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II. -
LES
LARGES
HORIZONS
.
DU
JARDIN
QUI
MONTE
..'
....
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Alma
est
d'une gravité sereine incompara-
ble et son regard 'voit en même temps phi-
sieurs plans de la vie, depuis le
deg-ré
physi-
que
jusqu'au
septième ciel. Sa voix est mélo-
dieuse et chacune des paroles qui tombent de
ses lèvres sont des perles-blanches très pré-
cieuses.
L'Aïaest gai, fantaisiste et brillant. Parfois,
il
sémbl~
un autre être, subitemenLvieilli,et
ce visage qui manifeste souvent
unejeuness~
radieuse semble alors refléter toutes les dou-
leurs du monde...
Zarif, leur demeure, un
manoir
mauresque
au ton de 'corail, s'étage cn petites cours et
en terrasses couvertes ou découvertes, des-
quelles le regard s'étend à perte.de vue.
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-9-
Du
jardin
comme de la maison, l'horizon.
-estimmense vers l'est, où Tlemcen se détaché,
vers les vallées et les plaines en face, étendues
J.
jusqu'à
la mer très lointaine, qu'on
aperçoi~.~
n.
dit-on,
par
les
jours
clairs, et vers l'ouest où
les montagnes s'entrecroisent. Mais, derrière,
le flanc de l'Atlas est un fond élevé, une bar-
rière presque à pic, qui se termine à la
route de Sidi-bou-Médlne,
par
les grottes, les
sources et les vastes pelouses du
jardin
de
Zarif ombrées d'oliviers centenaires;
derrière
la maison.
Là, on entre de plein-pied, en rez-de-chaus-
sée, dans ces chambres et dans ce
salon.qui
sont cependant
au
premier étage sur. les
ter-
rasses et les cours du devant, ces cours de
mosaïque entourées de hauts
murs,'
aux
portes ogivales, garnies d'amphores énormes.
qui rappellent les contes de Shéhérazade; et
l'eau du bassin carré y chante sans arrêt.
Lorsque
lesjeunes voyageurs s'émervelttent
le lendemain de leur arrivée devant le
ra-
dieux panorama 'qui s'étend
s.~'
:}~ur
fenê-'
tre, ils aperçoivent la
sllboueue:
d'Alma,
déjà dehors, dès l'aube au traivaïl. Eue est
'......
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