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Détresse respiratoire aigue septembre 2019

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Détresse Respiratoire Aigue
Présenté par Dr S. Benbernou
Urgences médicales
CHUOran
Objectifs de la question
 Connaître les effets de la respiration
 Connaître les définitions de l’insuffisance
respiratoire.
 Comprendre les mécanismes de
l’insuffisance respiratoire aiguë.
 Connaître les signes de détresse respiratoire.
 Connaître les signes d’hypercapnie et
d’hypoxémie.
 Mettre en œuvre la thérapeutique en même
temps que la démarche diagnostique.
Introduction
 La détresse respiratoire aiguë est une
urgence fréquente engageant le pronostic
vital.
 La détresse respiratoire aiguë est un sujet
extrêmement vaste du fait de la diversité des
patients concernés, des organes impliqués et
des problèmes étiologiques.
 La problématique dans les services
d’urgence est d’associer un traitement
symptomatique immédiat, une démarche
diagnostique urgente et un traitement
étiologique.
Objectifs de la respiration
 Oxygénation
– Métabolisme aérobie
– Chaîne oxydative, création d’ATP
 Maintien de l ’équilibre acido-basique
Insuffisance respiratoire aiguë
 Inadéquation entre apport et demande en
oxygène
 Impossibilité de produire suffisamment de
l’ATP par la chaîne oxydative
 Exemple « physiologique »: un effort
inhabituel
Physiologie respiratoire
 Intégrité pulmonaire
 Commandes automatiques de
l ’inspiration:
 Système nerveux autonome
 Stimuli par taux de CO2 et O2
 Transporteur sanguin de l ’O2: HB
 Pompe cardiaque: Débit cardiaque
Définitions
 L’insuffisance respiratoire ou détresse respiratoire
aigue se définit comme l'incapacité pour un patient à
maintenir des échanges gazeux normaux sans la
mise en jeu de mécanismes de compensation cardiorespiratoire.
 Ces mécanismes d’adaptation également dénommés
« réserve cardiorespiratoire », comprennent
l’augmentation de la ventilation minute, destinée à
compenser la baisse de la PaO2 et/ou l’augmentation
de la PaCO2 et l’augmentation du débit cardiaque,
destinée à maintenir le transport périphérique de
l’oxygène.
 L’insuffisance respiratoire se définit
comme l’impossibilité pour un
malade de maintenir une hématose
normale ( PaO2 > 80 mmHg, SaO2 >
95 %, PaCO2 38 - 43 mmHg) sans
mettre en jeux des mécanismes de
compensation (réserve cardiorespiratoire).
La réserve cardio-respiratoire est
constituée de:
mécanismes de compensation :
 1. Augmentation de la ventilation
minute.
 2. Augmentation du débit cardiaque
qui vise à augmenter :
Le transport en oxygène
 L’augmentation du travail ventilatoire
une fatigue des Muscles R
La tachypnée
 L’augmentation du débit cardiaque et de la consommation d’oxygène
myocardique n’est possible que si :
La fonction cardiaque est bonne (contractilité)
Les coronaires sont de bonne qualité
La volémie est correcte.
 Si ces mécanismes de compensation ne sont pas possibles les gaz du
sang s’altèrent et sont instables.

Les signes de détresses
respiratoires apparaissent.
Insuffisance Respiratoire Aiguë (IRA):
mécanismes
Une IRA peut résulter soit d’une atteinte :
 1. De la fonction pompe :
Primitive est liée à une maladie
neuromusculaire.
Secondaire, consécutive à la fatigue des
muscles
 2. De la fonction d’échange pulmonaire
 3. Parfois des deux mécanismes.
Signes de Détresse respiratoire Aigue
Signes Fonctionnels
Signes Généraux
Signes Physiques: « Inspection
Palpation Percussion Auscultation »
Un message unique
L’HYPOXIE TUE
Interrogatoire (si possible):
– ANTECEDENTS
 Tabagisme
 Pathologie respiratoire
 Pathologie cardiovasculaire
Pathologie chronique sous jacente?
« Avez-vous déjà été hospitalisé pour ces maladies? »
– HISTOIRE DE LA MALADIE
 Modalité de début,
 Mécanisme de survenue (effort…), facteur déclenchant...
 Signes fonctionnels associés et signes généraux
Signes fonctionnels
DYSPNEE
 Maître symptôme
 Sensation subjective
– Inspiratoire (obstacle laryngo-trachéal)
– Expiratoire (origine obstructive)
– Aux deux temps de la respiration
 MESURE DE LA FREQUENCE RESPIRATOIRE +++
 Position spontanée du patient, possibilité de parler?
 Signes fonctionnels associés
- douleur thoracique, abdominale, irradiations…
- palpitations, lipothymies
- toux, expectorations purulentes, hémoptysies
Signes généraux
SYSTEMATIQUE!
 Pression artérielle
 Pouls
 Fréquence respiratoire
 Température
 Altération état général?
 Frissons, sueurs
nocturnes
Signes Physiques
Signes Physiques
 Inspection
– Forme du thorax (tonneau, déformation rachidienne…)
– Cyanose, pâleur, sueurs (=hypercapnie).
– Asymétrie de la mobilité du thorax (pneumothorax…)
– Mise en jeu des muscles inspiratoires accessoires
 Palpation « 33 »
– Diminution des bruits transmis: épanchement hydrique ou aérique
– Augmentation des bruits transmis: condensation pulmonaire
 Percussion
– Symétrie?
– Tympanisme : pneumothorax.
– Matité : épanchement pleural
Signes physiques
 Auscultation:
– Symétrie
– crépitants: en foyer ou bilatéraux.
– bruits expiratoires: (obstruction expiratoire)
 Râles ronflants, sibilants
– Silence auscultatoire unilatéral (pneumothorax) ou bilatéral
(bronchospasme)
– Bruits du cœur déplacés
 Examen des crachats:
– Purulents, hémoptoiques, expectoration mousseuse
Présentation clinique et paraclinique des
principales étiologies d’IRA aux urgences
Signes…..
 SYNDROMES?
 DIAGNOSTIC?
Critères
de
GRAVITE?
=> Risque vital engagé?
Signes de Gravité
 tachypnée (>25 cycles/min)
 tirage sus sternal, sus claviculaire, battement des






ailes du nez
respiration abdominale (balancement thoracoabdominal)
cyanose
encéphalopathie hypercapnique (asterixis, agitation),
coma
hémodynamique : hypotension artérielle,
bradycardie, choc
obligation de monter l ’oxygénothérapie pour SaO2 >
90%
Signes d’épuisement : bradypnée, gasps , pauses
respiratoires
Hypercapnie
 Élément de gravité
– signe de ventilation inefficace
– pas mortelle en soi
 Risque : le coma (et ses conséquences)
Insuffisance respiratoire aiguë
=
Urgence médicale vitale
L’HYPOXIE TUE
Conduite pratique si IRA sévère
– URGENCE MEDICALE
– Asseoir le malade à 90°,
– Instaurer une OXYGENOTHERAPIE
– Demander chariot d ’urgence + kit d ’aspiration
– Pose d’une voie veineuse périphérique
– Monitorage continu (scope, pression artérielle,
saturomètre
Conduite pratique
 Bilan para clinique minimal, ciblé, au lit:
–
–
–
–
Electrocardiogramme
Radiographie thoracique au lit
Gaz du sang artériel
Numération formule sanguine
AU CAS par CAS
– ionogramme sanguin ± recherche de toxiques
– enzymes cardiaques, troponine, BNP
– groupe sanguin
– ….
Oxygénothérapie
–AUTANT QUE NECESSAIRE
–Objectif: Sa02 > 90-95%
–Si BPCO: Objectif Sa02=85-90%
avec le plus faible débit d’02
Principales étiologies cardio-pulmonaires
en situation d’urgence

Hypoxémie sans hypercapnie
– atteinte pulmonaire
parenchymateuse
 pneumopathie
infectieuse, toxique
 œdème pulmonaire
(cardiogénique, lésionnel)
 atélectasie
 contusion pulmonaire
– atteinte pulmonaire
bronchique
 Asthme aigu
– atteinte pulmonaire
vasculaires
 embolie pulmonaire
(cruorique, graisseuse,
gazeuse)
– atteinte pulmonaire pleurale
 pneumothorax,
hémothorax, pleurésie

Hypoxémie avec hypercapnie
– dépression des centres respiratoires
 sédatifs, hypnotiques,
morphiniques, lésions cérébrales
– atteinte médullaire nerveuse
 traumatisme médullaire cervical
(lésion de C3-C4 : origine du nerf
phrénique)
 pathologie médullaire ou phrénique
(SLA, Sd de Guillain-Barré)
– atteintes des muscles respiratoires
 BPCO décompensées
 asthme sévère
 obstacle sur les voies aériennes
 pathologie neuro-musculaires
Cas Cliniques
Au cours d’un repas….
 Appel de la PC
pour détresse
respiratoire
– Bradypnée
inspiratoire
bruyante avec
cornage et
tirage, voie
étouffée.
– FC=120 bpm,
TA=100/60,
SpO2=85% AA
Obstruction des voies aériennes
supérieures
SANS ATTENDRE LE
MOINDRE EXAMEN
COMPLEMENTAIRE!
– Libération des voies
aériennes
– 5 claques dans le dos
– Manœuvre de Heimlich si
corps étranger glottique
– Oxygène 15l/min au
masque à réserve.
– Position assise (ne jamais
allonger le malade)
– Injecter en IVD 2 ampoules
(8mg) de dexamethasone
– +/- laryngoscopie directe
Pneumothorax compressif








Douleur basithoracique brutale droite
Polypnée FR=25/min
FC=130/min TA=80/40 SaO2=95% AA
Turgescence jugulaire
Immobilité hémithorax droit, tympanisme++
Silence auscultatoire hémithorax droit
URGENCE ABSOLUE: risque d’arrêt cardiaque.
Oxygène 15l/min, Malade assis à 90°, pose d’une
VVP
 Exsufflation à l’aiguille en extrême urgence
 Effet spectaculaire
 Drainage secondaire
Crise d’asthme sévère
 Crise d ’asthme aiguë grave
 Premier signe d ’alarme : l ’appel du malade.
 Si malade normocapnique = signe d ’épuisement
 si malade hypercapnique = risque d ’arrêt respiratoire imminent.
 Urgence absolue
 malade assis
 Oxygène 15l/min au masque à réserve.
 Répéter les aérosols de ß2mimétique (salbutamol- atrovent) en




oxygène pur comme gaz vecteur. Réaliser des pulvérisations
en spray
Perfuser le malade avec du sérum salé
corticothérapie (1mg/kg prédnisone ou équivalent) par voie IV
Prévenir le réanimateur : préparer le chariot d ’urgence
(salbutamol, Adrénaline IV)
intérêt de la Ventilation Non Invasive
Comparaison entre AAG et IRA/IRCO
Probabilité clinique d’embolie
pulmonaire
Wells et al. Thromb Haemost 2000; 83: 416
Arrêt Respiratoire
 Malade inconscient, avec mouvements
respiratoires agoniques (gasps) ou
absents.
 Pouls (carotidien ou fémoral) présent
 Sueurs, cyanose
Conduite à tenir





Appeler secours,
Allonger le malade
Libération des voies aériennes
Canule de Guedel
Ventiler au masque facial avec 15l/min
d ’O2
 Scope et perfuser le malade (sérum salé)
 Intubation et ventilation mécanique rapide
 Bilan étiologique et symptomatique.
VENTILATION NON
INVASIVE
INTRODUCTION
 Ventilation non-invasive, sans intubation
– Au stade d’insuffisance respiratoire chronique
terminale  ventilation intermittente, le plus
souvent nocturne, à domicile
– En relais d’une ventilation invasive, ou pour l’éviter
(décompensation de BPCO)  ventilation
intermittente, en réanimation ou en service de
pneumologie
LA VSAI au masque facial
Indications :
–en relais de la ventilation invasive et en
post-extubation, chez des patients
restés ventilés longtemps
–pour éviter l’intubation et la ventilation
des insuff. respiratoires chroniques
Réglage :
–Aide inspiratoire de 8 à 15 cm H2O ±
peep
–FiO2 fonction de la saturation.
–Durée, fonction de la tolérance (15 à 30
min en réa chir (en post-extubation), 30
min à
3h voire en continu en réa med chez
décompensation aiguë BPCO).
Surveillance +++ : fuites,
distension gastrique, points de
compression (nez)
LA CPAP au masque facial
Indications :
–CPAP = Continuous Positive Airway
Pressure
–Intérêt dans l’OAP cardiogénique
Réglage :
–Haut débit d’O2 15-20 l/min (mural ou
obus) pour obtenir peep 5, 8…
–Pas d’aide inspiratoire.
–Durée, fonction de la tolérance (15 min à
1h)
Surveillance +++ : fuites,
distension gastrique, points de
compression (nez)
CPAP de Boussignac
CPAP BOUSSIGNAC
VYGON®
CONTRE INDICATIONS VNI
 Liées au patient
– Défaillance ventilatoire majeure
– Instabilité hémodynamique
– Troubles francs de la vigilance
– Absence de coopération (surtout pour
VNI)
– Absence de contrôle des VAS
– Risques liés à une pression positive
dans les VAS et/ou digestives hautes
QUELQUES IMAGES …
Pneumothorax
Epanchement liquidien
Opacités alvéolaires
Pneumonie franche lobaire aigue
Dilatation de bronches
Un message unique
L’HYPOXIE TUE
Conclusion
 Ce qui fait la complexité et la difficulté de
l’IRA sont les associations de pathologies :
insuffisance cardiaque décompensée par une
EP, asthme chronique au stade d’IRC,
décompensation aigue chez un patient
porteur d’une BPCO. Il n’existe pas de
conduite à tenir définie pour ce type de
patient bien qu’ils représentent une part
croissante de la population hospitalière.
Bibliographie
 Urgences médico-chirurgicale. P. Carli
 Insuffisance respiratoire aiguë :
diagnostic et traitement aux urgences
A. Caubel
 Insuffisance respiratoire aiguë O. Kurdi
 Physiopathologie de l’insuffisance
respiratoire aiguë. Claude chaupin
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