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L’accroissement du pouvoir de marché vis-à-vis des concurrents ou des fournisseurs constitue aussi
un avantage de l’intégration. Egalement devenir le distributeur de ses produits, mais aussi des
produits de ses concurrents, renforce la position de l’entreprise intégrée. Produire certaines MDD
(marques de distributeurs) pour un distributeur, renforce sa position vis-à-vis des fabricants de
marques nationales. Nous avons aussi le contrôle de sa distribution, de l’image de sa marque et de
ses produits : certains fabricants de produits de luxe (LVMH, Gucci,…) ont, par exemple, intégré
une partie de leur distribution afin de protéger leurs marques de la banalisation, de créer des points
de vente mettant en scène leurs produits. L’intégration verticale peut aussi être source d’une plus
grande réactivité par exemple une société comme Inditex réussit grâce à l’intégration verticale à
réduire très fortement le temps entre la création d’un nouveau modèle et sa commercialisation dans
les points de vente. L’intégration verticale, lorsqu’elle constitue un avantage concurrentiel grâce aux
avantages précédents, devient alors une barrière à l’entrée pour de potentiels nouveaux concurrents.
En plus de devenir distributeur sur un nouveau marché, il leur faudra devenir aussi fabricant (ou
inversement), ce qui rend l’opération plus coûteuse et plus complexe pour les éventuels concurrents.
Comme toute stratégie, celle-ci comporte des limites qui expliquent les échecs de certaines sociétés
ou le fait que certaines y aient renoncé partiellement ou totalement, comme le groupe Casino par
exemple. Nous avons des investissements onéreux qui manqueront peut-être à l’activité principale
de la société ; la maîtrise de nouveaux métiers, de nouvelles cultures d’entreprise, qui ne seront pas
aisément compatibles et enfin la perte d’opportunités par exemple la société ne peut plus bénéficier
des opportunités du marché : un meilleur prix en changeant de fournisseur, une innovation, un
distributeur plus performant.
En outre, il existe une autre forme d’intégration qui est l’intégration des marchés ou l’intégration
horizontale qui est plutôt une approche libérale de l’intégration. Dans ce type d’intégration, l’effet
recherché est d’aboutir à la création d’un marché unique résultant de la fusion des marchés des pays
membres, de répartir les coûts sur une plus grande quantité de produits, de réduire les aléas par le
biais de produits de substitution ou, tout simplement, d'éviter la concurrence. L’intégration des
marchés se réalise sur plusieurs étapes. Tout d’abord la zone de libre échange : les pays concernés
acceptent la circulation des produits sur leur territoire. Ils suppriment donc les droits de douane et
les restrictions quantitatives à l’intérieur de la zone mais chaque pays membre conserve la maîtrise
de sa politique douanière à l’égard des pays tiers. Puis l’union douanière qui correspond à la zone
de libre échange où les pays membres appliquent le même tarif douanier à l’égard des produits
d’origine extérieure. Le marché commun constitue aussi une étape à l’intégration, car il s’agit là
d’une union douanière plus une libre circulation des personnes, des capitaux, des services et des
monnaies dans un véritable marché commun. Et dans ce marché, il doit y avoir deux types
d’intégration. Tout d’abord l’intégration monétaire qui correspond à la circulation parfaite des
devises c'est-à-dire à la possibilité d’utiliser n’importe quelle devise d’un pays à un autre pays
membre ce qui exige un système de change, l’union économique qui ajoute à l’existence d’un
marché commun la mise en œuvre de politiques économiques (politiques monétaires,
budgétaires…) définies en commun. L’union économique peut se doubler d’une union monétaire
s’il existe une monnaie unique circulant dans les pays membres (exemple : l’union européenne).
Ensuite, il y a l’intégration financière qui correspond à la mobilité parfaite des capitaux.