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N
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KAMAR
ET
COLL
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cas de glomérulopathie d’allogreffe associée au VHC. Enfin, chez les TR, l’asso-
ciation combinée de l’IFN-
α
et de la ribavirine est réservée uniquement aux rares
patients développant une hépatite choléstatique fibrosante. Ainsi, l’infection au
VHC doit être traitée avant transplantation rénale.
INFECTION PAR LE VHC
Le VHC est l’agent étiologique principal des hépatites chroniques. Il peut conduire
à la cirrhose hépatique, parfois compliquée d’hépatocarcinome [1]. D’après les
recommandations de l’AASLD [2], les individus chez lesquels doit être recherchée
l’infection à VHC sont les patients atteints de maladie rénale chronique de stade 5,
les patients traités par hémodialyse, les patients ayant une élévation inexpliquée
des transaminases, les receveurs de dérivés de produits sanguins, les greffés
d’organes, les patients chez lesquels il y a une suspicion d’infection chronique à
VHC, les partenaires sexuels des personnes infectées par le VHC, etc.
L’infection par le VHC peut entraîner des glomérulopathies telles que la néphro-
pathie cryoglobulinémique [3], la néphropathie membrano-proliférative, la glomé-
rulo-sclérose segmentaire et focale et la néphropathie extramembraneuse [4, 5].
La prévalence de l’infection à VHC est plus élevée chez les patients hémo-
dialysés chroniques que dans la population générale [6] et est associée à un taux
de mortalité accru [7, 8]. Une étude prospective récente observationnelle effectuée
chez 8 615 hémodialysés adultes, sélectionnés au hasard dans 308 centres repré-
sentatifs de dialyse en France, en Allemagne, en Italie, au Japon, en Espagne, au
Royaume-Uni et aux États-Unis (Dialysis Outcomes and Practice Patterns Study,
DOPPS) a retrouvé une prévalence globale de l’infection à VHC de 13 p. 100 [9],
qui peut varier de 3 p. 100 (Royaume-Uni, Allemagne) à 23 p. 100 (Italie, Espagne).
L’infection à VHC peut entraîner une augmentation des transaminases (ALT).
Cependant, le niveau des ALT est habituellement plus bas chez les patients hémo-
dialysés [10, 11] et chez les transplantés rénaux [12] que dans la population géné-
rale, bien que les raisons en soient inconnues. Ainsi, une mesure unique des ALT
n’est pas suffisante pour détecter ou éliminer une infection à VHC aiguë ou chro-
nique chez ces patients.
Le traitement de l’infection à VHC après transplantation rénale étant associé à
un risque accru de rejet aigu, il est de fait important de rechercher l’infection à
VHC chez les patients candidats à une greffe rénale.
La détection des anticorps anti-VHC repose sur des tests EIA de troisième géné-
ration qui détectent des anticorps dirigés contre divers épitopes du VHC. Les tests
EIA sont reproductibles, peu onéreux et efficaces pour le diagnostic de l’infection
à VHC (NIH). L’augmentation de la sensibilité des tests anti-VHC de troisième
génération a diminué de façon très importante le risque de la transmission du VHC
par les produits dérivés sanguins et a réduit le temps entre l’acquisition de l’infec-
tion et le développement des anticorps anti-VHC (« fenêtre sérologique ») de
82 jours à 66 jours [13,14]. Le
nucleic acid testing
(NAT) repose sur la détection
qualitative ou quantitative de l’ARN du VHC. Dans les populations où la préva-
lence de l’infection à VHC est faible, un test EIA négatif permet d’éliminer une
infection VHC, alors qu’un test EIA positif nécessite une confirmation par un test
NAT. Dans les populations où la prévalence de l’infection à VHC est plus élevée,
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