ABOYEUR
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ABOYEUR s. m. Celui qui dans une
prison est chargé d’appeler les prison-
niers demandés au parloir.
ABREUVOIR À MOUCHES s. f. Grande
plaie d’où coule le sang; ce terme est
passé dans la langue populaire; je le
trouve dans le Vocabulaire de Vailly, édi-
tion de 1831.
ACCENT (FAIRE L’) v. p. Voir ci-après
ARÇON (FAIRE L’).
ACCROCHE-CŒURS s. m. Favoris.
ACHAR’ s. m. Acharnement.
AGRÉ-ÉE adj. Fort-e.
AFFRANCHI-IE adj. Être corrompu, con-
naître et pratiquer une ou plusieurs des
nombreuses manières de voler. (Affran-
chir des Latins.)
AFFRANCHIR v. a. Corrompre,
apprendre à quelqu’un les ruses du
métier de fripon; ainsi l’on dira : affran-
chir un sinve avec de l’auber, corrompre
un honnête homme avec de l’argent,
l’engager à taire la vérité; affranchir un
sinve pour grinchir, faire un fripon d’un
honnête homme.
AFFURAGE s. m. Bénéfice, profit.
AFFURER v. a. Gagner. (Vient probable-
ment de fur, voleur.)
*AFLUER v. a. Trom per.
AIDANCE s. m. Service.
AIGUILLE s. f. Clé. Terme dont se servent
les voleurs de campagne.
AILE s. m. Bras.
AILE (SOUS L’) adv. Sous le bras.
ALARMISTE s. m. Chien de garde.
ALENTOIR adv. Alentour, aux environs.
ALTÈQUE adj. Beau, bon, excellent.
(Altur), d’où dérive le mot altier, changé
en altèque.
ALLUMER v. a. Regarder attentivement.
*AMADOU s. m. Les argotiers du temps
passé nommaient ainsi une drogue dont
ils se frottaient pour devenir jaunes et
paraître malades.
*AMBYER v. a. Fuir.
ANDOUILLE s. m. Homme qui a peu de
vigueur, qui est indolent, sans caractère.
*ANGLUCE s. f. Oie.
ANGUILLE s. f. Ceinture.
À NIORT (ALLER) v. a. Nier un fait.
ANTIFLER v. a. Marier.
ANTONNE s. f. Église. Terme des
voleurs parisiens.
ANTROLLER v. a. Emporter.
APÔTRE s. m. Doigt.
AQUIGER v. a. Battre, blesser. On aquige
aussi les cartes pour les reconnaître au
passage, et les filer au besoin.
ARBALÈTE s. f. Croix que les femmes
portent au col.
*ARBALÈTE DE CHIQUE, D’ANTONNE,
DE PRIANTE s. f. Croix d’église.
ARCASIEN ou ARCASINEUR s. m. Celui
qui écrit des lettres de Jérusalem. (Voir ce
mot, p. 81.)
ARCAT s. m. Le fait d’écrire une lettre de
Jérusalem.
ARCHE DE NOÉ s. f. Académie.
ARCHI-SUPPÔT DE L’ARGOT s. m. (Voir
CAGOUX, p. 16.)
ARÇON (FAIRE L’) v. p. Faire le signal qui
sert aux voleurs, et plus particulière-
ment aux assassins de profession, pour
se reconnaître entre eux. Ce signal se
fait de cette manière : le bruit d’un cra-
chement et simuler un C sur la joue
droite et près du menton, avec le pouce
de la main droite. On fait aussi l’arçon
pour avertir celui qui se dispose à tra-
vailler (à voler), de ne pas commencer,