LO R S   D E   L ’I D E N T I F I C A T I O N   D E S   D A N G E R S  
 
Un  danger  est  une  capacité  intrinsèque  d’un 
xénobiotique  à  causer  des  effets  néfastes  sur  la 
santé. 
Il  peut  être  exprimé  de  multiples  façons  :  mortalité, 
morbidité7,  apparition  d’une  maladie,  incapacité, 
pouvoirs  cancérogène,  mutagène,  ou  tératogène8, 
modification  d’un  facteur  physiologique  ou  même 
atteinte à la qualité de la vie. 
 
Les essais expérimentaux sur l’animal permettent 
de connaître les effets sur la santé des différents 
xénobiotiques. Elles sont souvent longues (1, 3, ou 6 
mois, voire 2 ans) et coûteuses, mais surtout 
nécessitent un grand nombre d’animaux, sans pour 
autant que les résultats observés soient 
transposables à l’homme.  
 
Dans  le  but de  réduire  le  nombre  d’animaux  testés, 
la  fiabilité  et  le  temps  nécessaire  pour  une 
évaluation,  des  méthodes  dites  « alternatives  à 
l’expérimentation  animale »  ont  été  développées. 
Elles  comprennent  aussi  bien  les  modèles  in  vitro 
(expérimentation  sur  culture  cellulaire),  que  les 
modèles  in  silico9  (modélisation  toxicocinétique, 
étude  de  la  relation  structure-activité).  Par  ailleurs, 
les récentes avancées technologiques (par exemple, 
les  puces) dans le  domaine  de  la génomique10  et  la 
protéomique11  devraient  accélérer  nos 
connaissances  en  toxicologie.  A  l’heure actuelle,  les 
méthodes  dites  « alternatives »  sont  essentiellement 
utilisées  pour  l’étude  des  mécanismes  toxiques ; 
l’entrée  en  vigueur  du  règlement  REACH  prévoit  de 
les  rendre  obligatoires  celles  qui  sont  validées  par 
l’ECVAM12.  Enfin,  quel  que  soit  le  modèle  utilisé,  la 
transposition des résultats à l’homme reste un facteur 
limitant important. 
 
 
LO R S   D E   L ’E S T I MA T I O N  D E   L A   R EL A T IO N   D O S E -
REPONSE 
 
Dans  le  cas  d’un  effet  à  seuil  de  dose,  la  relation 
dose-réponse est synthétisée par un niveau de dose 
(dose de référence) dont on pense raisonnablement 
qu’il ne produira pas d’effet chez l’homme. Ce niveau 
de  dose  est  obtenu  en  appliquant  un  facteur 
d’incertitude à la DMSENO définie précédemment.  
Ce  niveau  de  dose  est  appelé  valeur 
toxicologiques  de  référence  (VTR)  dans  le 
domaine de la santé environnementale. 
                                                 
7 Nombre de personnes souffrant d'une maladie donnée pendant 
un temps donné, dans une population 
8 Pouvant provoquer un développement anormal de l’embryon et 
conduisant par là même à des malformations 
9 Modèle utilisant l’outil informatique 
10 Science qui étudie la structure et le fonctionnement des gènes  
11 Science qui étudie la structure et le fonctionnement des 
protéines 
12 Centre européen de validation des méthodes alternatives 
 
Dans le cas d’un effet sans seuil de dose, on parle 
d’un  excès  de  risque  attribuable  au  facteur  étudié 
ou de seuil toxicologique critique (TTC en anglais, 
pour  Threshold  of  Toxicological  Concern),  qui  est 
considéré acceptable socialement. Par exemple dans 
le  domaine  alimentaire,  on  considère  selon  cette 
approche, que la consommation quotidienne pendant 
70  ans  d’un  additif  alimentaire  en  dessous  de 
1.5 µg/jour  n’entraînera  pas  d’excès  de  risque  de 
cancer  au-delà  d’un  cas  supplémentaire  dans  une 
population de 100 000 personnes.  
 
 
LO R S   D E   L ’E S T I MA T I O N  D E S   E X P O S I TIO N S    
 
Cette  étape  consiste  à  décrire  et  à  quantifier  aussi 
précisément  que  possible  les  expositions  des 
populations, d’une part, par groupes pertinents d’âge 
et  de  sexe,    compte-tenu  des  variations  de 
sensibilité,  et  d’autre  part,  selon  les  différentes 
sources d’exposition et les différentes voies d’entrée 
du toxique. 
La  toxicologie  a  ici  sa  place  dans  l’utilisation  de 
méthodes  recherchant  la  présence  d'un 
biomarqueur13  d'exposition  dans  le  sang,  les 
urines,  la  peau,  les  cheveux,  etc.  Le  biomarqueur 
d’exposition  peut  être  l’agent  toxique  en  lui-même, 
l'un  de  ses  métabolites14  ou  son  association  avec 
une molécule cible (ADN, albumine, hémoglobine). 
Malheureusement,  les  données  sont  souvent 
manquantes et on est amené à faire des hypothèses 
sur  la  manière  dont  les  individus  sont  exposés, 
notamment  à  partir  de  données  d’émission  à  la 
source. 
 
 
LO R S   D E   L A   C A R A C T E R I S A TI O N   D U   R I S Q U E  
 
Le  risque  est  la  probabilité  de  survenue  du 
danger  (c’est-à-dire  de  l’effet  toxique) ;  il  est 
caractérisé  en  confrontant  les  résultats  de 
l’estimation de la relation dose-réponse avec ceux de 
l’estimation  des  expositions.  Cette  étape  comporte 
donc  des  incertitudes  plus  ou  moins  importantes 
selon la nature et quantité des données recueillies. 
En  effet,  cette  approche  suppose  notamment  qu’il 
existe un  lien causal entre l’agent et le, ou les effets 
étudiés  aux  doses  estimées ;  or  elle  est  souvent 
basée sur des données chez l’animal qui sont par la 
suite  transposées  chez  l’homme  (variations  inter-
espèces). Il existe également des incertitudes quant 
à  la  détermination  des  DMSENO  (fonction  du 
protocole  d’étude)  et  à  l’application  des  autres 
facteurs  de  sécurité  (variations  inter-individuelles 
…) pour l’élaboration des doses de référence.  
                                                 
13 Paramètre toxicologique pouvant servir à montrer ou prédire un 
évènement toxique chez un individu. 
14 Produit de transformation d’un xénobiotique par l’organisme.