bondir vers les sommets du
programme de quelqu’un d’autre, si vous ne vous occupez pas des aspirations de
votre propre cœur. Ainsi que je l’ai dit au début, il y a certainement une solution
pour tout cela. Beaucoup ont trouvé la paix et vous le pouvez aussi.
52
28. RIEN NE DOIT CHANGER
Questionneur : Le message me concernant passe momentanément, mais pas encore d’une
manière significative. Je ressens un peu d’angoisse et il est compliqué de savoir qu’il y a
moyen de s’en sortir, mais de ne pas encore voir comment. J’ai le sentiment que je pigerai un
jour. J’espère vous revoir bientôt.
John : Accrochez-vous ! Ce n’est pas aussi difficile qu’il n’y paraît. Rappelez-vous
simplement que toutes les difficultés sont créées par le mental. Tous les problèmes ne
sont que des problèmes imaginés par le mental en réaction à des idées et à des
suppositions qui n’ont pas été examinées concernant qui nous sommes. Le grand
facteur libérateur là-dedans, c’est que rien ne doit changer dans l’activité du monde,
du corps ou du mental. Il pourrait y avoir du changement à la suite d’une vision plus
claire de notre véritable nature, mais encore une fois, cela ne doit pas nécessairement
être le cas. L’angoisse et la peur ne sont réellement juste qu’une réaction à un
sentiment de menace contre celui pour lequel nous nous prenons. Une fois que vous
clarifiez la question de votre identité, les émotions et les réactions se débrouillent
d’elles-mêmes et tout ce qui se présente est bien. Vous ne luttez plus contre les
choses, vous ne résistez plus aux choses, mais il ne s’agit pas de cultiver la nonrésistance ou quelque chose dans le genre. On ne peut littéralement rien faire pour
provoquer une telle compréhension. Un peu de clairvoyance et d’investigation et
tout se met directement en place.
Rappelez-vous simplement que savoir qui vous êtes n’est pas un événement futur à
espérer. Si vous abordez ainsi les choses, alors cela ne fait que les repousser et vous
passez à côté de ce qui est ici maintenant. En ce moment, vous êtes présent et
conscient. Cette Conscience est ce que vous êtes vraiment. Elle est entièrement libre
par rapport à votre personnalité, vos pensées et vos expériences. Et si vous regardez
profondément dans votre expérience actuelle, vous découvrirez que vous vous situez
dans la liberté, en tant que liberté. Il n’y a pas d’Illumination au-delà du fait de
regarder profondément dans ce qui est présent en ce moment et de simplement
demeurer en tant que tel.
29. FOI, CONFIANCE ET CONFIDENCE
Questionneur : Je dois dire que c’est la première fois que je sens que je puis réellement croire
quelqu’un (vous) en ce qui concerne ce que j’espère comprendre – que c’est réalisable et réel.
Quelque chose dans le fond me rassure (même faiblement) sur le fait que j’aurai cette
compréhension. Mon mental tente de s’en emparer et puis il doit reculer par manque de
compréhension. Je pense que je pourrais avoir besoin d’aide pour l’investigation. J’ai toujours
été du genre à reporter la satisfaction et je pense que je me heurte à ce conditionnement. Après
quarante ans, je sens que je suis proche de la vérité. Remettre à plus tard cette découverte
semble ridicule, mais l’auto-investigation n’est pas une chose à laquelle je peux procéder
pendant très longtemps. Merci pour votre soutien constant.
53
John : D’après mon expérience, la compréhension vient vraiment plus par la foi, la
confiance et la confidence que par toute autre chose. Je m’étais engagé dans de
multiples recherches spirituelles depuis une trentaine d’années. Quand j’ai rencontré
Bob Adamson, il m’a simplement assuré que cette compréhension était possible, sur
la base de son expérience avec Nisargadatta Maharaj. Sa confiance absolue en sa
propre expérience, conjuguée à ses encouragements que je pourrais aussi voir ceci,
ont probablement eu plus d’impact que toute autre chose. En fait, je sais que c’est le
cas.
L’essence même de l’enseignement est simple et on peut l’indiquer directement. Ce
n’est littéralement pas un processus mental, ni une quelconque technique. C’est
simplement remarquer quelque chose qui est actuellement présent, le principe
conscient. C’est également voir que la personne que vous pensez être là —n’est pas
là. Aucune somme de réflexion ne peut égaler la vision réelle de ceci. Pour employer
un exemple simpliste, est-ce que penser à une pomme est pareil à goûter réellement
une pomme ? Il en va de même avec tout ceci. Les livres ne sont que des cartes qui
vous amènent au seuil de la connaissance directe réelle. C’est comme lire des guides
sur les sentiers qui conduisent au sommet du Half Dome1. Vous pouvez bien les lire
pendant toute la journée, mais simplement en les lisant, vous ne quitterez pas
vraiment votre fauteuil, quel que soit le degré de vos connaissances. Alors, qu’est-ce
qui va vous faire sortir de votre fauteuil ? La foi, la confiance et la conviction
concernant ce qui est indiqué. Pour la majorité des gens, celles-ci semblent résulter
d’un contact personnel avec quelqu’un qui a réalisé ceci et qui peut parler d’une
expérience directe. Il est vraiment essentiel de comprendre l’essentiel dans tout cela.
Quoi qu’il en soit, tout est possible pour vous. Il est inutile d’en douter. Si cela a
marché pour moi, cela peut marcher pour vous.
30. RIEN À FAIRE
Questionneur : Je voulais vous donner un feedback à la suite de notre conversation
téléphonique. Je ne peux pas verbaliser ce qui est différent, mais pour l’essentiel, la recherche a
pratiquement cessé. Je méditais une à deux heures par jour et je lisais deux à trois heures par
jour et depuis notre entretien, je n’ai plus du tout médité. J’ai essayé une fois, mais cela n’a
duré qu’environ une minute. Il n’y a simplement rien à faire. La seule chose que je lise,
quasiment, c’est votre site web, qui devient de plus en plus clair.
Ma femme m’a dit que je semblais beaucoup plus satisfait, ces deux dernières semaines. De
nouveau, je ne sais pas vraiment ce qui est différent, sinon le sentiment d’être quasiment au
bout. Je m’identifie certainement encore à mes pensées et au mental, mais ils ont globalement
perdu de leur impact.
John : Je suis heureux d’entendre que les choses se clarifient. C’est un bon signe que
votre femme ait remarqué des changements. Quelque chose fonctionne ! Bien sûr, le
1
Dans le Parc National de Yosemite, en Californie, NDT.
54
test ultime est toujours votre propre sentiment direct de liberté. C’est simplement
une détente dans quelque chose qui est intimement présent et bien connu, mais qui
est passé inaperçu jusqu’à présent. A partir du moment où vous goûtez à ce que vous
êtes vraiment, cela brise l’élan du mental. Tous les efforts, toutes les luttes et toutes
les recherches s’arrêtent. Même cette longue quête interminable de compréhension
spirituelle, de méditation et tout le reste disparaît, quand vous vous sentez tout
proche du but, qui est simplement d’être vous-même.
31. EST-CE RÉEL ?
Questionneur : Vous devez comprendre que je ne peux pas m'empêcher de vous demander :
"Est-ce réel ? ". Ma recherche spirituelle n'a fait que s'intensifier au fil des ans, quoique je la
garde généralement très privée, ces jours-ci. Je passe la plupart de mon temps libre seul à lire
Ramesh Balsekar, Nisargadatta Maharaj, Wei Wu Wei, Wayne Liquorman, Tony Parsons,
etc. Je suis profondément immergé dans cet enseignement pratiquement continuellement, bien
que je dirais que probablement pas une seule personne dans ma vie n’est consciente de cette
passion dévorante qui est la mienne. J'ai lu plusieurs des pages de votre site web et les mots
que vous écrivez me semblent légitimes et en accord avec ce que j'en suis venu à reconnaître
comme la véritable non-dualité, mais je suis aussi cynique au-delà de toute description
maintenant. Est-ce ainsi ? Etes-vous parvenu à cette compréhension ? Si c’est le cas, qu’est-ce
que j’ai loupé ? Quelle est la part que j’oublie ? Pouvez-vous me le dire ? Il est tout à fait clair
pour moi qu’il n’y a rien de plus à comprendre, mais il est également clair pour moi que je
suis passé complètement à côté de la plaque.
John : Les articles qui sont sur mon site web sont à peu près le meilleur que je puisse
proposer pour transmettre en mots mes expériences. La majorité du contenu a été
rédigé en échangeant avec des personnes par courriels, mais le meilleur moyen de
partager ceci, toutefois, c’est en parlant et en se rencontrant en personne. Même
parler au téléphone semble meilleur. Malgré tout, les courriels et les mots écrits
constituent au moins une tentative pour fournir des conseils et des indications.
On dirait que vous avez évolué en très bonne compagnie, du point de vue des
enseignements par lesquels vous avez été attiré. Ceci me rappelle beaucoup où j’en
étais avant ma rencontre avec Bob Adamson. J’ai fini par solliciter Bob, parce que je
ressentais une forte résonance avec Nisargadatta Maharaj et j’espérais rencontrer
quelqu’un qui avait été proche de lui. J’éprouvais un puissant désir de rencontrer
quelqu’un qui, je le sentais, pouvait parler de ceci à partir de son expérience directe.
J’ai vu beaucoup d’enseignants contemporains, mais la plupart, si pas tous, ne
semblaient pas vraiment vivre dans l’expérience totale de la liberté. Il y avait des
éléments de clarté et de liberté, mais également d’autres éléments non essentiels
mélangés avec, ce qui était déroutant. Je savais intuitivement que si quelqu’un avait
véritablement réalisé sa vraie nature au-delà de tout doute, c’était Nisargadatta.
Rencontrer l’un des étudiants vivants de Nisargadatta et parler de tout ceci fut donc
une incroyable expérience.
55
Il y eut une évolution spectaculaire en rencontrant Bob et cela me parût être
précisément ce que je recherchais pour me faire parcourir le dernier kilomètre, pour
ainsi dire. Ce n’est qu’une façon de parler. Vous finissez par voir qu’il n’y a
littéralement nulle part où aller, votre véritable nature étant ici et maintenant. Et il
n’y a pas non plus quelqu’un qui doit ‘’y’’ arriver. Bob fut en mesure de rendre la
compréhension très directe et accessible pour moi. Au cours de quelques entretiens,
des choses que j’avais lues et auxquelles j’avais réfléchi pendant des années se
clarifièrent soudain. Il y eut littéralement plus de compréhension et d’évolution au
cours d’un seul entretien avec lui que plusieurs années de lecture et de méditation en
solo n’avaient pu produire. A mon grand étonnement, je découvris que divers
aspects des enseignements non-duels se déployaient dans ma propre expérience et
dans ma compréhension directe. Et c’était beaucoup plus simple que je ne l’avais
imaginé !
Les livres et les enseignements peuvent avoir tendance à obscurcir l’immédiateté et la
simplicité de ceci. Le mental, même dans ses tentatives les plus nobles, a tendance à
rendre les choses plus compliquées. C’est pourquoi il est si précieux de s’asseoir en
face de quelqu’un qui sait vraiment de quoi il parle. Il coupe court à travers toutes les
questions non pertinentes et il vous ramène à l’immédiateté et à la possibilité de
comprendre pleinement votre vraie nature dans le moment présent par vous-même.
Au bout d’environ une semaine et demie passée auprès de Bob, je m’aperçus que ma
quête spirituelle était terminée, que la connaissance de ma vraie nature était claire et
solide, qu’il n’y avait plus aucune possibilité de perdre cette compréhension.
L’enseignement de Bob révéla définitivement les racines de l’ignorance, de la
servitude et des limites, d’une manière parfaitement claire. Une fois que le
mécanisme est révélé et qu’il est vu au travers, c’est fini et on ne peut plus vraiment
revenir à l’ancien point de vue. Il s‘agit d’une expérience directe, de première main.
Une fois que l’on voit tout cela par soi-même, la quête est terminée. Il n’y a plus
besoin de livres, de retraites, ni de maîtres. Ils pointent tous vers cette
compréhension de qui nous sommes. Une fois que c’est votre expérience, vous n’avez
plus besoin d’indications/indicateurs. J’étais moi-même arrivé à un point où je ne
croyais quasiment plus qu’il était réellement possible de parvenir à cette
compréhension. Heureusement, je me trompais !
Bob dit que Nisargadatta l’avait amené au-delà du besoin d’une aide supplémentaire.
Bob fit pareil pour moi et c’est ainsi que cela continue. Bob me dit plus tard que si ce
que j’avais découvert par le biais de son enseignement avait de l’intérêt, je pouvais
envisager d’en parler avec d’autres, ce qui a abouti à mes tentatives de partager ceci.
Je veux simplement souligner que tout cela est beaucoup, beaucoup plus simple que
nous ne l’avons jamais imaginé. Vous pouvez définitivement et de façon concluante
connaître votre véritable nature et vous affranchir de la souffrance et du doute. Ce
n’est pas une question de temps, d’effort ou d’attendre que cela tombe du ciel. Cela
requiert juste un peu de clairvoyance. C’est vraiment une combinaison entre la clarté
des indications et de votre désir d’être libre.
56
En résumé, voici quelques points clés à considérer. Votre propre sentiment
d’Existence/Conscience est immédiatement connu et accessible à tout moment. Il ne
s’agit pas d’un accomplissement. Aucune technique, ni aucun processus n’est
impliqué. On ne peut ni l’acquérir, ni le perdre. Il est ici maintenant. Le connaître
pleinement est toute la compréhension qu’il faut. Il vous faut juste voir ceci
clairement.
Les pensées et les expériences n’obscurcissent jamais votre vraie nature. Elle est
toujours totalement libre et accessible. Nous ne le voyions tout simplement pas, parce
que nous regardions dans la mauvaise direction. Une fois que cela nous est
clairement signalé, nous pouvons le voir directement et sans effort. Une fois que vous
voyez que ce que vous êtes est constamment avec vous, vous ne faites plus
l’expérience d’entrer ni de sortir de la paix ou de la clarté. Ce n’est qu’en raison de
concepts contraires que nous semblons la perdre. En fait, les pensées se trompent.
Sitôt que nous le voyons, les pensées perdent leur emprise.
La croyance d’être une personne séparée est la cause de toute l’ignorance, de toute la
souffrance, de toute l’angoisse, du doute, de la peur, etc. – c’est-à-dire, de toute la
pensée égocentrique. Regardez directement pour voir si vous pouvez découvrir la
personne que vous vous êtes imaginé être. Posez-vous des questions, telles que,
‘’Suis-je vraiment séparé de ma nature de Présence-Conscience ?’’ et ‘’La personne
séparée présumée que je m’imagine être existe-t-elle vraiment ?’’ Ce n’est ni une
pratique, ni une technique. Il suffit de regarder directement et clairement. Sitôt que
vous voyez qu’il n’y a jamais eu de personne, tous les problèmes sont définitivement
résolus. Tous les problèmes concernent la personne, pas votre nature réelle. Soyez
simplement clair par rapport à ce que vous êtes vraiment et le jeu est terminé. Cela ne
prend vraiment pas de temps. C’est plus une question de lucidité.
Tant qu’il y a un reste de croyance en la séparation, la séparation semble se
prolonger, mais tout cela n’est que de l’imagination reposant sur un manque
d’investigation. Quelques questions bien placées démantèlent toute la façade et vous
vous retrouvez facilement et naturellement dans votre état naturel de clarté, de
Présence et de liberté qui ne vous quitte plus. Vous ne pouvez pas perdre ce que
vous êtes.
Le fait d’en parler directement aide à clarifier les choses. Vos propres doutes et
questions sont minés et l’expérience vivante devient la vôtre. C’est ainsi que cela
semble fonctionner pour la plupart des gens.
32. ‘’CELA’’ RESSEMBLE À UNE CAMÉRA
Questionneur : Merci d’avoir envoyé le livre et les CD de Bob Adamson. J’ai écouté le premier
CD et j’ai entrepris de lire le livre. Un commentaire m’a particulièrement frappé. C’est
l’équation d’après laquelle Cela est comme une caméra qui enregistre toujours à la fois l’image
et le son. Une fois qu’une pensée entre dans le tableau, comme maintenant dans ce message,
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quelque chose a été ajouté et apparaît comme une superposition, mais la caméra enregistre
toujours. Cette caméra est silencieuse. Bob fait état d’une légère vibration subtile dans cet
enregistrement silencieux. Il n’y a pas d’autres mots à ajouter à la description de Cela,
puisque le mental ne peut rien ajouter à la vacuité. Comme rappel silencieux, une vieille
caméra a été placée sur la tablette de la cuisine.
John : Je suis heureux d’apprendre que vous avez reçu le matériel. Il semble qu’il
suscite quelques bonnes idées et c’est une bonne nouvelle. Il est intéressant de
remarquer ce qui enregistre tout. Cela est-Il concerné par ce qui apparaît ? Cela
divise-t-il, conceptualise-t-Il ou étiquette-t-Il quelque chose ? Ou y a-t-il juste vision,
audition, contact, sensation et connaissance de tout, tel quel ?
On en parle parfois en employant la métaphore du miroir. Toutes sortes de réflexions
– bonnes, mauvaises, indifférentes – apparaissent dans le miroir, mais le miroir est-il
concerné ou affecté d’une quelconque manière ? C’est pareil avec la Conscience que
vous êtes. Elle est silencieuse, lumineuse, brillante, claire et vide et c’est pourtant le
fondement de tout ce qui apparaît. Sur l’un des CD, Bob parle de cette Présence que
vous êtes comme d’une ‘’Vacuité consciente’’. C’est l’une de mes expressions
favorites pour la désigner. Au centre de votre être, il y a une Présence/Conscience
silencieuse, lucide, claire et semblable au ciel. Elle est totalement vide et pourtant
purement existante et consciente. Elle ne vous quitte jamais et vous ne pouvez pas en
sortir. Remarquez-la, simplement. C’est ce que vous êtes et elle n’est jamais affectée
par les pensées, ni par les apparences/apparitions. Elle est toujours rayonnante et
claire.
Tous les mots ne font que pointer vers vous, vers votre nature présente, aussi
appréciez simplement tous les noms et toutes les descriptions pour ce qu’ils sont –
des indicateurs de l’Essence unique qui est avec vous à tout moment.
33. JUSTE VOIR
Questionneur : OK. Permettez-moi de dire quelque chose qui paraît clair (pour l’instant !). Ce
sentiment de vitalité, d’être, de présence ou de conscience est ici. Ensuite, il y a la conscience
de quelque chose, qu’il s’agisse du corps, d’une pensée, d’arbres, d’émotions, d’épingles à
nourrice, d’autres corps, etc., mais le sentiment d’être est primordial. Même le ‘’je’’ est une
pensée. Les émotions, les pensées et les expériences vont et viennent, mais elles vont et
viennent dans cette simple Conscience-Présence. Il n’y a pas de problème avec cela jusqu’à ce
que le ‘’je’’ se mette à penser qu’il y a un problème, que quelque chose devrait être différent :
‘’je’’ veux quelque chose, ‘’je’’ suis perturbé, ‘’je’’ suis contrarié, etc. En fait, même alors, il
n’y a pas de problème, parce que tout cela ne fait que passer dans l’espace clair de la
Conscience, y compris la pensée qu’il y a un ‘’je’’ qui a un problème. Il s’agit simplement de le
voir (et il n’y a ‘’personne’’ pour le voir, il n’y a qu’une vision). Tout cela se produit tout
seul, y compris les activités de ce corps-esprit.
John : Vous commencez à piger ! Au fur et à mesure que les choses commencent à
être bien assimilées, les instants de lucidité suscitent des évolutions dans votre
58
expérience directe. Vous constatez simplement que des choses qui vous perturbaient
auparavant se détachent. Elles n’ont plus l’effet qu’elles avaient avant. Les racines de
l’ignorance, de la limitation et de la souffrance sont exposées une fois pour toutes. La
clarté présente, qui était là depuis toujours, devient simplement plus évidente. C’est
ce que vous avez toujours cherché.
Les pensées et les idées que nous entretenons sur nous-mêmes sont le seul
asservissement qu’il y a jamais réellement, mais l’asservissement n’est qu’apparent,
cependant. Il n’est pas réel. Nos problèmes apparents et nos expériences
quotidiennes deviennent les ouvertures d’une investigation qui vous mène tout droit
au cœur des choses. La vision est parfaitement présente et accessible, maintenant. Ce
n’est jamais une question de temps, mais de juste voir, regarder et remarquer ce qu’il
y dans votre propre expérience directe.
Ce que vous voyez et ce que vous dites est bon. Tous les livres et les enseignements
ne vous amènent que jusqu’à un certain point, puis vous devez voir par vous-même.
C’est maintenant votre tour de vivre la compréhension par vous-même. Une fois que
vous commencez à voir tout cela, rien ni personne ne peut plus vous l’enlever. Cela
vous appartient. Profitez du déroulement.
(Suite…)
Q : Hier en conduisant, cela m’a réellement frappé que ce que vous disiez était si nécessaire. Il
est essentiel que je regarde ma propre expérience et que je me laisse guider par cette vision,
plutôt que par mes pensées sur ce que les autres rapportent. Si je lis simplement les mots des
autres, ce qui se passe, c'est que je lis leurs pensées. Cela peut avoir pour effet de me donner
simplement plus de concepts que d'expérience directe. C'est finalement réellement regarder
qui compte, n’est-ce pas ?
La question que je me posais sur la Conscience provenant du corps ou du corps qui existe en
elle n’est réellement qu’un autre moyen de retourner dans l’intellect ou dans les concepts ! A
présent, depuis cette perspective, il semble que toutes les questions soient très délicates et
difficiles en ce sens qu’elles peuvent rapidement ramener quelqu’un dans l’intellect plutôt
qu’à cette ouverture. Cependant, il semble aussi que chaque question pointe dans deux
directions : une direction qui ramène aux concepts, à la pensée ou à l‘intellect et l’autre à voir
qui a la question ou qui est conscient de la question. Est-ce cela que vous suggérez, quand
vous dites que la vie quotidienne peut être ce qui ouvre sur l’investigation ?
John : C’est super de voir que vous examinez véritablement tout ceci et que vous le
voyez par vous-même. C’est ce qui doit arriver. Vos perceptions sont claires. Si vous
continuez à investiguer et à regarder, vous verrez des changements profonds dans la
manière dont vous voyez et dont vous expérimentez les choses. Votre expérience
réelle est toujours le test décisif.
Ce n’est pas vraiment que les questions soient délicates ou difficiles ; c’est juste que
nous ne les avons jamais examinées clairement et que nous avons vécu selon de
fausses hypothèses sur ce qu’est la vie et qui nous sommes. C’est cela qui était délicat
59
et difficile ! Il suffit simplement d’un peu de raisonnement ou de questionnement ou
de simplement voir, comme vous dites. Tout à coup, tout le château de cartes
commence à s’écrouler. Les questions et les doutes qui nous tourmentaient perdent
leur emprise, parce que nous voyons qu’ils reposent sur des postulats fragiles ou
précaires. C’est ce que j’entends par utiliser vos problèmes actuels et vos expériences
quotidiennes pour l’investigation. Vous observez le mental et puis vous commencez
à remarquer comment le sentiment de séparation apparaît et comment les idées du
mental vous plongent dans la confusion. A un moment donné, cela vous frappe que
la réponse ne se trouve pas dans le mental. Le mental ne peut pas comprendre ça. Le
mental ne peut pas non plus résoudre les questions fondamentales de la vie, les
enjeux les plus profonds. Vous cessez alors de vous tourner vers le mental pour
obtenir des réponses et vous cessez de vous préoccuper de ses problèmes
conceptuels fabriqués de toutes pièces. Ils n’ont aucune substance réelle. Une fois que
vous le constatez, vous cessez simplement de regarder là-dedans et vous vous
épargnez pas mal de confusion et de peine.
Mais vous êtes, pourtant. La vie est. La Conscience, l’Intelligence, la Réalité sont ici,
resplendissant au milieu de tout. Votre bonheur et votre paix innés reviennent au
premier plan, car ils n’étaient que recouverts par le sentiment de séparation et toutes
les idées fausses que nous croyions. L’émerveillement enfantin et l’ouverture de nos
moments les plus clairs se dilatent et s’étendent. Vous remarquez alors que c’est juste
l’état naturel des choses.
Restez avec tout cela. Cela va continuer à se déployer et ces perspectives
s’approfondiront jusqu’à ce qu’elles deviennent les vôtres. Vous saurez alors avec
certitude et vous n’aurez plus besoin de livres ni de maitres pour vous indiquer tout
cela. Vous le verrez par vous-même. De ce point de vue, les livres et les maîtres ne
peuvent que confirmer ce que vous savez déjà.
34. REMETTRE EN QUESTION LA PERSONNE ET SES
HISTOIRES
Questionneur : L’Être, l’Eveil, la Liberté crie : ‘’Je suis ici. C’est mon état naturel, comme je
suis vraiment, ma véritable manière d’être, le Soi réel.’’ Mais simultanément, je ressens une
limite par rapport au fait d’être libre et éveillé et cette limite est inconfortable.
John : Votre vraie nature n’a aucune limite. Vous êtes présent et conscient. Cette vraie
nature que vous êtes est parfaitement présente, en ce moment. Cette approche
consiste simplement à regarder en profondeur dans ce qui est ici et maintenant et à
réaliser que ce que vous êtes est en fait déjà absolument libre.
Les limites sont finalement imaginaires et elles ne sont pas vraies du tout. Le mental
fabrique et imagine des limites et puis souffre, mais la souffrance n’est due qu’à un
manque de clarté par rapport à qui nous sommes. Nous prenons les limites que nous
avons imaginées comme étant vraies et réelles. Ceci donne un sentiment ou une
60
expérience de limitation qui disparaît, si on l’examine de près. Par exemple, vous êtes
convaincu qu’il y a un fantôme dans la pièce et vous avez la frousse, mais si vous
vous mettez à le chercher, vous ne trouverez pas de fantôme et l’expérience de la
peur se dissipera. Elle repose sur une compréhension déficiente. Un peu
d’investigation et de lucidité permettra de dissiper les idées fausses, et le sentiment
de limitation sera remplacé par la liberté naturelle de votre vraie nature.
Imaginer un fantôme dans la pièce est embarrassant et cela dure jusqu’à ce que vous
remettiez en cause la véracité de ceci. Fondamentalement, on s’imagine séparé de sa
propre vérité plus profonde et puis on souffre en raison de fausses présomptions.
Aussitôt que vous vous endormez ou que le mental oublie ses problèmes, la
limitation disparaît. Cela montre simplement que les limites sont le produit du
mental. Elles n’existent pas vraiment, sinon à un niveau conceptuel.
Q : Ne pas être éveillé n’est guère confortable, n’est pas naturel. La limite ou le blocage de
l’Eveil a pour moi le goût d’un problème existentiel. C’est presque comme si je reculais devant
mon état naturel, comme si la vérité épanouissante était menaçante et alors, je résiste. La
simplicité ou l’unité est ainsi empêchée. Je ne repose pas dans la simplicité de l’Être à laquelle
j’aspire tant. Il semble bien que cette reculade soit inutile, mais elle se produit
compulsivement. Il semble qu’elle se produise avant l’intelligence, au niveau d’une réaction
corps-émotion-cœur qui se reflète alors dans l’esprit. Il m’apparaît que la guérison doit d’une
manière ou d’une autre s’effectuer au niveau corps-émotion-cœur pour être efficace.
J : Tout cela peut sembler vrai, mais c’est réellement hypothétique. Depuis l’intérieur
de la ‘’cage des limitations imaginaires’’ et en utilisant le mental qui est la source
même du problème, on imagine des échappatoires et des explications.
Vous êtes l’état naturel. Vous ne vous en éloignez jamais. Il n’y a ni séparation, ni
problème, mais vous ne le voyez pas encore, parce que vous n’avez pas examiné
assez profondément la racine du problème, qui est la présomption d’être une
personne distinct(iv)e séparée de votre nature réelle de Conscience. Vous dites : ‘’Je
ne repose pas dans la simplicité de l’Être à laquelle j’aspire tant.’’ Quel est ce ‘’je’’
pour lequel vous vous prenez ? C’est la personne distinct(iv)e imaginaire. En tant
que Conscience, vous êtes pleinement ici et maintenant. Vous ne pouvez pas en
sortir. Il n’y a personne pour se reposer et rien dans quoi se reposer, puisque c’est ce
que vous êtes. Vous devez profondément remettre en cause cette idée d’être une
entité distinct(iv)e séparée de la Présence-Conscience. Toutes les difficultés sont pour
le ‘’je’’ et les difficultés continueront, tant que le ‘’je’’ n’est pas profondément remis
en cause. Dès qu’il est remis en cause, on découvre que le ‘’je’’ n’existe pas et tous les
problèmes imaginaires sont résolus, une fois pour toutes.
Vous avez créé beaucoup de distinctions conceptuelles entre le cœur, le corps, le
mental, etc. Vous entretenez aussi l’idée qu’il y a un problème et la nécessité d’une
guérison. Le mental tourne en rond en essayant de trouver une solution, mais la
réponse ne se trouve pas dans le mental. Vous ne pouvez pas utiliser le mental pour
vous libérer des problèmes et des énigmes fabriqués par la pensée. C'est une noble
tentative, mais elle est vouée à l'échec.
61
Il s’agit plutôt d’un examen non-verbal du fait que vous n’êtes pas la personne
distinct(iv)e imaginaire. Pas plus que vous n’êtes la victime de tous les problèmes
imaginaires et des solutions qui se basent sur cette hypothèse. Même la recherche
d’une solution n’est qu’une couche supplémentaire ajoutée par la personne. Qui
d’autre est à la recherche de la liberté, si ce n’est la personne ? Il est préférable de
remettre en cause la personne. C’est l’épée qui tranche la tête de l’hydre apparente.
Q : La blessure me sourit en connaissance de cause. Elle tient la clé de la liberté. Elle me fait
signe de me reposer complètement dans l’amour, d’être aimé, de reconnaître et de rire, de faire
confiance, d’accepter, d’être tout à fait aimable, de m’autoriser à être tel que je suis. C’est ce
que je désire le plus.
J : C’est encore de trop ! D’abord, vous avez raconté une histoire alarmante. Celle-ci
est une histoire plus jolie, peut-être plus noble et plus spirituelle, mais voyez
comment il y a une présomption subtile d’être une personne distinct(iv)e séparée de
la Présence-Conscience, qui est intégrée dedans. Il n’y a rien que vous puissiez faire,
en tant que personne, pour trouver la Liberté, puisque la personne est la raison
même du problème. Que la personne recule ou progresse ou qu’elle se dépeigne
comme un pécheur ou un saint, elle est toujours là ! Et elle reste séparée de la vérité
plus profonde à laquelle elle aspire. La seule approche adéquate, c’est dissoudre
entièrement la personne et vous éveiller à ce que vous êtes et à ce que vous avez
toujours été, c’est-à-dire l’Être, la Présence ou la Conscience ou peu importe
comment vous voulez l’appeler.
Jusqu’à ce que vous voyiez ceci en profondeur, vous êtes comme un rêveur perdu
dans un rêve, et quoi que vous fassiez, vous restez enfermé dans les limites de votre
servitude imaginaire. Ce qu’il faut vraiment, c’est vous éveiller du rêve de
l’imagination et de la pensée conceptuelle, qui vous a persuadé d’être quelque chose
de séparé de ce que vous êtes vraiment.
Cette investigation finira par démanteler toutes vos fausses présomptions et toutes
vos fausses croyances à votre sujet. Vous vous retrouverez dépouillé de vos idées et
de vos concepts, y compris des idées vous concernant. Alors, vous serez ‘’nu’’, mais
complètement libre. Vous n’obtiendrez rien que vous n’ayez déjà en ce moment.
Seuls seront enlevés les voiles et vous remarquerez ce qui est présent au cœur de
votre être. C’est vraiment ici en ce moment. Sans aucune lutte, sans aucun effort,
vous êtes naturellement conscient et présent. Cette Présence-Conscience ne connaît
aucune séparation, aucune servitude, aucune limite, ni aucun problème. Examinez
simplement ceci en profondeur. Remettez en cause toute idée, toute pensée ou toute
croyance qui vous dit que votre nature diffère de cela.
35. CETTE SACRÉE CONSCIENCE, SEULEMENT ҪA !
Questionneur : Je dois vous le dire, mais vous savez déjà ! Cela paraît trop évident pour même
être mentionné, trop simple : cette sacrée Conscience, seulement cela ! Quelque chose que
62
‘Sailor’ Bob a dit m’a réellement frappé : Commencez juste avec la bonne vieille Conscience,
cette Conscience éveillée. Elle est ce ‘’Je’’, ce ‘’Soi’’ et pourtant personne ou rien du tout,
aucun moi. Toutes ces images que j’ai nommées, triées et évaluées ne sont que des apparences,
des évolutions de ce qui n’évolue jamais. Les ramifications sont sidérantes.
Ce n’est pas qu’il n’y ait pas de doutes qui surgissent, ni d’oublis apparents, mais pour qui ?
Oh, bon Dieu ! Je crois qu’il y a un livre d’or à écrire : ‘’Se réveiller du rêve de l’Eveil
individuel’’.
John : Ce que vous voyez est correct. Cela commence à prendre. On verra à
l’autopsie. Comme Nisargadatta Maharaj l’a dit quelque part : ‘’Vous saurez que
vous avez découvert la pierre philosophale, lorsque vous vous transformerez vousmême en or.’’ Donc, en d’autres termes, tout dépend de votre expérience directe.
(Suite…)
Q : J’ai reçu le livre de Bob Adamson aujourd’hui. Je n’ai lu qu’un petit peu, puisque JE SUIS
simplement, en quelque sorte, aujourd’hui (!) Mais ce que je lis bouillonne de vie et se
confirme. Je peux voir ce que vous vouliez dire par travailler avec cela. Alors que les pensées
et les associations avec ces pensées surviennent, il y a une vision de celles-ci, plutôt qu’une
identification, et elles sont alors libérées dans cette Conscience du JE SUIS, claire, fraîche et
vibrante. Et instantanément, il y a la réalisation qu’elles ne s’appliquent à personne. Il n’y a
que l’Être. Je me promène, comme si je détenais le meilleur et le plus merveilleux secret du
monde, que je crève de vouloir révéler, mais il n’y a personne à qui le révéler !
John : Je me réjouis d’apprendre la bonne nouvelle. Vous faites feu de tout bois, sans
aucun doute, et la vision est claire. Si vous n’êtes pas là pour faire ou ne pas faire, les
choses se déroulent spontanément. Vous faites simplement ce qui doit être fait et
pendant tout ce temps, vous demeurez dans la clarté de votre nature omniprésente. Il
n’y a rien à chercher, rien à savoir et rien à faire. En vous établissant là-dedans, des
moyens apparaîtront pour exprimer et pour partager cela. On ne peut pas garder la
lumière sous le boisseau. Elle brille de son propre chef.
36. PLUS CLAIR, MAIS PLUS FRUSTRANT ?
Questionneur : Cela devient plus clair et plus évident, mais aussi plus frustrant. Le mental
essaye toujours de transformer cela en quelque chose !
John : L'aspect frustrant disparaîtra assez rapidement. C'est juste un vieux vestige de
la vision de tout ça comme quelque chose à obtenir ou à atteindre. Quand vous voyez
que ce n'est pas ce dont il s'agit et à quel point c'est proche, la frustration s'évapore.
Vous pouvez aller directement au fin fond des choses en vous demandant : ‘’Qui est
frustré ?’’ Utilisez l’expérience comme combustible pour l’investigation. La
frustration est l’un de ces états égocentriques générés par le concept d’être séparé et
coupé de l’Essence, autrement dit, l’idée d’être un individu. C’est une opportunité
63
parfaite pour mettre en œuvre l’investigation. Dès que vous pigez, tous les
problèmes se dégonflent rapidement. Vous verrez tout cela, si vous vous y tenez.
37. QUEL BIEN CELA FAIT-IL DE DIRE QU’IL N’Y A PAS DE
‘’JE’’ ?
Questionneur : Lorsque je sens la peur, la panique et la douleur surgir dans mon champ de
conscience, n'est-ce pas réel ? Derrière ou au sein de toutes ces manifestations, la Conscience
demeure peut-être telle quelle, mais il apparaît que je souffre quand même. N’est-ce pas Dieu
qui vit par l’entremise de tous ces sentiments et de toutes ces émotions ? Quel bien cela fait-il
de dire qu’il n’y a pas de ‘’je’’ ? Cet être, cette machine ‘’corps-esprit’’ souffre toujours, même
si je puis bien réaliser que ceci arrive à une partie de moi qui n’est pas moi (dans le sens du
Soi supérieur). Qui suis-je ? Je vous prie de me donner l’essentiel dans tout cela. Je veux
vraiment savoir. J’ai besoin de clarté.
John : Vous voudrez peut-être réexaminer les articles sur mon site web. Tout ce que
je peux dire à ce sujet s’y trouve, de la manière la plus claire possible. Bien sûr, il est
toujours préférable de parler en personne, parce que ce n’est pas intellectuel. Il s’agit
d‘une compréhension directe, et pas d’une théorie.
Vous êtes cette Présence existentielle et cette Conscience qui est toujours là. En
réalité, elle ne souffre jamais. Vous n’avez pas entièrement vu ceci et donc, toutes
sortes de doutes et de problèmes se posent. Ils semblent réels, mais ils reposent sur
l’imagination. C’est comme imaginer un spectre dans un placard. Les peurs
paraissent bien réelles, mais le sont-elles ? Une fois que vous avez constaté qu’il n’y a
pas de spectre, qu’arrive-t-il à la peur ? La peur et la souffrance ne touchent jamais ce
sentiment d’existence qui est là. Il reste clair, rayonnant, intact et libre. C’est le cœur
même de votre vie, le cœur de la beauté, de la lumière, de l’amour et de la joie.
Alors, quelle est la source de la souffrance ? Vous vous imaginez séparé, limité. C’est
le nœud du problème. Mais êtes-vous un ‘’je’’ séparé ? Si tel est le cas, où est-il et
qu’est-il ? Vous vivez, comme s’il était réel, mais avez-vous vraiment investigué
jusqu’à la racine ce qu’est la cause de la souffrance ? Il semblerait que vous voudriez
que toute la souffrance et les doutes s’en aillent sans vraiment comprendre la cause.
Si vous regardez et si vous voyez que la personne limitée et séparée n’est pas vous et
que vous êtes la lumière, la vie et l’amour omniprésents, tous les problèmes seront
résolus. C’est la solution finale. Tous nos doutes surgissent, parce que nous sommes
confus par rapport à ce que ou qui nous sommes vraiment. Alors, laissez tomber tout
le reste et recherchez quelle est votre véritable nature.
Si vous voyez que le faux ‘’je’’, qui est la cause de l’ignorance et de la souffrance,
n’est pas réel et qu’il ne peut possiblement pas être qui vous êtes, la souffrance et le
doute cessent. Les vieilles habitudes de pensée peuvent perdurer pendant un certain
temps, mais elles n’ont plus de mordant ou de piquant. Vous vous trompez, quand
vous dites que le fait de voir qu’il n’y a pas de ‘’je’’ ne fait rien. Vous n’avez pas vu la
64
vérité de ceci et alors, vous répondez vite sans faire vos devoirs et sans la voir. Dieu,
la Vérité, le Soi, l’Eternel ou peu importe comment on l’appelle est ici et maintenant,
rayonnant comme le sentiment même de votre Présence et Conscience. Voyez que
peu importe ce que vous pensez, dites, faites ou ressentez, vous ne pouvez pas nier
votre Présence et Conscience. Ne sous-estimez pas cela. Comprendre le sens de ce
qui est indiqué est véritablement le cœur de toutes les voies et de tous les
enseignements les plus profonds.
Vous souffrez parce que vous imaginez la séparation, vous situer à l’écart de la
Vérité, de la Paix ou de Dieu. Aussi longtemps que vous continuerez à le penser, il y
aura de la souffrance et des doutes. Vous devez investiguer pour voir ce qui est vrai.
Dans certaines traditions, il est dit que la Réalité est l’Être-Conscience-Félicité2. Vous
pouvez trouver cette Être-Conscience ici et maintenant dans votre propre vie, dans
votre propre esprit et dans votre propre cœur. La Vérité rayonne dans votre cœur et
attend que vous la voyiez. Elle n’est nulle part ailleurs. Lorsqu’elle est vue, il y a un
bonheur et une paix naturels que vous ressentez dans votre expérience directe.
Les dieux, les paradis, les voies, les pratiques, les techniques, l’éthique et ainsi de
suite sont tous créés par le mental qui a l’impression que la réalité est lointaine. Pour
celui qui voit cette lumière en lui-même, il n’y a pas de loi, ni de règle – simplement
l’amour qui est l’expression naturelle de votre cœur, lorsque l’ignorance et la
souffrance ne sont plus là. Même cela est de trop, vraiment. Il y a juste ce qui est, tel
qu’il est. Tout rayonne simplement à la lumière de la Conscience, et tout est réglé.
L’éthique n’existe que pour diminuer notre orgueil et notre sens de l’ego. La voie
directe, qui satisfait tous les enseignements éthiques, c’est vivre sans ego. Comment ?
En voyant s’il est réel. Y a-t-il vraiment un ‘’je’’ ? Ou êtes-vous l’arrière-plan
immuable de la Conscience qui n’est jamais une simple personne, mais le substrat sur
lequel toutes les apparences apparaissent et disparaissent ? Il n’y a qu’une seule
réalité, une seule vérité qui sous-tend l’univers des apparences. Elle rayonne en tout
et comme la totalité. Elle est également la lumière et la vie de votre propre cœur.
Vous n’avez aucune existence en dehors de cela. Votre seul ‘’péché’’ (un terme
accablant), c’est d’imaginer la séparation. Il vous faut découvrir par vous-même si
oui ou non, la séparation est réelle.
Souvenez-vous simplement que l’Être, la Conscience, la Présence ou l’Esprit qui est
ici avec vous en ce moment est non né, immortel, éternel, toujours libre. Alors,
comment peut-il y avoir de la souffrance, une fois que vous le voyez ? Chaque fois
que vous souffrez, voyez simplement que cela repose sur l’idée d’être une personne
limitée, séparée et liée. Mais est-ce ce que vous êtes vraiment ? Quand vous
répondrez à ceci à l’aide de votre expérience directe, vous le saurez par vous-même,
et les questions, les doutes et la souffrance cesseront.
Il est important de mentionner que le désir de se débarrasser de la souffrance fait
aussi partie intégrante de l’individu. En effet, qui veut mettre fin à la souffrance ? Se
2
Sat-Chit-Ananda dans le Vedanta, NDT.
65
débarrasser de la souffrance et des doutes ne nécessite pas d’entreprise particulière.
C’est juste que, lorsque vous clarifiez la source de la confusion, alors les doutes, la
souffrance et la confusion se dissipent naturellement d’eux-mêmes, sans aucun effort
particulier. Ils ne sont en fait que des effets secondaires de l’ignorance de base. Allez
à la racine et clarifiez le problème de base et tout s’arrangera tout seul.
38. JE NE COMPRENDS TOUJOURS PAS. AVEZ-VOUS DES
SUGGESTIONS ?
Questionneur : Vous savez, je ne comprends toujours pas.
John : Une erreur fondamentale, c’est essayer de penser à tout cela pour obtenir
quelque chose, comme s’il y a une certaine compréhension que le mental va trouver
et soudain, tout deviendra clair. Vous êtes juste en train de prouver dans votre
expérience directe que l’approche que vous suivez ne fonctionne pas et aboutit à la
frustration. C’est positivement la preuve que la réponse ne peut pas se trouver dans
le mental. Je vois que vous avez fait vos devoirs et que vous avez testé les principes
de base par l’expérience directe. Bien !
Q : J’ai beau regarder, il semble toujours que la Conscience provienne du corps-mental.
J : J’ai l’impression que vous transformez ceci en une énigme intellectuelle ou
philosophique et que vous vous emmêlez les pinceaux. J’admire votre ténacité, à
défaut d’autre chose ! Le corps, le mental, les sentiments et les pensées sont des objets
que l’on connaît ou que l’on expérimente. Prenons un exemple en général. Vous êtes
assis à votre aise et à un moment donné, une pensée jaillit dans votre esprit. L’instant
d’après, elle disparaît et une autre pensée jaillit. Les pensées surgissent et
disparaissent, mais qu’est-ce qui est conscient en vous de l’apparition et de la
disparition des pensées ? Il doit bien y avoir là une Présence ou une Conscience,
sinon comment peut-on parler d’être là pour connaître cette expérience ? On ne peut
pas vraiment penser cette Présence, la connaître comme un objet, la localiser, ni la
poursuivre. Tout cela, c’est encore penser davantage. Ce qui est indiqué se situe dans
une direction tout à fait différente.
Vous ne pouvez pas sérieusement prétendre que vous n’existez pas ou que vous
n’êtes pas conscient, n’est-ce pas ? Le cas échéant, il vous faut être présent et
conscient pour pouvoir prétendre ne pas être présent et conscient. Il ne s’agit pas là
d’une matière à débat et à analyse intellectuelle qui se sont révélées infructueuses,
d’après votre propre expérience.
L'esprit ne peut être un arbitre pour ce qui est au-delà de sa juridiction, mais ne vous
imaginez pas que ce soit ardu ou difficile. Vous êtes présent et conscient. Vous le
savez. La Conscience est présente. Où que les énigmes philosophiques puissent
apparemment vous mener et quels que soient les doutes ou les énigmes qui
surgissent, ils sont simplement créés par la pensée. Ils ne pourraient ni être connus,
66
ni être évoqués, s’ils n’apparaissaient pas dans votre Être-Conscience réel. Ce qui se
passe, c'est que vous vous vous focalisez totalement sur les pensées, mais en ignorant
l’évidente Présence-Conscience en vous qui rend même la pensée possible.
Les idées du corps, du mental et du monde ne sont juste qu’autant de pensées,
également. Même la question, ‘’La Conscience se manifeste-t-elle dans le corpsmental ou bien est-ce l’inverse ?’’ n’est elle-même qu’une autre idée qui apparaît et
qui disparaît dans votre Conscience actuelle. On ne peut pas se frayer un chemin par
la pensée jusqu’à la Conscience. Vous êtes la Conscience. Elle est simplement
indiquée. Vous remarquez quelque chose de si fondamental, simple et évident que
c’était ignoré (jusqu’à présent).
Peu importe ce que vous pensez, dites ou faites, pouvez-vous nier que vous existez et
que vous êtes conscient ? Remarquez-le. Tout ce que vous pensez après n’est que de
la théorie et de la spéculation mentale. Peut-être est-ce vrai, peut-être pas (quelle que
puisse être la théorie). Vous remarquerez néanmoins que si vous vous engagez dans
cette direction, le doute et l’incertitude surviennent. Voyez simplement quelque
chose de très basique ici : la pensée elle-même fabrique le problème qui conduit au
doute et à l’incertitude. Il ne provient de nulle part ailleurs.
Il s'agit d'une approche très instinctive. Qu'est-ce qui est certain et indiscutable dans
votre expérience immédiate ? La spéculation philosophique est un trou à rat. Si vous
vous engagez dans cette voie, vous êtes perdu (en apparence). En fait, vous n'êtes pas
réellement perdu, mais c'est l'impression que vous avez. Au moins, ne suivez pas
une voie qui, par définition, provoque la confusion. Un poème zen dit quelque chose
comme : "Générez la moindre pensée conceptuelle et le paradis et l'enfer se
distinguent à l'infini".3 C'est une autre manière de dire que la réponse ne se trouve ni
dans la pensée, ni dans le mental.
Q : Je ne sais pas vraiment comment passer au-delà.
J : On touche là au cœur du problème. Que suis-je ? Qu'est-ce que je pense être ? Quel
est l’objectif que je pense poursuivre ? Qu'est-ce qui m'empêche de le voir ou de
l'être ? Votre question souligne les enjeux fondamentaux. Il serait très productif de
réfléchir en profondeur pour découvrir ce qu'est exactement cette chose que l’on
appelle "moi".
Q : Je sais quelle est la ‘’bonne’’ réponse, mais il semble bien que la pensée et la conscience de
penser ne soient que des fonctions du cerveau.
J : Peut-être, peut-être pas. Cela pourrait être l’un ou l’autre, d’un point de vue
philosophique. Mais qu’êtes-vous maintenant et qui est conscient de cette ligne de
pensée ? Etes-vous une théorie ? Votre existence et Conscience est-elle matière à
débat ? Au niveau mental, vous soulevez diverses questions intellectuelles, ce qui est
bien. Mais à ce stade, vous sautez à bord de la pensée et cessez de remarquer la
3
Il fait sans doute référence au Sin Sin Ming de Seng Ts’an, dont vous pouvez trouver une traduction sur
partage-pdf.webnode.fr, NDT.
67
Lumière en vous qui connaît. C'est un parfait exemple de tentative d’appréhender
cela avec le mental.
Q : Pour moi, s’il n’y a pas de cerveau, il n’y a ni pensée, ni conscience.
J : Il semble que vous soyez bien décidé par rapport à cela, mais en êtes-vous
complètement sûr ? Etes-vous prêt à parier votre vie là-dessus ? Il nous faut être très
clair, ici. Vous amalgamez la pensée et la Conscience. Au niveau dont nous parlons, il
y a une différence immense entre la Conscience et la pensée. La Conscience est le
Principe qui est conscient de la pensée. La Conscience connaît les pensées, mais
celles-ci ne peuvent jamais connaître la Conscience. Il nous faut être très clair par
rapport à cette distinction, si vous voulez bien progresser avec cette approche.
Q : C’est fort décevant.
J : Il y a ici l’idée qu’il y a quelque chose que vous n’avez pas et qu’il vous faut
obtenir. Vous avez utilisé le mental pour tenter de découvrir une solution. Comme
elle ne suit pas, il y a un sentiment d’échec, etc., mais cela n’est que la confirmation
de ce qui est souligné. Le mental doit toujours être déçu, si vous tentez de l’utiliser
pour savoir qui vous êtes. A un autre niveau, cependant, il est incroyablement
libérateur de finalement voir que la réponse peut se trouver dans une direction
complètement différente. L’énergie est libérée pour regarder autrement, de manière à
aboutir à plus de clarté et à plus de certitude.
Bien sûr, nous n'abordons même pas la question de savoir "qui" est déçu. Pour la
plupart d'entre nous, cette question centrale est toujours abordée en dernier.
Quoi qu'il en soit, la Présence-Conscience est là, comme toujours.
Q : Il y a quelque chose que je ne vois pas, parce que je sais que je ne suis pas différent de
vous, de Bob Adamson ou de Nisargadatta, au demeurant.
J : La dernière partie de la phrase est absolument vraie. La première partie est fausse,
car elle est basée sur une série d’hypothèses non vérifiées. Vous dites : ‘’Il y a quelque
chose que je ne vois pas.’’ Cela implique qu’il y a un ‘’vous’’, quelque chose que vous
êtes censé voir et une vision qui n’a pas encore eu lieu. Bien entendu, une fois que
vous adhérez à un tel cadre, vous avez immanquablement l’impression que cela ne
s’est pas encore produit. (C’est amusant comment cela fonctionne !) Tout cela tourne
autour de l’idée que nous sommes un genre d’entité séparée, coupée de la Source. On
en revient donc à la question, ‘’Que suis-je ?’’ Suis-je une entité séparée, à part ? Ceci
n'est qu'un appel à faire nos devoirs. Avant de sauter aux conclusions, il nous faut au
moins examiner les hypothèses de base. Quel est donc ce "je" dont nous parlons ? De
quoi parlons-nous exactement ? Il est impératif de mener cette enquête jusqu'à la
racine. Vous pouvez constater que tout - tous nos doutes, toutes nos questions et
toutes nos déceptions – dépend de l'idée que nous nous faisons de nous-mêmes.
Pouvez-vous le voir ?
Q : Pourquoi ne puis-je pas le voir ?
68
J : Qu’essayez-vous de voir, exactement ? La Conscience est ici. Cela devrait être
assez évident, maintenant. Si vous entretenez l’idée que vous devez voir quelque
chose, alors voyez si vous pouvez trouver ce ‘’je’’ qui constitue la base de tous les
problèmes. Vous ne pouvez pas l’ignorer.
Q : Je comprends bien que le ‘’je’’ n’est qu’une pensée.
J : En réalité, le "je" n'est même pas une pensée. C'est en fait juste une hypothèse.
Mais en supposant que le "je" soit une pensée, cette pensée est-elle ce que vous êtes ?
Etes-vous vraiment la pensée "je" ? N'êtes-vous pas présent, que vous pensiez ou non
à cette pensée ? Il est facile de dire que le "je" est une pensée et de passer rapidement
à autre chose, mais la vraie question est la suivante : que croyons-nous être ?
Comment vivons-nous et agissons-nous au niveau des tripes tout au long de la
journée ? C'est là le cœur du problème. Nous pouvons dire verbalement, "Je ne suis
pas l'ego" ou autre chose, mais notre vie quotidienne et nos actions sont le véritable
test, plutôt qu'une fragile affirmation mentale.
Alors, quelle est cette chose que j'appelle "je" ? C'est la question essentielle. Tout
dépend de notre compréhension de cette question.
Q : Mais ce corps-mental est assez réel !
J : Juste. A son propre niveau, c’est le cas. Mais où est le problème ? Le corps et
l'esprit se perpétuent très bien. Le problème se pose, lorsque nous nous imaginons
que ce que nous sommes se limite au corps et au mental.
Q : Je comprends qu’il y a une conscience qui voit tout cela, mais cette conscience n’a pas l’air
de se trouver dans cet ordinateur ou ce bureau. Il y a une conscience de l’ordinateur et du
bureau, mais cette conscience est produite dans ce corps, non ?
J : Non. Le corps est un objet qui apparaît dans la Conscience, tout comme n’importe
quoi d’autre. Pourrait-il y avoir un corps, si vous n’étiez pas conscient ? Vous ne
pouvez pas accepter ma parole, ni celle d’un autre par rapport à cela. Vous devez
découvrir si c’est vrai par vous-même.4 In fine, tout apparaît et tout disparaît dans la
Conscience, et n’a aucune existence indépendante en dehors de la Conscience. La
totalité est une seule Conscience qui apparaît sous des formes multiples, sans
toutefois s’écarter de sa propre nature essentielle de Conscience. Tout comme les
vagues ne peuvent jamais exister en dehors de la mer, les objets – y compris le corpsmental – ne peuvent jamais exister en dehors de la Conscience. Comme ils ne
peuvent pas être séparés d’elle, ils doivent ne faire qu’un avec elle, en dernière
analyse. Il n’y a que la Conscience.
4
Il me semble que c’est assez évident dans ces cas d’opérations chirurgicales sous anesthésie avec un EGG
totalement plat où le patient opéré a pu rapporter ultérieurement des conversations qui avaient eu lieu dans la
salle d’opération entre le personnel médical, et plus étonnant encore, dans les couloirs à l’extérieur de la salle
d’opération, ce qui put être corroboré par la suite…, NDT.
69
Q : Si je ferme les yeux, il n’y a ni ordinateur, ni bureau. Ils doivent donc s’enregistrer dans
ce corps-esprit. Sinon, fermer les yeux n’aurait aucun effet, d’accord ?
J : Même un enfant sait que si vous fermez les yeux, vous ne pouvez pas voir un objet
devant vous. Que vous fermiez les yeux ou non, vous êtes toujours présent. Qui
observe la vision ou l’absence ? Vous fermez les yeux, mais qui enregistre
l’obscurité ? Vous ne pouvez pas nier votre existence, ni la Conscience, à aucun
moment. Il y a là une confusion entre la perception et la Conscience. Si on admet
l’existence des apparences, la perception est limitée dans le temps et l’espace et par la
capacité des organes des sens concernés. La Conscience, en revanche, se situe audelà.
Q : Si la conscience existe au-delà du corps, alors comment se fait-il que je n'aie aucun
souvenir antérieur à la naissance du corps ?
J : Relativement parlant, le corps-mental est l’instrument de la perception de l’état de
veille. Il n’y a aucune raison de penser qu’il devrait avoir des souvenirs
d’expériences qui se seraient produites avant son apparition. C’est comme dire que le
rouleau d’un film à l’intérieur d’un appareil photo devrait comporter des images
d’événements qui se seraient produits avant la fabrication de l’appareil. Le mental
comprend des pensées et des souvenirs limités dans le temps et l’espace. Au niveau
de la Conscience, il n’y a que la Conscience, et rien de séparé d’elle. Il n’y a pas
d’instruments disponibles et rien qu’elle n’ait à connaître.
Le mental peut bien suivre toutes les pistes imaginables et pourtant, il se retrouvera
toujours les mains vides. C’est comme avoir soif et utiliser une passoire pour
recueillir l’eau vivifiante. Peu importe le zèle que vous y mettez, vous ne parvenez
jamais à étancher votre soif.
Q : Je ne saisis vraiment pas et je ne pense même plus savoir comment travailler avec cela.
J : Bonne nouvelle ! Vous êtes au bout de la voie sans issue. Inutile de désespérer. La
fin du faux est le début de la possibilité du vrai.
Vous êtes naturellement toujours présent et conscient. Avant que le mental ne jette
son filet d’hypothèses non examinées sur notre expérience immédiate, chaque
perception, chaque sentiment et chaque pensée baignent dans une joie et une lumière
spontanées. Il n’y a ni problème, ni doute, ni confusion, ni séparation avant que le
mental n’entreprenne de tisser sa toile conceptuelle, et la toile se tisse, parce que nous
ne sommes pas clairs par rapport à ce que nous sommes. Un simple déclic révèle tout
cela, car cette Présence-Conscience ne peut jamais être niée. La pensée et tous ses
problèmes ne touchent jamais le moins du monde votre Être authentique. En vérité,
vous ne le quittez jamais. Vous ne pouvez jamais le voir, puisque vous l’êtes. Et vous
ne pouvez jamais en douter. En réalité, c’est la seule chose dont vous ne pouvez
jamais douter – la réalité de votre Être propre.
70
Le mental est un serviteur utile, mais un piètre maître. Dans toute cette recherche,
n’oubliez pas la lumière et la joie simples dans les yeux d’un enfant, la beauté
naturelle d’un arbre ou d’une fleur, ou simplement à quel point c’est bon, lorsque
vous ne pensez à rien en particulier. Voilà des indications plus directes que ce que le
mental ne pourra jamais fournir.
Q : Peut-être que cela ne se produira tout simplement pas dans cette vie. Une suggestion ?
J : Renoncez au concept que vous avez besoin d’attendre que quelque chose se
produise. Remettez en question le concept du temps lui-même, car où est le temps,
lorsque vous ne le concevez pas ? Celui qui attend attend toujours. Vous n’avez pas
besoin d’attendre pour devenir ce que vous êtes déjà. Maintenant même, vous êtes la
Présence-Conscience non conceptuelle, toujours fraîche et rayonnante d’elle-même,
simplement Cela et rien d’autre.
39. CELA SE DÉPLOIE, TOUT EN ÉTANT SOLIDEMENT
PRÉSENT ET CONSCIENT
Q : La nuit dernière a été très intense. Je venais d'entendre Bob parler de l'absence de centre
(sur le CD de Bob Adamson). Ensuite, j'ai lu la même chose dans le livre. En contemplant
cela, il y eut comme une joie profonde, comme en étant endormi tout en étant éveillé, en
quelque sorte. Tout a commencé à se décomposer. Il n’y avait ni cause, ni centre ! C’était
comme dans la vieille publicité pour du liquide vaisselle, où on met une goutte de graisse dans
un bol de liquide savonneux et immédiatement, la goutte commence à se briser en petites
gouttes, à se dissiper et disparaître. Il n’y a réellement rien du tout, nulle part. Ni cause, ni
raison, ni chose, ni non-chose, juste l’Etre "étant". Ensuite, j'ai pensé à ce que vous avez dit
au téléphone, l'autre soir : "Vous ne comprenez même pas les ramifications de ce que vous
avez vu". C'était juste avant mon ‘’retour’’, en quelque sorte, et ‘’d’exploser’’ dans mon
living. Mon Dieu, comme c'est cool !
J : Cela se déploie, simplement. Il peut y avoir une petite réfection des circuits, mais
vous restez vraiment toujours présent et conscient. C’est naturel et il n’y a pas de
quoi en faire tout un monde, dans un certain sens. Tous se passe en douceur. Une
fois que c’est bien assimilé, vous vous installez simplement et vous vous dites : ‘’Oh,
cela a toujours été ainsi.’’ Vous constatez juste que les vieilles peines et les vieilles
souffrances ne constituent plus votre expérience. Cela dissout effectivement les
choses, en quelque sorte, fondamentalement, toutes les vieilles idées. Les choses
évoluent et changent et cependant, vous êtes parfaitement présent et solide. Dans un
autre sens, rien ne change. Vous finissez par remarquer l’évidence toujours présente.
C’est inhabituel, mais en même temps, tout à fait normal.
(Suite…)
Q : Cela se déploie, absolument, tout en étant présent et conscient.
71
Il semble qu’il y ait un point d’achoppement ici : l’identification apparente qui se produit et
qui doit être examinée. Je comprends qu’elle n’est pas réelle, mais il semble que c’est ce qui se
passe, ce vestige de quelqu’un qui comprend et qui ne comprend pas. Ce que je comprenais
auparavant à tort comme un ‘’moi’’ ayant des aperçus directs est maintenant considéré
comme un aperçu d’une réflexion indirecte dans le mental, une expérience. Et c’est aussi très
bien.
J : L'apparition d'un sentiment distinct(if) du "je" est le point de départ du problème
apparent. Vous avez vu que ce que vous êtes, en réalité, c'est ce sentiment d’être,
toujours présent et rayonnant, cette Conscience, cette Présence, cette Essence ou quoi
que ce soit. La pensée ‘’je’’ ou le sentiment d’être une personne ou un ego n’est
qu’une pensée ou une idée qui apparaît dans la Conscience. Voyez simplement que
toutes les autres pensées et idées contraignantes tournent autour de cette idée d’un
‘’je’’ – pas de votre réelle Présence. Vous êtes toujours présent, conscient et libre. La
Présence-Conscience n’est pas du tout une personne limitée. C’est le vaste espace de
Conscience pareil à un miroir dans lequel tout apparaît. C’est vous. C’est votre foyer.
Cette idée d’un ‘’je’’ pourra resurgir pendant un moment en raison de l’ancienne
habitude du mental. OK. Vous le voyez simplement, vous le constatez, et elle se
détachera, parce que vous ne l’alimentez plus en la croyant. Vous pouvez également
vous demandez directement ce qu’est ou où est ce ‘’je’’ ? Pouvez-vous le trouver ? Le
tracer ? Le voir ? Le localiser ? S’il existe, vous devez être capable de le trouver. Mais
le pouvez-vous ?
Et y a-t-il jamais eu aucun doute sur le fait que vous existez et que vous êtes
conscient ? Ce type d’observation, c’est comme projeter de la térébenthine sur une
peinture à l’huile : tout se dissout. Malgré tout, que la pensée ‘’je’’ surgisse ou non,
vous êtes présent. Il n’y a rien à faire ou à atteindre. Avant, pendant et après toutes
les pensées, vous êtes toujours Cela. Détendez-vous simplement dans Cela.
Q : Merci. Je sens que ce genre de chose, ce renforcement de la compréhension ou cette
réitération, est importante.
(Suite…)
Q : J'ai eu un déclic en lisant votre e-mail, la partie concernant le fait de ne jamais pouvoir
douter de ou nier mon propre sentiment d'Etre conscient (que Je suis). Il semble qu'il y ait eu
un changement d’identification. Le "je" habituel qui surgit s’efforce de se résoudre lui-même
et il tourne sans arrêt en rond. L’apparence d’un problème apparent, le ‘’je’’ tente de régler, de
résoudre ou de connaître l’apparence du ‘’je’’, mais ce ‘’je’’ constitue lui-même le problème.
C’est donc parti pour une course dans le temps (interminable), parce que le problème n’a pas
de commencement réel, de cause réelle ou de substance autre que la Conscience qu’il est déjà.
Il n'y a donc pas de véritable problème, ni de solution autre que de le rechercher. Je sais que ce
ne sont que des mots, mais ils proviennent d'une prise de conscience de ce qui était considéré
comme "moi" il y a un instant, et non l'inverse. Cela a-t-il du sens ?
72
J : Vous faites bien de continuer à examiner et questionner. La tentative de régler,
résoudre ou savoir est superposée par la pensée à la pure Présence/Conscience. Ce
n’est pas vraiment un problème. C’est juste une vieille habitude. Vous n’avez pas
besoin de régler, de résoudre, ni de connaître quoi que ce soit pour être. Il suffit de le
voir et cette vieille habitude tombera d’elle-même.
40. DITES-MOI JUSTE CE QUE JE SUIS !
Question : J’ai essayé de laisser tomber tous les mots et tous les concepts que je connais et de
simplement regarder et voir ce qu’il y a là. Quand je cherche ce que je pense être ou ce à quoi
je m’identifie, ce que je perçois de la manière la plus élémentaire, c’est un mouvement. Les
pensées sont essentiellement un genre de mouvement – souvent très intense et contraignant,
parfois moins – mais néanmoins juste un genre de mouvement ou d’agitation. Encore une
fois, j’essaye de laisser tomber tous les mots et tous les concepts que j’ai sur tout cela (et il y
en a des tonnes), et je me demande : ‘’Ce mouvement est-il ce que je suis ?’’ Je ne sais
vraiment pas. Il semble que je vive ma vie exactement comme ceci, dans l'implication
constante avec ce mouvement. Mais est-ce vraiment ce que je suis ? Y a-t-il quelque chose qui
est conscient du mouvement ou dans lequel le mouvement se produit ? Et si c’est le cas,
qu'est-ce que c'est ? Est-ce un axe de recherche utile, John ? Je réfléchis à la question, je la
sonde, et elle semble m’accompagner toute la journée. Je sens pour la première fois que je dois
chercher par moi-même la réalité effective de ma propre expérience de vie.
En lisant Nisargadatta Maharaj au fil des ans, il déclare à plusieurs reprises que dans sa
propre expérience, son guru lui a simplement dit ce qu'il était, et Maharaj l'a cru, et voilà. En
dépit de toute mon intelligence brillante et factice, je suis réellement très simple et enfantin.
Pourriez-vous simplement me dire ce que je suis ? Si vous pouviez simplement m’écrire et
directement et précisément me dire ce que je suis (ou pas), il y a de bonnes chances que je vous
croie, simplement. Vous comprenez ? Cela semble stupide et ridicule, mais également sincère.
J : Tout cela revient à voir par vous-même ce que vous êtes. Personne ne peut le faire
à votre place, mais voici quelques indications. C’est très simple et en fin de compte,
tout se résume à cela. Il s’agit de le voir. Tous les autres mots, toutes les discussions
ne sont que des moyens pour interrompre l’esprit qui erre et vous ramener à voir
cela.
En ce moment même, en cet instant, êtes-vous présent, existez-vous ? En ce moment,
en cet instant, y a-t-il un sentiment de connaissance ou de conscience dans lequel tout
se produit ? Cette Présence ou cette Existence est consciente. Cette Conscience est
présente. Ainsi, la Présence-Conscience n’est en fait qu’une seule chose, comme
l’indique le mot avec un trait d’union. C’est Cela (ce qui est indiqué et ce que vous
pouvez sentir et connaître directement, sans effort). Il n'y a ni Illumination, ni Eveil,
ni Libération à obtenir, rien à devenir, rien à comprendre, rien à faire, rien qui doive
se détacher, de complexe, de difficile, rien à poursuivre. Cela dépasse totalement la
capacité de compréhension du mental et cependant, c'est parfaitement évident dans
la vision directe.
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Le mental n’est que des pensées et des idées, et les pensées et les idées apparaissent à
la lumière de cette Présence-Conscience. C’est tout à fait déconcertant pour le mental,
et cependant, si je vous demande, "êtes-vous présent et conscient ?", c'est la chose la
plus évidente de l'univers. Il ne peut pas y avoir d’univers, de perception, de pensée,
de passé, de présent ou de futur, sans qu’elle ne soit là et sans qu’elle n’éclaire ou
qu’elle n’illumine la totalité. C’est elle qui illumine ou qui éclaire la totalité et qui a
toujours été là.
D’après ce que je peux comprendre, le Maître de Nisargadatta lui a simplement dit
qu’il était Cela et simplement Cela. Nisargadatta n’avait aucune raison de douter de
son Maître et donc, il investigua et il découvrit que ce que son Maître lui avait dit
était la vérité.
Cette Présence-Conscience, qui est avec vous en ce moment, présente sans effort,
naturellement présente, est toute l'Illumination qu’il y a. Même si j'en parle comme
de la Présence-Conscience, je ne fais en réalité que parler de vous. Cette PrésenceConscience, c’est un autre nom pour vous ! Elle ne s'en va jamais et elle n'est jamais
obscurcie. Elle est silencieuse, claire, rayonnante et lumineuse. Étant la source de
tout, elle est le cœur de tout amour, paix et bonheur. Tout le reste ne fait que danser à
la lumière de ce que vous êtes. Tout est un, puisque rien n'existe en dehors de la
lumière que vous êtes. Même vous, vous n'existez pas en dehors de Cela ! Vous êtes
chez vous, parce que vous ne vous éloignez jamais de votre vraie nature, même un
instant. Peu importe le nombre de mots utilisés, tout en revient à cela.
41. IL N’Y A RIEN DE PLUS À CONNAÎTRE AU-DELÀ DE CECI
Au cours de mon premier entretien avec Bob Adamson, la toute première chose qu’il
me demanda fut (si je m’en souviens bien) : ‘’Eh bien, savez-vous de quoi il s’agit ?
Savez-vous ce que Nisargadatta a compris, ce qu’il indiquait ? Est-ce tout à fait
clair ?’’ Je demeurai silencieux. Tous mes anciens concepts, toutes mes connaissances
acquises étaient totalement inutiles. Au bout d’un moment, il me demanda :
‘’Existez-vous, en cet instant ? Etes-vous conscient, en ce moment ?’’ ‘’Oui’’,
répondis-je. ‘’Eh bien, voilà ! C’est ce qui est indiqué. C’est votre propre ÊtreConscience. Vous le connaissez déjà. Il s’agit simplement de le reconnaître. Il n‘y a
rien de plus à connaître au-delà de ceci.’’
En discutant avec Bob, il m'apparut clairement que toutes les choses que nous faisons
normalement au nom de la recherche spirituelle nous éloignent de plus en plus du
cœur du problème, de la compréhension essentielle. La compréhension directe de qui
nous sommes ne nécessite ni temps, ni effort, ni pratique, ni continuation. En fait,
tout cela repose sur des idées fausses et donc, ne fait qu'obscurcir la vision directe de
ce qui est clairement présent. Il n'y a pas de niveaux de compréhension ; il n'y a rien à
poursuivre, ni à cultiver ; il n'y a pas de niveaux d'Eveil ; il n'y a rien à introduire
dans la vie quotidienne ; il n'y a rien à approfondir. Toutes ces choses impliquent le
temps, qui est simplement un concept mental. Elles impliquent aussi un individu
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distinct(f) pour parcourir et vivre les différentes étapes et expériences. Aucune de ces
choses n'existe dans la Présence-Conscience. L'existence ne peut jamais devenir plus
existante. La Conscience ne peut jamais devenir plus consciente. L'absence d'un
"moi" distinct(f) ne peut jamais devenir plus absente. Il s'agit de voir clairement ce
qui est présent.
Cela ne veut pas dire que tous ces états et expériences ne semblent pas se produire
pour celui qui se prend pour un chercheur, mais ils ne perdurent que tant que la
compréhension essentielle n'est pas claire. Certains appellent les prises de conscience
qui se produisent en cours de route des "éveils". Dans ce cas, un autre mot est inventé
pour désigner la compréhension "finale". Certains l'appellent la "Libération" ou
l’"Illumination". Le verbiage spirituel obscurcit souvent le cœur du problème, qui est
la vision claire de ce qui est présent, ici et maintenant. Dans la reconnaissance de la
Présence-Conscience, telle qu'elle est, il est clair que tous les discours sur "l'Eveil ou
la Libération", les "niveaux de compréhension", "l'incarnation de la compréhension",
"l'approfondissement", sans parler de toutes les formes de pratique, d'efforts et de
recherche, ne découlent que d'un manque de clarté et ne sont finalement pas réels. Ils
n'apparaissent qu'au niveau de la pensée conceptuelle, lorsque l'essence n'est pas
comprise.
Les Maîtres qui indiquent sans compromis la compréhension essentielle et qui se
refusent à soutenir des positions conceptuelles, même spirituelles, sont plutôt rares.
Ils sont pareils à des miroirs brillants qui reflètent votre propre nature authentique
sans la moindre distorsion. Dans un certain sens, vous en faites l’expérience par le
degré de clarté que vous ressentez, par la clarté avec laquelle la compréhension se
révèle pour vous. Avec ce type d’indication sans compromis, votre compréhension
est rapide, puissante et durable. Vous remarquez des changements profonds dans la
manière dont vous considérez et expérimentez la vie. Vous ne devez plus attendre le
prochain éveil, le prochain livre, le prochain satsang ou la prochaine retraite pour
comprendre. Il n’y a plus ni questions sans réponses, ni doutes. Vous ne luttez plus
contre les conditionnements, les fluctuations, la rechute dans l’ignorance, ni avec la
gestion d’états non résolus, etc.
Depuis le départ, on vous indique qu’il s’agit de votre propre Être et de votre propre
Conscience. Vous le savez déjà. Il s’agit simplement de le reconnaitre. Il n’y a rien de
plus à connaître au-delà de ceci.
42. INUTILE D’ATTENDRE LE BUS
Question : Il y a cette pensée que ‘’J’y suis’’, mais (toute la journée), je dois me rappeler que
j’y suis par la lecture (uniquement la matière spirituelle la plus claire), en stoppant souvent
pour le remarquer, en regardant tout autour et en me disant que c’est bien le cas, en passant
beaucoup de temps à observer les sensations qui apparaissent et qui disparaissent pour
pouvoir voir et laisser tomber le moi conceptuel, en continuant à me rendra à autant de
conférences spirituelles que possible pour pouvoir ‘’ressentir la résonance’’ (pas pour écouter
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quoi que ce soit, bien entendu, mais simplement pour ressentir la résonance). Ainsi, il n’y a
jamais d’arrêt total qui m’amène au Silence et à l’Être. Il y a un blocage complet qui me garde
très impliqué dans l’action.
Les pièges sont décidément très subtils ! Je me sens maintenant fort las en réalisant quel effort
je mets là-dedans. Pffff ! Extrêmement las !
John : Vous avez mis le doigt dessus. L’idée subtile que vous devez travailler làdessus, le comprendre, vous détendre, le remarquer tout au long de la journée et
ainsi de suite, vous fait tourner en rond et bien entendu, vous êtes fatigué et épuisé.
Mais maintenant, la différence, c’est que vous le voyez. Jusqu’à présent, ce que vous
vous faisiez à vous-même n’était pas évident.
Pourtant, cette Présence-Conscience est maintenant ici dans sa totalité. On ne peut
jamais l’acquérir et on ne peut jamais s’en éloigner. Cela peut (apparemment)
prendre du temps pour que cela soit assimilé, mais quand vous commencez à le
sentir, toute cette recherche et tous ces efforts commencent à tomber sans rien y avoir
à faire. Toutefois, si les vieilles pensées et si les vieilles idées reviennent, examinez-les
bien. Interrogez-les et voyez si ce qu’elles disent sur vous est vrai. Comment se
rapportent-elles à ce que vous êtes ? Si vous avez l’impression de ne pas l’avoir,
qu’elle n’est pas là ou qu’il y a un problème, alors remettez cela en question.
Examinez ces idées. Qu’est-ce que je n’ai pas ? Qu’est-ce que c’est ?
C'est ici que cette approche se distingue des autres par son style et son accent. Je fais
particulièrement référence aux enseignements qui soutiennent qu'il n'y a rien à faire,
que tout, y compris la souffrance, le doute, la confusion et même le redoutable ego,
est simplement une expression de ce qui est, c'est-à-dire la perfection même. En fait,
ils ont une cause bien spécifique, dont on peut s’occuper directement via le
discernement et via l’investigation et qui peut être déracinée à la source. Cette
approche renvoie à l'esprit de Sri Nisargadatta Maharaj, et elle consiste à remettre en
question et à rejeter le faux directement et sans relâche. Selon mon expérience,
l'approche consistant à dire que toute souffrance et toute séparation font partie de
l'unité et qu'il faut donc les laisser être là n'est pas particulièrement libératrice.
Souvenez-vous que tous les problèmes sont pour la personne distinct(iv)e
imaginaire. Il semble y avoir un problème, mais à qui se pose-t-il ? Quel est ce ‘’je’’
pour lequel je me prends ? Est-il réel ? Ou n’est-ce simplement qu’une idée qui jaillit
dans la Conscience toujours présente, qui est pleinement ici maintenant ?
Il n’y a aucune ‘’Illumination’’ future. Il s'agit simplement de regarder et de voir ce
qui est déjà présent. S'il semble y avoir un genre de camouflage qui fait obstacle,
alors utilisez le discernement et l’interrogation pour le démasquer et voir ce qu’il en
est. Ce regard vous ramènera directement à ce qui est, ici et maintenant. Malgré ce
que nous pensons, nous ne quittons jamais Cela. Souvenez-vous simplement que
vous êtes déjà chez vous. Avant la prochaine pensée, la vérité, dans toute sa
splendeur, est ici comme ce qui est présent et conscient en vous. Cette Conscience est
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la base de tout ce qui apparaît. Rien n'est séparé d'elle. Ainsi, au bout du compte, tout
n'est que Cela, l'unité ou la non-dualité.
Inutile ‘’d’attendre le bus’’ (c’est-à-dire la grande Illumination). Vous constatez
simplement l’évidence. Vous êtes monté dans le bus, il y a longtemps. Vous
regardiez simplement par la fenêtre, et vous rêviez du moment où le bus arriverait à
destination. C’est alors que le ‘’Bien-Aimé’’, sous la forme d’un étranger
compatissant vous donne une petite tape sur l’épaule pour vous dire que vous y êtes.
Vous vous ressaisissez, vous prenez conscience de la situation et vous riez un bon
coup. Si vous avez besoin de vous poser quelques questions en cours de route, c'est
bien aussi. Ce questionnement est l'expression de la sagesse qui est en vous. Elle ne
se contentera de rien d'autre que la compréhension claire et inébranlable de ce qui est
réel en vous.
43. TOUJOURS CLAIR ET LUMINEUX
Questionneur : Ces derniers jours ont été intéressants, car toutes mes pensées de monstres
terrifiants sont revenues au premier plan, les pensées qui engendrent les plus hauts niveaux
d'angoisse chez moi par rapport aux finances, à la santé, etc. Je suis sûr que vous voyez ce que
je veux dire. Ces pensées semblent avoir un élan considérable, mais j'ai pu me rappeler ce que
vous avez dit, à savoir que pas une seule de ces pensées ne pouvait exister sans qu'on en ait
conscience. Et donc elles semblent perdre un peu de leur puissance. De plus, je suis capable de
me rappeler occasionnellement que ces pensées (et toutes les pensées, en fait) ne sont qu'un
schéma répétitif dans le mécanisme, faute d'une meilleure façon de le dire.
Je vois vraiment qu’il ne s’agit pas d’un processus, il suffit d'un seul instant de vision. Alors
qu'est-ce que j'attends ? Peut-être la permission d’une autorité supérieure, quelle qu'elle soit.
Mais ce besoin de permission n'est qu'un autre schéma répétitif du mécanisme, n'est-ce pas ?
Votre commentaire d’après lequel je ne peux pas davantage me reposer dans ce que je suis
déjà, m'a été très utile.
John : Il y a un niveau où il semble que nous nous battons avec les pensées. La liberté
semble se trouver dans le futur - si et lorsque nous vaincrons le mental. En réalité, la
liberté se trouve dans une direction complètement différente. Vous vous souvenez de
l'analogie du soleil et des nuages ? Que doit faire le soleil avec les nuages pour être
libéré des nuages ? Les nuages obscurcissent-ils jamais le soleil, en réalité ?
Ainsi, il ne s'agit pas tant de faire quelque chose avec les pensées. Il s'agit d'explorer
et de voir ce qui, en vous, est déjà complètement libre par rapport aux pensées. Il
s'agit de se défocaliser des pensées et de ressentir un niveau plus profond qui est déjà
présent et qui n’est jamais affecté par les pensées. Cela n'a rien à voir avec les
pensées. Même si vos schémas de pensée actuels ne changent jamais, vous pouvez
toujours être libre. Il est incroyablement libérateur de voir que cela n'a rien à voir
avec le fait de calmer la pensée, de changer de pensée, d’améliorer la pensée et ainsi
de suite. N'est-ce pas merveilleux ?
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Il ne fait aucun doute que les pensées sont troublantes, mais ce n'est qu'un effet du
manque de clarté par rapport à ce que nous sommes. Les pensées sont alimentées et
nourries par un manque de clarté par rapport à à ce qui est réel en nous. En
éclaircissant les fondements de ce que nous sommes vraiment et en débusquant
l'ignorance et la confusion à la racine, les pensées prennent soin d'elles-mêmes. Peu
importe comment elles surgissent, de même que le soleil ne se soucie pas de savoir si
le ciel est vide ou s’il y a un orage. Du point de vue du soleil, tout est toujours clair et
lumineux. Il en va de même pour vous dans votre véritable nature de Conscience,
d'Esprit, d'Être omniprésent ou de tout autre nom que vous souhaitez lui donner.
44. UN POÈME : LA LIBERTÉ DANSE AVEC ELLE-MÊME
Un poème et quelques commentaires partagés par Michael Weintraub.
La Liberté danse avec elle-même
Chaque instant signifie un nouveau cadeau divin.
En cette claire matinée de printemps,
Les montagnes sont tellement proches
Que l’on pourrait presque les toucher,
Et entre les champs verts et les collines bleues,
Il y a une communion, un chant d’amour,
Chaque brin d’herbe est un poème parfait,
Un hymne au divin.
Dans la pureté immaculée du feu purificateur de la beauté,
Tu es l’Unique
Et aussi nombreux que les vagues miroitantes
Qui dansent sur le dos de l’océan lumineux de la Joie.
Le monde entier est Cela : cette Joie inconnue qui danse
A travers nos mains et les branches des arbres.
Qui écrit ces poèmes d’amour à l’Amour ?
L’Amour appelle à lui. A-t-il besoin d’un nom ?
Ainsi la vie se crée, comme une spontanéité vivante
Qui n’est pas touchée par la mort, le temps et la séparation.
Cher John,
Merci de m'avoir montré (à personne) comment c'est vraiment, vraiment simple dans cet
espace. C'est si simple. La recherche cesse d'elle-même, car il est vu que la séparation n'a
jamais réellement eu lieu. Dans cette Conscience, Michael.
45. LA CONSCIENCE EST-ELLE UNE CHOSE ?
Questionneur : La Conscience est-elle une chose ?
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John : La Conscience n'est pas une chose au sens habituel du terme. Vous ne pouvez
pas considérer la Conscience comme une chose distincte de vous en tant qu'objet,
sensation, sentiment ou pensée. C'est ce principe qui connaît ces choses. Bien qu'elle
ne soit pas un objet, elle est néanmoins connue. On dit parfois qu’elle se connaît ellemême ou rayonne d’elle-même. On ne peut pas nier que la Conscience est présente.
Elle est évidente, mais pas de la manière dont nous pensons habituellement aux
choses. C'est pourquoi nous avons tendance à l'ignorer. C'est comme si vous
demandiez : "Les yeux peuvent-ils se voir eux-mêmes ?" Il est littéralement
impossible de voir vos yeux avec vos yeux, en réalité, mais ils sont tout de même
présents et ils rendent possible la vision de tous les objets. Il en va de même pour la
Conscience. Elle est présente et elle rend toute connaissance possible.
Q : La Conscience est consciente de la Conscience ?
J : Il ne s’agit pas d’un objet séparé d’elle-même. En d’autres termes, on ne peut pas
être conscient de la Conscience comme d’un objet qui apparaît dans la Conscience.
Néanmoins, nous savons intuitivement que nous sommes la Conscience. Ou plus
impersonnellement, la présence de la Conscience ne fait aucun doute. Le langage
devient délicat. Le comprendre est facile, mais le langage est déconcertant, puisque le
langage est basé sur la pensée et l'expression sujet/objet.
Q : C’est donc ce que nous sommes ?
J : Nous sommes toujours la Présence/Conscience. Il doit toujours y avoir Cela pour
que quelque chose puisse être ou être connu. Vous n'en êtes jamais séparé. C'est
vous. Pas vous en tant que personne ou en tant qu’être séparé, mais l'Essence de vous
et de tout le reste.
Q : Même si mon esprit, qui est l'outil de la Conscience, peut reconnaître qu'elle est
consciente sans le "je", l'Essence est toujours une Conscience qui passe par l’intermédiaire du
mental ou de la conscience de veille ?
J : Je ne saisis pas tout à fait ce que vous entendez par là. Le mental n'est qu'un
instrument de la Conscience. Les pensées apparaissent dans la Conscience. Toutefois,
que le mental soit présent ou pas, la Conscience demeure. Par exemple, si les pensées
sont présentes, il y a une connaissance de celles-ci. Et si le mental est immobile ou
inactif, il y a une connaissance de l'absence de pensées.
Même si l’on ne pense pas à un "je" individuel, la Conscience est toujours là. La
Conscience éclaire simplement et silencieusement la réflexion, la perception et toutes
les autres formes de connaissance relative. Ainsi que je l'ai dit ailleurs, c'est comme le
soleil qui brille constamment au-dessus des nuages, peu importe ce qui se passe en
dessous. Telle est votre véritable nature. Il n'y a aucun nuage dans votre Être réel. Il y
fait toujours beau et clair. Aucune chance de pluie.
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46. LA PRÉSENCE-CONSCIENCE EST-ELLE JAMAIS
OBSCURCIE ?
Questionneur : Je perçois parfois cette Présence-Conscience ou cette véritable nature dont
vous parlez. Mais à d'autres moments, celle-ci semble être obscurcie, brouillée ou atténuée par
le conditionnement ou par les pensées. Pourquoi la Présence-Conscience s'obscurcit-elle ?
John : Elle n'est jamais obscurcie, ni couverte, à aucun moment ! Elle est toujours
parfaitement présente et claire. Elle ne vacille jamais et elle n'est jamais perturbée par
les pensées ou par quoi que ce soit d'autre. C’est simplement ce sentiment clair et
constant de Conscience qui rayonne à partir de votre Essence, à tout moment. Même
dans l'état d'esprit et avec les sentiments les plus denses et les plus confus, elle est
totalement et clairement présente et elle n'est pas affectée le moins du monde. C'est
l'Essence immuable qui passe par toutes les expériences, bonnes, mauvaises ou
indifférentes. C'est l'Existence qui soutient toutes les apparences et la Conscience qui
inspire toute connaissance. Elle est parfaitement et radieusement claire en chacun, à
tout moment.
Q : Alors, qu’est-ce que l’Illumination ou l’Eveil ?
J : L'Illumination et l'Eveil ne sont que des mots ou des étiquettes qui flottent dans la
Conscience. Selon moi, si l'Eveil existe, il s'agit simplement de remarquer cette
Présence-Conscience, qui semble avoir été ignorée pendant si longtemps. Le fait de la
voir est immédiat, et il n'y a pas de niveaux ou d'étapes impliqués.
Q : Alors, qu’en est-il de toutes les voies, de toutes les pratiques et de tous les exercices que
l’on suit dans l’optique d’atteindre l’Eveil ?
J : De telles activités ne se poursuivent que jusqu'à ce que l'évidence soit constatée.
D'après mon expérience, toutes les voies, toutes les pratiques et tous les exercices
tendent uniquement à retarder l'intuition fondamentale en entretenant l'idée que
vous n'y êtes pas encore et qu'il y a quelque chose à atteindre.
Q : Que se passe-t-il lorsque vous voyez ou lorsque vous comprenez cette PrésenceConscience ?
J : Rien du tout !
Q : Il doit bien y avoir une différence. Sinon, quelle utilité y a-t-il à réaliser tout cela ?
J : Oui. Je dirais qu'il y a un changement intérieur de perspective. Le doute
métaphysique, l'incertitude et l'inquiétude qui se fondent sur le fait de ne pas savoir
qui nous sommes ne sont plus un facteur. Cela se traduit par un sentiment de
légèreté, de clarté et de facilité. Le sentiment d'être un individu séparé et limité ne
domine plus l'esprit et le fonctionnement émotionnel. Tout continue à peu près
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comme avant, mais il s’agit juste d’une manifestation spontanée dans la clarté de la
Présence-Conscience.
47. ATTENDRE LA ‘’RECONNAISSANCE FINALE’’
Questionneur : Je remarque assez souvent que je suis conscient, simplement conscient, et que
la Conscience et le contenu de la conscience sont tout ce qui existe. La plupart des doutes ont
disparu. J'expérimente souvent l'apparition de la joie ou de la paix ; et des émotions négatives
surgissent aussi, mais sans trop de mordant. Et parfois, je me perds pendant un petit moment
dans le contenu, mais je n'oublie jamais que je suis la Conscience immobile et spacieuse dans
laquelle tout cela se produit.
Je suis très reconnaissant d'avoir été en présence de quelques enseignants très clairs au cours
des derniers mois et je sens que la relation ‘’en chair et en os’’ avec eux a fait la différence
dans le déroulement (apparent) qui se produit, mais je vais bientôt devoir laisser ces
enseignants et, bien qu'il semble y avoir beaucoup plus de clarté, la reconnaissance finale ne
s'est pas encore produite. Ma question est la suivante : Est-il nécessaire ou utile de maintenir
un contact physique avec un enseignant clair jusqu'à ce que la reconnaissance finale se
produise ?
J'apprécie énormément votre site Web et vos partages avec moi sur ces questions. Cela m'a
aidé à y voir plus clair.
John : Attendre une reconnaissance finale est un concept subtil. En prenant cette
approche, vous attendrez toujours ! Ce n’est que le mental, vraiment. Il n'y a pas du
tout d'événement futur. C'est le mental qui perpétue sa vieille tendance à chercher
quelque chose ailleurs. La Conscience est totalement présente, totalement libre,
totalement claire en cet instant. Vous ne pouvez jamais nier votre Être, ni la
Conscience. Elle est ici, maintenant. Tout, y compris les concepts de reconnaissance,
ne sont que des pensées qui apparaissant en elle. Ces pensées sont totalement hors de
propos par rapport à l'actualité vibrante et vivante qui est indiquée.
Il n'y a pas d'événement tel que l'Eveil. Il y a seulement le fait de voir que vous êtes
déjà éveillé, en tant que cette Présence-Conscience indéniable. Ce n'est que le vestige
d'un être séparé qui continue à rêver de la vision finale. Remettez ce concept en
question. Qu'attendez-vous ? Qui attend ? Quelle est la vérité que l'on vous indique ?
Est-ce quelque chose qui n'est pas ici et maintenant dans toute sa plénitude ?
Continuez à examiner et à remettre en question ces croyances subtiles. Elles sont la
seule chose qui semble nous entraver. Notre intérêt se perd dans ces positions
conceptuelles et nous passons à côté de l'Essence. L'Essence est toujours là.
Il peut être utile d'être en compagnie de quelqu'un qui souligne cela. Cela vous
ramène encore et encore à l'évidence. Mais cela ne devrait pas être le principal.
Profitez de la possibilité d’indications claires, tant qu'elles sont là, mais, le plus
important, c’est d’en revenir à voir par vous-même. Personne ne peut le faire pour
81
vous. Il n'y a aucune chance de perte ou de gain, parce que cette vérité claire rayonne
toujours en votre centre. Tous les doutes, toutes les questions proviennent du "je"
imaginaire. Voyez par vous-même si vous avez jamais été un "moi" distinct et vous
vous retrouvez avec la compréhension de votre véritable nature de PrésenceConscience. Celle-ci ne vous quitte jamais, parce que vous n’existez pas, en tant
qu'entité séparée. Cette Présence est tout ce qui est.
S'il y a quelque chose comme la "reconnaissance finale", ce serait seulement de voir
qu'il n'y a pas besoin d'attendre quoi que ce soit. Celui qui attend n'existe pas. La
Présence-Conscience est ici comme l'Essence du chercheur et de tout le reste.
48. L’ÉNERGIE DE LA SAISIE MENTALE
Questionneur : Voici mes toutes dernières réflexions, que j'ai un peu de mal à articuler. Quoi
qu'il en soit, voilà ma tentative. Vers la fin de la semaine dernière, j'ai remarqué une
recrudescence de l'énergie de la saisie mentale. Chaque fois que je parle avec vous, je me sens
incroyablement clair pendant quelques jours, et puis les préoccupations mentales semblent
revenir en force. Cette fois-ci, la saisie concernait la recherche elle-même et les efforts pour
parvenir à une conclusion avec mon mental.
Lorsque c’est devenu plutôt pénible, j’ai bien considéré tout cela et j’ai pensé : Attends une
minute, ici. Suis-je encore présent et conscient ? Bien sûr, mais c’est simple et évident. Alors,
à quoi riment ces pensées de recherche ? Il m'est apparu que dans cette habitude du mental de
saisir, il y a toujours eu pour moi le sentiment que soit la saisie doit finir par l'obtention de
l'objet apparent que je saisis, soit qu'il faut stopper la saisie. Mais la saisie n'a pas vraiment
d'importance, n'est-ce pas ? La saisie n'aboutira jamais et elle ne peut pas s’arrêter par plus
de saisie. En fait, je crois que la saisie n'a aucun lien avec la présence de la Conscience ou de
l'Être que je suis, et cela n'a pas d'importance, si la saisie continue pour le restant de ma vie.
L'Être que je suis ne peut s’atteindre ni se perdre par aucune saisie mentale. C'est totalement
sans rapport ! Est-ce que cela a du sens ? Je me sens encore assez hésitant par rapport à tout
cela, mais cela commence à me sembler réel d'une manière qui ne l'a jamais été auparavant.
J'ai encore peur de me faire des illusions. Voilà, c'est tout pour le moment, je crois.
John : D'après ce que j'ai vu, il peut être normal d'avoir une certaine quantité
d’impressions fluctuantes, au fur et à mesure que la reconnaissance s'approfondit
concernant cette Présence-Conscience. Au fur et à mesure que vous le voyez et que
vous ressentez la clarté, cela mine les vieilles habitudes du mental de chercher à
saisir. Ce n'est pas un problème et il n'y a rien de mal ! Nous avons construit toute
une vie de pensées et de souvenirs, tous orientés vers le regard extérieur et la saisie,
et tenter d'arrêter la saisie est voué à l'échec ! Il est toujours préférable de voir
clairement ce qui se passe, le mécanisme. Saisir et tenter d'arrêter de saisir sont deux
approches mentales. La clairvoyance apporte toujours l'aspect de la Conscience. C’est
plus en phase avec votre vraie nature. Faire met l'accent sur l'auteur/acteur
imaginaire ou sur le moi illusoire.
82
Ce que vous faites (c'est-à-dire simplement remarquer ce qui se passe) est vraiment
tout ce que vous devez faire. Si vous essayez de vous débarrasser de la saisie ou si
vous la jugez comme étant un problème, cette considération ne vient que de
l'ancienne perspective, l'ancienne manière de voir les choses du mental. Continuez
simplement à remarquer que tout cela repose sur des souvenirs et de vieilles idées.
Ce ne sont que des images basées sur le passé. Mais vous êtes vif, présent et vivant
en ce moment. Et ce que vous êtes, cette vitalité, est tout à fait distinct des pensées. Le
voir neutralise la tendance à plonger dans la pensée pour trouver une solution ou
une réponse. Il ne s’agit pas d’un test, aussi ne vous évaluez pas en fonction de tout
cela. Cela ne fait aucune différence réelle pour ce que vous êtes et votre liberté
intrinsèque, si ces vieilles pensées continuent. Si vous semblez vous y laisser prendre,
revenez simplement en arrière et remarquez que ce ne sont que des pensées et des
tendances mécaniques qui se manifestent dans quelque chose de lumineux, frais et
clair. Ce ne sont que de vieilles tendances du mental, des habitudes qui ont été
développées pendant la période d'ignorance, si l'on peut dire.
Combattre les pensées ou juger où vous en êtes par rapport à ce qui surgit est un
vieux truc auquel vous ne devez pas succomber. Au fur et à mesure que votre centre
de gravité s’en retourne à votre sentiment de présence et qu'il devient totalement
clair pour vous que vous n'êtes jamais réellement affecté par les pensées, alors vous
vous dégagez du sentiment de saisie de tout cela. Une pensée, quelle que soit son
intensité, n'est qu'une pensée. Si vous pouvez la voir comme une simple pensée, c'est
bien. Ou vous pouvez utiliser la pensée comme un rappel que vous devez être
présent et conscient pour que la pensée soit là ; et cela vous ramène à la Conscience.
Ou, si vous vous sentez apte à le faire, remarquez que la pensée est en réalité une
tentative du mental de dire quelque chose (de généralement négatif) concernant
votre identité. En d'autres termes, le concept d'être un genre de personne limitée est
perpétué par le mental. Ainsi, vous pouvez regarder si tout ce que le mental dit est
vrai. Par exemple : "Voilà une pensée intéressante. Que dit-elle sur moi ? Intéressant !
Est-ce vraiment vrai ? Que suis-je, de toute manière ?’’
Habituellement, quand ces pensées surgissent, elles nous frappent de plein fouet et
nous réagissons instinctivement à ce qu'elles disent, sans vraiment nous poser de
questions. Nous dansons au rythme de ces pensées, et nous tentons de nous corriger
ou de nous débarrasser de ces pensées, ou nous les considérons comme étant vraies
et nous nous sentons mal. Le moindre examen et le vent cesse de gonfler les voiles du
mental.
Si des pensées surgissent, elles surgissent. On ne peut vraiment rien y faire. Vous ne
les choisissez pas. Elles surviennent, tout simplement. Donc, dans un certain sens, ce
n'est pas vraiment votre problème. Si vous pouviez choisir vos pensées, pourquoi
choisiriez-vous jamais une pensée malheureuse ?
On a souvent tendance à essayer de s'évaluer par l'activité de l'esprit. Pouvez-vous
voir que vous n'avez pas besoin de regarder ce qui se passe dans l'esprit et de
l'utiliser pour dire quelque chose sur la manière dont les choses se passent ? Je sais
83
que c'est tout le contraire de la manière dont nous abordons habituellement les
choses. Le soleil se soucie-t-il de l'arrivée des nuages ? La Conscience se soucie-t-elle
réellement de la survenance ou pas de pensées ? Plus vous vous voyez profondément
comme cette Conscience, et moins les pensées sont un problème. Si vous essayez
d'évaluer votre état en fonction de vos pensées, vous resterez à jamais crispé, puisque
vous n'avez jamais le moindre contrôle sur ce qui peut survenir. Cela ne peut donc
pas être la voie vers une paix durable. Une meilleure approche consiste à reconnaître
votre identité de Présence-Conscience. Une fois que c’est complètement clair et
certain, alors vous êtes chez vous une fois pour toutes. C'est à cela que tout se résume
vraiment. La clarté de l'esprit et l'absence de saisie ne sont réellement que des effets
secondaires de la connaissance de votre véritable nature. Ce n'est pas comme si vous
vous dégagiez d'abord de la saisie et que vous découvriez ensuite la liberté. Au
contraire, vous découvrez d'abord la liberté. Puis, vous remarquez qu'à partir de
l'expérience de la liberté, les autres problèmes disparaissent d'eux-mêmes. Depuis
que j'ai rencontré Bob Adamson et que je lui ai parlé, je n'ai jamais vraiment fait
grand-chose avec le mental. Une fois que l'essence est clarifiée, l'intérêt pour les
histoires du mental disparaît tout simplement. C'était tout l'inverse de ce que j'avais
imaginé.
Quoiqu’il en soit, je pense que vous êtes sur la bonne voie avec tout cela. Permettez
simplement à votre Conscience la plus profonde de vous guider. Si vous en revenez à
votre vrai Soi comme point de référence, vous pourrez trouver votre chemin dans
tout ce qui survient. Ne vous inquiétez pas ! Tout ne fait qu’évoluer. C'est différent
pour chacun, et il n'y a rien de de bon ni de mauvais par rapport à tout cela.
49. J’EN AI ASSEZ DIT. J’EN AI FINI !
Questionneur : Merci pour vos articles et pour vos publications d’entretiens par e-mails. Ils
sont très clairs et concis, et cela confirme ce que "je" (la Conscience présente) perçois
maintenant.
Néanmoins, "je" vois une imprécision dans l'utilisation du terme "exister" dans une récente
réponse par e-mail que vous avez donnée. Vous avez dit en répondant à la question "qu'est-ce
que cette Conscience intrinsèque de base ?", que "c'est la racine de l'existence qui soutient
toutes les apparences...", et plus tard vous avez dit "non seulement vous existez, mais vous
savez que vous existez". J'ai recherché le terme "exister". Il signifie ‘’sortir de, se manifester’’
(du latin existere ou excistere, de ex, et sistere).
John : Peu importe la précision que vous essayez d'avoir avec les mots, ils échouent
tous. Certaines personnes aiment dire "l’Être", "l’Existence", "la Conscience" ou
encore autre chose. Quoi que vous disiez, ce n'est pas cela ! Ce sont toutes des
indications. Il ne s’agit pas d’une analyse intellectuelle ou linguistique, aussi nobles
que puissent être ces démarches. Il n'y a rien de mal à être précis avec le langage,
mais ce n'est pas le plus important. Le mot n'est jamais la chose.
84
Le mot "Être" n’est pas Cela pas non plus. Néanmoins, si celui-ci résonne mieux pour
vous, alors utilisez-le ! Vous ne pouvez en aucun cas nier le fait de votre Présence, de
votre Être, de votre Existence ou de tout autre nom que vous lui donnez ! L'essentiel
est de savoir si la libération de la souffrance née de la connaissance de votre nature
réelle est votre expérience directe. Rien d'autre ne compte, en fait.
Q : J’ai pigé !
(Suite)
Q : Je rejoins tout ce que j'ai lu et entendu à ce propos (la non-dualité ou la Conscience
présente), mais il y a quelque chose qui semble manquer, quelque chose que je n'arrive pas à
formuler. Maintenant, je pense que la seule chose qui manque, c’est d'être en présence de
quelqu'un qui sait et qui est cela avec certitude. Je n'ai plus de questions. Je suis Cela. Voilà,
mais ... ?
J : Ce qui est indiqué est si manifestement présent et clair, mais nous le manquons en
raison d'un obscurcissement apparent. J'ai étudié tout cela pendant des années, sans
jamais sembler arriver à rien jusqu'à ce que je m'assoie en face de Bob Adamson et
que je discute de tout cela.
(Suite)
Q : OK, John, j'ai compris. Je suis la Conscience présente dans laquelle tout se produit ou
apparaît. La Conscience présente égale rien, égale tout, égale qui je suis, égale... Cela ! C'est
simple !
J : On dirait que vous saisissez !
(Suite)
Q : J’en ai dit assez. J’en ai fini !
50. LE TEMPS N’EST PAS UN FACTEUR, SEULEMENT
LA CLAIRVOYANCE
Questionneur : Je viens de lire votre premier article et il me parle. Je lis ce genre de choses
depuis quelques années maintenant, et ces deux derniers mois, une sorte d'urgence m'a
gagné. Récemment, j’ai pris part à plusieurs événements spirituels et j'ai clairement eu un
éveil au cours de ce processus. Cela a débuté avec l’événement du premier week-end, et cela
s'est renforcé et approfondi avec les autres événements auxquels j'ai participé. Cela a été suivi
d’une percée majeure lors d'une retraite d'une semaine. J'ai également eu le sentiment que
c'est une sorte de grâce qui me pousse, et que "je" n'ai pas grand-chose à voir avec ce qui s'est
passé.
85
Je pense que je me situe au même endroit que vous, juste après votre premier éveil auprès de
Bob Adamson ; ensuite des pensées ont surgi et vous avez eu le sentiment d’avoir ‘’perdu’’
cela. Mais je n’ai pas l'impression de l'avoir tant perdu que cela. C'est simplement que mes
pensées d'irritation, surtout au travail, semblent fortes, même si je ressens toujours la
Présence.
Quand je suis sorti de cette retraite d'une semaine, j'avais l'impression qu'une énorme partie
de mon mental s'était détachée, comme si beaucoup de mes idées étaient encore là à un certain
niveau, mais en ayant une charge d'environ 1 contre 100 avant la retraite ! Maintenant, ces
pensées semblent fortes, mais la Présence l'est également. Ma question est la suivante : est-il
possible d'être éveillé à la Présence et que l'organisme corps-mental subisse un stress et de
l'irritation ? Cela semble être mon expérience, ici maintenant. Ou est-ce le fait que je prends
encore mon "moi" suffisamment au sérieux pour être affecté par ses pensées ?
John : Merci pour la note. Vous voyez beaucoup d’enseignants ! Je ne sais pas trop
quoi ajouter ! Tout ce que je sais, c'est ce que j'ai pu voir avec Bob. C'était à un niveau
différent de ce que j'avais connu auparavant. Peut-être que cela ressortira dans mes
articles, qui sait ? Je ne suis pas partisan du fait de parler "d’éveils multiples". Il y a
une compréhension essentielle et fondamentale. Il s'agit de la révélation directe de
votre nature réelle, et pas d'un cheminement dans le temps ou d'un
approfondissement. Une fois qu'on l'a complètement vu, la recherche spirituelle
disparaît.
Aussi, je vous dirais de consulter mes articles, et si vous ressentez toujours une
résonance avec la façon dont je parle de cela, alors continuons le dialogue.
Q : Oui, je vais continuer à les lire. Toutefois, il m'a semblé en lisant votre premier article,
que vous aviez la compréhension de base et que vous aviez eu l'impression de l'avoir perdue,
avant d’avoir eu la clarification. Il y a donc eu une période de temps, aussi brève soit-elle,
impliquée là-dedans. D’accord ?
J : Ne vous tracassez pas avec le temps ! Revenez simplement à l'essentiel. Vous êtes
ici ; la Présence est ici. Vous êtes parfaitement libre en ce moment. Il s'agit de voir ce
qui est pleinement présent en ce moment. Il n'y a rien au-delà de la vision de cette
vérité, qui est pleinement présente maintenant. Quand vous commencez à regarder
dans cette direction, tout devient remarquablement clair. Le temps n'est pas un
facteur, seulement la clairvoyance. Ne mettez pas l'accent sur le temps ou le mental.
Au lieu de cela, revenez à ce qui est tout à fait clair et sans équivoque pour vous en ce
moment. C'est la direction à prendre. Tous les autres doutes, toutes les autres
questions surgissent, quand l’essentiel n'est pas clair. Comme je l'ai dit, je ne soutiens
pas l'idée d'éveils multiples ou d’arriver là progressivement.
Q : D’accord, je vous entends. Cela résonne. C’est ici et maintenant, n’est-ce pas ?
(Suite)
86
Q : Une fois que la fausseté de l'idée du "moi" est perçue, il n'y a plus de problèmes. Ils
disparaissent, puisqu'il n'y a plus de fondement pour eux. Cela résonne parfaitement et
contredit les enseignants qui disent que les traumatismes du passé doivent être expérimentés
par votre vraie nature, par la Présence, pour être éliminés du système. La question serait :
"Quel système ? Surtout, si vous réalisez que ‘’vous’’ n'existez plus ! Et il semble plus vrai
que s'il n'y a pas de "moi", alors qui est là pour être affecté par les traumatismes du passé ?
Le "je" qui a subi les traumatismes a disparu. Alors où sont les traumatismes ? Cela semble
être l'enseignement le plus direct.
J : C'est ainsi que je vois les choses. L'approche graduelle semble se poursuivre
indéfiniment. En tout cas, je n'ai jamais rencontré personne qui soit parvenu à une
compréhension définitive de cette façon. La vision de base semble rester floue.
Q : Je vous entends. Et même s'il ne semble pas y avoir de sujet de conversation pour
l’instant, j'attends toujours avec impatience la visite de Bob aux Etats-Unis ! Parce que je
pense toujours que mon "moi" existe à un certain niveau.
J : Si vous pensez qu’il y a un ‘’moi’’ là-dedans quelque part, alors cherchez
sérieusement et voyez si vous pouvez le trouver. C’est la seule façon de résoudre
cela. Si le problème du ‘’moi’’ est résolu une fois pour toutes, la compréhension de
votre nature véritable comme la présente Conscience devient claire sans plus aucune
possibilité d’obscurcissement. Celle-ci n’est jamais obscurcie, même maintenant, mais
l’idée de la séparation, c’est-à-dire d’être un ‘’moi’’ séparé, paraît rendre douteux ce
qui est évident. Cherchez bien après le ‘’moi’’ et voyez ce que vous pouvez trouver.
51. S’IMPRÉGNER DU MESSAGE DE LA SIMPLICITÉ
Questionneur : Ces derniers jours, j'ai lu les articles sur votre site. J'en ai lu peut-être un
tiers. Je les ai vraiment appréciés. Vous vous exprimez clairement et simplement. Ces derniers
temps, j'ai été influencé par Tony Parsons et par Leo Hartong. Je crois qu’on peut dire que je
me suis imprégné du message de la simplicité. Plus d'une fois, j'ai trouvé très amusant toute
cette recherche fiévreuse de ce qui est ici et maintenant. Je commence à comprendre la
plaisanterie.
John : Au bout du compte, je suis tombé sur Bob Adamson, et les choses se sont
remarquablement clarifiées pour moi. On dirait que vous êtes en bonne compagnie.
D'une manière ou d'une autre, nous continuons à avancer jusqu'à ce que quelqu'un
nous ramène à la simplicité de base d'une manière directe et claire.
Q : Je me réjouis d'apprendre que Bob Adamson ait été le "sésame" pour vous, et j’ai trouvé
votre site très utile, en ce moment. Je commence vraiment à comprendre pourquoi on parle
d'un "secret ouvert". Merci encore pour votre site web. Il est possible que je vous pose une ou
deux questions au fur et à mesure que les choses évoluent.
J : Si vous avez des questions ou des commentaires en lisant mes articles, n'hésitez
pas. Ils contiennent pas mal de mots, mais l'essentiel est plutôt simple.
87
(Suite)
Q : J'ai parcouru presque tous vos articles. Ainsi que je l'ai dit, ils sont clairs et simples. Il
n'y a pas beaucoup de place pour poser des questions. J'ai fait l'expérience de ce qui pourrait
être des "aperçus". Par exemple, hier, en conduisant la voiture, j'ai eu l'impression qu'il n'y
avait personne au volant. Mais c'est arrivé très vite. C'est comme si je me demandais : "Estce que cela s’est réellement produit ?’’ En tout cas, c'était une chouette expérience, qu’elle se
soit produite ou non !
J : Il y a un sentiment naturel de présence et de conscience, qui, en fait, est ce dont
parlent les enseignants les plus directs. Certains enseignants aiment en faire quelque
chose de plus compliqué, mais c’est absurde. Une fois que vous l'avez appris
directement du maître, vous réalisez à quel point c'est simple. Tout le discours
spirituel n'est qu'un écran de fumée, en réalité. Tout le monde est à la recherche d'un
Eveil incroyable ou d'une expérience époustouflante, de quelque chose d'"ultra
subtil" dont on peut parler, qui soit confirmé ou que sais-je. C'est trop ! On ne peut
pas construire une organisation spirituelle, ni élaborer un cours à étudier sur ce qui
est toujours présent. Quand des gens parlent de l'Eveil, puis de l'intégration de la
compréhension dans la vie ou autre chose, cela brouille réellement les pistes.
Nisargadatta avait coutume de dire que vous devriez être capable de comprendre les
fondamentaux5 en une semaine environ. Fin de l'histoire ! Et j'ai trouvé que c'était
vrai. Personne ne le croit vraiment, mais la plupart d'entre nous n'ont jamais
réellement rencontré un maître comme Nisargadatta en personne, et on a donc
beaucoup d'idées préconçues.
Le sentiment réel d'être conscient, en ce moment, naturellement présent et sans
effort, est la vérité qui est indiquée. À un moment donné, cela vous frappe : "Je
cherchais quelque chose de totalement différent !" Mais alors, tout commence à avoir
du sens. C'est comme s’éveiller d'un rêve. Si vous vous éveillez graduellement, en y
travaillant, en incarnant votre compréhension et ainsi de suite, vous voyez toujours
les choses dans le contexte du rêve. D'une façon ou d’une autre, il continue, encore et
encore.
Mais quelque part en cours de route, on vous fait remarquer ceci. Vous comprenez
qu'il s'agit de ce sentiment de conscience qui est ici et maintenant. Ce n'est pas
quelque chose à atteindre ni à cultiver. C'est une reconnaissance de ce qui est
toujours présent, mais qui était ignoré. En voyant que cette Conscience est ce que
vous êtes et ce que vous avez toujours été, vous voyez que l'idée d'un individu
séparé n'a jamais été vraie. La Conscience est le fondement impersonnel de toute la
manifestation, même maintenant. C'est simplement un fait qui est souligné. En le
voyant, l'individu s'évapore et il n'y a plus de personne séparée pour faire quoi que
ce soit. Il n'y a rien à approfondir, à incarner ou à cultiver. La Conscience rayonne
comme un phare en son centre et l'a toujours fait. Nous ne l'avons pas remarqué.
Nous n'avons pas compris que c'était ça. Quand les gens parlent d’éveils, ils n'ont pas
5
A ce sujet, voir mon document intitulé ‘’Morceaux choisis’’ de John Wheeler, qui comprend un chapitre
intitulé ‘’Les fondamentaux’’, NDT.
88
encore vu l'immense simplicité et accessibilité de ceci. Comme je le vois, il n'y a pas
vraiment d'Eveil, si ce n'est de voir que cette Conscience est ce que vous êtes et avez
toujours été. Il n'y a là ni temps ni progrès, car le temps n'est qu'un concept qui
apparaît dans la Conscience. Les états et les expériences changent et
s'approfondissent, mais la Conscience que vous êtes est globale et entière et n'a pas
de niveaux ni de degrés. Comme le dit Nisargadatta (je paraphrase grossièrement),
"Il s’agit d’un bloc solide et homogène de réalité".
Peut-être qu'un aperçu de cela transparaît. Il s'agit d'obtenir des indications claires
sur le sujet, en des termes non équivoques. Cela vous touche dans les tripes. Puis
toutes les pièces se mettent en place. Vous pouvez voir tout cela rapidement. Ce n'est
pas vraiment une question de temps, mais simplement de voir l'essentiel. D'une
manière ou d’une autre, la simplicité et l’accessibilité de cela sont ignorées, lorsque
l'essentiel n'est pas clair.
52. JE N’AI PAS ENCORE VU CLAIR
Questionneur : Je suis très clair par rapport au fait que je n’ai pas encore vu clair.
John : Qui est très clair par rapport au fait que vous n’avez pas encore vu clair ? C'est
le genre de pensée qui peut vous bloquer. Il y a un subtil malentendu par rapport à
ce que la vision est ou est supposée être. La Conscience même qui connaît cette
pensée est ce qui voit clair ! Elle est en fait parfaitement présente. Vous êtes conscient
maintenant. Vous connaissez cette Conscience ; vous êtes cette Conscience. Vous
avez toujours été cette Conscience ; vous ne serez jamais rien d'autre que cette
Conscience. Un Maître a dit une fois : "La réalisation, c’est simplement le fait de
prendre conscience du fait que vous n'avez jamais été asservi". Alors, ne reprenez pas
cette pensée, c'est-à-dire, que vous ne voyez pas encore clair. Et surtout, ne la croyez
pas. C'est ce genre de pensées qui semblent obscurcir cette réalisation omniprésente.
Lorsque vous pensez cette pensée, qu'est-ce qui en vous connaît cette pensée ? En
quoi cette pensée surgit-elle ? C'est cela qui est indiqué. C'est déjà réalisé. Nous
avions simplement pensé et cherché quelque chose d'autre.
Q : (Il parle d’expériences spirituelles, d’étapes préalables à l’Eveil et d’un stade ultérieur de
Libération, où il n’y a plus de ‘’moi’’…)
J : Il ne s’agit pas d’expériences extraordinaires. Avant d’être clair par rapport aux
fondamentaux, on s’entiche souvent d’expériences dites spirituelles. Des expériences
se succèdent dans ce qui est conscient. Les expériences mystiques, les lumières, les
expériences énergétiques, etc., n’ont réellement rien à voir avec cela.
Le sujet du "moi" est intéressant. Les gens parlent du "moi" qui disparaît, comme s'il
s'agissait d'une expérience à attendre avec impatience ou d'un signe d'"éveil". Ce
n’est que le mental qui s’empare de cette indication et qui la transforme en une voie
ou qui projette un événement dans le futur. Ce qui est vraiment souligné, c'est que,
89
même maintenant, le "moi" est une fiction totale. Il n'y a rien à laisser tomber. C'est
une fausse supposition que ce que vous êtes soit une entité limitée séparée de la
Conscience-Présence que vous êtes vraiment. Ce "moi" n'existe pas vraiment. Il n'y a
donc rien qui doit disparaître. Celui qui attend que cela disparaisse, c'est le "moi"
fictif lui-même. Vous continuez donc à tourner en rond dans des pensées et des
concepts à propos d'un "moi" — même en étant un noble chercheur qui s’efforce de
s'en débarrasser. Le message essentiel est que le "moi" n'existe pas et n'a jamais
existé. Le moyen le plus rapide de s'attaquer au "moi" est d'essayer de le trouver.
Cherchez-le. Remettez-le en question. Cherchez-le et voyez si vous pouvez le
trouver. Attendre qu'il disparaisse perpétue l'idée qu'il est là. Il n'y a jamais eu de
moi séparé. Point final. C'est juste un fait qui est souligné. Il ne s’agit pas d’une voie
ou d’une pratique. Il ne s’agit pas de quelque chose à transformer en un événement
futur que vous attendez.
En ce moment - pour vous, là - il y a la claire lumière de la Conscience dans laquelle
tout apparaît. C'est ce que vous êtes. Vous êtes Cela ! Elle est libre, sans le moindre
obscurcissement, globale et entière. Le Christ a dit : "Je suis la Lumière du monde", et
en tant que cette Conscience, vous pouvez dire la même chose. La séparation d'avec
Cela est une illusion complète. Elle ne s’est jamais produite, sauf dans l'imagination.
Elle est basée sur un "moi" qui n'a jamais existé. Ce n’est qu’une idée fausse. Si vous
essayez de trouver le "moi", vous ne le trouverez pas. Lorsque vous cherchez et que
vous ne pouvez pas le trouver, vous voyez que vous n'avez jamais été une personne
séparée, et tous les problèmes et les doutes n'ont plus aucune prise. La ConsciencePrésence n'a ni doutes, ni problèmes. Vous êtes entièrement et complètement libre en
voyant ça. Pourquoi ? Parce que la Conscience-Présence est totalement libre, et c'est
ce que vous êtes.
S'il reste des doutes, revenez à l'essentiel et vérifiez dans votre propre expérience,
jusqu'à ce que vous soyez absolument sûr de ce qui est indiqué. Vous devez vérifier
tout cela par vous-même. Personne ne peut le faire à votre place. Si vous vous en
tenez à cela et le laissez résonner, cela fonctionnera sans faute.
53. POURQUOI LA CONSCIENCE N’EST-ELLE RELIÉE QU’AUX
SENSATIONS DE CE CORPS ?
Questionneur : Je viens juste de trouver votre site web. J’ai veillé tard hier soir en lisant la
plupart de vos articles. Merci pour votre générosité. L’enseignement passe avec chaleur et
clarté. Puisque vous savez aller droit au cœur des choses, j’espérais que vous pourriez
répondre à cette question qui revient sans cesse : Pourquoi ma vraie nature (la Conscience)
est-elle uniquement reliée aux sensations de ce corps-mental ? Il y a la conscience de cet
estomac qui gargouille, mais pas du corps à côté de ce corps. La main de ce corps peut être
amenée à bouger, mais pas la patte du chat. Il y a la conscience d’une sensation de mal de
gorge dans ce corps, mais pas dans les autres. Les pensées de cet esprit sont perceptibles, mais
pas les pensées d’autrui. Il semble qu'il y ait une dualité intentionnelle au sein de la nondualité. Cette question continue d'alimenter un doute résiduel et la confusion, aussi
apprécierais-je toute lumière qui pourrait être apportée à ce sujet.
90
John : Il y a souvent une confusion subtile entre la perception sensorielle, la pensée et
la Conscience. Cependant, il n'est pas nécessaire, en fin de compte, de chercher à
comprendre tout ça. Ce qui se présente à vous est une question intellectuelle. Elle est
générée dans et par le mental, c'est-à-dire à un niveau conceptuel. Le fait est que
vous existez et que vous êtes conscient. Vous ne pouvez le nier à aucun moment.
Toutes les sensations, les pensées et les sentiments - et toutes les expériences
objectives - apparaissent dans cette Conscience que vous êtes. Les objets vont et
viennent ; ils ne peuvent pas être votre essence. Le concept d'être une personne, une
entité apparente, est une fiction. C'est la source de toute souffrance. Une fois que l'on
s'aperçoit que cela n'est pas vrai, on fait l'expérience directe d'une paix immense et
d'une certitude intérieure, qui sont essentiellement le résultat d'une connaissance
claire de soi. La résolution d'énigmes intellectuelles et de questions philosophiques
ne conduit pas vraiment à une paix directe, ni à une connaissance profonde, qui est le
véritable cœur de tout ceci. Néanmoins, je me risquerai à quelques observations qui
pourront peut-être être utiles.
En admettant l'existence des apparences, les organes sensoriels sont nécessairement
limités dans l'espace et dans le temps. Une paire d'yeux située à un endroit ne peut
pas voir ce qu'une autre paire d’yeux située à un autre endroit peut voir. Au sein de
l'apparence, les perceptions sensorielles apparaissent et sont connues dans le
cerveau. Comme les organes sensoriels, les cerveaux sont séparés dans le temps et
dans l'espace. Ainsi, chaque cerveau ne peut connaître que les perceptions
sensorielles des organes sensoriels avec lesquels il est relié. Il serait absurde
d'attendre de "votre" cerveau qu'il traite des informations provenant des organes
sensoriels d'une autre personne. On peut donc affirmer que les perceptions
sensorielles qui apparaissent dans un autre corps ne se manifestent pas dans "votre"
corps, car votre cerveau ne se trouve pas dans cet autre corps ! Ainsi, au sein de
l'apparence, les organes sensoriels et les cerveaux sont localisés dans le temps et dans
l'espace.
En fin de compte, cependant, toutes les perceptions sensorielles et les fonctions
cérébrales ne sont que des pensées ou des phénomènes mentaux, c'est-à-dire des
apparences dans l'esprit. Même le cerveau est un concept apparaissant dans la
pensée. Donc, en fin de compte, tout n'est qu'une série d'idées qui apparaissent dans
la Conscience. Même le temps, l'espace et toute la manifestation d'objets
apparemment séparés ne sont que des apparences dans la Conscience. Tous les soidisant "autres" ne sont que des apparences dans la pensée. C'est similaire au cas d'un
rêve, dans lequel toutes les apparences, y compris les autres personnes, les corps, le
temps, l'espace et ainsi de suite, sont dans une seule Conscience.
Alors, pourquoi la Conscience semble-t-elle être localisée dans un corps dans
l'apparence ? En fait, elle ne l'est pas ! La Conscience est-elle localisée dans un
personnage du rêve, ou est-elle le support de toutes les apparences et de tous les
personnages du rêve ? De toute évidence, c'est la seconde hypothèse qui s'applique.
Il en va de même pour l'état de veille. Toutefois, au niveau des apparences, toute
expérience est nécessairement une apparition dans le temps et dans l'espace. Par
91
définition, toute expérience de ce type doit être localisée, car elle est délimitée par le
temps et l'espace. Néanmoins, la Conscience n'est pas dans le temps et dans l'espace,
qui ne sont que des créations de la pensée. Les pensées apparaissent dans la
Conscience, donc le temps et l'espace sont imaginés dans la Conscience. Ainsi, dans
la question "Pourquoi la Conscience est-elle localisée ?", il doit y avoir une confusion
subtile entre la Conscience et quelque chose d'objectif. La Conscience pure ne peut
pas être localisée, car elle n'est pas un objet dans le temps et l'espace, et elle ne peut
pas être associée à quelque chose d'objectif.
Pourquoi, dans ce cas, le "je" n'est-il conscient que des objets liés à un corps
particulier ? Parce que le "je" qui pose la question est le mental, qui est un objet dans
la Conscience. Le mental qui pose la question est dans l'apparence. Par conséquent,
ses expériences, à l’image de toutes les apparences, sont localisées. La confusion
résulte de la confusion entre le mental ou le "sujet relatif" et la Conscience.
Pourquoi la Conscience n'est-elle pas consciente de tout ce qui se passe dans le corps
des autres ? Elle l'est ! Il n'y a qu'une seule Conscience, tout comme dans le cas du
rêve. Il n'y a qu'une seule Conscience qui illumine et qui imprègne tout le paysage
onirique. Pourquoi le "je" ne peut-il pas le savoir ? Parce que le "sujet relatif" qui pose
la question est localisé dans le temps et dans l'espace. Vous pourriez tout aussi bien
demander pourquoi le sujet du rêve ne connaît pas toutes les pensées, tous les
sentiments et toutes les expériences de tous les personnages du rêve. La réponse,
c’est que, parce que dans le rêve, il n'est qu'une portion limitée du tableau. Une
portion limitée ne peut pas connaître la totalité. Le penseur, le questionneur ou celui
qui doute n'est pas la Conscience, mais plutôt un "pseudo-sujet" fabriqué
mentalement. En fait, c'est là le cœur du dilemme métaphysique — la confusion entre
la nature réelle de la Présence-Conscience d'une personne et un "je" imaginaire ou
une entité indépendante. Un examen attentif de cette question révèle que l'entité
individuelle supposée est un mythe.
Comme je le vois, les corps, les pensées, les esprits et les apparences évoluent tous
dans une seule et même Conscience lumineuse, vaste et sans limites, de même que
chaque molécule du rêve jaillit sous l'œil d'une seule Présence consciente. Au sein de
l'apparence, tous les instruments de perception sont limités par le temps et l'espace,
et donc, leur champ de connaissance relative est également limité.
Cela dit, tout ceci n'est qu'une série de réflexions générées par la pensée ! C'est
spéculatif et provisoire. Dans tous les cas, vous ne pouvez pas nier votre Existence et
votre Conscience présente. C'est ce que vous êtes, indépendamment de ce que le
mental pense ou ne pense pas. Tous les doutes se situent dans le mental. La
Conscience est au-delà, tout à fait certaine et bien connue à tout moment. C'est ce que
vous êtes ! Comprenez que tous les doutes et que toutes les questions concernent en
réalité le "je" imaginaire, et pas la Conscience. Cherchez ce "je" et voyez si vous
pouvez le trouver ! Alors, toutes les questions sont déracinées à la source.
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54. INTERPRÉTER LE SENS DES EXPÉRIENCES
Questionneur : Périodiquement et inopinément, l'émotion surgit. D’abord des larmes pendant
une minute, puis la minute suivante, des rires et une joie sans bornes, puis la minute
suivante des larmes, des pleurs, puis la minute suivante des rires, forts et joyeux.
Heureusement que cela arrive quand je suis seul, peut-être absorbé par une activité
quelconque, et d'autres fois quand je suis simplement assis tranquillement sur le canapé. Mon
esprit doit avoir entendu ou lu que l'Esprit saint se fait sentir. Comme la plupart du temps,
on ne peut pas se fier au mental, qu'en pensez-vous ? D’ailleurs, qu'est-ce que l’Esprit saint ?
John : Je ne sais pas trop quoi penser des expressions que vous expérimentez ! Je
dirais qu'il ne faut pas trop s'en faire, car ce ne sont que des manifestations
passagères, des vibrations d'énergie, qui jaillissent dans ce que vous êtes, qui est
stable, clair et immuable. Le mental peut vouloir lire toutes sortes de significations
dans les événements, mais toute explication est aussi bonne qu'une autre. Ce qui est,
est. Ce que l'esprit décrit est une représentation mentale, pas la chose en elle-même.
En fonction du conditionnement ou du contexte, les mots utilisés pour décrire
quelque chose seront différents. Mais le mot n'est jamais la chose. Il ne faut donc pas
trop s'attacher aux mots ou à la tentative d’explication des événements du mental.
L'esprit, en fonction de son conditionnement passé, veut examiner les
apparences/apparitions et essayer d'obtenir une sorte de confirmation ou de sens.
Mais la véritable paix et la certitude découlent de la recherche de la source de la
connaissance elle-même. Qui ou qu'est-ce que c'est ? C'est le centre du cyclone,
l'espace vide immobile et silencieux dans lequel l'univers des apparences apparaît et
disparaît.
La majorité des gens sont en quête de réponses à diverses questions spirituelles, mais
la vraie sagesse vient quand on oublie les questions et quand on commence à se
demander qui s’interroge. Toutes les questions dépendent de celui qui les pose. La
Conscience-Présence n'a aucune question. Elle est évidente d’elle-même et
pleinement connue. Ce n’est pas un esprit, une entité isolée qui a besoin de dissiper
des doutes intellectuels. Alors, qui ou qu’est-ce qui a des doutes ou des questions ?
C'est une question très intéressante. Jusqu’à ce qu'elle soit résolue, divers doutes et
questions ne manqueront pas de surgir.
Quoi qu’il en soit, n’oubliez pas que ce qui est souligné, c’est le simple fait de
l'Existence et de la Conscience, qui est indiscutable et clair en ce moment même. Bien
entendu, le mental ou l'intellect ne le saura jamais - jamais. Mieux vaut qu’il renonce
à toute tentative ! La Conscience connaît les pensées, mais les pensées ne peuvent
jamais connaître la Conscience que vous êtes.
Si vous évitez d'essayer de traiter cela par le mental, tout est direct et facile à
comprendre. La difficulté vient, lorsque nous essayons d'employer la pensée, qui est
toujours limitée, plutôt que la simple vision, qui est ouverte, claire et directe. Le
mental utilise des mots, des étiquettes et des images, qui se basent sur un langage
dualiste. Le mental est essentiellement constitué de concepts morts. Le sentiment
vivant de la connaissance provient de la Conscience, et pas du mental. Je dirais que la
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sagesse a plus à voir avec le fait de regarder directement à partir de la Conscience et
de voir directement, plutôt que d'essayer de faire correspondre les expériences aux
étiquettes et aux concepts du mental.
Je n'ai aucune idée de ce que signifie l’"Esprit saint" ! On utilise beaucoup de termes
religieux et d'étiquettes. Si je devais m'y essayer, je dirais que c'est la Lumière de la
Vie et de la Présence en vous qui rend possible toute connaissance, tout sentiment et
toute pensée. À mon sens, Dieu, la Conscience, la Présence, l'Être, l'Esprit, la Réalité,
la Vie, l'Amour, etc. sont des concepts variés qui renvoient à l'Essence unique, cette
Présence-Conscience sans laquelle rien ne peut exister.
55. QUELLE EST LA VALEUR D’UN MAÎTRE ?
Questionneur : Quelle est la valeur d’un Maître dans tout cela ?
John : D'après ce que j'ai compris, la majorité des soi-disant Maîtres qui ont attiré
l’attention sur cette compréhension essentielle ne se sont jamais vraiment considérés
comme des Maîtres. Il y a quelque chose d'artificiel à transformer tout cela en une
relation formelle entre un Maître et un étudiant, comme s'il s'agissait d'entités
individuelles distinctes et de quelque chose que le Maître possède et que l'étudiant
doit obtenir.
Néanmoins, dans la pratique, il y a ce qui semble être des Maîtres et des étudiants.
S'il y a bel et bien un Maître, je dirais que c'est quelqu'un qui a réalisé sa vraie nature
de Présence-Conscience et qui ne soutient aucun des concepts, ni aucune des idées
basées sur l'idée de l'existence d'une personne séparée. Les meilleurs Maîtres
signalent que cette compréhension est immédiate et accessible, ici et maintenant. Ils
n'encouragent pas le chercheur à s'engager dans des processus prolongés qui
soutiennent subtilement l'idée que la compréhension est dans le futur ou le produit
d'une pratique. Votre vraie nature est ici et maintenant, et pas dans le futur. Et vous
n'avez pas besoin de pratiquer pour être ce que vous êtes. Même parler d'Eveil et de
Libération n'est qu'une diversion par rapport à l'immédiateté de ce qui est signalé.
Une fois que le mental s'est emparé des notions d'Eveil ou de Libération, il tente
invariablement d'en faire une sorte de but que l'individu espère atteindre. Or, c'est
tout le contraire de ce qui est indiqué.
Un bon Maître (tel que défini ci-dessus) peut être d'une aide immense en indiquant
clairement et sans ambiguïté quelle est votre véritable nature. Dans la spiritualité
orientale classique, avoir un Maître est plutôt considéré comme un prérequis.
Certains enseignants actuels minimisent cet aspect, mais on ne peut pas nier que
diverses traditions ont mis l’accent sur ce type de compréhension et possèdent une
culture historique d'enseignements très développée en la matière. Cette
compréhension se diffuse depuis des milliers d'années dans le monde entier.
L'ensemble du processus, si on peut l'appeler ainsi, a été discuté, documenté, débattu
et expérimenté sous tous les angles imaginables.
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Curieusement, cependant, les mots et les paroles enregistrés ne semblent pas
suffisants pour permettre la compréhension d'une manière directe pour la plupart
des chercheurs. Ils donnent une indication ou un avant-goût, mais sans pouvoir
combler les aspirations les plus profondes du cœur. Ainsi, pour beaucoup d'entre
nous, le besoin d'un contact vivant se fait sentir. Je sais qu'il existe des cas de
compréhension spontanée, mais ils ne semblent pas être très courants. En revanche, il
existe des centaines, voire des milliers de cas d’une telle compréhension survenant
dans le cadre d'une relation Maître-étudiant. Quelle est la clé, ici ? Eh bien, je puis
parler de mon expérience avec Bob Adamson, qui savait de quoi il parlait. Il a vécu
l'expérience. De par cette compréhension, il était capable de se focaliser sur les points
clés et d'éviter tous les éléments non pertinents. En cela, il avait été guidé par un
formidable Maître (Sri Nisargadatta Maharaj). Le plus important, c’est qu’il y avait
une présence, une énergie puissante derrière ses mots. Je n'appellerais pas cela
quelque chose de mystique, mais juste une confiance et une clarté qui émanent de la
connaissance. Il est difficile de comprendre cela, à moins d'en avoir fait l'expérience.
Je ne cesse de dire diversement que cette compréhension ne dépend pas du temps,
mais plutôt du fait de voir ce qui est vrai. Le fait même que je parle d’une
compréhension tend à faire croire qu'une telle chose existe, ce qui n'est pas
réellement le cas ! C'est difficile à exprimer par des mots, parce que le mental veut les
lire et les transformer en un objectif, comme si la compréhension n'était pas là, et puis
entreprendre de l'acquérir. Ce n'est vraiment pas ainsi, même si nous l'imaginons.
Quand j'ai rencontré Bob et quand je lui ai parlé, il m'a ‘’anéanti’’. Je ne veux pas dire
qu'il s'agissait là d'une expérience douloureuse ou dramatique, mais plutôt que la
machinerie du mental s'est retrouvée dans une impasse, en raison de la simplicité de
ce qui était indiqué.
En quelques mots, l'essentiel se résume à ceci. Ce qui est souligné, c’est le sentiment
même de la Présence et de la Conscience qui est ici en ce moment. Elle est totalement
présente, totalement réalisée et totalement connue. Le mental se rebiffe par rapport à
cela. Il veut quelque chose de complexe, de mystique ou de subtil. Le mental ne
comprendra jamais cela. Peut-être que je n'aurais jamais compris cela, si Bob ne
m'avait pas soulevé (métaphoriquement parlant) pour me jeter là-dedans
directement. Sitôt que j'essayais d'immiscer mon mental et mes questions, il me
ramenait à l'immédiateté de cette Conscience présente. Il y a bien eu quelques
fluctuations au cours de quelques discussions avec lui, mais il ne voulait absolument
pas faire de concessions. Toutes les échappatoires ont été coupées. Toutes mes
excuses, comme "ça ne peut pas être ça", "c'est trop facile", et tous les doutes, toutes
les questions et les si se sont volatilisés, alors même que je tentais de les formuler.
C’est la raison pour laquelle j’ai une aussi grande considération pour un bon Maître.
Bien entendu, sans ce type de guide, la recherche peut se poursuivre indéfiniment, et
c’est une perte de temps, si vous me le demandez !
En dernière analyse, cependant, tout ce qui est mis en évidence, c’est le fait de votre
Être propre. La connaissance de votre vraie nature est le point essentiel. Que vous
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parveniez à cette connaissance spontanément ou avec l'aide d'un Maître n'a
finalement aucune importance. D'une manière ou d'une autre, il vous suffit de voir
l'essence par vous-même.
56. S’ACCLIMATER À CECI ET TOUT DEVIENT CLAIR
Questionneur : Je lis les articles sur votre site depuis quelques jours, et je voulais vous dire
qu'ils sont très utiles. J'ai abandonné ma recherche spirituelle vers le milieu de la vingtaine et
je me suis lancé à corps perdu dans le "monde réel", principalement en créant et en dirigeant
des entreprises. Puis, il y a environ six mois (soit environ 10 ans plus tard), je me suis remis à
chercher. De par un profond sentiment d’aspiration et certaines synchronicités, je me suis
retrouvé sur une voie spirituelle.
Après une lutte difficile, c'est enfin devenu clair (et alors que j'y mettais le moins d'efforts !).
Il y a environ une semaine, j'étais dans ma cuisine, sans réellement penser à quoi que ce soit,
et l'état naturel était juste là. Ce n'était rien de réellement mystique, mais une sorte de joie et
de libération.
Tout au long de la semaine écoulée, cela a été les montagnes russes et essayer de trouver le
bon ajustement. Il y a toujours un "je" qui s'insinue. Je puis sentir le mouvement d’allerretour entre le moi-mental et le Soi réel. Parfois, je me laisserai prendre par l'acteur et je ne
remarquerai pas la tranquillité pendant un certain temps. Ensuite, elle est de nouveau
remarquée. Il semble que l’attention fluctue. Je ressens également plus de résistance de la part
du mental, beaucoup de pensées abstraites qui tentent de m'accrocher.
J'ai simplement essayé de continuer à vivre comme avant, même si cela demande plus
d'efforts. Essayer de gérer une entreprise et de s'ajuster à une nouvelle conscience est un
véritable exercice d'équilibre. À part poster quelques questions basiques sur un forum que j'ai
trouvé, je n'en ai pas vraiment parlé à qui que ce soit, ce compris à ma femme. Les gens ont
pourtant remarqué quelque chose. On me dit souvent : "Oh, tu es de bonne humeur !", ou
"Tu as l'air très serein !". Je peux même voir mon moi superficiel, ou mon ego je suppose,
faire comme si rien n'avait changé, mais c'est comme si j'étais à l'arrière-plan et que
j’observais. Je n'ai même pas interféré, hormis dans les moments de tension réelle ou de colère.
Les informations offertes sur votre site m’ont été d'une grande aide. Je voulais simplement
vous remercier et voir si vous pouviez m'apporter d'autres éclaircissements.
John : Gardez à l'esprit que tout cela est en réalité très simple. Votre véritable nature
est simplement ce qui est présent et conscient. Point final. Il n'y a aucun besoin d'un
quelconque exercice d'équilibre, de difficultés ou de gestion de la compréhension.
Ainsi que le disait le moine zen Bankei, "Tout est parfaitement géré dans l'Esprit non
né du Bouddha.’’ C’est un autre nom pour la Présence-Conscience originelle en vous.
Tout ce qui apparaît, apparaît dans ce que vous êtes. C'est simple, clair et naturel.
Cette compréhension ne doit pas gêner et elle ne gêne pas le fonctionnement normal.
En fait, les choses se déroulent plus harmonieusement qu'avant, puisque le faux moi
n'interfère pas. Le mental peut avoir de vieilles idées sur ce que la compréhension est
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supposée être. Tout ce qu'il essaie de prévoir est sans doute faux. Ce n’est que de
l’imagination qui repose sur des idées non examinées ou partiellement examinées.
Le corps et l'esprit peuvent fonctionner en douceur, et ils fonctionneront en douceur
à la lumière de la Conscience. C’est ce que vous avez toujours été et ce que vous serez
toujours. N'imaginez surtout pas que ce soit dramatique ou difficile. Il n'y a
personne. Il n'y a que cette Conscience naturelle, simple et claire et diverses
apparences/apparitions qui vont et qui viennent en Elle (vous). Au fur et à mesure
que vous vous y stabilisez, tout devient clair. Il n'y a personne qui observe en arrièreplan, si ce n’est la Conscience elle-même. Il n’y a là personne qui se laisse prendre ou
accrocher par le mental. Il n'y a pas de moi ou d'ego superficiel. Il n'y a personne qui
puisse interférer ou non. Il n'y a que cette Présence-Conscience non conceptuelle, qui
rayonne à partir d’elle-même, toujours fraîche, simplement cela et rien d'autre.
Je vous dirais donc de vous détendre et de laisser les choses se dérouler
naturellement dans la compréhension de votre Être toujours présent, tellement
ordinaire et simple que la plupart des gens passent outre.
57. LES QUESTIONS ET LES DOUTES TOMBENT D’EUX-MÊMES
Questionneur : J'espère trouver ce dont j'ai besoin pour affermir la Conscience. Je sais que
celle-ci est déjà là, mais il y a encore des doutes et un brouillard gris parfois. Je m'identifie
encore parfois à un "moi" distinct, et c'est frustrant. Mais comme vous le suggérez, je vais
continuer à laisser les choses se dérouler naturellement.
John : Ces doutes et ces questions ne sont que des vestiges du mental et datent de
l'époque où vous ignoriez que votre nature était là en tant que Présence-Conscience.
Ils perdureront jusqu'à ce que vous soyez tout à fait clair quant au fait que vous
n'avez jamais été un "moi" séparé. La Conscience est toujours là. Rien ne l'obscurcit
jamais. C'est juste que nous ne l'avons pas remarqué. La recherche est terminée.
Toutes les questions ont reçu une réponse, parce que les questions ne concernaient
que la personne séparée, et vous n'êtes pas ce concept. Vous ne l'avez jamais été. Tout
est réglé dans la lumière radieuse de la Conscience qui ne varie jamais.
Les fluctuations et les fausses identifications ne sont jamais vraies, parce que vous, en
tant que cette Présence-Conscience, vous êtes toujours présent et vous n’êtes jamais
affecté par les apparences. Remarquez que tout apparaît dans cette lumière de l’ÊtreConscience qui ne pâlit et ne se voile jamais. En regardant ainsi, les questions et les
doutes tomberont d'eux-mêmes. Laissez le fonctionnement du corps et de l'esprit se
poursuivre de lui-même, comme cela a toujours été le cas. Vous pouvez faire face à
chaque moment avec clarté et légèreté en sachant que, quoi qu'il arrive, vous êtes
toujours chez vous et en paix dans votre Être réel.
C'est une merveilleuse découverte, une indication directe de ce qui est clair et
évident. Tout le reste n'est qu'un rêve éphémère, un concept dénué de fondement et
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de substance. Le mental ne peut jamais comprendre cela, mais vous savez toujours
que vous êtes présent et conscient. Sachez-le, soyez-le. Vous êtes Cela, même
maintenant. La frustration n'est que le résultat de la tentative de comprendre Cela
avec le mental. Une fois que vous voyez que le mental ne peut jamais comprendre
Cela, vous cessez simplement de chercher là une réponse.
Au fur et à mesure que ce message sera assimilé, cela éliminera tous les doutes et
toutes les questions. Préparez-vous à vivre une vie sans doute ni souffrance, car
lorsque vous vous rapprochez de cette compréhension, le "moi" séparé se consume
comme un papillon de nuit s'approchant d'une flamme. C'est juste une façon
poétique de dire que vous découvrez que vous n'avez jamais été séparé. Laissez
résonner ceci.
58. QU’EN EST-IL DE LA FÉLICITÉ ?
Questionneur : Je suis curieux de savoir ce que vous avez à dire concernant la Félicité. Je veux
dire, qu’en est-il de Sat-Chit-Ananda (l’Être-Conscience-Félicité) ? Il est censé y avoir de la
Félicité dans tout ça, non ? Je n'ai pas l'impression d'être en mode de recherche éperdue de
quelque chose dans le futur, mais la Félicité serait certainement appréciable !
John : Il est bon de commencer à voir qu'il ne s'agit pas de pratiques, de techniques et
ainsi de suite. Il s'agit de voir directement ce qui est vrai en vous, maintenant. Cela
supprime la cause de l'ignorance et annihile les schémas de pensée centrés sur soi
(comme le doute, la souffrance et la confusion). Une fois qu’ils sont éliminés, nous
retrouvons un sentiment spontané de clarté, de joie, de paix et de certitude. C'est
l'état naturel dans lequel nous sommes toujours, sauf quand surgissent des pensées
dualistes basées sur l’idée fausse d'être un soi distinct(if).
La Félicité est un mot trop fort qui semble impliquer un état émotionnel extatique ou
autre. Tous les états, même les états élevés, sont impermanents. Si vous cherchez à ce
qu’ils se prolongent, vous rencontrerez des problèmes. La Conscience est par essence
paisible, claire et stable. Il s'agit plutôt d'une paix inébranlable ou d'une joie subtile,
plutôt qu'un état extatique. Félicité n'est pas réellement une bonne traduction pour
"Ananda". Certaines personnes préfèrent utiliser le mot "paix", à la place. Imaginez
l'état de sommeil profond, lorsque vous vous reposez sans aucun problème.
Imaginez votre vie actuelle, débarrassée de tous les problèmes mentaux et des
émotions perturbatrices. Imaginez que vous restiez à la maison plutôt que de partir
au travail, sans aucun engagement et avec toute la journée devant vous pour faire
uniquement ce que vous aimez faire. Il s’agit de meilleurs exemples de ce que cela
indique. Vous connaissiez cela, en tant qu’enfant (et vous le connaissez toujours).
C'est juste la joie simple d'être vivant.
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59. UNE VACUITÉ PAREILLE À L’ESPACE ET VIVEMENT
CONSCIENTE
Questionneur : Je travaille avec les indications et je les suis pour trouver ce qui est clair et
présent en moi.
John : Restez juste avec la connaissance et la vision directes, sans y penser !
Remarquez la différence entre penser à la Conscience et à la Présence, et le fait de
savoir directement, intuitivement, que vous êtes présent et conscient. C'est la clé et
cela fait toute la différence. Vous savez que vous êtes conscient et présent (ou
existant). Cette Présence consciente doit être là en premier lieu avant que vous
puissiez savoir quoi que ce soit. C'est cela qui est souligné, et rien d'autre. Essayez de
voir comment la pensée est totalement inutile pour la connaissance directe de votre
existence.
Q : Ce qui se manifeste toujours, c'est une sorte de sentiment, un sentiment d'être moi, qui a
un sens évident de familiarité et de continuité. En dehors de ce sentiment d'être moi, il y a le
champ de la Conscience, les perceptions du monde extérieur, les pensées, les sentiments et les
images que l’on expérimente comme étant à l'intérieur.
J : La clé, c’est de voir que ce que vous êtes essentiellement, c’est ce champ de
conscience lui-même. La Conscience, c’est un autre nom pour vous. Cette Conscience
est omniprésente et claire, et pourtant ce n'est pas une chose que le mental ou les sens
peuvent percevoir. Elle semble être un vide comparable à un espace, et pourtant elle
est clairement consciente. Telle est votre nature. Tout le reste apparaît dans et se
superpose à ce que vous êtes.
Q : C'est tout ce que je puis trouver ! Il semble bien que plus je me focalise sur le fait de
regarder ce que je considère comme étant moi-même, et plus je deviens semblable à l'espace,
moins solide, moins sérieux, moins identifié à tout ça.
J : Oui, c'est vrai. Nous nous sommes imaginés être quelque chose de tangible et de
solide, peut-être une personne limitée à un corps, mais après examen, nous voyons
que ce n'est pas vrai. Il y a une Présence ouverte et spacieuse. C'est ce que nous
sommes.
Q : Il y a donc une progression apparente. Et je réalise (intellectuellement) que le passage du
temps, et donc tout sentiment de progression, n'est que cela : un sentiment, une impression,
qui se produit maintenant.
J : Oui, voyez simplement que la clarté ouverte de la Conscience est présente
maintenant. Il n'y a pas d’évolution en elle. Il s’agit simplement de voir plus
clairement ce qui est présent maintenant.
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60. LA CONSCIENCE EST IMMÉDIATE ET CLAIRE
Question : Je vois maintenant ce que l’on entend par Conscience, mais mon mental ne veut
pas lâcher cette question : ‘’Comment savoir que la Conscience n’est assurément pas rien
qu’un produit du cerveau/du corps ?’’ J'ai récemment posé cette question à un autre
enseignant, et celui-ci a répondu qu'il ne pouvait pas réellement me le dire, mais que ce
n'était pas vraiment pertinent. Mais je pense que ça l'est, parce que si le cerveau crée et
contient la conscience, par opposition à la Conscience qui crée et comprend le cerveau et tout
le reste, alors toute la perspective est différente. Si le cerveau crée/contient la conscience et la
projette ensuite à l'extérieur, comme certains scientifiques semblent le croire, cela signifie que
la conscience est juste une autre chose et qu'elle est séparée des autres objets. En revanche, si
la Conscience crée ou comprend le cerveau, cela signifie que la Conscience est tout et que le
cerveau n'est qu'une autre chose à l’intérieur. Initialement, si le cerveau meurt, la conscience
meurt aussi, et la conscience dépend donc de quelque chose d'autre pour son existence. Cela
signifie qu'elle n'est pas le créateur et qu’elle n'est pas éternelle. Je sais que je ne formule pas
vraiment tout ça très bien, mais je sais que vous comprendrez où je veux en venir. Cela semble
être un dernier point d'achoppement dont mon esprit ne peut se défaire.
John : Une bonne façon de commencer est de constater le fait indéniable que vous
êtes présent et conscient. Il y a de toute évidence un sentiment d'existence et de
conscience. C'est vraiment la seule chose indiscutable que vous savez. Tout le reste
n'est qu'une apparence à l'intérieur de cela. Tout apparaît comme un objet dans cette
Conscience.
En fin de compte, vous voyez que tout ce que vous pouvez connaître, ce qui inclut le
monde, le corps, le mental et tout le reste (si tant est qu'il y ait autre chose !), n'est
qu'un mouvement dans celle-ci. Rien n'existe jamais dans notre expérience directe,
hormis en tant qu'objet dans la Conscience. Parler d'un monde, d'un corps ou d'un
mental existant distinctement n'est pas possible, si l’on s’en tient aux preuves
directes. C'est simplement un fait que vous constatez. Vous pouvez le vérifier
directement en l’examinant et en l’observant.
La question de savoir si la Conscience est un produit du corps-mental ou si elle est
réellement indépendante est perturbante pour l’esprit, sans aucun doute, mais le fait
est que cette question elle-même est créée par la pensée et est une apparence dans la
Conscience. C’est irréfutable.
La pensée change sans cesse et disparaît parfois complètement et pourtant, votre
existence, votre présence, qui est également cette Conscience ne disparaît pas,
simplement parce que des pensées changent ou disparaissent, même complètement.
L'esprit ne peut pas raisonner afin de voir ou de savoir directement que cette
Conscience est présente, en dépit de tout ce qui apparaît et disparaît. C'est
simplement un fait brut.
Il est intéressant de noter que lorsque l'esprit n'est pas pris dans ce dilemme
conceptuel et qu'il n'imagine pas ou ne crée pas de problème, il en résulte un
sentiment naturel de paix et de clarté indéniable. La question, telle qu'elle est posée,
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est insoluble à son propre niveau, car le mental ou le processus de pensée essaye de
se prononcer sur quelque chose qui dépasse complètement son domaine. Le mental,
qui n'est qu'une apparence dans la Conscience, essaye de porter un jugement sur la
nature de la Conscience. C'est complètement futile. C'est une question inadéquate, en
réalité, qui embrouille l'esprit.
On peut aborder la question sous un autre angle. Il s'agit de voir que les doutes, les
questions et les problèmes sont générés par la pensée. Ils sont finalement basés sur
l'idée d'être un "je" ou une personne distincte. Même si l'on répond à cette question,
d'autres questions continueront à nous tourmenter tant qu'il y aura une sorte de
présomption d'individualité. Les questions ne se posent qu'à celui qui s'imagine être
séparé.
Un bon moyen de résoudre toutes les questions est de voir s'il existe une entité telle
que le "je". Sans elle, qui a une question ou un problème ? Cela n'est pas satisfaisant
pour le mental et semble dédaigner totalement les questions importantes qui lui sont
chères, ce qui est le cas.
J'ai travaillé avec plusieurs personnes qui ont fait de cette question leur principal
dilemme. Sachez que le mental ne répond jamais vraiment à cette question, puisque
la réponse n’est jamais dans le mental. Il est préférable de voir que la réponse n’est
pas dans le mental et de vous épargner pas mal d'agitation mentale ! Voyez
simplement que vous êtes cette Conscience. Voyez directement qu'elle ne varie
jamais. Remarquez comment tous les objets apparaissent en elle, et qu'elle ne change
pas. C'est une observation directe et une connaissance sans conceptualisation. Voyez
que le mental s’efforce d'obtenir une réponse. C'est tout ce qui se passe. Il crée un
problème et une souffrance à un certain niveau. Cependant, la Conscience elle-même
observe, sans être perturbée le moins du monde, même si le mental s'emmêle les
pinceaux.
Quand on voit cela, on ressent une immense liberté et une grande clarté. La
confusion disparaît, en laissant une paix et une sérénité indéniables. Dans cette clarté,
ce qui est indiqué est très clair et connu d'une manière profonde qui n'est pas le fruit
de la conceptualisation. Ainsi, si cette Conscience est connue et si vous en avez la
sensation, détendez-vous en elle et ressentez la clarté naturelle et la joie inhérente à
cela. Toute la sagesse et les réponses dont vous avez besoin se manifesteront
spontanément à vous sans que vous n’ayez à les élaborer par la pensée.
(Suite)
Q : Merci beaucoup d'avoir répondu à mon e-mail. Je sais que ce que vous dites est la vérité,
et je vais juste laisser le mental stupide faire son travail avec cette question, et j'espère qu'elle
disparaîtra. Après des années à me voir répéter que c'est tellement simple et immédiat, je
pense que c'est finalement en train d’être reconnu. Je vois exactement la même chose
qu'avant, mais en réalisant ce qu'est cette vision, si cela a un sens. Je sens que c'est enfin vu,
mais mon mental dit : "Quel intérêt ?" Alors maintenant, je me détends et je vois ce qu’il
advient.
101
J : De vieilles habitudes remontent à la surface, en fonction des sillons mentaux du
passé. Pendant des années, toute l'approche a consisté à essayer d'obtenir une
réponse dans l'esprit. À un moment donné, on commence à se rendre compte que le
mental s'emmêle les pinceaux et que c'est ce qui génère la confusion. Une fois que
vous commencez à voir cela, vous ne vous y aventurez tout simplement plus. C'est
une souffrance inutile, vraiment. Cependant, il y a une réalisation naissante, comme
vous l'exprimez si clairement, de quelque chose d'immédiat et de clair qui est
indéniable. Ce n'est pas théorique ou conditionnel. C'est un sentiment immédiat de
présence et de clarté. On gravite naturellement vers ceci. Un grand nombre
d'indications commencent à faire tilt, et il y a une connaissance plus profonde, sans
tenter de la traiter avec le vieux mécanisme conceptuel.
Au bout du compte, vous êtes présent et conscient. L'arrière-plan de Présence et de
clarté est vraiment une Conscience semblable à l'espace. Il ne varie jamais, comme on
peut le découvrir en regardant et en le vérifiant directement. Toutes les pensées et les
perceptions émanent de cela. Il est intéressant de noter que cela ne peut jamais être
mis en doute ni remis en question, car l'existence de la question présuppose la
Présence-Conscience pour même connaître la question. À un certain moment, cette
reconnaissance commence à devenir plus apparente et plus claire, souvent par le
biais d’indications à ce sujet. Ensuite, il y a une détente dans cela. C'est vraiment très
simple. Cela aide de réaliser qu'il ne s'agit pas d'une compréhension mentale, mais
d'une vision directe dans l'expérience immédiate, sans passer par une analyse
conceptuelle des choses. Quoi qu'il en soit, je sens que vous êtes sur la bonne voie.
61. TOUT VA BIEN ICI !
Question : Je voulais signaler que tout va bien ici ! La vie est une telle célébration de tous les
instants, Conscience toujours présente où personne ne réside. C'est si incroyablement
simple ! Ce n'est même pas simple, mais c'est ainsi ! Que dire de plus, sinon merci ?
Rétrospectivement, je suis tout simplement ébahi de constater que je suis toujours passé à côté
de l'évidence. J'ai cherché pendant plus de trente ans, comme en m’efforçant de me hisser à la
force du poignet, le seul résultat étant que je rechutais sans cesse. Mais étant quelqu'un de
persévérant, j'ai continué à me relever et à essayer à nouveau, en utilisant une multitude de
techniques, etc. La clé, c’est de voir qu'il n'y a personne à hisser. Comment hisser ce que je
suis déjà et serai toujours ? Soudain, se positionner est tout fait naturel ! La corde est
désormais perçue comme étant une corde et non plus comme étant un serpent ! Il est
parfaitement clair que toute recherche nous éloigne de ce que nous sommes, la Conscience
toujours présente. C'est presque trop simple et c'est peut-être pour cette raison que l'on passe
si facilement à côté. Dorénavant, ce sourire narquois ne va plus me quitter ! Ha ha ha !
John : C’est toujours sympa d’entendre de vos nouvelles ! Je me réjouis d’entendre
qu’il n’y a là ‘’personne’’. Seulement ce qui est clair et évident. Ce que vous dites me
semble tout à fait juste. C’est super de voir comment ceci s’est produit pour vous. Je
n’ai pas grand-chose à ajouter. Du tout. La simplicité est vraiment le cœur de tout
cela. La plupart des gens ne le voient pas, parce que c’est trop simple ! C’est juste ce
que nous n’attendions pas, et c’est la beauté de cela.
102
62. PRESSENTIR LA CONSCIENCE RÉELLE ELLE-MÊME
Question : Il semble y avoir une litanie dans mon esprit de cet enseignement, avec lequel il
s’efforce de se débattre, de le subordonner ou de trouver le moyen de s'identifier avec lui. Il
répond à ses propres questions, mais souvent sans réelle investigation. C'est presque comme
s'il sait qu'il ne peut pas faire face à la vérité qui est révélée. Alors il prolonge sa survie en
essayant de se convaincre qu'il comprend, en convertissant d'une façon ou d'une autre des
idées (peut-être occasionnellement authentiques) à son service. Puis, l'esprit se demande
consciencieusement : "Qu'est-ce qui voit l'esprit procéder de la sorte ?"Et la réponse est
immédiatement donnée (par l’esprit ?) : "La Conscience". Et la question tombe. Mais est-ce le
cas ? Cela paraît prématuré, une tactique pour empêcher toute autre investigation. Il semble y
avoir un blocage quelque part.
John : Il y a un moment dans tout cela où la lecture et la réflexion deviennent
redondantes et peuvent détourner l'attention de l'Essence. L'essentiel est que le
mental ne peut pas comprendre cela. Il n'y a plus d'utilité à penser ou à pratiquer à ce
niveau. Les vieux sillons du mental veulent continuer à nous replonger dans cette
vieille approche et il y a un sentiment de répétition terne et sans réelle clarté.
L'intellect peut s'emparer de ces enseignements, ou du moins des énoncés verbaux, et
essayer d'en faire un but ou un accomplissement. Les mots ne sont que des
indications. L'esprit s'accroche aux mots en pensant qu'ils sont importants. Mais la
vérité est que le mental est totalement incapable de comprendre tout cela !
Il est question d’une connaissance directe du principe de la Conscience. Le mot
‘’Conscience’’ n’est pas l’Existence réelle, la Lumière qui éclaire les pensées. Les
pensées ne peuvent pas l’atteindre, vu qu'elles ne sont que des objets dans la
Conscience elle-même. Il s'agit plutôt d'une reconnaissance intuitive de quelque
chose qui est tellement présent et clair que si nous nous fions à la pensée, nous
passons totalement à côté. Et pourtant, si nous nous détendons, si nous cessons de
nous efforcer et si nous laissons simplement résonner les indications, l'Essence peut
être connue directement.
Si on avait pu réaliser cela en lisant des livres et en y réfléchissant, on l’aurait déjà
fait, c'est pourquoi il est souvent utile de rencontrer un maître vivant. Il y a une
énergie ou il y a une présence derrière les paroles qui pénètre le brouillard du
mental, et une résonance avec ce qui est indiqué. Si vous avancez seul, il est parfois
difficile de saisir le sens de ce qui est indiqué. Comme on passe à côté, on se tourne
inévitablement vers le mental comme guide ou assesseur, ce qui est voué à l'échec
pour les raisons susmentionnées.
Ne réfléchissez pas trop à tout ça. Vous avez toute la compréhension intellectuelle
dont vous avez besoin. Vous avez été exposé à toutes les paroles et à tous les
enseignements dont vous pourriez avoir besoin. Ce dont vous avez réellement
besoin, c'est de la reconnaissance directe et vivante de votre vraie nature, la toile de
fond de l'Existence - Présence qui est ici, maintenant et qui est clairement consciente
et connaissante. Cela n'a rien à voir du tout avec le mental. Plus vite vous verrez que
103
le mental n'a aucun rôle réel dans tout cela, mieux vous vous porterez - et plus
directement la compréhension réelle s'ouvrira à vous.
Oubliez le mental. Oubliez les doutes. Oubliez les questions. Scrutez ce qui est
présent et conscient. C'est vital, lumineux, vivant, rayonnant, spacieux et clair. C'est
la clarté vide dans laquelle tout apparaît. Il n'y a rien de terne, ni de répétitif làdedans. Les sentiments de monotonie, de doute, de répétitivité et ainsi de suite
indiquent seulement que vous considérez plus le mental, et non la réalité ou votre
vraie nature. Ne désespérez pas de cette situation. Utilisez-la simplement comme une
chance de réajuster votre approche et de l'aligner davantage avec la vision non
conceptuelle.
Ne privilégiez pas les questions, les doutes et les problèmes, mais mettez plutôt
l'accent sur ce qui en vous est clair, au-delà du doute et indiscutablement présent.
Qu'est-ce qui en vous ne peut jamais être mis en doute ? Qu'est-ce qui doit être
présent pour que le mental existe ? Pouvez-vous sentir et remarquer cette
Conscience ? Si oui, que pouvez-vous en dire ? Quelles sont ses caractéristiques ?
Doit-on la pratiquer ou la creuser ? S'agit-il d'un accomplissement ?
Il se peut que vous soyez bloqué par de vieilles idées sur le questionnement et les
pratiques. Celles-ci ne sont plus vraiment nécessaires, à ce stade. C'est une
connaissance directe et immédiate. La pratique et la réflexion sont sans objet ici et
peuvent simplement être abandonnées.
Vous avez le sentiment que la Conscience est la clé, mais il se peut que vous pensiez
à la Conscience comme à un concept ou une idée intéressante. Regardez vraiment et
frayez-vous intuitivement un chemin dans la Conscience réelle elle-même. Elle est là.
Tout ce que vous cherchez est présent dans et en tant que cette Conscience (dont
vous n'êtes pas séparé). Reprenez votre esprit et regardez directement dans la
Conscience elle-même. Sans penser, simplement via l’expérience directe, voyez ce
que c'est. Ceci court-circuite complètement le mental et vous laisse dans une
expérience incroyablement vaste et libre, qui est la Conscience elle-même. Elle est
libre, illimitée et claire. Il n'y a ni souffrance ni séparation en elle. Il n'y a pas
d'individu pour pratiquer, chercher ou réaliser quoi que ce soit. Le mental et ses
conflits sont comme des grains de poussière à l'horizon lointain, et n’ont pas la
capacité d'influencer ni de toucher cette Conscience que vous êtes. Elle est infiniment
claire et présente et elle a un goût qui lui est propre, sans aucun rapport avec la
personne imaginaire et ses problèmes. C'est ce que vous êtes, en vérité. Sachez-le et
vous n'aurez plus besoin de livres, de paroles ou d'enseignements. Ils ne sont tous
que des descriptions de votre vraie nature.
Reconnaître profondément votre vraie nature sans vous appuyer du tout sur la
pensée conceptuelle ou intellectuelle est la porte de la compréhension profonde. En
fin de compte, vous découvrez que c'est simplement cela qui est présent et conscient,
mais qui était négligé en raison de la fixation sur l'esprit pensant. Quand le focus se
détache du mental et revient à la Conscience elle-même, les choses se dévoilent
104
directement dans notre expérience. Si vous vous surprenez à penser à tout ceci,
voyez simplement que ce ne sont que des pensées qui apparaissent dans la
Conscience elle-même. Ne pensez pas à la Conscience, mais voyez-la, sentez-la et
percevez-la plutôt, non conceptuellement. Quand la vision est immédiate et ne passe
pas par le mental, il y a un sentiment de clarté et de paix lumineuse. Il existe en
réalité tout le temps, mais il semble passer au premier plan, quand il est reconnu.
63. VOUS ÊTES RÉELLEMENT DANS CET ÉTAT EN CE
MOMENT
Question : Merci pour votre site Web et pour vos publications. Elles m'ont énormément aidé
et ce sont les écrits les plus clairs que j'ai lus. Je trouve de plus en plus aisé de me détourner
de la pensée et d’en revenir à l'Existence-Conscience. Néanmoins, j'ai beaucoup de mal à voir
qu'il n'y a aucune personne. Je vois qu'il y a beaucoup de pensées liées à la personne qui
n'ont aucune substance, mais la source de mes problèmes semble être le sentiment que le corps
est une personne et qu'il est beaucoup plus substantiel que les pensées. Prendre soin de ce
corps/cette personne semble être la source de beaucoup d'anxiété et de soucis.
En outre, il semble facile de revenir à la Conscience parce qu'elle est là, alors que
l'investigation de la non-existence de la personne semble s'enliser dans la confusion
simplement parce qu'il s'agit de non-existence. Je suppose que je suis à la recherche d'un
genre d'indication par rapport à ce que c’est de voir qu'il n'y a aucune personne. Un exemple
du style d'indication auquel je pense pourrait être ce qui se passe, lorsque vous êtes sur le
point de vous endormir. Je connais la sensation que cela procure. Les pensées, y compris
toutes les préoccupations personnelles, ont tendance à disparaître à ce moment-là, et c'est un
soulagement. Voir qu’il n’y a personne est-il comparable à cela ?
John : Je dirais que l’essentiel est de ressentir cette Conscience et de la ressentir
comme votre vraie nature. Elle est présente, claire et lumineuse. Si vous voyez cela et
si vous vous détendez dans ce contexte, cela devrait suffire ! Lorsque vous regardez à
partir de là, vous voyez qu'il y a des sensations, des pensées, des sentiments, des
perceptions et des expériences qui vont et viennent, mais aucun centre ou aucune
entité particulière à qui ils appartiennent. Ils apparaissent simplement dans la clarté
et la Présence spacieuse que vous êtes.
Avant de nous en rendre compte, nous nous imaginons souvent comme une
personne limitée avec des attributs. Nous pensons des choses comme :
▪ Je suis bon.
▪ Je suis mauvais.
▪ Je m’appelle John.
▪ Je n’ai pas atteint ‘’l’Illumination’’.
▪ Je suis ici et les autres sont là-bas.
▪ J’ai des problèmes.
▪ Je suis ce corps ou cet esprit.
▪ Et ainsi de suite.
105
La clé du problème est de voir que tous ces concepts appartiennent à une personne
ou à une entité imaginaire que nous supposons être nous-mêmes. Pourtant, lorsque
nous regardons, nous ne trouvons pas vraiment de centre, d'entité ou de personne
tangible. Il s'agit d'une fiction complète, d'une présomption. Et c'est la source et le
commencement de notre souffrance et de notre servitude imaginaire. Le corps est
juste un assemblage d'éléments, de cellules, de composés chimiques, de processus,
etc. Il n'y a réellement aucun centre particulier ou "moi" en lui.
Ainsi, tout apparaît et continue comme avant, mais on ne se laisse plus prendre par
l'idée fausse d'être une personne ou une entité séparée, et il y a une reconnaissance
de notre vraie nature en tant que Conscience ou Présence. La vie se poursuit plus ou
moins comme avant, mais le noyau dur de la séparation et de la souffrance est
déraciné par l'investigation et par la clairvoyance. Vous êtes réellement dans cet état
en ce moment même. Nous l'avons toujours été, mais nous ne nous en rendions pas
compte - jusqu'à présent !
64. NE RECHERCHEZ PAS DES EXPÉRIENCES NI DES ÉTATS
Question : Je voulais vous signaler qu’il me semble faire l’expérience d’un Eveil progressif. (Je
ne suis pas sûr que ces mots soient justes, mais je pense que vous savez ce que j’entends par
là.) L’un de mes amis spirituels dit qu’il a remarqué chez moi une différence notable. Je pense
que les changements de perception sont peut-être trop graduels pour que je les remarque.
John : Il n'y a pas lieu de s'inquiéter de savoir où "vous" en êtes. Il ne s'agit pas d'une
réalisation que vous pouvez mesurer ou dont vous pouvez évaluer les progrès de
cette manière. C'est seulement le mental qui veut être sûr de savoir où "vous" en êtes.
Ce n'est qu'un vestige de la vieille habitude de vous considérer comme une entité en
route vers un but quelconque. C'est une fiction !
Q : Ce matin, j’étais en train de lire le livre de Bob Adamson et j’ai eu une connexion
momentanée avec la compréhension que je suis la Présence-Conscience, mais elle a semblé
s’estomper.
J : Votre Présence réelle ou votre sentiment d'être conscient et vivant s'est-il
estompé ? Qui était là pour enregistrer l'idée que cela s’estompait ? Vous voyez ? Dès
que nous quittons la logique d'évaluer et de juger où nous pensons être, nous voyons
que ce qui est indiqué est simplement cette Conscience présente. Il n'est pas possible
de s'y " connecter ", puisque vous êtes cette Conscience ! Je vous garantis que votre
existence ne s'est pas estompée entre alors et maintenant. Nous devons juste être un
peu plus clairs par rapport à ce que nous sommes en train de découvrir. Ce n’est pas
un état qui peut aller et venir comme ça. Nous continuons à le voir de cette façon
pendant un certain temps en raison des vieilles habitudes.
Q : D'une certaine manière, je sais que je suis Cela, indépendamment de ce que je peux
percevoir sur le moment. C'est probablement parce que je l'entends et le lis souvent.
106
J : Non ! Abandonnez le concept que quoi que ce soit, c'est loin. Allez-y par votre
propre investigation et votre recherche immédiate. Personne d'autre ne peut le faire
pour vous, et aucun enseignant ni aucun livre ne peut vous le donner. Explorez votre
propre sens de l'existence et de la conscience. C'est toute l'approche, en résumé. Une
fois que vous comprenez qu'il s'agit de connaissance de soi, vous pouvez abandonner
les livres, puisqu’ils ont fait leur travail. Parlez de votre propre exploration de ce qui
est présent et conscient.
Q : J’ai ‘’fait’’ pas mal de stops complets pour me ramener au présent, et je pense que cela a
contribué à un plus grand sentiment de calme et à beaucoup moins de bavardage mental.
J : C’est bien. Voyez juste qu’il ne s’agit pas d’un accomplissement qui semble être le
résultat de faire quelque chose. C’est la reconnaissance de quelque chose de clair et
de stable en vous, en ce moment. En le remarquant, le bavardage mental se tarit
inévitablement, comme un effet secondaire de la compréhension. Il est inutile de
chercher à avoir un esprit tranquille. Cherchez à connaître votre vraie nature, et tous
les "avantages" sont là automatiquement. Mais là encore, vous ne vous en souciez pas
vraiment, puisque votre vraie nature est de toute façon intrinsèquement exempte de
souffrance.
Q : Je n’ai plus l’angoisse de ne pas parvenir à ‘’comprendre’’ cela, ce qui m’a aidé à me sentir
plus paisible.
J : C’est excellent que vous voyiez cela. Mais allez plus loin. Il n'y a pas de ‘’moi "
parfois confus et puis paisible. C'est le concept d'un "moi" qui génère la confusion.
Vous êtes la paix elle-même. Vous le découvrez en explorant profondément ce que
vous êtes et non en pensant à ce que vous êtes.
Q : Je compare sans cesse mes expériences avec ce que j’entends les autres dire à ce sujet.
J : C'est une erreur et cela causera beaucoup de souffrance inutile. Il n'y a pas d'entité
distincte, et d’autant moins deux à comparer ! Cela suscitera beaucoup de pensées
dualistes et de confusion. Découvrir ce que vous êtes est tout ce qui est nécessaire.
Q : Je n'ai pas ressenti un déplacement de mon centre d'être, depuis mon corps vers aucun
endroit en particulier. Je ne ressens pas l'expansivité que j'ai entendu dire que beaucoup de
gens expérimentent.
J : Bien. Il ne faut pas chercher des expériences, des états ou quoi que ce soit que le
mental puisse saisir et mesurer. Découvrez votre propre nature et tout le reste suivra
sans effort.
Q : On dirait que je vis toujours dans la perspective d'un individu distinct. Bien que j'aie
examiné la question "Qui suis-je ?", il ne semble pas y avoir de réponse claire. Je veux croire
que je suis la pure Conscience et non le corps (en fait, je me dis souvent que je ne suis pas le
corps), mais cela ne se produit pas.
107
J : La Conscience ne se ‘’produit’’ pas. Si vous attendez qu’elle se ‘’produise’’, vous
attendrez toujours. C’est tellement non intellectuel et simple que le mental pensant
passe constamment à côté de l’évidence. Vous êtes conscient maintenant ! Vous avez
des doutes à ce sujet ? Réalisez profondément que tout ce que le mental pense
chercher est déjà ici dans la Présence-Conscience que vous êtes.
Q : Je ne suis vraiment pas frustré par ceci comme je l'étais il y a encore quelques jours.
J'aimerais juste que les choses soient plus claires pour moi.
J : Les choses sont toujours obscures du point de vue d'un moi ! Mais vous
commencez à remettre en question et à abandonner ce concept. Il n'y a rien que
"vous" puissiez faire pour "obtenir" cela. Cela vient juste comme une fleur qui s'ouvre
au soleil. Vous êtes tombé là-dessus par l’entremise du destin ou de la grâce ou quel
que soit le nom que vous lui donnez, et cela fera son travail. Détendez-vous et
profitez du processus.
Q : J’ignore comment vous pouvez m'aider à ce stade, car il semble que ce soit moi qui doive le
faire moi-même.
J : Il n'y a là personne et il n'y a rien à faire. Ce concept engendre un certain degré
d'anxiété. Revenez simplement à l'essentiel. La réalité, c’est le sentiment naturel de
l’Être-Conscience. Vous êtes Cela. C'est une réalisation naissante de quelque chose
qui est déjà présent mais négligé.
65. UNE CONNAISSANCE DIRECTE ET IMMÉDIATE
Question : Il est évident pour moi depuis quelque temps que la Conscience est toujours ici et
maintenant.
John : Jusqu’ici, tout va bien !
Q : Elle a été avec moi toute ma vie durant, lorsque j'étais physiquement conscient, et elle ne
change jamais.
J : Elle est aussi présente dans les rêves, le sommeil profond, les expériences de mort
imminente et d’autres états modifiés de conscience. L'idée que la Conscience est liée à
la présence physique du corps est à ce stade pour vous une théorie pratique qui
repose sur une exploration préliminaire et le point de vue du bon sens.
Q : La Conscience est une absence, un espace, un vide, une connaissance dans laquelle tout
apparaît (ce compris le corps-mental).
J : C’est une connaissance directe et immédiate. Elle ne nécessite aucune preuve et
elle est connue par une reconnaissance immédiate et non conceptuelle. Nous devons
être prêts à nous y tenir et à l'approfondir un peu.
108
Q : Le vide apparent derrière mes yeux semble être une bonne approximation (bien que je
réalise que la Conscience n'est pas un objet, mais les contient tous). Ce vide ou cette
Conscience, c’est ce que les hindous appellent "Brahman", je pense.
J : OK. Là, on se dirige vers la formulation et la pensée conceptuelle. Cela n'est pas un
problème, mais le focus peut se porter sur la pensée discursive, la mémoire, etc. La
comparaison des termes, même si elle peut avoir un certain mérite, est une déviation
de notre investigation directe de la Conscience elle-même.
Q : Pour autant que je m’en rappelle, dans les Upanishads, c'est Brahman (la Conscience
universelle) ; et notre conscience, qui en découle, est également Brahman.
J : C’est peut-être le cas (ou non !) En termes d’évidence directe, il n’y pas de
‘’Brahman’’ ni de ‘’Conscience universelle’’ par rapport à ‘’notre conscience’’, etc. Ces
divisions sont plus conceptuelles et artificielles que quelque chose de réellement
connu directement. Pouvez-vous le voir ?
Maintenant, vous avez le sentiment de la présence de la Conscience et une certaine
expérience de la façon dont l'esprit a tendance à revenir à la formulation et à la
division en utilisant des concepts. Restez avec la Conscience, sans formuler. Voyez ce
que vous pouvez ressentir ou découvrir sur la Conscience via l'expérience immédiate
et le regard direct. La Conscience est ici. Elle n'est pas augmentée, quand on l’appelle
Brahman ou autrement.
Saisissez la différence entre le regard direct et ce que vous pouvez vérifier
immédiatement dans l'expérience, par rapport à ce qui se passe, quand l'attention
dérive vers des idées conceptuelles. Essayez de dire des choses sur la Conscience à
partir de preuves directes. Si rien d'autre, c'est un très bon exercice pour apprendre
combien nos pensées reposent sur des concepts et des suppositions qui ne sont pas
issus de l'expérience immédiate. Si vous avez besoin d’indications sur la façon de
procéder, je puis vous en donner, mais voyons ce que vous allez trouver.
Q : Je crois que ma réponse serait que, sans conceptualisation, dans l'expérience, tout apparaît
comme étant un dans la Conscience. Les objets n'apparaissent comme tels que par
comparaison des opposés et classification mentale via une programmation tout au long de
notre vie. Si tout apparaît comme étant un, cela inclut aussi notre corps/mental, et si c’est le
cas, on ne peut pas, en tant qu'individu, être séparé de cette Conscience qui englobe tout. La
Conscience est un vide dans lequel tout semble apparaître.
J : Notre vraie nature est la Conscience elle-même. Du point de vue de l'objectivité
(perception et pensée), elle semble être une absence, mais peut-on dire que la
Conscience n'est pas présente ? Certains évoquent une "Vacuité consciente " ou une
"Conscience semblable à l'espace ". Le mental (qui est une apparence dans la
Conscience) a ses opinions, ses conclusions et peut-être des doutes quant à la nature
de cette Conscience. Néanmoins, la pensée ne peut jamais réellement émettre une
évaluation ou un jugement adéquat sur la Conscience. Elle est totalement incapable
109
de percevoir la Conscience, parce que la Conscience n'est pas un objet. Pourtant, vous
(et non le mental) êtes parfaitement capable de la connaître et de l'explorer.
La meilleure approche pratique et concrète consiste ainsi à explorer directement et
immédiatement ce principe de la Conscience, sans se fier à la pensée conceptuelle.
Une fois que ce sera fait, vous serez en mesure de répondre par vous-même - par une
expérience directe - à la question de savoir ce qu'est ou n'est pas la Conscience.
Continuez donc à approfondir ceci.
Quelle est votre relation avec cette Conscience ? Est-elle touchée par l'apparition et la
disparition des pensées et des sensations ? Quelle est la nature et la qualité de la
Conscience elle-même ? Il ne s'agit pas de réfléchir ou de cogiter là-dessus. Essayez
de vous en tenir à une expérience directe et immédiate.
66. JE NE VOIS PAS QUEL EST LE BÉNÉFICE DE CECI
Question : Merci beaucoup de m'avoir parlé. Je me suis senti très à l'aise et rassuré et j'ai
toujours eu le sentiment que nous étions " sur la même longueur d'onde " et que nous
"parlions le même langage ". C'est formidable pour moi qui ai vécu toute ma vie, entouré de
personnes qui ne savaient rien de tout cela et dans une région où il n'y a pas de groupes,
d'enseignants, ni de satsangs (le Wisconsin !).
La conscience de la Conscience (faute d'une meilleure expression) a continué à devenir de plus
en plus accessible. Mon seul problème est que cela ne semble pas aider en quoi que ce soit (si
cela a un sens). Je veux dire, cela ne m'apporte pas plus de paix, de joie ou de santé. Je suis
plus conscient, mais je n'en vois pas les avantages. Je ne vois pas en quoi je suis mieux que je
ne l'étais avant d'entendre parler de tout cela ou d'en faire l'expérience. Je sais que ce n'est
pas quelque chose qui est destiné à profiter à mon ego ou à mon moi personnel, et j'ai arrêté de
chercher des feux d'artifice ou une expérience extraordinaire, mais j'ai pensé que cela aurait
un certain impact sur la façon dont je me sens intérieurement ou dans ma vie.
John : Au fur et à mesure que la reconnaissance s'aligne sur cette compréhension,
vous commencez à reconnaître l’importance de cette Présence-Conscience. Vous
découvrez que c'est vraiment ce qui est réel et vous comprenez profondément votre
identité avec elle. Avec cette connaissance, certaines choses vont se produire
naturellement et spontanément :
•
•
La croyance en la séparation et d'être une entité limitée disparaît.
Les doutes, les conflits, l'anxiété et la souffrance qui résultent de ce point de
vue commencent également à perdre de leur emprise, puisque leurs racines
sont coupées.
Ce n'est pas à dédaigner ! C'est très profond, mais subtil. Les implications de ceci
peuvent prendre un certain temps pour devenir évidentes. Il y a une joie, une solidité
et une clarté inhérentes qui se déploient avec la reconnaissance approfondie de votre
vraie nature. Une vie sans conflit, ni recherche, ni dualité, ni souffrance en résulte. La
110
vie se réorientera et elle se déploiera de bien des manières, mais principalement, le
doute et la souffrance sont remplacés par une certitude intérieure et par la délivrance
de la souffrance qui provient de l'ignorance.
Il n'y a personne qui ait besoin d'aide, parce que celui qui cherche de l'aide et qui
cherche à mesurer ses progrès n'existe pas et est le problème lui-même ! Les fruits de
cette compréhension sont réels (autrement pourquoi parler de tout cela !), mais
l'esprit grossier fixé sur les apparences, les événements et les critères de progrès est
susceptible de les ignorer.
La Conscience, que vous êtes, n'est pas fade. Elle est vitale, intense, vivante, pleine
d'énergie et intrinsèquement joyeuse. En tant qu'entité spécifique, vous ne vivez pas
cela comme une sorte d'accomplissement mesurable. Au fur et à mesure que la
reconnaissance de ce que vous êtes s'approfondit en une connaissance certaine, c’est
spontanément présent et sans effort.
Les idées ‘’pourquoi n’en suis-je pas là ?’’ et ‘’quels sont pour moi les avantages ?’’
sont des concepts subtils qui reposent sur la notion de séparation. Voyez-les pour ce
qu’elles sont et que le focus retourne à ce qui est clair, rayonnant et présent.
67. TOUJOURS MAINTENANT
Question : Il semble qu'un certain changement se produise. Il est difficile à caractériser. Les
pensées semblent apparaître, puis disparaître presque avant que l'on puisse les verbaliser.
Alors qu'auparavant, une pensée passagère était saisie, puis développée, explorée, comparée et
analysée, il semble maintenant que l'idée disparaisse presque immédiatement. C'est comme si
le fil conducteur entre ces images passagères avait été coupé (peut-être le "je" ?). On a
l'impression que quelque chose continue à mijoter, mais cela paraît plus lointain et dépasser
ma capacité (ou mon désir ?) de le formuler. Sitôt que j’entreprends d’essayer de définir
quelque chose, il semble qu’il n'y ait rien à quoi le raccorder, et l'effort est abandonné.
Même ce courriel semble être un effort à produire. En le relisant à ce stade, il semble se référer
à quelque chose de disparu, à des moments non présents, imaginaires. C'est une étrange
expérience, un sentiment de discontinuité et néanmoins, simultanément, un nouveau
sentiment de continuité, différent. La nuit dernière, il y a aussi eu l'expérience de la PrésenceConscience pendant le sommeil, quelque chose dont j'avais entendu parler, mais que je
n'avais jamais compris. Ce n'était pas comme un rêve lucide (que j'ai déjà expérimenté), mais
comme une vision de l'esprit inactif !
Quoi qu’il en soit, je me suis rappelé, puis j’ai relu l’article ‘’ Cela se déploie, tout en étant
solidement présent et conscient’’, qui m'a aidé à me familiariser avec ce nouveau territoire. Je
n'ai donc pas de réelles questions ou préoccupations. Je voulais simplement vous
communiquer une mise à jour.
John : Vous êtes bien parti pour voir et comprendre. Fondamentalement, ce qui est
souligné commence à miner les croyances et les points de référence que l'esprit a
111
habituellement supposé être la réalité. Par exemple, la validité présumée des
jugements et des opinions mentales à propos de tout, en particulier qui et ce que
nous sommes. Ensuite, jusqu'à présent, l'accent a été mis presque exclusivement sur
le contenu de la Conscience, avec la croyance que celui-ci est substantiel, réel et existe
indépendamment. Puis, la perspective change, et une reconnaissance se produit de
l'arrière-plan ou de l'espace de la Conscience que vous êtes réellement. Il est
clairement reconnu (en vision directe) comme étant un arrière-plan continu de
Présence claire et stable, à partir duquel toutes les pensées et toutes les expériences
s'élèvent et disparaissent. Que les pensées apparaissent ou disparaissent, votre
nature essentielle reste présente. C'est tout à fait naturel et presque ordinaire et
pourtant frais et nouveau, parce que ce n'est pas dans la pensée ou dans le temps.
Elle est toujours présente.
68. LA CLÉ SE TROUVE DANS CE QUI EST SIMPLE ET CERTAIN
Question : Hier, j'ai eu une série de pensées très simple : La Conscience est tout ce qu'il y a ;
je ne suis pas ce corps que je pense être ; néanmoins, je sais encore que je suis. J'ai donc
compris que, par défaut, je suis la Conscience. Cette perspective avait clairement une saveur
différente. Il y avait une immédiateté et une clarté que je n'avais pas ressenties auparavant.
Mais, il semble que j’en arrive à l'idée que je suis la Conscience qui s’expérimente à travers
un corps.
John : Continuez à en revenir à un regard non-conceptuel et non-théorique. Dans
l'expérience directe, le corps et tout le reste apparaissent simplement dans la
Conscience. Les notions suivant lesquelles la conscience apparaît dans le corps,
qu'elle est produite par le corps ou qu'elle est connectée au corps sont très
conceptuelles. Elles ne sont tout simplement pas communiquées dans l'expérience.
Elles s’ajoutent au niveau du commentaire et du langage.
Néanmoins, ce que vous voyez comporte un élément de vérité. Nous faisons
l'expérience de la Conscience à travers un corps, de même que dans un rêve, nous
sommes la Conscience qui fait l'expérience d'un corps imaginaire. C'est parfait ; il n'y
a aucune souffrance, ni aucune limite dans tout cela. La Conscience revêt ou crée de
nombreuses formes, et pourtant elle n'est limitée par aucune d'elles.
Q : Le fait que vous ayez souligné jeudi dernier que c'est aussi simple que de savoir que je suis
fut la première fois où j'ai vraiment compris que c'est (ou peut être) simple.
J : C'est super. J'ai senti une reconnaissance de ceci de votre part. Et vous n'avez pas
besoin de moi pour le confirmer. C'est votre propre vision.
Q : Cela trouve un écho dans une mise à jour récente sur le site web de Bob Adamson, où il
dit à quelqu'un : " Restez avec cette réalité à laquelle vous ne pouvez pas échapper, et Cela se
révèlera... Des éclaircissements viendront... De petites révélations se produiront et vous
dévoileront tout ".
112
Il est difficile de concevoir que la compréhension de ceci se trouve dans mon expérience directe
- qu'il n'y a aucun mysticisme dans cette révélation.
J : Difficile à concevoir pour qui ? La Conscience est simple, naturelle, claire et bien
connue, maintenant. Nous l’imaginons comme étant quelque chose de lointain et de
mystérieux. Souvenez-vous qu’elle est si simple et si évidente que nous passons
outre. Il faut un certain degré de maturité pour reconnaître que la clé se trouve dans
ce qui est simple et certain.
Q : Je reviens toujours au fait de ma propre Présence et je cherche tout ce qui peut
élargir ma compréhension.
J : Inutile de vous soucier d'élargir votre compréhension. Toute la compréhension
dont vous pouvez avoir besoin (sans parler de la paix et de la clarté) se trouve dans
la détente dans cette Présence. Il n'est pas nécessaire de chercher quelque chose
d'autre. C'est l'une de ces vieilles habitudes ou croyances, à savoir que la sagesse est
quelque chose de lointain, difficile ou exotique. Cette Conscience que vous êtes est
subtile, mais si vous restez avec elle, vous découvrirez une joie très profonde.
Souvenez-vous juste qu'il s'agit de connaissance de soi. Pas d'obtenir quelque chose
de lointain ou quelque chose que vous n’avez pas. Toute souffrance vient du fait que
nous ne connaissons pas notre vraie nature. La souffrance et le doute prennent fin,
lorsque vous voyez clairement qui vous êtes.
Q : Jusqu’à présent, ça semble assez plat.
J : La Conscience est-elle vraiment plate, terne ou sans vie ? Si vous vous fiez aux
vieilles idées et aux vieilles habitudes, celles-ci peuvent devenir plates et ennuyeuses,
mais si vous restez dans la connaissance de la véritable Conscience, vous la trouverez
palpitante et pleine de vie.
Q : Je ne suis pas certain des perspectives.
J : Ne cherchez pas après. Vous pensez alors qu'elles ne se réalisent pas, et vous avez
l'impression de ne pas encore être arrivé. Il ne s’agit que d’un concept. Voyez
comment vous avez glissé dans le temps et la pensée conceptuelle, et voilà qu’un
léger sentiment de souffrance apparaît.
Revenez à ce qui est clair et présent, et la souffrance et l'inquiétude se volatilisent.
Vous vous enracinez dans le présent, et il y a un sentiment de confiance et de
certitude, parce que vous ne composez plus avec des "et si", mais avec des faits
solides que vous voyez par vous-même dans l'expérience immédiate.
Q : Si vous avez encore des conseils par rapport à tout cela, ils seraient volontiers entendus.
J : Eh bien, voyez donc comment ceux-ci opèrent !
113
69. LA CONSCIENCE N’APPARAÎT PAS ET NE DISPARAÎT PAS
Question : La vision est encore présente. La Conscience surgit assez souvent, et je suis en
mesure de voir simplement ce qui est. Bien entendu, cela ne se produit pas continuellement,
mais cela semble être le cas beaucoup plus fréquemment qu’il y a un an, par exemple.
John : Il y a là une légère confusion. Soyons très clair (et voyez-le par vous-même) : la
Conscience n’apparaît pas et elle ne disparaît pas. Elle est littéralement
omniprésente. C’est tout simplement un fait. Il est faux de croire qu’elle fluctue. Si
l’expérience est qu’elle fluctue, alors regardez encore ce que vous prenez pour la
Conscience. Une fois que vous aurez très clairement vu ce qui est indiqué, vous
laisserez derrière vous l’expérience de captage et de perte.
Q : Je suppose que tout ce que ‘’je’’ peux faire, c’est croire et espérer que ce que vous dites est
vrai et que la reconnaissance de qui je suis s'approfondira, qu'elle surviendra spontanément
de plus en plus souvent et que les structures égoïques (et la souffrance qu'elles créent)
disparaîtront.
J : Cela semble "très approprié" sur le plan spirituel, mais ce n'est pas vraiment ainsi.
La Conscience est pleinement présente, absolument claire et accessible maintenant. Il
n'y a pas besoin d'espoir ou de foi. Il n'y a pas non plus besoin que quoi que ce soit
disparaisse, pas même les "structures égoïques". Si vous considérez les choses de
cette manière, vous supposez subtilement que la servitude est réelle et qu'il faudra
du temps pour atteindre un état qui n'est pas présent. Remettez vraiment cela en
question. La souffrance continue, parce que nous ignorons le fait que nous ne
sommes pas du tout des individus séparés et que nous n'avons jamais été asservis.
C'est cette vision qui est la clé, et pas le fait d'attendre que des trucs disparaissent. Si
vous adoptez une telle approche, vous attendrez éternellement !
Q : J'ai besoin d'arrêter de penser qu'il va y avoir un énorme "événement" qui mettra fin à
tout doute et qui fera en sorte que la Conscience reste présente à chaque instant. (Je veux dire,
je sais qu'elle est présente à chaque instant, mais ma conscience de la Conscience s’obscurcit).
J : C'est plus proche ! Mais toujours pas tout à fait au point. Vous ne pouvez pas être
conscient de la Conscience. Vous êtes la Conscience. Vous ne pouvez jamais être
autre chose que la Conscience. Même si des pensées, des concepts et des idées
surgissent - peu importe ce que c'est - la Conscience est pleinement présente,
parfaitement claire et parfaitement connue. Vérifiez-le par vous-même. Êtes-vous
présent ? Êtes-vous conscient ? Y a-t-il un problème avec ça ?
70. LA PEUR NE S’IMMISCE QU’AVEC LE CONCEPT DU ‘’JE’’
Question : Comment dire quel est le problème ? Aussi longtemps qu'il y a un repos dans
l'immensité du vide de ce côté-ci des yeux, il n'y a personne pour être troublé.
114
John : Qui se repose ? Vous êtes Cela. Ne tombez pas dans l'implication subtile que
cet état doit être maintenu, même par un " non-agir " reposant. Il n'y a personne pour
se reposer ou pas. Il n'y a que ce qui est.
Q : Mais si des pensées surgissent… ? (Je suis sûr que je ne les réclame pas, ou est-ce le cas ?)
J : Les pensées surgissent spontanément dans la Conscience claire et vide que vous
êtes. Elles ne vous touchent jamais en aucune manière, de même que les nuages ne
touchent jamais le soleil. Qui est ce ‘’je’’ dont vous parlez ? Avez-vous jamais été un
‘’je’’ séparé de la Présence-Conscience que vous êtes ? C’est ici que la confusion
s’insinue. Toutes les questions, les doutes et la souffrance commencent ici avec cette
notion, et nulle part ailleurs.
Q : La plupart du temps, j'ai l'impression d'être dans le monde. Ensuite, je me mets à penser :
Que se passera-t-il quand le corps rendra son dernier soupir ? Le cerveau s’arrêtera de
fonctionner, et il n'y aura plus de vision, ni par l’entremise des yeux, ni par celle de l'esprit.
Que se passera-t-il alors ? Quel effet cela fera-t-il de ne plus avoir de sens qui fonctionnent ?
Après avoir frôlé l'absence du prochain inspir, l'esprit semble vouloir réfléchir à de telles
choses. Je suis effrayé à l'idée d'être sans sens et pourtant pleinement conscient dans le vaste
et sombre vide.
J : Le corps n’est qu’une apparence/apparition impersonnelle dans la Présence. Les
pensées, les émotions et les peurs ne sont que des états mentaux se produisant dans
la Présence. La sensation de peur ne survient qu'avec le concept du "je" et
l'identification subséquente de ce sentiment du "je" avec le corps, le mental, etc. Une
fois que vous avez clarifié les principes fondamentaux, c'est-à-dire une fois que vous
voyez ce que vous êtes vraiment, ces pensées confuses et ces doutes tombent, laissant
place à la clarté et à la joie. Si le corps est là, laissez-le être là. S'il est temps pour lui
de mourir, laissez-le mourir. Ni la Présence que vous êtes, ni le corps ne s'en soucient
particulièrement.
Voyez la véritable source de la peur comme étant le concept non examiné de la
séparation et alors vous ne serez plus tourmenté par ces idées. La pensée d'un vide
vaste et sombre n'est qu'un concept imaginaire. L'idée fait frémir l'esprit, mais c'est
comme avoir peur d'un fantôme créé en imagination. La réalité que vous êtes est
chaleureuse, lumineuse, ensoleillée et pleine de vie. Même maintenant, que le corps
soit présent ou non, vous êtes, de manière très tangible et sans aucun doute.
71. RETOUR DANS LES TRANCHÉES DE L’ADVAITA
Question : J'apprécie l'approche directe. Elle résonne en moi, mais j'ai parfois l'impression
que ‘’j'invente’’, que je me trompe en ressentant cet état énergétique de Conscience vide et en
l'appelant un état d'éveil, même si, à d'autres moments, je sais que ce n'est pas le cas.
John : Eh bien, si vous en revenez au fait absolu de la Conscience, vous éliminerez
tout ça. Tous ces "et si" sont des pensées conceptuelles, des élucubrations et des
115
imaginations dans - quoi ? Il y a une grande différence entre penser à la Conscience
ou une évaluation mentale d'où nous en sommes et la connaissance immédiate de la
Conscience présente. Il suffit de voir la différence pour sortir de ce genre de
dilemme.
Q : Je pense que ce qui confond la plupart des personnes intéressées par les enseignements de
l’advaita ou non duels, y compris moi-même parfois, c'est l'idée que l'Eveil ou la Libération
est une "grosse affaire", un événement extraordinaire (même s'il est subtil) qui résulte de la
perte du sentiment du "je".
J : Plus vite vous dépasserez cela, et mieux ce sera ! C'est un concept qui nous mène
en bateau jusqu'à ce que nous voyions qu'il est faux. Il n'existe tout simplement pas
d'événement appelé Éveil. Il s'agit juste de souligner que ce que nous recherchons est
la Conscience réelle qui resplendit en ce moment. Voyez cela et le jeu est terminé immédiatement.
Q : D'après les descriptions de personnes telles que [(l'enseignant untel], dont je suis fan et
dont j'ai les livres et les cassettes, il semble y avoir un extraordinaire "non-événement", un
"abandon de l'identité personnelle", en quelque sorte. En lisant cela, les gens se mettent à
souhaiter quelque chose de similaire, tandis qu'ils se débattent (toujours très affectés par les
hauts et les bas de leur ego). Ils se disent : "Mon Dieu, j'aimerais que mon ego se détache
ainsi, pour ne plus être affecté par lui, pour qu'il devienne un simple bruit de fond, comme
l'ont décrit ces sages".
J : Oui, voyez simplement comment le mental s'empare de ces histoires et les
transforme en un filet conceptuel qui nous emprisonne dans ses nœuds.
Q : On a dans l’idée que si le maître untel ou unetelle donne un satsang et se fait insulter, il
ou elle serait tellement peu identifié(e) à l'ego que cela ne le/la dérangerait pas. Mais si cela
nous arrivait à nous, nous pourrions effectivement perdre notre sang-froid, frapper l'auteur
de l'insulte, être confus, bref, être sujets à toutes sortes de réactions de l'ego qui ne se
produiraient pas et qui ne se manifesteraient pas chez une personne "éveillée". Chez nous, de
tels sentiments pourraient bien être entretenus pendant une longue période après que
l'événement se soit produit - en d'autres termes, l'identification avec les errements du
conditionnement de l’ego, ce qui, bien sûr, nous discréditerait aux yeux des participants et
prouverait que nous ne sommes pas qualifiés pour donner un satsang, à la base !
J : Je ne sais pas ! Nous avons toutes sortes d'imaginations. Aucune ne s’avère
particulièrement utile, car elles détournent l'attention de la seule chose qui compte ce qui est clair et présent en nous. Si nous le comprenons, nous comprenons tout ce
qui est important. Tout le reste n'est que de la spéculation et est plus déroutant que
clarifiant.
Q : Je pense que c'est la raison pour laquelle on se voit comme profondément différent des
enseignants populaires et connus.
116
J : Oui, c'est une conséquence malheureuse du fait que l'on ne voit pas l’essentiel de
ce qui est souligné. Toutefois, si vous gardez les choses très simples et basiques, vous
éviterez facilement ce genre de pensées. Toute la réflexion sur ce que quelqu'un
d'autre ferait met l'accent sur la séparation et sur l’impression d'individus différents.
Si vous vous en tenez à voir les choses par vous-même et à l'expérience directe, votre
compréhension et vos actions suivront, naturellement. Une chose qui est claire, c'est
que nous n'avons pas réellement d'idée sur ce que nous ferons ensuite, et encore
moins sur ce qu'un grand être imaginaire ferait !
Q : Tant de personnes dans les cercles advaitins se considèrent encore comme étant plus
dirigées par leur ego qu'en contact avec l'essence intelligente pure de leur Être, comme ils
imaginent que leurs enseignants le sont.
J : Oui, cette focalisation sur les maîtres et les différents niveaux de compréhension
est très répandue, même dans les cercles "non duels". J'ai fini par réaliser combien ce
qui passe pour de la soi-disant non-dualité ne l'est pas vraiment. S'il y a le moindre
soupçon que l'état que vous recherchez n'est pas pleinement présent ou que le maître
est plus éveillé que vous, il ne peut s'agir de non-dualité.
En ce qui me concerne, le point essentiel, c’est la réalisation de votre propre Être.
Tout le reste est secondaire. Même les livres et les plus grands maîtres ne font pas le
poids face à cette Existence et à cette Conscience que vous êtes. Sans celle-ci, il n'y
aurait ni livres, ni maîtres. Ceux qui sont bons s'écartent assez rapidement et vous
laissent les mains vides.
Q : Même si le chercheur peut avoir des moments où il ne s'identifie plus à son
conditionnement, il a l'impression que celui-ci exerce toujours une attraction beaucoup plus
forte sur son être au quotidien, par rapport à quelqu'un qui s'identifie clairement à la pure
Energie intelligente.
J : Oui, il y a une réelle confusion qui se perpétue. Essentiellement, les fondamentaux
n'ont pas été mis en évidence, ni clairement perçus. Pour le dire simplement, la
séparation et la souffrance battent toujours leur plein, même si les gens sont
convaincus d'avoir "compris" ou de s'être "éveillés". Beaucoup ne reconnaissent pas
ce qui se passe. Mais une fois que vous voyez ce qui se passe, c'est très clair - le
sentiment de l'individualité n'a pas été vraiment démasqué.
Q : Puis, cela devient encore plus confus, car ces enseignants disent : "Tout est Cela, même
vos réactions sont Cela. C'est là tout le sens du terme non-duel, etc.’’
J : Oui. Il y a souvent un vernis non-duel sur un état où la croyance en un moi
distinct est active et n’a pas encore été perçue. "Toute ma souffrance fait partie du
divin ou de ce qui est", disent-ils. Malheureusement, les racines de la souffrance ne
sont pas réellement bien comprises. Il s'agit d'un domaine délicat où même certains
enseignants bien connus ne sont pas nets à 100 %. Je ne souscris pas vraiment à
l'approche "même la souffrance fait partie du divin", même si certaines personnes s’y
117
retrouvent vraiment. Elle me semble néanmoins imprécise et elle ne correspond pas à
mon expérience, ni à la façon dont on m'a indiqué Cela.
Q : C'est là que les étudiants partent en se grattant la tête !
J : Oui. La perplexité règne !
Q : Pourtant, je n’ai pas l’impression de vivre Cela tout le temps.
J : Ceci perpétue l'idée que vous êtes une chose, que c'est autre chose et qu'il y a des
moments mystiques, durant lesquels vous vous alignez sur Cela. Ce n'est réellement
que conceptuel, si vous regardez les choses en face. Pouvez-vous trouver un moment
- dans l'expérience directe - où vous êtes séparé de la Présence-Conscience ?
Constatez-le, et il n'y aura jamais un moment où vous ne le vivrez pas.
72. LES MOTS NE SONT QUE DES INDICATEURS
Question : Est-il vraiment utile de parler de quelque chose d’apparent appelé "mental’’ ? Je
sais qu’il n’y a rien de tel que le ‘’mental’’, mais seulement la conception de pensées ou
d'images. Alors, n'est-il pas trompeur de vouloir faire de ce qui n'est pas une chose quelque
chose d'apparent ? D'ailleurs, qu'est-ce que le mental ? Je pense que si on doit utiliser des
mots ou des concepts, alors ils doivent être clairs, intemporels et précis ; sinon, ils ne servent
qu'à semer la confusion et à entretenir l'histoire.
John : Tous les mots ne sont que des symboles. Aucun d’entre eux n’est vraiment
‘’clair, intemporel et précis’’. Ce ne sont que des indicateurs. Si vous voyez ce qu’ils
indiquent – la présence claire et intemporelle de votre propre Être – alors vous
dépassez le besoin de mots.
Qui est confus ? Qui a une histoire à préserver ? Seulement le moi apparent. Voyez si
c’est ce que vous êtes et le jeu est terminé pour vous.
Q : Merci pour cela ! Je me rends compte que je me suis un peu enflammé, pour ainsi dire, en
posant une telle question. Je dirais que les mots ne renvoient pas à Cela, mais que les mots ou
que les symboles sont Cela même. Je suppose qu'étant donné que tout ce qui existe est l'unité
ou la Présence, alors les indications sont toujours présentes. Cela suggère qu'il est inutile
d'indiquer quoi que ce soit. Lorsque l'inutilité des indications est connue (par personne), alors
elles deviennent obsolètes.
J : Vous dites : "Je suppose que tout ce qui existe, c'est l'unité ou la Présence". Eh bien,
voyez-le par vous-même, en ce moment. Vous êtes présent et conscient. Avez-vous
des doutes à ce sujet ? Avez-vous connaissance de quoi que ce soit qui existe en
dehors de cette Présence indiscutable ? Tout n'apparaît que dans cette Présence que
vous êtes. Puisque cela n'apparaît que dans celle-ci, cela peut-il avoir une existence
séparée en dehors d'elle ? La conclusion est que tout n'est que Cela. Ne supposez
pas ! Sachez-le avec certitude. Sachez avec certitude que vous n'avez jamais existé
118
comme un individu séparé de cette Présence-Conscience, et la racine de toutes les
questions, de tous les doutes et de toutes les souffrances est coupée d'un seul coup.
Au-delà des mots et des pensées, vous resplendissez en tant que CELA - même
maintenant.
73. NOUS NE SOMMES JAMAIS SÉPARÉS DE CELA
Question : Intellectuellement, il est clair que chaque perception – ce qui inclut l'image et le
sentiment d'être une entité séparée - émerge instant après instant dans la Conscience.
John : Inutile d’utiliser l’étiquette ‘’intellectuellement’’. Voyez simplement
directement que tout émerge dans la Conscience. C’est simple. Vous pouvez le voir et
le savoir avec certitude. Alors, vous n’avez pas à vous soucier de distinguer entre
l’intellectuel et ce qui ne l’est pas. Vous êtes libéré de ce dualisme.
Q : Cette compréhension intellectuelle semble s’approfondir avec une fréquence croissante, et
lorsqu’elle s’approfondit, l’attention se tourne vers son origine.
J : C’est bien, mais il est un peu plus clair de simplement voir que vous êtes l’origine.
Point final. Voir est immédiat. Ce n’est pas vraiment le résultat d'un
approfondissement de la compréhension intellectuelle. Ne vous fiez pas au mental.
Le type de vision dont nous parlons n'a rien à voir avec l'intellect ou le mental. La
conscience, le fait de savoir, est totalement sans rapport avec la pensée.
Q : Bien sûr, l'arrière-plan n'est pas perçu, mais il est ressenti en un sens ; c'est-à-dire que
toute perception, par son existence même, attire l'attention sur l'arrière-plan et elle est vue
depuis l'arrière-plan et en lui.
J : Oui. La Présence que vous êtes (qui existe et qui est clairement consciente, mais
totalement dépourvue de tout contenu) est assurément et indiscutablement ici. Tout
apparaît dans cette Présence. Une fois signalée, la reconnaissance de votre vraie
nature passe au premier plan, pour ainsi dire. Nous remarquons simplement ce qui
était ignoré.
Q : Cela semble très ordinaire, mais cela procure un sentiment subtil de bien-être et de liberté.
J : Assurément. C'est la porte d'entrée vers un profond sentiment de bien-être et de
liberté, qui est également très naturel. Vous êtes très clair par rapport à ce constat.
Q : Cependant, lorsqu'une émotion forte surgit, par exemple un désir sexuel, ou la colère ou
la peur, le sentiment d'être ce qui perçoit est absent. Evidemment, la Conscience est toujours
présente, mais sur le plan de l'expérience, c'est comme si l'émotion, l'objet, avait supplanté la
vision. Mais cela n'a aucun sens d'un point de vue logique. Comment la Conscience peut-elle
se perdre dans son propre objet ? Et pourtant, cela semble être le cas.
119
J : Eh bien, peut-on dire que la Conscience a littéralement disparu dans ces momentslà ? Absolument pas ! La Conscience est radieusement présente et claire, même alors.
Après tout, qui ou qu'est-ce qui connaît ces apparences ? Tout ce qui se passe, c'est
que l'attention se porte sur le contenu de la Conscience, parce que l'on croit que la
réalité, le bonheur ou l'identité sont contenus dans ces pensées. La Conscience est
apparemment oubliée, mais en y regardant de plus près, on s'aperçoit qu'elle n'a pas
changé d'un iota. Une fois que vous commencez à le remarquer, la focalisation sur la
pensée diminue spontanément.
Q : Dans votre expérience, est-ce que le fait de savoir que la Conscience est tout ce qui existe
continue, même lorsque de fortes émotions surgissent ?
J : Assurément, oui. Une fois que vous voyez avec clarté ce qu'est cette nature
essentielle, ce n'est plus quelque chose que vous perdez. C'est comme le soleil. Il n'est
pas touché, peu importe le nombre de nuages qui couvrent le ciel. Elle relève d'une
toute autre dimension.
Q : Est-ce que le fait de savoir que la Conscience est tout ce qui existe continue sans
interruption dans chaque état ?
J : Il y a juste une connaissance simple, mais très réelle que la Conscience continue en
tant qu'arrière-plan de toute sensation, perception et connaissance. C'est ce qui se
passe pour vous en ce moment. Cela a juste été ignoré.
Nous nous sommes entichés de la pensée, parce que nous nous sommes imaginés
être une "personne" et parce que nous avons placé notre identité dans l'apparence.
Une fois que ce concept a été amorcé, toutes sortes d'identités et de croyances
concernant qui nous sommes se sont greffées dessus. Ce réseau d'idées et de
croyances est ce qui capte notre attention et semble l’attirer sur le contenu de la
Conscience. Cependant, une fois que la vraie situation est révélée, nous commençons
à remarquer de plus en plus l'arrière-plan de la Présence-Conscience. Il y a
simplement une détente ou un repos dans celle-ci. Le concept d'être une personne ou
une entité localisée disparaît. À un moment donné, la simple reconnaissance se fait
jour que nous ne sommes jamais séparés de Cela. Alors la recherche et le souci
cessent, parce que vous ne pouvez pas perdre Cela. Vous êtes chez vous. En vérité,
vous êtes chez vous maintenant ; il vous suffit de le confirmer par vous-même.
74. LA VIE, LA MORT, L’ÉTHIQUE ET LA MORALITÉ
Question : Je vous remercie pour votre site web. J’ai lu chaque mot au moins une fois, et je
passe moins de temps chaque jour dans le monde imaginaire de la pensée et de plus en plus
dans la connaissance directe et sans effort.
John : Excellent !
120
Q : Après avoir trouvé votre site, j'ai réalisé que soit les sites web et les textes vers lesquels
j'ai été orienté d'une façon ou d'une autre au cours des années sont devenus de plus en plus
clairs dans leur communication de la connaissance directe, ou bien alors, mon "filtre" est
devenu plus transparent. Dans les deux cas, il semble que quand j'étais réceptif, le niveau
d'instruction correspondant est apparu.
J : La plupart d'entre nous qui se sont investis dans ce genre d'activités pendant un
certain temps constatent qu'il y a une progression naturelle entre les différents
enseignements, au fur et à mesure que le discernement intérieur se développe. Avec
le recul, cela semble assez organique et naturel, même si on n'était pas forcément
conscient de cette progression. Non pas qu’on arrive quelque part, mais on réalise de
plus en plus que ce que l’on cherche est présent et accessible en nous.
Q : Avant d'arriver sur votre site, j'avais presque abandonné l'espoir de trouver des
"réponses" par la lecture ou la réflexion. Bien que j’aie senti qu'un certain manque de clarté
subsistait, votre site semble avoir éclairé ces zones d'ombre pour moi.
J : C'est ce que j'ai ressenti en découvrant les enseignements de Bob Adamson. Des
questions récurrentes ont commencé à se résoudre, parce que ses indications étaient
tellement simples et claires. Je suis heureux de pouvoir rendre la pareille !
Q : Il reste une seule question qui me taraude et que je ressens le besoin de vous soumettre.
J'ai vu qu'il y a une vision, mais pas de voyant.
J : Oui, la vision est réelle, mais le voyant, en tant que sorte d'entité séparée, n'est pas
présent dans la vision. Il s’agit d’une hypothèse conceptuelle. C'est pareil avec l'objet
vu. Parler d'un objet distinct de la vision n'est pas vraiment possible sur la base de
preuves directes.
Q : Je vois également qu’il y a des actions sans acteur et une audition sans auditeur.
J : Une analyse comparable s’applique également à cela.
Q : À un moment donné, le fait qu'il n'y ait "personne ici" est devenu si clair pour moi au
niveau de l'expérience que j'ai fait un rêve extrêmement frappant cette nuit-là, dans lequel je
me promenais dans un monde de personnes sans têtes. L'expérience de ce chemin sans chemin
a très certainement une vie et une volonté qui n'ont rien à voir avec un quelconque décideur
que je pourrais imaginer être "moi".
La question qui semble provoquer une certaine instabilité est la suivante : Je puis voir que
littéralement tout surgit et disparaît dans le contexte d'une Conscience claire et lumineuse ...
J : C’est indéniable.
Q : ... et la Conscience elle-même n'est absolument pas affectée par son contenu. C'est juste
que je trouve certains de ces contenus troublants !
121
J : Ah, c’est ici que cela devient délicat ! Il faut bien comprendre que le "moi" dont
vous parlez ici est tout à fait inexistant. Voyez aussi que ce ne sont pas les sens euxmêmes qui sont troublés par ce qu'ils voient, ni la pure Conscience que vous êtes qui
est troublée. Le problème se situe strictement au niveau de la pensée, sur la base de
certaines croyances acquises par habitude et conditionnement.
Q : Bon, il y a une vision, mais cette vision comprend le bombardement de soldats américains
au bord de la route, la décapitation macabre d'otages, etc. N'est-ce vraiment rien de plus
qu'un film qui se projette sur l'écran de la Conscience, un film dans lequel ce qui apparaît
comme des êtres humains n'est en rien différent de ce qui apparaît comme des rochers et des
arbres ?
J : In fine, oui.
Q : Mais des vies et des morts horribles et atroces se produisent dans le contexte de cette
Conscience non née, apparemment éternelle !
J : Des formes apparaissent et disparaissent dans la Conscience. Des corps naissent et
meurent. Ils meurent de causes naturelles, d’accidents, de maladies ou de blessures
infligées par d'autres personnes qui agissent sous l'emprise d'illusions grossières, de
l'égoïsme, de la haine, etc.
Q : Ayant franchi la ligne de la Conscience sans effort et en continu, comment réagit votre
machine corps-mental à quelque chose comme la mort d’une épouse ou d’un enfant ?
J : Il est bon d’être précis ici. Ce n’est pas que "vous" passez à la Conscience sans
effort en continu. Il est plutôt vu que vous n'en n'avez jamais été séparé. Mais pour
en revenir à ce dont nous discutions, tout ce que je puis dire, c'est que mes propres
sentiments à l'égard de la mort et de la maladie du corps ont radicalement changé.
Quelque part, je suis plus en paix avec ce genre de questions, et elles ne me
perturbent plus tant que ça. Vous pouvez voir que toutes les formes périssent. Vous
pouvez également voir que les êtres vivants commettent toutes sortes d'actes odieux
sous l'emprise de l'égoïsme et de l'égocentrisme. C'est très clair. Cela ne veut pas dire
qu'on n'est pas ému par la douleur ou par le chagrin. Toutes les émotions opèrent
encore pleinement. Ce n'est pas parce que vous avez découvert la source de la paix
intérieure que vous ne réagissez plus ou que vous manquez de compassion ou de
sympathie.
Q : Reste-t-il un sens de l’éthique ou de la moralité ?
J : La majorité des éthiques et des morales sont locales et conditionnelles. Elles sont
fondées sur des attitudes et des croyances qui varient largement avec les époques et
les lieux. Elles sont superficielles et temporaires. Il existe une vision plus profonde de
l'éthique et de la morale qui découle de la compréhension que les actions engendrées
par l'égoïsme sont fausses, parce qu'elles sont basées sur une profonde ignorance de
ce qui est vrai nous concernant.
122
Q : Est-ce que quelque chose compte encore pour vous ?
J : Bien sûr ! Toutes les réactions humaines normales sont là, avec tout leur jeu. Le
corps-esprit passe par tous les sentiments et les états humains normaux. Tout cela fait
partie de la manifestation. Les désirs, les préférences, les expériences agréables et
douloureuses sont là. D'après mon expérience, le fait de savoir qui vous êtes ne
change rien à cela. Mais l'idée fausse d'être un "moi" séparé, coupé de la réalité, et
toutes les émotions et les états égocentriques qui en découlent disparaissent
naturellement du tableau, car ils n'ont plus aucun fondement.
(Suite…)
Q : Merci pour votre note rapide et réfléchie. Il y avait un cadeau pour moi, un joyau caché
dans vos mots. Vous avez écrit :
‘’Oui, la vision est réelle, mais le voyant, en tant que sorte d'entité séparée, n'est pas
présent dans la vision. Il s’agit d’une hypothèse conceptuelle. C'est pareil avec l'objet
vu. Parler d'un objet distinct de la vision n'est pas vraiment possible sur la base de
preuves directes.’’
Voilà une autre zone d’aveuglement éclairée ! Seule la réalité peut être connue directement, et
ce par quoi elle est connue directement, c‘est par elle-même. La Conscience est, et elle est
Consciente d'elle-même. Elle est la source de tout ce qui jaillit et disparaît en elle. Elle seule
est la même "hier, aujourd'hui et pour toujours".
Merci beaucoup pour votre patience et pour votre gentillesse. Ce soir, après avoir lu votre
correspondance, il y a eu un relâchement de l'identification avec ce corps-mental, une sorte de
décalage ou de retrait par rapport à l'activité de cette maisonnée, même par rapport à la
rédaction de ce courriel, comme si je l'observais de l'extérieur.
J : Il suffit de s'en tenir à l'essentiel et tout se déploie naturellement dans la
Conscience omniprésente que vous ne pouvez jamais perdre.
75. LES IDÉES NE VOUS TOUCHENT JAMAIS RÉELLEMENT
Question : Je voulais juste vous donner des nouvelles. Je pense que les choses se passent
raisonnablement bien. Voir clairement semble simplement être tributaire du sérieux avec
lequel on considère que le "moi" est réel. Au fur et à mesure que cette conviction s'affaiblit et
que l'on constate qu'elle n'est pas substantielle, les préoccupations liées au "moi" deviennent
naturellement inexistantes, ou on constate plutôt qu'elles n'ont jamais existé.
John : Dans un certain sens, oui. Mais regardez un peu plus profondément et
remarquez que la vision, l'arrière-plan de la Présence et de la Conscience est
constant, indépendamment de ce que l’on pense. Même s’'il est vrai que lorsque les
pensées égocentriques surgissent, il peut y avoir une fascination pour elles, et on
oublie apparemment la clarté de sa vraie nature. Mais il s'agit en réalité d'une illusion
123
d'optique, car notre vraie nature n'a pas disparu. Si vous voyez cela clairement, le jeu
est terminé. Vous n'avez pas besoin de lutter contre quoi que ce soit. Il suffit de voir
ce qui est réel, ce qui est vrai, et les choses se clarifient naturellement.
Q : Dimanche, il est apparu clairement que je ne suis pas cette entité distincte à part entière,
mais plutôt l'expérience de " Cela ". Les notions de temps, de personne, d'Illumination, de
réalisation, de spiritualité, de bien et de mal semblaient n'être substantielles qu'en termes de
moi personnel. L'absence du moi réalisée, aucune légitimité ne pouvait plus être accordée à ces
apparences.
J : Oui, c'est à peu près aussi clair qu’on peut l'être.
Q : Mais depuis dimanche, l'évidence de cette réalisation s'est progressivement estompée pour
devenir davantage une conviction de l'esprit (par opposition à l'expérience directe).
J : Apparemment. Mais pouvez-vous dire que votre Présence, que votre Être, que le
fait d'être vivant et conscient s'est estompé d’une quelconque manière ? Réalisez que
les souvenirs de l'esprit relatifs à des mots ou à ce qui s'est passé dimanche ne sont
que des concepts et des images. Ce n'est pas là que se trouve la lucidité, la clarté. Elle
est en vous, en ce moment même. Elle est vive, claire et présente. Appelez-la comme
vous voulez. Vous l'avez appelée " Cela ". Quoi qu'il en soit, c'est ici. Chaque fois que
vous revenez au centre, la clarté est là, car elle n'a jamais disparu.
Q : Je ne suis pas tout à fait inquiet, ni paniqué. Il semble que le niveau de l'arrière-plan soit
encore reconnu en dépit du retour apparent de l'identification.
J : C’est cela ! Vous commencez à y voir clair, maintenant !
Q : Au niveau des apparences, il semble clairement y avoir une fluctuation entre le fait de voir
et de ne pas voir, ici. Cependant, alors même que j'utilise ces termes, il y a un certain doute
qui leur est associé. Ce à quoi ils font référence paraît vague et moins tangible. Mais encore
une fois, il est étrange de voir comment les " pics " apparents de cette vision (et le niveau de
conviction croissant associé qu'il n'y a pas de " moi ") alternent toujours, d'une certaine
manière, avec des périodes d'obscurcissement apparent (de ce qui était auparavant perçu
comme ne pouvant pas être obscurci !)
J : Eh bien, continuez simplement l'investigation pour voir si l'espace de la
connaissance ou l'arrière-plan de la Conscience est instable. La Présence-Conscience
est littéralement l'arrière-plan constant au sein duquel toutes les apparences et les
possibilités apparaissent. Elle a juste été oubliée.
Q : Il semble y avoir une négociation en cours entre la conviction de ce que l'on sait être vrai
et l'illusion concurrente de quelqu'un qui observe et qui est capable de faire quelque chose.
J : Oui, une vieille idée s'accroche à propos d'une entité qui peut ou ne peut pas
"comprendre" cela. Eh bien, regardez et voyez si c'est vrai. Cette entité est-elle
vraiment là ? Y a-t-il un doute quant à la Conscience ? Et pouvez-vous vous
124
découvrir comme quelque chose de distinct de celle-ci, même maintenant ? Les idées
et les concepts semblent nous accaparer, mais lorsque nous nous arrêtons et
considérons notre expérience directe, nous constatons que les concepts sont tout
simplement faux et n'ont aucun fondement.
Q : Quoi qu'il en soit, il y a encore un peu de confusion apparemment, mais rien à voir avec le
désespoir des semaines passées ! Je pense que quelque chose a été réalisé ce week-end à un
degré jamais atteint auparavant.
J : Certaines choses ont été enregistrées et restent avec vous. Vos paroles me
montrent qu'un grand nombre des idées qui vous importunaient ont été battues en
brèche et que vous ne les considérez plus comme substantielles. C'est une bonne
chose. C'est vraiment de cela qu'il s'agit à ce stade. Vous avez été exposé aux
indications fondamentales sur ce qu'est la réalité et votre identité avec celle-ci. Il n'y a
littéralement rien à obtenir, ni à atteindre. Néanmoins, les vieilles idées de séparation
peuvent resurgir en raison des habitudes de pensée. Si vous examinez cela en
profondeur, vous découvrez que ces idées ne vous ont jamais réellement touché. La
Présence-Conscience que vous êtes ne fluctue tout simplement pas et vous ne la
perdez jamais. Si vous n'en êtes pas certain, vérifiez-le aussi souvent que nécessaire
jusqu'à ce que vous soyez pleinement convaincu !
76. ESSAYEZ DE TROUVER LE MOI SÉPARÉ
Le sentiment de séparation ou d'être un "moi" distinct(if) survit, parce qu'il n'a pas
été examiné. Il s'agit en fait d'une séparation imaginaire qui semble perdurer, parce
que nous n'avons pas vu qu'elle est fausse. Il n'y a rien que "vous" puissiez faire pour
vous défaire de cette croyance, parce que le "vous" qui essaie de se défaire de cette
croyance est construit sur le sentiment de séparation lui-même. Toutefois, une fois
que l'on voit clairement ce qui se passe, cette vision suffit et la croyance cesse
naturellement.
Une vie centrée sur la croyance en un moi distinct(if) ne donne pas l'impression
d'être "juste", puisque la croyance est en décalage avec les faits. La croyance peut
facilement disparaître avec un peu d'investigation. Ce n'est pas un processus ardu.
Cela dépend plutôt de la clarté de la vision. Une approche traditionnelle consiste à
essayer de trouver le "moi" séparé. Cherchez-le bien et voyez si vous pouvez le
trouver. D'un autre côté, la Présence-Conscience que vous êtes est clairement
évidente, solide et incontestable.
Tout ce qu’il y a, c’est la Conscience avec des pensées, des sensations et des
sentiments qui apparaissent et qui disparaissent dans la Conscience – rien d’autre ! Il
n’y a pas du tout de personne distinct(iv)e. Ainsi donc, la racine de toute la
souffrance n’est pas vraiment présente, sinon comme une fausse présomption. Le
temps n’est pas un facteur pour éclaircir ceci, il suffit de voir les faits tels qu’ils sont.
125
Parce que les pensées, les sensations et les sentiments apparaissent et disparaissent
dans la Conscience et n'ont aucune existence en dehors de la Conscience, ils ne sont
finalement que cela. C'est là que se trouve la non-dualité. Il ne s'agit pas d'un objectif
à atteindre, mais simplement d'une constatation de "ce qui est", même maintenant.
Voyez simplement que vous êtes cet arrière-plan de Conscience toujours présent.
L’idée d’être un moi distinct(if) n’est pas vraie, car on ne peut trouver nulle part une
telle entité dans l'expérience directe. Voyez cela et vous rentrez chez vous dans cet
espace que vous n'avez jamais quitté.
77. NOUS CONNAISSONS DÉJÀ CELA
Question : Il me semble avoir une bonne compréhension de ce que je suis. Même si cela ne
semble être qu'à un niveau intellectuel, je réalise aussi que les choses ne résonneraient pas
aussi fortement pour moi si cela n’impliquait pas cette connaissance innée. Et je dois être cette
connaissance, si celle-ci est omniprésence, omnipotence et omniscience.
John : Oui, il est amusant qu’à un certain niveau, nous connaissons déjà cela. Si la
réponse n’était pas présente en nous, comment pourrions-nous avoir le
pressentiment de cela ou une affinité à cet égard ? C'est comme si la connaissance
profonde qui est en nous nous poussait à entendre le message de ce que nous
sommes. Ceci ne s'arrête pas tant que nous ne rencontrons pas une indication qui est
si simple, directe et sans ambiguïté que notre esprit et notre cœur ne peuvent plus
douter. Vous vous débrouillez très bien par rapport à tout ceci. Vous pouvez être
certain que cette réalisation est accessible et présente. Vous la frôlez depuis le début,
puisque votre Être réel, qui est présent et clairement conscient, a toujours été dans le
coup avec vous.
Q : J'ai pourtant l'impression qu'il y a plus de choses que je ne le réalise actuellement, plus de
choses dans le sens de voir les choses telles qu'elles sont réellement.
J : En réalisant que ce que vous recherchez est la Conscience présente et déjà
accomplie, des nuances et des subtilités apparaissent, mais il n'y a pas de
développement réel de votre Être réel. Il est complètement présent. Le temps, le
développement et le progrès n'interviennent qu'au niveau de la pensée. Nisargadatta
Maharaj disait que la réalité est comme un bloc solide et homogène de pure
cognition. C'est vous.
Lorsque vous dites ‘’J’ai pourtant l’impression qu’il y a plus de choses que je ne le
réalise actuellement’’, il est intéressant d’explorer ce qu’est ce sentiment du ‘’je’’. Je
comprends que cela n’est qu’une simple façon de parler (à un certain niveau), mais il
renforce aussi subtilement l’idée d’un genre de personne qui peut ou non réaliser
quelque chose. Examinez cela directement. La Conscience est. Elle est sans aucun
doute présente, et vous êtes Cela. Elle est la base et la source de toute manifestation
et apparence. Elle est également la source de la joie, du bonheur et de l'amour. Alors
y a-t-il quelque chose qu'elle doit réaliser ?
126
De ce point de vue, ce que nous faisons réellement, c'est résoudre les doutes ou les
questions qui subsistent. Nous remettons en question toute croyance résiduelle
suivant laquelle vous êtes un individu séparé de cela. Ce n'est pas qu'une nouvelle
réalisation soit obtenue, mais plutôt qu’on élimine les derniers vestiges de doute et
d'illusion.
Voir clairement ceci signifie qu'il y a un sentiment distinct que toute recherche est
terminée. Le potentiel de doutes et de questions qui nous troublent est épuisé, la
racine même de la séparation étant mise à nu. Rappelez-vous que toute souffrance
égocentrique, y compris les doutes et les questions sur notre vraie nature, sont des
effets de cette croyance fondamentale d'être quelque chose de distinct de la réalité.
Ces idées et ces croyances se manifestent pendant un certain temps en raison des
habitudes et des années passées à les considérer comme réelles. Cependant, une fois
que la compréhension essentielle de ce qu'est votre vraie nature a été soulignée et
que vous commencez à entrer en résonance avec cela, toutes les questions
commencent à être déracinées à la base. Et c'est certainement ce qui se passe dans
votre cas.
Il est bon que vous vous interrogiez et que vous cherchiez des réponses. La recherche
se poursuivra jusqu'à ce que toute trace de doute et de souffrance soit éliminée.
Soyez juste très clair sur le fait que cela ne change en rien le fait que vous êtes, et
même maintenant, seulement cette unique réalité qui est au-delà de toute question et
de tout doute. Je ne cesserai de le marteler.
Il est également important de voir que les questions et les doutes apparaissent dans
le mental. Tant qu'il y aura la moindre idée que notre vraie nature pourrait être
quelque chose de séparé de la réalité ou qu'il y aura un reste de croyance dans le fait
d'être un individu particulier, les doutes nous tourmenteront. Nous ne nous
concentrons donc pas vraiment sur la réponse à chaque question (même si cela peut
arriver), nous nous concentrons sur la racine du problème, l'idée de séparation. Parce
qu'une fois que ce problème est bien résolu, toutes les questions, tous les problèmes,
tous les doutes et toutes les souffrances personnelles possibles sont éliminés.
Ainsi, ne vous laissez pas trop envahir par les doutes et les questions particulières.
Continuez à revenir à la question essentielle. La Conscience est la réalité. Tout n'est
qu'une manifestation à l’intérieur de cette réalité. Il n'y a rien au-delà de cela. Et
pouvez-vous constater, dans l’expérience directe, que vous en êtes jamais vraiment
séparé ?
Q : Lorsque vous expliquiez quelque chose à un visiteur, jeudi dernier, j'ai eu la nette
impression que vous vous êtes arrêté avant de dire quelque chose. Je me demande si vous
maintenez la discussion à un certain niveau, sans entrer dans les détails, afin que nous ayons
l'opportunité de voir les choses se passer par nous-mêmes - histoire de ne pas dévoiler la
surprise, en quelque sorte. Y a-t-il une vérité dans tout cela ?
127
J : Pas vraiment. J’essaye juste de faire de mon mieux pour souligner ce qui est réel,
clair et présent. Il n’y a rien de mystique là-dedans. Parfois, l'expression apparaît
plus claire que d'autres fois.
Q : Ce soir, j'ai réalisé que les choses suivent leur cours, et que même ma participation n'est
pas contrôlée par un "moi". Il n'y a vraiment rien que je puisse " faire " – c’est juste en train
d’arriver. À un moment donné, je me suis rappelé quelque chose que j'ai lu et qui disait qu'il
n'y a vraiment rien qui se passe, et j'ai en quelque sorte ressenti cela, brièvement. Il s'agit
simplement d'en faire l'expérience, pas de faire.
Je tiens à vous remercier pour votre patience et pour vos généreux partages. Sans vos
réunions, je n'aurais peut-être jamais compris l'enseignement. Il y a aussi la réalisation que
les choses sont comme elles sont.
J : Tout se passe bien. Votre vision et votre compréhension sont bonnes. Tout est
comme il se doit. Votre intérêt et votre sincérité sont des signes que la
compréhension devient claire. C'est un processus naturel et organique. Ayez foi et
confiance en la vie et en votre Soi profond. Suivez les indications qui résonnent le
plus fortement avec votre intuition la plus profonde. Tout s'arrange, lorsque vous
abordez les choses ainsi. Vous ne pouvez pas vous tromper, puisque ce que vous
cherchez est toujours là, en vous et en tant que vous.
78. UNE SIMPLE CLARTÉ PAR RAPPORT À QUI JE SUIS
Question : Ce soir, les choses se sont mises en place. C'est comme ces images de gestalt dans
lesquelles on voit d'abord un vase, et puis il faut changer de perspective pour voir le canard,
mais du coup, on perd le vase. Dans les images de gestalt, il est possible de voir l'un ou
l'autre, mais pas les deux.
Je suis immobile. Rien de ce que je suis ne bouge. Ce qui bouge n'est pas moi, mais jaillit de
moi. Comme c'est immobile, c'est difficile à voir, mais une fois vu, c'est là. Tout ceci est
nouveau. Il n'y a rien d'autre à dire pour l’instant. Il faut attendre pour voir si ça dure. Je
vous tiendrai au courant. Merci infiniment pour votre aide.
John : Merci pour vos notes. Tenez-moi au courant de toute évolution. La Présence,
l'Être, la Conscience, votre vraie nature et ainsi de suite, font tous référence à la
même chose, qui n'est pas une chose. La vision, l'audition, la pensée, le sentiment et
tout le reste se produisent dans cette Vacuité consciente que vous êtes ou
apparaissent en son sein. En aucun cas vous ne pouvez douter de votre propre Être.
Le mental ne peut pas comprendre cela, le connaître ou le ressentir de quelque
manière que ce soit, puisque le mental apparaît dans Cela. Pourtant, c'est intimement
et clairement connu à tout moment. C’est toujours là, mais on passe à côté ou on
l’ignore, puisque c'est tellement clair et évident.
Il n'y a jamais eu d'ego, de personne ou d'entité séparée. Si vous pensez qu'il y en a
une, alors cherchez-la et essayez de la trouver. En dehors des pensées, des sentiments
128
et des sensations qui passent, y a-t-il une entité substantielle que vous pouvez
appeler vous-même ? Constatez-le, et votre recherche est terminée.
Tout se produit et apparaît au sein de cette Présence qui est votre Être véritable.
Donc, tout est fait de la même substance, votre vraie nature. Tout est cela, et vous
êtes cela. Alors, qu'avez-vous besoin d'atteindre ou de comprendre ? Une fois que
cela a été souligné, cela pénètre simplement et résonne. Il en résulte que toutes les
questions, les doutes et les souffrances sont définitivement résolus.
Q : Merci beaucoup de rester en contact. Dans vos paroles précédentes, cette formulation
semble avoir été efficace :
‘’…et tout le reste se produisent dans cette Vacuité consciente que vous êtes ou
apparaissent en son sein. En aucun cas vous ne pouvez douter de votre propre Être.
Le mental ne peut pas comprendre cela, le connaître ou le ressentir de quelque
manière que ce soit, puisque le mental apparaît dans Cela. Pourtant, c'est intimement
et clairement connu à tout moment. C’est toujours là, mais on passe à côté ou on
l’ignore, puisque c'est tellement clair et évident.’’
Oui, c'est évident, en tout cas en ce moment. Je reviendrai vers vous, mais je ne veux pas
utiliser trop de mots pour l'instant. Il n'y a pas de cloches, de sirènes, de cieux qui s'ouvrent juste une clarté par rapport à qui je suis.
J : Bingo !
Q : Je vous prie d’accepter ma plus profonde gratitude.6
J : Des questions et des réponses jaillissent.
Personne ne les pose et personne n'y répond.
Une simple clarté, sans séparation.
Voir cela, savoir cela, être cela.
Une reconnaissance au-delà des mots.
79. AVEZ-VOUS JAMAIS QUITTÉ LA PRÉSENCE /
CONSCIENCE ?
Question : Concernant l'état naturel, je constate qu'il se déploie de plus en plus souvent. Oui,
je sais que ce déploiement et ce non déploiement s’opèrent dans la Conscience que je suis.
Lorsqu’il semble cesser, c'est presque comme si l'amnésie s'installait.
John : Voyez que tout ce qui se passe, c'est que l'attention dérive vers les pensées. Les
pensées présentent une histoire ou une image de nous-mêmes comme étant limités
ou comme ayant une certaine angoisse ou un certain problème. Après un certain
6
La traduction de ce livre sert également à exprimer la mienne et dans l’optique que d’autres personnes
puissent en profiter tout autant que ‘’moi’’, NDT.
129
temps, vous commencez à remarquer que même les pensées de le retrouver et de le
perdre apparaissent dans la Conscience, ainsi que vous commencez à le voir. Vous
vous en apercevrez, au fur et à mesure que vous envisagerez ceci de différentes
façons.
Q : Une situation se présente et bingo ! Je me retrouve à nouveau dans la vieille dualité, sans
même m'en rendre compte.
J : Il est important de voir qu'il ne s'agit que du mécanisme de la pensée conceptuelle
et de la concentration sur celle-ci. Une fois que vous voyez très clairement le
mécanisme de ce qui se passe, vous êtes libre, et il ne vous accroche plus vraiment de
la même manière.
Vous dites que vous vous retrouvez à nouveau dans la vieille dualité, mais avezvous vraiment quitté la Présence/Conscience ? Qui a quitté quoi ? Il vous faut voir
ces concepts subtils et comment ils ne sont pas réellement vrais.
Q : Un temps considérable s'écoulera parfois avant que je ne me rende compte que je ne suis
plus dans l'état naturel.
J : Un temps apparent, car le temps n'est qu'un concept qui apparaît dans la
Conscience omniprésente elle-même. Il y a ici une croyance que vous devriez
examiner. S'il vous semble entrer et sortir de votre état naturel, alors ce que vous
considérez comme l'état naturel n'est pas l'état naturel réel. Qu'est-ce que l'état
naturel ? Quelles sont ses caractéristiques ? Et êtes-vous un être qui peut y entrer et
en sortir ? Examinez attentivement cette question.
Q : Eh bien, une fois que le déclic se fait, il ne faut généralement pas beaucoup de temps pour
que cette clarté radieuse brille à nouveau. Pouvez-vous me conseiller ?
J : Il faut bien comprendre l'essentiel de ce qui est souligné ici. Pouvons-nous
réellement dire que la Conscience n'est pas présente et parfaitement consciente ?
Voyez simplement qu'elle ne fluctue jamais et que vous êtes Cela, même maintenant
- entièrement et complètement Cela et seulement Cela.
Tout ce qui se passe, c'est qu'une pensée ou une perception apparaît dans la
Conscience. Rien d'autre ne se produit réellement. Ce n'est qu'un mouvement qui
apparaît spontanément dans la Conscience, en vous. Et pourtant, la Conscience n'est
jamais touchée, obscurcie, perdue, ni séparée. Une fois que vous voyez cela par vousmême, le jeu est terminé et le chercheur peut jeter l'éponge. Mais il n'y a plus de
chercheur qui puisse jeter l'éponge !
130
80. VOUS N’AVEZ PAS BESOIN DE LA VOIR,
PUISQUE VOUS L’ÊTES
Question : En lieu et place d'une consultation individuelle, je vous écris. En tapant ces lignes,
je suis conscient d’une clarté, conscient d'une énergie, d'une force supérieure à cette vie, et
j’ignore où tout cela va mener ce phénomène appelé ‘’moi’’, mais je ne suis pas toujours
conscient de la clarté, seulement quand je m’abstiens de penser à ce que je veux dire ensuite.
John : En gros, c'est bien, mais vous pouvez examiner cela plus finement. ''Vous''
n'êtes pas conscient de la clarté. Vous êtes la clarté. Si vous le considérez en termes
d'un " moi " qui est parfois lucide ou pas, alors vous semblez fluctuer. Vous dites que
vous n'êtes pas toujours conscient de la clarté, etc. Ce n'est pas réellement vrai. Que
vous pensiez ou pas, l'existence et la Conscience sont présentes. Il s'agit d'un fait
indiscutable dont on peut se rendre compte par une petite enquête.
Qui est ce "je" qui capte ou pas ? Vous dites "... quand ‘’je’’ m’abstiens de penser à ce
que ‘’je’’ veux dire...", de qui ou de quoi parlez-vous ? On remarque que le sentiment
d'être un genre de " moi " plane à l'arrière-plan, et cela conduit à l'impression que la
Conscience est une chose à part, susceptible d'être vue ou non. En regardant les
choses en face, vous voyez qu'il n'y a pas de "moi" du tout et que vous êtes
simplement cette Présence / Conscience, maintenant et toujours. Vous ne la quittez
jamais. Vous n'avez pas besoin de la voir, puisque vous l'êtes. Point final.
Vous dites : ‘’J’ignore où tout cela va mener ce phénomène appelé ‘’moi’’. C’est
précisément le problème. Il n’y a pas de phénomène appelé ‘’moi’’. Les phénomènes
sont simplement des phénomènes. Appeler un phénomène ‘’moi’’ est le nœud du
problème.
On a fait le tour des points essentiels, maintenant. Continuez à approfondir un peu,
jusqu'à ce que vous soyez certain que vous n'êtes pas séparé du principe de la
Conscience. Elle n'est pas vue, connue ou expérimentée comme un événement ou un
état, parce que vous l'êtes. L'habitude de se référer à nous-mêmes comme à une sorte
de " moi " séparé est la racine de la confusion. Ce n'est pas quelque chose que "vous"
comprenez, parce qu’il n'y a pas de "vous" pour comprendre.
Il se peut que vous perceviez déjà tout cela à un certain niveau, mais cela ne fera pas
de mal de jeter un bon coup d'œil aux bases jusqu'à être totalement clair à ce sujet.
Lorsque cela sera assimilé, vous verrez que le "vous" dont je parle n'a jamais existé. Il
n'y aura alors plus besoin de livres, d'enseignements, ni de discussions, car il s'agit
d'une expérience directe.
81. QU’EST-CE QUI EMPÊCHE DE VIVRE CELA MAINTENANT ?
Question : En lisant vos derniers articles, la résonance était immense. Il s’agit des indications
les plus claires que j’ai lues. Je remercie Dieu d’avoir découvert ce site ! Ce que vous dites —
131
‘’ Une vie centrée sur la croyance en un moi distinct(if) ne donne pas l'impression d'être
"juste", puisque la croyance est en décalage avec les faits’’ — corrobore les conflits dans
‘’ma’’ vie. Et dans l'un des articles, la phrase suivante de votre interlocuteur m'a fait monter
les larmes aux yeux : ‘’Je suis immobile. Rien de ce que je suis ne bouge. Ce qui bouge n'est
pas moi, mais jaillit de moi...’’ Oui ! Je connais cette immobilité, puisque j’en ai fait
l’expérience. Mais alors, qu’est-ce qui empêche de vivre cela maintenant ? Je sais qu’il s’agit
là d’un paradoxe, mais en tout cas, la question me vient à l’esprit.
John : Rien ne l’empêche. Cela continue maintenant. Vous êtes Cela. La Conscience
qui opère en ce moment est tout ce dont je parle. C'est ce que vous êtes. Il n'y a
aucune personne distinct(iv)e qui doit réaliser quelque chose. Examinez simplement
en profondeur le fait que c'est ce que vous êtes. La Libération (s'il y en a une !)
consiste à découvrir le fait que vous n'avez jamais été lié. C'est ici et maintenant et
pour toujours.
82. CONNAÎTRE VOTRE ÊTRE RÉEL EST SIMPLE
Question : D’une manière ou d’une autre, les choses ne se goupillent pas encore, mais j'ai
suivi de près votre deuxième série d'articles et ils sont également très utiles. Comme tant
d'autres, j'ai l'impression de mieux comprendre qu'avant ce qu'est la Conscience.
John : Votre intérêt pour tout cela est un signe que la compréhension est là pour
vous. Même si elle ne semble être qu’une lueur, c'est une chose importante que de
s'intéresser à tout cela. Ne le sous-estimez pas !
Q : Une question me vient souvent – à l’esprit, bien sûr…
J : Avant d'aborder la question, je tiens à dire que c'est la bonne perspective. C'est
super que vous soyez capable de voir que la question ne fait qu'apparaître dans la
Conscience. Tout le monde ne voit pas cela facilement, alors estimez-vous chanceux !
Q : Alors, la question est : où est cette radiance, cette clarté rayonnante dont vous parlez ?
J : C'est simple. Il y a quelque chose en vous qui connaît les pensées, les sentiments,
les perceptions et les expériences. Cette Conscience illumine ou connaît toutes ces
choses. C'est juste ce simple sentiment de connaissance qui est avec vous en ce
moment. Ce n'est pas une chose extraordinaire, mais quelque chose de très simple.
C'est tellement simple que nous passons outre, en pensant qu'il doit s'agir d'autre
chose.
Q : Eh bien, je ressens la Conscience, j'y reviens sans cesse, mais il n'y a pas de clarté
rayonnante ? Avez-vous des suggestions ?
J : Si vous sentez ou ressentez la Conscience, cela suffit. Revenez-en au fait de votre
propre Conscience, à votre propre sentiment de Présence ou d'Être. Entreprenez de
l'expérimenter. Vous ne pouvez pas la manquer, puisqu’elle est constamment avec
132
vous, tout le temps. N'imaginez pas qu'il doit s'agir d'une grande explosion
spirituelle, loin de vous. Vous seriez alors à la recherche de quelque chose. C'est
simplement votre Être propre. Cela ne doit pas être trop compliqué, n'est-ce pas ? Il
ne faut pas s’inquiéter de la façon dont les autres en parlent ; ces mots ne sont que
des indications. Trouvez votre propre expérience directe de votre vraie nature. Il ne
s'agit pas de mots, mais d'une connaissance directe.
(Suite…)
Q : Je vous remercie pour votre lettre très éclairante. Celle-ci a été d'une grande aide. C'est de
cela dont il s’agissait. J'ai d'abord pensé qu'il devait y avoir une expérience distinctive d'un
état de "non-moi". Il y avait et il y a toujours de l'envie que cela ne se soit pas produit. Cela
ressort, si je lis les expériences des autres. Mais ce que vous dites a le plus de sens, c'est-à-dire
que je dois trouver mon propre chemin direct dans la Conscience. Toute indication
supplémentaire serait acceptée avec gratitude. Je vous remercie infiniment.
J : Eh bien, nous avons tous été à la recherche de quelque chose, d'un état fabuleux.
Nous lisons des histoires d'autres personnes et nous nous disons : "Quand est-ce que
j'atteindrai cet état ? Mais nous ne sommes pas réellement certains de ce qu'elles
vivent ! Nous imaginons que c'est quelque chose d'incroyable, quelque chose qui
nous dépasse tout à fait. Nous pensons que nous n'en sommes pas là et nous
devenons alors envieux ou frustrés. C'est parce que nous n'avons pas réellement
apprécié à sa juste valeur ce dont il s'agit. La clé est donc de comprendre de quoi il
s'agit.
Et il s'agit du fait que cette Présence de la Conscience constitue l'arrière-plan de toute
expérience. C'est la réalité sous-jacente qui rend possible toutes les pensées, tous les
sentiments et toutes les perceptions, telle une claire lumière de connaissance sans
forme qui fonctionne en continu. Tout se passe en elle, même en ce moment, pour
vous et pour les autres. Il ne s'agit pas d'un accomplissement, d'un objectif ou d'un
nouvel état ! C'est quelque chose qui nous est tellement proche et cher que nous
sommes passés outre, parce que nous recherchions quelque chose de différent.
Réalisez qu'aucune expérience, aucun état, aucune pensée, aucun événement n'a quoi
que ce soit à voir avec cela. En fait, aucun de ces éléments ne peut être l'arrière-plan
omniprésent, simplement parce que toutes ces choses changent en permanence. Elles
apparaissent et disparaissent dans la Conscience, et néanmoins nous passons
toujours outre l'élément vital, la Conscience elle-même.
La clé est de remarquer ce en quoi toutes les expériences se produisent. Vous ne
devez pas vous soucier de le " trouver ", puisque c'est en vous. Vous ne devez pas
vous inquiéter que d'autres personnes possèdent quelque chose que vous n'avez pas.
Vous pouvez vous détendre et oublier tout ça.
Commencez à remarquer ce qui, en vous, est présent et conscient. Cela paraît subtil,
au début. Lorsque vous commencez à reconnaître cela de plus en plus, la pensée
égocentrique et l'inquiétude diminuent naturellement. Vous ne les faites pas
disparaître. Cela se produit naturellement, lorsque vous clarifiez le point
133
fondamental de votre nature réelle, comme étant l’arrière-plan de la Conscience
omniprésente.
Toute la confusion et tous les doutes sont venus du fait que nous ne reconnaissions
pas notre Être réel. Alors, nous nous sommes imaginés être quelque chose d'autre et
nous avons souffert. C'est aussi simple que cela. Connaître son Être réel est simple,
car il est évident et clairement connu à chaque instant. C'est juste que nous ne
savions pas où chercher, ni quoi chercher. Une fois que ceci est clarifié, tout est très
facile !
Ayez pleinement la conviction que c'est accessible. Commencez à l'explorer par vousmême, à votre façon. Vous n'avez besoin de personne pour le faire à votre place.
Vous n'avez pas non plus besoin de vous préoccuper des descriptions des autres sur
ce que c'est, ni de savoir si vous comprenez ou non leurs paroles. Rappelez-vous que
tous les mots, les livres et les enseignements apparaissent dans votre Conscience
présente. C'est le facteur le plus important. Si vous réussissez à le savoir, vous saurez
ce qui est le plus important.
83. VOIR LES HUMEURS PASSAGÈRES POUR CE QU’ELLES
SONT
Question : Je vous remercie de votre générosité et parce que j'ai quelqu'un à qui parler de tout
ceci. Tout était si clair après votre courriel de la semaine dernière, et le reste, mais la clarté a
diminué, car ce matin, je me suis réveillé déprimé, en pensant que c'était sans espoir, malgré
ma capacité à accéder à la "Force". Le désespoir s'est manifesté en ces termes : La Source est
tout, et alors ? Il y a toujours la dépression, les guerres, le chaos, la cruauté, le réchauffement
climatique et une souffrance inimaginable dans le monde.
John : Prenez ces expériences et utilisez-les comme un combustible pour le feu. Vous
dites que vous êtes déprimé. Qui est réellement déprimé ? Ceci n'est pas une affaire
de sémantique. La dépression et le désespoir sont des états émotionnels ou des
humeurs générés par des croyances entretenues dans le mental. Au bout du compte,
vous verrez que ces types d'états sont des réflexions égocentriques, c'est-à-dire qu'ils
tournent autour de l'idée que nous sommes quelque chose de séparé, d'isolé et de
distinct. Avec une telle vision des choses, le mental fait son travail en générant des
pensées et des sentiments conséquents. C'est très mécanique et il y a une grande
liberté, à partir du moment où vous commencez à voir comment cela fonctionne. Une
fois que l’on voit le mécanisme de la souffrance, on s’en libère.
Est-il vrai que vous êtes un moi séparé ? Ou êtes-vous la Conscience intemporelle,
libre, immaculée et toujours radieuse, d'où jaillit l'univers tout entier ? Votre
véritable nature, c'est d'être le cœur de l'être, de la vie et de la joie. Alors, qu'y a-t-il
de déprimant si vous êtes le cœur même de l'univers d'où tout jaillit ? Le mental,
basé sur une connaissance incomplète, génère des pensées de séparation et de
134
limitation. Vous devez voir si elles sont vraies. Nous les avons considérées comme
vraies sans les examiner complètement. C'est tout ce qui se passe.
Une fois que vous voyez que l'idée de la séparation (la cause) est fausse, alors les
états d'esprit égocentriques qui en résultent (les effets) peuvent-ils subsister ? Peut-il
y avoir un effet sans cause ? Un peu de lucidité tranchera ces idées comme un
couteau chaud dans du beurre. Ne succombez pas passivement à ces humeurs
passagères, car c'est tout ce qu'elles sont. Vous êtes la Conscience dans laquelle toutes
les idées et les humeurs surgissent. Examinez profondément ce que vous êtes, et vous
découvrirez que vous êtes toujours libre.
Voyez les humeurs et les pensées passagères pour ce qu'elles sont. Sachez avec
certitude que sans la présence de la Conscience qui les éclaire, elles ne pourraient
même pas apparaître. Et vous êtes cette Conscience. Elle est entièrement libre du
contenu mental à tout moment, à l’image du soleil qui resplendit au-dessus des
nuages. Le soleil est-il affecté par les nuages qui passent ? Vous n'êtes pas non plus
affecté par les pensées et les apparences qui passent. Une fois que vous aurez vu cela
(et vous pouvez le voir dès maintenant par vous-même), vous découvrirez un
sentiment constant et inébranlable de clarté et de joie au milieu de votre expérience.
Et celui-ci ne vous quittera pas, car cette Présence (qui vous êtes) rayonne toujours au
plus profond de vous.
Cette Liberté est toute proche. Elle requiert juste un peu de recherche et
d'investigation.
84. TOUTES LES IDÉES QUE SE FAIT LE MENTAL À VOTRE
ÉGARD SONT FAUSSES
Question : Je voulais juste vous donner les dernières nouvelles. Je continue d'y voir clair.
Même si c'était très subtil et ordinaire au début, la vision claire m'est toujours revenue. Les
‘’retombées " n'étaient pas présentes au départ (c'est-à-dire la joie, etc.), mais elles sont
maintenant fréquentes. Il y a davantage de clarté dans mes rapports avec autrui. Je vois bien
ce que je suis, mais j'ai un peu plus de mal avec les dessous du "moi". Je peux voir que le
corps est un objet dans ma Conscience, et que les sensations qui sont liées au corps ne sont
que des objets dans ma Conscience. J'ai plus de mal avec mon identification aux schémas de
pensée, aux histoires et aux croyances. Pourriez-vous en parler ?
John : Eh bien, vous n'êtes pas né avec tous les schémas de pensée et les identités. Ils
ne sont donc pas inhérents. Ils ne sont apparus que plus tard, après que le concept
d'être séparé a été développé. Ce concept n'a jamais été vrai. Mais en raison d'une
ignorance innocente, la pensée a commencé à construire une identité autour de cet
être imaginaire pour lequel nous nous prenions.
135
Toutes les histoires et les identités sont créées et entretenues dans la pensée et dans la
mémoire. Sans la pensée, ces choses n’ont pas d'existence réelle ou de nature
substantielle et pourtant, votre Être perdure à la fois dans la pensée et la non-pensée.
En d'autres termes, les pensées vont et viennent, mais il y a en vous une Présence et
une connaissance plus profondes qui ne sont pas liées à la pensée. La Présence, la
clarté ou la Conscience est votre véritable nature. Ce que vous êtes n'est pas quelque
chose que l'esprit peut voir ou connaître. Dès lors, toutes ses idées à votre égard sont
fausses, parce que le mental parle de quelque chose (vous) qui dépasse
complètement son champ de connaissance. Toutes les pensées et les histoires
reposent sur l'idée que vous êtes une personne limitée, séparée, qui existe dans
l'apparence. Cette présomption radicale n'est pas vraie. Toutes les identités reposent
ainsi sur une fausse présomption et ne peuvent donc pas être vraies non plus. Les
identités sont dans la pensée, mais vous n'êtes pas une pensée. Tout ceci n'est que de
la matière mentale, de l'imagination, des souvenirs qui se reflètent tous dans la
lumière de votre connaissance, votre Présence. Ils ne peuvent pas exister en dehors.
Vous êtes donc plus réel et substantiel que des pensées évanescentes.
Continuez à mettre l'accent sur la reconnaissance directe de votre vraie nature et
l'attention se détachera naturellement des histoires pensées. Les histoires peuvent
alors reprendre ou non (les choisissez-vous, de toute façon ?). Mais ceci n'a pas
d'importance, puisque vous demeurez toujours comme l'arrière-plan constant de la
Présence, qui n'est jamais affecté par les circonstances ou par les pensées qui passent
dans la Conscience.
Vous êtes pleinement et complètement Cela en ce moment. Vous êtes toujours libre et
jamais le moins du monde touché par les pensées. Rappelez-vous qu’on ne " devient’’
pas libre, on découvre simplement sa liberté qui est toujours présente. Examinez en
profondeur ce qui est présent, clair et solide en vous. Vérifiez par vous-même si une
pensée qui passe vient vraiment perturber ou obscurcir votre Présence.
Votre expérience par rapport à tout cela est très bonne.
(Suite…)
Q : Merci. Je ne peux plus dire que je la perds. Je peux toujours m'arrêter et la voir, même si
cette dynamique est toujours active.
85. SOURIRE INTÉRIEUR
Question : Cette consultation téléphonique était top ! Les indications que vous m’avez
données m’ont fait accéder à un endroit que je ne puis décrire que comme n'étant pas du tout
un endroit ! Et il ne s'est rien passé... pour personne. Les mots me manquent. Je ne peux
qu'être reconnaissant et célébrer le néant que je suis avec le néant que vous êtes. Connaître
cela, c'est l'Amour !
136
Je souris intérieurement. Vos conseils étaient tellement pointus que le ballon du "moi" a fini
par crever. Et je suis enfin en paix ! La baudruche s'est dégonflée et il ne reste plus qu'un
minuscule reliquat perçu comme l'imposteur qu'il a toujours été.
La métaphore du soleil toujours rayonnant avait été entendue bien des fois, mais elle a
finalement pénétré jusqu'au cœur, et même si je remarque le "moi" qui surgit parfois encore
dans cet espace, il y a la conscience de cet espace que je suis et de la nature fictive du résidu du
"moi". J'ai trouvé particulièrement utile que vous mentionniez que les pensées qui surgissent
(comme "Allez, ça ne peut pas être ça", ou "C'est trop simple !") ne sont que des pensées.
Elles ne posent réellement aucun problème. Super !
''Merci ''est tout à fait insuffisant, mais je sais que vous n'avez pas besoin de reconnaissance,
puisqu'il n'y a plus de ''vous'' non plus !
Avec un amour absolu.
John : Votre propre sérieux, votre sincérité et votre désir de comprendre sont les clés
qui ont ouvert la porte aux belles révélations que vous avez partagées. Je suis
heureux d'avoir pu donner quelques conseils qui vous ont permis d'activer votre
propre vision et votre connaissance propre ! Le genre de compréhension que vous
partagez ne vous quitte pas, puisqu’il s'agit de la reconnaissance de quelque chose
d’inhérent. On ne peut pas perdre son Être propre.
86. ON NE PEUT PAS REVENIR À L’ANCIEN POINT DE VUE
Question : Il semble y avoir une expérience d'équilibre accru, ces derniers temps. Je pense
avoir mentionné quelque chose auparavant à propos de la clarté qui semblait être fonction de
la force avec laquelle on ressentait le " moi " comme étant une entité à part entière. Eh bien,
cette conviction ne semble plus être très forte, ces derniers temps. Je ne puis localiser nulle
part un "propriétaire" de cette expérience qui puisse être trouvé, indépendamment de
l'expérience elle-même. Périodiquement, il m’arrive de faire le point et de réaliser qu'il y avait
une sorte de plongée inattentive dans l'expérience (c'est-à-dire un certain degré
d'identification). Il semble qu'avant d'aller trop loin dans un état de confusion, de
questionnement ou d'analyse, j'ai le réflexe automatique de considérer l'expérience à la
lumière du principe de la Conscience. Cette Conscience semble maintenant être le point
d'ancrage à partir duquel je plonge occasionnellement dans une identification temporaire. Le
fait de réaliser ou de me rappeler que je ne suis pas le propriétaire/producteur de cette
expérience semble être la chose la plus utile pour moi.
Les pensées continuent de se bousculer, mais elles semblent moins concerner un "moi" que la
nature de cette clarté. Par exemple, je ne suis plus aussi tracassé, ni préoccupé par " moi " ou
par où j’en suis par rapport à "l'Eveil " ou quoi que ce soit, mais je remarque que l'esprit est
régulièrement occupé par un dialogue ou par des "questions-réponses" à ce sujet. Je suis
souvent capable de voir cela comme un simple spectacle passager sans rapport avec un "moi".
À d'autres moments, je ressens une plus grande frustration, du fait que l'esprit ne peut pas
formuler de réponses aux questions qui se posent spontanément à ce sujet - "Oh, je ne sais pas
137
comment répondre à cette question", "Je ne dois pas encore y être", et ainsi de suite. Quoi
qu'il en soit, les choses semblent aller mieux. Merci encore pour les conseils !
John : Sans entrer dans tous les détails, il suffit de dire que la compréhension que
vous partagez est claire et solide. Une fois que la reconnaissance de qui vous êtes
commence à s'enraciner, vous commencez à fonctionner de plus en plus à partir de
cette reconnaissance. Les vieilles habitudes resurgissent pendant un certain temps,
mais ensuite, comme vous l'exprimez, il y a une émanation spontanée de sagesse ou
de clarté qui commence à poindre sans effort. C'est un bon signe que vous avez
véritablement tapé dans le mille.
Une fois que l’on commence à y prendre goût, on ne peut plus revenir à l'ancienne
vision avec une réelle conviction. Il suffit ainsi de revenir à l'essentiel de ce qui a été
souligné et de ce que vous avez vu par vous-même. La reconnaissance de votre vraie
nature représente une conviction croissante dans la vérité de ce que vous avez déjà
vu. Naturellement, à un moment donné, la connaissance de ce qui est omniprésent
est tout à fait claire et solide.
Restez en contact si vous le souhaitez, si des questions surgissent, mais sachez aussi
que vous pouvez vous fier à votre vision et à votre sagesse intérieure, car vous avez
compris l'essentiel de ce qui doit être compris. Ne vous inquiétez pas trop de pouvoir
répondre aux questions au niveau mental. En fin de compte, ce n'est pas si important,
car l'expérience directe n'est pas vraiment un aspect du mental. Si vous ramenez
l'investigation à l'essentiel, à savoir la non-existence d'un "moi" séparé, toutes les
questions sont résolues.
87. LE MENTAL NE PEUT PAS CONNAÎTRE NOTRE ÊTRE RÉEL
Question : Je sais que je suis prêt à voir vraiment ce que vous indiquez. Vos articles sont
clairs et nets. Mais je ne vois pas exactement de quoi il s’agit.
John : Souvenez-vous simplement que ce qui est souligné est le fait qu'il y a quelque
chose de présent et de conscient en vous en ce moment. C'est toujours présent et
clairement connu. Cette compréhension est toujours accessible et elle vous imprègne
depuis le début.
Lorsque nous nous tournons vers le mental, le mental dit : "Où est-elle ? Où est-elle ?
C'est parce que le mental ne peut pas connaître notre Être réel. Le mental connaît les
pensées, mais notre Être réel n'est pas une pensée. C'est aussi simple que cela. C'est la
raison pour laquelle vous ne pouvez jamais voir cela par le mental. Alors, vous
renoncez simplement à utiliser le mental ; c'est le mauvais instrument.
Ne rendez pas cela trop compliqué. L'idée subtile que la compréhension n'est pas
présente, que les autres l'ont et pas vous, que c'est difficile, etc. n’est qu’une idée
fallacieuse. A moins qu’elle ne soit remise en question et examinée, cette idée vous
138
fait tourner en rond. Ne vous inquiétez donc pas d'essayer d'obtenir quelque chose.
Consacrez votre énergie à tester cette idée et à la vérifier.
Ce qui est en fait souligné, c’est le fait de votre Être propre, qui est ici et maintenant,
au-delà de toute question ou de tout doute. Alors, des idées comme "je ne l'ai pas",
"d'autres l'ont", "c'est difficile" ou "je n’en suis pas encore là", etc. peuvent-elles être
vraies ?
Lire trop de livres et rendre visite à un grand nombre de maîtres ne sert à rien audelà d'un certain point, puisque cela détourne l'attention de la compréhension
essentielle, qui est en vous.
Q : Merci pour ces conseils. Je crois que j'ai réalisé quelque chose aujourd'hui sur la
simplicité et le caractère direct de tout cela. Si je ne suis pas le corps, alors je dois être ce qui
voit, entend et est, puisque toutes ces choses se produisent dans mon expérience directe. Et si
elles ne se produisent pas pour une personne, elles doivent simplement se produire. Je dois
admettre, cependant, que je semble encore me confondre avec le corps.
J : Voyez simplement que le corps est l'un des innombrables objets qui apparaissent
dans la Conscience. Vous ne pouvez pas en sélectionner un dans la totalité et dire "Je
suis ceci". Ils sont tous au même niveau. Soit, vous n'êtes aucun d'entre eux, soit vous
êtes tous les objets. En vérité, la présence et l'absence de l’ensemble de la
manifestation apparaissent et disparaissent dans votre propre Conscience. C'est la
source de l'apparence du corps et du monde. Cette source est ce que vous êtes. C'est
ce simple sentiment d'Être et de Conscience qui ne vous quitte à aucun moment.
Pourrait-il y avoir un corps ou un monde, si vous n'étiez pas présent et conscient ?
88. CE QUI NOUS MAINTIENT FOCALISÉ SUR LES PENSÉES
Question : Depuis que j'ai rédigé ces questions hier, j'ai été capable de les voir brièvement
comme de simples pensées, mais elles sont certainement assez fortes pour réapparaître comme
réalité à un moi distinct(if).
John : La clé de tout cela est plus profonde que de voir que "tout n'est que pensées".
Vous devez faire précéder cela d'une compréhension de quelque chose de solide et
de positif en vous. Dire à un homme qui n'a pas le sens de quelque chose de plus
grand que lui et accessible que "tout n'est que pensées" est pratiquement inutile.
Même s'il essaie de se détacher de la pensée, il n'y a rien qui puisse réellement
prendre sa place. Il est donc sûr et certain qu'il continuera à s'accrocher à une autre
manifestation de l'esprit pour tenter de trouver une sorte de paix ou de stabilité.
Il est bon d'avoir le sentiment de quelque chose de clair, stable et positif en
perspective. Sans cela pour vous ancrer et pour vous donner quelque chose comme
alternative aux concepts de l'esprit, il n'y a pas beaucoup de chances de pouvoir
réellement lâcher le mental. Nous nous accrochons au mental et aux pensées par
simple désir de trouver le bonheur, d'acquérir la sécurité, de savoir ce qui est réel, et
139
ainsi de suite. L'attachement au mental se produit, parce que nous ne savons pas
clairement quelle est la source de la joie et du bonheur.
Ne connaissant pas notre véritable nature, qui est la paix elle-même, nous nous
sommes tournés vers le mental pour trouver des réponses. Le mental nous a fourni
toutes sortes d'idées et de concepts concernant notre identité et le chemin de la paix.
C'est par ignorance que le désir inné de bonheur nous maintient focalisés sur les
pensées. La découverte de notre véritable nature entraîne un profond changement
d'expérience, car nous puisons directement à la source de la paix, de la clarté et de la
certitude. L'attention portée au mental se détache alors naturellement, car nous
voyons qu'il ne nous apporte pas la liberté, qui est maintenant notre expérience
directe. Sans cette compréhension, essayer de se libérer du mental n'est qu'un
exercice futile.
Alors, je vous demanderais : comment faites-vous pour comprendre votre véritable
nature ? Je fais allusion au sentiment de votre Présence, qui est stable et clair en vous.
C'est aussi la Conscience qui imprègne toutes les pensées, les sentiments et les
sensations. Elle est intrinsèquement paisible et libre. Lorsque vous reconnaissez cela,
votre expérience passe du tourbillon des nuages de la pensée à un repos naturel dans
quelque chose de léger et de clair au milieu de toutes vos expériences et activités.
89. LES ATTACHEMENTS NE SONT QUE DES SYMPTÔMES
Question : Il n’y a pas de mal à voir que ‘’je’’ n'ai jamais existé, mais mon inquiétude à
l'égard de mes enfants garde mon esprit dans la partie. L'inquiétude agit un peu comme la
gravité, en maintenant les images et les émotions en orbite autour d'une entité que je perçois
toujours comme "papa". Mon mental me dit, et de manière plutôt convaincante, je pourrais
ajouter, que quoi que je puisse penser par rapport au moi/non-moi, mes enfants, eux, existent
bel et bien. En fait, il me dit : "Comment peux-tu être égoïste au point de travailler à ta propre
Libération, alors qu'eux restent en rade ?
John : Être un parent et avoir des enfants n'est pas un problème. Soyez un bon père.
Aimez vos enfants. Donnez-leur le meilleur que vous pouvez. Il n'y a rien dans tout
cela qui engendre de la souffrance. Rappelez-vous que les événements, les personnes
et les situations externes ne causent jamais de souffrance. La souffrance est un état
mental intérieur généré en pensée par une pensée égocentrique. Cette pensée tourne
autour d'une vision de nous-mêmes comme étant des êtres limités, isolés et séparés.
Cette vision est fausse. Elle est totalement déphasée par rapport à votre état réel. Les
concepts basés sur cette vision entraînent beaucoup de turbulences mentales qui sont
ressenties comme de la souffrance.
Les enfants ne sont pas un problème, mais la notion, "mes" enfants est plus
problématique, car elle établit un lien entre les enfants et l'image que nous avons de
nous-mêmes. Bien sûr, il n'y a rien de mal à utiliser les termes, "mes enfants". Mais
sur le plan intérieur, si les enfants sont vus en lien avec une certaine identité de nous140
mêmes, ce n'est pas nécessaire. Fondamentalement, les enfants sont les enfants, et ils
sont très bien comme tels. Nous en faisons un problème en les associant d'une façon
ou d'une autre à notre faux sentiment d'identité.
Si vous ne vous libérez pas en réalisant votre véritable nature, qu'allez-vous
transmettre à vos enfants ? Votre souffrance et votre peine ? Votre propre Liberté et
votre bonheur sont les meilleures choses que vous puissiez partager avec vos enfants
et n'importe qui d'autre. Être orienté spirituellement n’engendre pas de conflit avec
votre travail, votre famille et vos responsabilités. Comprendre cela ne va pas vous
détourner de vos responsabilités. Personne ne vous demande de vous réfugier dans
un monastère, ni de vous asseoir en méditation dix-huit heures par jour. Tout cela n'a
rien à voir avec cette compréhension.
Q : Il y a plusieurs mois, j'ai posé le même genre de question à une enseignante spirituelle,
qui m'a dit que cette expérience n'était qu'une simple pensée. Il est évident que ce type de
pensées liées au père et à la famille a des racines profondes, puisque je continue de me battre
avec elles. Elles s'accompagnent de pensées de responsabilité, de fiabilité, de stabilité et,
ironiquement, d’absence de soi.
J : Oui, nous avons acquis toutes ces idées au cours de notre vie, après avoir
commencé à nous considérer comme une personne distincte. Il n'y a rien de mal par
rapport à ces qualités, sauf que nous les utilisons comme des moyens de nous
mesurer et de nous donner de la valeur (en tant que personne distincte imaginaire).
Vous n'avez pas vraiment besoin de ces "objectifs" à atteindre. L'Intelligence
inhérente en vous a la capacité d'une grande sagesse, de compassion, d'amour et de
fonctionnement. Tout cela est là pour vous sans effort, dès lors que la question
fondamentale de votre Être réel est réglée. L'"ego" séparé se sent déficient et
inférieur, et il requiert toutes sortes de définitions et d'attributs pour masquer le
sentiment de vide qui l'habite. Votre Être réel n'a besoin d'aucun de ces éléments.
90. QUI OBSERVE LE VA-ET-VIENT DES PENSÉES ?
Question : Je trouve conceptuellement clair comme de l'eau de roche que je suis ce qui est
conscient de tout le contenu de mes sens et de mes images mentales. Je vois que tout ce dont je
suis conscient n'est pas moi, par définition. J'en déduis que ce que vous recommandez, c’est
de ramener continuellement votre focalisation mentale sur ce fait fondamental.
John : Non, c'est une idée fausse et courante. Il s'agit plutôt de souligner le fait que
votre véritable nature est la Présence-Conscience. Le mot utilisé est sans importance ;
il s'agit du sentiment indéniable d'Être ou de Conscience au cœur de votre être. Une
fois que c'est souligné, on le constate. On peut dire que l'on en revient à cette vision
ou à cette reconnaissance jusqu'à ce que l'on voie simplement que c'est le cas. Mais
vous n'avez pas besoin de pratiquer pour être la Conscience. Et la Conscience est
toujours là, indépendamment de la focalisation de l'esprit. Il s'agit plutôt de la
reconnaissance émergente de quelque chose de toujours présent. Pratiquer implique
toutes sortes de connotations inappropriées qui soulignent subtilement qu'il y a
141
quelque chose à obtenir, qui n'est pas présent. Si vous voulez pratiquer, revenez à la
compréhension que ce qui est présent est en cours, que vous pratiquiez ou non. C'est
juste la reconnaissance du simple fait d'Être. Il ne s'agit pas d'une appréciation
mentale (ce qui est bien), mais d'une reconnaissance immédiate et non conceptuelle.
C'est sans équivoque, quand c'est constaté.
Q : Clairement, je peux le faire n’importe quand et où en réalisant que j’existe, mais que
chaque chose dont je suis conscient n’est pas ce que je suis vraiment.
J : Ce n'est pas totalement clair ou peut-être s'agit-il d'une question de sémantique.
On ne le "fait’’ pas. On est Cela. ‘’N'importe quand et où" sont des idées qui
apparaissent dans la Conscience omniprésente. Voyez-le, et alors vous êtes hors du
temps et de l'espace. Vous êtes simplement ce que vous êtes.
Q : Jusque-là, tout va bien. Mais voici mes questions ...
J : Attendez ! Il n’est pas question de remettre en question votre Être propre. Il ne fait
absolument aucun doute, à tout moment. Votre Être propre est la seule chose dont
vous ne pouvez jamais douter. Toutes les questions se rapportent, en dernière
analyse, à des problèmes secondaires. Il n'y a pas de mal à les poser, mais elles
surgissent effectivement dans l'esprit, en raison de la notion fondamentale de
séparation. Si on règle cela, les questions sont résolues, non pas à un niveau
intellectuel, mais en s'attaquant à la racine de toutes les questions. Toutes les
questions tournent finalement autour de choses comme, qu'est-ce qui est réel, qui
suis-je, où est le bonheur durable, et ainsi de suite. Ces questions sont résolues par
une reconnaissance claire de votre véritable nature, de sorte que les questions ne se
posent plus vraiment.
Q : Quand vous utilisez des termes comme "claire", "lumineuse" ou "absolument radieuse"
pour décrire cette Conscience fondamentale, il semble que l’on se retrouve dans le monde
conceptuel, avec des images créées à partir de notre expérience de la lumière (par opposition à
l'obscurité) et des termes linguistiques associés à de telles images. Je comprends donc ce que
vous voulez dire par le fait que ma nature réelle soit la "Conscience", mais quand vous
utilisez ces termes pour la décrire, cela ne fait qu'évoquer pour moi des images mentales qui
sont contenues dans cette Conscience.
J : Oui, mais quand vous utilisez le mot ‘’Conscience’’, vous tombez dans le même
piège ! Les mots ne sont que des mots. Tous les mots évoquent des images mentales.
Plus vite vous réalisez que les mots ne sont que des indicateurs, et mieux c’est.
Lâchez donc les mots, et voyez ce qu’ils indiquent. Les mots ne sont ni meilleurs, ni
pires. Vous pouvez essayer d’être de plus en plus précis au niveau linguistique, mais
il peut s’agir là d’un exercice futile, puisqu’une carte parfaite n’est pas le territoire.
Q : Je remarque qu'il y a toujours des cas où ma Conscience semble disparaître...
J : Vous devrez vraiment explorer ça. C'est une investigation profonde. Vous dites
"semble". C'est une bonne chose. Cela signifie que la question reste ouverte. Le
142
fonctionnement mental, les sentiments et les perceptions vont et viennent,
assurément, et disparaissent même pendant le sommeil. Cela ne fait aucun doute.
Mais cessez-vous d'exister durant le sommeil, parce que vous n'avez pas
d'expériences objectives ? Et quand les objets disparaissent de la Conscience, la
Conscience disparaît-elle ? Qui sait que les objets ont disparu ? Qui observe le va-etvient des pensées, non seulement dans le sommeil, mais aussi à l'état de veille ? Ce
ne sont là que quelques pistes pour commencer à explorer cela.
Q : Mais il ne me semble pas être conscient, lorsque je dors ou que je ne rêve pas.
J : Ce point vient d'être abordé. Il est loin d'être sûr que l'Être et la Conscience ne sont
pas présents. Il est préférable de dire que les pensées et les perceptions ont cessé.
Mais quelque chose demeure, tout comme en ce moment. Alors que les pensées et les
perceptions apparaissent et disparaissent, il y a quelque chose de présent qui détecte
cela. Il y a aussi quelque chose de présent en vous qui enregistre le fait du sommeil
sans rêve. Après tout, dès qu'une pensée surgit dans le sommeil, il y en a une
connaissance et une détection immédiates. Qui ou qu'est-ce qui la capte ?
Q : Un autre cas serait que je boive de l'alcool jusqu'à perdre connaissance. Un troisième cas
serait que l'on me frappe à la tête suffisamment fort pour me rendre inconscient. Je réalise
qu'aucun de ces cas ne peut s'appliquer au moment de poser une question. Je réalise aussi que
quand je suis dans l'un de ces états, je n'ai aucun problème. Mais ces faits semblent
m'empêcher de souscrire à l'idée que j'ai toujours été et serai toujours une pure Conscience.
J : La Conscience n'est pas une idée. L'idée d'avoir toujours été et d'être toujours la
pure Conscience n'est pas la Conscience. La reconnaissance du fait de la Conscience
n'est pas une question d'assentiment à une idée, mais bien une reconnaissance
directe, non conceptuelle. De plus, les concepts de temps passés et futurs
apparaissent dans la Conscience présente. Toutes ces questions sont concoctées par la
pensée conceptuelle, qui ne peut même pas apparaître en dehors de l'arrière-plan de
la Conscience. La Conscience n'est pas éternelle. Éternel signifie généralement
existence continue au fil des temps. La Conscience est primordiale. C'est la Présence
indiscutable au sein de laquelle les concepts, y compris le concept d'"éternel",
apparaissent en cet instant. On ne peut pas s’y soustraire.
Rappelez-vous que cette reconnaissance est impossible à atteindre par le biais du
mental. On ne peut pas se frayer un chemin par la pensée jusqu'à la Conscience. C'est
un mauvais outil pour ce travail. Une fois que l’on a compris que le mental ne peut
pas y parvenir, on peut renoncer à cette tentative. C'est alors que les choses
commencent à faire tilt par une reconnaissance non conceptuelle.
Q : D'un point de vue plus pratique, comment gérez-vous votre implication quotidienne dans
votre environnement : travail, collègues, amis, famille, factures à payer ? Est-il vraiment
possible de vous reposer dans votre nature originelle, tout en disant à votre fils adolescent
qu'il ne peut pas avoir la voiture ce soir ?
143
J : C’est tout à fait possible. En fait, il est impossible d’en sortir. Pouvez-vous quitter
votre Être propre ? Une fois les faux concepts de séparation et de souffrance éliminés,
la vie se déroule tout à fait bien, et même plus tranquillement qu'avant. Mais de toute
façon, cela n'a pas d'importance. Les choses sont comme elles sont. Vous êtes comme
vous êtes. Même les étiquettes "choses" et "vous" ne sont pas appropriées. C'est juste
ce qui est. C'est le fonctionnement de la vie en dehors des distinctions conceptuelles.
Q : Je crois être un chercheur "sérieux", bien que j'essaie de garder le sens de l'humour à
propos de tout ça. En effet, j'aurais du mal à croire que quelqu'un vit dans son état naturel,
s'il ne peut pas rire des particularités arbitraires de sa forme physique apparente et de son
environnement local.
J : Les individus ne vivent pas à l'état naturel. C'est plutôt l'état naturel qui est cette
Présence ou Intelligence qui anime les individus. Tant que l'on croit être séparé et se
situer à l'écart de Cela, il y a des problèmes et des souffrances sans fin.
91. L’AMOUR EST LA RECONNAISSANCE
NON-CONCEPTUELLE DE L’UNITÉ
Question : Suis-je libre d'abandonner mon attachement mental à mes enfants ?
John : Bien sûr. Mais pour ne pas vous contenter de paroles en l'air, vous devez
examiner les racines profondes du problème et voir que cela n'a rien à voir avec vos
enfants (innocents !). L'attachement est un état d'esprit égocentrique basé sur le
concept fondamental d'être un "moi" distinct. Si vous résolvez ce problème, toutes les
pensées égocentriques, y compris les attachements, se résorbent sans effort. Corrigez
donc votre perspective, et les expressions extérieures prendront soin d'elles-mêmes.
Sans cela, aucune tentative de détachement ne fonctionnera jamais complètement.
Les attachements ne sont que des symptômes. Ne traitez pas les symptômes, mais
soignez la maladie. Le véritable détachement s'obtient grâce à la lucidité, et non par
l'effort volontaire d'un moi distinct.
Sans une reconnaissance claire de ce qui est réel, vous ne pouvez pas réellement
abandonner ‘’l’irréel’’, qu’il s’agisse de pensées, de souvenirs ou d’inquiétudes. Le
mental s’accroche à tout ça, parce qu’il n’a pas de solution de remplacement.
Du point de vue ultime, tout ce qui a jamais existé n'est qu'une apparence passagère
et insubstantielle dans l'esprit. C'est vrai, mais cela a beaucoup plus de sens et l’on se
sent mieux, si on a une reconnaissance claire de la source de l'amour profond et de la
présence solide comme le roc de la réalité derrière l'apparence. Une autre façon de
voir les choses, c’est que tout ce qui est apparu, y compris votre famille et vos
enfants, n'a été qu'une manifestation ou une expression de cette Présence d'amour à
l'intérieur. Ils n'ont jamais existé en tant que choses séparées de cette Source, qui est
aussi votre Source. Même lorsque les formes et les apparences changent, la Source,
144
leur véritable Essence, ne disparait jamais et rayonne toujours comme la réalité
immuable dans votre cœur.
L’idée de l'irréalité du monde est délicate. Peut-être qu'une meilleure manière de
l’envisager, c’est de considérer que le monde est irréel, lorsqu'il est vu comme
quelque chose d'existant en dehors de la Source. Mais en tant qu'expression de la
Source, il est la réalité elle-même, finalement. Vu sous cet angle, l'univers des
apparences n'est que ce qui surgit directement dans votre propre Conscience en ce
moment. Le temps est une idée. Les autres sont des apparences dans votre esprit. Le
concept de la séparation est un concept. Toutes les questions, tous les doutes sont des
pensées qui surgissent dans la Conscience présente.
Supprimez le fait de la Conscience, de votre propre Présence, et il ne reste rien. Elle
est la Source et la substance de tout. La réalisation de votre nature, en tant que telle,
vous permet une reconnaissance directe et non conceptuelle de l'unité. Le sentiment
ou l'expérience de cette reconnaissance est ce que nous appelons communément
"l'amour", qui est un profond sentiment d'unité.
Q : Je m'excuse pour ces questions difficiles, mais peut-être ne sont-elles difficiles que vues
depuis l'intérieur du mental. Je crois que les problèmes familiaux ont une emprise sur moi qui
est beaucoup plus forte que je ne le pensais. Ils semblent tellement réels que je ne parviens pas
à m'en détacher, ni à les considérer comme des pensées sans vie du passé inexistant, et qui
surnagent au milieu d’une collection arbitraire d'images que je considère, à tort, comme étant
"moi", lequel apparaît dans le Vide sans caractéristiques de ce qui est.
J : Quand vous reconnaissez votre vraie nature, ce qui est très facile, puisqu’elle est
bien avec vous comme votre Être propre, c'est comme vous réveiller du rêve de la
souffrance. Voyez simplement que le "Vide sans caractéristiques" (cela n'a pas l'air
très accueillant !) est rayonnant, radieux, chaleureux et plein d'amour. C'est l'essence
de l'unité et de la compassion pour tout ce qui était, est et sera. C'est votre héritage.
C'est cela qui est indiqué, et c'est ce que vous découvrez infailliblement en
comprenant votre Être réel.
92. NE RÉPONDEZ PAS AUX QUESTIONS, DÉRACINEZ- LES
Question : J'essaie de moins m’impliquer dans le processus de pensée et d'être plus conscient
de l’instant présent. Si je suis présent dans l'instant et si je regarde à l'intérieur de moi et que
j'invite les pensées, rien ne surgit. Est-ce cela être la Conscience ? Pendant ces quelques
secondes, je peux rester vide, tout en étant à peu près moi-même, juste plus conscient de ce
qui se passe en moi. Est-ce cela être la Conscience ?
Quel éclairage pourriez-vous partager avec moi pour m'indiquer la Conscience immuable afin
que je puisse la reconnaître et porter mon attention sur elle plutôt que sur le processus de
pensée et le reste de ce jeu d'apparences.
145
John : Des idées comme "Où est-elle ?", "Quand y arriverai-je ?", "Que dois-je faire ?’’,
‘’Est-ce cela ?’’ ne sont que des pensées. Elles sont basées sur l'idée fausse que la
réalité n'est pas ici. C'est la clé de tout ça, le secret ouvert.
Peut-on dire que la Conscience n’est pas présente, que vous n’existez pas ? Pouvezvous vous distinguer de cette Présence-Conscience ? Je vous le demande ! Si ce n'est
pas le cas, alors toutes les questions sont fausses dès le départ.
Vous ne répondez pas aux questions, vous les déracinez. Quand vous n'entrez pas
dans le contenu du mental et quand vous ne vous focalisez pas sur lui, vous restez
simplement avec ce qui est, votre propre état naturel. Cela peut paraitre intangible et
subtil au début, mais ensuite, quand vous vous familiarisez avec votre état naturel,
vous découvrez une profondeur de sérénité et de clarté indéniable. C'est la simple
joie de vivre que vous aviez, lorsque vous étiez enfant, avant que l'esprit conceptuel
de la dualité ne se renforce. Vous en faites effectivement l'expérience, chaque fois que
votre attention se détourne des pensées et des concepts égocentriques.
Vous n'obtenez rien que vous n'ayez déjà. Il s'agit plutôt d'éliminer les
obscurcissements par de la clairvoyance et de reconnaître le substrat toujours
présent.
93. NE PAS TROUVER LE ‘’MOI’’
Question : J'ai rencontré Gangaji il y a trois ans (après vingt ans de recherche, comme tant
d'autres), et j'ai eu un très bel éveil à la Présence. J'ai été accaparé par cette recherche depuis
lors et j'ai rencontré de nombreux autres enseignants admirables. La vie a radicalement
changé et néanmoins, bizarrement, j’ai toujours eu le sentiment que quelque chose n’allait pas
ici. Les fameux "conditionnements" ont continué à se manifester, même après avoir connu
cette plénitude et cette paix de la Conscience. L'auto-investigation, qui se déroulait d'ellemême, prenait le dessus dans les moments de souffrance, d'inconfort, etc., et il y avait un
arrêt et un retour à l'attention sur elle. Néanmoins, certains états et systèmes de croyances
très subtils paraissaient échapper au radar et continuaient à réapparaître encore et encore. Je
commençais à avoir le sentiment qu'il y aurait toujours certains aspects de cette forme qui ne
seraient jamais "réglés".
Et puis, j’ai lu vos écrits. La question, ‘’Avez-vous jamais été un moi distinct de la PrésenceConscience’’ que vous êtes ?’’ m’a soufflé ! Littéralement ! Oh, mon Dieu !
Réalisez-vous ce que cette façon de voir fait à toutes les questions, à tous les bavardages de
l'esprit ? Tous les problèmes, toutes les souffrances, tous les sentiments de ne pas être Cela
sont le résultat de la croyance qu'il y a un " moi " ! Où peut-on trouver ce "moi" ? Je n'ai pu
le trouver nulle part ! Il n'existe pas de conditionnement, il n'existe pas de séparation ! Il n'y
a que Cela ! Seul un "moi" séparé pourrait avoir un problème, pourrait souffrir, pourrait
penser qu'il y a plus à faire, à apprendre.
146
Je ne sais pas comment, après autant de satsangs, autant de méditation, autant d'assise,
autant de lecture, j'ai pu manquer ça. Je pensais avoir déraciné le "moi", comme je pensais
l'avoir compris à partir des enseignements de Ramana, mais j'étais ignorant. Il y avait un
simple, fort simple malentendu. Je pensais encore que le " moi ", la pensée ''je'', l'ego, était
comme séparé de Cela ! Quelle ignorance ! Je cherchais le " moi " avec le mental ! Quelle
bêtise ! Je n'ai jamais pensé à le chercher pendant que l'expérience de Cela était là. En tant
que cette Présence, bien sûr, c'est tout, tout ce qui existe ! J'avais continué à " quitter "
l'expérience de la Présence pour l'énergie du " moi " fantôme, qui continuait à surgir (en
apparence) et à être cru. La révélation de Cela semble si ancienne, si complètement et
incroyablement connaissable ! Il n'y a pas de "je", pas de moi séparé, pas de personne à qui les
choses arrivent, pas de personne à changer, pas de personne pour comprendre les choses juste, juste, la joie innée, la douceur, la simplicité, voir, être, aimer et accueillir !
Merci, John. Cette simple et unique question a abouti si directement à cette vérité. C'est
comme si l'on voyait toute la montagne, et pas juste la moitié inférieure dont la cime est
couverte de nuages. Quelle révélation ! C'est la première fois que j'écris à un maître. Je devais
le faire, la vision est si profonde. Il y a une telle chaleur ici, au moment de vous écrire. Tant de
gratitude.
John : Merci pour la note. Je me réjouis d’entendre votre expérience par rapport à
tout cela. Vous exprimez très bien vos impressions. C’est très clair. Je n’ai pas grandchose à ajouter. Rien du tout, en fait ! Votre propre vision est sa propre confirmation.
94. MON CHIEN NE PEUT PAS COMPRENDRE LE CALCUL
Question : Je vais essayer de limiter l'intellectualisation, bien que je ne sois toujours pas sûr
de ce qui est un usage légitime de l'esprit.
John : L’esprit est bon pour gérer les affaires du monde objectif. C'est le bon outil
pour ça. Il y a une certaine préparation que l’on peut faire en développant une
appréciation intellectuelle de quelques points fondamentaux. Au-delà, l'esprit est le
mauvais instrument. La clé, c'est de se connaître soi-même. Vous n'êtes pas une
pensée. Le mental connaît les pensées, ou le mental n'est que pensées, mais vous
n'êtes pas le mental. Par conséquent, la compréhension essentielle n'est pas possible
par la pensée. C'est aussi simple que ça.
Connaître n'est pas du tout une fonction mentale. C'est même vrai à un niveau relatif.
La vie suit son cours, les sens fonctionnent, des actions se produisent et la grande
majorité de tout cela ne se fait pas par l'appareil conceptuel. L'amour, la compassion,
l'amitié, rien de tout cela n'est conceptuel. En fait, nous nous enfermons dans le
processus de la pensée conceptuelle, comme si c'était le principal. Ce n'est qu'une
petite partie du tableau. Votre existence était là et la vie fonctionnait avant même que
vous n’ayez des concepts ou des idées sur vous-même.
Q : Il est évident qu’il vous faut utiliser votre propre esprit pour communiquer avec moi ou
même pour comprendre les choses verbales que je dis.
147
J : Les mots ne sont que des symboles. Le mot ‘’pomme’’ n’est pas une pomme réelle.
Vous ne pouvez pas manger le mot.
Q : Je doute que toutes les questions sont du pipeau.
J : Toutes les questions qui relèvent d’un individu hypothétique qui n’a jamais existé
sont du pipeau. Elles reposent sur une fausse prémisse et elles sont insolubles jusqu'à
ce que la contradiction soit découverte.
Q : Je trouve effectivement que les questions ultimes qui concernent l'identité personnelle, la
Conscience, le libre arbitre ou le temps se dissolvent, paradoxalement, si on les suit jusqu'au
bout.
J : Cela veut dire, renoncez-y ! La réponse n’est pas dans le mental, alors arrêtez de la
chercher là !
Q : Pour moi, cela signifie tout simplement qu'il existe de nombreux aspects du monde que
l'esprit humain ne peut en aucun cas comprendre, tout comme mon chien ne peut pas
comprendre le calcul.
J : Très juste. Tenter de comprendre sa vraie nature avec le mental peut se comparer à
un chien qui essaye de comprendre le calcul.
Q : La phrase, "On désigne la réalité comme étant ce simple sentiment d'Être-Conscience"
résonne intuitivement comme une vérité pour moi, mais...
J : Le "mais" est mortel. C'est revenir dans le mental. Laissez l'indication résonner et
ne faites rien avec. N'y pensez même pas. La résonance se produit au-delà du mental.
Au lieu de rester avec la résonance, nous retournons à la pensée par habitude. Et les
problèmes recommencent.
Q : ... mais je crois que c'est censé indiquer quelque chose que je n'ai pas remarqué, tout
comme c'était quelque chose que vous n'aviez manifestement pas remarqué jusqu'à ce que
vous rendiez visite à "Sailor" Bob. Ainsi, en prenant le temps dans le sens courant de
rencontrer un ami pour déjeuner, lorsque l'horloge indique 13 heures, il y a eu un moment
(T1) où vous n'aviez jamais rencontré Bob Adamson et où vous étiez dans une position
similaire à la mienne. Puis, au moment T2, après avoir rencontré Bob, vous avez eu une sorte
de modification de la perception, de reconnaissance, de modification de la conscience. Appelez
ça comme vous voulez. Quelque chose était différent.
J : Tout cela n'est que de la spéculation mentale (le chien qui tente de comprendre le
calcul !). Vous suivez la piste de la pensée conceptuelle en quête de "la réponse", sans
réaliser l'essence même de l'indication. Le fait est qu'ici et maintenant, votre ÊtreConscience véritable est intrinsèquement libre. Vous êtes ce que l'esprit conceptuel
tente de trouver par le biais de ses tentatives malavisées. Rappelez-vous que le temps
est un concept qui apparaît dans la Conscience présente. Ainsi, toute spéculation sur
le temps vous éloigne de la reconnaissance immédiate de la Conscience présente.
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Q : Pouvez-vous me dire, de quelque manière que ce soit, quelle a été cette différence pour
vous ? Je ne pense pas que vous puissiez légitimement dire que "rien" ne s'est produit, alors
que vous décrivez vous-même cette expérience comme un tournant majeur dans votre vie.
N'est-ce pas une question légitime que je puis vous poser ?
J : En quelques mots, je m'imaginais être un être distinct(if), et je ne reconnaissais pas
notre identité toujours présente de Présence non-duelle de la Conscience. Il y avait
une illusion de vie vécue dans la séparation. Toute la souffrance et les doutes
résultaient de cette hypothèse. Puis, la situation réelle a été mise en lumière, et les
faits n'ont été vus par personne. Ce n'est que la reconnaissance naturelle de la
Conscience qui reconnaît sa condition naturelle. Le "moi" que l'on imaginait être au
centre s'est avéré absent. La recherche, le questionnement et la souffrance ont cessé
avec cette reconnaissance. Ce ne sont que des mots, alors ne vous y accrochez pas.
Essayez de ressentir la résonance et de le voir par vous-même.
C'est juste la reconnaissance du fait que ce que nous cherchons est déjà présent,
comme ce simple sentiment de Présence-Conscience qui rayonne intemporellement
au centre. Et c’est le cas pour vous en ce moment même. Il vous suffit de regarder.
95. REPOSEZ SIMPLEMENT DANS L’ÉTAT NATUREL
Question : Merci de partager et de répondre. J'apprécie beaucoup. Je me suis demandé si le
"moi" pour lequel je me suis pris existe vraiment. Je puis clairement voir qu'il s'agit d'un
concept, qui n'est même pas du tout fidèle à mon expérience réelle. Je vois donc que le
personnage, ‘’Peter’’, n'existe pas vraiment. Il ne semble pas non plus avoir de localisation
réelle. Le nom n’importe guère. Toute appellation fera l'affaire. Et puis, les caractéristiques
que l’on confère à cette personne sont imprécises. Ce sont des points de vue, des références.
John : C’est très vrai et c’est bien vu.
Q : Et néanmoins, c'est du sentiment d'être là que semble émaner le questionnement. Qu'estce que c'est ? Comment dois-je appeler cela ? Peut-être que la "Présence-Conscience"
conviendra. Cette Présence-Conscience peut-elle être la même chose que ce sentiment d'être
là ? Je sais que Je suis. La Conscience vivifiante est présente, toujours présente, toujours
fraîche, toujours maintenant.
J : C’est encore une fois très bien exprimé. L’Être, la Présence et la Conscience sont
des indicateurs de la même chose ineffable, de votre vraie nature.
Q : Cette Conscience vivifiante semble également être dépourvue d'une personnalité ou de
préférences concrètes. Cependant, elle est bel et bien unique, d'une certaine manière. Il y a là
une perspective particulière. Ce que je veux dire, c'est que cette perspective semble avoir une
saveur apparemment distincte de tout ce dont elle fait l'expérience.
149
J : Eh bien, c'est la vie, la lumière, la réalité elle-même. Tout le reste apparaît en elle,
mais elle demeure dans son essence distincte. Cependant, rien de ce qui apparaît
n'est séparé d'elle non plus.
Q : Lorsque je me demande si je suis jamais séparé de ce sentiment naturel et infiniment
spontané d'être et de conscience, il est clair que je n'en suis pas toujours conscient.
J : En fait, ce n'est pas quelque chose dont on doit être conscient. C'est la Conscience
elle-même, qui est synonyme de votre sentiment d'être. Explorez-le un peu et vous
découvrirez qu'il est toujours présent, même quand ce n'est pas le cas en apparence.
Q : Je constate en effet que quand je regarde, il est immédiat, instantanément et clairement là,
toujours là. Il ne bouge jamais d'ici, même si "ici" ne semble pas confiné. Et il est toujours à
la fois identique et neuf, d'une certaine manière.
J : C’est très vrai. Il est ancien et neuf. En fait, il est au-delà du temps. Le temps
apparaît en lui. Aussi, au niveau du mental, il apparaît simultanément ancien et neuf,
parce qu’il est au-delà des opposés.
Q : En investiguant de la sorte, je ressens une tranquillité tout à fait satisfaite de rester assis,
à ne rien faire, et dans cette tranquillité, la pensée se fond dans toutes les autres expériences
sensorielles, jusqu'à ce qu’une chose (par exemple, la perception d'une personne, ou une
pensée, ou la faim, ou la sonnerie du téléphone) vienne stimuler ou motiver l'action. Alors, à
ce moment-là, il y a une personnalité qui s’active, des motivations, des désirs et même l'oubli
de cette Présence-Conscience.
J : En réalité, la Présence-Conscience ne s'en va jamais. Il ne s’agit pas d’un objet dont
on se souvient ou que l'on oublie. Tout ce qui se passe, c'est que les vieux schémas de
pensée réapparaissent et que l'on se focalise dessus. Mais à l'intérieur de quoi
surgissent-ils ? Peuvent-ils même être là sans la Présence-Conscience ? C'est ainsi que
vous en arrivez à comprendre que la Présence-Conscience ne s'en va jamais, à aucun
moment. Nous avons simplement imaginé qu'elle le faisait.
Q : C'est comme si la connaissance de cette Conscience s'éloignait ou si elle était oubliée. Je ne
peux pas dire qu'il y a une séparation, mais il y a bien une expérience, où il semble y avoir
une séparation pendant un certain temps avant de s'en ressouvenir à nouveau. Vous
comprenez ce que je veux dire ? Je ne suis pas sûr de l'utilité de continuer à me poser ces
questions, parce que cela semble juste engager le mental.
J : C’est vrai. Revenez simplement à l’essentiel et vérifiez-le par vous-même. Ensuite,
vous n'avez plus besoin de vous poser de questions. C'est juste ce qui est.
Q : Je dois dire qu'en vertu de ces questions, j'en suis arrivé à reconnaître résolument et
clairement que la personne et la personnalité étaient une fiction et n'avaient aucune place.
J : C’est très important !
150
Q : C’est à ce stade de l’investigation que je m’arrête souvent. Il ne me semble pas que je
puisse aller plus loin.
J : Qui a besoin d’aller où ? Vous venez juste de dire qu’il n’y a personne !
Q : Je ne peux pas imaginer où, ou comment procéder à l'investigation. Cela me semble être
un effort trop important.
J : Bien vu. Laissez tomber. La Présence et la clarté sont là, maintenant. Il n'y a rien à
trouver. Alors, laissez tomber les vieilles croyances dualistes et reposez-vous dans
votre état naturel. C'est tout.
Q : Il est maintenant un peu choquant de penser qu'il n'y a aucun personnage concret ici
(bien qu'on en ait souvent l'impression !)
J : C'est juste une vieille habitude qui continue de ressurgir pendant un certain temps,
mais elle cesse, puisqu’aucune énergie n'est plus investie dedans.
Q : Je suis bloqué. Je ne peux pas l'expliquer, et je ne sais que penser. Cette existence
consciente semble ne chercher qu'à faire des expériences, sans but particulier, sans aucune
importance particulière. Et le but et l'importance ne sont vraiment que des concepts, juste
réels en tant que pensées, expérimentés mais dénués de sens. Néanmoins, l'activité se
poursuit. Que fait-on à partir de là ? Laisser reposer tout cela et profiter simplement des
moments de conscience ?
J : La Conscience n’a pas de moments. Les moments apparaissent dans la Conscience.
Détendez-vous et reposez-vous dans l'état naturel de simple Présence. Puisque vous
avez vu qu'il n'y a personne, alors il n'y a personne pour faire quoi que ce soit. Il n'y a
personne pour réagir à quelque chose. Il n'y a personne pour aller quelque part. Cela
paraît nouveau pour l'esprit, car la vie était basée sur le concept d'être séparé et en
marge du réel. Maintenant, vous avez vu que vous êtes le réel. En vous détendant
avec cette compréhension, vous découvrirez qu'une immense source de paix, de joie
et de clarté brille naturellement de plus en plus dans votre vie. Les vieilles habitudes,
la souffrance et la confusion disparaîtront sans effort.
Votre vision de tout cela est très bonne, très claire. Tout se déploie naturellement
depuis le centre de la Conscience présente que vous ne quittez jamais.
96. QU’ARRIVE-T-IL À LA CONSCIENCE,
LORSQUE LE CORPS MEURT ?
Question : Merci pour votre site web et pour votre éclairage. Je suis pratiquement au bout de
ma recherche. Je comprends maintenant. Parfois, je suis époustouflé par le délice suprême de
tout cela, et je ressens une telle gratitude de pouvoir être dans ce corps humain et de vivre ces
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expériences humaines riches et variées. Et je ne flippe plus, si je suis un peu plus tendu,
irritable ou quoi que ce soit d'autre. Je vois bien que cela ne m'arrive pas à moi, mais en moi.
John : On dirait que vous êtes bien en phase avec l’essentiel. Heureux de l’entendre !
Q : Mais il y a une chose que je me suis demandée. Il m'apparaît que toutes les pensées, les
sentiments et les expériences qui se manifestent sont perçus par les cinq sens.
J : Oui.
Q : Ma question est la suivante : lorsque mon corps meurt et que mes cinq sens ne jouent plus
le rôle de récepteur radio pour les sensations et que mon cerveau ne crache plus de pensées, de
quoi la Présence-Conscience est-elle consciente ?
J : Sans doute de rien ! C'est exactement la même chose que ce qui se passe
maintenant, lorsque les sens et l'esprit sont calmes et tranquilles ou que vous êtes
dans un sommeil profond.
Q : Je suppose qu’on ne le saura réellement que lorsque cela se produira, mais je serais curieux
de connaître votre avis.
J : Penser à l'avenir vous entraîne dans des spéculations et des hypothèses, mais vous
pouvez voir qu'en ce moment même, les perceptions, les pensées et les sentiments
changent constamment. Ils apparaissent et disparaissent, mais l'arrière-plan de votre
existence ou de votre Présence, qui est aussi la Conscience, est toujours là. Il se
maintient, que les objets soient présents ou absents. Normalement, nous ne le
ressentons pas, puisque nous avons l'habitude de nous focaliser sur les objets. Quand
les objets disparaissent, nous pensons qu'il n'y a que le néant, mais ce n'est pas vrai.
Vous restez l'arrière-plan par rapport auquel les objets apparaissent et disparaissent.
De ce point de vue, l'apparition ou la disparition des objets n'affecte pas vraiment
votre Être réel.
Une fois que vous commencez à le comprendre, les pensées et les inquiétudes
concernant la future disparition du corps perdent de leur mordant. Si vous y
réfléchissez, nous perdons constamment tous les objets et toutes les perceptions à
chaque instant, et pourtant il n'y a ni peur, ni doute, puisque nous savons
intuitivement que notre Présence n'est pas réellement affectée par les changements.
Le plus intéressant à voir dans tout cela, c'est que lorsque le mental imagine un
temps futur et commence à penser à ce qui va nous arriver, nous ne remarquons pas
la vraie nature toujours présente que nous sommes. Elle n'est pas liée au temps,
puisque le temps apparaît comme un concept dans la Conscience. La Conscience est
en dehors du temps et du changement, et donc l'idée de la mort ne s'applique pas
vraiment à notre vraie nature. S'il y a une certaine identification avec le corps, la peur
entre en jeu. Autrement, nous restons simplement dans notre état naturel, sans être
affectés par les apparences.
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97. Y A-T-IL UNE RAISON D’AGIR MORALEMENT ?
Question : J'ai lu vos écrits et ils correspondent à mes propres expériences de "Cela", faute
d'un meilleur mot. Votre prémisse de base est la suivante : Notre personnalité ou notre
structure égotique paraît jaillir naturellement de la Conscience impersonnelle (nul ne sachant
pourquoi) et nous sommes trompés par notre identification à l'histoire de notre vie, ce qui
provoque notre souffrance. Il n'y a aucune valeur morale exprimée dans votre position. Le
simple fait de réaliser la Conscience indifférenciée est suffisant. Le reste n'est pas plus
significatif qu'un rêve. Est-ce là l'essentiel ?
John : Cela me semble être un joli résumé !
Q : Dans ce cas, y a-t-il une raison de vivre d’une manière morale, par exemple en aidant à
nourrir les personnes affamées ? Ou doit-on s'opposer aux génocides, etc. ? Pourquoi
devrions-nous nous en soucier, puisque tout cela n'est que le phénomène d'un état de
conscience erroné ? Le bien et le mal sont des concepts. La famine et les tueries de masse ne
sont rien que des fictions. Y a-t-il une raison pour que je ne fasse pas de mal à beaucoup
d'autres personnes illusoires ? Entreprendre une action morale équivaut simplement à
s'identifier à l'illusion, n'est-ce pas ? A mon sens, tel est le problème au cœur de la nondualité.
J : Ce problème concerne plutôt celui qui se prend pour un individu distinct. Toutes
ces actions grossières découlent de l'ignorance, de la haine, de l'égoïsme et ainsi de
suite. Une fois que l'on neutralise ces éléments en comprenant que leur fondement, le
"moi" imaginaire, est inexistant, la vie continue. La Conscience, l'intelligence et la
sagesse fonctionnent toujours très bien. Le corps agit, l'esprit pense, et les décisions et
les actions appropriées sont prises. Ce n'est pas un état distant, amoral ; c’est tenter là
de traduire la compréhension au niveau de l'action et l'interpréter en fonction de la
façon dont un individu tenterait d'incarner une perspective non duelle, mais tout cela
est faux, car il n'y a pas d'individu, et donc il n'y a pas besoin de faire ou de ne pas
faire quoi que ce soit. Je le redis, la vie continue très bien. Il y a là une intelligence, un
amour et une compassion naturels. Cela n’émane pas d'un individu, mais c'est juste
une expression spontanée qui émane de votre essence la plus profonde. Cela peut se
manifester par un immense sentiment de bienveillance. Cela peut s'exprimer par un
désir de communiquer qu'une vie sans souffrance est possible. Regardez la vie de
personnes, telles que le Christ, le Bouddha ou qui que ce soit. Prenez le cas de
personnes saintes, telles que Gandhi, Saint François, Mère Térésa, etc. Elles semblent
avoir apporté de solides contributions au bien commun, même si elles comprenaient
bien l'unité sous-jacente et s'il n'y avait pas d'ego personnel en jeu.
Q : Comment avez-vous résolu cela ?
J : La meilleure solution consiste à découvrir que le "vous" séparé n'était qu'une
fiction depuis le début. La vie continue sans la séparation imaginaire. L'ignorance, la
haine et l'égoïsme sont déracinés à la source.
153
98. MES PROBLÈMES NE SE SONT PAS ÉVAPORÉS
Question : J'ai lu la déclaration suivante sur votre site web : "Je n'exagère pas quand je dis
que toute une vie de problèmes va s'évaporer". Je suppose que cela s'est produit pour "John".
Cependant, je pense qu'il est erroné de généraliser cela à d'autres personnes apparentes.
N'est-ce pas une carotte dorée que l'on agite au bout du bâton de l'Illumination ? Eh bien,
pour "Mike" (moi), les problèmes n'ont pas disparu. Ils continuent comme avant, y compris
l'anxiété, le désir et ainsi de suite. Le ventilateur est débranché, mais les pales du ventilateur
semblent continuer à tourner. Pendant combien de temps vont-elles continuer à tourner ? Je
n'en ai aucune idée. Peut-être pendant toute la vie apparente de ce personnage, peut-être que
les pales s'arrêteront dans un instant, mais je pense que vos paroles n'aident pas, puisque le
personnage pense : "Quand mes problèmes vont-ils disparaître ?"Penser comme ça fait
simplement partie du problème.
John : Je suis heureux d'entendre que vous creusez tout ça. Pour beaucoup de
personnes, les problèmes et la souffrance disparaissent tout simplement. Même si de
telles choses continuent sur leur lancée ou par habitude, il n'y a plus personne pour
en prendre livraison. Ce ne sont que des mouvements impersonnels dans la
Conscience toujours stable et claire que vous êtes. Dans les deux cas, il n'y a pas de
problème. Comme je le dis dans le livre, il n'est pas nécessaire de changer quoi que ce
soit au niveau de l'apparence. Et je ne promeus nulle part l'idée de l'Illumination
pour moi-même, pour vous ou pour d'autres personnes.
Le personnage qui se présente comme étant Mike n'a jamais existé sous quelque
forme que ce soit, sinon en tant que concept imaginaire. Il n'est donc pas nécessaire
d'attendre que les problèmes disparaissent. Il suffit de constater que celui qui les a
n'a jamais existé.
99. LES PENSÉES DU PASSÉ APPARAISSENT
DANS LE PRÉSENT
Question : Notre conversation téléphonique a été très utile. Comme je l'ai dit, c'était la
première fois que je n'étais pas capable de me détourner immédiatement d'une nouvelle façon
de voir les choses. C'est agréable d'avoir un retour immédiat. Ce que j'ai trouvé (et ce que je
trouve) particulièrement utile, c'est un point mineur sur lequel vous avez insisté, permettant
par-là de dissiper une idée fausse importante de ma part, à savoir que penser fait sortir une
personne du moment présent. Vous avez beaucoup insisté sur le fait que ce n'est pas le cas.
Les pensées du passé apparaissent dans le présent. J'ai lu à ce sujet bien des fois, mais je l'ai
‘’entendu’’ pour la première fois, lorsque vous me l'avez dit.
John : C'est bien vu. Lorsqu'on y regarde de plus près, on constate que l'on ne
s'éloigne jamais du présent. Voir ainsi commence réellement à démanteler les
concepts du mental. Ces concepts s'amalgament avec certaines hypothèses, comme la
réalité du temps ou de la séparation. Ainsi, dès que ces hypothèses sont remises en
question, les soubassements du mental dualiste se révèlent.
154
Q : Au cours des deux jours qui ont suivi notre entretien, j'ai remarqué que, parfois, je prends
conscience de l'arrière-plan de la Conscience, alors même que beaucoup de choses semblent se
passer devant moi. Cette Conscience est un peu intermittente. Elle ne semble pas perdurer,
mais est manifeste.
J : Continuez simplement à remarquer que la Conscience ne varie pas. Elle n'est pas
intermittente. Elle éclaire et elle illumine constamment toutes les expériences,
bonnes, mauvaises ou indifférentes. Nous ne l'avions simplement pas remarqué,
parce que nous nous focalisions sur le contenu.
Q : Je sens qu'un changement s'opère et que la Conscience quitte son faux point
d'observation quelque part dans ma tête. Elle se détache du monde, d'une certaine manière.
J : Eh bien, elle a toujours été là, comme ce fond bienveillant de simple Présence. C'est
comme une Lumière continue d'amour qui rayonne silencieusement sur toutes
choses. Elle était ignorée jusqu'à présent. Rien n'existe vraiment en dehors d'elle.
C'est votre vraie nature.
100.
NE PAS CRÉER DES PROBLÈMES INUTILES
Question : Même si vous avez maintes fois souligné cela, je pense qu'hier soir, je vous ai peutêtre vraiment entendu pour la première fois. Ce que je recherche est plus proche, au fond.
Plutôt que de se focaliser sur les nombreux concepts spirituels (tels que, je ne suis pas le
corps, l'unité, ce qui est réel par rapport à ce qui ne l'est pas et ainsi de suite), il serait plus
productif de découvrir ce que je suis et de permettre au reste de se révéler. Cela me soulage un
peu de ne pas avoir à réaliser toutes ces autres choses par moi-même.
John : Tout cela semble bon. Restez simplement fidèle aux fondamentaux. Il ne s'agit
pas d'essayer de résoudre quelque chose, ni de le comprendre au niveau mental. Il
s'agit de revenir à quelque chose de simple et de certain que vous pouvez vérifier par
votre propre vision.
Q : Je ne sais pas pourquoi, mais lorsque nous nous rencontrons, c'est comme si mon esprit se
vide et que les questions que j'avais en tête ne sont plus accessibles.
J : C'est très bien. Quoi qu'il arrive, il en revient toujours aux fondamentaux.
Q : J'ai entendu dire que toutes les choses personnelles ne sont qu’apparences, et que se
détacher de ces liens est primordial pour réaliser que nous ne sommes pas le corps. L'idée
d'être le corps est ce qui nous retient.
J : Maintenant, vous commencez à devenir un peu conceptuel. D'où viennent toutes
ces idées ? Qui ou qu'est-ce qui vous retient ? Y a-t-il un problème avec la
reconnaissance directe de ce qui est simple et présent ? Continuez simplement à
creuser ça, et les "répercussions" apparaîtront automatiquement. Ainsi que le dit le
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vieil adage, "Cherchez d'abord le royaume des cieux, et tout le reste vous sera donné
de surcroît".
Q : Je ressens un certain conflit avec l'idée de détachement.
J : Des pensées ne font qu'entrer en conflit avec des pensées. Ce qui apparaît ne fait
qu'apparaître. Il n'y a pas de conflit, sinon dans notre propre mental.
Q : Un membre de ma famille est traité pour un cancer, et nous pensions que ses chances de
guérison étaient presque parfaites, mais cette semaine, nous avons appris que le cancer s'était
peut-être propagé.
J : Je regrette de l’apprendre et j’espère que tout ira bien pour lui.
Q : À certains égards, je me sens détaché de la situation, mais je ressens alors de la culpabilité
et des remords d'avoir pu adopter une attitude aussi froide à l'égard d'un événement
apparemment personnel et tragique.
J : D'où vous vient cette idée que "vous" devez être détaché ? C'est ce type de concept
qui vient gâcher la simplicité des choses. Tout va bien jusqu'à ce que ce genre de
pensée basée sur un "moi" distinct commence à occuper le terrain. Remarquez
simplement comment cela fonctionne. Il n'y a rien que "vous" devez faire. Soyez
simplement naturel et la réponse appropriée jaillira spontanément. D'après tout ce
que j'ai vu, vous êtes loin d'être une personne froide et insensible ! Ne créez pas de
problèmes inutiles là où il n'y en avait pas auparavant.
Souvenez-vous que la liberté ne s'acquiert pas, en particulier par un moi imaginaire
qui vise à l'obtenir. C'est la reconnaissance que ce que vous êtes (en tant que
sentiment indéniable de Présence) n'a jamais été limité. Tenez-vous-en à l'essentiel.
La Conscience est naturellement détachée, parce qu'elle est l'arrière-plan immuable
de toutes les apparences. Toutefois, elle n'est certainement pas distante. Elle est la
source et la substance de toute personne et de toute chose dans la manifestation.
Q : Comment puis-je concilier cet aspect impersonnel et personnel de l'existence ?
R : Je l’ignore ! Il s'agit plutôt d'un problème conceptuel basé sur la tentative de
comprendre les choses au niveau mental. Si on veut aller à la racine du problème, la
réponse est qu'il n'y a pas de moi séparé. Alors, qui a besoin de concilier quoi que ce
soit, si vous n'avez jamais été séparé du réel ?
Q : La réflexion me vient que l'enseignement de la non-dualité dit que je n'ai pas de parents,
alors comment pourrais-je avoir une sœur ? Qui est celui qui a une sœur ? Mais tout cela me
semble encore irréel.
R : Tout ça, ce sont des concepts ! Continuez à investiguer ce qu'est le vrai " Je " ou
votre vraie nature. Plus tard, vous pourrez dire quelles sont ses caractéristiques, sur
la base d'une expérience directe.
156
Q : Il semble que je vive un mélange d'émotions. Les choses sont encore en train de se
démêler. Je me sens confus.
R : Eh bien, la vieille tendance, c’est de continuer à essayer de comprendre par le
mental ! Le résultat, c‘est la confusion ! Bienvenue au club dont nous avons tous été
membres - jusqu'à ce que l'on commence à comprendre que les réponses ne se
trouvent pas dans le mental. La confusion est un état mental basé sur la vision des
événements à travers le prisme d'hypothèses non examinées. L'approche la plus
simple consiste simplement à voir ce qui se passe. Une fois que c'est le cas, vous en
avez fini avec ça. Votre vraie nature n'est pas froide et distante. Elle est unité,
chaleur, amour et compassion. Vivez à partir de cette compréhension, et toutes vos
relations seront porteuses du parfum de l'amour. Et de surcroît, dans votre vie
quotidienne, vous serez tout à fait authentique et libre de tout faux-semblant !
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EN RÉSUMÉ
Fondamentalement, il n'y a rien en dehors de la Présence-Conscience que vous êtes
en ce moment. Toute recherche et toute compréhension se ramènent à voir cela.
S'approcher de cela n'implique ni temps, ni voie, ni pratique. Et, contrairement à la
croyance populaire, il n'y a ni approfondissement, ni amélioration. Il n'y a pas non
plus besoin d’Eveil, ni de l’incarner. Ce que vous êtes est pleinement présent et
éveillé maintenant. Puisqu'il n'y a pas d'individu, en tant que tel, il n'y a personne
qui doive incarner quoi que ce soit ou rendre vivante la compréhension. Il n'y a à
renoncer à rien, ni à se détacher de rien, car il n'y a réellement personne, ni rien de
présent qui puisse le faire. Ce n’est qu’une simple reconnaissance de l'évidence qui a
été négligée. Voilà en quelques mots ce qu'il en est.
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