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Chim 315 notes de cours 2022-23 14-11-22

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Notes de Cours
Chim 315
ELECTROCHIMIE
Pedro DE OLIVEIRA
2022-23
Université Paris-Saclay
1
Réactions d’oxydo-réduction
Une réaction redox est une réaction d’échange d’électrons entre le réducteur d’un couple
redox et l’oxydant d’un autre couple redox. Un oxydant (Ox) est susceptible de capter n
électrons et de se transformer en un réducteur (Red). L’oxydant se réduit, et le réducteur
s’oxyde.
Oxydation : perte d’électrons
Réduction : gain d’électrons
Les électrons n’existent pas libres en solution. Ceux libérés par un Red sont captés par un Ox.
Un couple oxydo-réducteur, noté Ox/Red, est un couple dont les membres sont liés par une
relation d’échange électronique. Exemples :
Cu 2 ( aq )  2e
Cu 2 / Cu
Cu( s )
Hg 2Cl2( s )  2e 
2 Hg( l )  2Cl  ( aq )
Hg 2Cl2 / Hg
Les couples redox de l’eau :
2 H  ( aq )  2e 
H  / H2
H 2( g )
O2( g )  4 H  ( aq )  4e 
2 H 2O( aq )
O2 / H 2O
On peut décomposer une réaction redox en deux processus, schématisés par deux demiéquations :
(Ox1  ae 
( Red 2
Red1 )  b
Ox2  be  )  a
dont l’ensemble correspond à l’équation globale :
bOx1  aRed 2
bRed1  aOx2
Exemples :
Cu 2 ( aq )  2e 
Zn( s )
Cu( s )
Zn 2 ( aq )  2e 
Cu 2 ( aq )  Zn( s )
Cu( s )  Zn 2 ( aq )
Cela correspond à un dépôt de Cu(s) sur la lame de Zn(s) et à l’affaiblissement de la couleur
bleue de la solution due à Cu2+(aq).
L’apparition des électrons dans les demi-équations est formelle. Le processus d’échange
électronique est localisé à l’interface métal/solution.
2
Nombre d’oxydation (n.o.)
Le nombre d’oxydation caractérise l’état d’oxydation d’un élément présent dans un ion ou une
molécule. Il correspond à la charge que porterait l’atome de l’élément si les électrons de
chaque liaison étaient attribués à l’atome le plus électronégatif. Pour ce faire, la géométrie de
la molécule et les électronégativités des atomes doivent être connues. Lors d’une réaction
redox, le n.o. de certains éléments (voir tous) varie. Le n.o. est écrit en chiffres romains.
Exemples de n.o. :
O2 ; Cl2 : les atomes sont neutres, donc n.o. = 0
Ions simples : Na+ ; Fe3+ : le n.o. est égale à la charge algébrique de l’ion, donc +I et +III,
respectivement.
Molécules et ions complexes : la somme des n.o. est égale à la charge globale de la particule.
CO2 : n.o.(O) = II
n.o.(C) = +IV
HCl : n.o.(H) = +I
n.o. (Cl) = I
Dans les hydrures : NaH :
n.o.(Na) = +I
n.o.(H) = I
Dans les peroxydes : H2O2 : n.o.(H) = +I
n.o.(O) = I
Equilibrage d’une réaction redox
Une oxydation correspond à l’augmentation du n.o., et une réduction à la diminution du n.o..
La variation du n.o. est égale au nombre d’électrons échangés.
Pour équilibrer une demi-équation redox, il faut :
i) identifier le couple redox impliqué ;
ii) déterminer les n.o. de l’élément subissant une oxydation ou une réduction ;
iii) calculer la variation du n.o. et équilibrer le nombre d’électrons échangés ;
iv) équilibrer les charges avec des H+ et après les atomes d’oxygène avec des H2O (ou avec
des OH en milieu alcalin).
Pour équilibrer une équation redox, il faut :
v) égaler le nombre d’électrons échangés dans les deux demi-équations ;
vi) additionner les deux demi-équations et faire disparaître les espèces identiques qui se
trouvent des deux côtés de l’équation.
3
Exemple : oxydation du Fe2+ par le MnO4 en milieu acide :
( Fe2 ( aq )
Fe3 ( aq )  e )  5
MnO4  ( aq )  8H  ( aq )  5e 
Mn 2 ( aq )  4 H 2O( l )
5Fe2 ( aq )  MnO4  ( aq )  8H  ( aq )
5Fe3 ( aq )  Mn 2 ( aq )  4 H 2O( l )
Une espèce qui se comporte à la fois comme donneur d’électrons dans un couple et comme
accepteur d’électrons dans un autre couple s’appelle ampholyte oxydo-réducteur. Exemple : le
Fe2+, qui joue le rôle de réducteur et d’oxydant, respectivement, dans les couples Fe3+/Fe2+ et
Fe2+/Fe.
Réaction de dismutation : réaction dans laquelle le n.o. d’un même élément augmente et
diminue simultanément. Exemple :
2Cu  ( aq )
Cu( s )  Cu 2 ( aq )
+I
0
+II
Dans le sens inverse, cela s’appelle médiamutation (ou rétrodismutation). Exemple :
2 H 2O( l )  2MnO4  ( aq )  3Mn 2 ( aq )
+VII
+II
5MnO2( s )  4 H  ( aq )
+IV
Solutions idéale, réelle et parfaite
Une solution idéale est une solution hypothétique où les interactions ne dépendent pas de la
composition du système. Par contre, dans une solution réelle les interactions varient avec la
composition, et donc en dépendent.
Une solution parfaite correspond à une situation hypothétique où il n’y a pas d’interactions
entre les particules (par exemple, un gaz parfait).
Composition des solutions
Les grandeurs intensives (indépendantes de la quantité totale de matière) qui fixent la
composition d'une phase sont :
- la fraction molaire. La fraction molaire du constituant i dans la phase, xi, est, par
définition, le rapport du nombre de moles de i, ni, au nombre total de moles dans la
phase.
xi 
ni
n
 i (sans unité)
n1  n2  n 3 ... ni
masse de i
(Mi = masse molaire de i)
Mi
xi représente donc le nombre de moles de i dans une mole de phase considérée.
où
ni 
xi = 1
4
- le pourcentage molaire : % mol i = 100  xi
(sans unité)
- le pourcentage pondéral : % pond i = nombre de grammes de i dans 100 g de
mélange (sans unité). Cette notion n'implique pas obligatoirement que le mélange
soit monophasé.
Si le constituant i est en solution en petite quantité dans un solvant, on lui donne le
nom de soluté. On définit, pour le soluté i :
- la molalité : mi = nombre de mol de i dans 1 kg de solvant.
(mol/kg)
- la molarité ou concentration molaire : nombre de mol de i dans 1 litre (1 dm3) de
solution.
Pour les systèmes fermés en chimie classique, la masse se conserve. Par contre, il n'en
est pas de même pour le volume. En conséquence, pour calculer une molarité, il est nécessaire
de connaître une relation supplémentaire permettant de connaître V pour la composition
particulière désirée. Il est facile de passer de l'une à l'autre des concentrations exprimées en
titre molaire, pourcentage pondéral, molalité.
Force ionique
Dans une solution quelconque existent toujours des interactions soluté-soluté et solutésolvant. L'interaction solvant-soluté est appelée, très souvent, la solvatation. Les ions en
solution sont toujours solvatés : à cause de leurs charges, ils retiennent autour d'eux un certain
nombre de molécules polaires de solvant. Ce nombre est difficile à déterminer. Tous les types
de liaisons peuvent se rencontrer, allant d'une simple attraction ion-dipôle pour les cations à
structure d'éléments inertes (Na+, K+), jusqu'à une coordination vraie pour les cations les plus
petits ou ceux des éléments de transition : H3O+, Fe(H 2 O) 36 ,.... Ainsi, le solvant pourrait
intervenir dans certaines réactions. Cependant pour simplifier l'écriture, on ne représente pas
ces molécules du solvant et on écrit les ions solvatés comme des ions nus.
L'interaction la plus importante entre les ions solvatés dans une solution électrolytique est
traitée comme des interactions électrostatiques entre les ions. Ces interactions coulombiennes
dépendent de la distance entre les particules chargées, c’est-à-dire, elles varient avec leurs
concentrations. La force ionique est une mesure de ces interactions ioniques dans la solution;
elle est donnée par expression :
c
1
I c  zi2 i
2
c0
où zi est le nombre de charges élémentaires portées par l’ion, ci la concentration en mol.L-1 et
c0 la concentration unitaire en mol.L-1. Ic indique que la force ionique est calculée en
concentration molaire c pour différencier des autres unités de concentration.
5
Coefficient d'activité
En raison des interactions ioniques, l’activité des ions est différente de leurs
concentrations en équilibre :
ai  i
ci
c0
où ai exprime l'activité de l'espèce constituant l’équilibre ; ci la concentration de i exprimée en
mol.L-1, c0 la concentration unitaire en mol.L-1 et i les coefficients d’activité tendant vers
l’unité à dilution infinie. L’activité est une grandeur sans dimension.
L’expérience montre que les valeurs des coefficients d’activité des solutés non
ioniques restent très peu différentes de l’unité (à quelques pourcents près) jusqu’à des
concentrations relativement élevées, de l’ordre de 1 mol.L-1.
En revanche, les coefficients d’activité des ions diffèrent notablement de l’unité dès
que la concentration ionique totale de la solution n’est pas très petite. Cet effet est imputable
aux interactions électrostatiques que les ions exercent les uns sur les autres. Les coefficients
d’activité sont calculables en fonction de la force ionique. Les formules suivantes sont
données pour les solutions aqueuses :
Ic < 0,001, l’équation de Debye-Hückel simplifiée,
log  i   Azi2 I c
Ic < 0,1, l’équation de Güntelberg :
Ic
log  i   Azi2
1  Ic
L’équation de Güntelberg est une expression simplifiée de l’équation complète de DebyeHückel :
Ic
log  i   Azi2
1  Ba I c
où a est un paramètre dimensionnel de l’ion, correspondant à la distance minimale
d’approche d’un autre ion. Le coefficient B a pour valeur 0,33.1010 m-1, en solution aqueuse à
25°C.
Ic < 0,5, l’équation empirique de Davies :
Ic
log  i   Azi2 (
 0.3I c )
1  Ic
Suivant toutes ces formules, i diminue (donc également ai à concentration fixe)
lorsque la force ionique augmente (jusqu'à Ic = 0,5 tout au moins). Par ailleurs, pour une force
ionique donnée, la valeur de logi est proportionnelle au carré de la charge de l'ion ; les écarts
entre activité et concentration sont donc d'autant plus importants que l'on a affaire à un ion de
charge plus élevée. Sur le plan expérimental, les coefficients d’activité ioniques ne peuvent
pas être déterminés individuellement, des coefficients d’activité moyens () d'électrolytes
étant seuls accessibles, et donnés par l’expression :
      . 


1
   


6
Equation de Debye-Hückel simplifiée
log     A.z . | z | I c
Effet de la charge des ions qui constituent le sel
(stoechiométrie)
Effet de la force ionique
7
Piles
Une pile est un dispositif chimique susceptible de fournir de l’énergie électrique (circulation
d’électrons) à un circuit extérieur. Elle est constituée de deux cellules distinctes, appelées
demi-piles, chacune ayant les deux membres d’un couple redox.
Normalement, une demi-pile est constituée d’une électrode plongeant dans une solution d’un
électrolyte. Une électrode peut se définir comme l’association d’un objet où la conduction se
fait par déplacement d’électrons (conducteur électronique) avec une solution où la conduction
se fait par déplacement d’ions (conducteur ionique), donc une solution d’un électrolyte. Elle
est constituée de deux phases, mais souvent on appelle « électrode » la phase conductrice
d’électrons.
L’interface entre les deux phases peut être le siège d’un transfert de charge, et est notée par un
trait vertical, |. Le conducteur électronique est en contact avec l’extérieur, et constitue une des
bornes de la pile.
La cathode est l’électrode où a lieu la réduction (à l’interface).
L’anode est l’électrode où a lieu l’oxydation (à l’interface).
Une pile est l’ensemble de deux électrodes : la communication entre elles se fait par
circulation d’ions, les deux électrolytes demeurant séparés (pas de mélange). Pour ce faire, on
utilise un pont salin ou un fritté (verre poreux) qui empêche le mélange par convection tout en
assurant le transfert ionique. Il est représenté par un double trait vertical, ||.
Pile Daniell
Notation conventionnelle :
Zn( s ) | Zn 2 ( aq ) , SO4 2 ( aq ) || Cu 2 ( aq ) , SO4 2 ( aq ) | Cu( s )
8
Par convention, la différence de potentiel (d.d.p.) aux bornes de la pile est égale, en grandeur
et en signe, à :
d.d.p. = potentiel électrique de la borne de droite  potentiel électrique de la borne de gauche
La force électromotrice (f.e.m.) est la valeur maximale de cette d.d.p., et correspond à un
courant nul (avant que la pile ne débite).
Fonctionnement de la pile
La d.d.p. étant positive, les électrons passent du Zn(s) au Cu(s) par le circuit extérieur lorsque le
voltmètre est remplacé par une résistance (par exemple, une ampoule).
A l’interface Zn(s)|Zn2+(aq)
Zn( s )
Zn 2 ( aq )  2e
A l’interface Cu2+(aq)|Cu(s)
Cu 2 ( aq )  2e
Cu( s )
Equation globale de la pile (donc, sans les électrons)
Cu 2 ( aq )  Zn( s )
Cu( s )  Zn 2 ( aq )
La réaction a lieu, même avec les réactifs séparés dans deux compartiments différents. Cette
propriété est unique aux réactions redox. Le flux d’électrons est exploitable sous forme
électrique.
Types d’électrode
1) Electrodes de 1ère espèce
Ce sont i) des électrodes métalliques au contact de l’un de ses ions en solution, ou ii) des
électrodes à gaz ayant des ions de l’élément qui constitue le gaz en solution.
i) Electrodes métalliques
M n  ( aq )  ne
M (s)
Exemples : Cu2+/Cu et Zn2+/Zn dans la pile Daniell
9
ii) Electrodes à gaz
Un gaz barbotte dans une solution ayant un ion formé d’un élément chimique commun avec le
gaz, en présence d’un conducteur (métal) inerte.
Exemples :
Cl2( g )  2e
2 H  ( aq )  2e 
2Cl  ( aq ) sur électrode de Pt (électrode à dichlore)
H 2( g ) sur électrode de Pt (électrode à hydrogène)
2) Electrodes de 2ème espèce
Il s’agit d’un métal recouvert de l’un de ses sels peu solubles, dans une solution de l’anion du
sel peu soluble.
MX ( s )  e 
M ( s )  X  ( aq )
Exemples :
i) électrode au calomel saturé (ECS)
Hg 2Cl2( s )  2e 
2 Hg( l )  2Cl  ( aq )
ii) électrode au chlorure d’argent
AgCl( s )  e
Ag( s )  Cl  ( aq )
3) Electrodes de 3ème espèce
Ces électrodes sont aussi appelées d’électrodes d’oxydo-réduction (ou redox). Elles sont
constituées d’un métal inerte (par exemple, le Pt) immergé dans une solution contenant les
formes oxydée et réduite d’un couple redox. Exemple : Pt dans une solution de Fe3+/Fe2+.
Fe3 ( aq )  e
Fe 2 ( aq )
10
Potentiel chimique
L’enthalpie libre molaire partielle du constituant i, Gi, s’appelle potentiel chimique, µi :
G 
Gi  
 µi


n
 i T , P , n ji
Il correspond à la quantité d’énergie que contient potentiellement la substance i, ou encore au
travail qu’il faut fournir (à T, P et nj constants) pour transférer 1 mole de i de l’infini à une
phase du système.
Potentiel chimique en phase liquide
La proximité des molécules implique l’existence de forces intermoléculaires en permanence.
Pour une solution composée du soluté B dans le solvant A et dans laquelle x A1 (donc, une
solution très diluée), le potentiel chimique de A, µA, est donnée par :
µA (T , P)  µA0 (T )  RT ln x A
Pour des solutions moins diluées, nous avons :
µA (T , P)  µA0 (T )  RT ln a A  µA0 (T )  RT ln x A  RT ln  A
a A étant l’activité de A et A son coefficient d’activité, les deux étant reliés par l’expression
a A  x A . A
.
L’activité peut être vue comme une concentration (exprimée en fraction molaire, molarité,
molalité) effective.
Une expression similaire s’applique au soluté B :
µB (T , P)  µB0 (T )  RT ln aB  µB0 (T )  RT ln xB  RT ln  B
et le terme RTlnB correspond au travail d’interaction entre les molécules de soluté. Ce terme
correspond à l’écart entre la courbe qui traduit le comportement idéal et celle qui traduit le
comportement réel dans un graphique µ=f[ln(xB)].
Des expressions du potentiel chimique, µ, en fonction de la fraction molaire, x, vous ont été
présentées. La concentration pouvant être exprimée en molarité (C) ou en molalité (m), il y a
des expressions similaires en fonction de C et de m :
C

µB (T , P)  µB0 (T )  RT ln  B  B 
 C0 
m

µB (T , P)  µB0 (T )  RT ln  B  B 
 m0 
11
Potentiel électrostatique
Rappelons que le potentiel chimique, µi, correspond au travail nécessaire pour transférer
l’espèce i du vide à une distance infinie vers une phase du système. Si l’espèce i est chargée et
la phase a un potentiel non nul, ce déplacement implique également un travail électrostatique.
Supposons une sphère de rayon R = 1 cm composée d’ions positifs et négatifs, M+ et A, de
sorte que l’électroneutralité de l’ensemble est vérifiée.
Supposons également que nous pouvons lever la condition d’électroneutralité en supprimant
1010 mol de l’anion. Cela veut dire qu’il reste un excès de 1010 mol de cation monopositif,
une quantité trop faible pour être mesurée par les méthodes d’analyse habituelles (sauf les
mesures de radioactivité). La charge totale correspondant à cet excès de cations est :
Q  nF  1010  96500  9, 65 106 C
D’après le théorème de Gauss, le flux d’un champ électrique, E, sortant d’une surface fermée
est égale à :
E.4 r 2 
Q
0
le membre à gauche étant le flux, Q la charge contenue à l’intérieur de la surface et 0 la
permittivité du milieu. D’un autre côté, le champ électrique et le gradient de potentiel
électrique sont reliés par l’expression :
E
dV
dr
r étant la distance au centre de la sphère. Ainsi :
dV   E.dr
dV  
et encore
Q
4 0 r 2
.dr
Si on intègre entre  et R, on obtient :
R
 Q
.dr  
4 0 r
4 0 r

 
R
R
V    E.dr   

Q
2
Lorsque V = 0, le potentiel à la surface de la sphère de rayon R est donné par :
VR 
Q
4 0 R
L’application numérique, sachant que
VR 
1
4 0
 9 109 V .m.C 1 , donne :
9, 65 106
.9 109  8, 7 106 V
2
110
12
Même si la charge portée par la sphère est très petite, le potentiel créé est très élevé, étant
proche de 10 millions de volts. Puisque la petite différence de composition chimique n’est pas
mesurable, nous pouvons avoir 2 sphères qui sont chimiquement identiques (sur le point de
vue expérimental, en tout cas) et qui ont une différence de potentiel électrostatique mesurable
entre elles.
Potentiel externe (tension de Volta)
Par définition, une tension correspond à une différence de potentiel entre 2 points. La tension
entre l’extérieur de la surface d’un objet chargé et le vide s’appelle potentiel externe, . Il
s’agit d’une quantité mesurable, positive si l’objet est chargé positivement (et inversement).
La différence de 2 potentiels externes entre 2 objets chargés s’appelle d.d.p. de Volta ou
tension de Volta.
Potentiel de surface
Pour toute phase condensée, la structure de la surface diffère de la structure interne (par
exemple, le nombre de coordination des molécules de surface est moindre et ces molécules
ont une énergie potentielle plus élevée). Pour compenser cette différence d’énergie
potentielle, le système s’organise en surface de façon à la minimiser. Cela génère une
différence de potentiel appelée potentiel de surface, . Il est positif s’il croît de l’extérieur
vers l’intérieur de la phase. Cette quantité ne peut pas être mesurée de façon absolue, mais
peut être estimée par diverses approximations.
Potentiel interne (tension de Galvani)
Le travail nécessaire pour transférer une mole d’ions de l’infini vers une phase chargée
comprend :
i) un terme électrostatique associé à la traversée de la surface de la phase, donné par : zi .F .
ii) un terme électrostatique associé à la charge de la phase, donné par :
zi .F .
On définit le potentiel interne d’une phase, , de la façon suivante :      .
La différence de 2 potentiels internes entre 2 objets chargés s’appelle d.d.p. de Galvani ou
tension de Galvani.
Potentiel électrochimique
Pour transférer l’espèce i du vide à une distance infinie vers une phase chargée du système, il
faut à la fois un travail chimique et également un travail électrostatique. Cela est clairement
traduit par l’expression de définition du potentiel électrochimique :
µi  µi  zi .F .  µi0  RT ln ai  zi .F .
Le potentiel électrochimique est la dérivée partielle de G par rapport à ni, mais cette fois-ci il
faut tenir compte de la valeur de , contrairement à la situation correspondant au potentiel
chimique :
13
G 
µi  

  ni T , P ,n ji ,
On peut également définir le potentiel électrochimique standard de la façon suivante :
µi0  µi0  zi .F .
et l’expression du potentiel électrochimique s’écrit, finalement :
µi  µi0  RT ln ai
Le travail pour ajouter une mole d’électrons au métal est, par définition, le potentiel
électrochimique de l’électron, et est donné par :
µeM  µe0, M  F  M
Mesure expérimentale d’une tension
Soit 2 phases,  et , qui ne sont pas à l’équilibre. Cela veut dire que les valeurs du potentiel
électrochimique d’une espèce i présente dans les 2 phases sont différentes, et donc :
µi  µi  0
Si on développe cette expression, on obtient successivement :
µi  zi .F .  µi  zi .F .   0
µ

i
 µi   zi .F        0


La tension de Galvani,    , n’est pas mesurable, mais peut le devenir si les 2 phases
 et  ont la même composition chimique, dans la mesure où le potentiel chimique de i et le
potentiel de surface, , sont les mêmes pour les 2 phases :
µ

i
et
puisque µi  µi  0 et
 µi   zi .F              0
     0
l’expression se simplifie en :
zi .F        0
la tension de Volta,      , étant tout à fait mesurable. Il faudra, donc, utiliser toujours
le même métal (ou autre conducteur électronique) pour relier le système au voltmètre afin de
pouvoir mesurer une différence de potentiel.
14
Potentiel absolu d’électrode

Re d .
Soit la demi-équation redox Ox  ne
électrochimique, alors on a, successivement :
Si
le
système
est
à
l’équilibre
µOx  nµeM  µRe d
µ0Ox  RT ln a Ox  z Ox FS  nµe0,M  nF M  µ0Red  RT ln a Red  z Red FS
a
0
zOx FS  z Red FS  nF M  µ0Red  µOx
 RT ln Red  nµe0,M
a Ox
a
nF( M  S )  µ0Ox  µ0Red  nµ0,M
 RT ln Ox
e
a red
 M  S 
µ0,M
µ0  µ0Red RT a Ox
e
 Ox

ln
F
nF
nF a Red
Cette expression donne le potentiel absolu d’électrode, E, et peut prendre la forme suivante :
a
 r G 0 RT
E

ln Ox
nF
nF aRe d
ou encore :
rG
 i .i qui peut s’écrire de la forme suivante :  r G  n.F .E

nF
nF
Le potentiel absolu d’électrode, E, ne dépend que des potentiels chimiques, µ.
E
Approche empirique de l’équation de Nernst
A la fin du 19e siècle, il avait été observé expérimentalement que la d.d.p. entre une électrode
de travail immergée dans une solution contenant le couple Ox/Red et une électrode de
référence vérifiait une loi du type:
d .d . p.  Etravail  Eréférence  E 0 
a
RT
ln Ox
nF aRe d
Pour mesurer cette d.d.p., on utilise un voltmètre haute impédance qui rend le courant dans le
circuit négligeable, donc aucune réaction d’électrode n’a vraiment lieu. Si on utilise l’ESH
comme électrode de référence, la relation s’écrit :
 EOx /Re d ESH
0
  EOx
/Re d 
ESH

a
RT
ln Ox
nF aRe d
, qui est l’équation de Nernst.
 EOx /Re d  ESH
correspond au potentiel redox du couple Ox/Red par rapport au couple H+/H2
de l’ESH, et s’appelle potentiel relatif d’électrode.
15
Electrodes de référence
Une électrode de référence doit :
i) avoir un potentiel constant ;
ii) être formée d’un couple redox rapide, autrement dit qui vérifie la relation de Nernst à
chaque instant ;
iii) être stable dans le temps.
 Electrode standard à hydrogène (ESH)
Il s’agit d’une électrode à gaz, plus précisément l’hydrogène, H2, qui barbote dans une
solution contenant des ions H+ au voisinage d’une électrode de platine, selon la demiéquation :
2 H  ( aq )  2e
H 2( g )
L’équation de Nernst respective est la suivante :
EH  / H  EH0  / H 
2
2
2
RT aH 
ln
2F
PH 2
Lorsque aH   1 et
par définition.
PH 2  1bar
,
EH  / H  EH0  / H  0, 00V
2
2
à toute température,
 Electrode au Calomel saturé (ECS)
Il s’agit d’une électrode de 2ème espèce, selon la demi-équation :
Hg 2Cl2( s )  2e 
2 Hg ( l )  2Cl  ( aq )
L’équation de Nernst respective est la suivante :
0
EHg2Cl2 / Hg  EHg

2 Cl2 / Hg
RT
1
ln
F
aCl 
Lorsqu’on utilise une solution saturée en KCl, l’activité de Cl est constante, et donc
EHg2Cl2/Hg est également constant.
16
H2(g)
contact
Pt (noir de platine)
aH+ = 1
17
Prévision du sens d’échange d’électrons
Echelle de potentiels
Nous souhaitons pouvoir prévoir le sens d’une réaction redox lorsque deux couples sont
considérés. Nous pouvons constituer la pile suivante :
(1) Pt | Ox1,Red1 || Ox2,Red2 | Pt (2)
On peut calculer, grâce à l’équation de Nernst, E1 et E2, ainsi que E = f.e.m. (si un voltmètre
à grande impédance est relié aux bornes de la pile) :
EOx / Red  E 0Ox / Red 
a 
0, 06
log  Ox 
n
 aRed 
E = E2  E1
→ si E < 0, alors les électrons passent de (2) vers (1), Red2 s’oxyde et Ox1 se réduit ;
Ox1  Red 2 
 Red1  Ox2
→ si E > 0, alors les électrons passent de (1) vers (2), Red1 s’oxyde et Ox2 se réduit.
Ox2  Red1 
 Red 2  Ox1
D’une manière générale, E dépend des conditions initiales, mais très souvent le terme
E°Ox/Red l’emporte sur le terme logarithmique, et le sens de la réaction peut être prévu par :
E 0  E 0Ox2 / Red2  E 0Ox1 / Red1
c’est-à-dire, il est indépendant des conditions initiales.
Echelle de potentiels standard
A chaque couple Ox/Red correspond un potentiel standard, E°Ox/Red, qui peut être placé sur
une échelle de potentiels standard, comme montré dans la figure ci-dessous, à gauche.
Reprenons le cas général : Ox1  Red 2
Red1  Ox2
La réaction est possible dans le sens indiqué si E0Ox1/Red1 > E0Ox2/Red2, comme montré sur le
schéma ci-dessous, à droite.
La réaction est favorisée si cette configuration est vérifiée. Une réaction prévue par la
thermodynamique peut ne pas avoir lieu si la cinétique est très lente.
18
Application à la pile Daniell
Supposons une pile Daniell ayant |Zn2+|=0,01 mol.L1 et |Cu2+|=0,01 mol.L1. Si la pile est
reliée à un voltmètre de très grande impédance, le courant dans le circuit extérieur est
pratiquement nul, et la d.d.p. entre les deux bornes de la pile correspond à sa f.e.m.. On peut
calculer le potentiel de chacune des électrodes (à 25°C) :
ECu 2 / Cu  E 0Cu 2 / Cu 
ECu 2 / Cu  0,34 
0, 06
log aCu 2
2
0, 06
log 0, 01  0, 28V
2
EZn2 / Zn  E 0 Zn2 / Zn 
0, 06
log aZn2
2
EZn2 / Zn  0, 76 
0, 06
log 0, 01  0,82V
2
ECu2+/Cu > EZn2+/Zn
f.e.m. = E = ECu2+/Cu  EZn2+/Zn = +0,28  (0,82) = +1,10 V
(+)
()  les électrons vont vers le pôle positif (+) d’une pile.
Si la pile débite (on emploie une résistance à la place du voltmètre), alors |Zn2+| augmente et
|Cu2+| diminue, et donc EZn2+/Zn augmente et ECu2+/Cu diminue.
On peut toujours mesurer la d.d.p. entre les bornes d’une pile, à courant nul, en réinstallant le
voltmètre.
a 2
0, 06
E = ECu 2 / Cu  EZn2 / Zn  E 0Cu 2 /Cu  E 0 Zn2 / Zn 
log Cu
2
aZn2
E devient de plus en plus faible lorsque la pile débite, jusqu’à E = 0 V, moment où la pile a
atteint son état d’équilibre chimique.
19
Potentiel redox formel
Sachant que a i   i .
E  E0 
Ci
RT a Ox
, l’équation de Nernst E  E 0 
peut s’écrire
ln
nF a Red
C0
RT  Ox RT COx
ln

ln
nF  Red nF CRed
Si on définit le potentiel standard formel comme E 0'  E 0 
E  E 0' 
RT  Ox
, on obtient
ln
nF  Red
RT COx
ln
nF CRed
S’il y a des espèces autres que Ox et Red qui interviennent dans la demi-équation redox, leurs
activités sont également incluses dans E0’.
Prenons comme exemple la demi-équation suivante
MnO4  ( aq )  8H  ( aq )  5e 
Mn 2 ( aq )  4 H 2O( l )
Si on applique Nernst
EMnO  / Mn2  E
4
0
MnO4  / Mn 2
8
RT  aMnO4  aH  


ln 

5F 
aMn2


EMnO  / Mn2  E 0 MnO  / Mn2 
4
4
RT
RT   MnO4
ln aH8  
ln 
5F
5 F   Mn2
et dans la mesure où on définit E 0'
MnO4 / Mn2
 RT  CMnO4
ln 
 

 5 F  CMn2
 E 0 MnO  / Mn2 
4



  MnO4
8  0, 06
0, 06
pH 
log 
  2
5
5
 Mn



finalement on obtient
EMnO  / Mn2  E 0' MnO  / Mn2 
4
4
 CMnO4
0, 06
log 
 C 2
5
 Mn



E0’ peut être connu pour des conditions expérimentales bien définies, qui impliquent très
souvent l’utilisation d’un tampon TISAB (total ionic strength adjustment buffer), qui sert à la
fois de tampon de pH et maintient la force ionique élevée et constante, et donc les coefficients
d’activité, , seront également constants.
20
Jonction liquide en régime stationnaire : potentiel de jonction
On appelle jonction liquide à l’interface entre deux solutions. Si les deux solutions
contiennent les mêmes espèces ioniques à des concentrations différentes, elles vont diffuser
de la solution la plus concentrée vers la moins concentrée. Supposons un électrolyte de type
AB qui se dissocie en ions A+ et B et qui est présent dans deux solutions de concentrations
différentes. Supposons également que A+ se déplace plus rapidement que B. Il s’établit une
accumulation de charges positives à droite et négatives à gauche, ce qui crée un champ
électrique qui s’oppose au mouvement de A+ et favorise le mouvement de B jusqu’à ce que
A+ et B aient la même vitesse. On atteint un régime stationnaire.
La différence de potentiel  S (2)   S (1) entre les deux phases s’appelle d.d.p. de
jonction liquide.
Soit
la
pile M (1) | solution(1) || solution(2) | M (2) suivante :
La d.d.p. de cette pile est donnée par l’expression suivante :
d .d . p.   M (2)   M (1)    M (2)   S (2)     S (2)   S (1)     S (1)   M (1) 
On peut additionner et soustraire le terme
µe0,M
F

µ0, M
d .d . p.   M (2)   M (1)    M (2)   S (2)  e
F

de sorte que :

 S (1)
µe0, M 
S (2)
S (1)
M (1)









 
 

F 



µ0, M  
µ0, M 
d .d . p.   M (2)   M (1)    M (2)   S (2)  e     M (1)   S (1)  e     S (2)   S (1) 
F  
F 

ce qui correspond à :
d .d . p.  E2  E1  EJ
E2 et E1 étant les potentiels absolus des deux électrodes et EJ la différence de potentiel de
jonction entre les deux solutions.
21
Diagrammes potentielpH (ou de Pourbaix)
Un diagramme EpH traduit l’évolution du potentiel redox d’un couple donnée en fonction du
pH du milieu, normalement à 25°C. Il y a une dépendance du pH lorsque les ions H+
apparaissent dans les demi-équations redox. Pour établir le diagramme, on trace les courbes
représentatives d’équilibres entre espèces prises deux à deux, pour des valeurs
conventionnelles des activités des espèces.
Concentration de tracé et de frontière
La concentration en espèce dissoute et la pression partielle d’un gaz sont prises égales à des
valeurs fixes, Ctra et Ptra, respectivement. Ctra et Ptra constituent la convention de tracé (ou
convention de travail).
Lorsque les deux espèces du couple redox sont présentes en solution, chacune des
concentrations est prise égale à Ctra. Il s’agit de la convention de frontière : la droite dans le
diagramme sépare les domaines de prédominance des deux espèces.
Si l’une des espèces est un solide, la valeur de la concentration de l’espèce dissoute est fixée
par la convention de tracé.
S’il y a une phase gazeuse et une espèce dissoute, la concentration de celle-ci et la pression
partielle de l’espèce gazeuse sont fixées par la convention de tracé. La droite correspondante
sépare le domaine pour lequel la pression en gaz à l’équilibre est supérieure à Ptra de celui
pour lequel Ptra à l’équilibre est inférieure à la valeur choisie.
Dans le cas de l’eau, et en admettant que Ptra = 1 bar, on a :
EO2 / H 2O  EO02 / H 2O 
RT  4 PO2 
RT PO2 RT
1
0
ln  aH  .
ln

ln
 1, 23  0, 06 pH
  EO2 / H 2O 
4F 
P0 
4F
P0
F
aH 
2
EH  / H  E
2
0
H  / H2
a 
RT
RT
1
RT
1

ln H  EH0  / H 
ln

ln
 0, 06 pH
2
2 F  PH 2 
2 F  PH 2  F
aH 




 P0 
 P0 
Diagrammes de situation (de prédominance ou d’existence)
Un diagramme de prédominance redox sert à mettre en évidence la forme redox majoritaire en
fonction de E. Exemple : le couple Fe3+/Fe2+.
 a 3 
EFe3 / Fe2  E 0 Fe3 / Fe2  0, 06 log  Fe 
 a 2 
 Fe 
0 3+ 2+
→ si E < E Fe /Fe , alors a Fe3+ < a Fe2+, et la forme réduite (Fe2+) prédomine ;
→ si E > E0Fe3+/Fe2+, alors a Fe3+ > a Fe2+, et la forme oxydée (Fe3+) prédomine.
22
Ceci nous permet d’établir le diagramme de prédominance suivant :
Fe
E0Fe3+/Fe2+
2+
Fe3+
E
Présence d’une phase solide
Lorsque le couple redox est constitué d’une forme solide et d’une forme dissoute, on ne peut
pas vraiment parler de prédominance. Il faut trouver un critère pour le positionnement de la
frontière entre le domaine du solide et de l’espèce dissoute.
Exemple : le couple Fe2+/Fe. Si |Fe2+|0 est la concentration initiale en Fe2+, on peut définir un
potentiel limite, Elim, donné par :
Elim  E 0 Fe2 / Fe 
0, 06
log[ Fe2 ]0
2
→ si E > Elim, alors |Fe2+| > |Fe2+|0, et donc il y a formation de Fe2+ et on est dans le domaine
de stabilité de Fe2+ ;
→ si E < Elim, alors |Fe2+| < |Fe2+|0, et donc il y a disparition de Fe2+.
Elim
Fe(s)
Fe2+
E
Ce diagramme dépend du choix de |Fe2+|0, qui doit être précisé.
Présence d’une phase gazeuse
Dans ce cas, il faut préciser la concentration de l’espèce dissoute, ainsi que la pression
partielle du gaz. On peut calculer le potentiel limite, Elim, entre les deux domaines.
Exemple : Cl2( g )  2e
Elim  E 0Cl
2 / Cl

2Cl  ( aq )
 PCl2 ,0 


P0 
0, 06


log
2
aCl  ,0 2
→ si E > Elim, il s’agit du domaine de stabilité de Cl2 ;
→ si E < Elim, il s’agit du domaine de stabilité de Cl.
Cl(aq)
Elim
Cl2(g)
E
23
Effet nivelant de l’eau
Les couples redox de l’eau sont les suivants : H+/H2 et O2/H2O
2 H  ( aq )  2e 
H 2( g )
O2( g )  4 H  ( aq )  4e
E 0 H  / H  0, 00V
2
2 H 2O( l )
E 0 O2 / H 2O = 1, 23V
Ainsi, tout réducteur ayant un E0 inférieur à E0H+/H2 peut réduire l’eau, et tout oxydant ayant
E° supérieur à E0O2/H2O peut oxyder l’eau. Donc, dans l’eau le réducteur le plus fort devient
H2, et l’oxydant le plus fort devient O2 (sauf contrôle cinétique des processus).
Diagramme de Pourbaix du fer
Les espèces du fer les plus couramment rencontrées sont les suivantes : Fe(s), Fe2+(aq), Fe3+(aq),
Fe(OH)2(s) et Fe(OH)3(s).
On va admettre que Ctra = 102 mol.L1 et tenir compte des données suivantes :
pKs (Fe(OH)2) = 15,1
0
EFe
 0, 77V
3
/ Fe2
pKs (Fe(OH)3) = 37,0
0
EFe
 0, 44V
2
/ Fe
Premièrement, on dresse un diagramme de situation (de prédominance ou d’existence) dans
lequel sont positionnés les domaines de stabilité des différentes espèces. Ce diagramme est
gradué horizontalement en pH et verticalement en nombre d’oxydation (ou potentiel), puisque
le n.o. et le E varient de la même façon.
Déterminons la gamme de pH dans laquelle existent les précipités d’hydroxyde de fer :
Fe(OH ) 2( s )
Fe(2aq )  2OH (aq )
 K 
2
 2
2






K s 2   Fe  . OH   K s 2   Fe  .  e 
  H  
2
2
14
2
2


10
.
10
Fe
.
K

  3,5 108 mol.L1
e

 H    
  H   
Ks2
1015,1
2
2
pH   log(3,5  108 )  7,5
Ainsi, pour pH > 7,5, le précipité Fe(OH)2(s) est présent, et pour pH < 7,5 il y a Fe2+(aq).
24
Fe(OH )3( s )
Fe(3aq )  3OH (aq )
 K 
3
 3
3






K s 3   Fe  . OH   K s 3   Fe  .  e 
  H  
3
2
14
3
3


10
.
10
Fe
.
K
3

  4, 6 103 mol.L1
e

 H    
  H    3
K s3
1037,0
3
pH   log(4, 6  103 )  2,3
Ainsi, pour pH > 2,3, le précipité Fe(OH)3(s) est présent, et pour pH < 2,3 il y a Fe3+(aq).
En se basant sur le diagramme de situation, les couples redox à considérer sont les suivants :
 pour pH < 2,3 : Fe3+/Fe2+ et Fe2+/Fe ;
 pour 2,3 < pH < 7,5 : Fe(OH)3/Fe2+ et Fe2+/Fe ;
 pour pH > 7,5 : Fe(OH)3/Fe(OH)2 et Fe(OH)2/Fe.
Le diagramme permet aussi d’identifier les frontières communes entre deux domaines de
prédominance. Par exemple, Fe3+ et Fe2+ ont une frontière commune, mais pas Fe(OH)3 et Fe.
25
Equations des frontières
 pH < 2,3
Fe(3aq )  e 
Fe(2aq )
0
EFe3 / Fe2  EFe

3
/ Fe2
Fe(2aq )  2e 
RT aFe3
ln
F
aFe2
EFe3 / Fe2  0, 77V
Fe( s )
0
EFe2 / Fe  EFe

2
/ Fe
EFe2 / Fe  0, 44 
RT
ln aFe2
2F
0, 06
.log(102 )
2
EFe2 / Fe  0,50 V
 2,3 < pH < 7,5
Fe(OH )3( s )  3H (aq )  e 
Fe(2aq )  3H 2O
Il faut une équation équilibrée avec des H+ (et non pas OH) si nous voulons appliquer Nernst
avec des potentiels tabulés à pH = 0.
EFe (OH ) / Fe2  E
3
EFe (OH )
3 / Fe
EFe (OH )
3 / Fe
2
2
0
Fe ( OH )3 / Fe2
0
 EFe
( OH )
3 / Fe
0
 EFe
( OH )
3 / Fe
2
2
3
RT aH 

ln
F
aFe2
 0, 06.log(102 )  0, 06.log( aH3  )
 0,12  0,18 pH
C
26
Grâce à la continuité du potentiel, la valeur de C à pH = 2,3 est donnée par :
EFe (OH )
3 / Fe
2
 EFe3 / Fe2
C  0,18 pH  0, 77
EFe (OH )
3 / Fe
2
C  0,18  2,3  0, 77
C  1,18
 1,18  0,18 pH
Toutefois, on peut toujours calculer EFe (OH )
3 / Fe
2
à partir de EFe3 / Fe2 et de Ks3.
 pH > 7,5
Fe(OH ) 2( s )  2 H (aq )  2e 
Fe( s )  2 H 2O
0
EFe (OH )2 / Fe  EFe
( OH ) 2 / Fe 
RT
ln aH2 
2F
0
EFe (OH )2 / Fe  EFe
( OH )2 / Fe 
0, 06
log aH2 
2
0
EFe (OH )2 / Fe  EFe
( OH )2 / Fe  0, 06 pH
A pH = 7,5, et toujours grâce à la continuité du potentiel, on a :
EFe (OH )2 / Fe  EFe2 / Fe
0
EFe
( OH )2 / Fe  0, 06 pH  0,50
0
EFe
( OH )2 / Fe  0, 06  7,5  0,50
0
EFe
( OH )2 / Fe  0, 05V
EFe (OH )2 / Fe  0, 05  0, 06 pH
27
Fe(OH )3( s )  H (aq )  e 
Fe(OH ) 2( s )  H 2O
0
EFe (OH )3 / Fe (OH )2  EFe
(OH )3 / Fe (OH )2 
RT
ln aH 
F
0
EFe (OH )3 / Fe (OH )2  EFe
( OH )3 / Fe ( OH )2  0, 06 log aH 
0
EFe (OH )3 / Fe (OH )2  EFe
( OH )3 / Fe ( OH ) 2  0, 06 pH
A pH = 7,5, et encore grâce à la continuité du potentiel, on a :
EFe (OH )3 / Fe ( OH )2  EFe (OH )
3 / Fe
2
0
EFe
( OH )3 / Fe ( OH ) 2  0, 06 pH  1,18  0,18 pH
0
EFe
( OH )3 / Fe ( OH )2  0, 06  7,5  1,18  0,18  7,5
0
EFe
( OH )3 / Fe ( OH ) 2  0, 28
EFe (OH )3 / Fe (OH )2  0, 28  0, 06 pH
28
E (V)
(0 ; 1,18)
Fe3+
Fe(OH)3(s)
(2,3 ; 0,77)
0,77
Fe2+
(0 ; 0,28)
2,3
0
(0 ; 0,05)
0,50
pH
7,5
(7,5 ; 0,17)
(7,5 ; 0,50)
Fe(OH)2(s)
Fe(s)
E (V)
Fe3+
0,77
O2
Fe(OH)3(s)
H2 O
Fe2+
pH
0
0,50
Fe(OH)2(s)
Fe(s)
H+
H2
29
Approche thermodynamique de l’équation de Nernst
Considérons les réactions redox ayant lieu sur chaque électrode:
Ox  ne   Re d
1


 H2  H  e   n
2

Ox 
électrode de travail
électrode de référence
n
H 2  Re d  nH 
2
équation globale
La réaction globale (virtuelle) n’est pas à l’équilibre, puisque les électrons ne peuvent pas
circuler librement dans le circuit externe (à cause de la haute impédance du voltmètre). Pour
cette réaction globale, et dans les conditions de l’ESH, on a :
n
 r G   Red  n H  Ox   H2
2
 PH 
n
n
 r G  0Red  RT ln a Red  n0H  nRT ln a H  0Ox  RT ln a Ox  0H2  RT ln  2 
2
2
 P0 
a
n


0
 r G  0Red  n0H  Ox
 0H2   RT ln  Red
2


 a Ox

 a Red 
0
   r G  RT ln 


 a Ox 
Si on compare cette expression avec
RT  a Ox 
0
 
E ESH   E Ox/Red
ln 

ESH
nF  a Red 
on arrive à
E ESH  
rG
nF
et
 G0
 E 0Ox /Red 
 r
ESH
nF
et donc  E 0Ox / Red  est défini à partir de  r G 0 de la réaction virtuelle :
ENH
 G0
1  0
n

 E 0Ox/Red 
 r

Ox  n0H  0Red  0H2 

ESH
nF
nF 
2

Ce potentiel standard peut être vu comme la mesure du travail de transfert d’un électron entre
une électrode métallique et un couple redox en solution, par rapport au couple redox H+/H2. Si
 r G  0 (réaction exergonique), Ox peut être réduit par H2.
30
Approche électrochimique de l’équation de Nernst
Considérons la pile suivante:
1
Cu (1) | Pt | H  ; H 2 || Ox; Re d | M | Cu (2)
2
et admettons que le potentiel de jonction liquide est négligeable. Le cuivre sert à relier la pile
à un voltmètre, et puisqu’il s’agit du même métal, la valeur de tension lue correspond bien à
une différence de potentiel de Galvani.
Par convention, la tension d’une cellule galvanique est définie comme la d.d.p. entre le
terminal de droite et le terminal de gauche. Ainsi :
d.d.p.   Cu   Cu
( 2)
(1)
Il y a quatre équilibres électrochimiques :
i) M | Cu (2)
L’égalité des potentiels électrochimiques de l’électron dans les deux métaux, à droite
Cu ( 2 )
µe
M
 µe
ii) Ox; Re d | M
Sur l’électrode de travail, M, il y a l’équilibre dû à la réaction redox Ox  ne 
Re d
M
µOx  nµe  µRed
1
iii) Pt | H  ; H 2
2
Sur l’électrode de platine, il y a la réduction de H+ en H2 (ou inversement) H   e
1
H2
2
Pt
1
µ H   µe  µ H 2
2
iv) Cu (1) | Pt
Le contact entre l’électrode de platine et le fil de cuivre, à gauche
Pt
Cu (1)
µe  µe
Ces équations peuvent être développées, ce qui donne :
 F Cu
i’) µ0,Cu
e
( 2)
( 2)
 µ0,M
 F M
e
F( Cu   M )  µ0,Cu
 µ0,M
e
e
( 2)
( 2)
31
 nF M  µ0Red  RT ln a Red  z Red F
ii’) µ0Ox  RT ln a Ox  z Ox F  nµ0,M
e
a
0
zOx F  z Red F  nF M  µ0Red  µOx
 RT ln Red  nµe0,M
a Ox
a
nF( M  )  µ0Ox  µ0Red  nµe0,M  RT ln Ox
a red
 PH 
1
1
iii’) µ0H  RT ln a H  F  µe0,Pt  F Pt  µ0H2  RT ln  2 
2
2
 P0 
Lorsqu’il s’agit d’une ESH, aH+ = 1 et PH2 = 1, et donc
1
µ0H  F  µe0,Pt  F Pt  µ0H2
2
1
F(   Pt )  µ0H2  µ0H  µ0,Pt
e
2
 F Pt  µ0,Cu
 F Cu
iv’) µ0,Pt
e
e
(1)
F( Pt   Cu )  µ0,Pt
 µ0,Cu
e
e
(1)
(1)
(1)
Si on multiplie la dernière équation de chaque étape i’), iii’) et iv’) par n, on obtient
 nµ0,M
i’’) nF( Cu   M )  nµ0,Cu
e
e
(2)
(2)
ii’’) nF( M  )  µ0Ox  µ0Red  nµe0,M  RT ln
a Ox
a red
n 0
µH2  nµ0H  nµ0,Pt
e
2
(1)
(1)
 nµ0,Cu
iv’’) nF( Pt   Cu )  nµ0,Pt
e
e
iii’’) nF(   Pt ) 
Ces quatre équations peuvent s’additionner membre à membre pour donner
( 2)
(1)
a
n


nF( Cu   Cu )   µ0Ox  µ0Red  µ0H2  nµ0H   RT ln Ox
2
a Red


( 2)
(1)
a
nF( Cu   Cu )   r G 0  RT ln Ox
a Red
Si on divise par nF, on a
( 2)
(1)
 G 0 RT a Ox
( Cu   Cu )   r 
ln
nF
nF a Red
et si l’une des demi-piles est l’ESH, on peut écrire
E ESH  E 0ESH 
RT a Ox
ln
nF a Red
qui est l’équation de Nernst.
32
Pile de concentration sans jonction liquide
Considérons la chaîne électrochimique suivante, constituée de deux piles en opposition,
reliées par un conducteur métallique afin d’éliminer la d.d.p. de jonction. La seule différence
entre les piles est l’activité de l’électrolyte.
La chaîne globale s’écrit :
 
 
Ag (1) | AgCl( s ) | HCl  a1  ; H 2 PH 2 | Pt  Pt | H 2 PH 2 ; HCl  a2  | AgCl( s ) | Ag (2)
et la d.d.p. respective est :
d .d . p.  E   2  1    2   Pt     Pt  1 
Dans la Pile I :
 à droite
1
H2
2
H   e
EH  / H  EH0  / H
2
2


RT  aH 

ln 
1
F 
 PH 2  2
 0 
 P










et finalement :
EH  / H 
2
RT
ln a1
F
 à gauche
AgCl( s )  e 
0
EAgCl / Ag  EAgCl
/ Ag 
Ag ( s )  Cl  ( aq )
RT 1
ln
F
a1
Donc :
 Pt  1  EH  / H  EAgCl / Ag 
2
RT
RT 1
RT
2
0
0
ln a1  EAgCl
ln   EAgCl
ln  a1 
/ Ag 
/ Ag 
F
F
a1
F
Dans la Pile II :
 à droite
0
E AgCl / Ag  E AgCl
/ Ag 
 à gauche
EH  / H 
2
RT
1
ln
F
a2
RT
ln a2
F
33
Donc :
0
 2   Pt  EAgCl / Ag  EH  / H  EAgCl
/ Ag 
2
RT
1 RT
RT
2
0
ln 
ln a2  EAgCl
ln  a2 
/ Ag 
F
a2 F
F
Finalement :
RT
RT
2 RT  a1 
2 
2
 0
0
d .d . p.  E   E AgCl
ln  a2      E AgCl
ln  a1   
ln  
/ Ag 
/ Ag 
F
F
F

 

 a2 
Lorsque a1>a2, les électrons arrivent sur Ag(2) par le circuit extérieur, et donc AgCl se réduit
en Ag(2). Dans la même Pile II, H2 s’oxyde en H+ sur l’électrode de Pt, et donc a2 va
augmenter. Les électrons passent par le Pt vers la Pile I, où H+ se réduit en H2, et donc a1 va
diminuer. Sur l’électrode Ag(1), Ag s’oxyde en AgCl. Le bilan est un transfert net de HCl de la
solution la plus concentrée vers la solution la plus diluée.
Variation de la f.e.m. d’une pile avec la température
On a vu précédemment que :
E  
rGT
nF
D’un autre côté, on sait que :
 r G T   r H T  T rST
et donc :
E 
1
. T  r ST   r HT 
nF
ce qui peut être écrit sous la forme :
 S
E   r T
 nF

  r HT 
 .T  


 nF 
Si les chaleurs spécifiques des constituants ne varient pas avec la température, la fonction

E=f(T) est une droite de pente
 r ST
nF
et ordonnée à l’origine 
 r HT
nF
.
34
Mécanisme des réactions électrochimiques
Une réaction électrochimique pour une espèce électro-active libre en solution comporte les
étapes suivantes :
i) l’approche de l’électrode par les réactifs. Cela correspond à un transport de matière en
solution, qui peut se faire selon 3 modes différents :
a) diffusion : résulte de l’existence de différences de concentration entre les régions de la
solution ;
b) migration : résulte de l’existence d’un champ électrique entre deux points de la solution, et
ne concerne que les particules chargées. L’ajout d’un électrolyte support la rend négligeable
pour les espèces électro-actives ;
c) convection : provient de différences de pression, de densité ou de température dans la
solution.
Dans l’ensemble, on parle de flux de matière, J, qui correspond à la somme des flux de
diffusion, de migration et de convection.
ii) le transfert d’électron, qui a lieu dans une zone à l’interface appelée double couche, et qui
peut être accompagné de plusieurs phénomènes (réactions chimiques, adsorption, désorption).
Cette double couche peut être comparée à un condensateur.
iii) éloignement des produits de la réaction de l’électrode (voir i)).
Systèmes électrochimiques
Un système électrochimique est l’ensemble constitué par un couple redox Ox/Red et
l’électrode au contact de laquelle se déroule la réaction électrochimique. On peut distinguer 2
types de systèmes : systèmes rapides et systèmes lents, selon l’influence que certains facteurs
cinétiques peuvent avoir sur les réactions électrochimiques.
 Systèmes rapides
Les paliers de courant sont dus à la vitesse
limitée des phénomènes de transport de
matière.
Ceci dit, il y a des situations où les courants limite n’existent pas :
i) une électrode métallique qui participe
au couple redox et est donc l’un des
réactifs.
35
ii) le solvant est l’espèce électroactive.
L’effet est accru puisqu’il s’agit d’une
espèce beaucoup plus concentrée que les
autres en solution.
 Systèmes lents
NB : seuls les systèmes rapides ont un potentiel d’équilibre (autrement dit, à I = 0) bien
défini. Les électrodes de référence sont toujours constituées de systèmes rapides.
Courbes intensité-potentiel (I=f(E)) pour un couple rapide
Re d où seule la diffusion
Pour un système rapide ayant comme demi-équation Ox  ne 
contribue pour le transport de matière, le flux de diffusion, Jd,i, est donné par :
 C 
J d,i  Di . 

 x  x 0
Di étant le coefficient de diffusion de l’espèce i.
Une relation approchée de ce flux, basée sur un gradient de concentration linéaire, est donnée
par
élec

J d,Ox  mOx . Csol
Ox  COx 
pour l’oxydant,
où Csol est la concentration au sein de la solution, Célec est la concentration à la surface de
l’électrode et m est le coefficient de transfert de masse (en m.s1).
D’un autre côté, le flux d’électrons, Je, est donné par :
Je 
I
FS
I étant le courant (en A) et S la surface de l’électrode.
36
Ces flux sont égaux (compte tenu du nombre d’électrons échangé, n) et opposés, et donc :
I
sol
élec

 mOx . COx
 COx
nFS
sol
élec

I  nFSmOx . COx
 COx
ce qui donne :
C élec  0
Lorsque Ox
, c’est-à-dire quand on a atteint le courant cathodique maximal (négatif,
d’après la convention), on a :
sol
I l ,c  nFSmOx .COx
et donc l’expression précédente peut s’écrire :
élec
I  I l ,c  nFSmOx .COx
élec
COx

et finalement :
I  I l ,c
nFSmOx
Le même raisonnement pour Red (c’est-à-dire, pour une oxydation) donne :
élec

J d,Red  m Red . Csol
Red  C Red 
et
Je  
I
FS
Puisque ces flux sont égaux et ont le même sens, on a :
I
sol
élec

 mRe d . CRe
d  CRe d 
nFS
Lorsque
et encore :
sol
élec

I  nFSmRe d . CRe
d  CRe d 
élec
CRe
, c’est-à-dire quand on a atteint le courant anodique maximal (positif,
d 0
d’après la convention), on a :
sol
I l ,a  nFSmRe d .CRe
d
et donc l’expression précédente peut s’écrire :
élec
I  I l ,a  nFSmRe d .CRe
d
et finalement :
élec
CRe
d 
I l ,a  I
nFSmRe d
Puisqu’il s’agit d’un système rapide, la loi de Nernst est vérifiée, et donc :
0
EOx / Re d  EOx
/ Re d 
élec
RT COx
ln élec
nF CRe d
élec
élec
Puisqu’on connait COx
et CRe
d , cela devient :
0
EOx /Re d  EOx
/Re d
 I  I l ,c
RT  nFSmOx

ln
nF  I l ,a  I
 nFSm
Re d







37
qui se simplifie en :
Lorsque
0
EOx /Re d  EOx
/Re d 
RT mRe d RT I  I l ,c
ln

ln
nF
mOx nF I l ,a  I
RT I  I l ,c
ln
0
nF I l ,a  I
ce qui correspond à
0
EOx / Re d  EOx
/ Re d 
I  I l ,c
I I
 1 et donc à I  l ,a l ,c
Il ,a  I
2
, on a :
RT mRe d
ln
 E1/ 2
nF
mOx
appelé potentiel de demi-vague, qui est indépendant de C et de I.
Lorsque
sol
COx
 0 (Red seul au départ), on a , I l ,c  0 et donc :
EOx / Re d  E1/ 2 
RT
I
ln
nF I l ,a  I
sol
Pareillement, lorsque CRe
(Ox seul au départ), on a I l ,a  0 , et donc :
d 0
EOx / Re d  E1/ 2 
RT I l ,c  I
ln
nF
I
L’équation générale
EOx /Re d  E1/2 
RT I  I l ,c
ln
nF I l ,a  I
 I  I l ,c 
peut être linéarisée en traçant E  f  ln
.
 I  I 
l ,a


A 25°C, on a :
EOx /Re d  E1/2 
I  I l ,c
0, 06
log
n
I l ,a  I

I  I l ,c 
0, 06
Ainsi, la droite E  f  log
a une pente de
et une ordonnée à l’origine de E1/2.



n
I

I
l
,
a


38
Convection
Une électrode tournante fonctionne comme une pompe qui aspire la solution et la jette vers
l’extérieur. Les expériences avec une électrode tournante impliquent un transport de masse
ayant des contributions de régimes en diffusion et en convection. La vitesse angulaire de
rotation (en s1) est représentée par .
Pour une situation où l’arrivée de la solution à la surface de l’électrode est uniforme (ce qui
implique que la taille du conducteur est petite par rapport à l’isolant), on peut écrire :
Ci
 2C
C
 Di . 2 i  v x . i
t
x
x
v x étant la vitesse de la solution perpendiculaire à la surface de l’électrode.
La proportionnalité v x  3/ 2 .x 2 a été démontrée par Levich, et elle montre que la vitesse de
convection, vx, devient négligeable pour les petites distances à la surface de l’électrode.
Autrement dit, nous pouvons considérer qu’à partir d’une distance , il n’y a que de la
diffusion, et pour les distances supérieures à , la convection maintient les concentrations
égales aux valeurs trouvées au sein de la solution. La figure suivante correspond à une
situation où 3C0Ox  C0Red .
39
Pour que les profils dans la couche 0 restent inchangés, il faut qu’ils soient linéaires, et
donc un régime stationnaire est atteint. Les courants sont donnés par :
 C0  Célec

 C 
Red
Ia  n.F.S.D.  Red   n.F.S.D.  Red


 x  x 0


élec
0
 C0  Célec

 COx

 COx
 C 
Ox
Ic  n.F.S.D.  Ox   n.F.S.D.  Ox

n.F.S.D.





 x  x 0




La concentration à la surface de l’électrode, Célec, dépend du potentiel appliqué, mais la
densité de courant limite, Il, correspond au flux maximal, pour lequel Ciélec  0 . Ainsi :
Il,a 
n.F.S.D.C0Red

et
Il,c  
n.F.S.D.C0Ox

La courbe I=f(E) a l’allure suivante :
40
L’épaisseur de la couche de diffusion, , est donnée par l’expression :

1, 61.1/ 6 .D1/ 3
1/ 2
où  est la viscosité cinématique du milieu (en m2s1) et  est la vitesse angulaire de
l’électrode (en s1).
Le flux de diffusion (en valeur absolue) à l’intérieur de la couche 0 peut être calculé par
l’expression :
J diff 
ou encore, puisque m 
D.(C0  Célec )

D
:

J diff  m.(C0  Célec )
où m est le coefficient de transfert de masse (en m.s1).
Ce dernier, m, peut être obtenu à partir de Il (c’est-à-dire, pour des potentiels correspondants
à Célec  0 ), et donc :
m
Il
n.F.S.C0
En combinant les équations
Il,a 
avec  
n.F.S.D.C0Red

et
Il,c  
n.F.S.D.C0Ox

1, 61.1/ 6 .D1/ 3
, on obtient :
1/ 2
Il,a  0, 62.n.F.S.D 2 / 3 . 1/ 6 .C0Red .1/ 2
0
Il,c  0, 62.n.F.S.D 2 / 3 . 1/ 6 .COx
.1/ 2
qui est l’équation de Levich. Le graphique Il = f(1/2) est une droite qui passe par l’origine
dont la pente permet d’estimer la valeur de D.
41
Electrolyse
Dans un électrolyseur, un générateur impose le sens de passage du courant et fixe soit la
d.d.p., soit le courant (I).
Il
existe une tension de seuil, positive, en-dessous de
laquelle l’électrolyse n’a pas lieu. En absence de surtensions :
d.d.p. = E 2  E1 ( VA  VC )  0
Surtension
La surtension,  = E  Eeq, mesure l’écart entre le potentiel d’électrode, E, et le potentiel
d’équilibre (nernstian), Eeq, sous l’influence de contraintes cinétiques et/ou du passage d’un
courant faradique dans le système, appelé polarisation. Cette polarisation est mesurée par la
surtension, qui peut avoir différentes origines :
i) tm, surtension due au transfert de masse (ou polarisation de concentration) ;
ii) tc, surtension reliée au transfert de charge (ou polarisation d’activation) ;
iii) r, surtension due à une réaction couplée (ou polarisation de réaction).
Autrement dit, pour que l’électrolyse démarre, il faut que:
 V’A  E2 (qui correspond à l’oxydation de Red2 en Ox2 à l’anode);
42
 V’C  E1 (qui correspond à la réduction de Ox1 en Red1 à la cathode),
et la d.d.p. est donnée par :
d.d.p.I=0 = (E 2 + ηa,I=0 )  (E1 + ηc,I=0 )(= VA'  VC' )
Cette équation peut se réécrire :
d.d.p.I=0 = (E 2  E1 ) + (ηa,I=0  ηc,I=0 )
Lorsqu’il y a le passage d’un courant faradique, un terme s’ajoute correspondant à l’effet de la
résistance électrique de la solution :
d.d.p.I  0 = (E 2  E1 ) + (ηa  ηc ) + R.I
Ces trois termes qui s’additionnent ont des natures différentes : thermodynamique, cinétique
et ohmique, respectivement.
43
44
45
46
47
48
Migration : mouvement des ions dans un champ de potentiel électrique ; conduction des
solutions électrolytiques
Action du champ électrique sur les ions
Considérons une solution électrolytique dans laquelle
plongent deux électrodes planes et parallèles reliées à
une source de tension.
Au sein de la solution existe un champ électrique, E, donné par le rapport entre la différence

de potentiel entre les électrodes,  (en V), et la distance entre elles, (en m) : E 
Si, avant l’application de la différence de potentiel entre les deux électrodes, la solution était
homogène, la diffusion n’intervient pas. Le champ électrique E exerce une force sur chaque
ion donnée par :
F  z j .e0 .E
Cette force entraîne le mouvement des ions, les ions positifs se déplaçant vers l’électrode
négative et vice-versa. Chaque ion acquiert une vitesse de déplacement moyenne donnée par :
 v j  u j .E
u j étant la mobilité électrochimique (en m2.s−1.V−1). Celle-ci peut être vue comme la vitesse
moyenne rapportée à l’unité du champ électrique :
uj 
 vj 
E
Conductivités spécifique, molaire et équivalente
Pour les champs électriques relativement faibles, le flux d’ions est proportionnel au champ. Si
on reprend l’expression vue précédemment :
 v j  u j .E
après l’avoir multipliée par C j , on a :
et encore :
C j .  v j  C j .u j .E
J j  C j .u j .E
Nous pouvons transformer le flux en densité de courant, ij (en A.m2), en le multipliant par la
charge d’une mole d’ions :
49
i j  z j .F.J j
i j | z j | .F.C j .u j .E
i j et E ayant le même sens.
Si on prend la totalité des ions en solution, on obtient la densité de courant totale, donnée par
i  ( | z j | .F.u j .C j ).E
j
i  .E
Cela peut être re-écrit de la façon suivante :
 étant la conductivité spécifique (en 1.m1 ou S.m1), donnée par    | z j | .F.u j .C j .
j
La conductivité ionique molaire,  j (en S.m
et donc :
2
.mol1)
 j | z j | .F.u j ,
est donnée par :
    j .C j .
j
Lorsqu’on ramène la conductivité ionique molaire,  j , à une mole de charge transportée, on
obtient la conductivité ionique équivalente,  j,eq :
 j,eq 
j
| zj |
 F.u j
Reprenons l’expression i  .E sous la forme suivante : E 
1
.i , ou encore :

 
et finalement, sachant que le courant, I (en A), est donné par I = S.i,
 
1
. .i

1
. .I .
 S
La solution offre une résistance à la migration des ions. Cette résistance de la solution, R (en
) suit la loi d’Ohm, qui est donnée par   R.I . Ainsi, on peut écrire pour la résistance :
R
1
.
 S
ou encore
R
S
où  est la résistivité (en .m), l’inverse de la conductivité,  (en 1.m1). Dans le cas d’une
expérience de conductimétrie, on appelle constante de la cellule,  (en m1), au rapport :  
et on peut écrire :
R   .
ou
R

.

S
Soit un électrolyte totalement dissocié selon l’équation :
50
M  A  
   M z    A z
Si on part d’une concentration de l’électrolyte C (en mol.m3), les concentrations en ions sont:
C    .C
C    .C
et
Pour que l’électroneutralité de la solution soit respectée, l’expression suivante s’applique :
  .z +    .z   0
  .z +    . | z  |
ou encore
En reprenant l’expression    | z j | .F.u j .C j et en la développant dans le cas présent, on a :
j
  F  z  .C .u   | z  | .C  .u  
qui devient
  F.C. z  .  .u   | z  | .  .u  
et puisque
  .z     . | z  |
on a, finalement, la conductivité spécifique donnée par :
  F.C.z  .  . u   u  
La conductivité molaire, m (en
1.m2.mol1),
m 
 m  F.z  .  . u   u  

C
est donnée par :
c’est-à-dire
ou
 m  F. | z  | .  . u   u  
Finalement, la conductivité équivalente,  (en 1.m2.mol1), s’obtient par les expressions :


 m  F. u   u  
C.z  .  z  . 
Pour une solution diluée, les valeurs de  sont comprises entre une et quelques centaines de
1.cm2.mol1. Si on compare la conductivité électronique d’un métal avec la conductivité
électrolytique d’une solution, on trouve plusieurs ordres de grandeur d’écart : pour les
métaux,  106 1.cm1, alors que pour un électrolyte 1:1 (pour lequel molalité et normalité
ont la même valeur) à une concentration de 1 mol.L1 on a  = .C = 1001103 = 0,1
1.cm1.

Electrolytes forts et faibles ; loi de Kohlrausch
De nombreuses mesures précises de la conductivité ont été effectuées par Kohlrausch et ses
collaborateurs dans la seconde moitié du XIXème siècle. La tendance générale, totalement
empirique, est illustrée dans la figure suivante, où A correspond à un électrolyte fort et B à un
électrolyte faible. Une relation importante peut être déduite de l'extrapolation des données de
l'électrolyte fort à une dilution infinie pour donner ce qu'on appelle la conductivité limite.
51
Cette dernière, notée 0, constitue la base de la loi de Kohlrausch sur la migration
indépendante des ions.
On doit s’attendre à ce que les mobilités, uj, et donc la
conductivité équivalente, , (ou molaire, m) diminuent
lorsque la concentration augmente du fait des interactions
ioniques croissantes, et qu’elles tendent à devenir
indépendantes de la concentration à dilution infinie. C’est ce
que l’on observe expérimentalement et jusqu’à 0,01 mol.L1.
Cette décroissance est en C selon l'équation :
  0  A C
où 0 est la conductivité équivalente limite (autrement dit, à dilution infinie) et A est un
coefficient qui dépend surtout de la stoechiométrie du sel (MX, M2X, etc). Cette relation porte
le nom de loi de Kohlrausch.
Dans la pratique de la mesure des conductivités, la connaissance de la loi (même empirique)
de Kohlrausch est précieuse pour déterminer avec plus de précision les conductivités
équivalentes limite par extrapolation d’une droite.
La séparation du courant en plusieurs contributions dues à chaque type d’ion ne dépend pas
du degré d’idéalité de la solution. On a donc :
  F. u   u   ,
ou encore     ,eq    ,eq ,
et en particulier  0   0 ,eq   0,eq .
Dans le cadre de cette loi, on doit considérer que la conductivité d'un électrolyte à dilution
infinie est constituée de contributions indépendantes des différents ions qui le composent. De
cette manière, on introduit les conductivités ioniques molaires limite et on écrit pour la limite
de dilution infinie la formule générale :  0m     0     0 .
C'est Arrhenius qui a émis le postulat, alors audacieux, que la dissolution d'un électrolyte dans
une solution aqueuse pouvait conduire à une dissociation électrolytique et, même à des
températures ordinaires, à la conversion d'une fraction appréciable de l'électrolyte en ions
libres. L'explication proposée par Arrhenius pour le comportement observé dans la figure est
venue soutenir cette théorie. L'augmentation de la conductivité avec la diminution de la
concentration, observée dans les solutions diluées de tous les électrolytes, et particulièrement
accrue dans le cas des électrolytes faibles, a été attribuée à la dissociation croissante de
52
l'électrolyte. Un équilibre chimique entre les molécules d'électrolyte non dissociées et les ions
qui résultent de la dissociation conduit toujours à une augmentation du degré de dissociation
pour des solutions plus diluées. Comme la conductivité dépend de la présence d'espèces
chargées, une explication qualitative de la variation de la conductivité en fonction de la
concentration a été immédiatement trouvée.
Ces idées ont conduit à une méthode permettant de calculer le degré de dissociation d'un
électrolyte à partir des données de conductivité. L'hypothèse d'un équilibre de dissociation
implique qu'à une dilution infinie, tous les électrolytes sont complètement dissociés. Une
comparaison de la conductivité à une concentration donnée avec celle à une dilution infinie
donne donc une mesure de la fraction d'électrolyte dissociée à la concentration considérée. On
introduit , le coefficient de dissociation, écrit comme suit :


0
De cette manière, des valeurs du degré de dissociation peuvent être obtenues. Arrhenius a
traité les électrolytes forts et faibles essentiellement de la même manière, la différence
apparente de comportement révélée dans la figure étant interprétée simplement comme une
différence de degré de dissociation.
Dans le cas particulier des acides de Brønsted faibles, le coefficient de dissociation, ,
représente la fraction de molécules d’acide qui se sont déprotonées. Si on considère l’équation
générale suivante :
HA( aq )
H (aq )  A(aq )
la constante d’acidité respective s’écrit :
 H    A 
Ka 
 HA
Pour une solution de concentration totale en acide HA égale à C0, les concentrations à
l’équilibre sont :
 H     C0
 A    C0
 HA  C0   C0  (1   )C0
et l’expression peut se réécrire sous la forme suivante :
 C0 . C0  2 .C0
Ka 

(1   )C0 1  
Il s’agit d’une équation du second degré :
données par l’équation :

C0 . 2  K a .  K a  0 dont les racines sont
 K a  K a2  4C0 .K a
2C0
.
53
Comme 0    1 , il y a une seule racine possible :  
 K a  K a2  4C0 .K a
, et la valeur de
2C0
 tend vers 1 lorsque la concentration C0 tend vers 0. Autrement dit, le taux de dissociation
augmente avec la dilution et devient maximal ( = 1) à dilution infinie.
 2 .C0

Si, dans la constante d’équilibre K a 
on remplace  par 0 , on arrive à l’expression

1
suivante :
.C0
1
1
 0
2
 
K . 0 
a
Elle traduit ce qu’on appelle la loi de dilution d’Ostwald. Le graphique de la fonction
1
1
 f  .C0  est une droite ayant une ordonnée à l’origine égale à 0 et une pente égale à


1
, à partir desquelles on peut obtenir les valeurs de  0 et de K a .
0 2
Ka .  
Nombres de transport
La densité de courant représentant la contribution d’un ion j dans le transport du courant est
donnée par
i j | z j | .F.C j .u j .E
et dans le cas d’un électrolyte 1:1 on peut écrire
i   z+ .F.C+ .u + .E
et
i  | z | .F.C .u  .E
avec C   C  .
Il est évident que si u +  u  , alors forcément i +  i  , et donc les ions positifs et négatifs ne
transportent pas la même densité de courant. Ceci amène à introduire le concept de nombre de
transport, qui est la fraction du courant total transportée par un ion de type déterminé
tj 
ij
iT

ij
i
j
j
Il est clair que  t j  1 .
j
Prenons comme premier exemple une solution de HCl dans l’eau. On peut écrire
t H 
i H
i H  iCl

zH .F.CH .u H .E
zH .F.CH .u H .E  | zCl | .F.CCl .u Cl .E
54
Cette expression peut être simplifiée, dans la mesure où CH  CCl et zH | zCl | , en
t H 
u H
u H  u Cl
Les nombres de transport, tj, ne varient pas beaucoup avec la concentration, puisqu’ils sont
des rapports de mobilités, et celles-ci varient de la même manière avec la concentration.
Pour des concentrations de l’ordre de 0,1 mol.L1, u H
t H 
t Cl 
u H
u H  u Cl

u Cl

u H  u Cl
5u Cl
5u Cl  u Cl
u Cl
5u Cl  u Cl

5
 0,83
6

1
 0,17
6
5u Cl , ce qui donne
Donc, 83% du courant est transporté par la migration des ions H+.
Supposons maintenant, comme deuxième exemple, une solution 1 mmol.L1 de HCl et 1
mol.L1 de KCl. Le rapport entre les nombres de transport des ions K+ et H+ est tel que
CK  .u K 
t K
t H
 C .u
j

j
j
CH .u H
 C .u
j

CK  .u K 
CH .u H
j
j
5u K  , et sachant que CK   1000C H , on arrive à
On admet, encore une fois, que u H
t K
t H

CK .u K
CH .u H

1000CH .u K
CH .5u K 

1000
 200
5
Le courant transporté par l’ion H+ est, donc, négligeable devant celui transporté par l’ion K+.
u H
Cela devient également évident en calculant t H , en admettant que u K  u Cl
5
t H 
CH .u H
CH .u H  CK .u K  CCl .u Cl

3
103.5u K
10 .5u K  1.u K  1.u K

5 103
5 103  2
2,5 103
Cet exemple illustre l’importance de l’électrolyte support lorsqu’on souhaite que l’espèce
électro-active (le H+) ne soit pas impliquée dans des phénomènes de migration : le courant
ionique est presque entièrement dû à K+ (et Cl), et donc la contribution de H+ pour la
migration est négligeable. Pour que cela se vérifie, l’électrolyte support doit être bien plus
concentré que l’espèce électro-active.
55
Mesure des mobilités et nombres de transport
Electrophorèse sur ions radioactifs (ou colorés)
Dans une solution de NaCl qui mouille une bande de papier entre deux bacs, on dépose au
centre du papier 22Na36Cl (cation et anion radioactifs) et on applique une d.d.p. entre les deux
électrodes. On mesure, par analyse de la radioactivité, le déplacement du cation,  , et de
l’anion,  , ce qui nous permet d’accéder au rapport des mobilités ou aux nombres de
transport d’après les expressions suivantes :
u

u
t 


u

u  u

 
et
t 

u

u  u

 

Par ailleurs, si on peut mesurer la conductivité équivalente, , nous pouvons ensuite déduire
les mobilités de chaque ion :
  F. u   u    F.u  .
et donc
u 
 u   u    F. u 

.t 
F
u
t
et
u 
et
  F. u   u    F.u  .
 u   u    F. u 
u
t

.t 
F
Piles et accumulateurs
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