MAITRE ECKHART. LA NAISSANCE EN DIEU ET LA PENSEE DU FONDEMENT

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CHAPITRE 10
MAITRE ECKHART. LA NAISSANCE EN DIEU ET LA PENSEE DU
FONDEMENT
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1. ELEMENTS BIO-BIBLIOGRAPHIQUES
Beyer de Ryke, B., Maître Eckhart. Une mystique du détachement, Bruxelles, Ousia, 2000.
de Libera, A. et Zum Brunn, E., Métaphysique du Verbe et théologie négative chez maître
Eckhart, Paris, Beauchesne, 1984.
Casteigt, J., Connaissance et vérité chez maître Eckhart, Paris, Vrin, 2006
de Libera, A., Introduction à la mystique rhénane, Paris, O.E.I.L., 1984.
Lossky W., Théologie négative et connaissance de Dieu chez maître Eckhart, Paris, Vrin, 1960
Wachernagel, W., Imagine denudari. Ethique de l’image et métaphysique de l’abstraction chez
Maître Eckhart, Paris, Vrin, 1991.
La pensée de maître Eckhart retient aujourd'hui l'attention de cercles toujours plus larges. La
condamnation d'une série de thèses attribuées à Eckhart en 1329, faute d'une publication
officielle dans l'archevêché de Cologne, avait jeté le discrédit sur l'œuvre entière, tant dans son
volet latin et scolastique que dans sa composante allemande. Au cours des siècles, la pensée du
grand Thuringien ne rencontrera qu'une poignée d'admirateurs, parmi lesquels on retiendra
Suso, Tauler, Nicolas de Cues et beaucoup plus tardivement Hegel, qui louera chez lui le souci
d'unir pensée religieuse et pensée spéculative. Grâce aux efforts déployés depuis la moitié du
XIXème siècle, l'œuvre est matériellement beaucoup mieux connue et sa véritable portée
philosophique et théologique émerge avec une clarté plus grande : le soi-disant panthéisme
d'Eckhart s'est révélé être inexistant et les formules extrêmes que nous rencontrons dans les
sermons ne peuvent dissimuler la foncière orthodoxie du propos, une fois qu'elles sont replacées
dans leur contexte rhétorique et homilétique.
Celui qui pénètre l'œuvre eckhartienne ne peut manquer d'être frappé par la richesse de la
personnalité dont la voix se fait entendre: c'est à la fois un mystique, un métaphysicien, un
prédicateur, un professeur et un homme d'action qui nous adressent la parole. Et cette parole ne
se perd pas dans la multitude des facettes qu'elle présente: elle est véritablement une. La
réflexion qui s'y déploie - et avec quelle exigence - s'appuie de toute évidence sur une
expérience personnelle. On est avec lui loin de cette rationalité du réel et fermée sur elle-même
qui est une menace constante pour la vie de l'esprit.
L'intérêt pour le grand penseur rhénan s'explique non seulement par les qualités intrinsèques de
son œuvre, mais aussi bien sûr par le contexte philosophique et théologique actuel. Citons à ce
propos une série de questions actuelles Eckhart est discuté et considéré comme un
interlocuteur pertinent que nous donne la tradition:
- Les affinités entre la pensée d'Eckhart et la philosophie orientale ont été soulignées depuis
pas mal d'années déjà: les thèmes du ant et de la vacuité, l'éthique du détachement et de la
présence aux choses par un recentrement de son être, la naissance de Dieu en soi qui apparaît
comme un pendant de ce que les Orientaux appellent le nirvana ou la réalisation peuvent nourrir
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Cf. J.-M. COUNET, Ontologie et itinéraire spirituel chez maître Eckhart, dans la Revue Philosophique de
Louvain 96 (1998), pp. 258-280.
un dialogue entre Orient et Occident qui sera sans doute l'enjeu spirituel et théologique majeur
du XXIe siècle.
- Heidegger dans sa philosophie qui se veut essentiellement une méditation non systématique
de la vérité de l'être, a repris nombre de thèmes eckhartiens comme la Gelassenheit, le
fondement, etc. Ce point est suffisamment connu pour ne pas de voir être développé ici.
- Michel Henry, dans son Essence de la Manifestation, s'efforce de frayer les voies d'une
véritable phénoménologie, plus attentive à la phénoménalité et à la phénoménalisation des
phénomènes que celle de Husserl trop centrée sur le contenu (les essences) de ceux-ci. Il
reconnaît en Eckhart un penseur qui a eu le souci de penser la vie comme auto-attestation, auto-
phénoménalisation et qui donne par à penser à tous ceux qui voient dans la vie le fondement
obligé d'une phénoménologie authentique.
- Eckhart est vu par un certain nombre de spécialistes allemands de la philosophie médiévale,
comme Flasch, Mojsich comme un des pères de la modernité. Pour être plus précis, ces
chercheurs voient dans la postérité intellectuelle d'Albert le Grand à Cologne, notamment chez
Dietrich von Freiberg, Ulrich de Strasbourg, Berthold de Moogsburg (un peu plus tardif) un
thème majeur de la philosophie moderne: l'équivalence entre l'être et l'intellection, le fait que
l'intellect humain s'appréhende lui-même comme être, autrement dit la constitution du moi
comme pure pensée de soi. Or Eckhart, qui a été influencé, c'est un fait, par Dietrich rentrerait
dans ce cadre, avec son thème célèbre de la naissance de Dieu en l'homme, c-a-d de l'advenue
comme immanent à l'homme du Logos divin. Dans la philosophie de langue française, des gens
comme A. de Libera, Weber, E. Zum Brunn se situent aussi dans ce courant.
Enfin, dans la foulée de Cassirer et des thèses qu'il a développées dans Substance et Fonction
et dans Individu et Cosmos dans la Philosophie de la Renaissance, un phénoménologue
allemand, H. Rombach, a vu chez Nicolas de Cues celui qui inaugure l'ontologie moderne,
c-a-d l'ontologie des sciences de na nature. Il y a à ses yeux dans la science moderne une
véritable ontologie (les sciences pensent, contrairement à ce qu'ont dit certains!), qui est en
rupture avec l'ontologie traditionnelle de la substance mais qu'on ne remarque guère car elle
continue la plupart de temps, faute de mieux, à s'exprimer dans le vocabulaire et les
catégories de l'ancienne. Cette nouvelle ontologie, qui va se déployer pleinement chez
Descartes, Pascal, Spinoza, Kant, etc. est une ontologie de la fonction, de la relation comme
constitutive de l'être même des choses. (Nous reviendrons sur ce point dans la suite). Or il
est clair que Nicolas de Cues développe sur ce point des conceptions qui sont formellement
ou virtuellement déjà présentes chez Eckhart. De nouveau, il apparaît comme un jalon
important dans l'émergence d'une pré-modernité.
Le 27 mars 1329, le pape Jean XXII condamne comme hérétiques 17 propositions extraites des
œuvres d’Eckhart et en pointe 11 autres comme tout à fait malsonnantes, téméraires et suspectes
d’hérésie (Bulle In agro dominico). Ce fut le dénouement d’un procès qui fit pas mal de remous
à l’époque car Eckhart était un dominicain (or ceux-ci étaient jusqu’alors toujours du côté des
juges des procès, le pape leur ayant confié la direction des tribunaux de l’Inquisition) et maître
en théologie de l’Université de Paris.
Cette condamnation ne fut jamais publiée dans sa teneur exacte dans l’archevêché de Cologne,
aussi le discrédit atteignit-il l’œuvre d’Eckhart dans son intégralité.
Cette œuvre comporte deux volets : ce qu’on appelle l’œuvre allemande : une centaine de
sermons et quelques traités en vieil allemand. Cette partie de l’œuvre fut recopiée, transmise
dans des cercles de moniales et de béguines, sous le manteau. Elle influença d’une façon
discrète mais profonde la pensée allemande et contribua à en fixer la langue : Begriff, Grund
sont notamment des termes qui remontent à Eckhart.
L’autre volet, l’œuvre latine, plus universitaire et scolastique, comporte des commentaires
bibliques (Exode, Livre de la Sagesse, Evangile de Jean, Ecclésiastique), des questions
disputées, et une introduction à une grande œuvre l’Opus tripartitum mais qui n’a jamais
dépassé le stade de l’ébauche. On a aussi conservé des sermons en latin et quelques traités
spirituels. L’œuvre latine tomba, elle, par suite de la condamnation, dans un oubli presque total,
à l’exception de quelques disciples et admirateurs tels Suso, Tauler, Nicolas de Cues.
Eckhart fut redécouvert au XIXe siècle, l’idéalisme allemand y reconnaissant à bien des égards
l’un des siens. Hegel le loue avec enthousiasme pour son souci d’unir pensée religieuse et
pensée spéculative. « Avec Eckhart, nous avons tout ce qu’il nous faut. » déclare-t-il à un ami.
Schopenhauer affirma que « Bouddha, Eckhart et lui-même enseignaient en fait la même chose
(sic !) ».
Eckhart a connu le triste privilège d’être annexé à la fois par les idéologues du nazisme comme
représentant remarquable de la pensée nationale (cf. Rosenberg : Le mythe du XXème siècle)
et par les épigones du matérialisme dialectique est-allemand en tant que père de l’athéisme
moderne !
Cette œuvre retrouve aujourd’hui sa place en théologie, métaphysique, noétique.
vers 1260 près de Gotha, on ne sait rien de lui avant 1293-1294 : il est bachelier sententiaire
à Paris. De 1294 à 1298, il est prieur au couvent d’Erfurt. En 1302, il est maître-régent à
l’Université de Paris. On conserve quelques disputationes qui datent de cette période. En 1303,
il est élu provincial de Saxonie (une des deux provinces allemandes de l’ordre des dominicains).
Il parcourt à pied toute la région, visitant les communautés, prêchant en allemand et se faisant
un nom comme prédicateur.
En 1310, il est élu provincial de l’autre province, la Teutonie, mais est en fait renvoyé à Paris
comme maître-régent de 1311 à 1313. C’est un honneur insigne que de se voir attribuer une
seconde régence, honneur qui n’était échu avant Eckhart qu’au seul Thomas d’Aquin.
C’est durant cette période qu’il conçoit sa grande œuvre, l’Opus tripartitum (Œuvre tripartite)
qui devait comporter
l’opus propositionum : un exposé axiomatique de la théologie, un peu sur le modèle des
Eléments de Théologie de Proclus.
l’opus quaestionum : la discussion d’un certain nombre de questions théologiques, selon le
mode de discussion scolastique : pro et contra.
l’opus expositionum : des commentaires de textes de l’Ecriture.
Eckhart avait manifestement le projet d’une nouvelle systématisation de la théologie, qui
remplacerait le genre littéraire de la somme (où nous n’avons que des questions alignées les
unes à la suite des autres et organisées systématiquement et pédagogiquement). A part une
introduction, et des commentaires bibliques, l’œuvre n’a pas été réalisée.
En 1313 il est vicaire général de Teutonie, adjoint au provincial, et chargé plus spécialement
des communautés féminines de l’Ordre. Il réside à Strasbourg, mais rayonne sur toute la
province, prêchant et accompagnant des connaissances théologiques la recherche spirituelle des
moniales et des béguines. Rien qu’à Strasbourg, on compte à cette époque 85 béguinages ! Le
phénomène prend tellement d’ampleur que certains s’en alarment.
En 1325-1326, une action est entamée contre lui. 2 dominicains transmettent à l’évêque de
Cologne une liste de passages tirées de ses écrits. Trois listes d’accusations vont parvenir à
l’évêque. Celui-ci doit lancer la procédure. Eckhart reçoit un soutien de son ordre, mais
relativement ambigu. En fait cette accusation lancée contre lui par des confrères est le signe
d’un grave différend à l’intérieur de l’ordre concernant l’attitude à adopter par rapport à ces
nouvelles formes de vie religieuse, qui s’éloignent des canons traditionnels.
En 1327, le 24 janvier, protestation solennelle d’orthodoxie d’Eckhart dans l’Eglise des
Dominicains de Cologne. Il en appelle au pape, comme le droit canon l’y autorise. Eckhart se
rend à Avignon pour y assurer sa défense.
On perd ensuite sa trace, mais au moment la Bulle paraît, il est certainement décédé. La bulle
mentionne qu’il a voulu en savoir plus qu’il ne fallait sur les questions théologiques et qu’il a
prêché devant le peuple des subtilités théologiques de façon déplacée.
En réalité Eckhart est quelqu’un qui est foncièrement orthodoxes, mais que les formules
audacieuses, paradoxales et quelquefois excessives emportaient parfois. Il a pris au sérieux ces
nouvelles formes de vie religieuse, forgeant un nouvel idéal de l’homme la béatitude
théologique traditionnelle est combinée à une félicité philosophique issue du péripatétisme.
Eckhart traduit, pour un public non universitaire, dans un langage compréhensible pour lui,
l’idéal intellectuel de l’Ethique à Nicomaque.
Selon M. de Gandillac, Maître Eckhart était conscient que ses façons de parler sont souvent
« rares » et « subtiles », mais pourtant elles sont toutes vraies. Son œuvre, en allemand comme
en latin, n’a rien d’un soliloque, elle s’adresse à d’autres hommes, clercs, moines et moniales,
reines ou simples fidèles. Elle doit d’être compréhensible pour n’est pas tourner au scandale.
Dans son Apologie, écrite pour répondre aux attaques de Wenck qui prétend trouver dans la
Docte ignorance un dangereux écho des thèses echkartiennes, Nicolas de Cuse précise que si
des hommes « doués d’intelligence » peuvent trouver chez Maître Eckhart maintes vérités
« subtiles et utiles », il importe pourtant de ne pas les divulguer devant des auditoires mal
préparés à les entendre. Tel était déjà le souci majeur des juges avignonnais. Maître Eckhart a
des dons littéraires d’un écrivain exceptionnellement doué, mais c’est aussi très
exceptionnellement que chez lui les « pointes » et les concetti peuvent passer pour des purs jeux
verbaux. Il y a chez lui l’alliance inattendue des termes en vue de faire ressortir les aspects
apparemment contradictoires d’une rité essentielle qui est d’abord celle de l’Ecriture et aussi
celle de la Tradition. Il est lui-même convaincu que tout ce qu’il a écrit est « attesté » par
l’Ecriture ou l’autorité des saints et de docteurs illustres.
Toutefois, ce n’est pas sans motifs pourtant que les formules eckhartiennes ont paru très souvent
plus périlleuses que les auctoritates auxquelles elles se réfèrent selon un mode de citation qui
ne va pas sans artifices. En effet, très attentif à ne rien avancer qui puisse passer pour novation,
le maître confère parfois à des formules traditionnelles un sens extrême qu’elles n’avaient pas
dans leur contexte originel. Le P. Théry en éditant le commentaire de la Sagesse a pu observer
que Maître Eckhart, plutôt qu’un « intuitif », fut un « dialecticien ». Sans suivre à la lettre cette
interprétation, M. de Gandillac retient le terme « dialectique » en lui donnant un sens
qu’autorisent des souvenirs platoniciens et des anticipations hégéliennes. Et de préciser que
« bien des formules paradoxales viennent directement chez Eckhart d’une tradition théologique
et mystique qui se soucie assez peu de raisonnement « dialectique » au sens aristotélicien ».
Dire par exemple que ce qu’il sait de Dieu est seulement qu’il ne sait rien de lui rappelle
évidemment la nescience socratique, les oxymora de l’apophase patristique, mais aussi la
définition biblique de Yahvé comme Deus absconditus. Bien plus, les formules où apparaissent
des termes comme enim et ergo exigent une justification qui ne saurait être que « dialectique ».
Exemples : « Toute créature est de soi néant, car (Dieu) a créé (toutes choses) pour qu’elles
fussent, et avant toutes choses il n’y a rien. Celui, par conséquent, qui aime les créatures n’aime
rien et devient rien » (Liber sapientiae). « Dieu est tout entier en n’importe quoi, de telle sorte
qu’il est tout entier hors de n’importe quoi » (Liber sapientiae).
Considérée isolement chaque parte de ces formules paradoxales peut trouver appui sur de
solides arguments scripturaires, mais les conjonctions employées semblent impliquer une
relation causale justement l’esprit se heurte à une apparente contradiction. Mais enim
et ergo marquent la juxtaposition d’énoncés littéralement contradictoires relève plutôt d’une
structure dialectique que l’établissement d’une liste d’ « apories ». Sans rejeter l’hypothèse de
Mgr J. Hoch pour qui l’Opus propositionum étant restée à l’état d’ébauche nous n’avons part à
la pensée eckhartienne qu’à partir des exégèses d’autoritates fragmentaires de sermons et
commentaires, M. de Gandillac constate que « les Questions parisiennes ne sont pas tellement
différentes des autres œuvres latines et l’on peut croire que la juxtaposition d’énoncés
littéralement contradictoires, mais en réalité complémentaires, traduit de la façon la moins
inexacte la conception eckhartienne de l’être ». Condamnant l’anachronisme et les excès de
certains historiens qui, en « modernisant » Eckhart ou Nicolas de Cuse en tant que purs
« précurseurs », défigurent le rôle historique qu’ils ont joué en leur temps, M. de Gandillac, à
la suite de Vladimir Lossky, estime que « le terme « dialectique », à condition d’en préciser le
sens, définit assez bien un mode de philosopher qui annonce, chez Eckhart, l’ars
coincidentiarum du Cusain et qui, malgré des différences (…) se nourrit aux mêmes sources
bibliques, patristiques et néo-platoniciennes ».
2. L’ITINERAIRE DE L’AME
L'œuvre d'Eckhart, tant dans sa partie allemande que dans sa partie latine, apparaît comme nous
décrivant essentiellement l'itinéraire d'une conscience religieuse et des conditions de possibilité
ontologiques de celui-ci. Cet itinéraire est proposé à tout homme qui est candidat à
l'accomplissement de son humanité. La portée foncièrement religieuse de l'itinéraire n'en limite
absolument la portée aux seules relations entre l'homme et Dieu. Au travers de cet itinéraire, on
vise aussi les relations de l'homme avec le monde, avec les autres et avec lui-même.
Cet itinéraire comporte, me semble-t-il, trois étapes marquantes:
- le stade du serviteur: je suis en situation d'extériorité, d'infériorité et de dépendance vis-à-vis
de Dieu. J'agis et je m'agite hors de moi-même en recherchant des réalités extérieures
- le stade de l'ami: Dieu m'introduit dans une situation de fondamentale égalité avec lui: il agit
et opère en moi. J'entre dans une communauté d'opération avec lui. Je me laisse façonner par
lui. Je "souffre" (je tolère, je subis quelque chose que Dieu seul peut réaliser)
- le stade du fils: Je ne fais plus qu'un avec lui, Dieu engendre son fils en moi comme moi je
suis engendré en Dieu. Je suis Parole de Dieu. J'engendre Dieu en moi, je contribue au fait que
Dieu est Dieu.
Le Père engendre sans cesse son Fils. Quand le Fils est engendré, il ne prend rien du Père car
il a tout, mais quand le re l'engendre, il prend du Père. En conséquence, nous ne devons non
plus rien désirer de Dieu comme d'un étranger. Notre-Seigneur dit à ses disciples: "Je ne vous
ai pas appelés serviteurs, mais amis." Ce qui désire quelque chose de l'autre est un "serviteur"
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