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LES AUTRES MYCOSES DES BIO [Mode de compatibilité] 3

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TECHNIQUES MYCOLOGIQUES ET
DEMARCHE DIAGNOSTIQUE
DES AUTRES MYCOSES
Support _Cours_ D.E.S.-BIOLOGIE
Parasitologie
Pr Koffi D ADOUBRYN
Professeur Titulaire de Parasitologie et Mycologie
UFR SM Université Alassane OUATTARA
TECHNIQUES MYCOLOGIQUES ET
DEMARCHE DIAGNOSTIQUE DES AUTRES MYCOSES
Introduction
• Les termes « autres mycoses » regroupent un ensemble
hétérogène de mycoses dues à des agents fongiques variés
en dehors des levures et des dermatophytes.
• Il peut s’agir de mycoses superficielles, sous-cutanées ou
profondes.
• Certaines surviennent sur des terrains particuliers avec une
évolution aiguë ou insidieuse et un pronostic vital péjoratif.
TECHNIQUES MYCOLOGIQUES ET
DEMARCHE DIAGNOSTIQUE DES AUTRES MYCOSES
Introduction
Parmi ces mycoses, on trouve:
- Les aspergilloses,
- Les pénicillioses,
- Les fusarioses,
- Les scytalidioses,
- Les mycétomes,
- Les scédosporioses,
- Les trichosporonoses,
- La sporotrichose (due à des ch. dimorphiques),
- Les histoplasmoses (dues à des ch. dimorphiques),,
- La blastochromomycose,
- Les zygomycoses,…
TECHNIQUES MYCOLOGIQUES ET
DEMARCHE DIAGNOSTIQUE DES AUTRES MYCOSES
La démarche diagnostique des autres mycoses est identique à
celle de toutes les mycoses.
Les étapes clés sont:
- La suspicion clinique
- Le prélèvement
- La mise en évidence du champignon (techniques directes,
techniques indirectes)
- L’identification du champignon (phénotypique, génotypique)
- Tests de sensibilité/résistance aux antifongiques
TECHNIQUES MYCOLOGIQUES ET
DEMARCHE DIAGNOSTIQUE DES AUTRES MYCOSES
Prélèvements biologiques : respect strict des règles d’asepsie
Mycoses superficielles et sous-cutanées:
- Squames
- Fragments d’ongles
- Pus
- Biopsies
- Suc dermique
Difficultés du diagnostic de mycose superficielle:
contamination du prélèvement.
TECHNIQUES MYCOLOGIQUES ET
DEMARCHE DIAGNOSTIQUE DES AUTRES MYCOSES
Prélèvements biologiques
Mycoses profondes:
- Hémoculture
- Biopsie
- LCR
- Aspiration bronchique
- Lavage bronchiolo-alvéolaire
Difficultés du diagnostic de mycose profonde:
- colonisation des prélèvements superficiels
- contamination du prélèvement
TECHNIQUES MYCOLOGIQUES ET
DEMARCHE DIAGNOSTIQUE DES AUTRES MYCOSES
Diagnostic direct des mycoses
- Examen direct
- Histologie
- Détection de d’antigène ou de composants fongiques (Ag
spécifique (Aspergillus: galactomannane)
- Culture sur milieux appropriés
- Détection d’ADN par PCR
Les techniques mycologiques sont représentées par l’examen
direct et la culture.
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DEMARCHE DIAGNOSTIQUE DES AUTRES MYCOSES
Aspergilloses
Prélèvements
•
•
•
•
Flacon stérile
Conservation à 4°C
Isolement à partir d’un site stérile
diagnostic
Isolement à partir de sites pouvant être colonisés
interprétation plus délicate
• Prélèvements protégés > examen des expectorations
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DEMARCHE DIAGNOSTIQUE DES AUTRES MYCOSES
Aspergilloses
Ensemencements
- Sabouraud + antibiotiques antibactériens (chloramphénicol
et/ou gentamycine): 2 tubes (quantification)
• Incubation: Tubes à 30 -32°C
• vérifications tous les jours
• Durée: tubes gardés 15 jours
• A proscrire Sabouraud + actidione
- Parfois milieux d’identification sont nécessaires:
• Milieu à l’extrait de malt
• Milieu Pomme de terre-Glucose-Agar
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DEMARCHE DIAGNOSTIQUE DES AUTRES MYCOSES
Aspergilloses
Examen direct +++
• Filaments mycéliens de 2 à 4 μm de diamètre, cloisonnés
ramifiés (dichotomie avec angles aigus à 45°)
Filaments type Aspergillus
Filaments +++ forme parasitaire du champignon
(ne fructifie pas in vivo)
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DEMARCHE DIAGNOSTIQUE DES AUTRES MYCOSES
Aspergilloses
Cinq (5) espèces considérées comme opportunistes (au
niveau broncho-pulmonaire)
• Aspergillus fumigatus
• Aspergillus flavus
• Aspergillus terreus
• Aspergillus niger
• Aspergillus nidulans.
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Aspergilloses
• Le diagnostic repose sur des critères morphologiques:
- aspect macroscopique des colonies
- aspect microscopique des colonies
- caractéristiques des têtes aspergillaires.
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Aspergilloses
• Aspergillus fumigatus
- Croissance rapide sur milieu de Sabouraud sans Actidione
ou sur milieu de Czapek : apparition rapide en 3 à 5 jours
de colonies d'aspect poudreux à velouté et de couleur vert
foncé
- L'examen microscopique permet une identification précise
par les caractéristiques de la tête aspergillaire.
- A maturation des structures conidiogènes, la surface de la
colonie se colore en vert foncé puis en gris vert foncé.
La texture superficielle est rase, parfois poudreuse,
rarement floconneuse.
Le revers est généralement incolore mais peut prendre une
teinte rougeâtre.
Colonies d’Aspergillus fumigatus
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DEMARCHE DIAGNOSTIQUE DES AUTRES MYCOSES
Aspergilloses
• Aspergillus fumigatus
Cette espèce est franchement thermophile (thermotolérance),
elle supporte jusqu'à 57°C.
- Les conidiophores mesurent environ 300 µm de long.
Ils présentent une paroi lisse et incolore.
- Les têtes conidiennes forment une colonne.
- La vésicule terminale a une forme en massue.
- Elle porte directement de nombreuses phialides disposées
parallèlement à l'axe du conidiophore.
- Les phialospores verdâtres, de taille réduite ( 2 à 3 µm ) sont
globuleuses et finement échinulées.
TECHNIQUES MYCOLOGIQUES ET
DEMARCHE DIAGNOSTIQUE DES AUTRES MYCOSES
Aspergilloses
• Aspergillus niger
- La culture : apparition rapide de colonies d'aspect poudreux,
velouté et de couleur noire sur milieu de Sabouraud sans
Actidione ou sur milieu de Czapek.
- L'examen microscopique permet une identification précise
par les caractéristiques de la tête aspergillaire.
- La colonie pousse en hauteur, elle est poudreuse à
granuleuse, de teinte noirâtre.
- Le revers est incolore à jaune.
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Colonies d’Aspergillus niger
TECHNIQUES MYCOLOGIQUES ET
DEMARCHE DIAGNOSTIQUE DES AUTRES MYCOSES
Aspergilloses
• Aspergillus niger
- Les conidiophores sont lisses, longs ( 1 à 3 mm ),
larges ( 15 à 20 µm ), à paroi épaisse, incolores à bruns.
- La vésicule terminale globuleuse est unie ou bisériée.
- La tête aspergillaire est radiaire.
- Les phialospores sont globuleuses ou elliptiques, échinulées
et mesurent de 3,5 à 5 µm.
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Tête d’ A. niger
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Aspergilloses
• Aspergillus flavus
Têtes conidiennes bisériées (quelquefois unisériées), de
couleur vert jaune à vert olive. Typiquement radiées à l'état
jeune puis se séparant en colonnes plus ou moins bien
définies à maturité.
Conidiophore nettement rugueux, incolore, atteignant 1 mm
de long parfois plus.
Vésicule globuleuse ou subglobuleuse de 25 à 45 µm de
diamètre, généralement bisériée.
Phialides verdâtres, de 6-10 x 4.0-5.5 µm, formées le plus
souvent sur des métules, groupées sur les trois quarts
supérieurs de la surface de la vésicule.
Conidies subsphériques à ellipsoïdales, de 3 à 6 µm, vert pâle
et légèrement rugueuses.
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Aspergillus flavus
Colonies
Tête aspergillaire
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A. nidulans
Largement répandu dans le sol. Produit des aflatoxines. Sinusites
et infections pulmonaires chez l’immunodéprimé.
Culture
Croissance rapide, colonies vert cresson.
Zones jaunâtres à gris brun signent la
production de cléistothèces.
Revers pigment brun-rougeâtre deviennent
marron.
Inhibé par cycloheximide. Pousse à 37°C.
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A. nidulans
Microscopie
Anamorphe (forme de reproduction asexuée):
Conidiophores courts, lisses et hyalins se terminant par une
petite vésicule.
Tête bisériée en colonne évasée (pomme d’arrosoir).
Conidies globuleuses.
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A. nidulans
Microscopie
Conidies globuleuses.
Téléomorphe (forme de reproduction sexuée):
Cléistothèces sphériques (100-300µm) brun-rouge.
Le cleistothèce (du grec kleistós = fermé et du grec têke = étui) est un
organe en forme de sphère, sans ouverture, qui contient les asques et
les ascospores chez certains champignons ascomycètes.
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A. nidulans
Microscopie
Entourés de Hülle cells ou cllules en noisette,
qui sont des formations arrondies, réfringentes
à paroi épaisse qui accompagnent souvent
les formes sexuées.
Peuvent se retrouver
dans le mycélium végétatif.
Diagnostic différentiel
Conidiophores courts et bruns, sinueux, tête
bisériée en colonne évasée, présence de Hülle
cells.
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Aspergilloses: Démarche diagnostique
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DEMARCHE DIAGNOSTIQUE DES AUTRES MYCOSES
Autres moisissures
•
•
•
•
Penicillium
Cladosporium
Alternaria
Aureobasidium.
Penicillium sp.
A l’exception de P. marneffei ce sont des contaminants fréquents de
laboratoire. Très fréquemment utilisés en agro-alimentaire.
Culture
Croissance rapide, colonies duveteuses souvent vertes (pouvant
aller du vert au rose-orangé). Revers incolore. Revers pigment rouge
et colonies vertes pour P. marneffei. Inhibé par cycloheximide.
Pousse à 25°C.
Penicillium sp.
Microscopie
Filaments fins septés et hyalins. Conidiophores simples ou ramifiés, fins et
cloisonnés. Phialides disposées en verticilles, forme de bouteille.
Spores rondes ou ovales, chaînes acropètes. Forme de pinceau.
Diagnostic différentiel
Par rapport à Aspergillus : disposition en pinceau, conidiophore
cloisonné. Par rapport à Paecilomyces : phialides plus trapues. Par
rapport à Scopularopsis : conidies lisses et rondes
Fusarium sp.
F. oxysporum est phytopathogène et cosmopolite. Agent potentiel d’onyxis,
kératite, endophtalmie et de péritonites mais aussi d’infections disséminées
chez l’ID. F. solani est tellurique et phytopathogène, le plus fréquent chez
l’homme, à l’origine de lésions profondes chez le diabétique et l’ID.
Culture
F. o. : colonies duveteuses blanches devenant rose-violet revers violet
F. s. : colonies duveteuses blanc-crème, revers chamois
Croissance 25°C, sensible au cycloheximide
Fusarium sp.
Microscopie
Filaments hyalins septés ramifiés, conidies à l’extrémité des phialides
directement issues des filaments
F. o. : deux types de conidies + chlamydospores en chaîne sur cultures
anciennes
*Microconidies abondantes produites par des phialides courts et
solitaires, spores cylindriques, droites ou légèrement courbées
*Macroconidies produites par des phialides groupées. Spores
pluricellulaires de grande taille falciformes
Fusarium sp.
Microscopie
F. s. : deux types de conidies+nombreuses chlamydospores en chaînes
* Microconidies uni- ou bicellulaires à l’extrémité des phialides
* Macroconidies tardives en forme de croissant (6logettes)
Diagnostic différentiel
Couleur de culture. Phialides (courtes pour F.o. et longues pour F.s.)
Alternaria sp.
Saprophytes
ou
phytopathogènes.
Allergènes
connus
(rhinites,
conjonctivites, asthme, bronchites…). Peuvent être impliqués dans des
lésions cutanées ou sous-cutanées chez le patient immunocompétent.
Rarement impliqués en lésions viscérales.
Culture
Texture duveteuse et épaisse. Gris très foncé, revers noir. Inhibé par le
cycloheximide, pousse à 30°C pas à 37°C.
Alternaria
Microscopie
Conidiophores bruns septés, simples ou ramifiés, droits ou flexueux.
Conidies (porospores) brunes pluricellulaires à extrémité apicale
rétrécie appelée « bec ». Chaînes acropètes.
Diagnostic différentiel
Seuls à porter des conidies ellipsoidales, à cloisons multiples avec un
« bec ».
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DEMARCHE DIAGNOSTIQUE DES AUTRES MYCOSES
Mycétomes
Agents pathogènes
2 origines différentes:
* fongique: des champignons filamenteux, les principales
espèces:
- Madurella mycetomatis à grains noirs
- Scedosporium apiospermum à grains blancs
* Bactérienne: des bactéries de la classe des actinomycètes
- Nocardia asteroïdes à grains blancs
- Actinomadura madurae à grains brun rouge.
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Mycétome fongique
Mycétome actinomycosique
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Mycétomes
Prélèvements
- le pus qui s'écoule des fistules, recueillis stérilement
(riche en grains)
- biopsies cutanées
- ponction des nodules fermés
L'examen direct:
 Macroscopique des grains (couleur, taille, consistance)
 Microscopique après écrasement et coloration des grains à
la recherche du type de filaments mycéliens
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Mycétomes
La culture:
- on cultive le pus et les grains,
- Milieux de culture: SC, SAC, Lowenstein-Jensen
- et on incube à 27°C pendant 1 mois.
L'examen anatomopathologique: sur biopsies colorées à l'HES
et le PAS
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Mycétomes
• Scedosporium apiospermum
Agent de mycétome à grains blancs ( Amérique, Afrique du
Nord, Europe Centrale ).
- A l'origine aussi d'atteintes pulmonaires ( mycétomes,
bronchopneumopapthies ), il colonise fréquemment les
bronches d'enfants atteints de mucoviscidose.
- C'est un opportuniste chez l'immunodéprimé ( transplantés
ou corticothérapie prolongée ), il provoque des atteintes
viscérales ( système nerveux central, endocardite ),
des arthrites, kératites et endophtalmies.
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Mycétomes
• Scedosporium apiospermum
La culture sur milieu de Sabouraud avec Actidione à 25 ou
37°C.
Sur milieu au Malt, sa croissance est encore plus rapide.
Il pousse jusqu'à 40°C.
• Intérêt pour l'étude histologique des grains et pour la
visualisation des filaments mycéliens voisins de ceux des
Aspergillus mais plus étroits et moins ramifiés.
• Les colonies sur Sabouraud avec et sans Actidione ont un
aspect laineux ou cotonneux.
La couleur est blanche au départ puis devient plus foncée:
gris souris à marron.
Le verso est foncé : noir.
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DEMARCHE DIAGNOSTIQUE DES AUTRES MYCOSES
Mycétomes
• Scedosporium apiospermum
Il y a deux types de conidiogenèse asexuée pour une même
souche :
- Forme Scedosporium :
. filaments mycéliens fins de 2 à 3 µm de diamètre, se ramifiant
plutôt à angle droit ;
. des conidiophores cylindriques ou en forme de bouteille,
dressés sur ces filaments de 10 à 20 µm de long.
- des conidies ( spores ovoïdes à base tronquée ) branchées
directement sur les filaments ou à l'extrémité des
conidiophores qui sont en fait des annellides car on peut
visualiser des anneaux à leur partie apicale.
Taille des conidies : 6 à 10 µm sur 3 à 6 µm.
Scedosporium apiospermum
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DEMARCHE DIAGNOSTIQUE DES AUTRES MYCOSES
Mycétomes
• Scedosporium apiospermum
Il y a deux types de conidiogenèse asexuée pour une même
souche :
- Forme Graphium ( associée à la forme Scedosporium mais
inconstante ).
Les filaments arthrosporés sont regroupés en bouquets ou
corémies, ils sont bruns et ramifiés à leur sommet et
produisent des conidies cylindriques plus petites 5 à 5 µm sur
2 à 3 µm, et hyalines.
TECHNIQUES MYCOLOGIQUES ET
DEMARCHE DIAGNOSTIQUE DES AUTRES MYCOSES
Chromomycoses
La chromomycose, ou chromoblastomycose, est une mycose
cutanée et sous cutanée chronique, causée par des
micromycètes de la classe des Hyphomycètes et de l’ordre des
Dematiaceae (hyphomycètes de couleur foncée = filamenteux
noirs) (dématiés) dont les formes parasitaires caractéristiques
sont des cellules fumagoïdes.
TECHNIQUES MYCOLOGIQUES ET
DEMARCHE DIAGNOSTIQUE DES AUTRES MYCOSES
Chromomycoses
Au moins cinq espèces, répartis en 4 genres différents sont
généralement reconnues comme agents de chromomycose
humaine. Il s’agit de:
- Fonsecaea pedrosoi,
- Fonsecaea compacta,
- Phialophora verrucosa,
- Phialophora compacta,
- Cladophialophora carrionii,
- Rhinocladiella aquaspersa.
• Fonsecae pedrosoi est majoritairement retrouvé dans les
pays à climat tropical chaud et humide.
TECHNIQUES MYCOLOGIQUES ET
DEMARCHE DIAGNOSTIQUE DES AUTRES MYCOSES
Diagnostic des chromomycoses
- Prélèvements
Il s’agit de prélèvements de squames, croûtes ou de biopsies.
Les lésions, au préalable désinfectées à l’alcool, sont grattées
à l’aide d’un bistouri stérile. Les squames et croûtes obtenues
sont recueillies dans une boîte de Pétri stérile.
- Examen direct
Le prélèvement est déposé sur une lame porte objet dans une
goutte de solution de potasse diluée à 30% (KOH 30%).
Le prélèvement est examiné au microscope entre lame et
lamelle, au grossissement 100 puis 400. Il met en évidence
des formations sphériques, de couleur brune, septées, de 4 à
12 µm de diamètre: les cellules fumagoïdes.
TECHNIQUES MYCOLOGIQUES ET
DEMARCHE DIAGNOSTIQUE DES AUTRES MYCOSES
Diagnostic des chromomycoses
- Examen direct
Elles sont isolées ou groupés en amas, et peuvent dans de
rares cas être bourgeonnantes, germinatives voire
filamenteuses.
Aspect microscopique d’une cellule fumagoïde germinative
TECHNIQUES MYCOLOGIQUES ET
DEMARCHE DIAGNOSTIQUE DES AUTRES MYCOSES
Diagnostic des chromomycoses
- Culture et identification des espèces
• Les squames, croûtes ou fragments de biopsie sont
déposées sur milieu de Sabouraud additionné de
chloramphénicol et cycloheximide.
• L’incubation se fait à 26-28°C, le délai d’obtention en culture
des agents de chromomycose est long, allant de 20 jours à
45 jours voire plus.
• Les colonies sont duveteuses noires ou foncées et cette
macroscopie ne permet pas de différencier les espèces en
cause.
Colonies noires, veloutées de
Fonsecaea pedrosoi sur milieu SC
TECHNIQUES MYCOLOGIQUES ET
DEMARCHE DIAGNOSTIQUE DES AUTRES MYCOSES
Diagnostic des chromomycoses
- Culture et identification des espèces
• Le mode de conidiogénèse et les différents types de
fructifications asexuées observés au microscope vont
permettre au mycologue d’identifier avec précision l’espèce
en cause.
Forme de fructification de type
acrotheca de Fonsecaea pedrosoi
TECHNIQUES MYCOLOGIQUES ET
DEMARCHE DIAGNOSTIQUE DES AUTRES MYCOSES
Diagnostic des chromomycoses
Diagnostic histologique
• Les colorations à l’hématéine-éosine- safran (HES),
au PAS (Acide périodique de Schiff) et au Gomorit-Grocott
permettent une excellente mise en évidence des cellules
fumagoïdes (sclerotic cells) au sein des coupes
histologiques.
Cellules fumagoïdes pathognomoniques de la chromomycose)- coupe histologique
TECHNIQUES MYCOLOGIQUES ET
DEMARCHE DIAGNOSTIQUE DES AUTRES MYCOSES
Diagnostic de la pneumocystose
Agent: Pneumocystis jiroveci
• Prélèvements : LBA (+++), crachat, biopsie
• Recherche: Examen microscopique direct après coloration :
- BTO;
- Gomori-grocott (marquage à l’argent),
- Giemsa, Ac monoclonaux
• Mise en culture: NON
P. jirovecii ne se cultive pas !
Arguments directs de certitude
Diagnostic parasitologique
Arguments directs de certitude
Diagnostic parasitologique
Arguments directs de certitude
Diagnostic immunologique spécifique
Kystes de P. jirovecii fluorescents par des Ac
monoclonaux spécifiques dans un LBA
TECHNIQUES MYCOLOGIQUES ET
DEMARCHE DIAGNOSTIQUE DES AUTRES MYCOSES
Diagnostic de la pneumocystose
• Biologie moléculaire: PCR, RT-PCR
• Diagnostic indirect:
- sérologie,
- recherche de β-glucanes circulants (discuter?)
TECHNIQUES MYCOLOGIQUES ET
DEMARCHE DIAGNOSTIQUE DES AUTRES MYCOSES
Zygomycoses
• Les zygomycoses sont des affections fongiques causées par
des micromycètes de la classe des zygomycètes caractérisés
par un mycélium coenocytique fait de filaments irréguliers,
non cloisonnés et par des spores asexuées qui se forment à
l’intérieur de sacs appelés sporocystes.
• Trois ordres appartiennent aux zygomycètes, il s’agit des
Mucorales, des Entomophthorales et des Mortierellales qui,
eux, sont très rarement impliqués en pathologie humaine.
Les Mucorales sont responsables de mucormycoses et les
Entomophtorales d’entomophtoromycoses (basidiobolomycose,
conidiobolomycose).
TECHNIQUES MYCOLOGIQUES ET
DEMARCHE DIAGNOSTIQUE DES AUTRES MYCOSES
• Zygomycoses
• L’ordre des mucorales comprend
les genres Mucor,
Rhizopus, Lichtheimia (Absidia), Rhizomucor, et
plus rarement Syncephalastrum, Cunninghamella,
Cokeromyces et Saksenaea.
• Parmi les Entomophthorales, les principaux genres sont
Conidiobolus et Basidiobolus.
TECHNIQUES MYCOLOGIQUES ET
DEMARCHE DIAGNOSTIQUE DES AUTRES MYCOSES
Zygomycoses
• Caractères macroscopiques
Les Zygomycètes ont en général une croissance rapide,
toutefois les mucorales sont caractérisées par des colonies
à développement aérien le plus souvent (genre Mucor),
floconneuses, extensives envahissant le tube ou la boîte
(genres Lichtheimia, Rhizopus, Cunninghamella…).
Dans le cas des Entomophthorales, les colonies sont plutôt
planes et glabres.
TECHNIQUES MYCOLOGIQUES ET
DEMARCHE DIAGNOSTIQUE DES AUTRES MYCOSES
Zygomycoses
• Caractères microscopiques
Le thalle est coenocytique, constitué de filaments peu ou
pas cloisonnés, de diamètre large (5 à 20 µm de diamètre)
et irrégulier.
Dans les cultures âgées, des chlamydospores peuvent se
former. Les filaments adhèrent au substrat par des
rhizoïdes, plus ou moins développés, qui évoquent des
racines.
TECHNIQUES MYCOLOGIQUES ET
DEMARCHE DIAGNOSTIQUE DES AUTRES MYCOSES
Zygomycoses
Les entomphtoromycoses vont intéresser les sujets
originaires des zones tropicales concernées,
et particulièrement:
- les adultes de sexe masculin pour la Conidiobolomycose (ou
Rhinoentomophthoromycose);
- les enfants de 2 à 15 ans pour la basidiobolomycose ou
Entomophthoromycose sous-cutanée.
TECHNIQUES MYCOLOGIQUES ET
DEMARCHE DIAGNOSTIQUE DES AUTRES MYCOSES
Zygomycoses
• Mucormycoses, on distingue les formes cliniques fréquentes,
moins fréquentes et les formes rares
- les formes cliniques sinusienne ou rhinocérébrale,
formes cliniques fréquentes (souvent patient diabétique)
La forme clinique sinusienne commence par le palais ou le
sinus paranasal, atteint progressivement le niveau orbital et,
si le diagnostic est tardif, elle s’étend au cerveau,
déterminant ainsi la forme rhinocérébrale.
TECHNIQUES MYCOLOGIQUES ET
DEMARCHE DIAGNOSTIQUE DES AUTRES MYCOSES
Zygomycoses
- les formes cliniques sinusienne ou rhinocérébrale,
L’espèce Lichtheimia (Absidia) corymbifera est
fréquemment mise en cause lors d’atteinte rhinofaciale ou
cutanée.
- les formes pulmonaire et cutanée, moins fréquentes
(surtout patient neutropénique).
•
Dans la mucormycose pulmonaire, le patient présente une
toux, une fièvre, des hémoptysies et/ou des douleurs
thoraciques. Le diagnostic clinique différentiel est difficile à
établir avec d’autres affections fongiques à champignons
filamenteux du genre Aspergillus ou Fusarium.
TECHNIQUES MYCOLOGIQUES ET
DEMARCHE DIAGNOSTIQUE DES AUTRES MYCOSES
Zygomycoses
Prélèvements
Pour le diagnostic des Mucormycoses, en fonction de la
localisation, les prélèvements sont les suivants :
- prélèvements sinusiens, pulmonaires (liquide de lavage
broncho-alvéolaire, aspiration
- bronchique, crachats)
- prélèvements cutanés (écouvillons, biopsie)
- prélèvements de selles plus rarement
Pour le diagnostic des Entomophthoromycoses, il s’agit des
prélèvements sinusiens ou cutanés.
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DEMARCHE DIAGNOSTIQUE DES AUTRES MYCOSES
Zygomycoses
- Examen direct
L’examen direct est fondamental, car il permet la mise en
évidence dans les produits pathologiques de la forme
parasitaire des zygomycètes. Il peut être fait, selon le type de
prélèvement, avec ou sans éclaircissant, entre lame et lamelle,
ou être réalisé après utilisation de réactifs fluorescents
(Mycetfluo®,
Mykoval®)
ou
argentique (Gomori-Grocott).
.
encore
après
imprégnation
TECHNIQUES MYCOLOGIQUES ET
DEMARCHE DIAGNOSTIQUE DES AUTRES MYCOSES
Zygomycoses
- Examen direct
A l’observation microscopique, au grossissement 100x ou 200X
puis 400X, on met en évidence la présence de filaments larges,
irréguliers, non ou peu cloisonnés et ramifiés à angles droits.
Ces filaments sont caractéristiques des zygomycètes.
TECHNIQUES MYCOLOGIQUES ET
DEMARCHE DIAGNOSTIQUE DES AUTRES MYCOSES
Zygomycoses
- Culture
• La mise en culture permet le diagnostic du micromycète en
cause, et confirme son rôle pathogène dès lors que l’examen
direct est positif. Les zygomycètes sont des champignons
peu exigeants en culture, ils se développent sur des milieux
de Sabouraud chloramphénicol sans cycloheximide pour
les mucorales, sans chloramphénicol et sans
cycloheximide pour les Entomophthorales, à des
températures d’incubation de 37°C (voire plus) pour les
mucorales et de 30°C pour les Entomophthorales excepté
Conidiobolus incongruus dont la température optimale est de
37°C. Etant donné le caractère envahissant des cultures,
l’utilisation des tubes est préférée pour éviter la
contamination des autres prélèvements de l’étuve.
TECHNIQUES MYCOLOGIQUES ET
DEMARCHE DIAGNOSTIQUE DES AUTRES MYCOSES
Zygomycoses
- Culture
• Les micromycètes de l’ordre des mucorales poussent
rapidement (en 24-48h) et envahissent complètement le tube
ou la boîte de culture, ils ont un aspect de coton grisâtre.
• Les entomopththorales se développent lentement et donnent
des colonies moins envahissantes en culture.
TECHNIQUES MYCOLOGIQUES ET
DEMARCHE DIAGNOSTIQUE DES AUTRES MYCOSES
Zygomycoses
- Culture
• Dans le cas de la mise en culture d’un fragment de biopsie, il
est recommandé de le découper en plusieurs morceaux,
sans dilacérer la biopsie de manière excessive, car le
mycélium non septé du zygomycète est fragile.
• Les morceaux seront déposés en plusieurs points de la
gélose. Ainsi, lorsque le zygomycète se développe en culture
au niveau de chacun des points d’ensemencement, le
diagnostic de zygomycose est conforté, car la contamination
de tous les points d’ensemencement par un zygomycète de
l’environnement est peu probable.
TECHNIQUES MYCOLOGIQUES ET
DEMARCHE DIAGNOSTIQUE DES AUTRES MYCOSES
Zygomycoses
- Culture
aspect macroscopique
d’une mucorale
Colonie glabre, plissée
de Basidiobolus ranarum
Colonies de Coniobolus
coronatus
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Zygomycoses
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Après 2-3 jours
Après 7 jours
Colonies de de Basidiobolus ranarum
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Zygomycoses
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Aspects microscopiques de Basidiobolus ranarum en culture:
filaments larges, irréguliers avec des ballistospores et des
«becs de perroquet » (coloration au bleu coton)
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Zygomycoses
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Conidies de Conidiobolus coronatus (becs de perroquet)
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Sporotrichose
La sporotrichose est une mycose cosmopolite chronique
ou subaiguë, provoquée par un champignon dénommé
Sporothrix schenckii qui est un champignon dimorphique.
• Il en existe deux formes, une forme sous-cutanée et
une forme disséminée rencontrée chez le sujet
immunodéprimé.
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Sporotrichose
• Champignon dimorphe observé sous forme d’hyphes
portant des conidies (2 à 3 μm de diamètre) à 25 °C et
sous son aspect levuriforme de corps en cigare (4 à 6
μm de diamètre) dans les tissus animaux, à 37 °C.
• Le microorganisme croît facilement sur les milieux de
Sabouraud; on obtient des colonies lobulées de couleur
crème humides, lisses ou à surface ondulée avec
formation occasionnelle d’un mycélium aérien. Après
quelques jours, il est possible d’observer une
maturation des colonies, qui noircissent et se
recouvrent de replis leur donnant l’aspect du cuir.
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Sporotrichose
• Forme levure
Après coloration au Gram,
ces colonies sont composées
de cellules bourgeonnantes
sphériques de 10 à 12 µm de
diamètre ou fusiformes de 2 µm
sur 3-6 µm.
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Sporotrichose
• Forme levure
Les bourgeons se développent
généralement au niveau terminal
de la cellule. Le blastospore
voit sa taille augmenter
progressivement et lorsqu’il atteint
sa taille convenable, il se sépare
de la cellule-mère pour se multiplier
à son tour.
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Sporotrichose
• Forme filamenteuse
Elle est caractérisée par
des mycéliums cloisonnés fins.
Les filaments se ramifient en
formant des conidiophores qui
se dressent à angle droit.
A l’extrémité des conidiophores,
on trouve des conidies ovoïdes
(2-3 µm de diamètre) que l’on
définit en rosette.
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Sporotrichose
• Forme filamenteuse
Elles se détachent et laissent
une marque que l’on assimile
à une cicatrice. Parfois des
conidies se développent
directement le long du filament
et on parle de disposition
en acladium.
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Sporotrichose
Prélèvements
Les échantillons sont habituellement obtenus par
biopsie cutanée ou consistent en des exsudats ou des
suppurations provenant des lésions cutanées.
Culture
Outre les produits précédents, des échantillons
d’expectorations, de liquide synovial, de liquide
céphalorachidien et, rarement, de sang peuvent
également être mis en culture pour isoler le
champignon.
Elle se fait sur le milieu de Sabouraud avec
chloramphénicol et incubation entre 20°C et 30°C
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Sporotrichose
Culture
Aspect des colonies
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Sporotrichose
Culture
Les filaments sont obtenus après une semaine.
Je vous remercie!
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