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Céphalées et migraines de l’enfant

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4-094-A-10
Céphalées et migraines de l’enfant
J.-C. Cuvellier
Les céphalées primaires de l’enfant et de l’adolescent comprennent la migraine, les céphalées de typetension, les céphalées trigéminovasculaires et les céphalées chroniques quotidiennes. Dans la migraine
sans aura, la céphalée, frontale et bilatérale, est plus courte que chez l’adulte. L’aura la plus fréquente
est visuelle, mais sa typologie et son rapport temporel à la céphalée est moins stéréotypées que chez
l’adulte. Les céphalées de type-tension sont d’intensité légère à modérée, pressives, sans autre signe
d’accompagnement qu’une photo- ou une phonophobie. Elles sont associées à diverses comorbidités.
Les céphalées trigéminovasculaires, exceptionnelles en pédiatrie, associent une douleur extrêmement
sévère de siège trigéminal à des signes végétatifs selon des modalités temporelles différentes qui permettent de distinguer algie vasculaire de la face, hémicrânie paroxystique et syndrome Short-lasting
Unilateral Nevralgiform headache with Conjunctival injection and Tearing (SUNCT). Les céphalées
chroniques quotidiennes surviennent, par définition, au moins 15 jours par mois. Problème de santé
publique, d’incidence croissante, elles sont dominées par la migraine chronique. Les deux principales
comorbidités à rechercher sont l’abus d’antalgiques et les troubles psychopathologiques. Le diagnostic
des céphalées primaires est facilité par l’emploi de la seconde édition de la classification développée
par l’International Headache Society (ICHD-II). En dehors de la migraine sans aura, les critères diagnostiques pédiatriques ne diffèrent pas de ceux de l’adulte. La prise en charge thérapeutique, dictée
par l’analyse soigneuse des facteurs déclenchants, du retentissement fonctionnel, et des comorbidités
somatiques et psychiatriques, est au mieux globale, dans une perspective multidisciplinaire biopsychosociale. Peu d’études contrôlées ont évalué l’efficacité des médicaments en dehors de la migraine, où
le traitement de crise repose sur l’ibuprofène et le sumatriptan. Les thérapeutiques préventives privilégieront les méthodes non médicamenteuses, comme la relaxation. Les prescriptions sont adaptées à la
situation concrète du patient et font l’objet d’une réévaluation régulière, avec le souci de prévenir l’abus
d’antalgiques.
© 2013 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Mots-clés : Céphalées primaires ; Migraine de l’enfant ; Migraine de l’adolescent
Plan
■
Introduction
Stratégie diagnostique
Prise en charge
2
2
2
■
Migraine
Migraine sans aura
Migraine avec aura
Diagnostic
Évolution
Physiopathologie
Prise en charge thérapeutique
3
3
3
3
3
3
4
EMC - Pédiatrie
Volume 8 > n◦ 2 > avril 2013
http://dx.doi.org/10.1016/S1637-5017(13)59750-X
■
Céphalées de type-tension
Diagnostic
Comorbidités
Physiopathologie
Évolution
Traitement
5
6
6
7
7
7
■
Céphalées trigéminovasculaires
7
■
Céphalées chroniques quotidiennes
Généralités
■
Conclusion
7
??
9
1
4-094-A-10 Céphalées et migraines de l’enfant
Céphalée primaire
> 30 min
< 30 min
Durée 2–30 min
Localisation : orbitaire
unilatérale
Signes végétatifs
Jusqu’à 5 crises/j
Sensible à l’indométhacine
Durée 15–180 min
Localisation : orbitaire
unilatérale
Signes végétatifs
Jusqu’à 8 crises/j
Hémicrânie paroxystique
Non
Déclenchés par
Non
Crises de 5 s à 4 min
5 à 200 crises/j
Durée 1–72 h
Localisation :
frontotemporale
ou unilatérale
Typologie : pulsatile
Nausées ou
vomissements
Photophobie ou
phonophobie
Durée 30 min–7 j
Localisation : bilatérale
Typologie :
pression/serrement
Absence de : nausées,
vomissements,
photophobie et
phonophobie
Migraine
Céphalée de type
tension
Oui
Algie vasculaire
de la face
SUNCT
Toux
Effort physique
Réveil
Froid
Localisation
faciale
Céphalée
primaire à la
toux*
Céphalée primaire
d’effort*
Céphalée primaire
avec activité sexuelle**
Céphalée
hypnique*
Céphalée primaire
du froid*
Céphalée primaire en
coup de poignard*
Figure 1. Arbre décisionnel. Orientation générale devant une céphalée primaire. *Ces céphalées primaires ne sont pas abordées dans le texte. Elles
correspondent au quatrième groupe de la première partie de l’ICHD-II. AVF : algie vasculaire de la face ; ICHD-II : seconde édition de la classification de
l’International Headache Society ; SUNCT : Short-lasting Unilateral Nevralgiform headache with Conjunctival injection and Tearing.
Introduction
Prise en charge
Généralités.
Dictée par l’analyse soigneuse des facteurs déclenchants, du
retentissement fonctionnel, des comorbidités somatiques et psychiatriques, elle est idéalement globale, dans une perspective
multidisciplinaire biopsychosociale [3] . L’objectif ne se limite pas
au soulagement des céphalées, mais vise à la restauration d’un
fonctionnement scolaire, familial, et social satisfaisant. La façon
dont l’enfant ou l’adolescent appréhende et gère sa douleur, les
facteurs de stress psychosociaux et économiques, les difficultés
familiales, les problèmes comportementaux, le retentissement sur
les résultats scolaires ou les loisirs sont autant de points qui
doivent être abordés, car ils sont susceptibles de précipiter et/ou
d’entretenir les céphalées. Il faut amener l’enfant à gérer la situation de céphalée, c’est-à-dire développer sa capacité à faire face ou
coping [4] .
Stratégie diagnostique
Prise en charge non pharmacologique
La stratégie diagnostique repose sur une analyse précise des
caractéristiques cliniques tout en excluant parallèlement des
céphalées secondaires. Pour chaque entité, le dernier item de
l’ICHD-II « non attribué à un autre désordre » résonne comme
un leitmotiv, qui laisse au clinicien toute liberté sur la stratégie à adopter. Elle s’inspire de celle décrite dans l’article
EMC/AKOS – Céphalées chez l’enfant (hors céphalées récurrentes)
auquel nous renvoyons le lecteur [2] . La distinction entre les différentes céphalées primaires repose exclusivement sur la description
des céphalées (type, localisation, intensité, durée et fréquence) et
des signes d’accompagnement (Fig. 1).
Les techniques utilisées (relaxation, training autogène, rétrocontrôle [biofeedback], thérapie cognitivocomportementale, autohypnose) ont une efficacité démontrée [5, 6] et sont bien acceptées
par l’enfant et les parents. Elles visent à diminuer l’anxiété et le
stress et, partant, la perception de la douleur.
Lors des séances de relaxation, des consignes ritualisées (sensation de relâchement, de bien-être, imagerie mentale) sont
éventuellement associées à une verbalisation des expériences
ressenties. Le rétrocontrôle consiste à capter et à amplifier,
par l’utilisation d’un appareillage électronique ou informatique,
un paramètre physiologique (température corporelle, activité
La grande majorité des céphalées de l’enfant et de l’adolescent
sont des céphalées primaires. Elles correspondent à la première partie de la seconde édition de la classification (ICHD-II),
développée par l’International Headache Society (IHS), qui est
d’une aide précieuse au diagnostic [1] . L’une des nouveautés de
l’ICHD-II est d’avoir introduit des items propres à l’enfant. La
qualité du diagnostic est le meilleur garant d’un traitement
adéquat.
2
EMC - Pédiatrie
Céphalées et migraines de l’enfant 4-094-A-10
musculaire, résistivité cutanée, etc.) et à le transformer en signaux
auditifs ou visuels. L’objectif est de permettre au sujet de contrôler
ces signaux et d’apprendre à moduler ses propres réactions physiologiques. De façon ultime, il arrive à répéter l’expérience par
lui-même, seul, en l’absence du thérapeute. L’hypnose modifie
notablement l’état de conscience du sujet (un état de relaxation
y est souvent associé). Le professionnel instaure une relation spécifique avec le patient et le guide en lui proposant des images
mentales agréables de confort ou de bien-être. L’autohypnose
apprend au patient à retrouver seul cet état de conscience modifié,
déconnecté partiellement de l’environnement externe.
Les méthodes d’inspiration psychanalytique sont a priori moins
souhaitables, mais peuvent rendre service dans des cas particuliers.
La prévalence est de 7,7 % et croît avec l’âge (3 % chez les 3 à
7 ans, 4–11 % chez les 7 à 11 ans et 8–23 % chez les adolescents)
avec un sex-ratio de 0,6 [7–9] . Les premières crises de migraine surviennent à un âge moyen de 7,2 ans chez le garçon, de 10,9 ans
chez la fille. La migraine est responsable d’un absentéisme scolaire
significatif.
en particulier les plus jeunes, ont, pour des raisons cognitives,
des difficultés à préciser la durée ou la chronologie des éléments
constituant leur aura.
Dans la migraine de type basilaire, la richesse de la séméiologie
(troubles visuels bilatéraux intéressant les champs visuels nasaux
et temporaux, ataxie, vertiges, acouphènes, dysarthrie, paresthésies, déficit moteur, nystagmus, diplopie, trouble de conscience,
nausées, vomissements, pâleur, léthargie) contribue à égarer le
diagnostic. La séméiologie devient moins bruyante et « plus classique » avec l’âge.
La migraine hémiplégique (MH) familiale est une variété héréditaire rare de migraine avec aura motrice, définie par la présence
d’un déficit moteur au cours de l’aura, associé à au moins un autre
symptôme (visuel, sensitif et aphasique) et par l’existence d’une
MH chez au moins un apparenté au premier ou au second degré.
Des signes cérébelleux sont parfois associés. La transmission
est autosomique dominante avec une pénétrance d’environ 90 %.
Les trois gènes identifiés (CACNA1A [localisé en 19p13], ATP1A2
[1q23] et SCN1A [2q24]) codent pour des transporteurs ioniques,
mais ne rendent compte que de 60 à 70 % des cas de MHF [11] . La
MH sporadique se manifeste de façon similaire, mais en l’absence
de sujet apparenté atteint. La tendance actuelle est d’en rapprocher la migraine confusionnelle, où le dysfonctionnement
bihémisphérique, contemporain d’anomalies lentes bilatérales
diffuses à l’électroencéphalogramme (EEG), entraîne confusion,
agitation, ou somnolence, pendant moins de 24 heures. Un
traumatisme crânien mineur, comme une tête au football, est
un facteur déclenchant classique. La place manque pour aborder les syndromes périodiques de l’enfance, naguère qualifiés
d’équivalents migraineux.
Migraine sans aura
Diagnostic
La migraine sans aura (MSA) est la forme de migraine la plus
fréquente (60 à 85 %). Les principales différences par rapport à
l’adulte, dont a tenu compte l’ICHD-II [1] , sont :
• une durée plus courte de la crise (en général 2 à 4 heures, parfois
moins de 1 heure) ;
• une céphalée plus souvent frontale et bilatérale que temporale
et unilatérale ;
• des signes digestifs souvent au premier plan.
Pendant la crise, l’enfant est abattu, irritable, et souhaite qu’on
le laisse tranquille. La photophobie le conduit à s’isoler dans un
endroit sombre, la phonophobie se traduit par des injonctions à
autrui pour qu’il fasse moins de bruit. Chez les très jeunes enfants,
incapables de verbaliser, la survenue paroxystique des symptômes
et leur intensité, jointe à des signes digestifs, une pâleur ou des
vertiges sont autant de signes auxquels les parents seront d’autant
plus attentifs qu’ils sont eux-mêmes migraineux. Inutile de dire
qu’un traitement d’épreuve en pareils cas ne peut que s’avérer
judicieux. La crise est fréquemment inaugurée par des prodromes,
dont les plus fréquents sont : modifications du visage, fatigue et
irritabilité [10] . Au fur et à mesure que l’enfant se rapproche de
l’adolescent, la sémiologie se modifie pour se rapprocher de celle
de l’adulte.
Les critères diagnostiques de l’ICHD-II de MSA ont une spécificité de plus de 90 %, mais une faible sensibilité [12] .
Pour les 10 % restants, hormis le cas où l’enfant consulte avant
la cinquième crise, cela correspond essentiellement à deux cas de
figures :
• la durée de la crise est inférieure à une heure ;
• en l’absence de signes d’accompagnement digestifs, il n’existe
qu’une photophobie ou une phonophobie, mais pas les deux.
En pareils cas, l’analyse de signes non retenus par l’ICHD-II [1] ,
comme la pâleur, l’irritabilité, les vertiges, le soulagement par le
sommeil, permet de trancher. Une note annexée aux critères de
MSA indique qu’« une localisation bilatérale est commune chez
les jeunes enfants » et que « des céphalées occipitales sont rares
chez les jeunes enfants et doivent rendre prudents ». La même
remarque est valable quand l’hémicrânie concerne le même côté
à chaque crise. On sera d’autant plus prudent que l’enfant est plus
jeune (moins de 3 à 4 ans) et que le début des crises est récent. Dans
ces cas, une imagerie par résonance magnétique (IRM) cérébrale
est recommandée. En ce qui concerne la migraine avec aura (MA),
l’ICHD-II [1] fournit des critères diagnostiques séparés pour l’aura
et la céphalée (qui sont ceux de la MSA).
Il est nécessaire de demander des explorations paracliniques
lors du premier épisode de migraine de type basilaire ou de MH
familiale (IRM cérébrale avec angio-RM).
Prise en charge pharmacologique
En dehors de la migraine, peu d’études contrôlées sont disponibles. Le choix du médicament sera adapté à la situation concrète
du patient.
Migraine
Migraine avec aura
L’aura la plus fréquente est visuelle, se manifestant par des distorsions, une vision floue ou trouble. Typiquement, les éléments
surajoutés sont dans un dégradé de gris, sous forme de segments
de droites, de lignes brisées, fixes par rapport au champ visuel. Scotome uni- ou bilatéral, vision de taches colorées, hallucinations ou
vision monoculaire sont plus rares. La bizarrerie des signes visuels
peut égarer le clinicien, réalisant le « syndrome d’Alice au pays
des merveilles ». Les auras sensitives et/ou langagières surviennent
rarement sans aura visuelle associée.
Les critères de l’ICHD-II [1] ont des exigences temporelles
strictes : l’aura doit durer de 5 à 60 minutes, la céphalée doit débuter dans l’heure qui suit le début de l’aura.
La chronologie aura puis céphalée est moins souvent respectée
chez l’enfant que chez l’adulte, ce qui explique que ces critères
sont moins souvent vérifiés que ceux de MSA. Certains enfants,
EMC - Pédiatrie
Évolution
Trente à 50 % des enfants migraineux guérissent en grandissant, en particulier les garçons [13] . Bille a suivi sur 40 ans une
cohorte de 73 enfants migraineux : entre 13 et 19 ans, 62 %
des sujets n’avaient plus de migraine [14] . À l’âge adulte, après
40 ans, cette proportion était de 46 %. Ce pronostic favorable
fait partie des informations à communiquer à l’enfant et à ses
parents.
Physiopathologie
La théorie vasculaire postulait que l’aura résultait d’une
ischémie cérébrale transitoire, induite par une vasoconstriction
artérielle, tandis que la céphalée résultait d’une vasodilatation
3
4-094-A-10 Céphalées et migraines de l’enfant
Évaluer :
− les caractéristiques des céphalées
− l’histoire de la maladie
− les signes et symptômes neurologiques
Arguments en faveur de céphalées
secondaires (anamnèse, examen clinique)
Prendre en charge
la maladie causale
Figure 2. Arbre décisionnel. Schéma général
diagnostique et thérapeutique général dans la
migraine.
Oui
Non
Identifier les facteurs
déclenchants
Éduquer enfant et
parents à gérer les
facteurs déclenchants
Modifier l’hygiène de vie
Analyser :
− état émotionnel
− situation familiale
− relations interpersonnelles
− résultats scolaires
− événements de vie
− comorbidités psychiatriques
Conseiller la tenue d’un
calendrier de céphalées
Envisager un entretien
psychologique
Établir un protocole de
traitement individualisé :
− à tout âge : ibuprofène
− à partir de 12 ans :
sumatriptan spray nasal
− si échec : autres triptans
Envisager un traitement préventif
si modifications de l’hygiène de vie
inefficaces et :
− plus de 6 jours de céphalées/mois
− retentissement fonctionnel notable
− traitement de crise inefficace et/ou
mal toléré
Prise en charge non pharmacologique :
− relaxation
− rétrocontrôle
− thérapie cognitivocomportementale
− autohypnose
Traitement préventif :
− flunarizine
− propranolol
− amitriptyline
− pizotifène
− topiramate
Si échec, autres médicaments
« rebond » qui activait les nocicepteurs périvasculaires. La
démonstration, par des techniques de neuro-imagerie fonctionnelle, que l’hypodébit persistait après l’aura et que les
céphalées apparaissaient avant le début de l’hyperémie a remis
en cause cette théorie, au bénéfice de la théorie neuronale primitive. Celle-ci postule que l’aura et l’induction des crises sont
d’origine neuronale, et que la céphalée est due à une activation et/ou à une sensibilisation du système trigéminovasculaire
(STV) [15] :
Chez un sujet prédisposé génétiquement, les facteurs déclenchants activeraient l’hypothalamus et des noyaux adrénergiques
et sérotoninergiques, situés dans le mésencéphale et la protubérance. Cela entraînerait une vasoconstriction artériolaire corticale
et une dérégulation des systèmes inhibiteurs de contrôle de la
douleur. Les symptômes de l’aura migraineuse s’expliquent par la
propagation sur le cortex de la dépression corticale envahissante
(DCE).
Les fibres sensitives du trijumeau libèrent du calcitonin
gene-related peptide (CGRP) et de la substance P autour des
vaisseaux, responsables d’une inflammation aseptique. Une
cascade de phénomènes (vasodilatation, extravasation des
protéines plasmatiques, dégranulation des mastocytes et activation des plaquettes) aboutit au relargage veineux massif de
sérotonine.
Le lien entre les deux phénomènes est peu clair. L’activation du
STV pourrait être soit d’origine « périphérique » du fait du passage
4
d’une DCE sur le cortex (MA), soit d’origine « centrale » par démodulation des systèmes de contrôle de la douleur dans le tronc
cérébral (MSA).
Prise en charge thérapeutique (Fig. 2) [16–20]
Les idées fausses étant largement répandues et tenaces, la part
consacrée aux explications doit être conséquente.
On peut parler de véritable éducation thérapeutique échelonnée sur plusieurs consultations.
Traitement de crise
Lors d’une première consultation, l’accent est mis sur le traitement de crise, encore trop souvent négligé par nombre de
médecins [21] .
Le repos dans l’obscurité est souvent réalisé spontanément par
l’enfant sans consigne médicale. Deux médicaments ont fait la
preuve de leur efficacité et constituent l’ossature de la majorité
des prescriptions : ibuprofène et sumatriptan [22–24] .
Le paracétamol a une efficacité faible (le gain est d’environ 15 %
par rapport au placebo) [22] . Trois autres triptans (almotriptan,
rizatriptan et zolmitriptan) ont également fait la preuve de leur
efficacité chez l’adolescent, mais ils n’ont l’AMM en France qu’à
partir de l’âge de 18 ans [25–29] . Opiacés et tramadol sont déconseillés [16] .
EMC - Pédiatrie
Céphalées et migraines de l’enfant 4-094-A-10
“ Point important
“ Point important
Prise en charge thérapeutique générale de la
migraine
• Expliquer ce qu’est la migraine
• Rassurer enfant et parents sur l’absence de processus
expansif intracrânien sous-jacent
• Prôner quelques règles d’hygiène de vie
◦ alimentation équilibrée (en limitant la consommation
des sodas à base de cola)
◦ activité physique modérée régulière
◦ hygiène de sommeil
• Conseiller à l’enfant migraineux et à ses parents
d’apprendre à reconnaître les facteurs déclenchants des
accès, en vue de leur éviction
• Remettre une notice écrite reprenant les informations
données pendant la consultation. Un livret d’information
est disponible sur Internet (www.migraine-enfant.org)
Les grandes règles du traitement de la crise de
migraine
• L’objectif du traitement de crise est de :
◦ restaurer un état normal,
◦ en soulageant rapidement (en moins de deux heures),
◦ et régulièrement la céphalée et les symptômes associés,
◦ sans récurrence de la douleur dans les 24 heures suivantes,
◦ avec peu ou pas d’effets indésirables.
• Les moyens d’y parvenir consistent en :
◦ la prise la plus rapide possible à partir du début de
l’accès,
◦ conseiller à l’enfant d’avoir le médicament toujours à
portée de main, y compris à l’école,
◦ lui remettre si besoin un certificat l’autorisant à en
disposer à l’école,
◦ le respect d’une posologie correcte.
• Limitation du nombre de jours de prises afin de prévenir
l’abus d’antalgiques (deux jours de prises d’antalgique par
semaine).
• Le protocole de traitement de crise proposé sera testé
sur au moins trois crises avant de conclure et de faire les
adaptations souhaitables.
“ Point important
Facteurs déclenchant les crises de migraine
La majorité des enfants migraineux (94–100 %) ont au
moins un facteur déclenchant de leurs crises migraineuses
et le plus souvent plusieurs : dans notre étude, le nombre
moyen de facteurs déclenchants par enfant était de sept.
Les facteurs déclenchants les plus fréquemment en cause
sont le stress, notamment scolaire, le manque ou l’excès
de sommeil, les conditions météorologiques, les jeux vidéo
et les stimuli sensoriels (bruit, forte luminosité, odeurs).
Contrairement à une croyance répandue, l’alimentation
est rarement en cause (chocolat !).
Il est judicieux d’individualiser la stratégie thérapeutique en
fonction des caractéristiques habituelles des accès migraineux du
patient.
Une réévaluation régulière du traitement de crise est impérative, en portant une attention toute particulière à la prévention
de l’abus d’antalgiques (ne pas dépasser deux jours de prises
d’antalgiques par semaine de façon régulière [30, 31] ), sinon, il faut
envisager l’instauration d’un traitement préventif, après tenue
préalable d’un calendrier de crises.
Traitement préventif
Chaque fois que possible, on privilégiera les mesures non
pharmacologiques. Un traitement préventif médicamenteux
est proposé en cas d’échec des mesures précédentes ou
d’indisponibilité des professionnels les pratiquant. L’instauration
d’un traitement préventif doit être envisagée chez 30 à 40 % des
patients [32] .
Le choix du médicament dépend de l’individu, des effets thérapeutiques associés (par exemple, le choix de l’amitriptyline est
judicieux en cas de troubles de l’humeur ou du sommeil) et des
effets indésirables. Il est conseillé de commencer à faible dose puis
de titrer jusqu’à obtention de la posologie efficace, tout en surveillant l’apparition d’effets indésirables. La durée du traitement
préventif conseillée est de 9 à 15 mois [33] .
Peu d’études contrôlées ont évalué l’efficacité des médicaments
utilisés chez l’enfant. Deux études contrôlées contre placebo ont
montré l’efficacité de la flunarizine, à la posologie de 5 mg/j ;
une étude contrôlée contre placebo a montré l’efficacité du
EMC - Pédiatrie
“ Point important
Le taux élevé de réponse placebo
Le taux élevé de réponse placebo observé dans les
études menées chez l’adolescent a un impact négatif
sur l’interprétation statistique de l’effet du médicament
de crise. La durée plus courte de l’accès, la consigne
d’attendre que l’intensité soit modérée à sévère pour
prendre le triptan et la nécessité de se faire aider du personnel de l’école ou de rentrer à domicile pour traiter
l’accès ont tous pu contribuer à ce taux élevé de réponse
placebo. Les adolescents seraient particulièrement vulnérables à l’effet participation à une étude et anticiperaient
l’efficacité du médicament.
propranolol à la posologie de 60 mg/j et du pizotifène à la posologie de 0,5 à 1,5 mg/j [34] . Les études récentes ont concerné les
antiépileptiques. Seuls le valproate de sodium et le topiramate
l’ont été de façon contrôlée, concluant à l’inefficacité du premier
et à la probable efficacité du second [35] . La plupart des médicaments utilisés dans le traitement de fond de la migraine sont bien
tolérés.
Céphalées de type-tension
La plus fréquente des céphalées de l’enfant a une prévalence
comprise entre 9,8 [36] et 72,8 % [37] ! Celle des céphalées de typetension (CTT) chroniques est comprise entre 0,1 et 5,9 % [38] . Le
sex-ratio est de 1 avant 11–12 ans, suivi d’une nette prédominance
féminine après la puberté. Les CTT commencent souvent vers
7 ans.
5
4-094-A-10 Céphalées et migraines de l’enfant
“ Point important
“ Point important
Comment traiter une crise de migraine en pratique
Repos au calme, dans l’obscurité
À tout âge
Ibuprofène : 10 mg/kg par prise, renouvelable à deux
heures
• Attention aux formes disponibles : avec la suspension
orale d’Advil® , une dose-poids équivaut à une posologie
de 7,5 mg/kg, ce qui fait qu’il faut donner une dosepoids correspondant à une majoration de 30 % par rapport
au poids réel de l’enfant pour obtenir une posologie de
10 mg/kg. En revanche, la dose-poids de la suspension
orale de Nureflex® équivaut à une posologie de 10 mg/kg.
Si les vomissements sont précoces et/ou entravent la prise
orale de l’ibuprofène : diclofénac, par voie rectale, à la
posologie de 1 mg/kg (Voltarène® , suppositoire à 25 mg)
À partir de 12 ans
• Sumatriptan en spray nasal (SPN) (Imigrane® )
• La posologie est d’une pulvérisation nasale (10 ou
20 mg), renouvelable une seule fois, après un minimum
de deux heures
• Commencer avec la forme à 10 mg et passer à 20 mg
lors des crises suivantes en cas d’échec
• S’il existe une aura, l’administration doit se faire au
début de la céphalée (et non au début de l’aura)
• Si l’adolescent n’est pas soulagé à H2, une seconde prise
identique est conseillée
• Prévenir l’adolescent que le gaz propulseur du spray
nasal a mauvais goût, ce qui peut être atténué en suçant
des bonbons acidulés avant ou après la pulvérisation nasale
Autres possibilités
• Les « petits moyens », comme l’induction du sommeil
par un hypnotique qui met à profit l’amélioration par le
sommeil ou la prescription d’un bandeau réfrigérant sur le
front sont parfois utiles
• L’association ibuprofène et triptan est parfois plus efficace que chacun des médicaments employé seul
• Ne pas administrer deux triptans différents à moins de
24 heures d’intervalle
• L’efficacité du sumatriptan en spray nasal peut apparaître dès l’âge de 5 ans, celle du zolmitriptan, du
rizatriptan, et de l’almotriptan dès l’adolescence, mais leur
utilisation hors autorisation de mise sur le marché (AMM)
implique la responsabilité du prescripteur. L’auteur de cet
article utilise régulièrement le sumatriptan en spray nasal
(10 mg) chez des jeunes enfants et même des nourrissons
Paramètres intervenant dans le choix du médicament de la crise de migraine
• Liés à la crise de migraine
◦ horaire de survenue
◦ sévérité
◦ durée
◦ rapidité d’apparition du maximum de la douleur
◦ niveau de retentissement fonctionnel
◦ intensité des signes d’accompagnement
◦ fréquence et mode de survenue
• Liés aux médicaments
◦ ibuprofène et paracétamol n’agissent que sur la
céphalée à la différence des triptans qui peuvent supprimer les signes d’accompagnement et permettent
le retour à un fonctionnement plus rapide du patient
◦ le spray nasal de sumatriptan a l’avantage de pouvoir
être administré même en cas de vomissements et en
tous lieux (école)
◦ le délai d’action peut être déterminant si les crises sont
brèves
– 15 à 30 minutes pour le sumatriptan en spray nasal
– 30 à 45 minutes pour le paracétamol
– 45 minutes à 1 heure pour l’ibuprofène
◦ les contre-indications des triptans sont rares en pratique
– migraine hémiplégique
– migraine de type basilaire
– allergie au produit
– antécédents d’infarctus cérébral
– antécédents d’infarctus du myocarde
– angor
– implantation anormale des coronaires
– hypertension artérielle non contrôlée
– syndrome de Raynaud
• Liés au patient
◦ expérience préalable des traitements
◦ acceptation des contraintes liées au traitement
◦ tenir compte
– des préférences et des priorités souhaitées par le
patient
– des éventuels effets indésirables
Diagnostic
Les critères diagnostiques pédiatriques de l’ICHD-II [1]
ne diffèrent pas de ceux de l’adulte et sont essentiellement le « négatif » de la migraine : absence de pulsatilité,
d’unilatéralité, d’aggravation par l’activité physique et de signes
végétatifs.
Phonophobie ou photophobie sont possibles. D’intensité légère
à modérée, la céphalée, pressive et bilatérale, débute souvent
en fin d’après-midi, à l’école ou au retour de l’école, sans que
l’enfant soit gêné dans ses activités. Les vacances apportent une
amélioration. Les CTT sont subdivisées en trois types selon leur
fréquence : CTT non fréquentes épisodiques (moins d’une fois par
mois), CTT fréquentes épisodiques (moins de 15 jours par mois)
6
et CTT chroniques (plus de 15 jours par mois), chaque type étant
lui-même subdivisé en deux sous-types selon qu’est associée ou
non une sensibilité péricrânienne. La faible spécificité de la sémiologie en fait un diagnostic d’exclusion (de céphalées secondaires).
Comorbidités
Les CTT sont associées à diverses comorbidités : stress
musculaire, dysfonctionnement oromandibulaire, stress psychosocial, troubles psychiatriques (anxiété, troubles de l’humeur).
Les événements négatifs de la vie sont souvent déclenchants.
Plusieurs auteurs ont souligné un pourcentage moindre de relations interpersonnelles, une atmosphère familiale moins heureuse
et un taux plus élevé de divorces chez les parents. Une dépression majeure et des symptômes dépressifs ont été diagnostiqués
chez respectivement 1,5 et 17 % d’adolescents finlandais de 12 ans
souffrant de CTT épisodiques [39] . Les facteurs de stress peuvent
contribuer au passage des CTT épisodiques aux CTT chroniques.
EMC - Pédiatrie
Céphalées et migraines de l’enfant 4-094-A-10
“ Point important
Indications d’un traitement antimigraineux préventif
• Crises de migraine ayant un retentissement fonctionnel
tel qu’elles interfèrent significativement avec les activités
quotidiennes, malgré le traitement de crise
• Crises fréquentes
• Contre-indication, abus, ou échec des médicaments de
crise
• Effets indésirables du traitement de crise
• Coût des traitements de crise et de fond
• Préférences du patient
• Formes inhabituelles de migraine (comme la migraine
de type basilaire ou la migraine hémiplégique)
Physiopathologie
Aucune étude n’a été consacrée spécifiquement à l’enfant sur
ce point. Les études faites chez l’adulte suggèrent des mécanismes
neurobiologiques, à la fois centraux et périphériques. La mise
en tension prolongée des muscles striés péricrâniens et des nerfs
périphériques induirait une sensibilisation de la substance grise
périaqueducale, des anomalies biochimiques des systèmes sérotonines et endorphines endogènes, ainsi que des neuropeptides
(oxyde nitrique [NO], calcitonin gene related peptide [CGRP], substance P, neuropeptide Y, vaso intestinal peptide [VIP]), contribuant
à la pérennisation d’une sensibilité anormale à la douleur [40] .
Tous sont susceptibles d’être influencés par des facteurs génétiques
et épigénétiques qui expliqueraient les différences interindividuelles. L’environnement interviendrait de façon notable dans
la genèse des CTT épisodiques, tandis que la contribution des
facteurs génétiques serait plus importante dans celle des CTT chroniques.
Évolution
Trois études hospitalières [41–43] de suivi ont montré que les CTT
s’amélioraient dans 44 à 66 % des cas avec l’âge (avec un recul
de 6 à 20 ans) ou évoluaient vers une migraine, ce qui a conduit
certains auteurs à suggérer un continuum entre CTT et migraine.
La rémission est plus fréquente chez les garçons [41–43] .
Traitement
La plupart des CTT épisodiques ont une évolution autolimitée
et sont gérées en médecine de ville. L’enfant consulte quand les
CTT sont fréquentes et/ou ne répondent pas aux antalgiques. Peu
d’études contrôlées ont été publiées. Chaque fois que possible,
on préfère un traitement non médicamenteux. Pour la crise, on
recourt au paracétamol, à l’aspirine, ou aux anti-inflammatoires
non stéroïdiens. Pour le traitement préventif, on choisit entre
amitriptyline, topiramate, ou gabapentin, à poursuivre pendant
un minimum de 2 à 3 mois. Amitriptyline et relaxation ont
toutes deux fait la preuve de leur efficacité dans l’étude de
Grazzi [44] .
Céphalées trigéminovasculaires
Rares chez l’adulte, exceptionnelles en pédiatrie, elles ont en
commun une douleur extrêmement intense, en coup de poignard,
localisée au territoire du trijumeau, associée à des signes végétatifs locaux de même topographie. Les différences portent sur la
durée des crises douloureuses, le nombre de crises par jour et la
sensibilité aux traitements.
EMC - Pédiatrie
Nous n’envisagerons que les trois céphalées trigéminovasculaires (CTV) les moins rares chez l’enfant : algie vasculaire
de la face (AVF), hémicrânie paroxystique (HP) et syndrome
SUNCT.
AVF et HP sont subdivisées en formes chronique ou épisodique
selon qu’elles durent plus ou moins d’un an. Il existe des particularités pédiatriques.
Céphalées chroniques
quotidiennes
La prévalence des céphalées chroniques quotidiennes (CCQ) est
estimée à environ 1 % chez l’enfant (2,4 % chez les filles, 0,8 %
chez les garçons [45] ). La définition pédiatrique des CCQ est la
même que pour l’adulte [46] : céphalées survenant au moins quatre
heures par jour (en l’absence de traitement) pendant au moins
15 jours par mois pendant plus de trois mois consécutifs. L’ICHDII [1] ne reconnaît pas le concept de CCQ, mais fournit des critères
diagnostiques pour les quatre sous-types de la classification de
Silberstein, sous la même appellation pour trois d’entre elles
(céphalées de type tension chroniques [CTTC], céphalées quotidiennes nouvelles persistantes [CQNP] et hemicrania continua
[HC]) et sous celle de migraine chronique (MC) pour la migraine
transformée (MT) [46] .
Dans la MT/MC, la phase de transformation est plus courte
que chez l’adulte et même parfois totalement absente [47] . La
MT/MC est prédominante (deux tiers des CCQ) et la part
des CQNP (25 %) est un peu plus élevée qu’elle ne l’est chez
l’adulte.
Le diagnostic évoqué sur la base du seul interrogatoire
est confirmé par la tenue d’un agenda de crises (Fig. 3).
Le retentissement fonctionnel des CCQ concerne la scolarité, les loisirs, le sommeil. Les deux principales comorbidités
à rechercher sont l’abus d’antalgiques et les troubles psychopathologiques (difficultés relationnelles à l’école ou dans
la famille, facteurs de stress, consommation d’alcool et de
stupéfiants, symptômes anxieux et/ou dépressifs, voire idées
suicidaires) [48] .
Des plaintes fonctionnelles sont fréquentes, contrastant avec
un examen physique le plus souvent normal [47] . La prévalence
pédiatrique de l’abus d’antalgiques est de 0,3 à 0,5 % chez les adolescents en population générale, plus élevée chez les filles (0,8 %)
que chez les garçons (0,2 %) [45, 49] . Les médicaments concernés
sont le plus souvent le paracétamol et les opiacés. La consommation excessive de caféine, sous forme de sodas à base de cola,
est une variante [50] . La demande d’examens paracliniques est
rarement utile, mais la normalité de l’imagerie cérébrale peut
contribuer à la réassurance du patient. En cas de CQNP se discute parfois une sérologie du virus Epstein-Barr ou de la maladie
de Lyme [47] .
La prise en charge des CCQ chez l’enfant et l’adolescent est
dictée par le sous-type de CCQ, la présence éventuelle d’un abus
d’antalgiques associé, le retentissement fonctionnel et la présence
d’accès migraineux surajoutés [51] .
Le sevrage de l’abus d’antalgiques est impératif et peut être le
plus souvent ambulatoire. Il doit être associé aux mesures non
pharmacologiques envisagées au paragraphe Généralités. En cas
d’indisponibilité locale, le recours à un traitement prophylactique
se fera d’emblée ou de façon différée.
Les symptômes associés, les comorbidités et les caractéristiques du patient influencent aussi le choix des médicaments
préventifs.
Rappelons que les patients souffrant d’HC répondent de
façon élective à l’indométacine [47] . En cas de comorbidité psychiatrique, le recours à un pédopsychiatre est parfois souhaitable.
Rassurer, expliquer, et éduquer le patient et sa famille sont
essentiels. L’effet des mesures proposées n’est pas immédiat
(Fig. 4). Il est donc nécessaire d’avoir des ambitions raisonnables et
d’expliquer les attentes que le patient et la famille peuvent espérer
7
4-094-A-10 Céphalées et migraines de l’enfant
A
B
C
D
Figure 3. Agenda de céphalées démontrant des céphalées chroniques quotidiennes associées à un abus d’antalgiques chez une adolescente (A à D).
D : Durée; I : intensité ; (choisir L : légère ; M : modérée ; S : sévère) ; N : nausées ; V : vomissements. Médicaments : indiquer le nom et la dose. Ibu : ibuprofène ;
Imi : Imigrane® (sumatriptan spray nasal).
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EMC - Pédiatrie
Céphalées et migraines de l’enfant 4-094-A-10
A
B
Figure 4. Agenda de céphalées chez un enfant de 9 ans souffrant de céphalées quotidiennes nouvelles persistantes montrant une amélioration progressive
sur deux mois. La deuxième colonne correspond à l’intensité de la céphalée
(M : modérée, S : sévère), la troisième à la durée de la céphalée, la quatrième
(médicaments pris) mentionne le nombre de gouttes d’amitriptyline prises
chaque jour (une goutte : 1 mg). Cet agenda de céphalées montre que, tandis que la céphalée survenait chaque jour, il y eut une réduction progressive de
sa durée jusqu’à disparition complète des céphalées début août.
C
à court et à long terme. Typiquement, l’amélioration prend plusieurs semaines à plusieurs mois. La réinsertion scolaire et sociale
du patient et l’évaluation du pronostic font partie des points qui
doivent être abordés lors de la première consultation. On éduque
le patient à la tenue d’un calendrier de crises, afin de colliger de
façon détaillée l’information concernant les jours de céphalées et
les prises d’antalgiques. Un suivi régulier et étroit est conseillé
jusqu’à obtention d’une nette amélioration des symptômes. Il
n’est pas rare de devoir procéder à de fréquents ajustements de
la prise en charge, et plusieurs mois peuvent s’avérer nécessaires
avant de trouver le traitement préventif adéquat pour un patient
donné.
Peu de données sont disponibles concernant l’évolution [52, 53] .
Dans une étude en population générale [54] , 40 % avaient encore
des CCQ à un an, et 25 % à deux ans. La persistance des CCQ
concernait plus souvent les filles que les garçons : 32 versus 4 %.
MSA et dépression majeure étaient les deux facteurs prédictifs,
indépendants, de la persistance des CCQ [54] . La présence d’un
abus d’antalgiques et/ou d’une comorbidité psychiatrique, une
durée d’évolution supérieure à deux ans, un début avant l’âge de
13 ans sont aussi des facteurs de mauvais pronostic [53, 54] .
EMC - Pédiatrie
Conclusion
L’incidence pédiatrique de la migraine et des CCQ s’est notablement accrue au cours des 30 dernières années, ce qui reflète
probablement un changement de style de vie de l’enfant et
de l’adolescent dans la société. Les céphalées primaires (et plus
particulièrement la migraine et les céphalées de type-tension)
constituent les étiologies les plus fréquentes dans cette tranche
d’âge. Le diagnostic en est facile, à condition d’un minimum
de rigueur et de méthode. Il repose essentiellement sur l’analyse
des principales caractéristiques sémiologiques et la connaissance des critères de l’ICHD-II [1] . L’assurance d’un diagnostic
de qualité est le prélude à un traitement adéquat. Orienté
par les recommandations tirées de la médecine fondée sur les
preuves, il doit faire l’objet d’une adaptation individualisée, régulièrement réadaptée aux données évolutives et soucieuses de
prévenir l’abus d’antalgiques. L’objectif de la prise en charge
thérapeutique ne se limite pas au soulagement des céphalées,
mais vise à la restauration d’un fonctionnement scolaire, familial, et social satisfaisant. Elle combinera judicieusement, selon
9
4-094-A-10 Céphalées et migraines de l’enfant
“ Point important
CCQ : Principes thérapeutiques
• Règles d’hygiène de vie (cf. infra)
• Mesures diététiques (cf. infra)
• Interventions comportementales
◦ gestion du stress
◦ relaxation
• Utilisation judicieuse des antalgiques lors des acutisations (MT/MC)
◦ ibuprofène, naproxène ou triptan
◦ à réserver aux acutisations les plus sévères
◦ sans dépasser deux jours de prise par semaine
◦ les prises doivent être notées sur l’agenda de céphalées
• Traitement pharmacologique préventif
• Traitements complémentaires et alternatifs
◦ vitamines : riboflavine
◦ minéraux : magnésium
◦ yoga
◦ acupuncture
◦ toxine botulique
“ Point important
CCQ : Règles d’hygiène de vie
• Allègement de l’emploi du temps
• Alimentation équilibrée
◦ éviter les « régimes »
◦ éviter de sauter des repas
◦ s’hydrater correctement et régulièrement
◦ limiter la consommation de caféine
• pratiquer un exercice physique régulier et si possible quotidien
• avoir un sommeil adéquat et régulier
“ Point fort
• Les céphalées primaires de l’enfant et de l’adolescent sont un problème de santé publique croissant, probablement en rapport
avec la modification du style de vie et des facteurs de stress.
• Le diagnostic est relativement facile sous réserve d’une démarche clinique rigoureuse et de l’utilisation des critères de l’ICHD-II.
• L’évaluation des céphalées primaires de l’enfant et de l’adolescent comprend l’analyse de leur retentissement social, scolaire, et
familial. La recherche des comorbidités ne doit pas être négligée.
• La prise en charge thérapeutique intègre des modalités non médicamenteuses et médicamenteuses. Elle consiste en un savant
dosage des connaissances de la médecine fondée sur les preuves pour les modalités médicamenteuses, qui intègre le diagnostic, le
retentissement fonctionnel des céphalées et les caractéristiques individuelles du patient.
• Elle n’est pas figée, mais doit être perpétuellement ajustée aux résultats concrets obtenus et aux modalités évolutives du patient.
10
EMC - Pédiatrie
Céphalées et migraines de l’enfant 4-094-A-10
les cas, traitement de crise et traitement préventif, selon des
modalités non pharmacologiques (en première intention) et/ou
pharmacologique.
“ Points essentiels
• La grande majorité des céphalées de l’enfant et de
l’adolescent sont des céphalées primaires.
• La seconde édition de la classification de l’International
Headache Society (ICHD-II) est d’une aide précieuse au
diagnostic.
• La crise de migraine se différencie de celle de l’adulte
par une durée plus courte et une localisation bifrontale de
la céphalée.
• Le bon usage des antimigraineux de crise repose sur
le respect de trois principes fondamentaux : prise la plus
rapide possible à partir du début de l’accès, posologie correcte, limitation du nombre de jours de prises mensuelles
afin de prévenir l’abus d’antalgiques.
• Âge, sexe, diagnostic, comorbidités et effets indésirables
sont les paramètres à prendre en compte lors du choix du
traitement médicamenteux d’une céphalée primaire.
• L’information sur l’abus d’antalgiques et sa prévention
sont un point crucial de la prise en charge thérapeutique.
• Le diagnostic de céphalées chroniques quotidiennes
sera confirmé par la tenue d’un agenda de crises, qui colligera les jours de céphalées et les prises d’antalgiques.
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2010;23:14–20.
J.-C. Cuvellier ([email protected]).
Service de neuropédiatrie, Département de pédiatrie, Faculté de médecine de Lille, Hôpital Roger-Salengro, Centre hospitalier régional et universitaire de
Lille, rue du Professeur-Émile-Laine, 59037 Lille cedex, France.
Toute référence à cet article doit porter la mention : Cuvellier JC. Céphalées et migraines de l’enfant. EMC - Pédiatrie 2013;8(2):1-12 [Article 4-094-A-10].
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Critères de l'ICHD-II pour la migraine sans aura (ICHD-II 1.1).
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Critères de l'ICHD-II pour la migraine avec aura.
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Critères de l'ICHD-II pour la migraine hémiplégique familiale (ICHD-II 1.2.4).
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Votre enfant a une migraine.
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Patient 2
Traitement d'une crise de migraine chez l'enfant.
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Rédaction d'un certificat type.
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Infosup 5
Médicaments utilisés dans le traitement de fond de la migraine.
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Critères de l'ICHD-II pour les céphalées de type tension non fréquentes épisodiques (ICHD-II 2.1).
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Infosup 7
Critères de l'ICHD-II pour les céphalées de type tension non fréquentes épisodiques associées ou non à une sensibilité
péricrânienne (ICHD-II 2.1.1. et 2.1.2.).
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Infosup 8
Caractéristiques cliniques des trois principales céphalées trigéminovasculaires chez l'enfant.
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Infosup 9
Particularités pédiatriques.
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Infosup 10
Critères révisés pour la migraine chronique (appendice à la seconde édition de l'International Headache Society ; ICHD-II 1.5.1).
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Infosup 11
Critères de l'ICHD-II pour les Céphalées quotidiennes nouvelles persistantes (ICHD-II 4.8).
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Infosup 12
Critères révisés de l'International Headache Society pour l'abus d'antalgiques (appendice à la seconde édition ; ICHD-II 8.2).
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Patient 3
Migraine et abus d'antalgiques.
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Infosup 13
Médicaments utilisés comme traitement préventif des CCQ en pédiatrie.
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1 cas clinique
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