Il y a trois écoles de pensée concernant la politique de dividendes. La
première considère que les dividendes sont neutres quant à la valeur de la
firme. Par conséquent, les actionnaires sont indifférents entre bénéficier du
versement de dividendes ou bénéficier d’une appréciation des cours des
actions qu’ils détiennent. Cette opinion est fondée sur les hypothèses
suivantes :
Il n’y a pas de désavantage fiscal associé aux dividendes par rapport
aux plus-values.
Les firmes peuvent lever des fonds pour financer de nouveaux
investissements sans coûts d’émission.
La deuxième école estime que le versement de dividendes entraîne une
destruction de valeur pour les actionnaires parce qu’ils sont taxés à un taux
plus élevé que celui sur les plus-values. La preuve de ce désavantage fiscal
est forte à la fois dans les textes de loi et dans le fonctionnement des
marchés, dès lors que l’on examine les variations des cours des actions les
jours ex-dividende. En moyenne, les cours des actions chutent d’un
montant moins important que du versement du dividende ; cela suggère
que les actionnaires dans la plupart des entreprises considèrent que les
dividendes sont moins attractifs que leur équivalent en plus-values.
Pour la troisième école de pensée, le versement de dividendes peut
conduire à l’augmentation de la valeur de la firme, au moins pour certaines
d’entre elles. En particulier, les firmes qui ont accumulé dans leur capital
des actionnaires qui préfèrent les dividendes aux plus-values devraient
continuer et augmenter leur distribution de dividendes pour satisfaire leurs
clientèles d’investisseurs. De plus, l’augmentation de dividendes peut
servir de signal positif aux marchés financiers et permettre à une entreprise
de modifier sa structure financière dans le temps.
Enfin, l’engagement que prennent les firmes à distribuer des dividendes
conduit à réduire le montant de liquidités à la discrétion du dirigeant pour
de nouveaux investissements. Si les dirigeants n’investissent pas avec
comme objectif la maximisation de la valeur actionnariale, la distribution
de dividendes est utile aux actionnaires.
Il y a de la justesse dans tous ces points de vue et il serait possible de
développer un consensus sur des points de convergence.
La réalité est que la politique de dividendes requiert un compromis entre le
supplément d’impôts qu’elle peut engendrer pour les actionnaires, et son