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protéines. C’est une bactérie chimio-organotrophe, elle n’assimile donc pas de l’azote minéral et a besoin
de l’azote organique.
Il a été démontré que les protéases de cette bactérie sont capables d’hydrolyser les protéines du vin et
des levures et d’assimiler des dipeptides et des oligopeptides.
Métabolites issus des acides aminés :
Des souches d’O. oeni sont capables de métaboliser la méthionine pour former des composés soufrés
volatils dans le vin, avec des quantité significatives. D’après Pripis-Nicolau et al. (2004), seul l’acide 3-
(méthylsulphanyl) propionique pourrait avoir un impact sur la perception aromatique après la fermentation
du vin.
Acides organiques :
En plus des glucides et des matières azotées, O. oeni métabolise des acides organiques. En effet le jus
de raisin contient de l’acide malique, de l’acide citrique et de l’acide tartrique.
- Le transport du L-malate vers le milieu intracellulaire d’O. oeni fait intervenir une perméase
spécifique des formes anionique de l’acide. Il rentre selon un uniport sous forme mono-anionique suivi de
la diffusion vers l’extérieur de l’acide lactique et du CO2.
- De même, le transport du citrate est catalysé par un uniport et est transporté sous forme mono-
anionique. Il a été suggéré qu’il y a possibilité d’existence du même mécanisme de transport du citrate et
du malate, voire que ce soit un transporteur unique. A l’intérieur de la cellule, l’acide citrique, est dans un
premier temps catabolisé par le système citrate lyase qui produit de l’oxaloacétate et de l’acétate. Ensuite
l’oxaloacétate peut être décarboxylé par l’oxaloacétate décarboxylase pour donner du pyruvate selon la
réaction suivante :
Les concentrations en malate et en citrate dans le vin constituent des éléments favorisant une bonne
croissance de la bactérie et donc une bonne conduite de la FML, puisque ils ont un effet stimulateur de la
croissance.
- En ce qui concerne l’acide tartrique, celui-ci n’est généralement pas métabolisé par les bactéries
lactiques.
5. Utilisation d’Oenococcus oeni dans la production du vin :
Dans le moût en début de fermentation, on trouve une grande diversité d’espèces de bactéries
lactiques, dont l’espèce O. oeni qui est présente à un niveau de population très faible. Cependant, au cours
de la vinification, elle devient l’espèce majoritaire.
Cette espèce est tolérante aux pH acides et à la présence d’éthanol (10 – 15%). Grâce à ces
caractéristiques, elle est l’une des espèces les plus adaptées aux conditions difficiles du vin et celle qui, de
ce fait, est responsable du déclenchement et de la réalisation de la FML de la plupart des vins. Ces
qualités ont mené à la sélection de plusieurs souches dans le but de produire des levains malolactiques
pour contrôler au mieux le déroulement de la FML.
Oxaloacétate pyruvate + CO2