Vers une cinquième guerre civile

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Vers une cinquième guerre civile ?
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Vers une cinquième guerre civile ?
- Planète - Proche-Orient -
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Date de mise en ligne : dimanche 22 janvier 2006
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Vers une cinquième guerre civile ?
Les tensions au Liban entre « pro-syriens » et « pro-américains » augmentent rapidement,
qu'il suffit d'un petit « accident » pour que tout s'explose.
L'ambassadeur américain au Liban était clair face à ses interlocuteurs libanais du « 14 mars
» : il faut chasser le Hezbollah du gouvernement si celui-ci veut l'aide américaine.
Publié dans le quotidien libanais d'as-Safir, l'ambassade américaine a démenti les propos et a critiqué le journal,
jusqu'à qualifier l'article de « menace sur la vie de l'ambassadeur Feltman ».
Une histoire de guerres
1840, c'est la première guerre civile au Liban « internationale ». Dès le début du 19ème siècle, l'intérêt pour le Liban
augmentait chez les puissances coloniales. Et en 1840, c'est l'ouverture du Liban aux intérêts internationaux.
La France, l'Angleterre, l'Autriche, la Russie, l'Italie et l'empire Ottoman se disputaient le Liban.
Etant une partie intégrante de l'empire Ottoman, les puissances coloniales décident d'entrer dans le chemin le plus
facile : diviser pour régner.
A l'époque, les français étaient les garants des chrétiens maronites. Les anglais ceux des musulmans druzes. Les
russes ceux des chrétiens orthodoxes. Et les ottomans ceux des musulmans sunnites.
Depuis 1667, le Mont Liban était un émirat avec une autonomie interne. En 1840, après les combats entre druzes et
maronites (en plein essor démographique), l'époque de l'émirat finit, et un nouveau système est établi.
Avec l'appui des puissances coloniales, le Mont Liban serais divisé en 2 régions : une au nord sous contrôle
maronite et une au sud sous contrôle druze. Mais rapidement la situation se dégénère, et pendant 20 ans, des
combats et incidents près des frontières éclatèrent.
Et en 1860, c'est une nouvelle série d'attaque et la 2ème guerre civile éclate.
Les européens mettent les ottomans sous pression, et décidèrent d'un nouveau système politique au Liban. (Noter
qu'ils n'ont rien demandé au Libanais depuis 1840).
Ce nouveau système sera crée en 1860 et adopté en 1861, puis rectifié en 1864.
Le Mont Liban sera réunifié de nouveau, et gouverné par un ottoman chrétien non arabe. (Ils seront choisit en
général des chrétiens des Balkans).
Sous un règne étranger, les libanais se concentre sur d'autres activités : le commerce augmente, et la vie au Mont
Liban sera très agréable et la prospérité des libanais leur permettront d'émigrer ailleurs en Europe et en Amérique.
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(Les autres libanais du sud de l'actuel Liban, du nord, du Békaa et Beyrouth restèrent sous règne directe ottoman).
A la fin de la guerre mondiale qui marque le début de la colonisation, la situation se dégénère de nouveau. Entre
chrétiens maronites alliés à l'occupant français et musulman sunnites qui veulent le rattachement à la Syrie, la
France entre dans une impasse. Des révoltes s'éclatent, comme en 1925 en Syrie.
Mais c'est enfin, l'écriture de la constitution (en 1926, copié de la constitution française) et l'élection du premier
président (Orthodoxe de Beyrouth. Il sera la dernier président non maronite) qui calme la situation. Mais pendant 17
ans, la France va vivre des cauchemars politiques au Liban. Entre chrétiens et musulmans, sunnites et maronites, et
même entre maronite eux même, les conflits politique ne vont qu'augmenter.
En 1933, la compétition était si vive entre les deux chefs maronites Emile Eddé et Béchara Khoury que le sunnite
Mohamed el Jisr était le favori des élections.
Les élections enfin n'auront pas lieu, les français en ont décidé autrement.
Bref, en 1943, c'est un pacte non écrit entre le premier ministre sunnite et le président maronite pour la division des
pouvoir qui calme pour un temps la situation.
Le président sera maronite, le premier ministre sera sunnite, et le président du parlement chiite. Le parlement sera
divisé entre communautés selon le recensement de 1932 (unique recensement jamais fait au Liban). Les
fonctionnaires de l'Etat seront aussi choisis selon des quotas religieux.
Dans les années cinquante, avec l'établissement des deux blocs de l'Est et l'Ouest, et la montée du Nassérisme et
nationalisme au monde arabe, les troublent renaissent de nouveau.
Et en 1958, la troisième guerre civile éclate au Liban suite à l'assassinat du directeur du quotidien de gauche
Telegraph.
Le président libanais (qui voudrait prolonger son mandat contrairement à la constitution), demanda l'aide de l'armée
américaine. Le débarquement des marines et la démission du président calment la situation.
Mais les esprits s'échauffaient vite, et avec l'arrivé de l'activité militaire palestinienne au sud, les choses deviennent
compliqués.
En 1969, un accord entre le gouvernement libanais (rappelons le, les maronites avaient la majorité des pouvoirs) et
la PLO, met le sud du Liban sous contrôle armée des palestiniens.
Bref, c'est enfin en 1975 que la quatrième guerre civile, la plus longue et la plus cruelle, éclate.
Grand peuple du Liban
Un grand peuple, dont les historiens attribuent aux Phéniciens l'alphabet, a Tyr sa résistance héroïque contre
Alexandre, ne peut pas régner seul sans s'auto massacrer.
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L'histoire a démontré que depuis le début de l'ingérence étrangère dans les affaires libanaises, le Liban payait
toujours le prix.
Un prix très fort, celui de la vie de ses enfants, les cerveaux de ces scientifiques et écrivains comme l'écrivain Gibran
Khalil Gibran ou le scientifique Hassan Kamel El Sabbah...
Mais surtout, c'est le prix de son indépendance, et de sa liberté.
Zoom in, zoom out
Les manifestations reprennent de nouveau. Après l'oppression sanglante d'une petite manifestation contre la visite
de David Welsh, secrétaire d'état adjoint pour le proche orient, près de 20 milles (entre 10 et 30 milles selon les
différentes sources) étudiants ont manifesté mardi (17 janvier) devant l'ambassade américaine contre son ingérence
dans les affaires internes libanaises.
Il y a une semaine, quelques dizaines (voire centaines) de gens ont spontanément manifesté contre l'attaque de 2
fonctionnaire de l'état par des palestiniens armée au sud de Beyrouth. Les manifestants ont coupé la route
Beyrouth-Sud et brulé des pneus.
Nos « chèrs » politiciens
Adorés comme des dieux, les politiciens libanais sont en guerre médiatique ouverte. Les télévisions libanaises (dont
chacune appartient à une partie politique ou une communauté), les radios et les journaux projettent des menaces,
des insultes, etc.
Walid Joumblatt, chef du PSP et député, est depuis peu en guerre contre son allié pendant les élections, le
Hezbollah et ses armes.
Joumblatt a qualifié les armes de la résistance, comme armes de « trahison ». Le Hezbollah répond en disant : « Si
la trahison était incorporée en tant qu'homme dans ces mauvaises périodes, ce serait Walid Jumblatt ». Selon des «
sources », Joumblatt a fait échouer deux tentatives pour régler la crise gouvernementale au Liban, souligne les
journaux libanais.
A Djedda, Paris et au Caire, Hariri, Berri et Siniora essaient de trouver une solution à la crise. Mais pour les
américains, pas questions de compromis, ni de vrai liberté.
Tous les opposants doivent être hors jeux. Comme a Guantanamo : sans droit, sans liberté, rien. L'oppression de la
manifestation de samedi en est un début. Les propos de Feltman sont la continuation logique des projets américains
au Liban. Des projets qui peuvent être sanglantes.
Des armes américaines au Liban !
3 jours après le retrait de l'armée syrienne du Liban, Take 2 Interactive sort le jeu « Close combat : first to fight ». Un
jeu vidéo apparemment comme les autres, des marines qui tuent des arabes barbues avec des Kalachnikov.
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Sauf que là, l'action se déroule à Beyrouth. Mais le plus surprenant, c'est la date de l'action et les objectifs : on est en
2006 !, et les marines américains doivent « libérer » le Liban des milices islamistes alliés a Damas. Un avant gout de
la réalité ?
Selon le journal Al-Manar (journal palestinien à Jérusalem), Joumblatt a reçu des armes américaines modernes et
qu'il a formé avec Samir Geagea des cellules armées pour faires des attentats, des assassinassions et des
kidnappings.
Une prison secrète sous contrôle du PSP est aussi en place, et que prochainement des assassinats contre des
diplomates étrangers et des politiciens auront lieu. Le même journal affirme, qu'Israël s'apprête à attaquer les
infrastructures libanaises pour soulever le peuple contre le Hezbollah, et que son armée attend juste un incident
comme excuse. Selon le journal, des chefs libanais saluent cette idée.
Conclusion
La chasse aux opposants est de nouveau lancée. Sauf que cette fois ci, ceux qui gouvernent sont ceux qui ont
amené les américains au Liban au nom de cette chère « liberté ».
4 guerres civiles, 2 présidents et 3 premiers ministres assassinés, et plus de 35 milliards de dollars de dettes publics.
Un bilan assez lourd, et une « expérience » de mort et de terreur, qui fait qu'une cinquième guerre civile au Liban
n'est pas une hypothèse à exclure.
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