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Etat de choc cardiogenique

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Université Alger 1Faculté de Médecine /
Département de Médecine
Conférences des Résidents Pédiatrie de
1ère Année
Année Universitaire : 2019 – 2020
L’ETAT DE CHOC CARDIOGENIQUE CHEZ
L’ENFANT
Dr H .BELHADJ
MAITRE DE CONFERENCES A en pédiatrie
Hôpital central de l’armée
POINTS ESSENTIELS
1. Une difficulté manifeste pour le diagnostic du choc et des défaillances
d’organes en pédiatrie est liée à la variabilité des valeurs physiologiques en
Fonction de l’âge.
2. Le monitorage non invasif joue un rôle central dans l’évaluation d’un état
de choc chez l’enfant, du fait des difficultés d’abord vasculaire.
3. L’échocardiographie est un élément clef du monitorage non invasif ; elle
Permet d’évaluer la volémie, de mesurer le débit cardiaque et les fractions
d’éjection et de raccourcissement du ventricule gauche.
4. Les principales étiologies du choc cardiogénique de l’enfant sont les
Cardiopathies congénitales et les suites immédiates de leur traitement, et les
Cardiomyopathies primitives et secondaires.
5. Les techniques d’assistance cardio‐respiratoire extracorporelle (ECMO)
sont utiles en cas d’état de choc réfractaire, dans l’attente d’une récupération
Fonctionnelle.
6.Des techniques d’assistance ventriculaire extracardiaque (Berlin heart, Thorat
ec) se développent chez l’enfant et permettent l’attente d’une récupération
Fonctionnelle ou une greffe cardiaque sur une période de temps plus longue.
7.Si la nature du soluté cristalloïde ou colloïde‐ à administrer lors d’une hypovolé
mie ne fait pas L’objet d’un consensus, les recommandations de volume et de
Vitesse d’administration 20 ml/kg en 5 a 10 min jusqu’à 60 ml /kg sont clairement
définies
1. Introduction
L’état de choc est une insuffisance circulatoire aigue avec état d’hypoperfusion
tissulaire quelle qu’en soit la cause.il aboutit à une anoxie cellulaire qui entraine
le métabolisme vers la voie anaérobie, avec production et libération dans la
circulation systémique d’ions lactates .l’état de choc peut être a l’origine d’un
syndrome de défaillance multi viscérale surtout si un traitement adapté n’est pas
débuté rapidement parfois même malgré ce traitement.
L’état de choc est une urgence, qui impose deux démarches simultanées : une
démarche thérapeutique initialement symptomatique pour assurer la survie
immédiate et une démarche étiologique pour adapter le traitement à la cause et
définir un pronostic
Nous aborderons dans un premier temps les Particularités de la physiologie
cardio-vasculaire et du transport de l’oxygène chez l’enfant

La physiopathologie

les éléments du diagnostic de l’état de choc

Etiologies de l’état de choc cardiogénique

enfin Développer la prise en charge
2. PARTICULARITES PHYSIOLOGIQUES de l’enfant
2.1 Fonction cardiaque :
L’association à la naissance d’une masse myocardique faible (qui va tripler dans
les trois premières semaines de vie) et de ventricules peu compliants confère
initialement au cœur de l’enfant : une contractilité faible, un volume télé
diastolique ( VTD) bas , une chrono-dépendance du débit cardiaque et de faibles
capacités d’adaptation face aux modifications des conditions de charge.
La fonction diastolique est altérée chez le petit nourrisson, mais se corrige
rapidement avec la maturation postnatale. Le tissu de conduction myocardique
est également immature expliquant une instabilité potentielle du rythme
cardiaque.
La réserve contractile du myocarde augmente au fur et à mesure de la
maturation des myocytes et de la baisse du tonus adrénergique de base.
Chez le petit nourrisson normo-volémique, le volume d’éjection systolique (VES)
Est fixe de l’ordre de 1 à 2 ml/kg et dépend surtout de la fréquence cardiaque
(FC) en revanche, le VES est un également important de régulation chez le petit
enfant hypovolémique.
Paramètre
Petit nourrisson
Adulte
Compliance
débit cardiaque
Faible
Dépendant de la
fréquence cardiaque
Contractilité myocardique
Indépendance des ventricules
Réponse a l’augmentation de
précharge
Compensation de baisse de
post – charge
Faible
Très élevée
Très limitée
Normale
Dépendant du volume d’éjection
et, de façon limitée, à la
fréquence cardiaque
Elevée
Relativement peu importante
Bonne adaptibilité
Limitée
Efficace
Age
Fréquence
Pression
Pression
Index
Consommation
Cardiaque
systolique
diastolique cardiaque
d’O2 (ml/kg)
(mmHg (SD) (mmHg)(SD) L /min /m2(SD) (SD)
(mmHg)(SD)
NNé
120 (20)
73(18)
50(8)
2.5 (0.6)
6 (1)
6mois
150 (20)
90 (25)
60(10)
2.0 (0.5)
5(0.9)
1 an
130 (20)
96(30)
66(25)
2.5 (0.6)
5.2 (0.1)
2 ans
105 (25)
100(35)
65(25)
3.1 (0.7)
6.4 (1.2)
5 ans
90 (10)
95(15)
55(10)
3.7 (0.9)
6.0 (1.1)
10 ans
80 (15)
110 (15)
58(10)
4.3 (1.1)
3.3 (0.6)
15 ans
75 (10)
122(30)
75(20)
3.7 (0.3)
3.4 (0.6)
PRINCIPAUX PARAMETRES HEMODYNAMIQUE DE L’ENFANT (SD = écart
type)
2.2 Transport de l’oxygène :
Le but principal du système cardio-respiratoire est d’apporter une quantité
suffisante d’oxygène (O2) aux cellules afin qu’elles assurent les réactions de
phosphorylation oxydative. Normalement, le sang transporte suffisamment d’O2
pour satisfaire la consommation des cellules.
Le transport d’O2 (DO2) s’adapte aux besoins.si la demande en O2 augmente (par
exemple, exercice physique) le DO2 augmente et inversement. en cas d’état de
choc, il existe une réduction du DO2, liée à une diminution de l’index cardiaque
(IC) et /ou du contenu artériel en O2 ( Ca02) . L’organisme peut tolérer un
certain temps cette baisse de DO2, en augmentant l’extraction d’O2 (EO2) ; en
effet, à l’état basal , les tissus n’extraient que 25% de l’O2 contenu dans le sang
artériel ( EO2 =25%)
Cependant, au dela d’un certain seuil critique, le sang ne transporte plus assez
d’O2 pour faire face aux besoins cellulaires ; La VO2 devient alors dépendante
du DO2 et diminue parallèlement à celui-ci ; les cellules dévient leur métabolisme
vers la voie anaérobie, et la production d’acide lactique augmente. Chez l’enfant
les mécanismes d’adaptation du DO2 aux besoins de l’organisme sont plus fragiles
que chez ‘adulte surtout en raison d’une VO2 basale proportionnellement plus
élevée que chez l’adulte , avec un DO2, élevé au niveau basal, et qui a du mal a
s’élève plus en cas de demande accrue en O2 , d’une réserve cardiaque limitée ,
aussi bien diastolique ( VES quasi-fixe) que systolique , d’une maturation encore
incomplète du système nerveux sympathique , avec des réserves myocardiques en
catécholamines limitée , et des récepteurs périphériques adrénergiques et
dopaminergiques encore immature ;
Ces spécificités ont des implications d’autant importantes que l’enfant est jeune,
et un impact direct sur le traitement de l’état de choc dont l’objectif sera
souvent d’élever le DO2 et de réduire la VO2
Les 3 paramètres qui vont influencer le débit :
La pré-charge, La post-charge, La contractilité du myocarde et sa fréquence
Pré-charge :
La précharge est le degré d’étirement de la fibre myocardique avant sa
contraction
Post charge :
La post charge sera le reflet de la capacité du ventricule gauche a éjecter lors
de systole le volume présent et rassembler pendant la diastole précédente .
3. DEFINITION DU CHOC CARDIOGENIQUE
Le choc cardiogénique est un dysfonctionnement grave de la pompe cardiaque à
L’origine d’une défaillance aiguë du système circulatoire qui devient incapable
D’assurer les besoins en oxygène des cellules de l’organisme.
 Le choc cardiogénique se caractérise par une hypotension artérielle, des
signes de mauvaise perfusion périphérique, un index cardiaque inférieur à
2 l/min/m2 et des pressions de remplissage ventriculaire élevées
Il existe un continuum clinique de gravité croissante entre l’insuffisance
Cardiaque aiguë, le choc cardiogénique compensé et décompensé. Dans le choc
décompensé, le passage d’un métabolisme aérobie à un métabolisme anaérobie
précède la survenue d’un syndrome de défaillance multiviscérale (SDMV)
responsable de la majorité des décés ;un diagnostic précoce ,une hospitalisation
immédiate dans un service de réanimation pédiatrique spécialisé,
Un traitement et une surveillance adaptée à chaque patient sont des facteurs
Pronostiques fondamentaux.
3.1. EPIDEMIOLOGIE
Très fréquent chez l’adulte, chez qui il représente la principale cause de
Mortalité des patients hospitalisés pour infarctus du myocarde, le choc
Cardiogénique est beaucoup plus rare chez l’enfant. Parmi les causes de
Chocs chez l’enfant de 1 mois à 15 ans.
Hospitalisés en réanimation pédiatrique, le choc cardiogénique représentait 17%
des cas, loin derrière le choc hypovolémique (46%) et le choc septique (37%).
Il touchait surtout l’enfant de moins de 3 ans. La mortalité globale est moins
Élevée chez l’enfant. Elle dépend de la cause du choc et elle varie de 5% pour
Les chocs dans les suites d’une chirurgie cardiaque sous circulation extracorpor
elle à 40% dans les cardiomyopathies dilatées. Ces dernières représentent la
première cause de transplantation cardiaque devant les cardiopathies
Congénitales.
3.2 PHYSIOPATHOLOGIE
le choc cardiogénique est la conséquence de la chute du débit cardiaque, la chute
du débit cardiaque peut être due à une anomalie de la fréquence cardiaque de la
pré charge, de la force de contraction du ventricule gauche (VG) et ou/
de la post-charge.
la contractilité myocardique et le volume télé-diastolique du VG (VTDVG) sont
liés par la loi de Frank -starling.
Ces anomalies de fonctionnement peuvent toucher le ventricule droit (VD) de
façon similaire.
Les facteurs de dysfonction sont :
1. Une fréquence inadéquate (tachycardie ou bradycardie importante, perte
du Couplage atrioventriculaire).
2. une augmentation des pressions de remplissage ventriculaire, liée à une
baisse de relaxation diastolique du myocarde
3. Une baisse de la contractilité des fibres myocardiques, et ou / une
augmentation de la post –charge ventriculaire, évaluée par la contrainte
pariétale télésystolique contrainte pariétale et contractilité sont liées et
cette relation inversement proportionnelle persiste dans le choc
cardiogénique comme dans le choc septique
Les mécanismes de compensation face à une défaillance ventriculaire qui
vont être mis en jeu par l’organisme sont :
 réponse adrénergique rapide avec augmentation de la fréquence et de la
Contractilité cardiaque et vasoconstriction responsable d’une augmentation de la
pré‐ et de la post‐charge.
 rétention hydrosodée, plus progressive, secondaire à l’activation du
Système rénine‐ angiotensine, avec augmentation du retour veineux et des
pressions de remplissage ventriculaire. Efficace dans un premier temps, ces
Mécanismes vont, avec le temps se révéler délétères (Figure 2).
3.3 DIAGNOSTIC
Chez l’enfant, les signes cliniques d’insuffisance cardiaque et de choc cardi
ogénique s’installent souvent sur plusieurs jours à plusieurs semaines.
3.3.1
motif de consultation
 Chez le petit nourrisson :
- une dyspnée
- un essoufflement lors des tétées et
- une prise de poids insuffisante.
 Chez l’enfant plus grand :
-
Malaises
-
polypnée et dyspnée d’effort
- symptômes digestifs sont fréquemment décrits.
Signes de bas débit systémique :
-
baisse de la pression artérielle systolique et moyenne en dessous du
5e percentile pour l’âge, le poids et la taille
-
signes de mauvaise perfusion périphérique : pâleur, marbrures,
Extrémités froides, augmentation du temps de recoloration cutané,
Trouble de la conscience, oligurie.
-
L’auscultation retrouve : une tachycardie, un galop, un souffle cardiaque.
les pouls périphériques sont le plus souvent faibles.
une hépatomégalie, quasi constante dans le choc cardiogénique
de l’enfant.
- une turgescence des veines jugulaires
- œdèmes périphériques.




3.3.2
signes para cliniques :
 la radiographie thoracique
Cardiomégalie : index cardio-thoracique > 0,6 Nné
>0,55 nourrisson
> 0,5 chez l’enfant.
apprécie le parenchyme et la vascularisation pulmonaire.
opacités floconneuses périhilaires en aile de papillon (œdème pulmonaire
cardiogénique),
un cœur en flacon (épanchement péricardique),
un cœur en sabot (dilation ventriculaire droite).
 électrocardiogramme, permet de démasquer un trouble du rythme aigu
ou des signes en faveur d’une étiologie sous-jacente (myocardite)
 échocardiographie transthoracique
(Au lit du malade cardiopediatre ou réanimateur )
L’ETT permet de préciser la cause de l’insuffisance cardiaque et ses
conséquences
 Biologie :
dosage de marqueurs biologiques dont la valeur traduit:
-la gravité du choc (lactate, saturation veineuse continue en O2)
-la gravité de l’incompétence myocardique (troponine IC, BNP par exemple)

CPK MB non spécifique du muscle cardiaque
Tractus gastro-intestinale
Muscle squelettique

TROPONINE spécifique du muscle cardiaque : sensible

PEPTIDE Natriuretique de type B +++++
4. DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL
Le tableau 6 rappelle les principaux éléments cliniques, radiographiques et
échocardiographiques qui permettent de différencier le choc cardiogénique des
autres types de choc : hypovolémique / hémorragique, anaphylactique /
Distributif et septique. Les chocs obstructifs, tamponnade et embolie
Pulmonaire massive ont également des profils cliniques et des aspects
Échocardiographiques qui les distinguent facilement du choc cardiogénique.
PAREMETRES
CHOC CARDIOGENIQUE
CHOC
HEMORRAGIQUE
CHOC
ANAPHYLACTIQUE
Clinique
Pression artérielle
Extrémités
Hépatomégalie
↓
Froides
Oui
↓
Froides
Oui
↓↓↓
Chaudes
Non
Radiographique
ICT
↑↑
↓↓↓
Normal
Pression veineuse centrale
↑↑
↓↓
↓
Echographique
VTD du VG
FR
FE
Normal ou ↓
↓↓
↓↓
↓↓↓
Normale
Normale
Normal
↑
↑
5. ETIOLOGIES
Les principales causes de choc cardiogénique de l’enfant sont résumées dans le
Tableau II.
Le plus souvent le choc cardiogénique complique :

Cardiopathies Congénitales majeures qui représentent 30% des
Cardiopathies congénitales Elles représentent plus de 50% des chocs
Cardiogéniques de l’enfant.
Le choc peut survenir dans le premier mois de la vie, à l’occasion de la fermeture
du canal artériel ou de la chute des résistances vasculaires pulmonaires.
Il peut survenir un peu plus tard dans la vie, à l’occasion d’un accident
Ischémique (implantation anormale de la coronaire gauche),

d’un trouble du rythme cardiaque ou d’un épisode infectieux
Intercurrent, comme Une bronchiolite.

Les cardiomyopathies dilatées sont la troisième grande cause
d’insuffisance
circulatoire en pédiatrie, Elles représentent environ 20% des chocs
Cardiogéniques de l’enfant.
Les principales causes :
 myocardites aigues
 les cardiomyopathies Métaboliques et héréditaires
 les cardiomyopathies toxiques : chimiothérapie (anthracyclines)
Les myocardites aigues : rares, Elles sont avant tout virales, les
Principaux virus impliqués étant Coxsackies du groupe B, Influenza A et B, Parvo
virus B19, adénovirus, entérovirus, cytomégalovirus, virus d’Ebstein Barr et HIV
Le choc cardiogénique peut survenir à la phase aiguë de la maladie, dans le cadre
D’une myocardite fulminante ou à distance de celle‐ci ,en effet 20 a 25% des
enfants vont développer une cardiomyopathie responsable d’insuffisance ca
rdiaque chronique et potentiellement de choc cardiogénique .
Les cardiomyopathies métaboliques et héréditaires sont très nombreuses. Il
peut s’agir d’anomalies de cytopathies mitochondriales, de déficits en carnitine
Ou carnitine palmitoyl transférase, d’anomalie du métabolisme des acides gras à
Longues chaînes et de maladies de surcharges
(Glycogénoses, mucopolysaccharidoses, mucolipidoses, maladie de Fabry).
Toutes ces maladies peuvent s’accompagner de cardiomyopathie dilatée,
Hypertrophique ou restrictive et être à l’origine d’un choc cardiogénique.
Enfin, les piqûres de scorpions sont une cause importante de choc cardiogénique
de l’enfant.
PRINCIPALES CAUSES DU CHOC CARDIOGENIQUE CHEZ L’ENFANT
9. PRISE EN CHARGE E DU CHOC CARDIOGENIQUE
9.1 OBJECTIFS THÉRAPEUTIQUES DE L’ETAT DE CHOC :
SIGNE CLINIQUE
VALEUR VISEE
Perfusion périphérique
Etat de veille
Fréquence cardiaque
Pression artérielle (TA)
Temps de TRC < 2 sec
Eveillé
Se normalisant
TA moyenne prématuré > 30- 35 mm Hg
nouveau-né > 40 mm Hg
nourrisson > 45 mm Hg
petit enfant > 50 mm Hg
Age scolaire > 50 mm Hg
Diurèse
Contractilité et état de remplissage
cardiaque (échocardiographie)
Hémoglobine
Signe clinique
Perfusion périphérique
> 1ml/Kg/h
Contractilité normale, bon remplissage
cardiaque
100g/l
Valeur visée
Temps de TRC < 2 sec
9.2 PRISE EN CHARGE INITIALE :
CONDITIONNEMENT
 Limiter les mobilisations au strict nécessaire
 Dégager les VAS et O2 (MHC 6l/min)
 Indication d’intubation et VAC = CLINIQUE +++ (épuisement, inconscient,
choc persistant)
 A jeûn, pose de SNG, Scope-SpO2-T°-diurèse (poche)
 Au moins un abord veineux, « le plus gros possible » « en cas d’échec par 2
opérateurs dans les 5 min = cathéter IO ou VVC
 Abord vasculaire : cathéter intra osseux
9.3 OBJECTIFS PRINCIPAUX DU TRAITEMENT DU
CHOC CARDIOGÉNIQUE :
OBJECTIFS PRINCIPAUX DU TRAITEMENT :

Rétablir une contractilité myocardique normale avec une volémie efficace,
Selon l’état du myocarde et des pressions de remplissage vasculaire.

prendre en charge tous les déterminants du choc :
 Traiter une cause curable
 Assurer une oxygénation optimale
 Exercer un traitement circulatoire adapté (volémie, Traiter un possible
trouble du rythme, limiter la post charge du VG, rétablir la
contractilité myocardique grâce à des traitements médicamenteux :
inotropes et autres)
1. Traitement d’une cause curable :

Corriger les troubles métaboliques susceptibles d’être à l’origine de
troubles du rythme aigus (hyperkaliémie, hypokaliémie)

pericardocentèse ou un drainage pleural réalisés respectivement s’il
existe une tamponnade ou un pneumothorax compressif.

anticoagulation voire une fibrinolyse en cas d’embolie pulmonaire massive
(cœur pulmonaire aigu).

antibiotiques dans l’endocardite.

les immunomodulateurs (dont les corticoïdes) dans certaines maladies
systémiques.

vitaminothérapie dans les myocardiopathies métaboliques
2. Assurer une oxygénation optimale
Assurer un équilibre ventilation/échanges gazeux avec un objectif de
saturation en O2 ≥ 95 %.
3. traitement circulatoire adapté :
3.1
maintenir une volémie efficace :
Maintien d’une précharge efficace (remplissage vasculaire/diurétique) Le
choix d’un remplissage prudent ou d’un traitement diurétique s’effectuera en
fonction de l’état du patient
 si le patient présente une pression de remplissage élevée avec des
signes patents de surcharge tels qu’une turgescence des veines
jugulaires, une hépatomégalie ou encore des râles crépitants à
l’auscultation pulmonaire, un traitement par diurétique de l’anse de
Henlé type furosémide est approprié (0,5 à 2 mg/kg IVDL 5 à
10 minutes, à évaluer en fonction de la fonction rénale, car de rares
patients présentant une insuffisance rénale sévère peuvent nécessiter
des doses beaucoup plus fortes). La mise en route d’un traitement
diurétique systématique durant les premiers jours du traitement est
parfois nécessaire
 En présence d’un patient avec une altération de la fonction myocardique
et des pressions de remplissage normales ou basses (part de
déshydratation fréquente chez le petit enfant), un remplissage
prudent (10 mL/kg de sérum salé isotonique 0,9 %) sous contrôle
clinique et échocardiographique est alors le bon choix.
Produits disponibles : cristalloïdes/colloïdes?
-
NaCl 0.9% : le plus sûr, le plus disponible, le moins coûteux
MAIS pouvoir expansion volémique = ¼, durée = 1 h
possible chez le prématuré++++
Ac hyperchlorémique si grande quantité!!
-
Colloïdes naturels (PFC, albumine) : TOUS ont un risque allergique
Expansion volémique x 2, durée = 6 à 8 h
le PFC n’est pas un soluté de remplissage
3.2
Traiter un trouble du rythme
 tachyarythmies • adénosine ou striadyne (non disponible
an Algérie) ; amiodarone
 Bradyarythmies : anticholinergiques, atropine,
isoproterenol (Isuprel®), adrénaline
 Cardioversion synchronisée
3.4 Rétablir la contractilité myocardique grâce à des traitements
médicamenteux
Support médicamenteux
 Les traitements médicamenteux permettant de diminuer la post charge du
VG sont constitués par les vasodilatateurs .
 Limiter la post charge ventriculaire, la ventilation mécanique peut à un
certain degré limiter la post charge ventriculaire et soulager le travail du
cœur.

Les molécules de première génération utilisées sont le nitroprussiate de
sodium et les dérivés nitrés.
 Les agents médicamenteux susceptibles de rétablir ou de maintenir la
contractilité myocardique dans le choc cardiogénique sont les inotropes :
« adrénergiques » (dopamine, dobutamine, noradrénaline et adrénaline),
« inhibiteurs des phosphodiestérases III » (milrinone) et
« sensibilisateurs du calcium » (lévosimendan)
Les catécholamines sont la pierre angulaire du traitement. Elles agissent sur le
Système cardiovasculaire en stimulant des récepteurs spécifiques α, β1, β2 et
Dopaminergiques. La stimulation de ces récepteurs entraîne une activation de
L’adényl-cyclase avec augmentation de la concentration intracellulaire d’AMP
cyclique et de calcium

La dobutamine est le traitement de première intention du choc
Cardiogénique. Administrée en perfusion continue à la posologie de 5 à 15 µg/kg/
min, ce médicament a une action β1, inotrope et chronotrope, qui augmente la
fréquence cardiaque et la force de contraction ventriculaire. Il s’y associe une a
ction β2 vasculaire qui est responsable d’une vasodilatation périphérique.

L’adrénaline agit sur les récepteurs α, β1, β2 selon la posologie utilisée.
A faible dose (< 0,3 µg/kg/min), elle a surtout une action β1 et β2. A dose plus
Élevée, les effets α prédominent faisant augmenter les résistances vasculaires
et la pression artérielle. L’adrénaline est l’agent de choix pour traiter les chocs
cardiogéniques avec hypotension artérielle importante malgré ses effets
Secondaires à type d’augmentation de la consommation d’oxygène du myocarde
Et du risque de tachyarythmie.

Les inhibiteurs de la phosphodiestérase III (milrinone)
Interagissent avec l’enzyme responsable du rétrocontrôle négatif de la
Production d’AMP cyclique par les cellules du système cardiovasculaire.
Ces médicaments favorisent ainsi l’accumulation intracellulaire d’AMC cyclique
et de calcium, favorisant la contractilité myocardique et la relaxation du muscle
lisse vasculaire, sans augmenter la consommation en oxygène du myocarde
Comme le font toutes les catécholamines. La milrinone (0,25 à 0,75 µg/Kg/min ±
dose de charge de 50 µg/kg) est indiquée dans les chocs avec post‐
charge élevée et pression artérielle normale. L’inconvénient de ce
médicament est le risque d’hypotension systémique prolongée car la demi‐
vie de la milrinone est relativement longue (2 à 3 h) en comparaison des quelques
minutes pour la demi‐vie des catécholamines.

Le levosimendan sensibilise le calcium du cytosol et ouvre les canaux
k-ATP dépendant .Il exerce ainsi des propriétés inotropes, tout en réduisant
La consommation myocardique d’oxygène ; il est par ailleurs vasodilatateur
Artériel périphérique et coronaire. L’expérience de son utilisation en pédiatrie
est très limitée actuellement
10. SURVEILLANCE :
Les éléments para cliniques de surveillance et d’évaluation du choc cardiogénique
sont résumé dans le tableau III
le tableau III :Éléments para cliniques de surveillance et d’évaluation du
choc cardiogénique
11. CONCLUSION
Le choc cardiogénique est le stade ultime d’une défaillance cardiaque elle-même
secondaire a une pathologie sous-jacente (cardiaque ou extra cardiaque), c’est
une urgence vitale, la prise en charge repose sur la rapidité des gestes de
réanimation, une connaissance des bases physiopathologique permettant une
thérapeutique adapte (remplissage, drogues) ainsi que le traitement étiologique.
BIBLIOGRAPHIE
1. O. Paut, F. Ughetto, M. Labenne
Particularités pédiatriques de l’état de choc
Faculté de Médecine, Université de la Méditerranée,
*Correspondant : olivier.paut@ap‐hm.fr
2. O. Brissaud, J.B. Th ambo, J. Guichoux, P. Nolent et S. Dauger
Choc cardiogénique chez l’enfant
Réanimation pédiatrique Edition 2013
3. X .Beretta
Le choc chez l’enfant
Service de soins intensif (2015)
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