Mais en tant que bouddhiste, c’est une question problématique. Le fait avec la pornographie
légalisée, c’est que l’on traite de transactions commerciales légitimes. Des adultes
consentants passent un accord sur un échange de services contre rémunération, puis
chacun s’en va avec ce qu’il a voulu. Mais, ce ne sont certainement pas des relations
sexuelles saines et empathiques.
C’est en soi suffisant pour qu’elles soient considérées comme de l’inconduite dans les
cercles bouddhistes, mais je ne pensais tout de même pas que cela suffirait pour que
j’arrête de regarder du porno. Il fallait que j’explore la question plus en profondeur et j’en
suis finalement arrivé à cette conclusion : la pornographie est totalement incompatible avec
mes convictions, parce que c’est une industrie conçue pour exploiter les gens et que l’un
de ses plus grands dérivés est la souffrance.
Même si la pornographie est une grande industrie qui a pignon sur rue et qui enrichit les
gens, c’est également une gigantesque machine à broyer (hachoir à viande) qui a la
réputation – à juste titre - de mettre la main sur des jeunes garçons et des jeunes filles
qui sont ou bien naïfs, ou ‘’dans une mauvaise passe’’ ou encore ignorants et qui les
engloutit avant de les recracher.
Il y a des paquets d’histoires qui concernent des vies et des réputations détruites par l’une
ou l’autre scène de sexe ineffaçable ‘’grâce’’ à Internet. Oui, ces gens sont des adultes qui
sont payés, et après ? La réalité, c’est qu’il s’agit d’une industrie qui exploite honteusement
les gens et qui les aide à se détruire. Car au bout du compte, c’est dommageable d’être
dans le porno. Et tous ceux qui font du porno sont-ils abusés et misérables ? Non, mais
j’estime qu’il y a suffisamment de choses qui suscitent de l’inquiétude.
Un autre problème avec la pornographie, c’est qu’il existe une nouvelle tendance à produire
des films qui montrent beaucoup de cruauté et dont l’objectif est de glorifier l’avilissement,
l’humiliation ou la souffrance d’un autre être humain comme une expérience jouissive.
Cela me gêne, non seulement parce que je crois que les jeunes hommes et que les
jeunes femmes qui tournent dans ces films souffrent, mais aussi parce que je crois que la
pornographie stimule et enseigne à d’autres à souffrir pareillement. En d’autres termes, le
porno n’est pas uniquement cause de souffrance, mais il encourage la souffrance. Tout le
porno est-il ainsi ? Non. Tous ceux qui regardent du porno deviennent-ils des déviants ou
des pervers ? Non. Mais je pense qu’il y a suffisamment de choses qui posent question.