Facile d'être locavore? Bien que décriée, la grande distribution reste le lieu d'achat privilégié de l'alimentation. Son offre pléthorique en fait le royaume de la facilité. Mais le consommateur qui en voulait plus, veut désormais mieux! Aussi se tourne-t-il vers le circuit court afin de mieux connaître son alimentation et ceux qui la produisent. Le Ministère de l'alimentation, de l'agriculture et de la pêche, dit que « est considéré comme un circuit court un mode de commercialisation des produits agricoles qui s’exerce soit par la vente directe du producteur au consommateur, soit par la vente indirecte, à condition qu'il n'y ait qu'un seul intermédiaire ». Si certains points d'approvisionnement sont plus vieux que mes robes, des idées nouvelles réinventent le lien consommateur-producteur. Voici où acheter local et souvent bio … donc de saison. Le marché : maraîchers, arboriculteurs, apiculteurs ou producteurs de fromages et de viande locaux s'y côtoient, et se mêlent aux revendeurs de denrées alimentaires et non alimentaires. Parfois "de producteurs", parfois bio, les marchés peuvent être très différents selon les localités. Les chalands sont en majorité des clients réguliers. La vente à la ferme : ce sont des producteurs de légumes et/ou de fruits qui vendent directement sur le lieu de production. Comme le marché, cette vente est un des modes d'approvisionnement les plus anciens. Il s'accompagne parfois de la cueillette à la ferme. Dans ce cas, les champs sont accessibles aux consommateurs qui cueillent euxmêmes les fruits et légumes. Il n'y a pas plus local, mais la culture n'est pas toujours bio. Les AMAP : Association pour le Maintien d'une Agriculture Paysanne. Cela nous vient du Japon, où les Teikei créées par les mères de familles soucieuses de manger sans pesticides fleurirent dans les années 60. En France, c'est une marque depuis 2003, qui œuvre pour "favoriser l'agriculture paysanne et biologique". En adhérant, on achète – à l'avance – des paniers de légumes, fruits, fromages, miel, pain … pour une durée d'une année minimum afin de permettre au producteur de disposer d'une trésorerie nécessaire à la conduite de sa culture. www.reseau-amap.org Le groupement d'achat : Il peut prendre différents noms et formes : Paniers, La Ruche qui dit oui, GASE, GAG*... A l'initiative de particuliers (amis, voisins…) c'est un groupe d'acheteurs désireux de connaître et choisir ses fournisseurs qui se forme et s'approvisionne pour une distribution régulière dans le salon des uns, l'entreprise des autres ou encore une salle communale... Il permet des achats d'hebdomadaires à trimestriels, à un panel de producteurs pouvant évoluer au gré des demandes. *Cf "Ceci n'est pas un GAG" Les commerces de proximité : il y a les "classiques" votre boucher, votre boulanger qui peuvent travailler avec des produits locaux et bio mais, admet-on le, c'est rare. Il y a les magasins franchisés (Biocoop, La vie Claire, Naturéo…) qui propose du bio, mais ne jouent malheureusement que rarement la carte du local. Il y a alors le magasin de producteurs. Ceux-ci regroupent leurs marchandises dans un magasin commun. C'est du pur local, bio ou non. Il y a aussi les magasins coopératifs : petits nouveaux et bienvenus dont La Coopérette bientôt à Orléans. Que de choix, dites-vous? Mais c'est parce que le consom'acteur que vous êtes n'est pas un stéréotype. Habiter en ville, à la campagne, être célibataire ou à la tête d'une tribu … implique des contraintes et des besoins différents. C'est donc à vous de peser le pour et le contre de ces lieux afin de trouver ceux qui correspondent à votre budget et à vos envies de convivialité, proximité, activité en famille ou entre amis, parce que la vente directe permet la juste rémunération du producteur et la survie de l'économie locale. Marie Rousseau – Diététicienne Amboise (37) Marion Nature – Animatrice environnement et cuisine (45)