musulman UN SANS ÊTRE TROIS qu'il est VIVANT ET SUBSISTANT, c'est pire qu'une simple
hérésie, un simple blasphème, c'est en vérité une apostasie inouïe du Dieu véritable.
Or, je le répète, on est bien obligé de prendre acte que cette hérésie-apostasie
affreuse et atroce se trouve dans la lettre magistérielle elle-même du concile Vatican II, au
sens obvie et formel, le texte officiel que vous venez de lire, ô lecteur, en faisant foi.
Mais reprenons maintenant le raisonnement que veut faire Benoît XVI pour
empêcher son âme de prendre conscience de l'hétérodoxie viscérale du concile moderne
dans sa lettre magistérielle elle-même : la cause de la mauvaise réception du concile Vatican
II parmi les fidèles, affirme-t-il, ne réside pas dans la lettre magistérielle conciliaire, mais
seulement dans l'interprétation faite de cette dite lettre. Fort bien ! Je vais m'astreindre
avec peine, par respect pour le pape, à suivre le raisonnement de Benoît XVI. Je prends donc
à mon compte la définition de Nostra Aetate du "Dieu" musulman qui serait soi-disant
VIVANT ET SUBSISTANT, et veux me dire que c'est seulement une question d'interprétation
pour bien entendre cette définition dans la Foi catholique. La "question suivante", comme
dit Benoît XVI, est celle-ci : Quelle herméneutique dois-je choisir pour me donner
l'interprétation de cette définition qui satisfasse la Foi catholique dont mon âme doit se
nourrir pour être sauvée ?
Si je lis l'explication théologique du pape Benoît dans la suite de son Discours, il
donne deux herméneutiques principales possibles pour lire les doctrines professées dans le
concile Vatican II : 1/ une grille d'interprétation de nouveauté théologique par rapport à la
Tradition doctrinale, dite "herméneutique de discontinuité ou de rupture" ; 2/ une grille
d'interprétation "de réforme dans la continuité de l'unique sujet-Église", qui, par la suite, par
souci d'abréviation et aussi de simplification, a été appelée "herméneutique de continuité",
ce qui est un raccourci théologiquement juste. Cette herméneutique de continuité dans
Vatican II serait soi-disant, selon Benoît XVI, une présentation du Dépôt révélé certes
adaptée à notre génération moderne mais en total respect de la Tradition doctrinale. Il
s'agirait, ce qui est bien connu en théologie dogmatique, d'un désenveloppement
homogène, d'un épanouissement orthodoxe du Dogme, dû à l'avancement des Temps vers
le Royaume sous l'inspiration du Saint-Esprit, un peu comme un enfant puis un adolescent
s'épanouit en homme adulte sans rien renier de ce qu'il est essentiellement dans sa
personne humaine.
Ensuite de son exposé des deux différentes herméneutiques possibles de Vatican II,
notre pape conciliaire Benoît condamne bien sûr la première listée, l'herméneutique de
rupture, qui consiste, selon lui, à donner aux mots magistériels employés dans Vatican II un
contenu de Foi carrément nouveau, au sens théologique toujours très-négatif du qualificatif,
c'est-à-dire formellement hétérodoxe, en non-accord et non-écho radicaux avec la Tradition
doctrinale. L'herméneutique de rupture, qui, toujours selon lui, se réclamerait de l'esprit du
concile plus que de sa lettre (mais c'est faux : l'herméneutique de rupture se réclame autant
de la lettre favens haeresim de Vatican II que de son esprit), donnerait en fait à professer
une Foi nouvelle qui, au moins en quelque point doctrinal fondamental, n'a pas de lien avec
la Foi traditionnelle.
Or, là, déjà, je m'arrête, je pile sec des deux pieds, je ne peux plus, en tant que
catholique, suivre Benoît XVI dans sa tentative d'explication. Je suis en effet obligé de
constater que notre pape conciliaire est théologiquement très-insuffisant et très-incomplet
dans son exposé de la question, il oublie bougrement de dire une chose très-importante,
qu'un théologien de sa trempe est vraiment fautif d'omettre, à savoir : théologiquement, il
n'est pas normal, ou mieux dit, il est rigoureusement impossible de supposer, comme le fait