l'erreur joue le rôle de bogue dans un programme informatique, donc la réponse consiste en la
modification du programme pour éviter l'erreur.
Dans ce cas, l’erreur induit chez l’enseignant un effort de réécriture de la progression, en décomposant les
difficultés en étapes élémentaires beaucoup plus simple. Il s’agit du modèle comportementaliste, inspiré
de la psychologie behavioriste (James WATSON et B. SKINNER), dans laquelle l’activité de l’élève est guidée
pas à pas afin de contourner les erreurs.
Or l’élève en apprentissage c’est, peu ou prou, Thésée et le Minotaure- Maître des Cassoni Campana -
début du 16ème siècle.
Son chemin n’est pas « droit », ample, aisé, il est obstacles, difficultés, détours, contournement, risques.
Pour ne pas être dévoré ou enfermé définitivement, soit pour réussir à l’Ecole, être victorieux, il lui faut
franchir progressivement les obstacles, parce que selon Piaget, apprendre c’est franchir progressivement
une série d’obstacles
C’est sur cette théorie que s’appuient les modèles constructivistes modernes
Dans ce cadre, l’erreur, les erreurs, sont des indicateurs des processus intellectuels en jeu.
L’erreur est, nous le voyons, à considérer comme une information à prendre en compte dans le
processus didactique et dans le processus pédagogique.
Pour Bachelard, l’erreur doit être considérée positivement parce que « il n’y a pas de vérité sans erreur
rectifiée », parce que « l’erreur n’est reconnaissable qu’après coup ».
Il s’agit bien, de « valoriser le paradigme de l’erreur » (Jacques Fiart), c'est-à-dire de considérer, avec
Bachelard, l’homme (et donc l’enfant) comme un organisme gestionnaire de ses ressources. L’élève
comme l’homme a des ressources qu’il doit apprendre à gérer, à développer.
Lorsque l’élève apprend, cela occasionne certains troubles parfois, ou souvent, et il convient d’aménager
ces troubles. L’erreur est considérée, apprivoisée, aménagée dans les laboratoires de recherche alors
qu’elle est pourchassée de la maternelle à l’université…
Nous concernant, l’erreur peut changer de statut si elle est prise en compte comme un élément du
processus didactique, c’est-à-dire comme une information dont il faut élucider les composants (nature
ou origine) pour construire une connaissance correcte.
Là est le rôle de l’enseignant : il doit situer les erreurs dans leur diversité afin de déterminer les
modalités de l’intervention didactique à mettre en œuvre.
Pour que l’enseignant puisse « considérer, aménager, apprivoiser » l’erreur, Jean Pierre Astolfi nous
propose, à cet effet, une typologie des erreurs
Typologie des erreurs.
1 Erreurs relevant de la compréhension des consignes.
• Les termes employés pour un questionnement ne sont pas toujours « transparents » pour les élèves
: analyser, indiquer, expliquer, interpréter, conclure… ?
Il doit s’agir pour éviter ces erreurs d’expliciter toujours les attentes que recouvrent ces verbes, mais aussi
de faire expliciter par les élèves ce qu’ils entendent comme attentes derrière ces termes.
• Le vocabulaire employé par chaque discipline est aussi source d’erreurs pour les élèves : les mots
nouveaux, lexique spécialisé ou encore les mots de la langue courante qui sont utilisés de manière
différente dans chaque discipline. L’on sait, pour ne donner qu’un exemple, combien le terme
« problématique » peut renvoyer à des choses différentes selon les disciplines.
• Les élèves font aussi des erreurs parce qu’ils ont parfois des difficultés à situer la question dans la
consigne. En effet, il ne s’agit pas toujours de phrase interrogative ou la consigne se présente sous la forme
de 2 questions posées successivement.