Christophe Bertault — Mathématiques en MPSI
−→
u
−→
v
2−→
u
2−→
v
2−→
u+2−→
v
2−→
u+2−→
v=2−→
u+−→
v−→
u
−→
v
2−→
u+−→
v
−→
u+−→
v
Théorème (Règles de calcul dans un espace vectoriel) Soit Eun K-espace vectoriel.
(i) Pour tous x∈Eet λ∈K:λ·x=0E⇐⇒ λ=0 ou x=0E.
(ii) Pour tout x∈E:−x= (−1)·x, où −xest l’opposé de xdans Eet −1 l’opposé de 1 dans K.
Démonstration
(i) Trois étapes. Soient x∈Eet λ∈K.
•Comme : 0 ·x= (0+0)·x=0·x+0·x, alors après simplification dans le groupe (E,+) :
0·x=0E.
•Comme : λ·0E=λ·(0E+0E) = λ·0E+λ·0E, alors après simplification : λ·0E=0E.
•Si : λ·x=0Eet si λ6=0, alors : x=1·x=1
λ×λ·x=1
λ·(λ·x) = 1
λ·0E=0E.
(ii) Pour tout x∈E:x+ (−1)·x=1·x+ (−1)·x= (1−1)·x=0·x=0E, donc : −x= (−1)·x.
Exemple (K,+,×)est un K-espace vectoriel.
En effet Cela résulte directement de la définition des corps. Il suffit de considérer la multiplication ×sur K
comme une loi de composition EXTERNE. On obtient alors toutes les propriétés voulues sans aucun travail.
Théorème (Espace vectoriel produit) Soient E1,...,Endes K-espaces vectoriels. On munit E1×...×Ende deux lois
+et ·en posant, pour tous λ∈Ket (x1,...,xn),(y1,...,yn)∈E1×...×En:
(x1,...,xn) + ( y1,...,yn) = x1+y1,...,xn+ynet λ·(x1,...,xn) = λ·x1,...,λ·xn.
Alors E1×...×En,+,·est un K-espace vectoriel. Ici : 0E1×...×En= (0E1,...,0En).
Démonstration Montrons seulement quelques-uns des axiomes de la définition.
•Nous savons déjà que (E1×...×En,+) est un groupe commutatif en tant que groupe produit.
•Pour tout (x1,...,xn)∈E1×...×En: 1 ·(x1,...,xn) = 1·x1,...,1·xn= (x1,...,xn).
•Pour tous λ∈Ket (x1,...,xn),(y1,...,yn)∈E1×...×En:
λ·(x1,...,xn) + ( y1,...,yn)=λ·(x1+y1,...,xn+yn) = λ·(x1+y1),...,λ·(xn+yn)
=λ·x1+λ·y1,...,λ·xn+λ·xn= (λ·x1,...,λ·xn) + (λ·y1,...,λ·yn)
=λ·(x1,...,xn) + λ·(y1,...,yn).
Exemple (Familles de scalaires) En particulier, Kn=
nfois
z}| {
K×...×Kest un K-espace vectoriel pour tout n∈N∗.
Nous retrouvons ici le cadre des vecteurs du plan avec R2et celui des vecteurs de l’espace avec R3.
Par exemple : (1,4,−3) + 2·(0, 2, 5) = (1,8,7).
Exemple (Matrices) Pour tous n,p∈N∗,Mn,p(K)est un K-espace vectoriel pour ses lois usuelles d’addition et de
multiplication par un scalaire.
Par exemple, pour n=2 et p=3 : 3 ·1 0 2
0 3 −1+2·113
425=5 2 12
8 13 7 .
En effet Nous savons déjà que Mn,p(K),+est un groupe commutatif. Les autres axiomes se vérifient
aisément.
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