Dr Collonge-Rame

publicité
Prédispositions
héréditaires aux cancers du colon
Indications et intérêts
de la consultation d'oncogénétique
Dr Marie-Agnès Collonge-Rame
Service de Génétique - Histologie - BDR
CHU BESANCON
Cancer : maladie génétique
étape
Processus
Processus clonal
clonal et
et multi-étapes
multi-étapes
Accumulation
Accumulation de
de mutation
mutation
Instabilité
Instabilité génique
génique
Mutation somatique
Cancer sporadique
= Mutation présente seulement au niveau
d'un tissu ou d'une tumeur
Mutation germinale
Cancer familial (10%)
= Mutation constitutionnelle présente
dans toutes les cellules de l'individu
Cancer sporadique / cancer héréditaire
1ère Mutation
somatique
2ème Mutation
somatique
Cancer
Cancer
sporadique
sporadique
Cellule normale
non-prédisposée
Cellule prédisposée
Cellule prédisposée
Tumeur
Frome
Frome
Cancer
héréditaire
héréditaire
héréditaire
de
de cancer
cancer
1ère Mutation
germinale
2ème Mutation
somatique
Objectif : identifier et prendre en charge des
personnes prédisposées
Évaluer un risque héréditaire de cancers
Proposer une surveillance adaptée à ce risque
Prescrire des études moléculaires sur les gènes de
prédisposition aux cancers si indiqué
Mettre en place une prise en charge psychologique
Assurer un suivi à long terme des familles et des
individus
Démarche d'oncogénétique
1ere Consultation d'oncogénétique
Arbre généalogique, vérification des diagnostics
Comité Mixte d‘Oncogénétique
Validation de l'indication d'analyse génétique, proposition de surveillance
Absence de
prédisposition
Pas de prélèvement
Pas de surveillance
Susceptibilité
familiale
Pas d'analyse
génétique
Prédisposition
héréditaire
Analyse
génétique
Pas de prélèvement
Surveillance discutée
Prélèvement sanguin
Surveillance adaptée
2ème Consultation d'oncogénétique
Information sur risques tumoraux et recommandation de prise en charge
Proposition d'un éventuel prélèvement sanguin
Analyse génétique chez le cas index
Criblage du ou des gènes impliqués
Consentement éclairé obligatoire
Proposition entretien avec le psycho-oncologue
Mutation délétère identifiée
Surveillance type
Dépistage familial
Pas de mutation
ou mutation non significative
Pas de dépistage familial
Surveillance discutée
Consultation de rendu de résultat
Explication des résultats et de la surveillance
Transmission de l'information aux apparentés par le cas index
Arrêté du 02 mai 2001
Dans le cadre d'une consultation pluridisciplinaire, compétence en génétique
Prescription et rendu résultat lors d’une consultation individuelle
Analyse génétique chez un apparenté
asymptomatique
Analyse ciblée sur la mutation identifiée dans la famille
1 ou 2 consultations avant le prélèvement
Proposition entretien avec le psycho-oncologue
Apparenté majeur (sauf pour APC)
Mutation absente
Pas de risque accru
Risque de la population générale
Pas de transmission du risque à la
descendance
Mutation présente
Risque accru lié à la prédisposition
Surveillance particulière
Transmission possible à la descendance
Arrêté du 02 mai 2001
Dans le cadre d'une consultation pluridisciplinaire, compétence en génétique
Prescription et rendu résultat lors d’une consultation individuelle
Prédispositions majeures aux cancers
du colon : formes héréditaires
Le syndrome de Lynch ou syndrome HNPCC
Polypose adénomateuse familiale
Proportion des cancers familiaux dans
les cancers colorectaux
Cancer sporadique 90%
Cancer lié à un syndrome HNPCC 5%
Cancer lié à une polypose 2%
Autre type de prédisposition familiale 3%
Le syndrome HNPCC : Généralités
HNPCC: Hereditary Non Polyposis Colon Cancer
Prédisposition à transmission autosomique dominante.
Pénétrance de 70 à 85 %.
Plusieurs gènes identifiés : L'altération délétère de l'un
d'eux est responsable de la survenue de ce syndrome
(hMLH1, hMSH2, hMSH6 et PMS2).
Gènes participant au système MMR (MisMatchRepair)
de réparation des mésappariements de l'ADN.
Spectre tumoral du syndrome HNPCC
Spectre étroit :
Colon/rectum
Endomètre
Urothélium
Intestin grèle
Risque cumulé (%)
33-60
14-40
5-8
3-5
Spectre large :
Ovaires
Estomac
Voies biliaires
Peau (Syndrome du Muir-Torre)
Système nerveux central
Risque cumulé (%)
5-9
2
2-8
?
3
Critères cliniques d'Amsterdam
1991 : Amsterdam I
-
Au moins trois apparentés atteints de CCR
histologiquement prouvés, un des apparentés devant
être lié au premier degré avec les deux autres
- Au moins deux générations successives atteintes
- Un des cancers diagnostiqué avant l’âge de 50 ans
- Exclusion de la polypose rectocolique familiale
1999 : Amsterdam II
Idem Amsterdam I
Élargissement au spectre étroit du syndrome HNPCC
(CCR, endomètre, intestin grêle, voies urinaires)
KC Colorectal
47ans
Glioblastome
47ans
KC Colon 37ans
KC Caecum 59ans
KC Poumon
(Tabac)
KC Colon 37ans
KC Colon 46ans
KC Sein
60ans
KC Utérus 42ans
Tumeur Cerveau 56ans
KC Colon 45ans
Critères de Bethesda révisés
Cancer colorectal avant 50 ans.
2 tumeurs du spectre large HNPCC synchrones ou
métachrones chez un même patient quelque soit
l’âge.
Cancer colorectal avec histologie évocatrice, avant
60 ans.
2 cancers du spectre large HNPCC chez 2
apparentés au 1er degré dont l’un à moins de 50 ans.
3 cancers du spectre large chez 3 apparentés au 1er
ou 2ème degré quel que soit l’âge.
Caractéristiques des tumeurs coliques
Localisation proximale plus fréquente
Age moyen au diagnostic : 44 ans
Plus grande fréquence des cancers colorectaux multiples
Caractéristiques histologiques : o
-- forme mucineuse, peu différenciée
- richesse en infiltrats lymphocytaires
Insmoléculaire : instabilité de l’ADN
Signature
tumoral : phénotype MSI pour instabilité des
microsatellites (ou phénotype RER)
Phénotypage MSI
Microsatellites : polymorphismes de “n” répétitions difficile à
répliquer fidèlement.
Erreurs de réplication : modification de longueur des
microsatelites
Normal ou Phénotype MSS
Phénotype MSI : En faveur d'un
syndrome HNPCC
Attention : Sur les 15% de cancers colorectaux de type MSI, seule
une minorité correspond à un syndrome HNPCC
Recherche de la perte d’expression protéique par
immunohistochimie
Perte d’expression
de MLH1 dans les
cellules tumorales
Tumeur colo-rectale avant 60 ans
Test MSI
MSS
MSI
IHC
Perte d'expression MLH1
Perte d'expression
MSH2, MSH6 et PMS2
Étude de la méthylation
MLH1
+/- Analyse BRaf
Promoteur méthylé
Mutation de BRaf
Arrêt des investigations en l'absence
d'antécédents familiaux évocateurs
Promoteur non-méthylé
BRaf non muté
Indication d'analyse moléculaire
constitutionnelle des gènes MMR
Génétique du syndrome HNPCC
hMSH2
hMLH1
hMSH6
hPMS2
hPMS1
2p16
3p21
2p16
7p22
2q31
envir. 40-45%
envir. 40-45%
envir. 15%
rares
rares
Anomalies génétiques : mutations ponctuelles
grandes délétions (45% des mutations de MSH2)
Pas de corrélation phénotype-génotype
Mutation d'un gène MMR identifiée 50 à 70% des sd HNPCC
Type
L’absence de mutation des gènes MMR étudiés ne doit pas faire
éliminer un syndrome HNPCC
Indication d'une consultation
d'oncogénétique cas index
Accès direct à une consultation d'oncogénétique
Critères d'Amsterdam II élargis : 2 sujets atteints au lieu
de 3
Patient de moins de 40 ans atteint par un cancer
colorectal ou de l'endomètre
Patient ayant un antécédent personnel de cancer du
spectre
Indication d'un test MSI
Patient entre 40 et 60 ans atteint par un cancer
colorectal
Patient ayant un antécédent familial de cancer du colon
ou de l'endomètre
D’après OLSCHWANG et coll. Bull Cancer 2004;91:303
Conseil génétique
Risque de transmission de 50% à la descendance
En l’absence de mesures préventives ou curatives
immédiates, le diagnostic génétique chez le mineur
asymtomatique n’est pas réalisé
Diagnostic prénatal non-indiqué
IInstitut National du Cancer 2009
Prise en charge du risque colorectal
Le suivi doit débuter dès l'âge de 20 ans.
Surveillance effectuée par endoscopie colorectale
complète avec chromoscopie par indigo-carmin réalisée
tous les deux ans avec une bonne préparation colique.
La chirurgie prophylactique colorectale sur colon sain
n'est pas recommandée.
Prise en charge du risque endométrial
Le suivi doit débuter à partir de 30 ans
Surveillance basée sur l’échographie endovaginale
réalisée tous les deux ans, associée à un prélèvement
endométrial
L’hystérectomie avec ovariectomie bilatérale
prophylactique peut être envisagée après
accomplissement du projet parental
Autres risques tumoraux
Ovaires, estomac, voies urinaires, voies bilaires,
intestin grèle, peau
Aucune prise en charge n’est actuellement systématiquement
recommandée en dehors de l’estomac et des ovaires :
* Coupler la première coloscopie à une gastroscopie
afin de rechercher une infection à H. Pylori et de
procéder à son éradication
* Surveiller
endovaginale
les
ovaires
lors
de
l'échographie
La polypose adénomateuse familiale
1 à 2 % des cancers colorectaux
Maladie à transmission autosomique dominante liée à
une mutation du gène APC
- Forme classique > 100 adénomes
- Forme atténuée 10-100 adénomes
- Forme profuse
Maladie à transmission autosomique récessive liée
à une mutation biallélique du gène MYH.
La polypose adénomateuse familiale liée à APC :
Génétique
Mutation du gène APC identifiée dans 90% des cas
Corrélation génotype-phénotype
Forme Atténuée (10% des mutations) :
Codons 78-157 (exons 2-4)
Codons 312-412 (exon 9)
Codons 1595-2843 (exon 15)
Forme Profuse :
Codons 1250-1464 (exon 15)
Tumeur Desmoide :
Codons 1444-1578 (exon 15)
Hypertrophie épithélium rétine :
Codons 463-1387
La polypose adénomateuse familiale liée
à APC : Conseil génétique
Risque de transmission à la descendance de
50%
Test génétique présymptomatique proposé chez
l’enfant à partir de 10-12 ans
Dépistage prénatal discuté
PAF liée à APC : Recommandations
de prise en charge
PAF Classique :
Rectosigmoidoscopie à partir de l'âge de 10-12 ans tous
les 2 ans jusqu'à l'apparition du premier adénome
Coloscopie totale annuelle
prophylactique colique
jusqu'à
la
chirurgie
Gastroscopie et duodénoscopie à partir de 25 ans
(rythme 3-5 ans)
PAF Atténuée :
Suivi débuté à partir de 20 ans
Cancers colorectaux : Signes d'appel
3 signes d'appel cliniques :
L'âge au diagnostic
Les tumeurs multiples
Les antécédents familiaux
Avant 45ans
polypes, autres organes
1er ou 2nd degré
1 Signe d'appel biologique:
Le phénotype MSI
Avant 60 ans
Au moins un de ces signes est présent chez 10-15%
des patients
Conclusion
Connaissance d'un risque
héréditaire majeur
Dépistage et prévention
efficace
Nécessité d'une collaboration étroite entre le
généticien, le gastroentérologue, l'oncologue,
l'anatomopathologiste et le biologiste moléculaire
L'équipe de la consultation d’oncogénétique :
M.A. COLLONGE-RAME Praticien Hospitalier
A. DAMETTE
Conseiller en génétique
S. LANGLUME Psychologue
Téléchargement