ALLOCUTION DU PRÉSIDENT DE LA COMMISSION DE LA CEMAC
(Représenté par le Commissaire à l’Éducation, à la Recherche et au Développement
Social, chargé des Droits de l’Homme et de la Bonne Gouvernance)
Yaoundé - le 02 juin 2014
Excellence, Monsieur le Ministre des Relations
Extérieures, représentant l’État Camerounais,
Leurs Excellences Messieurs les
Ambassadeurs des États Membres de la
CEMAC, accrédités auprès de la République
du Cameroun,
Excellence Monsieur l’Ambassadeur de la
République Fédérale d’Allemagne,
Excellence Madame l’Ambassadeur,
représentant de l’Union Européenne,
Excellence, Monsieur le Ministre de
l’Économie, de la Planification et de
l’Aménagement du territoire, tutelle de la
CEMAC au Cameroun, en charge des
questions de l’intégration sous régionale,
Excellence Monsieur le Ministre de la Santé
Publique,
Excellence Monsieur le Gouverneur de la
BEAC,
Madame et Messieurs les Chefs des
Institutions spécialisées de la CEMAC au
Cameroun,
Mesdames et Messieurs les Représentants
des institutions internationales,
Mesdames et Messieurs, chacune et chacun
en vos grades et qualités, Chers invités,
oici sept mois, à quatre jours près, nous
nous retrouvions ici à Yaoundé pour la
signature de l’Accord de coopération
financière entre la République Fédérale
d’Allemagne et la Communauté Économique
et Monétaire des États de l’Afrique Centrale,
relatif à la première tranche de la Phase III du
« Projet Prévention du VIH-SIDA en Afrique
Centrale » (PPSAC).
Aujourd’hui, nous sommes de nouveau réunis
pour la contractualisation de la seconde
tranche. Il me plaît, en cette circonstance, de
vous adresser les salutations de S.E. Monsieur
Pierre MOUSSA, Président de la Commission
de la CEMAC, qui est retenu par un
événement concomitant et qui m’a fait
l’honneur de me dépêcher ici pour le
représenter.
La pertinence du PPSAC n’est plus à
démontrer, tant la réponse concertée des six
pays de notre communauté au fléau du VIH-
SIDA, semble être la seule approche
cohérente et efficace pour la lutte contre
cette pandémie.
Aussi, je voudrais réitérer mes compliments à
la Coopération Allemande, et, au-delà,
exprimer la reconnaissance des peuples de la
CEMAC à la République Fédérale d’Allemagne,
pour avoir financé ce projet depuis son origine
en 2006.
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La première phase du projet a ainsi mobilisé,
de 2006 à 2008, une contribution financière
de 10 millions d’€uro, soit environ 6,5
milliards de Francs CFA, décaissés en deux
tranches.
La seconde phase, de 2009 à 2012, a recueilli
23 millions d’€uro, soit 15 milliards de francs
CFA, c’est-à-dire plus du double, également
décaissés en deux tranches.
Enfin la troisième phase, en cours et couvrant
la période 2013-2016, après une première
dotation de 10 millions d’€uro en novembre
dernier, va enregistrer aujourd’hui une
seconde tranche de 15 millions d’€uro,
totalisant ainsi 25 millions d’€uro soit 16,4
milliards de francs CFA.
Ainsi, depuis le début du projet jusqu’à la fin
de la troisième phase, la contribution
financière de la République Fédérale
d’Allemagne aura atteint 58 millions d’€uro,
soit 38 milliards de Francs CFA.
Ce montant exceptionnel est à la hauteur des
enjeux de santé publique qui résultent de la
pandémie du VIH-SIDA. Apparu à la fin des
années 1970, le VIH-SIDA est rapidement
devenu et demeure un problème sanitaire
mondial.
Il n’est pas anodin de signaler que l’échéance
de 2015 des Objectifs du Millénaire pour le
Développement (OMD) tombe en pleine
exécution de la troisième phase du PPSAC. Or,
l’objectif 6 de cet important agenda
international adopté en l’an 2000 par la
communauté internationale, était de
combattre le VIH-SIDA, le Paludisme et
d’autres maladies, en endiguant la pandémie
à l’horizon 2015 et en inversant sa
propagation.
Or que voyons-nous ?
Les effets dévastateurs du VIH-SIDA, en
Afrique particulièrement, réduisent de façon
drastique l’espérance de vie, et impactent
fortement la productivité dans les zones
agricoles en décimant les populations.
Il réduit l’espérance de vie, hypothèque la
productivité, incapacite la main-d’œuvre, et
réduit à néant les efforts de lutte contre la
pauvreté, mettant ainsi en péril la réalisation
des OMD en Afrique.
En Afrique subsaharienne, le SIDA touche de
façon particulière et disproportionnée la
population féminine - les personnes vivant
avec le VIH étant en majorité des femmes. Or
il est connu que le moteur du développement
et de la croissance dans les sociétés africaines
demeure la femme.
Ces quelques faits soulignent d’une part la
pertinence de la coopération financière entre
la République Fédérale d’Allemagne et les six
pays d’Afrique Centrale, indiquent d’autre
part son alignement avec les agendas
internationaux.
Au demeurant, la coopération financière et
technique avec la République Fédérale
d’Allemagne ne se limite pas au secteur de la
santé publique.
Le Projet de renforcement de la gouvernance
des Matières Premières (REMAP) avance à
grands pas, et suscite l’adhésion des
professionnels du secteur de l’énergie, des
mines et des hydrocarbures.
Une première session de formation de
l’Académie des Industries Extractives,
destinée aux cadres et professionnels des
administrations concernées, s’est ainsi tenue
3
en janvier 2014 à Yaoundé ; elle a été suivie
par une seconde session de formation
organisée au mois de mai à l’Université Omar
BONGO à Libreville.
Puis une série d’ateliers nationaux de
réflexion sur les retombées économiques des
industries extractives a démarré, également
au mois de mai, à Brazzaville lors de sa
première session, en regroupant les cadres
des ministères des Mines et de la Géologie,
des Hydrocarbures, du Plan, des collectivités
territoriales, les parlementaires, les
représentants de la société civile et les
représentants du secteur privé.
Excellence, Monsieur l’Ambassadeur,
Il était important que cet autre pilier de notre
coopération soit également mentionné pour
dire combien les États de notre Communauté
Économique et Monétaire de l’Afrique
Centrale y sont attachés. D’autres projets
encore sont en cours de préparation ; on ne
pourrait les citer tous.
Je ne saurais cependant terminer mon propos
sans évoquer la crise sécuritaire qui sévit en
République Centrafricaine, État membre de la
CEMAC. Cette crise a totalement mis en berne
son économie et fait peser de lourdes
menaces sur la cohésion de l’échafaudage
communautaire, en exploitant des clivages
interconfessionnels artificiellement
exacerbés.
Du fait de l’insécurité généralisée, l’accès est
limité dans huit des dix-sept préfectures,
rendant impossible la poursuite de la
distribution des préservatifs. Cette situation
met le PPSAC devant le paradoxe d’avoir
d’une part plus de onze millions de
préservatifs en stock, et d’autre part de ne
pouvoir les mettre à la disposition de
populations dont le risque d’exposition aux
IST et au VIH va croissant. Les conséquences
de cette crise sécuritaire sont donc
multiformes et on n’a pas fini de les analyser.
Sa résolution politique rapide, dans un élan de
gouvernance collective auquel tous les Chefs
d’État de la sous-région d’Afrique Centrale
s’emploient, permettra à la CEMAC de
renouer avec la paix, la cohésion, la solidarité,
le souci de la santé de ses populations et la
reprise de sa marche vers le développement
économique.
Mesdames et Messieurs,
je vous remercie.
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