, et les enfants de couples mixtes se sont raréfiés. D’aucuns « redécouvrent » (ou, simplement,
« découvrent ») leurs ancêtres juifs, un peu à la manière dont les British ont « découvert leurs
origines normandes ».
Les principaux candidats en lice pour l’élection présidentielle américaine, en l’an de grâce
2004, se livrent entre eux une concurrence acharnée en la matière : c’est à qui aura les
« racines juives » les mieux attestées… Le général Wesley Clark a déclaré « descendre d’une
longue lignée de rabbins de Minsk »7 ; Hillary Clinton a une de ses deux grands-mères qui
avait épousé un certain Max Rosenberg… Quant à John Kerry, il a « appris, tout récemment,
que ses grands-parents, des deux côtés, étaient juifs » (avant d’angliciser leur nom, les Kerry
étaient des Kohn ). Howard Dean, dont l’épouse est une chrétienne d’origine juive, tient à
nous faire savoir que ses enfants ont été élevés dans le judaïsme. Ainsi, on le constate, tous les
efforts déployés par la génération précédente sont en train d’être anéantis, à l’heure actuelle.
Les enfants de couples mixtes, bien souvent, ne comprennent pas le geste iconoclaste de leurs
géniteurs. De leur côté, bien souvent, les parents hésitent à expliquer à leurs rejetons
l’importance sacrée de leur geste, lesquels, bien loin d’en être fiers – et aussi, par un esprit de
contradiction propre à leur âge – tendent à vouloir en prendre le contre-pied et à « renouer »
avec le cocon juif. Démarche, au demeurant, vouée à l’échec : un enfant dans leur cas ne
pourra jamais devenir un « vrai juif », un « juif complet », selon la loi juive. Il (ou elle) ne
pourra pas épouser un(e) Cohen, ni non plus aucun membre d’une famille juive « comme il
faut ». Son statut sera peu ou prou le même que celui d’un mamzer, un bâtard, un « fils de
prostituée ». Tout au plus sera-t-il autorisé à servir des juifs. Eventuellement, si besoin, il sera
autorisé à mourir pour eux. En revanche, en aucun cas on ne l’enterrera dans un cimetière
juif…
Mais que ces enfants – partiellement juifs, et entièrement humains - n’aient nul regret : non
seulement, devenir juif est quelque chose de totalement impossible ; si ç’était possible, ce
serait tout à fait indésirable. Car la judaïté n’est en rien une sinécure, comme nous nous
emploierons à le démontrer, dans cet essai…
Ainsi, au début du vingtième siècle, un enfant né d’un mariage mixte impliquant un parent
juif était appelé, presque dans tous les cas, à s’assimiler au peuple indigène au milieu duquel
il vivait et grandissait. Mais cette tendance fut contrariée par la narration de l’Holocauste,
construction idéologique destinée à inculquer aux descendants de juifs un sentiment fataliste
d’ « absence d’échappatoire ». « Peu importe que vous soyez de pur sang juif, ou que vous
n’ayez que quelques gouttes de sang juif en vous, que vous soyez baptisé, ou non… : vous
serez tués par les nazis d’Hitler. Par conséquent : restez chez les juifs, et soutenez-les » : voilà
quelle fut, en gros, l’idée propagée par les juifs afin de conserver de leur côté les juifs
périphériques, les descendants de juifs, les gens d’origine juive.
Ainsi, les juifs, tels que les caricaturèrent les idéologues de l’Holocauste, firent d’Adolf Hitler
et de ses nazis leurs meilleurs alliés. Ne doit absolument rien au pur hasard le fait que Mme
Lipstadt, obsédée par la « pureté juive », proteste contre les études critiques des événements
tragiques de la Seconde guerre mondiale : en effet, le discours holocaustique officiel a pour
fonction – et pour but – de faire en sorte que les juifs restent les serviteurs obéissants des juifs.
C’est probablement la même raison qui poussa les banquiers juifs à soutenir précocement
Hitler et son parti, lorsqu’ils étaient en passe de s’emparer du pouvoir.
Mais la réalité diffère quelque peu du récit fataliste des idéologues holocaustiques : ce sont
plus de 150 000 hommes d’origine juive qui s’engagèrent dans l’armée d’Hitler, comme le
7 http://www.jta.org/story.asp?id=030917-clar
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