Telechargé par Prof. Dr. -Ing. YENDE RAPHAEL Grevisse, PhD

Allégories de la société contemporaine vis-à-vis des personnes vivant avec l’épilepsie : Prise en charge et contraintes

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International Journal of Advances in Engineering and Management (IJAEM)
Volume 4, Issue 6 June 2022, pp: 2535-2560 www.ijaem.net ISSN: 2395-5252
Allégories de la société contemporaine visà-vis des personnes vivant avec l’epilepsie :
Prise en charge et contraintes.
Allegories of contemporary society faced
with people living with epilepsy: Care and
constraints.
1
Dr Yende Raphael Grevisse, 2Mapenzi Viketwa Georges,
3
Bilonda Tshibitshiabo Victorine, et 4Minosa Kinalo Ernest.
1
Ingénieur Docteur ès sciences(PhD) de l’Université Ouverte du Commonwealth (UK) et Enseignant-chercheur
à l’ISP/BUTA.
2
Licencié en Sociologie de l’Université de Kisangani (UNIKIS) et Assistant de recherche à l’ISC – BENI.
3
Etudiante au Master en Management de la Santé de l’Université Telematique de Noverdrate, Promotrice
(PCA) de l’Université Saint Laurant de KANANGA (USLK) et Religieuse de la Compagnie Saint Ursuline.
4
Licencié en santé publique (épidémiologie) de l’Université de Kisangani (UNIKIS) et Superviseur provincial à
la Division Provinciale de la santé du Bas-Uélé (Coordination provinciale Lèpre et Tuberculose).
-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------Submitted: 20-06-2022
Revised: 27-06-2022
Accepted: 30-06-2022
-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------ABSTRACT
I.INTRODUCTION
The present study aims to contribute to the
Les particularités de la vie, telles que les
evaluation of the impact of epilepsy on several
maladies et les catastrophes naturelles édifient les
aspects: psychosocial variables (such as fear of
êtres humains et au mieux, elles changent leurs
seizures, perceived stigma and discrimination);
pensées d’une manière ou d’une autre selon qu’ils
degree of adjustment to the diagnosis; level of
acquièrent et vivent avec les souvenirs de ces
social support and other daily life events;
incidents. Nous sommes sans ignorer que rien
neuroepileptic variables (such as age at onset,
n’est sans effet dans la vie humaine et de par son
duration of epilepsy, type of seizure, severity of
essence, l’homme s’est toujours révélé un être
seizures); medication variables, including type and
ébranlé par variées situations le long de son
number of medications. Moreover, this research is
parcours. A cet égard, certaines manifestations
intended to help people living with epilepsy, to
sont essentiellement adjurantes, à un tel niveau,
better understand and accept that this diseased
qu’ils mettent tous les acteurs impliqués à
condition is as transient correlatively to malaria,
l’épreuve. C’est en l’occurrence, l’épilepsie, un
typhoid and to name a few. On the other hand, it
phénomène tant déplaisant qui sollicite toutes les
aims to make our contemporary society discover
sciences humaines et naturelles modernes (la
that people with epilepsy are more likely to be
médecine, la psychologie clinique, la philosophie,
employed and considered as normal people in
la sociologie…), de réunir leurs forces,
society and to understand that epilepsy does not
définitivement, dans le but de caractériser et
dissipate any potential in them, nor modify any
d’élucider tous ses aspects, qui, pendant des siècles
organ of their human body.
et à travers les pays, elle a été une situation avec
KEYWORDS: Allegory, Epilepsy, Contemporary
des connotations extrêmement négatives.
society, Care, Constraints, Social burden, Illness,
Alors, si l'épilepsie est une des seules
Neuropsychology, etc.
entités nosologiques qui traverse les millénaires,
elle le doit formellement aussi bien à son
expression symptomatologique particulière qu'aux
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difficultés d'en saisir l'origine et de la traiter. Il n'est
pas lieu ici de retracer les différentes théories
médicales qui ont traversé les âges, mais
préférablement de constater que l'épilepsie a
toujours été source de tensions entre conception
magique et conception scientifique, entre croyances
superstitieuses et explications rationnelles. Un autre
aspect historique frappant de l'épilepsie réside dans
le fait que cette maladie a toujours porté une
signification sociale particulière, provoquant
surtout le rejet, et donc la honte, jusqu'à confiner le
malade dans la solitude et la marginalisation.
Cependant, malgré le génie d'Hippocrate, (vers 400
av. J.C.), dans un traité intitulé « Maladie sacrée »
(nom donné à l'épilepsie à cette époque) propose le
premier témoignage de la médecine rationnelle
s'opposant aux théories médico-religieuses des
discussions quant à l'origine de l’épilepsie au cours
des différentes périodes de l'histoire. Et ce n'est
vers la seconde moitié du 19e siècle, sous
l'impulsion des travaux de John Hughlings Jackson,
que l'épilepsie passera définitivement, au niveau
scientifique, du champ de la psychiatrie à celui de
la neurologie [3].
Toutefois, notez que l’épilepsie, de par sa
définition, est tout aisément un trouble associé à
des conséquences psychologiques et sociales
importantes pour la vie quotidienne caractérisée par
un disfonctionnement des neurones déclenchant
ainsi l’apparition des crises chez l’individu. La
crise d’épilepsie tient ainsi son origine de la
décharge anormale soudaine des neurones. Sa
complexité s’exprime par multiples formes de
crises qui peuvent prendre leur origine dans
n’importe quelle région du système nerveux central
[1].
L’auteur Jallon (1992) [24] ; soutient
qu’une crise d’épilepsie est l’expression clinique
d’un dysfonctionnement d’une population de
cellules cérébrales ; organisées plus ou moins
complexe et en état d’équilibre permanent entre des
mécanismes excitateurs et inhibiteurs. Ce qui nous
renvoi à l’hypothèse selon laquelle, l’épilepsie est
un enchaînement de l’évolution sociale entre le
fantasme et l’irrationnel créant ainsi des préconçus
dans la population des cellules cérébrales … Par
ailleurs, Certains auteurs, défendent l’idée selon
laquelle, la crise épileptique surprend le
fonctionnement de la cellule familiale et son
histoire dans un climat d’affolement, d’inquiétude
et d’insécurité (la crainte de la mort, projetée par la
crise) et de par sa conception classique, ladite
maladie chronique parait être un incident tant
préoccupant avec la faculté d’altérer graduellement
l’image de soi du sujet épileptique ainsi que de son
groupe d’appartenance vu qu’animés tous, d’une
peur intense de la maladie qui, selon eux, précipite
à la mort, C’est ainsi que ces derniers face à cela,
peuvent alors développer un moi1 propre à eux.
Aujourd'hui encore, la vie d'un épileptique
porte un lourd tribut à cette allégorique effroyable,
mêlé d'un antécédent absurde, et irréductible aux
yeux de certains et d'une expression clinique de la
grande crise impressionnante qui provoque trop
souvent effroi et stupeur. Voilà pourquoi,
L’épilepsie entant que telle, requiers un exercice
de l’identité des sujets touchés vue le regard étréci
de la société envers ces derniers (un regard capable
d’inhiber l’estime de soi des personnes vivant avec
épilepsie) … A ce propos, Michel(1987) [38],
stipule que le soi n’est pas un pur ego. Dans un
quasi instantanéité, il englobe, désir, projet, espoir,
décision, action, conscience d’être, perception du
soi actif. Cette propre conscience de soi est
grandement dépendante de celle des autres et
interagit avec l’intense activité du cerveau. En
conséquence, le comportement de toute personne
est résultant du processus psychique et les émois
(émotions) par conséquent, jouent un rôle immense
dans l’identification de chacun et de l’image de soi
(ici, c’est l’image de soi qui détermine la gravite du
handicap chez un tel individu).
Certaines études antérieures
ont
formellement montrés que le handicap bouleverse
le rapport de l’individu à son corps[2] ;
essentiellement pour le cas du handicap physique.
Néanmoins,
le
handicap
mental,
touche
éventuellement la relation que l’individu entretient
avec son corps. Cette relation se traduit dans les
modes d’être, de paraitre et d’exister. Les
personnes vivant avec l’épilepsie ont une image
pareille à celle des individus vivant avec handicap.
Et nous sommes sans ignorés que le psychisme et
le processus émotionnels jouent un rôle important
dans l’expression et l’évolution de l’épilepsie, de
même que sont fréquentes les répercussions des
crises sur l’équilibre psychique. Ce qui cause
automatiquement le déséquilibre du corps[40].
Au regard de nos investigations, nous
avons remarqués que les sujets vivant avec
épilepsie sont stigmatisés voir marginalisés : dans
leur famille, leur profession, leur milieu scolaire et
dans leurs églises. En famille par exemple, le sujet
épileptique a ses propres assiettes, il lui est interdit
certaines activités comme les sorties d’ensemble, la
scolarité… ; s’il est reconnu comme tel épileptique,
personne ne veut s’assoir à son coté même dans
l’église … Signalons que lorsque la crise survient
Le moi représente l’individu dans son
imaginaire qui il se manifeste dans la personnalité
de celui-ci.
1
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dans un lieu public, la chute, les convulsions, le
coma du sujet provoque sur l’entourage une
réaction de peur et de panique. Cette attitude atteste
autant le flétrissement des sujets épileptiques dans
notre société contemporaine …D’autres part, c’est
préférablement une attitude de surprotection envers
les sujets épileptiques qui est autant nuisible pour
leur développement … Il est aussi probable
d’observer chez les sujets épileptiques, l’imaginaire
des êtres vêtus d’un corps très fragile par rapport
aux autres. Cette fragilité est alors caractérisée par
la peur d’affronter la réalité extérieure, la peur des
relations humaines, la crainte de risquer dans la vie,
la peur de la vie elle-même, bref, le sujet
épileptique s’inquiète excessivement de son état qui
l’incite à cesser de désirer, de parler et à se replier
sur soi qui l’amène tôt ou tard à se subjectiver et à
se déprécier.
De ce fait, nous avons constaté que,
malgré une prévalence proche de 1%, de la
population mondiale[53] touchée par l’épilepsie, la
société moderne n'est que peu informée au sujet de
cette maladie et y attribue encore trop de préjugés,
lesquels peuvent donner suite à des difficultés
comme l'isolement ou la dévalorisation ; d'où la
nécessité de toujours plus parler et d'informer les
gens sur l'épilepsie. Aujourd'hui encore, la vie d'un
épileptique porte un lourd tribut à cette symbolique
effroyable, et reproduction d’un héritage antécédent
mêlé d'une composante irrationnelle, irréductible
aux yeux de certains et d'une expression clinique de
la grande crise impressionnante qui provoque trop
souvent effroi et stupeur[36].
Eu égard, à ces réflexions, nous avons
donc été dans l’obligation de mener une
investigation auprès de la population Congolaise à
propos de l'épilepsie et à s'intéresser de plus près à
la vie de tous les jours d'une personne atteinte de
cette pathologie. Pour cela, nous avons été
emmenés à une énigme fondamentale de savoir si
l’épilepsie constitue-t-elle un fardeau psychosocial
des personnes atteintes et Comment expliquez le
phénomène de rejet, de l’évitement et des
connotations négatives de la société moderne vis-àvis de la maladie…
De par cette question proposée, nous
voulons ainsi mettre en lumière les représentations
sociales de l'épilepsie, au travers des rencontres
avec les personnes épileptiques, de parvenir à
expliquer les comportements de la perception de la
maladie auprès des sujets-eux-mêmes.De ce fait,
dans le butdebien menercetteétude à son heureux
aboutissement ; nous nous sommes fixés un double
objectif: d’une part, de chercher àappréhender la
perception du sujet épileptique par rapport à sa
propre représentation du corps et à ses actions. Et
d’autre part, élucider certains comportements
étroits de la société contemporraine vis-à-vis de
l’épilepsie.
I. APPROCHE METHODOLOGIQUE
La présente étude préconise une
approchemixte :celle-ci,
étantla
combinaisondel’approche
qualitativeetquantitative.Ellenous
a
permisde
mobiliseraussibienlesressources
quantitatives
quequalitatives
et
àmaitriserlephénomène
étudiédanstoutessesdimensions. Cette approche a
été soutenue par trois grandes méthodes : la
méthode d’observation, qui nousapermisd'étudier
les comportements des sujets épileptiques et
d’analyser directement quelques phénomènes et
faits sociauxextériorisés. Laméthode clinique,
quant à elle, nous a permis d’étudier directement le
sujet épileptique, en essayant de le suivre pas à
pas, tout en notant les différentes modifications et
évolutions de son comportement sociales.La
méthode historique, nous a permis de remonter
dans le temps et de mettre en œuvre une analyse
documentaire sur les différentes perceptions de la
société face à la manifestation de la crise
épileptique … Signalons tout de même, que la
présente recherche a usé des techniques suivantes :
entretien, questionnaire et documentaire.
Notre échantillon aléatoire de 38 sujets épileptiques
(sujets dont 35 ont été soumis à un questionnaire
qui nous a permis de vérifier les différentes
conceptions, considérations et conséquences de
l’épilepsie sur la société moderne et 3 sujets
faisaient objet des cas cliniques) est dû à une taille
de la population mère vaguement[48] connue vu les
différentesdifficultés
d’accessibilité
et
de
dénombrement de la population locale ayant vécue
avec l’épilepsie. Ainsi, pour constituer l’échantillon
et participer à la présente étude, les enquêtés ont été
soumis à ces trois principaux critères :

Appartenir à la catégorie des personnes
vivant avec l’épilepsie ;

Avoir vécu au moins avec un sujet
épileptique sous votre tutelle ;

Etre de la nationalité congolaise et
habitant de la RDC ;

Etre au moins âgés de 14 à 35 ans.
Toutefoispoury
parvenir,nousnoussommesserviségalementd’unques
tionnaired’enquêtese
basantsurtroisformesdesquestions
:fermées,ouvertesetcouplées[41].
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II. VERS LA COMPREHENSION DE
L’EPILEPSIE
II.1. Définition et Contexte d’étude
De par sa définition, « une crise
d’épilepsie oucrises épileptiques »,
est une
décharge accidentelle, excessive et hypersynchrone
d'une population de neurones. Elle est liée à un
déséquilibre entre les mécanismes excitateurs et
inhibiteurs du système nerveux. Ce déséquilibre
peut se situer aussi bien au niveau de la membrane
des neurones que dans les circuits neuronaux …
Autrement dit, c’est une expression clinique d’une
décharge anormale et excessive des cellules
nerveuses du cerveau. Il s’agit d’un trouble
momentané de l’activité électrique qui peut être
soit local, soit généralisé. Au moment de la crise, le
cerveau ne fonctionne pas convenablement et
transmet des messages factices au corps[37].
Par contre, l’épilepsie, du verbe grec
« Epilambanein »,
signifie
« Surprendre »,
L’épilepsie est une maladie neurologique dont
l’unité pathologique est représentée par la survenue
des crises qui vont se répéter plus ou moins
fréquemment, et longtemps au cours de la vie d’un
individu. Autrement dit, C’est une expression d’un
dysfonctionnement des cellules nerveux. Ce
dysfonctionnement
peut
être
aigu
mais
généralement éphémère ou passager.
La
complexité de la maladie s’exprime par les
multiples formes d’expression des crises pouvant
tirer leur origine du cerveau 2 par ses manifestations
variées, et son hétérogénéité explique les difficultés
de comprendre sa fréquence, c’est pourquoi, il est
plus rationnel de parler des épilepsies que de
l’épilepsie.
Il faut noter que le type de la crise
dépendra de la région du cerveau qui est touchée la
première, du lieu où la perturbation se diffuse et de
la vitesse à laquelle elle va se propager. Les crises
peuvent être également généralisées d’emblée,
c’est-à-dire que la perturbation touche les deux
hémisphères du cerveau (moitié droite et moitié
gauche du cerveau) dès le début ou quasi
instantanément. Les épilepsies sont actuellement
définies en « syndromes », c’est-à-dire un ensemble
Le traitement de l’information par le système
nerveux central passe par l’échange de signaux
électriques et chimiques entre neurones. Les
mécanismes par lesquels ces signaux se propagent
d’un neurone à un autre impliquent des variations
du potentiel de membrane des neurones.
L’excitabilité neuronale est un phénomène
complexe sur lequel influencent de nombreux
processus.
2
de caractéristiques tenant compte de l’âge, du type
de crises, de la cause, de troubles associés…
II.2. Epilepsie et autres Disciplines
Le système nerveux et le cerveau sont des
compositions
biologiques
complexes
qui
commandent en partie sur l’ensemble du corps
humains. En effet, ces systèmes (Le système
nerveux et le cerveau) coordonnent les
mouvements
musculaires,
contrôlent
le
fonctionnement des organes, véhiculent les
informations sensoriels et motrices vers les
effecteurs et régulent les émotions. Cependant ces
structures parfois se dérèglent provoquant des
nombreuses pathologies du système nerveux ;
parmi lesquelles, le plus fréquent est l’épilepsie.
Encore aujourd’hui, l’épilepsie reste une
pathologie dont nous ne connaissons pas tous les
mécanismes impliqués [50]. De plus, il existe
plusieurs formes d’épilepsie et il est important de
savoir différencier une « crise d’épilepsie » de la
« maladie d’épilepsie » car leur classification est
bien précise et peut se faire selon la localisation du
siège initial de la décharge épileptique et de son
éventuelle propagation au reste du cortex, selon les
causes d’apparition des épilepsies mais également
selon l’âge de l’apparition. Il est autant à noter que
les causes de l’épilepsie sont vraiment diverses et
cette maladie peut survenir à la suite d’un
traumatisme d’ordre vasculaire, tumorale ou
toxiques en d’autres termes, ou alors elle peut
résulter d’une mutation génétique d’un canal
ionique ou bien d’un gène de neurotransmetteurs
modifiant l’activité du cerveau.
L’épilepsie est un embarras ordinaire qui
peut toucher n’importe quel individu dans notre
monde. En fait, il existe de nombreuses formes
d’épilepsie, c’est pourquoi il faudrait parler « des
épilepsies ». Elles débutent fréquemment pendant
l’enfance néanmoins peuvent apparaître à
n’importe quel âge. Elles touchent les personnes
des deux sexes quel que soit leur niveau
d’intelligence, leur milieu social ou leur race.
N’importe qui peut présenter une ou des crises
d’épilepsie. Il est important de garder à l’esprit
qu’il existe plusieurs types d’épilepsies et que les
personnes en sont affectées de différentes manières.
Tout comme les crises varient amplement d’un
individu à l’autre, l’influence des crises sur la
personne et sur sa famille varie aussi … Par le
passé, cette affection était entourée de mystère.
L’incompétence et les idées fausses entraînaient la
peur et les préjugés. Aujourd’hui, l’épilepsie est
mieux connue, du moins par le monde médical,
toutefois elle continue à perpétrer une peur intense.
C’est pourquoi, nous avons choisi d’orienter notre
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étude sur cette thématique écœurante du monde
contemporain.
1. Personnes vivant avec Epilepsie
Tout individu qui subit les crises
d’épilepsie des manières répétées, est une personne
vivant avec l’épilepsie. Les personnes vivant avec
l’épilepsie ont des difficultés propres à eux dans
leur milieu de vie à cause des crises répétées et
pour certains, ces crises sont fréquentes, comme le
confirme Jallon (1992) : « la dimension sociale
particulière de l’épilepsie se mesure dans les échecs
multiples, avoués ou cachés, que subissent les
patients et les difficultés de leur vie
quotidienne ».Ace propos, Michel 1987, soutient
qu’une des grandes difficultés de l’épileptique
réside dans l’impossibilité de décrire ses crises.
Cette difficulté s’explique par une perte de
conscience ; ainsi la personne vivant avec
l’épilepsie se trouve isolée de son environnement
et, elle se sent plus que seule par ce qu’en réalité,
elle ne sait pas expliquer comment son corps
fonctionne. De cette difficulté jaillissent les
comportements comme le sentiment de peur, de
honte, de sous-estimation qui conduit à la
dépendance totale, le sentiment de culpabilité se
manifestant par un contrôle exagéré d’autrui …
Selon, toujours le même auteur[38], Pour se
rassurer, l’épileptique cherche à rationaliser ses
crises. Il peut les rattacher à une situation
inhabituelle, un changement de climat ou de saison,
un surmenage, etc.
Cela montre que les sujets épileptiques
cherchent toujours à comprendre le phénomène
qu’ils vivent mais n’y parviennent presque toujours
pas. Certains épileptiques se jugeant les plus
détestés de la société, vivent un autocontrôle
exagéré avec comme croyance que l’épilepsie est
une maladie très dangereuse qui cause des
ridicules, il faut alors surveiller de près son
apparition. Certains épileptiques parviennent même
à se fixer sur le nombre de crises, leur moment de
survenue qu’ils reportent soigneusement sur un
agenda. Les personnes vivant avec l’épilepsie ne
se sentent à l’aise que très rarement, elles sont tout
le temps insatisfaites de leurs vies. Tout ce qu’elles
recherchent, c’est la protection contre l’apparition
de la crise. En d’autre termes, les sujets
épileptiques cherchent à s’adapter á leur
environnement qui pourtant, le rejette dans leur
façon de vivre en société. Les personnes vivant
avec l’épilepsie sont des individus qui, d’une
manière générale, ne veulent pas parler de leur
maladie et s’ils peuvent en parler, ils cherchent des
explications sans rapport avec la réalité, celle-ci
parait au-delà de leur équilibre psychique. C’est
pourquoi dans notre société moderne, nous ne
reconnaissons une personne épileptique que lors de
ses premières crises en groupe. Or les personnes
vivant avec épilepsie ne devraient pas se
tourmenter beaucoup car d’une manière logique,
elles doivent mener une vie normale sans trop de
peine. Dans la même perspective, Tremblay (1989),
soutient que la majorité des personnes sujettes à des
crises épileptiques sont à tout autre point de vue
des personnes parfaitement normales. Jallon
(1992), confirme que malgré la somme d’interdits,
réels ou plus moins formulés, la majorité des
épileptiques peuvent et doivent avoir une vie
normale. Bref, les personnes vivant avec l’épilepsie
sont des individus physiologiquement normaux.
Moulier (1987)[6], stipule aussi que généralement
entre les crises, l’épileptique est physiologiquement
normal. Il peut être aisément marqué dans son
équilibre psychoaffectif.
Cette version nous pousse à conclure que
l’épilepsie est une affection bénigne qui peut alors
évoluer et devenir maligne surtout suite aux
facteurs affectifs touchant profondément le système
nerveux. Donc le sens accordé à l’épilepsie depuis
la société traditionnelle
jusqu'à la société
contemporaine, émotionne significativement les
personnes qui en sont victimes, par conséquent cela
apporte des changements physiologiques et
psychologiques[10].
2.Société moderne et Epilepsie
L’épilepsie était communément connue,
par la société traditionnelle, sous le nom de
« maladie des oiseaux »[12], elle était directement
classée parmi les sortes des maladies mentales. Il
était inconcevable que la maladie qui attaque les
oiseaux puisse atteindre les humains ; Sinon elle
était interprétée comme le sort de la vengeance des
dieux ou des ancêtres après transgression des
règles. Or, ce sort pouvait frapper non seulement le
sujet concerné mais toute la société qui pouvait
acquérir la peur, l’angoisse voir même la façon
d’agir et de penser qui changeait significativement.
C’est pour cette raison que si une personne était
atteinte par l’épilepsie, elle devait hâtivement être
isolée de la société et même de sa famille de peur
d’être contaminée par ladite maladie ou alors d’être
complètement assaillie par ces forces maléfiques.
La même conception de l’épilepsie s’est
transmise parmi la population contemporaine avec
peu de modification. Actuellement certains peuvent
accepter de vivre le même toit avec les sujets
épileptiques mais sans avoir à les associer aux
activités familiales, croyant que ceux-ci sont
animés d’une force diabolique et pensent qu’en
s’approchant d’eux, ils seront souillés. Il sied de
savoir que la plupart des épileptiques n’ont aucun
trouble psychique, et quand bien même, ces
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troubles existeraient chez eux, ils ne sont en aucune
façon liés au processus des crises épileptiques.
Ainsi, ces différents patronymes attestent une fois
de plus, que la société moderne garde autant une
conception erronée de l’épilepsie, qui selon elle,
ladite maladie serait contagieuses, et de près liés
aux forces démoniaques … En conséquence, elle
cherche à expliquer les facteurs qui seraient à
l’origine des premières crises épileptiques par : la
persécution des sujets touchés par la pathologie,
par des tests d’intelligence, de beauté, de talents
…
Actuellement dans nos familles modernes,
la présence d’un sujet épileptique, est un moyen
d’étiquetage de cette famille. Les proches de ces
derniers (personnes affligées) sont, elles autant
appelées à vivre des conflits, des ruptures et/ou des
remises en question de toute sortes dans leurs vies
quotidiennes.
Le
bouleversement
intérieur
qu’entraine cette situation traumatisante est à
même, dans certains cas, d’affecter la
communication entre les individus, ainsi bien que
les relations sociales de chacun de ceux ou des
celles qui connaissent de près ou de loin la
principale personne concernée.
Cela prouve
énormément que la société contemporaine est tant
sujette à l’impéritie des apparitions des crises chez
les personnes vivant avec l’épilepsie[13] … De ce
fait, elle adopte maintenant une tendance à les
éviter, ignorant que les crises d’épilepsie
apparaissent d’une manière
absurde et
inconsciente, ce qui apporte diverses interprétations
et discussions scientifiques auxquelles aucune idée
univoque n’a été jusque-là proposée.
3. Neurologie et epilepsie
La neurologie est la science qui étudie le
fonctionnement des neurones soit une étude des
cellules nerveuses. Jallon (1992), définit le neurone
comme une cellule particulière par son aspect
morphologique ; il est constitué d’un corps
cellulaire ou soma ou périkaryon, limitée par une
membrane qui, par sa constitution, va jouer un rôle
fondamental dans la genèse de l’influx nerveux. Le
périkaryon présente des prolongements qui vont
permettre des connections avec d’autres neurones
du système nerveux cellulaire ou périphérique
constitués par les dendrites et les axones, lesquels
sont :
 Les dendrites, qui sont des courtes
ramifications moussues et bourgeonnantes, qui
vont recevoir des signaux électriques des
cellules avoisinantes.

Les axones, ou fibres nerveuses, dont les plus
gros sont entourés d’une gaine de myéline,
représente l’unité conductrice de l’influx

nerveux. L’axone se termine au contact du
soma ou, le plus souvent des
dendrites
d’autres cellules nerveuses ou effectrices par
une synapse dont le fonctionnement est sous la
dépendance des phénomènes chimiques et
électriques.
Le fonctionnement neuronal repose donc sur
l’équilibre électrolytique entre les liquides
extracellulaires et intracellulaires dont la
composition ionique de part et d’autre de la
membrane entraine une asymétrie des
distributions des charges[16]. Ce système est
généralement géré par le cerveau. Le cerveau,
qui est ainsi, un organe du corps considéré
comme le centre de contrôle du système
nerveux. Autrement dit, le cerveau est un
organe immature à la naissance mais qui se
développe d’une façon plus complexe au fil du
temps. Donnini (2007), soutient que le cerveau
nous permet de changer, de nous adapter et de
nous murir psychologiquement. Cet organe se
compose de cinq grandes parties :
Le tronc cérébral, également appelé le cerveau
primitif ou reptilien, constitue la partie la plus
élémentaire du cerveau. Il régit les fonctions
essentiellement de survie telles que la
respiration, la chaleur corporelle, la pression
artérielle ;

Le cervelet coordonne le mouvement y
compris ceux de la posture, de l’équilibre et
participe en partie à l’apprentissage ;

Le système limbique : situé à la base du
cerveau émotionnel. Il joue un rôle essentiel
dans le processus d’apprentissage, la mémoire,
l’olfaction et les réflexes de survie.
Contrairement au tronc cérébral. Le système
limbique est grandement influencé par le
monde extérieur auquel il s’adapte.

Le thalamus sert de relais entre les
informations sensorielles provenant de
l’ensemble du corps. Il repartit les données
vers le cortex cérébral et le centre supérieur de
la conscience.

Enfin le cortex cérébral favorise la
planification de même que l’acquisition
d’habilités sociales. On l’appelle également le
cerveau.
Dans un même assujettissement d’idées,
disons que lorsque le cerveau émotionnel et le
cerveau rationnel travaillent en complexité, nous
pouvons ainsi disposer d’une grande variété de
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réponses ou de comportements qui composent notre
vie. Ainsi le système nerveux est constitué de deux
parties dont le système nerveux périphérique et le
système nerveux végétatif ou autonome.
Dans le cadre de cette étude, nous nous
intéresserons plus, au système nerveux autonome
qui ne dépend pas de la volonté de l’homme. Selon
Donnini (2007), le système limbique est en étroite
relation avec le système autonome chargé de la
régulation des fonctions involontaires et
inconscientes du corps[13] … Le système nerveux
autonome est composé de deux réseaux qui
travaillent en alternance : Le système nerveux
sympathique
et
le
système
nerveux
parasympathique. Le premier système place notre
corps en état d’alerte en cas d’un danger et le
prépare à des dépenses énergétiques. Ce système
est responsable d’une réaction immédiate et
brusque devant un stimulus dangereux. De son
côté, le système nerveux parasympathique a pour
rôle de provoquer un ralentissement de
l’organisme.
Ajoutons qu’en réaction, l’hypothalamus
produit deux actions importantes : respiration plus
courte, rythme cardiaque accéléré, bronches et
pupilles dilatés … Il envoie un message permettant
de sécréter une hormone qui assure le relais entre le
corps et l’esprit que l’on nomme ACTH
(Adénocorticotropine)[16]. C’est à ce stade que
nous ressentons la peur. En réponse à ces
modifications, les glandes surrénales libèrent des
hormones permettant de réagir rapidement. Ce sont
de l’adrénaline et la noradrénaline. Ces hormones
augmentent donc notre force physique. A l’opposé
à cette action, les mêmes glandes surrénales
secrètent une dernière hormone le cortisol qui joue
le rôle de frein à la larme du stimulus dangereux et
à la production de l’adrénaline et la noradrénaline
enfin que l’organisme reprenne son activité
habituelle[40].
De notre point de vue, nous sommes
convaincus que si l’organisme déploie ses
mécanismes de défense, ce qu’il est confronté aux
événements plus ou moins menaçants de la vie
quotidienne. C’est ainsi que le système limbique,
ayant été surexcité sous l’effet de la peur intense,
elle continue à commander à l’hypothalamus
d’activer le système nerveux autonome. Cela aura
comme résultat de relâcher sans cesse dans
l’organisme des hormones de stress alors qu’en
principes elles ne sont plus nécessaires. Ces
hormones deviennent ainsi nuisible à l’organisme
et capable de provoquer chez certaines personnes
des comportements morbides. Ainsi, les
comportements tels que l’agressivité, l’hypervigilance, l’irritabilité[24] … chez certaines
personnes vivant avec épilepsie, leurs différentes
manifestations s’expliqueraient, par une approche
neurologiquepar ce mécanisme énoncé ci-haut et se
caractériseraient par une décharge paroxystique et
synchrone au sein d’une population des neurones.
4. Psychanalyse et Epilepsie
D’une manière inconsciente, un grand
nombre d’individus épileptiques se sentent aspiré
par les événements traumatiques passés et se
trouve incapable de les dépasser. C’est la peur
intérieur du passé qui occupe toute la place. La
crise épileptique peut s’introduire dans un
processus de communication relationnelle. Elle
correspond également à un phénomène d’évitement
et de fuite. La plupart des sujets vivant avec
épilepsie se prépare à tout moment à l’apparition
des crises. Certains savent déjà les heures précises,
les lieux où se produisent leurs crises, ils s’y
préparent déjà et se convint qu’elles se produiront
inévitablement[27]. Ils établissent en conséquence,
un lien entre la crise et les événements passés
comme la mort d’un proche, un traumatisme sexuel
ou la crise d’épilepsie elle-même. Nous sommes
assurément convaincus que ce vécu révoltant joue
absolument un rôle dans la transmutation de
l’épilepsie. Suivant cette approche, les crises
d’épilepsie peuvent maintenant s’expliquer par un
déséquilibre de l’appareil psychique, ainsi la
carence affective et le manque de réassurance
figurent parmi les facteurs d’apparition de la crise
d’épilepsie, c’est pourquoi nous pouvons observer
chez les personnes épileptiques, le manque
d’amour pour eux-mêmes, et cherchent à cacher
leur maladie qu’elles jugent être une erreur
inexcusable, qui conduisent tôt ou tard aux
comportements pathologiques, et au retrait des
activités sociales.
5. Psychopathologie et Epilepsie
Dans ce paragraphe, nous discuterons
préférablement du mécanisme d’évolution de
l’épilepsie. Le phénomène épileptique agit
essentiellement sur l’activité neuronale, comme
signalé jadis. De ce fait, Les neurones s’organisent
en réseaux et fonctionnent d’une manière
complexe, ils sont étroitement liés et agissent dans
leur activité sous formes électriques suite aux
stimuli extérieurs ou intérieurs qui sont véhiculés
par les fibres nerveuses. L’influx nerveux ou
circuits est alors caractérisé par un certain niveau
d’équilibre entre les processus excitateurs et
inhibiteurs, qui dépendent essentiellement de la
constitution intrinsèque de l’ensemble des neurones
qui forme ce réseau entre les synapses ainsi que des
organes de sens. Ainsi, la communication entre les
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neurones va se faire par l’intermédiaire des
synapses dont le fonctionnement est profondément
dépendant
des
neurotransmetteurs.
Ces
neurotransmetteurs peuvent modifier d’une manière
ou d’une autre leur mode de fonctionnement où
l’épilepsie est assimilée à un fonctionnement
anormal des neurotransmetteurs, d’où la pathologie
des neurotransmetteurs à l’origine des crises
épileptiques. Cela peut aussi, s’expliquer par un
échange ionique anormal au niveau du neurone, de
ses dendrites et/ou de ses axones. Finalement, nous
pensons aussi que l’épilepsie tire son origine au
niveau des différentes parties de la cellule
nerveuse ; qui pour de multiples raisons évoquées
ci-haut, ce réseau peut délibérément échapper au
processus de contrôle du fonctionnement normal
des neurones.
ischémique et hémorragique, les crises précoces ou
épilepsie sequellaire mais également les crises
généralisées tonico-cliniques et les crises partielles
en rapport avec l’origine focale de l’accident. Nous
retrouvons aussi les malformations vasculaires
cérébrales non rompues, les encéphalopathies
hypertensives aigues comme causes vasculaires des
épilepsies.
II.3. CAUSES DES EPILEPSIES
Les épilepsies sont méconnues, les
handicaps pouvant en découler les sont encore plus.
Les épilepsies font pourtant partie des affections
neurologiques les plus courantes
avec une
prévalence de près de 1 % dela population générale
affecté selon l’Organisation mondiale de la Sante
(OMS, 2013). Les causes de cette affection
neurologique sont multiples : génétiques, liées à
des
lésions
cérébrales,
des
anomalies
congénitales(malformation à la naissance), ou
acquises
(accidents
vasculaires
cérébraux,
traumatismes crâniens, des blessures à la naissance,
une blessure à la tête, une tumeur au cerveau ou
une infection au cerveau...), héréditairemais aussi
parfois indéterminées.

Les causes toxiques : L’éthylisme qui
rassemble l’excès d’alcool, l’ivresse convulsive, les
crises de sevrage ainsi que l’épilepsie alcoolique
proprement dite manifestée par des crises tonicocloniques à répétition, est une cause fréquente des
crises épileptiques. Nous retrouvons également
parmi la liste le surdosage des médicaments
(antidépresseurs, neuroleptiques, lithium, etc.), une
intoxication par le monoxyde de carbone ou la
consommation des stupéfiants, qui, autant favorise
les crises épileptiques.
L’épilepsie peut ainsi être associée à
d’autres manifestations cliniques très diverses en
lien avec les causes connues, en l’occurrence à des
changements biochimiques ou hormonaux. Les
crises d’épilepsie sont dues à un ensemble de
facteurs internes et/ou externes. Dans de nombreux
cas, il est impossible de déterminer la cause exacte
de l’épilepsie. Néanmoins, il est à noter que
l’épilepsie n’est pas une maladie contagieuse et sa
première crise peut survenir à n’importe quel âge.
En conséquence, Il subsiste apparentes causes
pouvant déchaîner la survenue des crises
d’épilepsie qui advient continuellement suite à des
lésions préalables. Ces causes sont reparties comme
suit :

Les Causes vasculaires : Les causes
vasculaires sont des causes les plus fréquentes de la
survenue des crises épileptiques à tout âge. En effet
de nombreuses épilepsies apparaissent suite à un
accident vasculaire cérébral(AVC) qui est la
première cause vasculaire. Parmi les AVC

Les causes métaboliques : Parmi les
causes
métaboliques,
nous
y
trouvons
l’hypoglycémie, l’hypocalcémie (manque en
calcium), l’hypercalcémie (excès en calcium),
l’hyponatrémie (insuffisance en sodium), les
insuffisances rénales ou hépatiques avancés ou
encore les crises généralisées de type tonicoclonique.

Les causes tumorales : comprennent plus
ou moins 7% des causes de l’épilepsie chez les
personnes adultes. Les causes tumorales sont
également les plus fréquentes lors des apparitions
des crises partielles. En effet des nombreuses crises
se manifestent suite à une tumeur, plus
particulièrement pour des tumeurs située au siège
hémisphérique du cerveau, tels qu’un méningiome,
un gliome, un métastase cérébral ou encore un
astrocytome.

Les
causes
traumatiques :
Les
traumatismes crâniens résultant d’abcès ou
d’hématomes sont particulièrement susceptibles de
provoquer des convulsions. La plupart des crises
provoquées par les traumatismes débutent après
moins d’un an de lésion. Pour les traumatismes
crâniens majeurs (perte de la conscience durant
plus de 24heures), le risque de crise est estimé a 17
fois le risque standard contre 2 fois pour les
traumatismes crâniens mineurs (perte de la
consciences ou amnésie de moins de 30 minutes).

Les causes infectueuses : sont une
infection cérébrale entrainant une méningite,
méningo-encéphalite, abcès ou un kyste. Ces
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différentes causes d’apparition des épilepsies sont
soit immédiates ou différée.
II.4. LES FACTEURS DECLENCHANTS DES
CRISES EPILEPTIQUES
Il est à noter que les crises épileptiques
peuvent être déclenchées par un grand nombre de
stimuli. Il peut s’agir d’anxiété, de stress, d’ennui,
d’alcool, d’un bruit fort et subit, d’une lumière
aveuglante ou clignotante, d’un manque de
nourriture ou de sommeil. De même, ne pas
prendre ses médicaments régulièrement peut aussi
provoquer un retour des crises ou une aggravation
de celles-ci. Néanmoins il ne faut pas oublier que la
définition de l’épilepsie est la survenue de plusieurs
crises non provoquées, et dans la plupart des cas, il
n’y aura pas d’explication satisfaisante pour la
survenue des crises[48].De nombreux sujets
épileptiques
restituent des facteurs ou des
conditions favorisant l’apparition de leurs crises.
Ces facteurs dits déclenchant peuvent être
caractéristiques (consommation de café, de tabac,
d’alcool) ou non (stress, fatigue, anxiété, sport,
émotion positive ou négative) :
1. Le stress
Le stress est le premier facteur
occasionnant de crises retrouvées auprès des
personnes vivant avec épilepsie. En cas de stress, il
va y avoir une excitation de l’axe hypothalamohypophysaire aboutissant à la synthèse par le
cerveau de neurostéroïdes sulfatés (sulfate de
pregnénolone, sulfate de déhydroépiandrostérone)
et par le cortex surrénalien de cortisol et de
déoxycorticostérone. La déoxycorticostérone[42]
va à son tour conduire à la synthèse par le cerveau
de THDOC, neurostéroïde endogène non sulfaté
qui est un ligand des récepteurs GABAa. Certaines
substances synthétisées au cours du stress sont
connues
comme
étant
directement
proconvulsivantes : le CRH (Corticotrophin
Releasing Hormone), les glucocorticoïdes et les
neurostéroïdes sulfatés.
À l’inverse, le THDOC, neurostéroïde
endogène, en se fixant sur les récepteurs GABAa,
va avoir un effet protecteur anticonvulsivant par
renforcement de l’inhibition cérébrale. L’effet
anticonvulsivant du stress aigu a d’ailleurs bien été
démontré chez l’animal. Ce mécanisme d’action
duel suggère un effet éventuellement protecteur du
stress aigu via le THDOC
et un effet
potentiellement délétère du stress chronique
(succession de stress aigus ou subaigus) lié à la
synthèse des substances proconvulsivantes et aux
sevrages répétés en THDOC, qui vont induire des
effets proépileptogènes similaires à ceux engendrés
par des sevrages répétés en GABA[32] (modèle de
l’abstinence au GABA). Très fréquemment, les
sujets épileptiques sont surpris de ne pas avoir
présenté de crises dans des situations de stress aigu
occasionnel. En revanche, ils rapportent
généralement une surexcitation de la fréquence des
crises dans les situations de stress répétées ou
chroniques. Ces faits cliniques s’expliquent très
bien par les mécanismes physiologiques différents
des neurostéroïdes synthétisés lors du stress.
2. L’alcool
L’alcool est ordinairement dissuadé, voire
prohibé, chez les sujets épileptiques. Malgré cela,
deux situations doivent être nettement distinguées :
la consommation excessive d’alcool pouvant
engendrer une épilepsie dite « alcoolique » et la
consommation occasionnelle d’alcool chez le
patient épileptique … L’alcoolisation aiguë peut
entraîner des crises d’épilepsie dites situationnelles
ou
provoquées.
Ces
crises,
déclenchées
approximativement par la prise excessive d’alcool
et le sevrage qui s’ensuit, peuvent survenir chez
tout le monde et ne préjugent pas de la survenue
ultérieure d’une épilepsie. Le congédiement du
facteur provoquant (l’alcool) doit suffire à les
prévenir. Aucun traitement de fond n’est
recommandé. Chez l’alcoolique, la prise régulière
d’alcool
et
principalement
les
sevrages
fréquentatifs en alcool vont entraîner un
phénomène de « kindling »[29] conduisant à
l’émergence d’une épilepsie autonome n’étant plus
liée à la consommation ou à l’arrêt de la prise
d’alcool … Ce kindling est lié à l’effet de l’éthanol
sur les récepteurs GABAergiques et sur
l’excitabilité membranaire. Les sevrages répétés en
alcool vont entraîner des équivalents de sevrages
répétés en GABA avec développement d’un
syndrome d’abstinence au GABA qui, nous le
savons déjà, conduit chez l’animal à l’émergence
d’une
épilepsie.
En
dehors
de
l’effet
GABAergique[32], il existe par ailleurs un effet
intrinsèque
de
l’alcool
sur
l’excitabilité
membranaire
avec
développement
d’une
hyperexcitabilité en cas de sevrage alcoolique.
L’épilepsie
alcoolique
impose
un
traitement antiépileptique de fond si le sujet
épileptique est compliant et, bien entendu, une
prise en charge de ladite maladie alcoolique. A cet
effet, une étude s’est intéressée typiquement à
l’effet d’une consommation modérée d’alcool chez
des sujets épileptiques (épilepsies partielles et
généralisées) sans retrouver d’effet aggravant de la
prise d’alcool. Raison pour laquelle, Il n’existe
actuellement pas de données pour interdire
totalement l’alcool chez les sujets épileptiques.
Mais, nous recommanderons une prise modérée et
occasionnelle (moins de 3bouteilles par semaines).
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Chez ces derniers lourdement médiqués et prenant
des molécules sédatives de type barbituriques ou
benzodiazépines. À cela, nous exhorterons
toutefois la plus grande circonspection vis-à-vis de
la prise d’alcool.
II.5.
LA
CLASSIFICATION
DES
SYNDROMES EPILEPTIQUES
La
classification
des
syndromes
épileptiques dépend de deux critères : la
localisation de la lésion (généralisée si les
décharges sont synchronisées et impliquent les
deux hémisphères du cerveau : ce qui touche
environ 40% des sujets épileptiques ou alors si la
décharge débute en un point localisée du cortex : ce
qui touche 70% des sujets épileptiques). Dans cette
rubrique nous distinguerons deux grands axes de la
classification des syndromes des épilepsies :
symptomatologique et étiopathogénique selon leurs
causes et les mécanismes sous-jacents.
SYNDROMES
IDIOPATHIQUES
SYMPTOMATIQUES ET
CRYPTOGENIQUES
Il est également à retenir que l'axe
symptomatologique distingue, comme pour la
classification des crises, les épilepsies généralisées
et les épilepsies partielles. Par contre, l'axe
étiopathogénique
distingue,
tout
autantLes
épilepsies
idiopathiques,
(qui
surviennent
indépendamment de toute lésion cérébrale et ayant
pour cause présumée des causes génétiques
complexes qui touchent principalement les
enfants) ; Les épilepsiessymptomatiques, (qui
résultent d'une lésion structurelle diffuse ou focale,
évolutive ou fixée, du système nerveux central,
c’est à l’occurrence du traumatisme crânien,
accident vasculaire cérébrale, alcool, infections) ;
Les épilepsies cryptogéniques (dont les causes sont
dissimulées. Cette classification est complexe et
évolutive ce qui s'explique par le fait qu'elle reflète
les situations réelles. Malgré tout, elle est un outil
précieux, permettant de catégoriser la plupart des
épilepsies).
PARTIELLES

Epilepsie
Centrotemporale bénigne de l’enfance
(Rolandique) ;

Epilepsie
occipitale
bénigne de l’enfance ;

Epilepsie
Frontale
nocturne ;
GENERALISEES

Epilepsie myoclonique
bénigne du nourrisson ;

Epilepsie absence de
l’enfance ;

Epilepsie
absence
juvénile ;

Epilepsie myoclonique
juvénile ;

Epilepsie généralisée
tonico-clonique du réveil ;

Convulsion néonatales
bénignes ;
* Epilepsie du lobe Frontal ;
* Epilepsie du lobe temporal ;
* Epilepsie du lobe Pariétal ;
* Epilepsie du lobe occipital ;
* Syndrome de Rasmussen ;
* Syndrome de West ;
* Syndrome de LennoxGastaut ;
* Syndrome d’Ohtahara ;
Tableau 1. Classification des syndromes épileptiques selon le type et les causes d’apparition des crises des
épilepsies[25]
II.6. LES MANIFESTATIONS CLINIQUES DE
L’EPILEPSIE
Selon une proposition conjointe de la
ligue Internationale contre l’épilepsie(LICE)etle
bureau International de l’épilepsie(BIE) ont tenté
de mettre au clair, les avancées récentes de la
recherche sur les bases moléculaires et cellulaires
des épilepsies nous aidant autant,
à mieux
appréhender
le
concept d’hyperexcitabilité
neuronale. Tout en décrivant les traductions de
cette hyperexcitabilité neuronale au niveau des
réseaux de neurones du système nerveux central et
abordant les quelques principes cliniques de ladite
maladie. Ainsi, en 1981 et 1989, ces deux grandes
organisations mondiales luttant contre l’épilepsie
ont élaboré une classification normalisée des crises
d’épilepsie et des syndromes épileptiques afin de
permettre
une
étude
plus
poussée
de
l’électroencéphalogramme de l’homme permettant
ainsi à tous les professionnels de santé de parler le
même langage au sujet de la maladie de l’épilepsie.
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CRISES PARTIELLES (Crises Focales)
CRISES
D’EMBLEE
GENERALISEE
1. Absences typiques (=petit mal) ou
atypiques (~5% des crises)
2. Crises myocloniques
3. Crises cloniques
4. Crises toniques
5. Crises tonico-cloniques (=grand mal)
(~30% des crises)
6. Crises atoniques
A. Crises partielles simples (sans rupture de
conscience)
1. avec signes moteurs
2. avec signes somato-sensitifs ou sensoriels
3. avec signes végétatifs
4. avec signes psychiques
5. formes mixtes
B. Crises partielles complexes (avec altération de
la conscience)
1. à début partiel simple, suivi de troubles de la
conscience et/ou d'automatisme ;
2. avec troubles de la conscience dès le début de
la crise, accompagnée ou non d'automatismes
C. Crises partielles secondairement généralisées
1. crises partielles simple secondairement
généralisées.
2. crises partielles complexes secondairement
généralisées (représente ~6o% des crises).
3. crises partielles simples évoluant vers une
crise partielle complexe puis vers une
généralisation secondaire.
Tableau 2. Classification des crises épileptiques proposées par la LICE.
Les épilepsies sont caractérisées par la
survenue spontanée et répétée de crises
imprévisibles, soudaines, plus ou moins espacées,
de durée variable, mais souvent brèves (de
quelques secondes à cinq minutes). Certaines
circonstances favorisent ou déclenchent la survenue
d’une crise, par exemple la fatigue, le stress, le
manque de sommeil, des facteurs hormonaux ou
métaboliques, une stimulation sensorielle excessive
(comme une stimulation lumineuse intermittente),
la consommation d’alcool ou de certains
médicaments. Dans certains cas, des facteurs très
spécifiques peuvent déclencher une crise. Il peut
s’agir par exemple de bruits inattendus, de la
lecture, d’une émotion forte ou d’une concentration
intellectuelle
prolongée[13].
Ces
facteurs,
spécifiques ou non, sont variables d’une personne à
l’autre, mais ne sont pas forcément présents, et les
crises peuvent également survenir sans facteur
déclenchant nettement identifié.
Par ailleurs, Les crises épileptiques sont la
conséquence d’une activité anormale « une
décharge », excessive et non contrôlée d’un groupe
plus ou moins important de neurones. Selon la zone
cérébrale affectée par la « décharge » épileptique,
les crises peuvent être focales ou généralisées, plus
ou
moins
intenses
et
prolongées,
de
symptomatologies très variables. En effet, elles ne
se résument pas uniquement à des « convulsions »
[27], mais peuvent prendre d’autres formes du fait
de l’altération de différentes fonctions cérébrales,
par exemple une difficulté à parler, à voir ou à
entendre, un déficit moteur d’un ou de plusieurs
membres, des mouvements anormaux, des
perceptions olfactives ou auditives anormales, une
perte de connaissance brusque ou d’autres
manifestations, notamment comportementales.
Elles peuvent s’accompagner de troubles
sphinctériens avec une incontinence urinaire ou
fécale. Malgré cette hétérogénéité, toutes les crises
ont néanmoins en commun leur caractère
paroxystiqueet
l’existence
d’un
désordre
neurologique transitoire. C’est pourquoi, Faire une
crise d’épilepsie ne signifie pas être épileptique.
Cependant, plusieurs classifications ont été
utilisées, les unes se basant sur l’aspect global
extérieur (crises convulsives et non convulsives),
les
autres
sur
des
critères
électroencéphalographiques et cliniques (crises
partielles et crises généralisées).
II.6.1. LES CRISES PARTIELLES (FOCALES)
Par définition, les crises partielles
compromettent une région anatomiquement ou
fonctionnellement bien restreinte. Ainsi les
symptômes sont en étroite corrélation avec la zone
de la décharge épileptique. Ils peuvent être d'ordre
moteur, sensitif, végétatif, psychique, dysphasique
(trouble de la parole) ou encore dysmnésique
(trouble de la mémoire). La décharge peut s'étendre
sur plusieurs territoires corticaux différents,
donnant ainsi naissance à plusieurs symptômes.
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D'ailleurs
les
anomalies
électroencéphalographiques sont restreintes aux
zones de décharges épileptiques. Si en plus de tout
cela, il y a perte de conscience, on parle de « crise
partielle complexe ». Parfois la décharge peut
s'étendre à l'autre hémisphère, à travers les fibres
commissurales, donnant ainsi lieu à des
manifestations tonico-cloniques bilatérales. Nous
parlerons alors de « crise partielle secondairement
généralisée ». La décharge paroxystique s’intéresse
initialement un secteur cortical limité. Les
caractéristiques électro-cliniques des crises
dépendent de l'activation de réseaux neuronaux.
Les Crises Focales débutent par, ou comportent, ou
sont suivies de signes ou symptômes focaux. Le
signal symptôme (ou « aura » épileptique), de
grande valeur localisatrice, renseigne sur la région
corticale initialement concernée. Pendant la crise,
l'organisation des symptômes témoigne de la mise
en jeu d'un réseau neuronal. Les formules
sémiologiques sont donc très variées d'un malade à
un autre mais dans l'ensemble sont stéréotypées
chez un même malade.
Les crises focales peuvent s'étendre à
l'ensemble du cortex : cette propagation est appelée
généralisation secondaire de type tonico-clonique.
Après la crise, la symptomatologie déficitaire
témoigne de l'implication et de l'épuisement de la
zone et/ou du réseau neuronal en cause. Toutes les
crises focales se caractérisent par leur caractère
paroxystique, leur brièveté, la stéréotypie[18]des
manifestations d'une crise à l'autre. Nous
distinguerons 3 groupes des crises partielles : les
crises partielles simples (sans modification de la
conscience, ici, le malade peut décrire ses crises du
début à la fin), les crises partielles complexes (avec
altération de la conscience d'emblée) et les crises
partielles secondairement généralisés[16].
1. Les crises partielles simples
Les crises partielles simples jadis connues
sous le nom des « crises focales », sont des crises
qui ne modifient pas la conscience car elles
s’intéressent qu’a une petite région réservée du
cerveau (le siège focal de ladite crise), et sont
généralement des courtes durées (des quelques
secondes a quelques minutes). Ce type de crises est
autant connu sous le nom de « l’aura » par ce qu’il
sert continuellement d’indice annonciateur qu’une
convulsion plus grave est imminente. Les signes
qui se révèlent pour les crises partielles simples
dépendent du siège focal où a lieu la charge. Il
existe donc différentes crises partielles simples qui
sont soit motrices, sensorielles, végétative ou
psychique.
2.Les crises partielles complexes
Les crises partielles complexes attaquent
principalement
des structures centrales et
profondes du cerveau qui gouvernent la conscience.
Ces crises emmènent de ce fait des détériorations
ou déficit de la conscience. Autrefois, elles
existaient sous l’appellation des « crises
psychomotrices ou des crises du lobe temporal »,
étant donné qu’elles sont continuellement
localisées au niveau du lobe temporal ou frontal …
Une crise partielle complexe peut se dévoiler de
prime abord, comme une crise partielle simple
avant de se retransmettre à des régions du cerveau
qui contrôlent la conscience. Elles peuvent tant
s’affirmer sans avertissement avec une dégradation
de la conscience3 …
3.Les
crises
partielles
secondairement
generalisees
Les crises partielles secondairement
généralisées se dévoilent originellement comme
des crises sectorielles ou focales. Elles
s’extériorisent d’abord dans une région du cerveau
sous forme d’aura (crise partielle simple) ou alors
comme un changement de la conscience (crise
partielle complexe), avant de se retransmettre à tout
le cerveau pour devenir des crises généralisées,
aisément tonico-cloniques[2], lesquelles sont
déterminées par une perte de conscience. Les crises
généralisées secondaires ont un foyer d’origine, à la
différence des crises généralisées primaires[8] qui
se déclarent dans tout le cerveau au même moment.
III.6.2.
LES
CRISES
D’EMBLEE
GENERALISEES
Les crises d’emblée généralisées ne
comportent aucun signe qui permettent de localiser
une région précise du cerveau. De plus,
contrairement aux crises partielles, toutes les crises
généralisées (sauf les crises myocloniques) sont
associées à une perte de connaissance. Les sujets
épileptiques souffrant de crises d'emblée
généralisées n'ont pas d'aura, ce qui stipule que la
crise
n'est
pas
précédée
des
signes
annonciateurs[44]. Il en découle qu'en l'absence de
ces signes, ils ne peuvent prévoir la crise et ainsi «
La personne qui manifeste une crise partielle
complexe regarde d’abord dans le vide et
ensuite fait des gestes automatiques répétés
dont elle n’a pas conscience avec un air
désorienté et confus. Ces mouvements sont
dénommés « automatismes » et au cours de ce
type des crises, la capacité de la personne à
parler, à comprendre et à répondre est
habituellement affectée.
3
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se mettre à l'abri » (descendre de leur vélo par
exemple). Il existe plusieurs types de crises
généralisées. Certaines sont peu visibles comme les
absences que l’on appelait « petit mal » dans le
temps alors que d’autres continuent à susciter la
peur chez ceux qui n’ont pas l’habitude de voir des
crises, telles que les crises tonico-cloniques,
appelées autrefois « grand mal ».
1.Les absences (petit mal)
Les absences « Petit Mal » se manifestent
par une altération de la conscience plus ou moins
brève (10 secondes en moyenne), isolée ou associée
à d'autres symptômes. Ce type de crise se retrouve
principalement chez les enfants. Si l'altération de la
conscience est isolée, on parle « d'absences
simples »,dans le cas contraire on parle
« d'absences complexes ». Autrement dit, Les
ABSENCESconsistent en de brèves périodes de
perte ou de trouble de la conscience, facilement
confondues avec des rêveries ou de l’inattention.
La personne cesse son activité, reste immobile et
regarde dans le vide. Très vite, elle reprend son
activité normale et peut ne pas réaliser qu’elle a fait
une crise. Les absences surviennent habituellement
dans l’enfance.
2. Les crises myocloniques
Les crises myocloniques consistent en des
secousses musculaires violentes,toujours brèves,
bilatérales, plus ou moins rythmées et répétitives.
Elles touchentpréférentiellement les membres
supérieurs; les objets tenus dans la main sont
alorsprojetés ou lâchés au moment de la crise. Elles
peuvent également toucher lesmembres inférieurs,
impliquant ainsi la chute de la personne. Attention,
ce sont lesseules crises d'emblée généralisées qui
ne s'accompagnent pas de l'altération de
laconscience.
3. Les crises cloniques
Les crises cloniques se caractérisent par
des secousses cloniquesrythmiques, plus ou moins
régulières et généralisées. Un déficit moteur,
régressif enquelques heures, est habituel après la
crise[27].
4. Les crises toniques
Elles se caractérisent par une contracture
musculaire soutenue, s'installant brutalement ou
progressivement.
Le
spasme
commence
généralement dans la musculature du cou, puis
s'étend à la face, aux muscles respiratoires et enfin
à la musculature abdominale. Souvent, il touche
également les muscles proximaux des membres.
Ces crises toniques sont souvent responsables de
chutes
pouvant
avoir
des
conséquences
importantes.
5. Les crises tonico-cloniques
Les crises tonico-cloniques « Grand mal »
se divisent en trois phases. Au début, il y a une
phase tonique, dans laquelle le sujet épileptique
perd brusquement connaissance, se raidit et chute.
De plus, à cause de la contracture de la musculature
respiratoire, il y a une apnée, qui peut provoquer
une cyanose. Après quelques secondes survient la
phase clonique caractérisée par des secousses
rythmiques des quatre membres qui durent
généralement moins de quelques minutes. Durant
cette phase, il peut y avoir une morsure de la
langue, des pertes d'urines ou encore des pertes de
selles. L'obnubilation et une respiration bruyante
marquent la phase résolutive. Ensuite le sujet
s'endort généralement.
6. Les crises atoniques
Les crises atoniques se manifestent par
une diminution ou une abolition du tonus
musculaire. Lorsqu'elles sont brèves, elles peuvent
se limiter à la tête qui chute brusquement en avant.
Si elles touchent les muscles posturaux, elles
entraînent une chute brutale. Les crises atoniques
peuvent également durer plus longtemps. Dans ce
cas, le sujet reste immobile à terre avec une perte
de connaissance.
Les Crises Partielles : 75% Crises
- Crise partielle élémentaire (simple)
- Crise partielle complexe -Myoclonie
- Crise partielle secondairement généralisée
Les Crises Généralisées : 25% Crises
- Absence (petit mal)
- Crise partielle complexe -Myoclonie
- Crise partielle secondairement généralisée - Clonie
- Crise tonique
- Crise tonico-clonique (grand mal)
- Crise atonique
Tableau 3. Tableau récapitulatif des crises partielles ou focales et des crises d’emblée généralisées[5].
II.6.3. LES CRISES NON CLASSEES
Les crises non classifiées sont des crises
qu’il est impossible à accommoder vu que les
manifestations cliniques ou les représentations des
électroencéphalogrammes (EEG)[12] ne permettent
pas de différencier s’il s’agit des crises d’emblée
généralisées ou des crises partielles.
II.6.4. L’ETAT DE MAL EPILEPTIQUE
L’appellation « état de mal épileptique »
est utilisée lors de crise de durée prolongée ou lors
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d’une succession des crises d’épilepsie sans
récupération complète entre les deux. L’état
épileptique peut avoir lieu avec tous les types des
crises et sa forme la plus grave est l’état de mal
épileptique qui se manifeste par un état épileptique
d’une durée supérieure à 30 minutes[14] qui est un
risque vital pour la personne atteinte de la maladie.
III. DISCUSSION DES RESULTATS
III.1. PRESENTATION ET ANALYSE DES
CAS ETUDIES
1. Le cas de DOROTI(Sobriquet)
DOROTI est une femme âgée de 35 ans,
mariée et mère de cinq enfants dont quatre garçons
et une fille qui est malencontreusement épileptique.
DOROTI, nous explique que la naissance de sa
fille était plutôt calme et plein d’espoir vu qu’elle
n’accusait aucun problème pouvant conduire à
l’épilepsie cependant, elle souligne que six mois
après sa naissance, elle étaitgravement tombée
malade, étonnamment elle était guéries ... c’est à
l’âge de quatre ans, qu’elle a présenté pour la
première fois des convulsions répétées qui ont
évolués pour prendre la forme de l’épilepsie, a-telle ajouté.Quelques semaines plus sans
changement, DOROTI et son défunt époux avaient
décidé d’aller visiter un « tradi-praticien », qui les
avait recommandés de la privée de temps en temps
de la nourriture afin d’améliorer son état de santé
malheureusement, tous les mécanismes utilisés
n’améliorer en aucun cas, l’état de la petite n’était
âgée à l’époque que de quatre ans … Peu après,
c’est d’abord la famille, qui a été touchée par les
disputes entre DOROTI et son époux, qui se
reprochaient mutuellement d’être responsables.
Ensuite, ce fut les pairs entre eux, déséquilibrés par
la tournure que prenait la situation de leur petite
sœur ; certains d’entre eux ont présentés des
comportements atypiques tels que le vol, la fugue,
l’agressivité ; les bagarres à l’école, etc.
Et,l’entourage voisinétant saisit de la situation,
exigeaitpromptement le départ du quartier de la
fille de DOROTI pour ne pas contaminer les autres
enfants.
Même, DOROTI, sa mère avoue que si
elle continue à vivre avec sa fille, c’est par instinct
maternel sinon elle l’aurait déjà abandonné car ditelle : « je me sens aussi exposer et quelquefois lors
de la manifestation de ces convulsions, j’ai peur
d’être la prochaine … ». Tout de même, DOROTI
reconnait que sa petite fille dès sa conception a
toujours été sa consolation et elle ferait tout son
possible pour séparer sa fille de cet abject démon
qui la rend prisonnière. Elle ajoute en disant : «
chaque nuit que je ferme mes yeux, je l’impression
que je ne la reverrai plus ». DOROTI est convaincu
que sa fille avait été ensorcelée par ses proches qui
se moquaient éperdumentqu’elle ne pouvait pas
donner naissance à une fille car dit-elle : « A
chaque fois qu’elle veut piquer sa crise, un cri
violent précède ses convulsions comme si elle
voyait s’approcher quelque chose de malveillant…
De plus en plus, elle devient colérique, agressif,
têtu et mentalement instable. Parfois on dirait
qu’elle n’est pas consciente de ce qu’elle … ».
COMMENTAIRE : le cas de DOROTI
consolide encore une fois de plus, l’idée selon
laquelle la société moderne aperçoit l’épilepsie
comme une maladie causée par des démons, une
maladie contagieuse et mortelle et les personnes
vivant avec épilepsie se voient de moins en moins
acceptées par leurs contemporains…
2. Le cas de STEEVE (Sobriquet)
STEEVE est un jeune garçon âgé de 21
ans dans une fratrie de huit enfants, de la
nationalité congolaise et fervent catholique. Né à
Bukavu en 1998 ; STEEVE n’a jamais été malade
de toute sa vie, même pas des maux de tète, ni
autres malaises similaires. Tout à commencer
lorsqu’il fut en sixième année primaire en 2011,
que ses premières crises épileptiques s’étaient
manifestées… STEEVE explique en disant : « peu
après, la manifestation de la dite crise, j’avais été
secouru par mes proches amis et mon enseignante
jusqu’à domicile. A partir de ce jour, ma vie entière
a du changer car même ceux qui m’étaient proches
commençaient à me craindre et se moquaient
constamment de moi. A force des moqueries qui
devenaient de plus en plus outrancières, j’avais
finalement abandonné mes études. Au quartier,
j’étais devenu un sujet de railleries dont on
n’approche guère. Dans ma propre famille,
personne ne disait tout haut son ressentiment, dès
lors, je me suis vite retrouver mangeant seul avec
mes propres gobelets, cuillères et assiettes.Vu la
continuité de plus en plus intense et répétée des
crises, mes parents m’ont décidément amené auprès
d’un prêtre qui avait prié pendant plusieurs jours
mais sans succès. Déçus des résultats, ils m’ont
alors conduit chez un guérisseur « tradi-praticien »,
celui-ci m’avait interdit certains aliments
occidentaux tandisque de l’autre coté, le nombre de
crises ne faisait qu’augmenter et devenaient de plus
en plus fréquentes m’empêchantmêmede me lever
de mon lit … ».
Dans la tentative de la guérison de
STEEVE, il fut soigné par plus de sept guérisseurs
mais sans recouvrer sa convalescence. Peu après
ces tentatives, STEEVE et ses parents ont décidé à
nouveau de faire confiance à la religion, en se
confiant cette fois-ci aux églises protestantes où
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l’un des intercesseurs révéla aux parents de
STEEVE que lorsqu’il intercédait, il apercevait un
chien noir assis au milieu des petits chiots. Il
recommanda ainsi aux parents de STEEVE de lui
construire une véranda selon les exigences de leur
coutume afin de lui permettre une prompte
guérison par l’intervention des ancêtres… après
plusieurs années de souffrances et d’humiliation,
STEEVE est convaincu que sa maladie n’est pas un
fait du hasard plutôt de la sorcellerie de la part de
son grand-père décédait une année avant la
manifestation de sa première crise. Sa plus grande
douleur est l’éloignement de ses frères et sœurs qui
ont peur d’être aussi contaminé…
COMMENTAIRE : STEEVE pense être
ensorcelé par son grand-père qui voulait de lui
comme héritier après sa mortmais STEEVE étant
chrétien depuis sa naissance, ne voulait rien de son
grand-père... peu après cette épisode, STEEVE
avait adopté un comportement animal tel que
marcher à quatre pattes, utiliser la bouche pour se
nourrir, se gratter à l’aide de ses pieds à la place de
ses mains…, il avait des hallucinations visuelles et
une phobie sociale. Toutes ces manifestations ont
été occasionnées mauvaises explications sur
l’épilepsie et le rejet de son entourage, lui a conduit
à une dépersonnalisation jusqu’à s’identifier à un
animal. Retenons tout de même que STEEVE est
très colérique face à toute blague à son égard et il
vit un désespoir absolu jusqu’à souhaiter sa propre
mort.
3. Le cas de MANDY (Sobriquet)
MANDY est une jeune fille âgée de 19
ans, originaire de la ville de BENI, et ainée de sa
famille issue d’un mariage polygamique… C’est à
l’âge de 6 ans que MANDY présenta ses premières
crises après quelques heures de vertige. Sa mère fit
immédiatement appel à un médecin
qui la
recommanda de l’éloigner de son entourage
habituel qui, selon lui, était devenu dangereux pour
MANDY d’y vivre. Elle fut alors emmenée chez sa
nouvelle marâtre qui supportait les crises malgré
son bon vouloir.Peu après, son père l’obligea à
abandonner les études pour ne pas se faire
remarquer par son nouvel entourage.
MANDY avoue se sentir seule sans
aucune activité, ni aucun ami. Sa marâtre qui
semblait la soutenir, est dorénavant devenue sa pire
ennemie qui ne cesse d’accroitre la maltraitance
envers elle. Parfois, MANDY tente de rentrer
auprès de sa mère pour être réconforter mais hélas !
Cette dernière ne veut plus la revoir sous prétexte
d’être contaminer. Un jour après fugue, MANDY
se vit réprimer par sa mère en ces
mots : « MANDY, je ne vais pas chaque fois te
faire de la peine en faisant semblant mais tu dois
comprendre que j’ai aussi une vie et tes frères et
sœurs doivent également grandir, alors si tu nous
aimes vraiment, il vaudrait mieux que tu ne viennes
plus nous voir car nous sommes devenus différents,
et tu appartiens dorénavant à un autre monde …
nous ne sommes plus de ta famille alors ne cherche
pas à nous contaminer … ».
Après ce malheureux incident, MANDY
ne savaiit plus à quel monde se vouer ; elle se voit
inutile et toute sa vie obscure et très cruelle. Sa plus
grande douleur est le nombre des cicatrices que lui
laissent ses multiples crises qui ne cessent de se
renforcer du jour le jour. Dans son nouvel
entourage, elle est devenue une étiquette et comme
conséquence, elle n’a aucune relation sérieuse et
tous se moquent d’elle… Avec cette maltraitance
psychologique, MANDY se voit la plus laide du
monde et ne cesse de se questionner le pourquoi de
sa maladie qui incite stupeur et méfiance. Ainsi,
MANDY déclare : « Même devant les enfants
moins
âgés,
mes
idées
sontcontinuellementcontestées, je me trouve donc
inutile. Parfois, la mort serait une issue bonifiée…
Il m’arrive fréquemment l’idée de prendre une
destination inconnue, et de disparaitre car
méconnue et méprisée par le monde autour de moi,
Je n’ai personne pour me soutenir, c’est pourquoi je
suis devenue incertaine dans chaque acte que je
pose. Je ne sais plus vers qui me tourner et quel
Dieu invoqué car j’ai l’impression qu’il ne
m’écoute plus, il y a très longtemps ... ».
Commentaire : Les entretiens avec
MANDY se passaient en langue swahili
ensuiteretraduit en français. Après quelques
séances
avec
MANDY,
nous
avons
malheureusement constaté que cette dernière a une
mauvaise image de soi, étant donné l’attitude de
rejet dont elle a perpétuellement été victime dans sa
société.Outre, sa mauvaise image de soi, MANDY
présente également une sorte de culpabilité
déformée, une émotivité vive face à l’étiquetage de
son entourage et une différenciation distinguée qui
s’extériorise parun schéma corporel incomplet et
insatisfaisant…
III.2. ANALYSE ET INTERPRETATION DES
DONNEES
Cette partie met en exergue
les
différentes opinions qui expliqueraient la
symbolique de l’épilepsie par la société moderne
ainsi que la représentation du schéma corporel des
épileptiques eux-mêmes. Pour y parvenir, nous
nous sommes servis du questionnaire d’enquête en
visant les variables telles que : le sexe, l’âge et le
niveau d’étude de l’enquêté. Ainsi, cette rubrique
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sera consacrée à la présentation des données
récoltées, tout en essayant d’analyser les contenus
Sexe
Hommes
Femmes
TOTAL
Source : nos enquêtes.
exposés sous formes des tableaux :
Tableau 4. Répartition des enquêtés selon la variable sexe
f
%
16
45,72
19
54,28
35
100
Ce tableau présente la répartition de nos enquêtés selon la variable sexe, retenus aléatoirement sur
l’étendue de la RDC. Ce tableau nous montre formellement que l’échantillon maintenu est de 35 sujets
épileptiques soit 100% dont 16 sujets masculins soit 45,72% et 19 sujets féminins soit 54,28%.
Age
12 – 17
18 – 25
26 – et Plus
TOTAL
Source : nos enquêtes.
Tableau 5. Répartition des enquêtés selon la variable âge
f
%
8
22,85
16
45,72
11
31,43
35
100
Ce tableau présente la répartition de nos
enquêtés selon la variable âge. La lecture de ce
tableau révèle que 8 sujets soit 22,85% sont âgés
entre 12 et 17 ans, 16 sujets soit 45,72% ont l’âge
qui varie entre 18 et 25 ans. Et 11 sujets soit
31,43% sont âgés de 26 ans et plus.
Tableau 6. Répartition des enquêtés selon la variable niveau d’étude
Niveau d’étude
f
%
Niveau primaire
7
20
Niveau secondaire
5
14,29
Niveau universitaire
4
11,43
Sans Niveau
19
54,28
TOTAL
35
100
Source : nos enquêtes.
La lecture de ce tableau révèle que la plupart de nos
enquêtés (19 sujets) n’ont pas un niveau d’étude
soit 54,28%, 5 sujets soit 14,29% ont un niveau
secondaire, 4 sujets soit 11,43% sont universitaires
et 7 soit 20% ont fréquenté l’école primaire.
Tableau 7. La symbolique de l’épilepsie par la société moderne.
Opinions
f
%
Maladie contagieuse
14
40
Possession démoniaque
15
42,85
Mauvais sort et malédiction
6
17,15
TOTAL
35
100
Source : nos enquêtes.
Ce tableau ressort les opinions de nos
enquêtés face à la crise d’épilepsie ; 14 sujets soit
40% de nos enquêtés pensent que la maladie est
contagieuse. 15 sujets soit 42,85% allèguent que les
démons sont à la base de l’apparition de la crise
épileptique. 6 sujets soit 17,15% accusent le karma
(mauvais sort et malédiction) d’être imputé de la
maladie. Ces résultats nous montrent clairement
que les superstitions antiques sont autant de grande
vigueur dans la société moderne quant au contour
mystique de la conception de l’épilepsie.
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Tableau 8. Attitudes de la société moderne face aux épileptiques (A)
Attitudes
f
Peur des sujets épileptiques
10
Peur de se promener avec un épileptique
7
Refus de boire et manger avec le sujet épileptique
15
Incapacité d’exercer certaines activités
3
TOTAL
35
Source : nos enquêtes.
L’analyse de ce tableau révèle
une
attitude de peur et de réticence de la part de la
société moderne à l’égard des personnes vivant
avec épilepsie. Les résultats montrent que10 sujets
soit 28,57% de la société moderne manifeste une
attitude de peur face aux personnes vivant avec
épilepsie, 20% soit 7 sujets ont peur de se
promener avec eux, 15 sujets soit 42,85% de nos
enquêtés montrent une attitude de refus de boire et
%
28,57
20
42,85
8,57
100
manger avec les sujets épileptiques et 3 sujets soit
8,57% pensent que les sujets épileptiques
éprouvent une incapacité à exercer certaines
activités suite à leur maladie.
Ces résultats
montrent que les personnes épileptiques sont
solitaires (ils n’ont pas d’amis), marginalisées et
stigmatisées dans leur environnement, ce qui les
poussent ainsi une estime de soi faible et une image
négative d’eux.
Tableau 9. Considérations de la société moderne face aux épileptiques (B)
Considérations générales
f
%
L’épileptique est un fardeau pour sa famille
7
20
Source d’étiquetage de sa famille
5
14,29
L’épileptique est un malade mental
8
22,85
L’épileptique est source des conflits en famille
15
42,85
TOTAL
35
100
Source : nos enquêtes.
La lecture de ce tableau ressort encore une
fois
les opinions qui témoignent de la
diversification victimaire dont les sujets
épileptiques font face de la part de la société
moderne : ceux-ci sont acceptés difficilement dans
leur environnement.Encore que les personnes
vivant avec épilepsie sont considérées comme des
boucs émissaires dans leur famille d’appartenance ;
et à l’origine des disputes en famille. Ainsi, 15
sujets soit 42,85% témoignent que l’épilepsie est
une source des conflits en famille ; 8 sujets soit
22,85%, accusent l’épileptique, d’être un malade
mental ; 7 sujets soit 20% disent que l’épileptique
est un fardeau pour sa famille et 5 sujets soit
14,29% affirment que la présence d’un épileptique
est source d’étiquetage et du flétrissement de sa
famille dans son entourage.
Tableau 10. Réaction de la société moderne face à la manifestation des crises épileptiques
Réactions
Tendance à fuir
Prier Dieu (implorer le Saint-Esprit)
Faire recourt aux autres
TOTAL
Source : nos enquêtes.
La lecture de ce tableau tente de justifier
les réactions de la société moderne face à la
manifestation des crises épileptiques. Ainsi, 19
sujets soit 54,28% tentent immédiatement d’
implorer le Saint-Esprit (Dieu) en incitant les
démons à déposséder le sujet épileptique en pleine
crise ; ce qui nous pousse à certifier que la
conception de la société moderne, quant à
f
6
19
10
35
%
17,15
54,28
28,57
100
l’épilepsie est toujours contingentée sur la croyance
de l’emprise démoniaque. Seulement, 10 sujets soit
28,57% disent faire recourt aux autres en présence
de la manifestation d’une crise épileptique. Et 6
sujets soit 17,15% affirment qu’ils ont tendance à
fuir en présence d’une manifestation d’une crise
épileptique.
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Après avoir présenté les résultats de cette
recherche, sous cet angle, il est question de leurs
attribuer les significations. Ainsi, nous analysons et
interprétons à présent les résultats obtenus. Il se
dégage à la lumière des résultats de notre
investigation les significations suivantes : Il se lit
clairement dans le tableau 6 que 40% de nos
enquêtés conçoivent l’épilepsie comme une
maladie contagieuse et 42,85% croient aux démons.
Cette conception ravitaille la société moderne
d’une peur se manifestant par un comportement
d’évitement et d’exclusion des sujets épileptiques.
Par ailleurs, dans les tableaux 7 et 8, les attitudes et
les considérations de la société moderne face aux
épileptiques sont de moins en moins importantes et
dévalorisantes.
De ce qui précède, toutes ces informations
analysées et expliquéescertifient notre question de
départ, établissant un lien étroit entre la peur et la
stigmatisation
de la maladie qui, fait surgir
désormais dans la population, en cas de crises
d’épilepsie, les réactions comme la fuite, le recourt
aux autres et/ou recourt à la prière... Tout compte
fait, le résultat général des cas cliniques, révèle un
schéma corporel incomplet ou mieux une image de
soi négative chez les personnes vivant avec
épilepsie s’extériorisant par le retrait social ; ce qui
soutient une fois de plus, le deuxième aspect de
notre interrogation principale
III.3. CONTRAINTES ET RISQUES LIES
L’EPILEPSIE
L'épilepsie et les crises d'épilepsie ne
mettent pas, en général, la vie de la personne
épileptique en danger. Cependant, il est utile de
mentionner quelques risques liés à l'épilepsie. La
répétition des crises d'épilepsie peut entraîner
l'apparition de lésions cérébrales. Ces lésions
prédominent dans les régions cérébrales à l'origine
des crises mais aussi dans une région particulière
dont la face interne du lobe temporal. Elles sont
susceptibles par la suite d'être à l'origine de
nouvelles crises (il est dit que la maladie s'autoaggrave). Lors d'une crise, le patient n'avale jamais
sa langue, il est inutile (et dangereux) d'essayer de
la retenir chez un patient en pleine convulsion. Les
risques liés à l'épilepsie ne concernent
généralement pas la crise en elle-même, mais ses
conséquences. Ainsi, si le patient conduit ou fait
une mauvaise chute, à titre d'exemple, les
conséquences de la crise peuvent alors être
mortelles ; on peut citer parmi ces enchaînements :

Etat de mal épileptique - engage le
pronostic vital et fonctionnel (risque de séquelles
neurologiques définitives). Elle est définie par une
crise épileptique de durée anormalement longue
(plus de 5-10 minutes), ou par la survenue de crises
si rapprochées que le malade n'a pas le temps de
recouvrer ses esprits entre deux crises. L'état de
mal épileptique doit faire rechercher une cause
déclenchante : arrêt du traitement, prise de toxiques
(ivresse alcoolique en particulier), prise de
médicaments contre-indiqués, infections, etc. Dans
le cas d'un état de mal par crises convulsives
tonico-cloniques, la durée de la crise fait craindre :
insuffisance respiratoire
par encombrement
bronchique
et
bradypnée
(ralentissement
respiratoire), troubles circulatoires, séquelles
neurologiques et intellectuelles définitives, troubles
hydro-électrolytiques (déshydratation, acidose) et
œdème cérébral. L'état de mal peut aussi se
produire dans le cadre du petit mal : un état
confusionnel prolongé est alors retrouvé, associé à
des manifestations cloniques du visage très
évocatrices. En cas d'état de mal par épilepsie
partielle, le diagnostic peut être en raison de la
ressemblance des symptômes avec ceux d'un
accident
vasculaire
cérébral.
L’électroencéphalogramme permet de faire la différence.
Dans les cas extrêmes, la crise peut conduire à la
mort du patient, par anoxie cérébrale.

Morts subites et inexpliquées – les morts
subites et inexpliquées en épilepsie (Sudden
unexpected death in epilepsy) sont rares mais
peuvent être observées chez les personnes
épileptiques avec ou sans signe évident de crise et
chez qui une autopsie n'a révélé aucune cause
toxicologique ou anatomique. Les mécanismes qui
mènent aux SUDEP 4 ne sont pas encore connus
mais pourraient être en rapport avec un trouble du
rythme cardiaque, une détresse respiratoire ou un
arrêt électrique cérébral.

Accidents - La perte de conscience ainsi
que les secousses musculaires entraînent un risque
de blessure et de traumatismes divers par chute,
chocs avec des objets, ou auto-infligés (luxation de
l'épaule, morsure de la langue). Les témoins d'une
crise devront prévenir les risques de chute et écarter
les objets avec lesquels le sujet pourrait se
blesser.En revanche, ils ne doivent pas mettre
d'objets dans sa bouche ou tenter d'empêcher ses
mouvements. La survenue d'une crise lors de la
conduite d'un véhicule peut provoquer un accident
de la circulation. La conduite automobile est
interdite tant que les crises n'ont pas cessé depuis
un an. Il convient d'anticiper les risques spécifiques
à certaines activités, notamment sportives
(cyclisme, escalade). Une activité aquatique
4
Sudden unexpected death in epilepsy
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comme la natation ou la prise du bain peut être à
risque. En effet, une perte de connaissance à ce
moment peut s’avérer fatale, même dans très peu
d'eau. La natation est un sport praticable par les
personnes épileptiques mais il est conseillé à la
personne épileptique d'être sous surveillance lors de
ces activités. Le risque de brûlure ou d'incendie
doit aussi être pris en compte (cigarettes, fer à
repasser, four, bougie…).

Suicides - Un risque de dépression et de
suicide est majoré chez les personnes présentant
une épilepsie. Ne pas hésiter à solliciter le
neurologue ou les proches en cas d'humeur triste.
Un traitement adapté et efficace pourrait être
proposé.
III.4. DU FAUX HANDICAP EPILEPTIQUE
L’épilepsie est une maladie neurologique
qui ne conduit pas nécessairement au handicap
physique et mental puisque la prise habituelle des
médicaments diminue les nombres des crises… Les
personnes vivant avec épilepsie ont les mêmes
habilités et la même intelligence que la moyenne
des gens. Certains présentant des crises graves, ne
peuvent pas travailler, d’autres ont une carrière
pointilleuse et ils y arrivent avec succès. Cependant
d’autres encore, n’ont aucun espoir bien que
pleines d’initiatives, toutefois une rééducation
appropriée peut les aider à reprendre le cours de la
vie. Lorsqu’une personne est soumise aux
antiépileptiques, il faut un bon repos pour permettre
au malade de se rétablir sans inquiétudes. C’est
ainsi qu’il aura toujours un travail qui ne va pas
demander beaucoup de concentration et/ou sans
risque. La nage, la conduite automobile ainsi que
l’utilisation d’équipement technique ou de
machines dans le cadre d’un emploi peuvent être
interdites en début de traitement. Lorsqu’une
personne vivant avec les crises d’épilepsie mène
une vie active, elle a moins de crises. Ainsi, faut-il
les délaisser ? Non, puisque cette maladie ne porte
aucunement atteinte aux organes du malade. Dans
l’histoire, il a été établi un grand nombre des
scientifiques qui en ont été victime de cette maladie
en l’occurrence : NAPOLEON BONAPARTE,
MOLIERE[12], Jules CESAR, Saint PAUL de
Tarse, AGATHA CHRISTIE, Sainte THERESE
D’Avila… Voir certains grands professeurs
d’universités[28].
Dans la plupart des situations, nombreux parents
se posent la question : « Que va devenir mon enfant
épileptique ? ». Agatha Christie était épileptique
tout comme Molière, Einstein et les autres, ce qui
ne les a pas empêchés de faire travailler les
méninges de millions de lecteurs. Ainsi, on peut
être épileptique et mener une vie normale. Car sur
la quarantaine de formes d'épilepsies existantes, la
majorité ne pose pas de problème majeur : les deux
tiers sont représentés par des épilepsies isolées et
de bons pronostics, même si certaines
s'accompagnent
transitoirement
de
phases
d'aggravation. Il est donc grand temps que le regard
de la société moderne change.
III.5. PRISE EN CHARGE DE L’EPILEPSIE
Outre,
l’explication
neurologique
développée par une décharge électrique de tous les
neurones à partir du foyer irritatif. Le
déclenchement des crises peuvent identiquement
être dus à la fièvre, la fatigue, l’hyperventilation, le
stress, les stimulations lumineuses, l’usage (ou
arrêt) de drogues, d’alcool, de médicaments… Au
plan psychologique, il y a effacement immédiat de
la conscience, plus ou moins complètement qui
cède alors place à des convulsions ou des signes de
psychose
aigue
(confusion,
hallucination),
surprenant par la même occasion la société
moderne spectateurs des événements : celle-ci qui
s’imagine alors des forces démoniaques, avec
risque de contamination, une intrusion dévorante et
mortelle, ou encore excitation érotique violente
aussitôt punie,…
En effet, l’évolution de l’épilepsie est en
générale peu favorable ; elle dépend de la
transmutation des causes physiques et de la façon
dont la personne épileptique va maîtriser ses
blessures d’amour-propre. Si l’acceptation se passe
sans difficulté, il y a possibilité de réduire et de
réparercette décharge électrique qui se produit en
mode « court-circuit »provoquant ainsi des
convulsions.Les personnes vivant avec épilepsie
sont souvent confrontées à la stigmatisation et à la
discrimination en raison des conceptions erronées
et des attitudes négatives qui vont de paire avec la
maladie[5]. On peut mentionner entre autres : la
possession par des esprits démoniaques, la
contagion de la maladie, la folie (maladie
mentale)… Cette stigmatisation se traduit par des
violations des droits de l’homme et une exclusion
par la société. Ainsi, dans certains milieux, les
enfants souffrants de l’épilepsie peuvent ne pas être
autorisés à aller à l’école et les adultes peuvent ne
pas trouver d’emplois appropriés ou de se marier.
Outre ses conséquences sociales, l’épilepsie a un
coût économique considérable. De ce fait, pour
parler de sa prise en charge, certains éléments tels
que la prévention, le traitement de la maladie, la
médication et autres, entrent en réflexions :
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III.5.1.
DE
LA
PRÉVENTION
DE
L’ÉPILEPSIE
L'épilepsie est une affection neurologique
qui nécessite un diagnostic médical. Toutes les
crises épileptiques ne sont pas accompagnées de
crises convulsives, et toutes les crises convulsives
ne sont pas épileptiques. Une crise convulsive peut
facilement être confondue avec une crise de tétanie,
et une crise convulsive peut être due à un
traumatisme neurologique (traumatisme crânien ou
rachidien) ou à une hyperthermie(Elévation de la
température du corps au-dessus de sa valeur
normale)
c'est notamment le cas des crises
convulsives dues à la fièvre chez le nourrisson. Les
crises peuvent réellement être impressionnantes,
avec perte de connaissance et mouvements
convulsifs, dans trois cas sur dix. Mais le plus
souvent, la crise touche une seule zone cérébrale et
les symptômes ne transparaissent que sur une partie
du corps ou sur une fonction notamment secousses
musculaires, troubles sensitifs. Chez l'enfant, la
crise d'épilepsie peut se manifester par des
absences, de brèves ruptures de contact avec fixité
du regard, parfois des clignements de paupières.
Dans la prévention primaire de l’épilepsie,
il est couramment demander d’éviter par exemple
l’anoxie néonatale[10] (insuffisance d’apport en
oxygène aux organes et aux tissus vivants du fœtus
et du nouveau-né avant, pendant et après la
naissance jusqu’au 28eme jour de la vie). Quant à
la prévention secondaire, il est recommandé la
guidance du patient et de sa famille sur la conduite
à tenir en expliquant la prévention des causes
déclenchant, la prévention des crises par les
médicaments, le soutien psychologique dans une
évolution tertiaire du patient et de sa famille.
Similairement, il faudrait limiter les régressions et
les crises psychologiques par une meilleure
intégration possible dans le groupe familial ; un
placement n’est justifié que pour des cas graves, et
il visera à récréer une communauté familiale pour
le patient.
Si une crise de convulsion survient, il faut
s'assurer que l'individu ne puisse pas se blesser par
ses mouvements (protection) : les objets autour de
lui doivent être écartés, et un linge plié ou coussin
peut être posé sous sa tête. Il faut tenter d'éloigner
la personne de la « possible » source de son
épilepsie (lumière stroboscopique, bruit inhabituel).
Une fois que la crise est passée (elle dure rarement
plus de quelques dizaines de secondes, même si ce
temps paraît plus long), la victime doit répondre
aux questions concernant sa santé. Si elle ne répond
pas ou ne réagit pas, sa respiration doit être
contrôlée et une action doit être exécutée en
conséquence : mise en position latérale de sécurité
et alerte aux secours si elle respire (dans la plupart
des cas), ou bien alerte puis réanimation cardiopulmonaire si elle ne respire plus. En général, un
individu reprend conscience après la crise
convulsive, la conduite à tenir face à un malaise
est de le mettre au repos, de l'interroger sur les
circonstances de son malaise, notamment si c'est la
première fois, si elle est sous traitement médical et
si elle a eu un accident récemment.
Un avis médical doit être demandé auprès d'un
médecin, par exemple en appelant les services
d’aide médicale d’urgence en précisant tous les
éléments constatés. Voici les attitudes à prendre en
trois phases :
Phase 1 : chute, muscles raides - ne rien mettre
dans la bouche de la victime ;
Phase 2 : convulsion - ne pas tenter de stopper les
mouvements ;
Phase 3 : confusion - lorsque la personne reprend
conscience, ne pas la laisser seule.
De façon générale, il faut éviter tout ce
qui peut favoriser les troubles comme les situations
de fatigue, le manque de sommeil, la
consommation d'alcool, le stress physique, et/ou
psychique, les bruits permanents ou anormaux, la
lumière intermittente, particulièrement celle des
stroboscopes et le jeûne. Le tabac, le café et le thé
peuvent, indirectement, augmenter la fréquence des
crises, par un effet négatif sur la qualité du
sommeil.Au-delà de l'impact de la maladie sur les
parents, le retentissement de l'épilepsie sur l'enfant,
selon les parents, a été étudié. Ainsi l'étude Trilogie
a montré que, pour 70 % des parents, l'épilepsie
nuit à l'épanouissement de l'enfant et pour près des
deux tiers des parents, la fratrie souffre ou a
souffert de la maladie de leur sœur ou frère.
En effet, dans un grand nombre de cas,
l’un des deux parents a dû renoncer à avoir une
activité professionnelle à plein temps pour pouvoir
s’occuper de l’enfant épileptique, ce qui s'avère très
chronophage et génère un sentiment d'abandon au
sein de la fratrie. Il convient aussi de prendre en
compte l'impact socio-familial du fait de la
restriction de certaines activités et certains facteurs
tels que :

Les activités exercées- Les jeux vidéo,
l’informatique et la vidéo en général, peuvent
déclencher des crises chez les malades ayant une
épilepsie « photosensible », c'est-à-dire sensible à
la lumière. Il est nécessaire d'utiliser des écrans ou
des télévisions avec une fréquence au moins égale à
100Hz, ou des écrans à cristaux liquides. L'activité
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physique et sportive est fortement recommandée
pour ses vertus d'intégration et de confiance en soi.
Cependant, certains sports sont à pratiquer avec une
vigilance particulière ou un équipement spécifique,
parce que leur pratique pourrait mettre le malade en
situation critique et risquée [12] en cas de survenue
d'une crise. Par exemple : risque de chute
gymnastique (aux agrès, équitation, alpinisme),
risque de noyade (natation, plongé sous-marine) et
risque de perte de contrôle sur le matériel (sports
aériens comme le parachutisme, le deltaplane, les
sports mécaniques).

La conduite automobile - Comme dans de
nombreux pays, la conduite automobile a
longtemps été interdite aux patients souffrant
d'épilepsie. Depuis récemment, les progrès dans la
prise en charge thérapeutique permettent à des
personnes épileptiques d'obtenir le permis de
conduire. Le risque d'accident n'est en effet pas
plus élevé chez les épileptiques que dans la
population générale, sauf cas particuliers[47], à
condition de suivre certaines recommandations
médicales. Toujours selon la loi de certains pays,
les professions de la route (transporteur, autobus
…) ne sont pas accessibles aux patients en épilepsie
active. L'accès aux permis nécessite un examen
neurologique approfondi pour les patients en
épilepsie non active.

Les professions interdites- En lien avec la
survenue et les conséquences potentielles liées aux
crises (perte partielle ou totale de conscience,
risque de chutes, blessures, automatismes
gestuels...) plusieurs professions ne peuvent être
exercées par des personnes épileptiques, par
exemple : Les conducteurs d'engins, d'autobus et
poids lourds ; plongeur sauveteur ; maître nageur ;
Personnel navigant aérien ; Chirurgien ; Policier et
pompier ; Ambulancier et Militaire.

L’alimentation - Toute personne vivant
avec épilepsie n’est nullement interdite de prendre
une nourriture particulièrement bien que certaines
boisons fortement alcoolisées, des thés ou cafés
sont à déconseiller à certains d’entre eux… suite à
la condition physique du malade.
III.5.2. ATTITUDE A PRENDRE FACE À LA
MALADIE
Le résultat de la conception sur la
contamination par l’influence d’un milieu social ou
familial empoisonné entraîne la gravité et la
persistance des crises. En voici les premières
attitudes à prendre lors de la manifestation des
crises :

Eviter si possible que le patient se blesse. En
particulier, les fractures ou les traumatismes
crâniens, et le laisser glisser par terre. Le
mettre sur le côté pour éviter des problèmes
respiratoires/positions latérale de sécurité/si
possible pendant la crise ou un moment de la
phase post critique.

Ne jamais placer un objet dans la bouche. Il ne
faut jamais tenter de maîtriser la personne. La
crise doit suivre son cours normal et ne doit
pas être arrêté. Un objet dur provoque des
cassures des dents du malade. Si l’on place le
doigt, on peut assister facilement à ce que le
doigt soit sectionné.

Rassurer l’assistance, en particulier lors des
crises partielles, où, après la crise, à la phase
post critique, le patient est peut être confus,
donc angoissé.

Si l’épilepsie est connue : noter la description,
contrôler les médicaments, le dossier et il
s’agit surtout de savoir si c’est sa crise
habituelle ou si c’est quelque chose de
nouveau. Eventuellement, donner une dose
supplémentaire de son antiépileptique.

Si on a la crise inaugurale : faire les
investigations, qui comprennent en tout cas
l’anamnèse familiale, la recherche de facteurs
déclenchant
potentiels,
un
électroencéphalogramme, une imagerie cérébrale, la
recherche de causes métaboliques ou
infectieuses.

Si le patient fait une deuxième crise majeure
dans les 24h, administrer un suppositoire de
diazépam ou équivalent.

S’il y a la 3ème crise ou crise prolongée : il faut
l’hospitalisation en urgence car c’est une
menace d’état de mal épileptique.
III.5.3.
DU
TRAITEMENT
DE
L’EPILEPSIE[15]
L'épilepsie est la maladie neurologique la
plus fréquente après la migraine. Très
handicapantes dans la vie quotidienne, les crises
peuvent être évitées grâce à un traitement adapté,
condition sine qua non à une vie normale. Mais il
n'existe pas de prise en charge universelle. A
chaque patient correspond une solution singulière.
Il est à noter autant que 1% de la population
mondiale est atteint de l’épilepsie et a besoin de
prendre
des
médicaments.
Celle-ci
ne
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guérissent(Les médicaments ne guérissent pas
l’épilepsie, néanmoins ils parviennent souvent à
réduire et/ou arrêter les crises en modifiant
l’activité de neurones dans le cerveau) pas
l’épilepsie, mais réduisent les crises[45]. Et même
si aucun médicament ne guérit l'épilepsie, le suivi
réglementaire du traitement permet de stabiliser la
maladie chez la majorité des patients.
1. LA MISE EN PLACE DU TRAITEMENT
Après un dépistage et une confirmation de
la maladie, le médecin instaurera un traitement à
l'aide d'un seul médicament (monothérapie).
Quelques mois seront alors nécessaires pour ajuster
les doses et réguler parfaitement les crises. On
augmentera progressivement la quantité prise
jusqu'à l'obtention de l'effet maximum avec le
moins possible d'effets indésirables. Si un premier
médicament(La plupart des traitements peuvent
être maintenus durant la grossesse en cas d'absolue
nécessité,
il
faudra
cependant
surveiller
attentivement le développement de l'embryon car le
risque de malformations chez les enfants de mères
épileptiques sous traitement est deux fois plus
élevé)ne fonctionne pas, il est également possible
que le médecin en propose un autre. Enfin si un
seul médicament ne suffit pas, il arrive parfois
qu'on en associe plusieurs.Les médicaments
doivent être pris très régulièrement sans oublier
aucun comprimé. Attention, chaque cas est
différent, on ne peut donc pas échanger son
traitement avec quelqu'un d'autre (les doses et les
produits sont personnels) et il ne faut surtout pas
arrêter son traitement brutalement sous peine de
voir resurgir les crises voir même de les empirer.
2. LES ANTIEPILEPTIQUES
Ces médicaments forment le traitement de
base de la maladie épileptique. Ils ne traitent pas la
maladie mais bloquent les crises, diminuent leur
intensité et leur gravité. Tous n'ont pas le même
mode d'action :

Les inhibiteurs des canaux sodium
voltage-dépendantsdont le chef de file est la
phénytoïne
(Di-hydan®,Dilantin ®).
Ces
médicaments bloquent l'influx électrique dans le
cerveau en diminuant les réactions des neurones
qui provoquent les crises. On trouve aussi dans
cette catégorie ;la fosphénytoïne (Prodilantin ®), la
carbamazépine
(Tegretol ®),
l'oxcarbazépine
(Trileptal ®) et la lamotrigine(Lamictal ®). Ces
médicaments restent très différents et chacun a ses
propres indications et effets indésirables. Le
felbamate (Taloxa ®) est proche de ces composés,
mais ne peut être utilisé que par des spécialistes
expérimentés dans le traitement de l'épilepsie en
raison de sa toxicité.

L’acide
valproïde
(Depakine®
etDepakine chrono®) agit de la même façon que le
groupe précédent mais elle a également une autre
propriété sur des récepteurs du cerveau qui amplifie
l'action contre les crises d'épilepsie. Ce médicament
est actif dans tous les types d'épilepsie, y compris
pour les enfants. Attention, la prise de ce
médicament est susceptible d’entraîner des
malformations du fœtus, des troubles de la
coagulation chez le nouveau-né, des troubles du
développement et des troubles autistiques chez
l’enfant. En cas de projet de grossesse et quel que
soit le traitement, les femmes doivent consulter un
spécialiste pour adapter leur traitement.

Le lévétiracétam (Keppra ®) est utilisé en
traitement additionnel dans les épilepsies partielles.

D'autres
traitements
plus
connus
comprennent
notamment
le
phénobarbital
(Gardénal ®, Aparoxal ®, Alepsal ®), mais on y
trouve aussi : le vigabatrin(Sabril ®), et les
benzodiazépines comme le diazépam(Valium®) et
le clonazépam (Rivotril ®), qui ont un effet sur ces
récepteurs en mimant l'action d'un composé naturel
présent dans notre organisme. Les benzodiazépines
ne sont pas utilisées dans les traitements au long
terme mais uniquement pour traiter la crise
convulsive.

Le topiramate (Epitomax ®) augmente
l'activité d'une substance qui bloque naturellement
les crises d'épilepsie, la tiagabine(Gabitril ®) quant
à elle augmente la concentration de cette même
substance dans le cerveau. Dans cette même
famille,
les
médicaments
gabapentinoïdes,
gabapentine (Neurontin ®) et prégabaline
Lyrica®), sont indiqués dans le traitement des
épilepsies partielles, avec ou sans généralisation
secondaire.

Enfin l'ethosuximide (Zarontin ®) peut
être utilisé lorsqu'un premier traitement n'a pas
fonctionné.
Il existe malheureusement une résistance
aux médicaments chez 35% des patients, il faut
alors envisager d'autres types de traitements
(chirurgie,
électrostimulation…).
Toutefois,
l'emploi d'un anticonvulsivant est recommandé dès
la dixième minute de convulsions, par voie
intraveineuse si possible, par voie anorectale sinon.
L'état de mal convulsif, c'est-à-dire lorsque la crise
se prolonge au-delà de 10 min (ou lorsque trois
crises se succèdent), nécessite un transfert en
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réanimation médicale (urgence médicale car le
pronostic vital est en jeu). Un EEG [34] en urgence
ainsi qu'un bilan médical devront être effectués,
sans retarder la mise en œuvre des méthodes de
réanimation
et
le
traitement
médicamenteux comme par exemple : le maintien
d'une bonne fonction respiratoire (la mise en place
d'une canule de Guedel, ventilation au masque,
aspiration des sécrétions bronchiques, intubation et
ventilation mécanique au maximum) ; Surveillance
cardio-vasculaire (scopage cardio-tensionnel avec
surveillance du rythme cardiaque, de la pression
artérielle, de la saturation sanguine en oxygène) ;
Pose d'une voie veineuse pour équilibration hydroélectrolytique et perfusion des médicaments
anticonvulsivants.
En cas de mal convulsif, le traitement
anticonvulsivant repose en première intention sur
une benzodiazépine injectée par voie intraveineuse
lentement sur 2 minutes (diazépam ou
lorazépam,plus facile d'emploi), et sur un
anticonvulsivant d'action prolongée (phénytoïne,
fosphénytoïne ou phénobarbital). En cas d'échec à
10 minutes, une deuxième injection est
effectuée[51]. En cas de difficulté d'un abord
veineux, le diazépam peut être donné par voie
intra-rectale ou lemidazolampar voie buccale (le
médicament est alors absorbée par la muqueuse
buccale sans que cela requiert une quelconque
déglutition, impossible à obtenir chez un patient
inconscient)[19].
3. AUTRES FORMES DE TRAITEMENT DE
L’EPILEPSIE
Aujourd’hui, Les médecins disposent de
très nombreux médicaments qu'il faudra choisir et
adapter à chaque malade. Certains agissent sur
toutes les épilepsies, d'autres sur certaines formes
seulement mais l'arsenal thérapeutique est
aujourd'hui tel que la plupart des patients peuvent
être bien pris en charge. En cas d’échec de
traitement médicamenteux de l’épilepsie ; en voici
d’autres méthodes efficaces :
3.1. METHODE CHIRURGICALE
Certains patients voient leurs crises
contrôlées en monothérapie ou après divers
ajustements thérapeutiques associant plusieurs
médicaments antiépileptiques. Toutefois, une
résistance relative ou absolue au traitement est
parfois observée ; c’est ce qu’on appelle
« pharmacorésistance ». Le pronostic sévère de ces
épilepsies pharmacorésistantes peut être amélioré
par le recours à la chirurgie. Cette chirurgie
consiste en l'ablation d'une petite partie du cerveau
qui apparaît être à l'origine de l'épilepsie
(lésionectomie ou cortectomie)[22]… Poser
l’indication d’une telle intervention nécessite des
procédures
diagnostiques
standardisées
extrêmement fines. Il s'agit dans un premier temps
de délimiter de façon très précise le point de départ
des crises et de déterminer quels sont les territoires
corticaux concernés. Les épilepsies multifocales
seront la plupart du temps récusées.
Les patients candidats à la chirurgie sont
donc soumis à un bilan pré-chirurgical complet
mené par une équipe pluridisciplinaire. Il est
composé d’investigations à la fois neurologiques,
électrocliniques et neuropsychologiques. Des
données cruciales sont également recueillies en
électrophysiologie (enregistrement EEG, SEEG) et
lors d’examens d’imagerie cérébrale (IRM
morphologique et fonctionnelle, étude du
métabolisme). Il s’agit d’apprécier le rapport
bénéfice/risque de l'éventuel traitement chirurgical.
La chirurgie de l’épilepsie comporte une première
phase d’exploration (SEEG), suivie d’une
procédure de résection. Certains sites hospitaliers
utilisent des dispositifs robotisés, tel que le
dispositif ROSA[24], pour apporter une grande
précision et sécuriser l’acte chirurgical, en
particulier chez les jeunes enfants, pour qui les
procédures sont plus délicates à cause de la petite
taille de leur tête et celle de leur cerveau.
Globalement, ce sont 50 à 60 % des patients
sélectionnés atteints d’épilepsies réfractaires
(Essentiellement temporales mais aussi frontales,
pariétales ou encore occipitales) qui voient leurs
crises disparaître à moyen et long terme, contre 8 %
avec un traitement médicamenteux[4].
3.2. METHODE DE STIMULATION
Dans le cas de formes résistantes de la
maladie il est possible d'envisager la pose d'un
stimulateur sous clavicule, relié au nerf vague, dont
la fonction sera d'envoyer des stimulations au
cerveau (noyau antérieur du thalamus). Le
traitement par stimulation a l'avantage d'être une
bonne alternative dans le cas où l'opération
chirurgicale n'est pas envisageable. Cette
technique, employé chez près de 70 000 patients de
par le monde en 2015, présente des résultats
encourageants, la fréquence des crises diminuant de
moitié dans près de 50% des personnes[37]. Elle ne
permet cependant qu'exceptionnellement la
disparition totale des crises. Certains effets
secondaires peuvent se faire ressentir, notamment
une contraction de la gorge pendant les périodes de
stimulation, entraînant parfois une légère
modification de la voix, et un essoufflement
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pendant les périodes d'effort (en particulier en
altitude)[17].
3.3. METHODE DIETETIQUE
Dans certains cas, surtout chez les enfants, la diète
cétogène peut être essayée. La diète cétogène est un
régime thérapeutique rigide et strictement calculé,
prescrit par un neurologue pour traiter l’épilepsie
réfractaire chez les enfants. La diète est riche en
lipides et très pauvre en protéines et glucides. Elle
diminue sensiblement la fréquence des crises.
Unrégime Atkins modifié serait moins contraignant
et pourrait avoir des résultats similaires[31].
3.4. METHODE PSYCHOTHERAPIE
Les conséquences psychosociales de
l'épilepsie étant parfois importantes (limitation de
l'autonomie, stress, anxiété, dépression, faible
estime de soi…), l'accompagnement psychologique
peut être pertinent en plus du traitement médical. Il
peut également être utile auprès des parents
d'enfant épileptique. De plus, dans certains cas,
l'appréhension d'avoir une crise peut elle-même
générer une anxiété qui risque de faciliter son
déclenchement, elle devient alors une réponse
conditionnée à l'anxiété[7]. Les thérapies cognitivocomportementales peuvent être proposées pour
améliorer la qualité de vie et même réduire la
fréquence des crises. L'essentiel d'une prise en
charge repose sur le développement du sentiment
de contrôle sur la maladie. Cela comprend
l'entrainement à la gestion du stress et à la
relaxation, ainsi que l'identification des situations à
risque, ou même l'affirmation de soi. Les études
récentes[11] indiquent qu'un travail psychologique
axé sur les compétences de gestion du stress centré
sur le problème, ainsi que sur la perception de
l'impact de l'épilepsie sur la qualité de vie sont des
pistes prometteuses.
3.5. METHODES ALTERNATIVES
Il n'existe pas d'efficacité démontré d'un
traitement
de
type
phytothérapique
ou
aromathérapique. Par contre, certaines plantes,
données par exemple pour traiter une dépression,
une fatigue, peuvent interagir avec les médicaments
antiépileptiques et en modifier leur efficacité,
aboutissant parfois à une aggravation des crises.
Cependant, certaines études en viennent à dire que
le cannabidol, une molécule non psychoactive du
cannabis soulagerait largement les crampes
musculaires et permettrait à certains patients de
diviser leurs doses de médicaments conventionnels
par deux[37]. Chez certains enfants, le traitement
se révèle presque miraculeux en diminuant
significativement les crises. Le sel et plus
précisément l'ion métallique (sodium) jouerait un
rôle important dans l'épilepsie. Il semble être
un commutateur
unique
pour
d'importants
récepteurs
« kaïnates»de
neurotransmetteurs
nécessaires au bon fonctionnement du cerveau. Les
désactiver permettraient peut-être de réduire les
crises d'épilepsie[18]. L'utilisation d'une ligne de
rayons X à l'European Synchrotron Radiation
Facility dédiée à la radiothérapie, permet d'irradier
des zones du cerveau humain afin de détruire
certaines cellules avec une précision de l'ordre d'un
centième de millimètre, grâce au croisement de
microfaisceaux déposant une dose de radiation
suffisante au point de convergence[32]. L'absence
de lésions à proximité immédiate de la trajectoire
des microfaisceaux montre une grande tolérance
des tissus biologiques et intéresse le GrenobleInstitut des neurosciences afin de bloquer les crises
d'épilepsie de patients pharmaco-résistants.
CONCLUSION
Au cours de la vie, toute personne ne peut
présenter une crise d'épilepsie à un moment ou à un
autre. L'épilepsie n’est pas une maladie
démoniaque ou une mauvaise fatalité issue de la
famille, de la société et autre …c’est plutôt
l’affection neurologique la plus fréquente (0,5 % à
0,7 %) après la migraine et ses différentes formes
touchent près de 50 millions de personnes dans le
monde, nourrissons, enfants, adolescents et adultes
confondus. La durée moyenne calculée de cette
maladie est de 6 à 10 ans. Et 30 % des cas
d'épilepsie sont d'origine génétique ; 70 % des cas
d'épilepsie seraient acquis, dont la moitié ont une
cause déterminée (selon une lésion cérébrale due
aux séquelles d'une souffrance lors de la grossesse
et de l’accouchement, d’un traumatisme crânien
lors de la petite enfance, ou d'un accident
vasculaire cérébral…); pour les autres, les causes
restent non élucidées. Aussi, l'allongement de
l'espérance de vie accroît le risque d'apparition,
chez les personnes âgées, de crises d'épilepsie liées
à des accidents cérébro-vasculaires ou à des
maladies dégénératives.
Le problème central de l’épilepsie
aujourd’hui est que les personnes atteintes
d’épilepsie souffrent avant tout de l’image négative
encore attachée à cette pathologie. Le patient la vit
dans le regard des autres. C’est un problème très
spécifique de cette maladie, qui génère un véritable
handicap social. C’est dans ce sens qu’elle est
considérée comme une maladie sociale… Un
patient qui fait une crise d’épilepsie dans la rue, à
son travail, fait peur, alors que tout autre malaise,
d’origine cardiaque ou autre, attire en général
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plutôt la sympathie. Les crises sont donc vécues
comme une menace pour le travail et pour les
rapports humains, menace dont la survenue est
aléatoire. D’où un sentiment d’insécurité
permanent et une anxiété anticipatoire, très
délétères pour l’image de soi et pour l’activité,
qu’il est très difficile de mesurer car ils varient
selon les personnalités. Un patient peut avoir un
sentiment d’insécurité très fort avec une crise par
an et un autre un sentiment d’insécurité faible avec
une crise par semaine. Cela dépend de la sensibilité
de la personne, de son style de vie, de la nature de
son travail, de son entourage, du type de ses crises.
Ainsi, la présente recherche, prône et suggère aux
personnes atteintes de l’épilepsie, d’être amenée à
suivre un certain nombre de règles simples tels que
:

Prise régulière et quotidienne de son
traitement

Temps de sommeil suffisant

Mode de vie bien rythmé

Limitation des boissons alcoolisées.
[7].
[8].
[9].
[10].
[11].
[12].
[13].
Cependant, le mode de traitement et
instructions fournies dans la présenteétude, ont
pour but d’améliorer le confort de vie d’un sujet
épileptique et ne se veut pas indispensable et
exhaustives, surtout aux différentes contraintes et
interdits ne doivent pas être excessifs
préférablement, ils doivent être régulièrement
réévalués.
[14].
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