L3 – Intégration 2 2012-2013
TD 0 : Convergence de fonctions mesurables
Soit (X,A)un espace mesuré, avec µ[X] fini. Soit (fn)une suite de fonctions réelles
mesurables.
On dit que (fn)n2Nconverge en mesure vers fsi pour tout ">0,
µhnx2X
|fn(x)f(x)|>"oi !
n!1 0.
On dit que (fn)n2Nconverge presque partout vers fsi
nx2X
fn(x)ne converge pas vers f(x)oest négligeable (pour µ).
Si les fnet fsont dans Lp,1p<1,onditque(fn)n2Nconverge en norme Lpvers fsi
ZX
|fnf|p !
n!1 0.
Exercice 1.— Convergence en mesure
(a) Montrer qu’en général, la convergence en mesure n’implique ni la convergence en norme
Lp,nilaconvergencepresquepartout.
(b) En utilisant le lemme de Borel–Cantelli, montrer que si (fn)converge vers fen mesure,
alors on peut en extraire une sous-suite qui converge vers fpresque partout.
(c) On note L0(X)l’espace des fonctions mesurables quotienté par la relation d’égalité
µ-presque partout. Montrer que sur cet espace, la fonction suivante est une distance et
qu’elle métrise bien la convergence en mesure :
(f,g) = inf n">0
µ[|fg|>"]"o.
(d) En utilisant le lemme de Borel–Cantelli, montrer que (L0(X),)est complet.
Exercice 2.— Convergence presque partout
(a) Montrer que si (fn)converge vers -presque partout, alors (fn)converge vers fen
mesure.
(b) Montrer qu’en général, il n’existe pas de distance sur L0(E)qui métrise la conver-
gence µ-presque partout.
Exercice 3.— Convergence en norme Lp
On suppose dans tout cet exercice que (fn)converge en norme Lp(p<1)versf.
(a) Montrer que (fn)converge en mesure vers f.
(b) Montrer qu’on peut extraire un sous-suite de (fn)qui converge vers fpresque partout.
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TD 1 : Théorème de Fubini
Exercice 1.— tribu produit
Montrer que la tribu borélienne complétée sur R2(par rapport à la mesure de Lebesgue
sur R2)contientstrictementleproduitdestribusboréliennescomplétéessurR(chacune
par rapport à la mesure de Lebesgue sur R).
On pourra penser à introduire une partie de R2de la forme AB,oùAest une partie
gligeable de Ret Bune partie non mesurable.
Exercice 2.— Soient µet deux mesures finies sur la tribu borélienne de R
1. Montrer que {x2R:µ({x})>0}est fini ou dénombrable.
2. Soit := {(x, x),x2R}la diagonale de R2. Montrer que
µ()=X
x2R
µ({x})({x}).
Exercice 3.— calculs d’intégrales
1. Soit f:[0,1]2!Rla fonction définie par
f(x, y)=(0si (x, y)=(0,0)
x2y2
(x2+y2)2sinon.
Calculer R1
0dxR1
0dyf(x, y)et R1
0dyR1
0dxf(x, y).Cela contredit-il le théorème de
Fubini ?
2. En introduisant la fonction (x, y)7! 1/(1 + y)(1 + x2y)définie sur R2
+,calculer
Z+1
0
ln(x)
x21dx.
Exercice 4.— Soit (E,F)un espace mesuré fini et f:(E,F)!(R+,B(R+))
une fonction mesurable. Soit encore g:R+!R+croissante de classe C1telle que g(0) = 0.
Montrer que REgfdµ=R1
0g0(t)µ({ft})dt.
Application :Pourffonction positive, on a
ZE
fdµ=Z1
0
µ({ft})dt,
l’intégrale par rapport à µs’exprime donc encore comme intégrale par rapport à la mesure
de Lebesgue sur R+.
Exercice 5.— Soit Fune tribu sur Ret µune mesure de probabilité sur (R,F).Soient
fet gdeux fonctions monotones de même sens dans L1(R,F),tellesquefg est aussi
dans L1(R,F). Montrer l’inégalité suivante :
ZfgdµZfdµZgdµ.
On pourra penser à introduire la fonction F(x, y)=(f(x)f(y))(g(x)g(y)).
Exercice 6.— Soit f:]0,1[2!R+une fonction continue et intégrable par rapport à la
mesure de Lebesgue bidimensionnelle. La fonction x7! Rf(x, y)dypeut-elle prendre des
valeurs innies ? Si oui, donner un exemple, et si non, le démontrer.
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TD 2 : Convolution
Exercice 1.— Densité dans Lp
1. Soit fune fonction localement intégrable sur R(c’est-à-dire intégrable sur tout com-
pact de R)et'une fonction de classe C1à support compact. Montrer que la fonction
f'est bien définie sur Ret est de classe C1.
2. Soit ':x7! exp(1
1x2)1{|x|<1}. Montrer que cette fonction est de classe C1et à
support compact.
3. En déduire que pour tout p2[1,+1[,lensembledesfonctionsdeclasseC1sur R
est dense dans Lp.
Exercice 2.— Convolution LpLq
Soient f2Lp(R)et g2Lq(R),oùp1et qest l’exposant conjugué de p.
1. Montrer que si p>1alors
lim
|x|!1 fg(x)=0.
2. Est-ce encore vrai si p=1et q=+1? Et si l’on suppose que g(x)!0quand
|x|!1?
Exercice 3.— L’algèbre de Banach L1
On rappelle qu’une algèbre de Banach (A,k·k)est une algèbre A,quiestunespacede
Banach pour la norme k·k,etquivérie
kx·ykkxkkyk,8x, y 2A.
Montrer que le produit de convolution sur L1en fait une algèbre de Banach commutative.
Montrer que cette algèbre ne possède pas d’unité.
Indication : On pourra utiliser la convolution par la fonction 1[0,1].
Exercice 4.— convolution L1Lp
Soient f2L1(R)et g2Lp(R),oùp2]1,1[. Montrer que la fonction fgest définie
presque partout sur R,etque
kfgkpkfk1kgkp.
Indication : On pourra écrire |f(xy)g(x)|=|f(xy)|1/q|f(xy)|1/p|g(y)|,oùqest
l’exposant conjugué de p.
Exercice 5.— Le Théorème de Riesz-Fréchet-Kolmogorov
Le Théorème de Riesz-Fréchet-Kolmogorov fournit un critère eectif pour déterminer si
un ensemble de fonctions dans Lpest relativement compact dans Lp. C’est donc l’analogue
dans le cadre Lpdu Théorème d’Ascoli rappelé ci-dessous :
Théorème (Ascoli).Soient X,Ydeux espaces métriques compacts. Soit C(X,Y) l’espace
des fonctions continues f:X!Y,munidelatoplogiedelaconvergenceuniforme.Alors
une partie bornée AC(X,Y) est d’adhérence compacte si elle est uniformément équi-
continue :
8">0,9>0,(dX(x, x0))8f2A,d
Y(f(x),f(x0)) ").
Voici le théorème que nous allons montrer. La notation !⇢⇢ signifie que !est un ouvert
dont l’adhérence !est compacte et contenue dans .
Théorème (Riesz-Fréchet-Kolmogorov).Soit un ouvert de R,etsoitFune partie
bore de Lp(),avecp2[1,1[.Onsupposeque:
(i) Les fonctions de Fne se concentrent pas sur le bord de :
8">0,9!⇢⇢ ,tq sup
f2F
kfkLp(\!)".
(ii) Fest équi-continue au sens Lp:
8">0,8!⇢⇢ ,92]0,d(!,c)[,tq |h|)sup
f2F
khffkLp(!)".
Alors Fest d’adhérence compacte dans Lp().
Comme pour le théorème d’Ascoli, la preuve de ce théorème repose sur le critère de com-
pacité bien connu suivant :
Proposition. Soit (E,d)un espace métrique complet. Une partie AEest d’adhérence
compacte si et seulement si elle est pré-compacte : pour tout ">0,ilexisteunrecouvrement
fini de Apar des parties de diamètre ".
1. Fixons ">0et !⇢⇢ .Soit(n)n1une approximation de l’unité telle que chaque
nest de classe C1,etdesupportinclusdans[1
n,1
n].Pourf2F,onnote ˜
fla
fonction fprolongée à tout Rpar 0. Montrer à l’aide du théorème d’Ascoli, que pour
tout n1,lafamilleFn={(˜
fn)|!,f 2F} est d’adhérence compacte dans Lp(!).
2. Montrer que pour nassez grand,
sup
f2F
k˜
fnfkLp(!)".
3. En déduire que l’ensemble F|!est pré-compact.
4. Conclure la preuve du théorème de Riesz-Fréchet-Kolmogorov.
Pour terminer, voici une application (de la question 3) :
Soit Fun sous-ensemble borné de Lp(R)et g2L1(R).Pour!ouvert borné de R,on
définit
G!={(f?g)|!,f 2F}.
Montrer que G!est d’adhérence compacte dans Lp(!).
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