échos des congrès Les États généraux de la neutropénie fébrile A. Ponzio-Prion* LE VÉCU DE LA PRISE EN CHARGE DE LA NEUTROPÉNIE FÉBRILE * Institut Gustave-Roussy, Villejuif. 40 D’après Noël Milpied (Pessac, Bordeaux) La première édition des États généraux de la neutropénie fébrile (NF) organisée par le laboratoire Amgen s’est déroulée le 26 septembre 2008 dans le site très prestigieux de la Bibliothèque nationale de France, à Paris. Ces États généraux avaient pour objectif de faire un état des lieux sur la prise en charge de la NF en France, dans la pratique quotidienne des cliniciens hématologues et des cancérologues et non pas dans le cadre de protocoles ou d’essais thérapeutiques. En effet, étant tous confrontés à la survenue d’une NF et à ses complications, ils prescrivent des facteurs de croissance hématopoïétiques, sans que les modalités optimales de cette prise en charge soient précisément établies. L’objectif de cette manifestation était donc de faire progresser et d’harmoniser les bonnes pratiques de la prise en charge de la neutropénie fébrile à partir de l’expérience d’experts et de l’analyse des résultats recueillis lors de douze ateliers régionaux. Ont ainsi été recueillies des données précises sur les pratiques quotidiennes de plus de 150 praticiens confrontés à des cas cliniques de patients atteints de lymphomes ou de tumeurs solides. Les échanges ont mis en évidence une diversité des attitudes par rapport à la prévention de la neutropénie fébrile, et notamment à l’utilisation des facteurs de croissance hématopoïétiques : indications, modalités, durées de traitement. Dégager un consensus de prise en charge de la NF se révélait donc nécessaire. Cette harmonisation pourra ainsi permettre d’apporter des réponses à certaines questions et une véritable plus-value dans la prise en charge de nos patients. Par ailleurs, cette session spéciale a apporté des réponses quant : ✓ à la prise en charge aux urgences de la NF, à partir d’une enquête réalisée auprès d’urgentistes dans ce cadre spécifique ; ✓ au coût de cette prise en charge ; ✓ aux recommandations d’utilisation des facteurs de croissance hématopoïétiques en pratique quotidienne et à la façon dont pourraient évoluer ces recommandations. La synthèse des pratiques de prise en charge de la NF chimio-induite et des recommandations qui a été apportée par le conseil scientifique de ces États généraux fait l’objet de cet article. NEUTROPÉNIES FÉBRILES ET HÉMOPATHIES LYMPHOÏDES D’après Philippe Solal-Céligny (centre JeanBernard, Le Mans) ✔ Les modalités de prévention de la NF sont très variables À partir d’un cas clinique d’un patient âgé de 73 ans, avec un état général conservé et une fonction rénale normale, pris en charge pour un lymphome diffus à grandes cellules de stade III et traité par un protocole classique R-CHOP-21, un premier constat s’impose : l’estimation de l’incidence des épisodes attendus de NF est très disparate, entre 10 % et 40 %, d’après les hématologues interrogés. De nombreuses causes concourent à expliquer cette diversité d’appréciation. Tout d’abord, la définition consensuelle de la NF est récente : il s’agit d’une fièvre à 38,5 °C en une prise ou supérieure à 38 °C lors de trois prises en moins de 24 heures, associées à un taux de PNN à 500 ou à une leucopénie inférieure à 1 000, ou encore à un taux de PNN inférieur à 1 000 sachant qu’il y a un risque que ce taux diminue encore. Un autre problème est celui de l’hétérogénéité des patients traités : les données sont différentes selon que l’on se place dans le cadre d’essais cliniques, d’observatoires ou d’études rétrospectives. Généralement, les données des essais cliniques sont minorées, compte tenu de la sélection des patients inclus dans Correspondances en Onco-hématologie - Vol. IV - n° 1 - janvier-février-mars 2009 Les États généraux de la neutropénie fébrile les essais. D’autres facteurs entrent en jeu : le nombre de lignes de traitements préalables jouant un rôle important dans cette incidence ; l’association à une radiothérapie concomitante ou préalable ; l’utilisation de G-CSF ou non, et avec quelle intention (en prévention primaire ou secondaire) ; enfin, la politique du centre d’exercice vis-à-vis d’une NF (report de cure, réduction de dose, etc.) est une variable non négligeable. Quant à la prévention de la NF, les recommandations de l’ASCO en matière de prophylaxie primaire par G-CSF sont rappelées : indication d’un facteur de croissance hématopoïétique si l’incidence attendue de survenue d’une NF est supérieure à 20 %, ou lorsque le risque est moindre, mais que des facteurs de risque tels que les traitements antérieurs multiples, les irradiations étendues, les protocoles de chimio-radiothérapie, l’infiltration médullaire, la dénutrition, la présence d’une infection, le stade avancé de la maladie et la présence d’une comorbidité grave sont associés. Enfin, et toujours selon ces recommandations, le traitement d’un patient âgé atteint d’un lymphome malin non hodgkinien (LMNH) par un protocole CHOP ou similaire constitue une indication à la prophylaxie primaire. En effet, l’incidence de la neutropénie de grade 3-4 est de 65 % et celle des infections, de 27 %, selon une étude récente de D.O. Persky et al. (1). Le risque est majoré par l’instauration du rituximab, et lors du premier cycle du fait de la lyse tumorale importante à ce stade, comme l’avait déjà indiqué Bertrand Coiffier. Un site Internet, www.toxcalculator.com, permet de prévoir le risque de NF et d’orienter ainsi les modalités de cette prévention. Cet outil utilisé par les hématologues allemands pourrait s’avérer très utile en pratique. Une méta-analyse de la Cochrane Library, portant sur 12 essais randomisés et 1 823 patients a permis de mettre en évidence le bénéfice de l’utilisation des facteurs de croissance hématopoïétiques dans le traitement des lymphomes avec un impact majeur sur la réduction des neutropénies de grade 3-4 (RR : 0,67 [0,60-0,73]), des NF (RR : 0,74 [0,62-0.89]) et des infections sévères (RR : 0,74 [0,64-0,85]) ; en revanche, sans influence sur la survie globale, la survie sans progression et la mortalité infectieuse (2). Quant au type de G-CSF prescrit en pratique quotidienne, les réponses des médecins interrogés à propos du cas clinique proposé révèlent que les praticiens (55 % d’entre eux) utilisent en majorité des G-CSF classiques. Or, une étude a souligné l’avantage, certes non significatif, de l’utilisation du pegfilgrastim par rapport au filgrastim lors d’un traitement par R-CHOP-14 sur le nombre de cycles administrés et la fréquence des réductions de doses, permettant respect de la doseintensité (3), celui-ci ayant une influence bénéfique sur la survie. Il ressort également de l’enquête que les modalités d’utilisation des G-CSF classiques sont très variables : instauration du traitement entre le 4e et le 8e jour (majoritairement au 6e jour), durée d’administration de 6 à 10 jours (majoritairement pendant 6 jours). Les données de la littérature démontrent que l’apparition du nadir est retardée avec le délai d’administration du G-CSF et qu’il serait préférable de commencer le traitement à J4. Quant à la durée optimale de traitement, elle est encore méconnue. L’utilisation du pegfilgrastim permettrait d’optimiser la prévention en évitant des pratiques peu efficaces, du fait des modalités de prescriptions de G-CSF classiques encore mal précisées. NEUTROPÉNIES FÉBRILES ET CANCERS BRONCHO-PULMONAIRES D’après Christos Chouaid (CHU SaintAntoine, Paris) Dans le cadre des cancers broncho-pulmonaires, les facteurs de risque de survenue d’une NF sont comparables à ceux rencontrés lors du traitement des patients atteints d’hémopathies lymphoïdes. À ces facteurs de risque s’ajoutent le terrain souvent fragilisé de ces patients et d’autres facteurs de risque hématologique associés tels que le nadir au premier cycle, le taux d’hémoglobine, une lymphopénie initiale inférieure à 700 ou une lymphopénie inférieure à 500 à J5, lors du cycle précédent (4). Chez ces patients, il semble que la NF survienne plus volontiers lors des premiers cycles et représente 65 % des hospitalisations durant les 2 premiers cycles. Pourtant, d’après l’étude de J. Crawford et al. (5), la prévention est simple et très efficace, avec une réduction significative du taux Correspondances en Onco-hématologie - Vol. IV - n° 1 - janvier-février-mars 2009 de NF (70 % versus 40 % [p < 0,001]), de sa durée (6 jours versus 1 jour), et une réduction de moitié des épisodes d’infections, d’utilisation des antibiotiques et des journées d’hospitalisations. L’efficacité du pegfilgrastim paraît ainsi au moins équivalente à celle des G-CSF classiques selon plusieurs études et une méta-analyse (6-8). L’incidence des NF chez ces patients est fréquente avec les protocoles de chimiothérapie classiquement utilisés, notamment dans le traitement des cancers bronchiques à petites cellules mais aussi non à petites cellules, d’autant plus que s’ajoutent progressivement de nouveaux agents thérapeutiques qui accentuent le risque (bévacizumab, erlotinib, cétuximab, etc.). Il est donc très important d’appréhender ce risque et d’en assurer la prophylaxie de façon homogène, simple et efficace. NEUTROPÉNIES FÉBRILES ET CANCERS DU SEIN D’après Étienne Brain (centre RenéHuguenin, Saint-Cloud) et Joseph Gligorov (AP-HP-Tenon, Paris) En ce qui concerne les cancers du sein, l’incidence des NF chimio-induites est là encore très élevée et celle des complications infectieuses est liée à l’âge élevé, un état général altéré, la survenue d’un épisode lors d’une hospitalisation, la progression tumorale, une immunodépression associée, une comorbidité sévère, des mauvaises conditions de suivi ou de réactivité, des signes de gravité au premier examen, etc. (9, 10). Les protocoles de chimiothérapie utilisés dans le cancer du sein sont nombreux et induisent très fréquemment des NF avec leur lot de complications, y compris en phase précoce de la maladie ; l’utilisation de médicaments hémato-toxiques tels que les anthracyclines et les taxanes y participe fortement, et plus souvent lorsque ces médicaments sont associés (incidence de 3 % à 41 %). L’analyse des essais majeurs testant les protocoles actuellement en vigueur en phase adjuvante, démontre une disparité importante dans la prévention des complications hématologiques et infectieuses. Il en est de même en pratique quotidienne comme l’illustrent les réponses aux cas cliniques proposés lors des réunions régionales des États généraux. 41 échos des congrès La prophylaxie primaire réduit, quant à elle, considérablement le risque de NF et ses complications, que la chimiothérapie soit administrée en situation métastatique ou en phase précoce (adjuvant/néoadjuvant), ou qu’elle soit très ou modérément hématotoxique : l’utilisation du pegfilgrastim administré en prévention primaire lors d’une chimiothérapie par docétaxel en monothérapie, réputée modérément hématotoxique, s’est avérée efficace dans la prévention des NF, des hospitalisations et du recours aux antibiotiques par voie intraveineuse (11) [figure 1]. C’est pourquoi, l’ensemble des sociétés savantes recommande et encadre l’utilisation des facteurs de croissance hématopoïétiques chez les patientes traitées pour un cancer du sein. La synthèse de ces recommandations selon le profil des patientes et l’incidence attendue de NF est illustrée dans la figure 2. /FVUSPQnOJF GnCSJMF )PTQJUBMJTBUJPO "OUJCJPUJRVFJW 1BUJFOUFT /PNCSFEFQBUJFOUFT 1FHGJMHSBTUJN 1MBDFCP %BQSoT7PHFMFUBM+$MJO0ODPM Figure 1. Intérêt du pegfilgrastim en prévention primaire lors d’une chimiothérapie par docétaxel en monothérapie. QUELLES SONT LES RECOMMANDATIONS DE SAINT-PAUL EN TERMES DE PROPHYLAXIE PRIMAIRE ? Selon les experts de Saint-Paul, il y a indication à la prophylaxie primaire dès lors que l’utilisation des G-CSF est bénéfique pour réduire le risque de NF : ✓ quelle que soit la situation, adjuvante ou métastatique, pour toute patiente traitée par chimiothérapie dont le risque de NF est supérieur à 20 % (niveau I, grade A) ; ✓ en situation adjuvante pour un risque de NF entre 10 % et 20 % (niveau I, grade A). Elle sera discutée au cas par cas en situation métastatique pour un risque de NF entre 10 % et 20 % (accord d’experts). En revanche, elle n’est pas indiquée quelle que soit la situation adjuvante ou métastatique pour un risque de NF inférieur à 10 % (niveau I, grade A). Les modalités de prescription varient selon le produit utilisé (accord d’experts). ✓ G-CSF à injection quotidienne : l’administration est préconisée 24 à 72 heures après la fin de la chimiothérapie selon une dose recommandée de 5 μg/kg/j et doit être poursuivie jusqu’à ce que le taux de polynucléaires neutrophiles atteigne 2 à 3 x 109/l. ✓ G-CSF pégylé (pegfilgrastim) : une injection unique 24 heures après la fin de la chimiothérapie est préconisée. 42 Étape 1 : évaluer le risque de NF associé au protocole prévu de chimiothérapie • Pour chaque patient, le risque de NF doit être évalué en routine avant chaque cycle de chimiothérapie • Les protocoles de chimiothérapie dose-denses doivent toujours être considérés comme à risque élevé de NF (risque de NF ≥ 20 %) [1] • Les patients âgés de plus de 65 ans atteints de LNH et traités par une chimiothérapie curative doivent être considérés comme à risque élevé de NF (2) Risque de NF ≥ 20% PRÉVENTION PAR G-CSF RECOMMANDÉE Risque de NF entre 10 et 20% Risque de NF < 10% Étape 2 : évaluer les facteurs augmentant le risque de NF • • • • • Âge ≥ 65 ans (1, 2) Mauvais indice fonctionnel (1, 2) Maladie avancée (1, 2) Comorbidités graves (2) Cytopénies dues à l’envahissement médullaire par la tumeur (2) • Sexe féminin (1) Risque global de NF ≥ 20 % • Hémoglobine < 12 g/dl (1) • Carence nutritionnelle (1, 2) • Chimio-radiothérapie combinée (2) • Antécédent de NF (1, 2) • Plaies ouvertes ou infections évolutives (2) • Pas d’antibioprophylaxie G-CSF NON RECOMMANDÉ Risque global de NF < 20 % Cet arbre décisionnel est constitué par la synthèse des recommandations 2006 de l’EORTC et de l’ASCO. * Les facteurs de risque soulignés correspondent à un niveau de preuve I/II d’après l’EORTC. (1) Aapro MS et al. Eur J Cancer 2006;42:2433-53. (2) Smith TJ et al. J Clin Oncol 2006;24:3187-205. Figure 2. Recommandations de l’ASCO et de l’EORTC pour l’évaluation de la NF. Correspondances en Onco-hématologie - Vol. IV - n° 1 - janvier-février-mars 2009 Les États généraux de la neutropénie fébrile Les experts indiquent que le choix du G-CSF doit prendre en compte les aspects pratiques d’administration liés à chacun des produits disponibles. Éric-Charles Antoine conclut : “Enfin, la prescription d’un G-CSF est toujours recommandée pour remplir le contrat moral vis-à-vis des patients, à savoir maintenir le traitement le plus efficace et garant du bénéfice maximal, ce qui sous-entend le maintien de la dose-intensité. Nous sommes tous confrontés au risque de NF et à ses complications qui peuvent être graves dans nos protocoles de traitement et nous devons nous poser la question sur notre droit à imposer un risque toxique chez nos patients lorsque l’on peut l’éviter”. COÛT DE LA PRISE EN CHARGE DE CETTE PRÉVENTION D’après Isabelle Durand-Zaleski et Isabelle Borget Sur le plan économique, deux présentations complémentaires ont évoqué l’impact du coût de la NF dans le contexte hospitalier. La première présentation visait à estimer le coût, pour l’Assurance Maladie, lié à la NF chimio-induite, prise en charge en hospitalisation publique ou privée. Dans cette étude, seuls les séjours pour lesquels la NF était le motif de l’hospitalisation et du report de la chimiothérapie étaient pris en compte. Cette évaluation économique a montré que, malgré l’existence de traitements préventifs, la NF représente encore environ 38 000 séjours par an, pour un coût de 54 millions d’euros par an pour l’Assurance Maladie. Ce coût est probablement sous-estimé, car il n’englobe pas le coût de prise en charge en ambulatoire ni l’allongement des durées de séjours à l’hôpital lorsque se produit une NF au décours d’une hospitalisation. La seconde présentation était une étude médico-économique monocentrique conduite à l’IGR dont l’objectif était de comparer le coût réel pour l’établissement au remboursement de l’Assurance Maladie (coûts-tarifs) pour des patients arrivant aux urgences en présentant une NF. Cette étude, menée chez 88 patients, a démontré que globalement les coûts étaient supérieurs aux tarifs avec un coût moyen pour l’établissement de 6 096 euros (médiane de 3 796 €) contre un tarif moyen de 5 125 euros (médiane 4 319 €). Ce déficit s’explique par une durée de séjour réelle souvent supérieure à celle définie dans le GHS et par le profil des patients de cette étude (la moitié d’entre eux présentait un stade métastatique). Les auteurs de ces études ont souligné qu’une bonne utilisation des traitements préventifs disponibles permettrait de réduire à la fois les remboursements de l’Assurance Maladie et le coût pour l’hôpital, tout en améliorant la prise en charge des patients. ■ RÉFÉRENCES 1. 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