PACTE DE COMPETITIVITE
Une logique plus que contestable.
Depuis plusieurs semaines, les médias se relaient pour tenter daccréditer lidée que la sortie de crise
ne peut se passer que par un pacte de compétitivité dont le gouvernement transférerait le dossier
aux partenaires sociaux avec le Medef aux commandes.
Plusieurs mesures viennent dêtre annoncées en sappuyant sur plusieurs rapports de la Cour des
Comptes sur le financement de léconomie.
Le dispositif du Premier Ministre est fondé sur la logique contestable et contestée de la baisse du
coût du travail. Beaucoup de salariés licenciés pour raison économique suite à des fermetures
dentreprises diront ce quils en pensent.
La première mesure massive, et sans précédent, consiste en un « allégement de 20 milliards deuros
du coût du travail ». Ce nouveau cadeau sajouterait aux 172 milliards dEuros daides dont
bénéficient les entreprises (exonérations de charges). Contrairement à la réalité, leur efficacité en
termes d’emplois et dinvestissement productif na pas toujours été examiné sérieusement. Il faut
contester fortement les volets essentiels du dispositif du Premier Ministre.
Les ménages seraient doublement pénalisés : leur pouvoir dachat diminuerait à cause de la
TVA (à raison de 7 milliards dEuros) et de la fiscalité écologique (3 milliards dEuros).
La baisse des dépenses publiques se traduirait par la dégradation de la qualité des services
publics et par de nouvelles pressions sur les agents de lEtat, des collectivités locales et
territoriales ainsi que la sécurité sociale. Cette mesure risque donc de peser sur le potentiel
de la croissance économique, sur lemploi, le pouvoir dachat et la réponse des besoins
sociaux.
Toutes les entreprises dans tous les secteurs, indépendamment de leur taille et de leur
situation financière bénéficieraient de nouvelles aides y compris celles qui engrangent des
profits ou distribuent un haut niveau de dividendes à leurs actionnaires.
Cest inacceptable.
En effet, nombre dentreprise pourraient cumuler les exonérations de cotisation sociales actuelles et
ce nouveau crédit dimpôt.
Les entreprises qui payent leurs salariés entre le SMIC et 1.6 SMIC gagneraient de largent alors
qu’elles ont déjà été largement bénéficiaires dexonération de cotisations sociales.
Lavenir de lindustrie et de lemploi nécessite un nouveau mode de développement fondé sur une
véritable valorisation du travail. Cest le travail qui est créateur de richesse et cest bien le capital qui
coûte cher. En 30 ans, alors que la somme des dividendes versée aux actionnaires a été multipliée
par 20, cest la première cause de la baisse des investissements et de la désindustrialisation.
Michel DUVAL
Directeur du CERESCA
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