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Le portage est transitoire pour certains, chronique pour d’autres, c'est-à-dire que lorsqu’on « décolonise » la
bactérie, celle-ci ne recolonise pas l’hôte (transitoire) ou bien finit par le recoloniser (chronique).
On a un donc un portage endogène de staphylocoques dorés dans un tiers de la population de manière
systématique. Alors que les staphylococcus non aureus, qu’on appelle blancs ou à coagulase non négative,
prolifèrent beaucoup sur la peau, au niveau de la flore cutanée. Ils sont non pathogènes (mais ce sont des
bactéries opportunistes qui savent profiter, pour proliférer, d’un état particulier du patient, souvent des états
d’immunodépression avec des défenses immunitaires qui sont un petit peu moins efficientes qu’elles ne
devraient). Et il y a à peu près 100% de porteurs. Parfois, ils vont pouvoir contaminer certains types de
prélèvements qu’on sera amené à réaliser chez le patient.
Attention, important à comprendre : ce germe staphylocoque doré est présent naturellement chez
l’homme. Le fait de trouver ce germe dans un prélèvement bactériologique, n’est pas forcément anormal et il
n’est absolument pas nécessaire de traiter tout de suite. Il est important de savoir le contexte général, savoir
s’il est forcément impliqué dans une infection et si on va le traiter.
Par exemple, dans les prélèvements vaginaux, le staphylococcus aureus est régulièrement détecté, ce n’est
pas pour autant qu’un traitement antibiotique est prescrit.
Les staphylocoques sont donc répandus chez l’Homme et aussi dans l’environnement éventuellement (eau,
sols), à l’hôpital, comme à l’extérieur.
II. Le Staphylococcus aureus (SA) ou Staphylocoque doré
Note des ronéistes : sur le précédent ronéo que vous pouvez retrouver sur cdbn, il y a toute une partie en
bleu qu’on a dû retirer car elle était en redondance avec la suite du cours.
1.
Caractéristiques
Staphylococcus aureus est une bactérie qui dispose de plusieurs cordes à son arc. C’est un pathogène majeur
grâce à sa capacité à :
• Se fixer à différents types de cellules, donc dans différents tissus de l’organisme ;
• Se développer, se multiplier et s’étendre dans l’organisme – avec des mécanismes de protection
contre l’immunité innée et acquise, et d’extension via la voie sanguine…
• Exprimer des facteurs de virulence, des toxines, soit au site où elle s’est fixée ou à distance du foyer.
a.
Invasion, adhésion et développement
Un de ses atouts est sa capacité à coloniser un organisme, sur la peau ou les muqueuses par adhésion des
cellules et de la matrice extracellulaire via différents supports, différentes protéines. Cette colonisation est
favorisée après une effraction cutanéomuqueuse mais aussi en dehors de toute lésion.
Tout ceci est lié à différentes protéines, des adhésines, localisées à la surface de la bactérie (Il ne nous
demande pas de connaître toutes les protéines) :
• Protéine A (fixation sur Ig, opsonisation),
• Protéine de liaison au collagène, à la fibronectine, au fibrinogène…
Une fois fixée aux protéines, une capsule (dans 90% des souches de SA) va lui permettre de résister à la
phagocytose, et aux différentes cellules de l’immunité comme les monocytes, les macrophages ou les PNN,
ce qui va lui permettre de se multiplier.