International Journal of Advances in Engineering and Management (IJAEM)
Volume 4, Issue 6 June 2022, pp: 2535-2560 www.ijaem.net ISSN: 2395-5252
DOI: 10.35629/5252-040625352560 Impact Factor value 7.429 | ISO 9001: 2008 Certified Journal Page 2536
difficultés d'en saisir l'origine et de la traiter. Il n'est
pas lieu ici de retracer les différentes théories
médicales qui ont traversé les âges, mais
préférablement de constater que l'épilepsie a
toujours été source de tensions entre conception
magique et conception scientifique, entre croyances
superstitieuses et explications rationnelles. Un autre
aspect historique frappant de l'épilepsie réside dans
le fait que cette maladie a toujours porté une
signification sociale particulière, provoquant
surtout le rejet, et donc la honte, jusqu'à confiner le
malade dans la solitude et la marginalisation.
Cependant, malgré le génie d'Hippocrate, (vers 400
av. J.C.), dans un traité intitulé « Maladie sacrée »
(nom donné à l'épilepsie à cette époque) propose le
premier témoignage de la médecine rationnelle
s'opposant aux théories médico-religieuses des
discussions quant à l'origine de l’épilepsie au cours
des différentes périodes de l'histoire. Et ce n'est
vers la seconde moitié du 19e siècle, sous
l'impulsion des travaux de John Hughlings Jackson,
que l'épilepsie passera définitivement, au niveau
scientifique, du champ de la psychiatrie à celui de
la neurologie [3].
Toutefois, notez que l’épilepsie, de par sa
définition, est tout aisément un trouble associé à
des conséquences psychologiques et sociales
importantes pour la vie quotidienne caractérisée par
un disfonctionnement des neurones déclenchant
ainsi l’apparition des crises chez l’individu. La
crise d’épilepsie tient ainsi son origine de la
décharge anormale soudaine des neurones. Sa
complexité s’exprime par multiples formes de
crises qui peuvent prendre leur origine dans
n’importe quelle région du système nerveux central
[1]. L’auteur Jallon (1992) [24] ; soutient
qu’une crise d’épilepsie est l’expression clinique
d’un dysfonctionnement d’une population de
cellules cérébrales ; organisées plus ou moins
complexe et en état d’équilibre permanent entre des
mécanismes excitateurs et inhibiteurs. Ce qui nous
renvoi à l’hypothèse selon laquelle, l’épilepsie est
un enchaînement de l’évolution sociale entre le
fantasme et l’irrationnel créant ainsi des préconçus
dans la population des cellules cérébrales … Par
ailleurs, Certains auteurs, défendent l’idée selon
laquelle, la crise épileptique surprend le
fonctionnement de la cellule familiale et son
histoire dans un climat d’affolement, d’inquiétude
et d’insécurité (la crainte de la mort, projetée par la
crise) et de par sa conception classique, ladite
maladie chronique parait être un incident tant
préoccupant avec la faculté d’altérer graduellement
l’image de soi du sujet épileptique ainsi que de son
groupe d’appartenance vu qu’animés tous, d’une
peur intense de la maladie qui, selon eux, précipite
à la mort, C’est ainsi que ces derniers face à cela,
peuvent alors développer un moi
propre à eux.
Aujourd'hui encore, la vie d'un épileptique
porte un lourd tribut à cette allégorique effroyable,
mêlé d'un antécédent absurde, et irréductible aux
yeux de certains et d'une expression clinique de la
grande crise impressionnante qui provoque trop
souvent effroi et stupeur. Voilà pourquoi,
L’épilepsie entant que telle, requiers un exercice
de l’identité des sujets touchés vue le regard étréci
de la société envers ces derniers (un regard capable
d’inhiber l’estime de soi des personnes vivant avec
épilepsie) … A ce propos, Michel(1987) [38],
stipule que le soi n’est pas un pur ego. Dans un
quasi instantanéité, il englobe, désir, projet, espoir,
décision, action, conscience d’être, perception du
soi actif. Cette propre conscience de soi est
grandement dépendante de celle des autres et
interagit avec l’intense activité du cerveau. En
conséquence, le comportement de toute personne
est résultant du processus psychique et les émois
(émotions) par conséquent, jouent un rôle immense
dans l’identification de chacun et de l’image de soi
(ici, c’est l’image de soi qui détermine la gravite du
handicap chez un tel individu).
Certaines études antérieures ont
formellement montrés que le handicap bouleverse
le rapport de l’individu à son corps[2] ;
essentiellement pour le cas du handicap physique.
Néanmoins, le handicap mental, touche
éventuellement la relation que l’individu entretient
avec son corps. Cette relation se traduit dans les
modes d’être, de paraitre et d’exister. Les
personnes vivant avec l’épilepsie ont une image
pareille à celle des individus vivant avec handicap.
Et nous sommes sans ignorés que le psychisme et
le processus émotionnels jouent un rôle important
dans l’expression et l’évolution de l’épilepsie, de
même que sont fréquentes les répercussions des
crises sur l’équilibre psychique. Ce qui cause
automatiquement le déséquilibre du corps[40].
Au regard de nos investigations, nous
avons remarqués que les sujets vivant avec
épilepsie sont stigmatisés voir marginalisés : dans
leur famille, leur profession, leur milieu scolaire et
dans leurs églises. En famille par exemple, le sujet
épileptique a ses propres assiettes, il lui est interdit
certaines activités comme les sorties d’ensemble, la
scolarité… ; s’il est reconnu comme tel épileptique,
personne ne veut s’assoir à son coté même dans
l’église … Signalons que lorsque la crise survient
Le moi représente l’individu dans son
imaginaire qui il se manifeste dans la personnalité
de celui-ci.