La société
en Nouvelle-France
CHAPITRE 2
H 24 Module 1 : La Nouvelle-France
T
Fais des liens
Écris une lettre ou un courriel à
une personne imaginaire qui vit
sur un autre continent, et décris-
lui la communauté dont tu fais
partie. Il peut s’agir du voisinage,
d’une ville, de ta communauté
religieuse, ou même de ton école,
qui est aussi une forme de com-
munauté. Ta lettre peut aborder
divers aspects de ta commu-
nauté, comme sa taille, ses habi-
tants, de même que les écoles,
les activités économiques et les
religions qui la composent.
Avant
la lecture
Est-ce que ta communauté ressemble à l’un ou à l’autre de ces endroits?
Une communauté est un groupe de personnes qui vivent dans
le même espace géographique, parfois très petit ou parfois
très étendu, et qui ont un passé et des intérêts communs.
Une personne peut appartenir, en même temps, à plusieurs com-
munautés: communauté culturelle, communauté de voisinage, commu-
nauté linguistique, communauté d’élèves.
Si tu penses à toutes les communautés qui existent actuellement
au Canada et en Ontario, tu remarqueras qu’elles sont aujourd’hui
très différentes les unes des autres.
Au cours de l’histoire, une grande variété de communautés se sont
formées en fonction des valeurs, des intérêts, des buts communs et
de la vision que les gens avaient de leur communauté. Les gens ont dû
s’entendre sur l’avenir de leur communauté et les moyens de lui assurer
un futur.
Tu verras dans ce chapitre que les communautés à l’époque de la
Nouvelle-France avaient plus de points en commun que de différences.
Tu constateras aussi à quel point la Nouvelle-France était différente de
la société d’aujourd’hui.
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Ce chapitre te permettra
de répondre aux questions
suivantes :
Qui sont les personnes qui composent
la société de la Nouvelle-France ?
Quelle sorte de gouvernement dirige
la société, et qui sont les dirigeants
en poste en Nouvelle-France ?
Qui sont les principaux représentants
de l’Église catholique en Nouvelle-France,
et en quoi consistent leur pouvoir et
leurs responsabilités ?
Qui fréquente l’école, et quelles sont
les matières à l’étude ?
Comment fonctionne l’économie de
la Nouvelle-France ? Sur quels principes
repose-t-elle ?
Chapitre 2 : La société en Nouvelle-France H 25
T
Dans ce chapitre, tu parcourras le texte et for-
muleras des questions et des réponses. Pour
chaque section du chapitre, examine les titres,
les éléments visuels et les légendes.
Sers-toi d’un tableau comme celui ci-dessous pour
prédire l’idée principale de chaque section. Écris
ensuite une question à laquelle, selon toi, le texte
répondra et note la réponse lorsque tu la trou-
veras. Si le texte ne fournit pas la réponse à ta
question, fais une recherche pour la trouver.
Lit tératie
en tête
Id
Tableau de prédictions
Idée principale Question à laquelle Réponse
le texte répondra
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H 26 Module 1 : La Nouvelle-France
La hiérarchie en Nouvelle-France
T
La Nouvelle-France est une «société hiérarchique». Une hiérarchie
constitue une forme d’organisation qui classe les personnes selon
des échelons. Chaque échelon correspond à un degré de pouvoir et
de responsabilité. Les personnes qui se trouvent au sommet de la
hiérarchie prennent les décisions et dirigent. Celles qui sont au bas
de la hiérarchie ont très peu de pouvoir ou n’en ont pas du tout. Le
système éducatif d’aujourd’hui est un bon exemple de hiérarchie.
La ou le ministre de l’Éducation se trouve au sommet, puis viennent
les conseils scolaires, les directions d’école, le personnel enseignant,
et, enfin, les élèves.
Au début de la colonie, la France laisse aux compagnies mar-
chandes le soin de développer la colonie. Le roi de France accorde
aux compagnies le monopole de la traite des fourrures. Ce sont ces
compagnies qui gèrent le territoire.
Parmi les compagnies qui ont œuvré en Nouvelle-France, une
des plus connues est la Compagnie des Cent-Associés (1627-1663),
fondée par Armand Jean du Plessis, cardinal de Richelieu. Samuel
de Champlain en fait partie. Avec la création de la Compagnie des
Cent-Associés, un nouveau mode de distribution des terres est
aussi instauré : le système seigneurial. Avec le temps, la Compagnie
des Cent-Associés éprouve de graves difficultés et ne réussit pas à
peupler la colonie.
En 1663, Louis XIV, roi de France, avec l’aide de
son ministre de la Marine, Jean-Baptiste Colbert,
décide de prendre en main l’administration de la
Nouvelle-France. Il dissout la Compagnie des Cent-
Associés et donne à la Nouvelle-France le statut de
colonie royale.
L’ancien système de gestion par les compagnies
est remplacé par un gouvernement royal. Au sommet
de la hiérarchie se trouve le roi, qui détient tous les
pouvoirs et les privilèges. Ce type de régime politique
s’appelle une «monarchie absolue ». Le roi gouverne
son royaume avec l’aide de ministres et de conseillers
qu’il a lui-même nommés.
Prête attention
Survole le chapitre 2 pour relever
des dates ou des mots en carac-
tères gras et trouver les idées
principales.
Pendant
la lecture
Louis XIV (1638-1715) est roi de France de 1643 jusqu’à
sa mort. Son règne est l’un des plus longs de l’histoire de
France.
Société hiérarchique : Société
qui comporte plusieurs échelons,
où chaque personne ou groupe
exerce son autorité sur les per-
sonnes ou les groupes suivants.
Monopole : Situation où une
compagnie est la seule à avoir
le droit d’exploiter et de vendre
une ressource.
Ministre de la Marine : Ministre
français responsable de l’admi-
nistration des colonies, de la ma-
rine et du commerce maritime.
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CLÉS
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Chapitre 2 : La société en Nouvelle-France H 27
T
Le gouvernement royal en 1663
Dans le schéma ci-dessous, les personnes dont le titre apparaît
dans l’encadré bleu vivent en France, et les personnes dont le titre
apparaît dans l’encadré jaune se trouvent en Nouvelle-France. Ainsi,
le roi et le ministre de la Marine ne vivent pas en Nouvelle-France,
mais ils prennent d’importantes décisions à son sujet. Le Conseil sou-
verain exécute les ordres du roi. Il se compose du gouverneur général,
de l’intendant et de l’évêque, qui sont des gens puissants en Nouvelle-
France. Le gouverneur général représente le roi. Il est le personnage
le plus important de la colonie. Il est responsable des relations de la
colonie avec les peuples autochtones et les colonies anglaises voisines.
L’intendant est le principal administrateur de la colonie. Il supervise
les activités quotidiennes de la colonie, comme la justice et les
finances. L’évêque est le représentant de l’Église catholique. À cette
époque, il est nommé par le roi de France, et sa nomination est
confirmée par le pape. Il est responsable des paroisses, des prêtres et
des religieuses de la Nouvelle-France. La population ne participe pas au
gouvernement de la colonie. Il n’y a pas d’élection. Les personnes
au sommet de la hiérarchie règnent sur le gouvernement.
FranceNouvelle-France
Colonie
Région
Seigneurie
ou paroisse
Roi
Conseil souverain
(constitué du gouverneur général, de l’intendant et de l’évêque)
Intendant
Gouverneur
général
Capitaine
de milice
Population de la Nouvelle-France
Gouverneurs
de Montréal, de Québec
et de Trois-Rivières
Représentants
de l’intendant
à Montréal, à Québec
et à Trois-Rivières
Ministre de la Marine
Paroisse : Territoire sur lequel
un prêtre exerce ses fonctions.
Capitaine de la milice : Per-
sonne responsable de la milice,
qui représente l’intendant sur le
territoire de la paroisse, publie
et fait respecter les ordres de ce
dernier.
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H 28 Module 1 : La Nouvelle-France
T
Les dirigeants en Nouvelle-France
Maintenant que tu connais la structure du gouvernement, examinons
de plus près les responsabilités et la personnalité de quelques dirigeants
en poste en Nouvelle-France.
Le gouverneur général
Un des gouverneurs les plus célèbres de la Nouvelle-France est Louis
de Buade, comte de Frontenac. Il arrive en Nouvelle-France avec
la mission de développer des villes le long du fleuve Saint-Laurent,
l’unique route commerciale pour acheminer les ressources de la colonie
vers la France. Le roi lui donne aussi l’ordre de développer des
seigneuries, mais pas celui d’étendre le commerce des fourrures. Le
roi croit que le développement du commerce des four-
rures risque de susciter des querelles avec les Hollandais et
les Anglais, qui ont des postes de traite plus au sud.
Frontenac ignore les ordres du roi. Il juge le commerce
des fourrures bien plus avantageux que la colonisation du
territoire, surtout s’il peut en profiter aussi. Il envoie donc
des équipes de militaires explorer le territoire et trouver
comment tenir à distance les Hollandais et les Anglais.
Les démarches des Français dans l’arrière-pays entraî-
nent une rivalité entre les peuples autochtones qui veulent
vendre des fourrures à leurs partenaires européens. Les
Iroquois approvisionnent les Hollandais et organisent des
attaques contre les Hurons, les Illinois et les Abénaquis.
En 1680, les Iroquois expulsent les Français du territoire
illinois.
Le roi Louis XIV est furieux d’apprendre que Frontenac
lui a désobéi et le rappelle en France en 1682. Après un
séjour en Europe, Frontenac revient pour un second
mandat à titre de gouverneur général en 1689, au moment
où la Confédération des Cinq-Nations attaque la Nouvelle-
France. Cette fois, Frontenac reçoit l’ordre de s’emparer
de la région de New York, où les Anglais fournissent
des armes aux Iroquois. De nouveau, Frontenac ignore les
ordres du roi et lance une attaque contre les établisse-
ments anglais de la Nouvelle-Angleterre. Ses attaques visent
les établissements de Schenectady, dans l’État de New
York, Salmon Falls et Fort Loyal, dans l’État du Maine.
Les attaques sont un franc succès, et Frontenac continue
de s’enrichir grâce au commerce des fourrures.
Cette statue du sculpteur Louis-Philippe Hébert
(1850-1917) représente Louis de Buade, comte
de Frontenac (1622-1698). Il occupe le poste de
gouverneur général de la Nouvelle-France de 1672
à 1682, et de 1689 jusqu’à sa mort. Cette statue
est érigée devant l’hôtel du Parlement, à Québec.
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